Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 23 au 29 octobre

Vingt-troisième Dimanche après la Pentecôte

 

A- Homélie du dimanche


« Le texte de l’Introït de cette messe du 23 dimanche après la Pentecôte est merveilleux : « Mes pensées sont des pensées de bonheur et non de malheur », dit le Seigneur.

En latin, c’est beaucoup mieux : « Ego cogito cogitationes pacis et non afflictionis ».

Littéralement, il faut traduire : « moi, je pense des pensées de paix et non d’affliction ». « Cogitare » veut dire penser, songer, réfléchir, avoir tel sentiment. Et « cogitatio, cogitationis veut dire « pensée, réflexion, projet, intelligence. On traduira : « Moi j’ai des pensées de paix et non de tribulation », de bonheur et non malheur, de joie et non de peine.

Il faut donc comprendre que l’objet des pensées divines, c’est la paix, c’est l’ordre, la tranquillité dans l’ordre. C’est donc la joie, le bonheur. Ce qui spécifie, ce qui caractérise, définit les pensées divines, c’est la joie. C’est la paix. C’est le bonheur et non l’affliction.

Ainsi, Dieu, notre Dieu, celui qui s’est révélé en Jésus-Christ, est un Dieu de paix, un Dieu de bonté.

Il nous est bon de savoir cela. Notre Evangile est un Evangile de paix. Dieu s’est révélé comme un Dieu de bonté.

Pour le prouver, on peut invoquer toute l’Histoire de l’Ancien Testament.

Et l’Introït, du reste, fait une claire allusion à cette histoire du peuple hébreu. Nous pouvons y lire précisément : « Seigneur, tu t’es montré bon pour ta terre, tu as ramené les captifs de Jacob ».
« Benedixisti, Domine, terram tuam ». Littéralement : « tu as béni ta terre », ta propriété, ton bien. Le peuple, ici, est exprimé par ce beau mot de « terre » : « ta terre ». Le peuple est défini comme la terre de Dieu. Et la « terre » est le bien que l’on cultive, dont on prend soin, qui porte et fait germer mille semences. Dans le mot « cultiver », il y a le mot « culte ». Ainsi le paysan aime sa terre, la chérit, la contemple, la cultive avec respect et piété… Ainsi de Dieu pour son peuple. La preuve ! « Tu as ramené ton peuple de sa captivité. « Avertisti captivitatem Jacob ». « Avertere » veut dire détourner, dérober. « Tu as détourné ton peuple de la captivité, tu l’as dérobé à la captivité ».

Tu as agi ainsi, de cette manière. Tu as toujours agi ainsi parce que tu es un Dieu plein de bonté - « Ego cogito cogitationes pacis » - parce que tes pensées, ton vouloir n’est que bonté, n’est que volonté de bien.

Ainsi dans l’Ancien Testament.

Il est aussi ainsi dans le Nouveau Testament.

Tu as envoyé ton « Fils », ton « Verbe » à la mort pour la délivrance des captifs. Ils étaient à jamais perdus…en raison de l’infinie malice du péché originel. Ils étaient voués à la perdition à jamais. Car, d’eux-mêmes, réduits à leurs seules forces… parce que finis et limités…aucun d’entre eux, aucune créature n’était capable de poser un acte de bonté tel qu’il puisse réparer l’infinie malice du péché originel commis par leur propre faute en Adam et Eve. Ils étaient
incapables de se sauver eux-mêmes… Et comme tu n’as, Seigneur, que des pensées de bonheur, de paix, de pardon, de bonté…tu as envoyé ton « Verbe », prendre dans le sein de Marie, Notre Dame, nature humaine pour pouvoir, à la place des humains, à leur avantage, satisfaire surabondamment à la justice de Dieu…Seul un acte théandrique, « théandrique »


c’est-à-dire émanant d’un Dieu- Homme, les actes se rapportant à la personne, ici une personne d’une dignité infinie, pouvait satisfaire à la justice de Dieu…L’Incarnation-Rédemptrice est bien la manifestation de ta bonté…en envoyant, pour le genre humain, gisant lamentablement dans l’esclavage de Satan, le seul Sauveur possible.

Ainsi l’Histoire Sainte prouve que le Dieu de la Révélation est un Dieu animé de pensées de bonté et de paix.

Ainsi son Incarnation-Rédemptrice prouve également que Dieu est une Dieu de bonté…Et quelle bonté ! Saint Jean la décrit, la burine, comme le sculpteur dans la pierre, écrivant merveilleusement : « Dieu a tellement aimé le monde, qu’Il a envoyé son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». (Jn 16 3)

Alors, MBCF, vous comprenez combien sont merveilleuses ces prières de notre Sainte Messe dans l’Offertoire, dans le Canon Romain, prières qui spécifient tellement bien la finalité de l’offrande du sacrifice du Christ-Jésus, de cette hostie, de cette immolation sainte. Prières qui expriment une finalité de bonté parce qu’ elle a une finalité de salut. Oui ! cette offrande est pour le salut…Et ce salut est voulu, désiré, cherché, recherché. Par Dieu lui-même. Il est la preuve d’une bonté inné fable. « Ego cogito cogitationes pacis et non afflictionis ». En offrant, en assistant au sacrifice de la messe, j’assiste à l’acte même de la plus grande bonté de Dieu, à l’acte qui exprime la plus grande bonté.

« Recevez, Père Saint, Dieu éternel et tout-puissant, cette offrande sans tache que moi, votre indigne serviteur, je vous présente à vous, mon Dieu vivant et vrai, pour mes péchés… ainsi que pour ceux de tous les fidèles vivants et morts : qu’elle serve à mon salut et au leur pour la vie éternelle »

« Nous vous offrons, Seigneur, le calice du salut, et nous demandons à votre bonté qu’il s’élève en parfum agréable devant votre divine majesté, pour notre salut et celui du monde entier »

Et dans les prières du canon de la messe, nous avons ce magnifique « Memento » : « Souvenez-vous, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes…Nous vous offrons pour eux ou ils vous offrent eux-mêmes ce sacrifice de louange pour eux et pour tous les leurs : afin d’obtenir la rédemption de leur âme, la sécurité et le salut dont ils ont l’espérance »

Enfin cette belle prière du « Hanc igitur » : « Voici donc l’offrande que nous vous présentons, nous vos serviteurs et avec nous votre famille entière : acceptez la Seigneur, avec bienveillance ; disposez dans votre paix les jours de notre vie, veuillez nous arracher à l’éternelle damnation et nous compter au nombre de vos élus ».

Et comment ne pas aussi évoquer rapidement la formule de la consécration du vin : « Ceci est le calice de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle, le mystère de la foi – qui sera versé pour vous et pour la multitude des hommes en rémission de péchés ».

Par cette hostie immaculée, sainte, sans tache, pure que j’offre à Dieu pour la rédemption de mon âme, de celles des vivants et des morts, pour l’espérance du salut, je confesse la bonté de Dieu. Je tiens en mes mains cette bonté substantielle qui n’a pas craint de se livrer au sacrifice de la Croix pour ma rédemption, pour la rédemption de tous, « pour le rachat des captifs ». Je suis moi aussi la « terre » dont tu prends soin au cours du temps. Et cette offrande de cette hostie sainte m’ouvre le ciel et me prépare une place pour l’éternité. Le sang du rédempteur, le sang de l’Agneau est purification, sanctification, ouvre à chacun qui reçoit cette offrande dans la foi, une éternité de Bonheur.

Alors je comprends l’exaltation de Saint Pierre annonçant aux romains ce saint Evangile : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vivante espérance par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, qui ne saurait ni se souiller ni se flétrir : héritage conservé dans le ciel pour vous, que la puissance de Dieu garde par la foi pour le salut, qui est prêt à apparaître dans le dernier temps. Dans cette pensée, vous tressaillez de joie …vous tressaillez d’une joie


ineffable et glorieuse, parce que vous allez remporter le prix de votre foi, le salut de vos âmes. Ce salut a été l’objet des recherches et des méditations des prophètes qui ont parlé de la grâce qui vous était destinée ; ils cherchaient à découvrir quel temps et quelles circonstances indiquait l’Esprit du Christ qui était en eux et qui annonçait d’avance les souffrances réservées au Christ et la gloire qui devait les suivre. Il leur fut révélé que c’était, non pour eux-mêmes mais pour vous qu’ils dispensaient ces choses, que vous ont aujourd’hui annoncées ceux qui, par le Saint Esprit envoyé du ciel, vous ont prêché l’Evangile » (1 Pr 1 3-11)

« Ego cogito cogitationes pacis et non afflictionis ». Que c’est vrai !

Mais cette pensée vraie, cette vérité est exprimée, illustrée et par le récit de l’Evangile de cette messe ainsi que par le passage de l’Epître de saint Paul aux Philippiens.

Par l’épître…

En effet les pensées de Dieu sont des pensées de bonheur. Nous ayant régénérés par l’eau baptismale en son sang rédempteur, nous sommes devenus « citoyens des cieux ». « Nostra conversatio in coelis est ». « Notre patrie c’est le ciel ». Ego cogito cogitationis pacis…C’est le ciel « d’où nous attendons comme Sauveur Jésus-Christ, lui qui transformera notre corps de misère, poursuit Saint Paul, et le fera semblable à son corps de gloire ». Le ciel, la gloire, l’éternité nous attendent…parce que notre Dieu est un Dieu de paix. Il n’a que des pensées de bonheur pour les siens, « sa terre ».

Et l’Evangile est aussi là merveilleusement pour illustrer notre « thèse » » de ce dimanche : « J’adore un Dieu de bonté…Tellement bon que sa bonté éradiait, émanait, rayonnait de toute sa personne. « Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragie depuis 12 ans, s’approcha, par derrière, et toucha la frange de son manteau. Car elle se disait : « Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée ». Jésus se retourna et la voyant -videns eam – on peut imaginer sa bonté, son sourire, lui dit : « Confiance, ma fille -filia - ta foi t’a sauvée. Et dès cet instant, la femme fut sauvée »…Oui ! Vraiment ne croyez vous pas que ce regard, son regard, fut souriant, heureux…parce qu’il avait un cœur bon… « Ego cogito cogitationes pacis ». Jésus arriva enfin dans la maison du chef…Il fit sortir la foule. Il entra, prit la fillette par la main… « tenuit manum eius et surrexit puella »…et la fillette se leva…

Vraiment ! Mon cœur, dit Dieu, est un cœur de bonté. Je n’ai que des pensées de paix et non de malheur. « Ego cogito cogitationes pacis et non afflictionis ». Amen ! »

B- Conclusion du XIe Synode des Evêques Homélie de Benoît XVI

Vous trouverez ici l’homélie que le Pape a prononcée, le dimanche 23 octobre, lors de la messe célébrée sur la Place Saint Pierre. Pour connaître tous les autres documents publiés par le XIe Synode.

« Vénérés Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce!
Chers frères et sœurs!

En ce XXXe Dimanche du temps ordinaire, notre Célébration eucharistique s’enrichit de divers motifs d’action de grâce et de supplication à Dieu.

Au même moment se concluent l’Année de l’Eucharistie et l’Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques, consacrée justement au mystère eucharistique dans la vie et dans la mission de l’Église,
alors que seront dans peu de temps proclamés saints cinq Bienheureux: l’Évêque, Mgr Józef Bilczewski, les prêtres Gaetano Catanoso, Zygmunt Gorazdowski et Alberto Hurtado Cruchaga, et le religieux capucin Felice da Nicosia.
En outre, on fête aujourd’hui la Journée missionnaire mondiale, un rendez-vous annuel qui réveille dans la communauté ecclésiale l’élan pour la mission.
C’est avec joie que j’adresse mes salutations à toutes les personnes présentes, en premier lieu aux Pères synodaux, puis aux pèlerins venus de diverses nations, avec leurs Pasteurs, pour fêter les nouveaux saints.
La liturgie d’aujourd’hui nous invite à contempler l’Eucharistie comme source de sainteté et nourriture spirituelle pour notre mission dans le monde: ce précieux “don et mystère” nous manifeste et nous communique la plénitude de l’amour de Dieu.

La Parole du Seigneur, qui vient à peine de retentir dans l’Évangile, nous a rappelé que dans l’amour se résume toute la loi divine. Le double commandement de l’amour de Dieu et de notre prochain renferme les deux aspects d’un unique dynamisme du cœur et de la vie.
Jésus conduit ainsi à son achèvement la révélation antique, sans ajouter de commandement inédit, mais en réalisant en lui-même et dans sa propre action salvifique la synthèse vivante des deux grandes paroles de l’ancienne Alliance: “Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur...” et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (cf. Dt 6, 5; Lv 19, 18).
Dans l’Eucharistie, nous contemplons le Sacrement de cette synthèse vivante de la loi: le Christ nous remet en lui-même la pleine réalisation de l’amour pour Dieu et de l’amour pour nos frères. Et c’est cet amour qu’il nous communique lorsque nous nous nourrissons de son Corps et de son Sang. Peut alors se réaliser en nous ce que saint Paul écrit aux Thessaloniciens dans la seconde Lecture d’aujourd’hui: “Vous vous êtes tournés vers Dieu, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et véritable” (1 Th 1, 9).
Cette conversion est le principe du chemin de sainteté que le chrétien est appelé à réaliser dans sa propre existence. Le saint est celui qui est tellement fasciné par la beauté de Dieu et par sa parfaite vérité qu’il en est progressivement transformé. Pour cette beauté et cette vérité, il est prêt à renoncer à tout, même à lui-même. L’amour de Dieu lui suffit et il en fait l’expérience dans le service humble et désintéressé rendu à son prochain, en particulier aux personnes qui ne sont pas en mesure d’y répondre. Combien est providentiel, dans cette perspective, le fait qu’aujourd’hui l’Église indique à tous ses membres cinq nouveaux saints qui, nourris du Christ, Pain vivant, se sont convertis à l’amour et ont donné l’empreinte de celui-ci à toute leur existence! Dans diverses situations et avec divers charismes, ils ont aimé le Seigneur de tout leur cœur et ils ont aimé leur prochain comme eux-mêmes et sont “ainsi devenus un modèle pour tous les croyants” (1 Th 1, 6-7).

Le saint Józef Bilczewski fut un homme de prière. La Messe, la Liturgie des Heures, la méditation, le chapelet et les autres exercices de piété scandaient ses journées. Un temps particulièrement long était consacré à l’adoration eucharistique.
Le saint Zygmunt Gorazdowski est également devenu célèbre en raison de sa dévotion fondée sur la célébration et sur l’adoration de l’Eucharistie. Vivre l’offrande du Christ l’a porté vers les malades, les pauvres et les malheureux.

La profonde connaissance de la théologie, de la foi et de la dévotion eucharistique de Józef Bilczeski ont fait de lui un exemple pour les prêtres et un témoin pour tous les fidèles.
Zygmunt Gorazdowski, en fondant l’Association des Prêtres, la Congrégation des Soeurs


de Saint-Joseph et bien d’autres institutions caritatives, s’est toujours laissé conduire par l’esprit de communion, qui se révèle pleinement dans l’Eucharistie.

“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur ... et ton prochain comme toi-même” (Mt 22,37.39). Tel sera le programme de vie de Saint Alberto Hurtado, qui chercha à s’identifier au Seigneur et à aimer les pauvres avec le même amour. La formation reçue au sein de la Compagnie de Jésus, consolidée par la prière et par l’adoration de l’Eucharistie, le porta à se laisser conquérir par le Christ, devenant un vrai contemplatif dans l’action. Dans l’amour et l’abandon total à la volonté de Dieu, il trouva la force de son apostolat. Il fonda El Hogar de Cristo pour les plus nécessiteux et pour les sans-abris, leur offrant un milieu familial plein de chaleur humaine. Son ministère sacerdotal se distinguait par sa sensibilité et sa disponibilité envers les autres, vraie image vivante du Maître “doux et humble de coeur”. À la fin de ses jours, au milieu des douleurs de l’infirmité, il eut la force de continuer à répéter: “Je suis content, Seigneur, je suis content”, exprimant ainsi la joie avec laquelle il avait toujours vécu.

Saint Gaetano Catanoso fut amant et apôtre de la Sainte Face du Christ. “La Sainte Face - affirmait-il - est ma vie. Elle est ma force”. Au travers d’une heureuse intuition, il associa cette dévotion à la piété eucharistique. Il s’exprimait ainsi: “Si nous voulons adorer le Visage royal de Jésus ... nous le trouvons dans la divine Eucharistie, où, avec le Corps et le Sang de Jésus Christ, se cache sous le voile immaculé de l’Hostie, le Visage de Notre Seigneur”. La Messe quotidienne et l’adoration fréquente du Sacrement de l’autel furent l’âme de son sacerdoce: avec une charité pastorale ardente et infatigable, il se dédia à la prédication, à la catéchèse, au ministère des Confessions, aux pauvres, aux malades et à la maturation des vocations sacerdotales. Aux Sœurs Véroniques de la Sainte Face, qu’il fonda, il transmit l’esprit de charité, d’humilité et de sacrifice, qui avait animé toute son existence.

Saint Felice da Nicosia aimait répéter en toutes circonstances, joyeuses ou tristes: “Ainsi soit-il pour l’amour de Dieu”. Nous pouvons ainsi comprendre combien était intense et concrète en lui l’expérience de l’amour de Dieu révélé aux hommes dans le Christ. Cet humble Frère Capucin, illustre fils de la terre de Sicile, austère et pénitent, fidèle aux plus authentiques expressions de la tradition franciscaine, fut progressivement modelé et transformé par l’amour de Dieu, vécu et réalisé dans l’amour du prochain. Fra Felice nous aide à découvrir la valeur des petites choses qui rendent la vie plus précieuse et nous enseigne à percevoir le sens de la famille et du service à nos frères, en nous montrant que la joie véritable et durable à laquelle aspire le coeur de tout être humain est fruit de l’amour.

Chers et vénérés Pères synodaux, pendant trois semaines, nous avons vécu ensemble un climat de ferveur eucharistique renouvelée. Je voudrais désormais, avec vous et au nom de tout l’Épiscopat, envoyer un salut fraternel aux Évêques de l’Église en Chine. C’est avec beaucoup de peine, que nous avons ressenti l’absence de leurs représentants. Je veux toutefois assurer à l’ensemble des Évêques chinois que nous sommes proches d’eux, de leurs prêtres et de leurs fidèles par la prière. Le chemin de souffrance des communautés confiées à leur soin pastoral, est présent dans notre coeur: il ne demeurera pas sans fruit parce qu’il représente une participation au Mystère pascal, à la gloire du Père. Les travaux synodaux nous ont permis d’approfondir les aspects saillants de ce Mystère confié à l’Église depuis le début. La contemplation de l’Eucharistie doit pousser tous les membres de l’Église, en premier lieu les prêtres, ministres de l’Eucharistie, à raviver leur engagement de fidélité. Sur le mystère eucharistique, célébré et adoré, se base le célibat que les prêtres ont reçu comme don précieux et signe de l’amour sans partage envers Dieu et envers le prochain. Pour les laïcs aussi, la spiritualité eucharistique doit constituer le moteur intérieur de toute activité et aucune dichotomie n’est admissible entre la foi et la vie, dans leur mission d’animation chrétienne du monde. Alors que se conclut l’Année de l’Eucharistie, comment ne pas rendre grâce à Dieu pour les nombreux dons offerts à l’Église au cours de ce temps? Et comment ne pas reprendre l’invitation du bien-aimé Pape Jean-Paul II à “repartir du Christ”? Comme les disciples d’Emmaüs qui, réchauffés dans leur cœur par la parole du Ressuscité et illuminés par sa présence vivante, reconnue dans


la fraction du pain, revinrent en hâte à Jérusalem et devinrent témoins de la Résurrection du Christ, nous aussi, nous reprenons notre chemin, animés par le vif désir de témoigner du mystère de cet amour qui donne l’espérance au monde.

Dans cette perspective, trouve toute sa place cette Journée Missionnaire Mondiale que nous célébrons aujourd’hui, à laquelle le vénéré Serviteur de Dieu Jean-Paul II avait donné pour thème de réflexion: “Mission: Pain rompu pour la vie du monde”. La Communauté ecclésiale, quand elle célèbre l’Eucharistie, spécialement durant le Jour du Seigneur, prend toujours davantage conscience du fait que le sacrifice du Christ est “pour tous” (Mt 26, 28) et que l’Eucharistie pousse le chrétien à être “pain rompu” pour les autres, à s’engager pour un monde plus juste et plus fraternel. Encore aujourd’hui, face aux foules, le Christ continue à exhorter ses disciples: “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14,16) et, en son nom, les missionnaires annoncent et témoignent de l’Évangile, parfois même au prix du sacrifice de leur vie. Chers amis, nous devons tous repartir de l’Eucharistie. Que Marie, Femme eucharistique, nous aide à en être amoureux, à “demeurer” dans l’amour du Christ, pour être intimement renouvelés par Lui. Docile à l’action de l’Esprit et attentive aux nécessités des hommes, l’Église sera alors toujours davantage un phare de lumière, de vraie joie et d’espérance, réalisant pleinement sa mission de “signe et moyen de l’unité de tout le genre humain” (Lumen gentium, 1).

 

C- Le ministre du sacrement des malades : une note de la Doctrine de la foi


Le Vendredi 21 octobre 2005, la Congrégation de la Doctrine de la foi a publié une « Note sur le ministre du sacrement de l’onction des malades ». Ni un diacre ni un laïc ne peuvent être les ministres de ce sacrement, affirme la note. Cette note faisait la page 5 de l’Osservatore Romano, dans son édition quotidienne en italien du 21 octobre 2005

Le quotidien de la Cité du Vatican publiait en effet le texte de la note, datée du 11 février 2005, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, Journée mondiale des malades, au cours de laquelle ce sacrement est souvent administré aux malades.

Elle est signée par le cardinal Joseph Ratzinger qui était alors préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, qui l’a approuvée, et par Mgr Angelo Amato, secrétaire de cette congrégation.

Il publie également une « lettre » qui l’accompagne, également signée par le cardinal préfet.

Cette note, explique l’article de L’Osservatore Romano qui en donne un commentaire théologique et pastoral, a été rédigée pour les dicastères de la curie romaine, les conférences épiscopales, et les synodes orientaux.

La note cite le canon 1003 (§ 1) du code de Droit canonique de l’Eglise latine et le canon 739 (§ 1) du code des Eglises orientales, qui « reprend la doctrine du concile de Trente » selon laquelle « seuls les prêtres (évêques et prêtres) sont les ministres du sacrement de l’onction des malades ».

La note affirme : « Cette doctrine doit être considérée comme définitive. Ni les diacres ni les laïcs ne peuvent donc exercer ce ministère et toute action dans ce sens constitue une simulation du sacrement ».

La lettre du cardinal Ratzinger aux présidents des conférences épiscopales fait état de questions parvenues ces dernières années à la congrégation romaine à ce sujet.

Elle s’accompagne d’un exposé synthétique, annonce le cardinal, sur « l’histoire de la

doctrine » à ce sujet.

Ce « commentaire » publié également par L’Osservatore Romano évoque des pratiques dues au manque de prêtres dans certaines régions, mais souligne que de telles pratiques se font « au détriment de la foi » des malades et provoquent « un dommage spirituel important ».

Cet exposé rappelle que le fondement biblique du sacrement est l’Epître de saint Jacques où il est dit : « Que celui qui est malade appelle à soi les prêtres de l’Eglise. Ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d\'huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s\'il a commis des péchés, il recevra le pardon » (ch. 5).

C’est cette discipline qu’entérine le droit canon. Elle a également été réaffirmée, en 1997 par l’ « Instruction sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres ». Un document inter-dicastériel, signé par les responsables de huit dicastères, approuvé par Jean-Paul II, qui indiquait de réserver au prêtre l’administration de l’onction des malades parce qu’il est « lié à sa relation au pardon des péchés et à la digne réception de l\'Eucharistie », deux sacrements dont seul le prêtre est également le ministre.

Si le sacrement est conféré par un diacre ou un laïc, il est « invalide », et cela constituerait un « délit de simulation dans l’administration du sacrement », pour lequel le droit canon prévoit des sanctions.

En administrant ce sacrement, souligne enfin le commentaire, le prêtre agit « in persona Christi capitis » et « in persona Ecclesiae », et représente le Christ « tête » et l’Eglise : « Celui qui agit dans ce sacrement est Jésus-Christ, le prêtre est l’instrument vivant, visible ». Il rassemble aussi la « prière de toute l’Eglise », une prière qui est « exaucée ».

Cette note de la Congrégation de la Doctrine de la foi sur le ministre du sacrement des malades nous donne l’occasion de nous rappeler l’enseignement de l’Eglise sur ce sacrement. Cliquez ici