Le temps de l’Avent pour se
préparer à la venue de Dieu « en nous et par
nous »
Le pape préside les premières
vêpres du Ier dimanche de l’Avent
ROME, Dimanche 27 Novembre 2005 (ZENIT.org)
– Dieu veut venir en nous et par nous, à expliqué
en substance le pape Benoît XVI à propos de la venue
de Dieu à laquelle les catholiques se préparent
pendant l’Avent.
Le pape Benoît XVI a en effet
présidé, samedi 26 novembre, à 17 heures,
en la basilique Saint-Pierre, l’entrée de l’Eglise
catholique dans la nouvelle année liturgique et dans le
temps de l’Avent, lors des premières vêpres
du Ier dimanche de l’Avent.
Dans son homélie, le pape
a recommandé aux fidèles de veiller dans la prière
et d’exulter de joie en louant Dieu, dans l’attente
de Noël.
C’est, rappelait le pape un
temps pendant lequel la liturgie de l’Eglise propose de
relire les prophéties et les oracles messianiques des prophètes
de l’Ancien testament et de méditer sur le mystère
de l’Incarnation.
L’Avent, expliquait encore
le pape, est un temps d’attente, et d’espérance,
et il fait entrer les fidèles dans une nouvelle année
liturgique, qui invite à chanter, comme le dit l’Apocalypse
selon saint Jean : « Marán Athá », «
Viens, Seigneur Jésus ».
« Dans un certain sens, disait
le pape, le Seigneur désire toujours venir à travers
nous et il frappe à la porte de nos cœurs : es-tu
disponible à ma donner ta chair, ta vie, ton temps ? Telle
est la spiritualité de l’Avent : nous ouvrir à
cette voix du Seigneur qui veut entrer aussi dans notre temps,
entrer par nous et qui cherche maintenant une demeure vivante,
notre vie personnelle ».
« Etre prêts, disponibles,
ouverts pour la venue du Seigneur afin qu’il puisse venir
aussi par nous, c’est cela que nous voulons à nouveau
apprendre du temps de l’Avent ».
Benoît XVI résumait
ainsi le sens de la venue du Christ : « Dieu nous appelle
à la communion avec lui, qui se réalisera pleinement
au retour du Christ, et lui-même s’engage à
faire en sorte que nous arrivions préparés à
cette rencontre finale et décisive. Nous sommes appelés
à nous mesurer avec lui pour être trouvés
en lui au moment de son retour ».
A- Homélie :
« Vers toi, j’élève
mon âme ; en toi, mon Dieu, je cherche abri. Que je n’aie
pas à rougir, que je ne sois pas la risée de mes ennemis
! Non aucun de ceux qui mettent en toi leur attente, ne sera pas confondu
». (Introït de la messe du Ier dimanche de l’Avent).
Ce texte de l’Introït de cette
messe, tiré du Psaume 24 1-4, donne le sens de l’Avent,
sa raison d’être, son sens spirituel. Sens spirituel qui
doit animer notre âme et notre prière.
Cet Introït est un cri d’appel
et de confiance en Dieu et même un cri de joie au Sauveur promis,
annoncé, qui vient.
Le chant de l’Alleluia le précise bien : « Alleluia
! Alleluia ! Montre nous Seigneur ta miséricorde. Ostende nobis
Domine misericordiam tuam. Donne nous ton salut. Salutare tuum da
nobis ».
Cet Introït est d’abord un
cri d’appel : « Ad te levavi animam meam ». «
Vers toi, j’élève mon âme ».
C’est aussi une cri de confiance
: « In te confido ». J’ai confiance en toi. Je me
confie en toi, Seigneur. C’est un cri de confiance répété,
universel : « Universi qui te expectant, non confundentur »,
« Tous ceux qui t’attendent…qui espèrent
en toi…ne seront pas confondus…Ce choix du même
verbe -« confundere » – répété
deux fois veut insister sur le sentiment de confiance… La confiance
est bien une note fondamentale de la spiritualité de l’Avent.
Cette confiance doit être le lot de chaque chrétien…puisque
chaque baptisé doit vivre comme dans un perpétuel Avent,
dans l’attente du Seigneur, maintenant et cette fois, dans la
gloire.
Mais il y a, remarquez-le, une relation
entre la confiance et l’attente du Maître. L’une
est raison de l’autre. Parce que le Maître vient, puisqu’il
est promis, celui qui l’attend, qui est dans l’attente
de sa venue, est dans la confiance. Il sait qu’il ne sera pas
confondu : « Universi qui te expectant non confundentur ».
Nous devons être, dans ce temps
de l’Avent, dans cette attente de la venue du Maître…Nous
connaîtrons alors la confiance. Autrement dit, la confiance,
la paix d’une âme est en fonction de cette attente du
Maître, de cette vie d’espérance…Vous pouvez
imaginer la joie et la paix des saints…
Nous avons là une belle définition
du chrétien. On peut le définir comme celui qui est
dans l’attente du Seigneur, de sa venue, de son retour…Confiance,
attente, espérance du salut, paix intérieure : voilà
la catena aurea du baptisé. Voilà l’atmosphère
spirituelle dans lequel se meut le baptisé, le disciple du
Seigneur. Ce sont là de doux sentiments qu’il faut goûter.
Ils seront appréciés…S’ils sont appréciés,
ils mettent l’âme dans la paix et l’adoration…
Et les Antiennes des Vêpres, merveilleuses
de fraîcheur, de ce premier dimanche de l’Avent donnent
la justification de cette paix chrétienne, de cette confiance
chrétienne.
« In illa die », en ce jour,
en ce jour de la Nativité, la paix éclate puisque le
salut nous est donné : « salutare tuum da nobis ».
« In illa die », en ce jour de la Nativité, la
paix éclate puisque la miséricorde rayonne et que de
ses « entrailles » ruissèlent le « vin nouveau,
le lait et le miel », symboles de l’abondance des biens
spirituels donnés. « En ce jour là, les montagnes
ruissèleront de vin nouveau, les collines de lait et de miel.
Alleluia ».
Alors jaillit tout spontanément
la joie chrétienne : « Tressaille de joie - jucundare
- fille de Sion, exsulta satis, éclate d’allégresse,
fille de Jérusalem ». C’est la deuxième
antienne.
Remarquez les verbes utilisés
par l’auteur inspiré : jucundare et exsultare. Exsultare
veut dire « sauter, bondir ». Il veut même dire
« bouillonner, être transporté, se réjouir
vivement ». C’est donc un verbe intense. Il signifie une
vraie jubilation qui s’extériorise, qui s’exprime,
qui se manifeste… Jucundare exprime un sentiment plus intérieur,
plus intellectuel. Jucundus veut dire : qui plait, agréable,
qui est joyeux.
Telle est l’attitude intérieure
et extérieure du chrétien. Sa joie intérieure
est rayonnante.
Et pourquoi donc ?
La troisième antiennes des Vêpres
nous le dit : « Ecce Dominus veniet… ». Il va venir,
le Seigneur et tous les saints avec lui…. ». Et tous les
anges de la Nativité chanteront, de fait, sa venue et sa gloire.
« Gloria in excelsis Deo » et, en ce jour-là, une
grande lumière paraîtra : « et erit in die illa
lux magna ».
La joie est goûtée en raison
des avantages apportés : le salut éternel, la lumière
du Seigneur.
Ce temps du salut est le temps de la
lumière qui chasse la nuit. Saint Paul l’exprime aussi
dans son Epître aux romains : « Nox praecessit, dies autrem
appropinquavit », « la nuit s’avance, le jour est
proche ». Et notre Seigneur dira plus tard : « Je suis
la lumière du monde ».
Ce temps de salut est le temps de la
lumière qui chasse les ténèbres. Alors, tout
également, saint Paul enseigne les romains en leur disant :
« Rejetons les œuvres de ténèbres pour revêtir
les armes de la lumières. Comme on fait en plein jour, marchons
avec dignité. « Honeste » qui veut dire «
honorablement, dignement, glorieusement ou encore élégamment.
On retrouve ici le « digne » de saint Paul de dimanche
dernier. Il y a bien un mode chrétien, un style chrétien.
Qu’on se le dise !
Ce temps de salut est un temps de «
rédemption » : « quoniam appropinquat redemptio
vestra », nous dit Notre Seigneur dans l’Evangile de ce
jour.
Le temps de salut est un temps de l’abondance
: « Vous tous qui êtes altérés venez vers
les eaux » « Omnes sitientes venite ad aquas ».
Le temps de salut est le temps de la
régénération. « Il va venir le grand prophète,
propheta magna, c’est lui qui rénovera Jérusalem.
« Ispe renovabit Jerusalem »
Voilà pourquoi nous avons cet épître de saint
Paul aux Romains : « Comme on fait en plein jour, marchons avec
dignité, sans orgies, ni beuveries, sans débauches ni
impureté, sans dispute ni jalousie et surtout « revêtez-vous
» - induimini - du Seigneur Jésus-Christ ».
Résumons ! Et répétons-le
avec saint Paul : Nous devons vivre dans la Lumière du Christ
Seigneur. « Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons les armes de la lumière » « Induamur
arma lucis ».
Ce thème de la Lumière
est central dans notre sainte Evangile, comme il est central dans
ce temps liturgique de l’Avent.
Je voudrais m’arrêter quelque
instants, en ce premier dimanche de l’Avent, sur ce thème
: le thème de la Lumière. Ce thème est capital.
Il est malheureusement pas assez connu et développé
par les prêtres. Vous permettrez que je le fasse en vous lisant
un très beau passage de l’œuvre de DomGuillou, intitulé
: « Lumen Christi ».
« In adimrabile lumen suum »
(I Pet 2,10)
Dans la première épître de saint Pierre, l’Eglise
nos apparaît comme un temple, dont les chrétiens, participant
au sacerdoce et à la royauté du Christ, sont les pierres
vivantes et choisies, pour manifester la beauté de «
Celui qui les a appelés des ténèbres à
son admirable lumière ».
Le Christ en effet s’est levé
sur le monde plongé dans l’ombre de la mort et du péché,
comme le soleil dans la splendeur de son aurore et l’Eglise
aime à le chanter sous le nom d’Oriens en la magnifique
antienne des Vêpres du 21 décembre, le jour le plus court
de l’année ; elle a placé la fête de sa
naissance le 25 décembre où l’Antiquité
célébrait la renaissance annuelle du « soleil
invincible ».
A l’équinoxe suivant, quand
d’un pas rapide le jour l’emporte sur la nuit, quand par
cette victoire tout renaît dans la nature, Pâques commémore
la résurrection du Sauveur, son triomphe sur les puissances
des ténèbres. C’est comme le printemps de l’humanité
régénérée en ce beau matin du dimanche
pascal.
Quarante jours après (durée
symbolique de la vie terrestre et partant, aussi de la longue histoire
de l’Eglise militante), le Seigneur s’élève
dans les cieux, en plein midi, « ad orientem ( comme dit la
liturgie de l’Ascension, après le psaumes 67). Il nous
montre le chemin qui doit être le nôtre. Il nous révèle
que le paradis fermé est maintenant réouvert par son
triomphe, ce « paradis planté à l’Orient
» éclatement éternel de la lumière béatifique,
somptueusement décrit par l’Apocalypse de saint Jean.
C’est vers cette splendeur qu’est
en marche le Chrétien, à la suite des Mages guidés
par l’étoile annonciatrice du soleil, vers le «
Royaume du Père » où le juste brillera, dit saint
Matthieu, comme l’astre du jour, où une lumière
éternelle luira pour les saints du Seigneur : « Lux perpétua
lucebit sanctis tuis, Domine ! » Au contraire, ceux qui auront
erré dans les ténèbres sans savoir où
ils allaient, se perdront, dit saint Basile, dans un abîme de
feu, mais d’un feu sans éclat, qui brûlera sans
éclairer : « Ignem carentem splendore, uriendi vim habentem,
sed privatum lumine ».
Donc, toute la vie de l’homme,
chassé du Paradis par l’aveuglement de l’orgueil,
est de vaincre les puissances des ténèbres, à
la suite du Christ qui a triomphé du serpent sur l’arbre
de la Croix, par son humilité et par son obéissance
filiale ; la spiritualité chrétienne consiste dans une
ré-orientation. « O Lumen orientalis », s’écrie
Guillaume de saint Thierry en contemplant la vie sainte des Chartreux
».
La liturgie qui soutient et scande cette
marche nous entraîne dans cette lumière ; elle revit
chaque année, avec chaque révolution du soleil, elle
nous associe toujours plus étroitement à la victoire
du Ressuscité monté au Ciel.
Toute l’histoire de l’Eglise
elle-même est une montée de lumière dans l’accroissement
du nombre des élus et dans l’épanouissement du
développement de ses dogmes et de son mystère propre,
jusqu’à son achèvement dans les éblouissantes
splendeurs de la Jérusalem éternelle où l’introduira,
toute blanche, lavée dans le sang de l’Agneau, l’Epoux
divin, revenu en gloire pour établir son règne définitif,
apparaissant sur les nuées du Ciel comme un éclair qui
part de l’Orient : « sicut fulgur exit ab oriente ».
Vraiment par tout son être, par
son dogme, sa spiritualité, sa liturgie, son histoire, le christianisme
est la religion de la Nouvelle Lumière de Celui qui a dit Je
suis la Lumière du Monde. Le Christianisme assume, transfigure,
réalise, et lui seul, le long rêve de salut des religions
antiques qui était lui-même tout baigné de ce
grand symbolisme solaire. Il accorde le mystère surnaturel,
la régénération du monde dans le Christ, au rythme
même de la nature sortie des mains du Créateur.
Faut-il redire ici, après ce bref
aperçu, le dommage causé à l’esprit et
à la manière liturgique par l’abandon de la règle
de l’orientation des églises et de la messe ou de la
prière orientée, règle qui se relie à
un immense contexte éminemment humain, biblique et chrétien.
Les Anciens voulaient que le sanctuaire de leurs églises soit
comme un Orient spirituel que la lumière matinale inonde à
cette première heure l’office de Laudes que termine chaque
jour le chant du Benedictus de Zacharie célébrant l’Oriens
ex alto, illuminant ceux qui sont assis dans l’ombre de la mort.
C’est la raison aussi de ce Psaume 66 qui commence toujours
l’office de Laudes dans les monastères, car un beau verset
s’y enchâsse dès le début : « Deus
illuminet vultum suum super nos et misereatur nostri ».
Comme elle est significative ensuite,
dans la joyeuse clarté de l’aurore, cette prière
du prêtre au bas des degrés, lorsqu’il s’apprête
à monter dans la nuée lumineuse de l’autel : «
Emitte lucem tuam et veritatem tuam. Ispam me deduxerunt et adduxerunt
in montem sanctum tuum et introibo ad altare Dei, ad Deum laetificat
juventutem meam”(Ps 42).
Sera-t-il dit que tout ce poème
des choses, que toutes ces correspondances merveilleuses échapperont
à la myopie réformiste? Pourtant, même au strict
point de vue pastoral, quelle plus belle illustration de cette vérité
: notre vie toute entière est comme une messe qui nous conduit
à l’union du Christ, à la céleste illumination,
où tout sera renouvelé dans une jeunesse éternelle,
par les mérites de la Passion et de la résurrection
du Sauveur !
« Comme le soleil est la joie de
ceux qui recherchent son jour, ainsi ma joie c’est le Seigneur
car il est mon soleil. Ses rayons m’ont ressuscité et
sa lumière a dissipé toutes ténèbres devant
ma face. Grâce à lui, j’ai acquis des yeux pour
contempler son jour saint, des oreilles pour entendre la vérité,
l’intelligence pour obtenir la science et ainsi j’ai obtenue
la joie » (odes de Salomon, 15) (Dom Guillou, Lumen Christi).
Voilà bien exprimé le sens
de notre vie. De toute vie chrétienne. Le temps de l’Avent
nous le dit, nous le redit chaque année : le Christ qui vient
est ma lumière, la lumière du monde. « O Oriens
». Amen .
B- Instruction de la Congrégation pour l’éducation
catholique
La congrégation romaine pour l’Education catholique,
qui est en charge de la formation dans les séminaires et les
universités et athénées catholiques, publie demain,
29 novembre, une instruction sur les critères de discernement
de la vocation des personnes ayant des tendances homosexuelles, et
de leur admission au séminaire ou aux ordres sacrés.
Vous la trouverez ci-dessous.
Voilà une instruction claire et nette qui ne prête pas
à discussion.
« Introduction
Dans la continuité de l'enseignement
du Concile Vatican II et, en particulier, du décret Optatam
totius (1) sur la formation sacerdotale, la Congrégation pour
l'Éducation Catholique a publié divers documents afin
de promouvoir une formation adéquate et intégrale des
futurs prêtres, en donnant des orientations et des normes précises
sur ses différents aspects(2).
Pendant ce temps, le Synode des Évêques
de 1990 a aussi réfléchi sur la formation des prêtres
dans les circonstances actuelles, avec l'intention de mieux faire
appliquer la doctrine conciliaire sur ce sujet et de la rendre plus
explicite et plus pertinente dans le monde contemporain. À
la suite de ce Synode, Jean-Paul II avait publié l'Exhortation
apostolique post-synodale Pastores dabo vobis(3).
À la lumière de ce riche
enseignement, la présente Instruction n'entend pas aborder
toutes les questions d'ordre affectif ou sexuel qui exigent un discernement
attentif durant toute la période de formation. Elle donne des
normes sur une question particulière, rendue plus urgente par
la situation actuelle, celle de l'admission ou non au Séminaire
et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent des
tendances homosexuelles profondément enracinées.
1. Maturité affective et paternité
spirituelle
Selon la constante Tradition de l'Église, seul un homme baptisé
reçoit validement l'Ordination sacrée (4). Par le sacrement
de l'Ordre, l'Esprit Saint configure le candidat à Jésus
Christ, à un titre nouveau et spécifique : en effet,
le prêtre représente sacramentellement le Christ, Tête,
Pasteur et Époux de l'Église5. En raison de cette configuration
au Christ, toute la vie du ministre sacré doit être animée
par le don de toute sa personne à l'Église et par une
authentique charité pastorale (6).
En conséquence, le candidat au ministère ordonné
doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité
le rendra capable d'avoir des relations justes avec les hommes et
avec les femmes, en développant en lui un véritable
sens de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté
ecclésiale qui lui sera confiée (7).
2. L’homosexualité et le ministère ordonné
Depuis le Concile Vatican II jusqu'à ce jour, divers documents
du Magistère – et particulièrement le Catéchisme
de l'Église Catholique – ont confirmé l'enseignement
de l'Église sur l'homosexualité. Le Catéchisme
distingue entre les actes homosexuels et les tendances homosexuelles.
Au sujet des actes, il enseigne qu'ils sont présentés
dans la Sainte Écriture comme des péchés graves.
La Tradition les a constamment considérés comme intrinsèquement
immoraux et contraires à la loi naturelle. En conséquence,
ils ne peuvent être approuvés en aucun cas.
En ce qui concerne les tendances homosexuelles profondément
enracinées, que présentent un certain nombre d'hommes
et de femmes, elles aussi sont objectivement désordonnées
et, souvent, elles constituent aussi une épreuve pour ces personnes.
Celles-ci doivent être accueillies avec respect et délicatesse
; on évitera à leur égard toute marque de discrimination
injuste. Elles sont appelées à réaliser la volonté
de Dieu dans leur vie et à unir au sacrifice de la croix du
Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer (8).
Dans la lumière de cet enseignement, ce Dicastère, en
accord avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline
des Sacrements estime nécessaire d'affirmer clairement que
l'Église, tout en respectant profondément les personnes
concernées (9), ne peut pas admettre au Séminaire et
aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité,
présentent des tendances homosexuelles profondément
enracinées ou soutiennent ce qu'on appelle la culture gay (10).
Ces personnes se trouvent en effet dans une situation qui fait gravement
obstacle à une juste relation avec des hommes et des femmes.
De plus, il ne faut pas oublier les conséquences négatives
qui peuvent découler de l'Ordination de personnes présentant
des tendances homosexuelles profondément enracinées.
Par contre, au cas où il s'agirait de tendances homosexuelles
qui seraient seulement l'expression d'un problème transitoire,
comme, par exemple, celui d'une adolescence pas encore achevée,
elles doivent de toute façon être clairement dépassées
au moins trois ans avant l'Ordination diaconale.
3. Le discernement de l'idonéité des candidats par l'Église
Deux aspects sont indissociables dans toute vocation sacerdotale :
le don gratuit de Dieu et la liberté responsable de l'homme.
La vocation est un don de la grâce divine, reçu par l'intermédiaire
de l'Église, dans l'Église et pour le service de l'Église.
En répondant à l'appel de Dieu, l'homme s'offre librement
à Lui dans l'amour (11). Le seul désir de devenir prêtre
n'est pas suffisant et il n'existe pas de droit à recevoir
l'Ordination sacrée. Il appartient à l'Église
– dans sa responsabilité de définir les nécessaires
conditions requises pour la réception des Sacrements institués
par le Christ – de discerner l'idonéité de celui
qui désire entrer au Séminaire (12), de l'accompagner
durant les années de la formation et de l'appeler aux Ordres
sacrés, si l'on juge qu'il possède les qualités
requises (13).
La formation du futur prêtre doit articuler, en une complémentarité
essentielle, les quatre dimensions de la formation : humaine, spirituelle,
intellectuelle et pastorale (14). Dans ce contexte, il faut noter
l'importance particulière de la formation humaine, fondement
nécessaire de toute la formation(15). Pour admettre un candidat
à l'Ordination diaconale, l'Église doit vérifier,
entre autres, qu'il a atteint la maturité affective du candidat
au sacerdoce (16).
L'appel aux Ordres est de la responsabilité personnelle de
l'Évêque (17) ou du Supérieur Majeur. En tenant
compte de l'avis de ceux à qui ils ont confié la responsabilité
de la formation, l'Évêque ou le Supérieur Majeur,
avant d'admettre à l'Ordination le candidat, doivent parvenir
à un jugement moralement certain sur ses qualités. Dans
le cas d'un doute sérieux sur ce point, ils ne doivent pas
l'admettre à l'Ordination (18).
Le discernement de la vocation et de la maturité du candidat
est aussi un grave devoir du recteur et des autres formateurs du Séminaire.
Avant chaque Ordination, le recteur doit exprimer son jugement sur
les qualités du candidat requises par l'Église (19).
Dans le discernement de l'idonéité à l'Ordination,
un rôle important est dévolu au directeur spirituel.
Tout en étant tenu au secret, il représente l'Église
au for interne. Lors des entretiens avec le candidat, le directeur
spirituel doit notamment rappeler les exigences de l'Église
en ce qui concerne la chasteté sacerdotale et la maturité
affective spécifique du prêtre, et aussi l'aider à
discerner s'il a les qualités nécessaires (20). Il a
l'obligation d'évaluer toutes les qualités de la personnalité
et de s'assurer que le candidat ne présente pas de troubles
sexuels incompatibles avec le sacerdoce. Si un candidat pratique l'homosexualité
ou présente des tendances homosexuelles profondément
enracinées, son directeur spirituel, comme d'ailleurs son confesseur,
ont le devoir de le dissuader, en conscience, d'avancer vers l'Ordination.
Il reste entendu que c'est le candidat lui-même qui est le premier
responsable de sa propre formation (21). Il doit se soumettre avec
confiance au discernement de l'Église, de l'Évêque
qui appelle aux Ordres, du recteur du Séminaire, du directeur
spirituel et des autres éducateurs du Séminaire auxquels
l'Évêque ou le Supérieur Majeur ont confié
la mission de former les futurs prêtres. Il serait gravement
malhonnête qu'un candidat cache son homosexualité pour
accéder, malgré tout, à l'Ordination. Un comportement
à ce point inauthentique ne correspond pas à l'esprit
de vérité, de loyauté et de disponibilité
qui doit caractériser la personnalité de celui qui estime
être appelé à servir le Christ et son Église
dans le ministère sacerdotal.
Conclusion
Cette Congrégation confirme la nécessité pour
les Évêques, les Supérieurs Majeurs et tous les
responsables concernés de se livrer à un discernement
attentif de l'idonéité des candidats aux Ordres sacrés,
et cela depuis l'admission au Séminaire jusqu'à l'Ordination.
Ce discernement doit être accompli à la lumière
d'une conception du sacerdoce ministériel en conformité
avec l'enseignement de l'Église.
Les Évêques, les Conférences Épiscopales
et les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les normes
de cette Instruction soient fidèlement observées pour
le bien des candidats eux-mêmes et pour assurer toujours à
l'Église des prêtres idoines, vrais pasteurs selon le
Cœur du Christ.
Le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente
Instruction le 31 août 2005 et il en a ordonné la publication.
Rome, du Vatican, le 4 novembre 2005, en la mémoire de S. Charles
Borromée, Patron des Séminaires.
ZENON Card. GROCHOLEWSKI
Préfet
J. MICHAEL MILLER, C.S.B.
Archevêque tit. de Vertara
Secrétaire
1CONCILE ŒCUMéNIQUE VATICAN
II, Décret sur la formation des prêtres Optatam totius
(28 octobre 1965) :AAS 58 (1966), 713-727.
2 Cf. CONGRéGATION POUR L'ÉDUCATION
CATHOLIQUE, Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis (6 janvier
1970 ; nouvelle édition, 19 mars 1985) ; L’enseignement
de la philosophie dans les séminaires (20 janvier 1972) ; Orientations
sur l'éducation au célibat sacerdotal (11 avril 1974)
; L'enseignement du Droit Canonique pour les aspirants au sacerdoce
(2 avril 1975) ; La formation théologique des futurs prêtres
(22 février 1976) ; Epistula circularis de formatione vocationum
adultarum (14 juillet 1976) ; Instruction sur la formation liturgique
dans les séminaires (3 juin 1979) ; Lettre circulaire concernant
quelques aspects plus urgents de la préparation spirituelle
dans les séminaires (6 janvier 1980) ; Orientations éducatives
sur l'amour humain – Traits d'éducation sexuelle (1 novembre
1983) ; La Pastorale de la Mobilité humaine dans la formation
des futurs prêtres (25 janvier 1986) ; Orientations pour la
formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication
sociale (19 mars 1986) ; Lettre circulaire touchant les études
sur les Églises Orientales (6 janvier 1987) ; La Vierge Marie
dans la formation intellectuelle et spirituelle (25 mars 1988) ; Orientations
pour l'étude et l'enseignement de la doctrine sociale de l'Église
dans la formation sacerdotale (30 décembre 1988) ; Instruction
sur l'étude des Pères de l'Église dans la formation
sacerdotale (10 novembre 1989) ; Directives pour la préparation
des éducateurs de séminaires (4 novembre 1993) ; Directives
pour la formation des séminaristes sur les problèmes
relatifs au mariage et à la famille (19 mars 1995) ; Instruction
aux Conférences épiscopales sur l'admission au séminaire
de candidats provenant d'autres séminaires ou familles religieuses
(9 octobre 1986 et 8 mars 1996) ; La période propédeutique
(1er mai 1998) ; Lettere circolari circa le norme canoniche relative
alle irregolarità e agli impedimenti sia ad Ordines recipiendos,
sia ad Ordines exercendos (27 juillet 1992 et 2 février 1999).
3JEAN-PAUL II, Exhortation apostolique
post-synodale Pastores dabo vobis (25 mars 1992) : AAS 84 (1992),
657-864.
4 Cf. C.I.C., can. 1024 et C.C.E.O.,
can. 754 ; JEAN-PAUL II, Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis
sur l'Ordination sacerdotale exclusivement réservée
aux hommes (22 mai 1994) : AAS 86 (1994), 545-548.
5 Cf. CONCILE ŒCUMéNIQUE
VATICAN II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres
Presbyterorum ordinis (7 décembre 1965), n. 2 : AAS 58 (1966),
991-993 ; Pastores dabo vobis, n. 16 : AAS 84 (1992), 681-682.
Au sujet de la configuration au Christ,
Époux de l'Église, Pastores dabo vobis affirme : "Le
prêtre est appelé à être l'image vivante
de Jésus Christ, Époux de l'Église […]
Il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour
du Christ Époux envers l'Église Épouse. Sa vie
doit donc être illuminée et orientée par ce caractère
sponsal qui lui demande d'être témoin de l'amour sponsal
du Christ" (n. 22) : AAS 84 (1992), 691.
6 Cf. Presbyterorum ordinis, n. 14 :
AAS 58 (1966), 1013-1014 ; Pastores dabo vobis, n. 23 : AAS 84 (1992),
691-694.
7 Cf. CONGRéGATION POUR LE CLERGé,
Directoire Dives Ecclesiae pour le ministère et la vie des
prêtres (31 mars 1994), n. 58.
8 Cf. Catéchisme de l'Église
Catholique (édition typique, 1997), nn. 2357-2358.
Cf. aussi les divers documents de la
CONGRéGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI : Déclaration
Persona humana sur quelques questions d'éthique en matière
de sexualité (29 décembre 1975) ; Lettre Homosexualitatis
problema à tous les Évêques de l'Église
Catholique sur la pastorale à l'égard des personnes
homosexuelles (1er octobre 1986) ; Quelques considérations
sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination
des personnes homosexuelles (23 juillet 1992) ; Considérations
à propos des projets de reconnaissance juridique des unions
entre personnes homosexuelles (3 juin 2003).
Au sujet de l'inclination homosexuelle,
la Lettre Homosexualitatis problema affirme : "Bien qu'elle ne
soit pas en elle-même un péché, l'inclination
particulière d'une personne homosexuelle constitue néanmoins
une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement
mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination
elle-même doit être considérée comme objectivement
désordonnée" (n. 3).
9 Cf. Catéchisme de l'Église
Catholique (édition typique, 1997), n. 2358 ; cf. aussi C.I.C.,
can. 208 et C.C.E.O., can. 11.
10 Cf. CONGRéGATION POUR L'ÉDUCATION
CATHOLIQUE, A memorandum to Bishops seeking advice in matters concerning
homosexuality and candidates for admission to Seminary (9 juillet
1985) ; CONGRéGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES
SACREMENTS, Lettre (16 mai 2002) : Notitiae 38 (2002), 586.
11 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 35-36
: AAS 84 (1992), 714-718.
12 Cf. C.I.C., can. 241, § 1 : "L'Évêque
diocésain n'admettra au grand séminaire que ceux qui,
par leurs qualités humaines et morales, spirituelles et intellectuelles,
par leur santé physique et psychique ainsi que par leur volonté
droite, seront jugés capables de se donner pour toujours aux
ministères sacrés" et C.C.E.O., can. 342, §
1.
13 Cf. Optatam totius, n. 6 : AAS 58
(1966), 717. Cf. aussi C.I.C., can. 1029 : "Seront seuls promus
aux ordres ceux qui, au jugement prudent de l'Évêque
propre ou du Supérieur majeur compétent, tout bien pesé,
ont une foi intègre, sont animés par une intention droite,
possèdent la science voulue, jouissent d'une bonne réputation
et sont dotés de mœurs intègres, de vertus éprouvées
et des autres qualités physiques et psychiques en rapport avec
l'ordre qu'ils vont recevoir" et C.C.E.O., can. 758.
Ne pas appeler aux Ordres celui qui n'a
pas les aptitudes requises n'est pas une discrimination injuste :
cf. CONGRéGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Quelques considérations
sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination
des personnes homosexuelles.
14 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 43-59
: AAS 84 (1992), 731-762.
15 Cf. ibid., n. 43 : "Le prêtre,
appelé à être 'image vivante' de Jésus
Christ, Tête et Pasteur de l'Église, doit chercher à
refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la
perfection humaine, qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme
et qui transparaît avec une singulière efficacité
dans ses attitudes avec les autres" : AAS 84 (1992), 732.
16 Cf. ibid., nn. 44 et 50 : AAS 84 (1992),
733-736 et 746-748. Cf. aussi : CONGRéGATION POUR LE CULTE
DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS, Carta circular Entre las más
delicadas a los Exc.mos y Rev.mos Señores Obispos diocesanos
y demás Ordinarios canónicamente facultados para llamar
a las Sagradas Ordenes, sobre Los escrutinios acerca de la idoneidad
de los candidatos (10 novembre 1997) : Notitiae 33 (1997), 495-506,
en particulier l’Annexe V.
17 Cf. CONGRéGATION POUR LES ÉVêQUES,
Directoire pour le Ministère pastoral des Évêques
Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 88.
18 Cf. C.I.C., can. 1052, § 3 :
"Si, […], pour des raisons déterminées, l'Évêque
doute de l'idonéité du candidat à recevoir les
ordres, il s'abstiendra de le promouvoir". Cf. aussi C.C.E.O.,
can. 770.
19 Cf. C.I.C., can. 1051 : "Pour
l'enquête sur les qualités requises chez l'ordinand […]
l'attestation du recteur du séminaire ou de la maison de formation
sera obtenue au sujet des qualités requises chez le candidat
pour la réception de l'ordre, à savoir : doctrine sûre,
piété authentique, bonnes mœurs, aptitude à
l'exercice du ministère ; et de plus, après recherche
soigneusement faite, état de santé physique et psychique".
20 Cf. Pastores dabo vobis, nn. 50 et
66 : AAS 84 (1992), 746-748 et 772-774. Cf. aussi Ratio fundamentalis
institutionis sacerdotalis, n. 48.
21 Cf. Pastores dabo vobis, n. 69 : AAS
84 (1992), 778.
C- Indulgence plénière
pour le 8 décembre.
CITE DU VATICAN, 29 NOV 2005 (VIS). Benoît
XVI concèdera aux fidèles l'Indulgence plénière
lors de la prochaine solennité de l'Immaculée Conception
(8 décembre 2005) comme indiqué dans le décret
signé par le Cardinal James Francis Stafford, Grand Pénitentiaire
de la Sainte Eglise Romaine.
"Le 8 décembre prochain -peut on lire- cela fera quarante
ans que le Serviteur de Dieu Paul VI, Souverain Pontife, a proclamé
la Vierge Marie Mère de Dieu; concluant le Concile Ocuménique
de Vatican II, il dédiait de grandes louanges à la Vierge,
qui en tant que Mère du Christ, est Mère de Dieu et
est la Mère spirituelle de nous tous".
"Lors de cette fête, le Pape Benoît XVI rendra un
hommage public de louanges à la Vierge Immaculée à
Rome, et il souhaite vivement que toute l'Eglise s'unisse à
lui de tout cour afin que tous les fidèles, unis dans le nom
de la Mère commune, soient chacun renforcé dans la foi,
se dédie encore plus au Christ et qu'il aime son frère
d'une plus grande charité: de là proviennent, comme
enseigné avec sagesse par le Concile Vatican II, les ouvres
de miséricorde envers les indigents, le respect de la justice,
la tutelle et la recherche de la paix".
"C'est pour cela que le Saint-Père -précise le
décret-...a concédé le don de l'Indulgence plénière,
qui s'obtient selon les conditions habituelles (Sacrement de la Confession,
Communion eucharistique et prière pour les intentions du Saint-Père),
avec l'âme lavée de tout péché, lors de
la prochaine solennité de l'Immaculée Conception, si
les fidèles participent à un rite en l'honneur de la
Vierge ou s'ils offrent un réel témoignage de dévotion
mariale devant une image de l'Immaculée exposée à
la vénération publique, récitant le Notre Père,
le Credo et certaines invocations à l'Immaculée".
Le document conclue en rappelant que les fidèles "pour
infirmité ou juste cause, pourront obtenir ce jour-là
le même don d'Indulgence plénière chez eux ou
où qu'ils se trouvent à condition que l'âme propre
de tout péché et désireux d'accomplir les conditions
ci-dessus mentionnées et dès que possible, ils s'unissent
dans l'esprit et dans le désir aux intentions du Saint-Père
en prière pour la Vierge Immaculée et récitant
le Notre Père et le Credo".
VIS 051129 (380)