Jean-Paul II – l’épiscopat cubain et la peine de mort

 

 

 

Le 11 avril 2003, Fidel Castro faisait exécuter trois hommes qui – le 2 avril – avait tenté de séquestrer un « ferry- boat » transportant des passagers.

 

La peine capitale fut infligée à ces hommes à la suite d’un procès sommaire non publié, qui eut lieu le 9 avril. Le jour suivant, le tribunal supreme confirmait la sentence et le 11 avril la sentence fut exécutée.

 

Les familles des condamnés elles-mêmes ne furent informées qu’après l’exécution.

 

Ce triste fait se produisit quelques jours seulement après les lourdes condamnations de 6 à 28 ans, infligées à environ 80 dissidents accusés « d’actes contre l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Etat », toujours lors d’un procès sommaire.

 

Ces fait firent l’objet d’une lettre du cardinal Sodano, à Fidel Castro lui demandant « un geste significatif de clémence pour les condamnés », ainsi qu’une déclaration des évêques de Cuba.

 

Voici ces documents

 

 

A – un appel du pape au Président de la République de Cuba.

 

13 avril 2003, dimanche des rameaux

 

Monsieur le Président

 

A l’approche de Pâques, j’ai le plaisir avant tout de vous présenter mes vœux de tout bien aisi qu’a la Nation Cubaine.

J’ai également l’insigne devoir de vous communiquer que le Saint Père est profondément attristé d’apprendre les lourdes peines infligées récemment à de nombreux citoyens cubains, ainsi que certaines exécutions capitales.

Face à une telle réalité, Sa Sainteté m’a chargé de demander à Votre Excellence de bien  vouloir accomplir un geste significatif de clémence pour les condamnés, dans la certitude que cet acte contribuera à instaurer un climat de plus grande détente, au bénéfice du bien-aimé peuple cubain.

Je suis certain que vous partagez également avec moi la conviction selon laquelle seule une confrontation sincère et constructive entre citoyens et autorités civiles peut garantir la promotion d’un Etat moderne et démocratique dans un Etat de Cuba toujours plus uni et fraternel.

Je profite volontiers de cette occasion pour vous renouveler, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération et de mon respect.

                                                                                                       Angelo Card Sodano

 

                                                                                                          Secrétaire d’Etat.

 

B – Déclaration des Evêques de Cuba

 

Dans une note du Comité permanent de la Conférence épiscopale de Cuba, les évêques  cubains ont réaffirmé leur ferme condamnation de la peine de mort suite à l’exécution de trois hommes qui, le 2 avril dernier avaient tenté de séquestrer un ferry boat transportant des passagers.

 

La peine capitale avait été infligées à la suite d’un procès sommaire, non public, qui a eu lieu le 9 avril.

Le jour suivant le tribunal Suprême confirmait la sentence et le 11 avril la condamnation était exécutée.

 

D’après ce que l’ont sait, les familles des condamnés elles-mêmes n’ont été informées qu’après que l’exécution avait eu lieu et que les coupables avaient été enterrés.

 

Ce triste fait se produit quelques jours après les lourdes condamnations, de 6 à 28 ans, infligées à environ 80 dissidents, accusés d’ « actes contre l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Etat » toujours lors d’un procès sommaire. Voici une traduction du texte de la Note des évêques Cubains.

 

Note du comité permanent de la conférence des évêques catholiques de Cuba.

 

En apprenant ce matin qu’après un procès judiciaire sommaire, trois des personnes ayant détourné un ferry boat  transportant des passagers ont été exécutées, nous, Evêques de Cuba, en plein accord avec le magistère du Pape exprimons encore une fois notre ferme condamnation de la peine de mort.

 

Personne n’    a le droit de mettre en danger la vie des autres, comme l’ont fait ces hommes, mais, dans le même temps, personne ne doit décider que la mort soit infligée à d’autres personnes comme réponse a des actions criminelles en particulier lorsque cela se produit après un procès sommaire.

On n’élimine pas la violence par la violence. Il est nécessaire d’en déraciner les causes, et cela ne peut pas être obtenu à travers l’application de la peine de mort.

 

La succession d’épisodes de violence dans notre pays ces derniers temps est un grave motif de préoccupation, ainsi que les condamnations à de longues années de prison infligées à de nombreux opposants politiques.

 

Ce n’est qu’en encourageant le développement d’une culture de la vie, qui implique effectivement le renforcement des valeurs humaines et de tout ce qui promeut la dignité de la personne en vue d’une saine coexistence que l’on peut surmonter ces tensions sociales.

 

                                                                                     Le comité permanent de la  conférence

                                                                                  Des éveques catholiques de Cuba.

 

 

 

Au point de vue doctrine : on remarquera que les évêques de Cuba, s’appuyant sur le magistère du pape, condamne purement et simplement la peine de mort.

 

Pour nous rappeler la doctrine catholique sur ce point important, on lira avec profit les considérations de Romano Amerio dans son livre « Iota Unum » p 361 368.

 

Cf. article sur la peine de mort