Paroisse catholique Saint Michel

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 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Du 27 au 3 Décembre

1er Dimanche de l'avent

 

 

Le temps de l’Avent pour se préparer à la venue de Dieu « en nous et par nous »

Le pape préside les premières vêpres du Ier dimanche de l’Avent

ROME, Dimanche 27 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Dieu veut venir en nous et par nous, à expliqué en substance le pape Benoît XVI à propos de la venue de Dieu à laquelle les catholiques se préparent pendant l’Avent.

Le pape Benoît XVI a en effet présidé, samedi 26 novembre, à 17 heures, en la basilique Saint-Pierre, l’entrée de l’Eglise catholique dans la nouvelle année liturgique et dans le temps de l’Avent, lors des premières vêpres du Ier dimanche de l’Avent.

Dans son homélie, le pape a recommandé aux fidèles de veiller dans la prière et d’exulter de joie en louant Dieu, dans l’attente de Noël.

C’est, rappelait le pape un temps pendant lequel la liturgie de l’Eglise propose de relire les prophéties et les oracles messianiques des prophètes de l’Ancien testament et de méditer sur le mystère de l’Incarnation.

L’Avent, expliquait encore le pape, est un temps d’attente, et d’espérance, et il fait entrer les fidèles dans une nouvelle année liturgique, qui invite à chanter, comme le dit l’Apocalypse selon saint Jean : « Marán Athá », « Viens, Seigneur Jésus ».

« Dans un certain sens, disait le pape, le Seigneur désire toujours venir à travers nous et il frappe à la porte de nos cœurs : es-tu disponible à ma donner ta chair, ta vie, ton temps ? Telle est la spiritualité de l’Avent : nous ouvrir à cette voix du Seigneur qui veut entrer aussi dans notre temps, entrer par nous et qui cherche maintenant une demeure vivante, notre vie personnelle ».

« Etre prêts, disponibles, ouverts pour la venue du Seigneur afin qu’il puisse venir aussi par nous, c’est cela que nous voulons à nouveau apprendre du temps de l’Avent ».

Benoît XVI résumait ainsi le sens de la venue du Christ : « Dieu nous appelle à la communion avec lui, qui se réalisera pleinement au retour du Christ, et lui-même s’engage à faire en sorte que nous arrivions préparés à cette rencontre finale et décisive. Nous sommes appelés à nous mesurer avec lui pour être trouvés en lui au moment de son retour ».


 

A- Homélie :

 

« Vers toi, j’élève mon âme ; en toi, mon Dieu, je cherche abri. Que je n’aie pas à rougir, que je ne sois pas la risée de mes ennemis ! Non aucun de ceux qui mettent en toi leur attente, ne sera pas confondu ». (Introït de la messe du Ier dimanche de l’Avent).

Ce texte de l’Introït de cette messe, tiré du Psaume 24 1-4, donne le sens de l’Avent, sa raison d’être, son sens spirituel. Sens spirituel qui doit animer notre âme et notre prière.

Cet Introït est un cri d’appel et de confiance en Dieu et même un cri de joie au Sauveur promis, annoncé, qui vient.
Le chant de l’Alleluia le précise bien : « Alleluia ! Alleluia ! Montre nous Seigneur ta miséricorde. Ostende nobis Domine misericordiam tuam. Donne nous ton salut. Salutare tuum da nobis ».

Cet Introït est d’abord un cri d’appel : « Ad te levavi animam meam ». « Vers toi, j’élève mon âme ».

C’est aussi une cri de confiance : « In te confido ». J’ai confiance en toi. Je me confie en toi, Seigneur. C’est un cri de confiance répété, universel : « Universi qui te expectant, non confundentur », « Tous ceux qui t’attendent…qui espèrent en toi…ne seront pas confondus…Ce choix du même verbe -« confundere » – répété deux fois veut insister sur le sentiment de confiance… La confiance est bien une note fondamentale de la spiritualité de l’Avent. Cette confiance doit être le lot de chaque chrétien…puisque chaque baptisé doit vivre comme dans un perpétuel Avent, dans l’attente du Seigneur, maintenant et cette fois, dans la gloire.

Mais il y a, remarquez-le, une relation entre la confiance et l’attente du Maître. L’une est raison de l’autre. Parce que le Maître vient, puisqu’il est promis, celui qui l’attend, qui est dans l’attente de sa venue, est dans la confiance. Il sait qu’il ne sera pas confondu : « Universi qui te expectant non confundentur ».

Nous devons être, dans ce temps de l’Avent, dans cette attente de la venue du Maître…Nous connaîtrons alors la confiance. Autrement dit, la confiance, la paix d’une âme est en fonction de cette attente du Maître, de cette vie d’espérance…Vous pouvez imaginer la joie et la paix des saints…

Nous avons là une belle définition du chrétien. On peut le définir comme celui qui est dans l’attente du Seigneur, de sa venue, de son retour…Confiance, attente, espérance du salut, paix intérieure : voilà la catena aurea du baptisé. Voilà l’atmosphère spirituelle dans lequel se meut le baptisé, le disciple du Seigneur. Ce sont là de doux sentiments qu’il faut goûter. Ils seront appréciés…S’ils sont appréciés, ils mettent l’âme dans la paix et l’adoration…

Et les Antiennes des Vêpres, merveilleuses de fraîcheur, de ce premier dimanche de l’Avent donnent la justification de cette paix chrétienne, de cette confiance chrétienne.

« In illa die », en ce jour, en ce jour de la Nativité, la paix éclate puisque le salut nous est donné : « salutare tuum da nobis ».
« In illa die », en ce jour de la Nativité, la paix éclate puisque la miséricorde rayonne et que de ses « entrailles » ruissèlent le « vin nouveau, le lait et le miel », symboles de l’abondance des biens spirituels donnés. « En ce jour là, les montagnes ruissèleront de vin nouveau, les collines de lait et de miel. Alleluia ».

Alors jaillit tout spontanément la joie chrétienne : « Tressaille de joie - jucundare - fille de Sion, exsulta satis, éclate d’allégresse, fille de Jérusalem ». C’est la deuxième antienne.

Remarquez les verbes utilisés par l’auteur inspiré : jucundare et exsultare. Exsultare veut dire « sauter, bondir ». Il veut même dire « bouillonner, être transporté, se réjouir vivement ». C’est donc un verbe intense. Il signifie une vraie jubilation qui s’extériorise, qui s’exprime, qui se manifeste… Jucundare exprime un sentiment plus intérieur, plus intellectuel. Jucundus veut dire : qui plait, agréable, qui est joyeux.

Telle est l’attitude intérieure et extérieure du chrétien. Sa joie intérieure est rayonnante.

Et pourquoi donc ?

La troisième antiennes des Vêpres nous le dit : « Ecce Dominus veniet… ». Il va venir, le Seigneur et tous les saints avec lui…. ». Et tous les anges de la Nativité chanteront, de fait, sa venue et sa gloire. « Gloria in excelsis Deo » et, en ce jour-là, une grande lumière paraîtra : « et erit in die illa lux magna ».

La joie est goûtée en raison des avantages apportés : le salut éternel, la lumière du Seigneur.

Ce temps du salut est le temps de la lumière qui chasse la nuit. Saint Paul l’exprime aussi dans son Epître aux romains : « Nox praecessit, dies autrem appropinquavit », « la nuit s’avance, le jour est proche ». Et notre Seigneur dira plus tard : « Je suis la lumière du monde ».

Ce temps de salut est le temps de la lumière qui chasse les ténèbres. Alors, tout également, saint Paul enseigne les romains en leur disant : « Rejetons les œuvres de ténèbres pour revêtir les armes de la lumières. Comme on fait en plein jour, marchons avec dignité. « Honeste » qui veut dire « honorablement, dignement, glorieusement ou encore élégamment. On retrouve ici le « digne » de saint Paul de dimanche dernier. Il y a bien un mode chrétien, un style chrétien. Qu’on se le dise !

Ce temps de salut est un temps de « rédemption » : « quoniam appropinquat redemptio vestra », nous dit Notre Seigneur dans l’Evangile de ce jour.

Le temps de salut est un temps de l’abondance : « Vous tous qui êtes altérés venez vers les eaux » « Omnes sitientes venite ad aquas ».

Le temps de salut est le temps de la régénération. « Il va venir le grand prophète, propheta magna, c’est lui qui rénovera Jérusalem. « Ispe renovabit Jerusalem »
Voilà pourquoi nous avons cet épître de saint Paul aux Romains : « Comme on fait en plein jour, marchons avec dignité, sans orgies, ni beuveries, sans débauches ni impureté, sans dispute ni jalousie et surtout « revêtez-vous » - induimini - du Seigneur Jésus-Christ ».

Résumons ! Et répétons-le avec saint Paul : Nous devons vivre dans la Lumière du Christ Seigneur. « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons les armes de la lumière » « Induamur arma lucis ».

Ce thème de la Lumière est central dans notre sainte Evangile, comme il est central dans ce temps liturgique de l’Avent.

Je voudrais m’arrêter quelque instants, en ce premier dimanche de l’Avent, sur ce thème : le thème de la Lumière. Ce thème est capital. Il est malheureusement pas assez connu et développé par les prêtres. Vous permettrez que je le fasse en vous lisant un très beau passage de l’œuvre de DomGuillou, intitulé : « Lumen Christi ».

« In adimrabile lumen suum » (I Pet 2,10)
Dans la première épître de saint Pierre, l’Eglise nos apparaît comme un temple, dont les chrétiens, participant au sacerdoce et à la royauté du Christ, sont les pierres vivantes et choisies, pour manifester la beauté de « Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

Le Christ en effet s’est levé sur le monde plongé dans l’ombre de la mort et du péché, comme le soleil dans la splendeur de son aurore et l’Eglise aime à le chanter sous le nom d’Oriens en la magnifique antienne des Vêpres du 21 décembre, le jour le plus court de l’année ; elle a placé la fête de sa naissance le 25 décembre où l’Antiquité célébrait la renaissance annuelle du « soleil invincible ».

A l’équinoxe suivant, quand d’un pas rapide le jour l’emporte sur la nuit, quand par cette victoire tout renaît dans la nature, Pâques commémore la résurrection du Sauveur, son triomphe sur les puissances des ténèbres. C’est comme le printemps de l’humanité régénérée en ce beau matin du dimanche pascal.

Quarante jours après (durée symbolique de la vie terrestre et partant, aussi de la longue histoire de l’Eglise militante), le Seigneur s’élève dans les cieux, en plein midi, « ad orientem ( comme dit la liturgie de l’Ascension, après le psaumes 67). Il nous montre le chemin qui doit être le nôtre. Il nous révèle que le paradis fermé est maintenant réouvert par son triomphe, ce « paradis planté à l’Orient » éclatement éternel de la lumière béatifique, somptueusement décrit par l’Apocalypse de saint Jean.

C’est vers cette splendeur qu’est en marche le Chrétien, à la suite des Mages guidés par l’étoile annonciatrice du soleil, vers le « Royaume du Père » où le juste brillera, dit saint Matthieu, comme l’astre du jour, où une lumière éternelle luira pour les saints du Seigneur : « Lux perpétua lucebit sanctis tuis, Domine ! » Au contraire, ceux qui auront erré dans les ténèbres sans savoir où ils allaient, se perdront, dit saint Basile, dans un abîme de feu, mais d’un feu sans éclat, qui brûlera sans éclairer : « Ignem carentem splendore, uriendi vim habentem, sed privatum lumine ».

Donc, toute la vie de l’homme, chassé du Paradis par l’aveuglement de l’orgueil, est de vaincre les puissances des ténèbres, à la suite du Christ qui a triomphé du serpent sur l’arbre de la Croix, par son humilité et par son obéissance filiale ; la spiritualité chrétienne consiste dans une ré-orientation. « O Lumen orientalis », s’écrie Guillaume de saint Thierry en contemplant la vie sainte des Chartreux ».

La liturgie qui soutient et scande cette marche nous entraîne dans cette lumière ; elle revit chaque année, avec chaque révolution du soleil, elle nous associe toujours plus étroitement à la victoire du Ressuscité monté au Ciel.

Toute l’histoire de l’Eglise elle-même est une montée de lumière dans l’accroissement du nombre des élus et dans l’épanouissement du développement de ses dogmes et de son mystère propre, jusqu’à son achèvement dans les éblouissantes splendeurs de la Jérusalem éternelle où l’introduira, toute blanche, lavée dans le sang de l’Agneau, l’Epoux divin, revenu en gloire pour établir son règne définitif, apparaissant sur les nuées du Ciel comme un éclair qui part de l’Orient : « sicut fulgur exit ab oriente ».

Vraiment par tout son être, par son dogme, sa spiritualité, sa liturgie, son histoire, le christianisme est la religion de la Nouvelle Lumière de Celui qui a dit Je suis la Lumière du Monde. Le Christianisme assume, transfigure, réalise, et lui seul, le long rêve de salut des religions antiques qui était lui-même tout baigné de ce grand symbolisme solaire. Il accorde le mystère surnaturel, la régénération du monde dans le Christ, au rythme même de la nature sortie des mains du Créateur.

Faut-il redire ici, après ce bref aperçu, le dommage causé à l’esprit et à la manière liturgique par l’abandon de la règle de l’orientation des églises et de la messe ou de la prière orientée, règle qui se relie à un immense contexte éminemment humain, biblique et chrétien. Les Anciens voulaient que le sanctuaire de leurs églises soit comme un Orient spirituel que la lumière matinale inonde à cette première heure l’office de Laudes que termine chaque jour le chant du Benedictus de Zacharie célébrant l’Oriens ex alto, illuminant ceux qui sont assis dans l’ombre de la mort. C’est la raison aussi de ce Psaume 66 qui commence toujours l’office de Laudes dans les monastères, car un beau verset s’y enchâsse dès le début : « Deus illuminet vultum suum super nos et misereatur nostri ».

Comme elle est significative ensuite, dans la joyeuse clarté de l’aurore, cette prière du prêtre au bas des degrés, lorsqu’il s’apprête à monter dans la nuée lumineuse de l’autel : « Emitte lucem tuam et veritatem tuam. Ispam me deduxerunt et adduxerunt in montem sanctum tuum et introibo ad altare Dei, ad Deum laetificat juventutem meam”(Ps 42).

Sera-t-il dit que tout ce poème des choses, que toutes ces correspondances merveilleuses échapperont à la myopie réformiste? Pourtant, même au strict point de vue pastoral, quelle plus belle illustration de cette vérité : notre vie toute entière est comme une messe qui nous conduit à l’union du Christ, à la céleste illumination, où tout sera renouvelé dans une jeunesse éternelle, par les mérites de la Passion et de la résurrection du Sauveur !

« Comme le soleil est la joie de ceux qui recherchent son jour, ainsi ma joie c’est le Seigneur car il est mon soleil. Ses rayons m’ont ressuscité et sa lumière a dissipé toutes ténèbres devant ma face. Grâce à lui, j’ai acquis des yeux pour contempler son jour saint, des oreilles pour entendre la vérité, l’intelligence pour obtenir la science et ainsi j’ai obtenue la joie » (odes de Salomon, 15) (Dom Guillou, Lumen Christi).

Voilà bien exprimé le sens de notre vie. De toute vie chrétienne. Le temps de l’Avent nous le dit, nous le redit chaque année : le Christ qui vient est ma lumière, la lumière du monde. « O Oriens ». Amen .





B- Instruction de la Congrégation pour l’éducation catholique


La congrégation romaine pour l’Education catholique, qui est en charge de la formation dans les séminaires et les universités et athénées catholiques, publie demain, 29 novembre, une instruction sur les critères de discernement de la vocation des personnes ayant des tendances homosexuelles, et de leur admission au séminaire ou aux ordres sacrés.

Vous la trouverez ci-dessous.
Voilà une instruction claire et nette qui ne prête pas à discussion.

« Introduction

Dans la continuité de l'enseignement du Concile Vatican II et, en particulier, du décret Optatam totius (1) sur la formation sacerdotale, la Congrégation pour l'Éducation Catholique a publié divers documents afin de promouvoir une formation adéquate et intégrale des futurs prêtres, en donnant des orientations et des normes précises sur ses différents aspects(2).

Pendant ce temps, le Synode des Évêques de 1990 a aussi réfléchi sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles, avec l'intention de mieux faire appliquer la doctrine conciliaire sur ce sujet et de la rendre plus explicite et plus pertinente dans le monde contemporain. À la suite de ce Synode, Jean-Paul II avait publié l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis(3).

À la lumière de ce riche enseignement, la présente Instruction n'entend pas aborder toutes les questions d'ordre affectif ou sexuel qui exigent un discernement attentif durant toute la période de formation. Elle donne des normes sur une question particulière, rendue plus urgente par la situation actuelle, celle de l'admission ou non au Séminaire et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées.

1. Maturité affective et paternité spirituelle


Selon la constante Tradition de l'Église, seul un homme baptisé reçoit validement l'Ordination sacrée (4). Par le sacrement de l'Ordre, l'Esprit Saint configure le candidat à Jésus Christ, à un titre nouveau et spécifique : en effet, le prêtre représente sacramentellement le Christ, Tête, Pasteur et Époux de l'Église5. En raison de cette configuration au Christ, toute la vie du ministre sacré doit être animée par le don de toute sa personne à l'Église et par une authentique charité pastorale (6).


En conséquence, le candidat au ministère ordonné doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité le rendra capable d'avoir des relations justes avec les hommes et avec les femmes, en développant en lui un véritable sens de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée (7).


2. L’homosexualité et le ministère ordonné


Depuis le Concile Vatican II jusqu'à ce jour, divers documents du Magistère – et particulièrement le Catéchisme de l'Église Catholique – ont confirmé l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité. Le Catéchisme distingue entre les actes homosexuels et les tendances homosexuelles.


Au sujet des actes, il enseigne qu'ils sont présentés dans la Sainte Écriture comme des péchés graves. La Tradition les a constamment considérés comme intrinsèquement immoraux et contraires à la loi naturelle. En conséquence, ils ne peuvent être approuvés en aucun cas.


En ce qui concerne les tendances homosexuelles profondément enracinées, que présentent un certain nombre d'hommes et de femmes, elles aussi sont objectivement désordonnées et, souvent, elles constituent aussi une épreuve pour ces personnes. Celles-ci doivent être accueillies avec respect et délicatesse ; on évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Elles sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie et à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer (8).


Dans la lumière de cet enseignement, ce Dicastère, en accord avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements estime nécessaire d'affirmer clairement que l'Église, tout en respectant profondément les personnes concernées (9), ne peut pas admettre au Séminaire et aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu'on appelle la culture gay (10).


Ces personnes se trouvent en effet dans une situation qui fait gravement obstacle à une juste relation avec des hommes et des femmes. De plus, il ne faut pas oublier les conséquences négatives qui peuvent découler de l'Ordination de personnes présentant des tendances homosexuelles profondément enracinées.


Par contre, au cas où il s'agirait de tendances homosexuelles qui seraient seulement l'expression d'un problème transitoire, comme, par exemple, celui d'une adolescence pas encore achevée, elles doivent de toute façon être clairement dépassées au moins trois ans avant l'Ordination diaconale.


3. Le discernement de l'idonéité des candidats par l'Église


Deux aspects sont indissociables dans toute vocation sacerdotale : le don gratuit de Dieu et la liberté responsable de l'homme. La vocation est un don de la grâce divine, reçu par l'intermédiaire de l'Église, dans l'Église et pour le service de l'Église. En répondant à l'appel de Dieu, l'homme s'offre librement à Lui dans l'amour (11). Le seul désir de devenir prêtre n'est pas suffisant et il n'existe pas de droit à recevoir l'Ordination sacrée. Il appartient à l'Église – dans sa responsabilité de définir les nécessaires conditions requises pour la réception des Sacrements institués par le Christ – de discerner l'idonéité de celui qui désire entrer au Séminaire (12), de l'accompagner durant les années de la formation et de l'appeler aux Ordres sacrés, si l'on juge qu'il possède les qualités requises (13).


La formation du futur prêtre doit articuler, en une complémentarité essentielle, les quatre dimensions de la formation : humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale (14). Dans ce contexte, il faut noter l'importance particulière de la formation humaine, fondement nécessaire de toute la formation(15). Pour admettre un candidat à l'Ordination diaconale, l'Église doit vérifier, entre autres, qu'il a atteint la maturité affective du candidat au sacerdoce (16).


L'appel aux Ordres est de la responsabilité personnelle de l'Évêque (17) ou du Supérieur Majeur. En tenant compte de l'avis de ceux à qui ils ont confié la responsabilité de la formation, l'Évêque ou le Supérieur Majeur, avant d'admettre à l'Ordination le candidat, doivent parvenir à un jugement moralement certain sur ses qualités. Dans le cas d'un doute sérieux sur ce point, ils ne doivent pas l'admettre à l'Ordination (18).


Le discernement de la vocation et de la maturité du candidat est aussi un grave devoir du recteur et des autres formateurs du Séminaire. Avant chaque Ordination, le recteur doit exprimer son jugement sur les qualités du candidat requises par l'Église (19).


Dans le discernement de l'idonéité à l'Ordination, un rôle important est dévolu au directeur spirituel. Tout en étant tenu au secret, il représente l'Église au for interne. Lors des entretiens avec le candidat, le directeur spirituel doit notamment rappeler les exigences de l'Église en ce qui concerne la chasteté sacerdotale et la maturité affective spécifique du prêtre, et aussi l'aider à discerner s'il a les qualités nécessaires (20). Il a l'obligation d'évaluer toutes les qualités de la personnalité et de s'assurer que le candidat ne présente pas de troubles sexuels incompatibles avec le sacerdoce. Si un candidat pratique l'homosexualité ou présente des tendances homosexuelles profondément enracinées, son directeur spirituel, comme d'ailleurs son confesseur, ont le devoir de le dissuader, en conscience, d'avancer vers l'Ordination.


Il reste entendu que c'est le candidat lui-même qui est le premier responsable de sa propre formation (21). Il doit se soumettre avec confiance au discernement de l'Église, de l'Évêque qui appelle aux Ordres, du recteur du Séminaire, du directeur spirituel et des autres éducateurs du Séminaire auxquels l'Évêque ou le Supérieur Majeur ont confié la mission de former les futurs prêtres. Il serait gravement malhonnête qu'un candidat cache son homosexualité pour accéder, malgré tout, à l'Ordination. Un comportement à ce point inauthentique ne correspond pas à l'esprit de vérité, de loyauté et de disponibilité qui doit caractériser la personnalité de celui qui estime être appelé à servir le Christ et son Église dans le ministère sacerdotal.


Conclusion


Cette Congrégation confirme la nécessité pour les Évêques, les Supérieurs Majeurs et tous les responsables concernés de se livrer à un discernement attentif de l'idonéité des candidats aux Ordres sacrés, et cela depuis l'admission au Séminaire jusqu'à l'Ordination. Ce discernement doit être accompli à la lumière d'une conception du sacerdoce ministériel en conformité avec l'enseignement de l'Église.


Les Évêques, les Conférences Épiscopales et les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les normes de cette Instruction soient fidèlement observées pour le bien des candidats eux-mêmes et pour assurer toujours à l'Église des prêtres idoines, vrais pasteurs selon le Cœur du Christ.


Le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction le 31 août 2005 et il en a ordonné la publication.


Rome, du Vatican, le 4 novembre 2005, en la mémoire de S. Charles Borromée, Patron des Séminaires.

ZENON Card. GROCHOLEWSKI

Préfet

J. MICHAEL MILLER, C.S.B.

Archevêque tit. de Vertara

Secrétaire


1CONCILE ŒCUMéNIQUE VATICAN II, Décret sur la formation des prêtres Optatam totius (28 octobre 1965) :AAS 58 (1966), 713-727.

2 Cf. CONGRéGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE, Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis (6 janvier 1970 ; nouvelle édition, 19 mars 1985) ; L’enseignement de la philosophie dans les séminaires (20 janvier 1972) ; Orientations sur l'éducation au célibat sacerdotal (11 avril 1974) ; L'enseignement du Droit Canonique pour les aspirants au sacerdoce (2 avril 1975) ; La formation théologique des futurs prêtres (22 février 1976) ; Epistula circularis de formatione vocationum adultarum (14 juillet 1976) ; Instruction sur la formation liturgique dans les séminaires (3 juin 1979) ; Lettre circulaire concernant quelques aspects plus urgents de la préparation spirituelle dans les séminaires (6 janvier 1980) ; Orientations éducatives sur l'amour humain – Traits d'éducation sexuelle (1 novembre 1983) ; La Pastorale de la Mobilité humaine dans la formation des futurs prêtres (25 janvier 1986) ; Orientations pour la formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication sociale (19 mars 1986) ; Lettre circulaire touchant les études sur les Églises Orientales (6 janvier 1987) ; La Vierge Marie dans la formation intellectuelle et spirituelle (25 mars 1988) ; Orientations pour l'étude et l'enseignement de la doctrine sociale de l'Église dans la formation sacerdotale (30 décembre 1988) ; Instruction sur l'étude des Pères de l'Église dans la formation sacerdotale (10 novembre 1989) ; Directives pour la préparation des éducateurs de séminaires (4 novembre 1993) ; Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille (19 mars 1995) ; Instruction aux Conférences épiscopales sur l'admission au séminaire de candidats provenant d'autres séminaires ou familles religieuses (9 octobre 1986 et 8 mars 1996) ; La période propédeutique (1er mai 1998) ; Lettere circolari circa le norme canoniche relative alle irregolarità e agli impedimenti sia ad Ordines recipiendos, sia ad Ordines exercendos (27 juillet 1992 et 2 février 1999).

3JEAN-PAUL II, Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis (25 mars 1992) : AAS 84 (1992), 657-864.

4 Cf. C.I.C., can. 1024 et C.C.E.O., can. 754 ; JEAN-PAUL II, Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'Ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes (22 mai 1994) : AAS 86 (1994), 545-548.

5 Cf. CONCILE ŒCUMéNIQUE VATICAN II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis (7 décembre 1965), n. 2 : AAS 58 (1966), 991-993 ; Pastores dabo vobis, n. 16 : AAS 84 (1992), 681-682.

Au sujet de la configuration au Christ, Époux de l'Église, Pastores dabo vobis affirme : "Le prêtre est appelé à être l'image vivante de Jésus Christ, Époux de l'Église […] Il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour du Christ Époux envers l'Église Épouse. Sa vie doit donc être illuminée et orientée par ce caractère sponsal qui lui demande d'être témoin de l'amour sponsal du Christ" (n. 22) : AAS 84 (1992), 691.

6 Cf. Presbyterorum ordinis, n. 14 : AAS 58 (1966), 1013-1014 ; Pastores dabo vobis, n. 23 : AAS 84 (1992), 691-694.

7 Cf. CONGRéGATION POUR LE CLERGé, Directoire Dives Ecclesiae pour le ministère et la vie des prêtres (31 mars 1994), n. 58.

8 Cf. Catéchisme de l'Église Catholique (édition typique, 1997), nn. 2357-2358.

Cf. aussi les divers documents de la CONGRéGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI : Déclaration Persona humana sur quelques questions d'éthique en matière de sexualité (29 décembre 1975) ; Lettre Homosexualitatis problema à tous les Évêques de l'Église Catholique sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles (1er octobre 1986) ; Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles (23 juillet 1992) ; Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles (3 juin 2003).

Au sujet de l'inclination homosexuelle, la Lettre Homosexualitatis problema affirme : "Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière d'une personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée" (n. 3).

9 Cf. Catéchisme de l'Église Catholique (édition typique, 1997), n. 2358 ; cf. aussi C.I.C., can. 208 et C.C.E.O., can. 11.

10 Cf. CONGRéGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE, A memorandum to Bishops seeking advice in matters concerning homosexuality and candidates for admission to Seminary (9 juillet 1985) ; CONGRéGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS, Lettre (16 mai 2002) : Notitiae 38 (2002), 586.

11 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 35-36 : AAS 84 (1992), 714-718.

12 Cf. C.I.C., can. 241, § 1 : "L'Évêque diocésain n'admettra au grand séminaire que ceux qui, par leurs qualités humaines et morales, spirituelles et intellectuelles, par leur santé physique et psychique ainsi que par leur volonté droite, seront jugés capables de se donner pour toujours aux ministères sacrés" et C.C.E.O., can. 342, § 1.

13 Cf. Optatam totius, n. 6 : AAS 58 (1966), 717. Cf. aussi C.I.C., can. 1029 : "Seront seuls promus aux ordres ceux qui, au jugement prudent de l'Évêque propre ou du Supérieur majeur compétent, tout bien pesé, ont une foi intègre, sont animés par une intention droite, possèdent la science voulue, jouissent d'une bonne réputation et sont dotés de mœurs intègres, de vertus éprouvées et des autres qualités physiques et psychiques en rapport avec l'ordre qu'ils vont recevoir" et C.C.E.O., can. 758.

Ne pas appeler aux Ordres celui qui n'a pas les aptitudes requises n'est pas une discrimination injuste : cf. CONGRéGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles.

14 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 43-59 : AAS 84 (1992), 731-762.

15 Cf. ibid., n. 43 : "Le prêtre, appelé à être 'image vivante' de Jésus Christ, Tête et Pasteur de l'Église, doit chercher à refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la perfection humaine, qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme et qui transparaît avec une singulière efficacité dans ses attitudes avec les autres" : AAS 84 (1992), 732.

16 Cf. ibid., nn. 44 et 50 : AAS 84 (1992), 733-736 et 746-748. Cf. aussi : CONGRéGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS, Carta circular Entre las más delicadas a los Exc.mos y Rev.mos Señores Obispos diocesanos y demás Ordinarios canónicamente facultados para llamar a las Sagradas Ordenes, sobre Los escrutinios acerca de la idoneidad de los candidatos (10 novembre 1997) : Notitiae 33 (1997), 495-506, en particulier l’Annexe V.

17 Cf. CONGRéGATION POUR LES ÉVêQUES, Directoire pour le Ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 88.

18 Cf. C.I.C., can. 1052, § 3 : "Si, […], pour des raisons déterminées, l'Évêque doute de l'idonéité du candidat à recevoir les ordres, il s'abstiendra de le promouvoir". Cf. aussi C.C.E.O., can. 770.

19 Cf. C.I.C., can. 1051 : "Pour l'enquête sur les qualités requises chez l'ordinand […] l'attestation du recteur du séminaire ou de la maison de formation sera obtenue au sujet des qualités requises chez le candidat pour la réception de l'ordre, à savoir : doctrine sûre, piété authentique, bonnes mœurs, aptitude à l'exercice du ministère ; et de plus, après recherche soigneusement faite, état de santé physique et psychique".

20 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 50 et 66 : AAS 84 (1992), 746-748 et 772-774. Cf. aussi Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, n. 48.

21 Cf. Pastores dabo vobis, n. 69 : AAS 84 (1992), 778.

C- Indulgence plénière pour le 8 décembre.

CITE DU VATICAN, 29 NOV 2005 (VIS). Benoît XVI concèdera aux fidèles l'Indulgence plénière lors de la prochaine solennité de l'Immaculée Conception (8 décembre 2005) comme indiqué dans le décret signé par le Cardinal James Francis Stafford, Grand Pénitentiaire de la Sainte Eglise Romaine.
"Le 8 décembre prochain -peut on lire- cela fera quarante ans que le Serviteur de Dieu Paul VI, Souverain Pontife, a proclamé la Vierge Marie Mère de Dieu; concluant le Concile Ocuménique de Vatican II, il dédiait de grandes louanges à la Vierge, qui en tant que Mère du Christ, est Mère de Dieu et est la Mère spirituelle de nous tous".
"Lors de cette fête, le Pape Benoît XVI rendra un hommage public de louanges à la Vierge Immaculée à Rome, et il souhaite vivement que toute l'Eglise s'unisse à lui de tout cour afin que tous les fidèles, unis dans le nom de la Mère commune, soient chacun renforcé dans la foi, se dédie encore plus au Christ et qu'il aime son frère d'une plus grande charité: de là proviennent, comme enseigné avec sagesse par le Concile Vatican II, les ouvres de miséricorde envers les indigents, le respect de la justice, la tutelle et la recherche de la paix".
"C'est pour cela que le Saint-Père -précise le décret-...a concédé le don de l'Indulgence plénière, qui s'obtient selon les conditions habituelles (Sacrement de la Confession, Communion eucharistique et prière pour les intentions du Saint-Père), avec l'âme lavée de tout péché, lors de la prochaine solennité de l'Immaculée Conception, si les fidèles participent à un rite en l'honneur de la Vierge ou s'ils offrent un réel témoignage de dévotion mariale devant une image de l'Immaculée exposée à la vénération publique, récitant le Notre Père, le Credo et certaines invocations à l'Immaculée".
Le document conclue en rappelant que les fidèles "pour infirmité ou juste cause, pourront obtenir ce jour-là le même don d'Indulgence plénière chez eux ou où qu'ils se trouvent à condition que l'âme propre de tout péché et désireux d'accomplir les conditions ci-dessus mentionnées et dès que possible, ils s'unissent dans l'esprit et dans le désir aux intentions du Saint-Père en prière pour la Vierge Immaculée et récitant le Notre Père et le Credo".
VIS 051129 (380)