ITEM
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Un
regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 2 décembre 2005
N°68
Mgr Bugnini et la nouvelle
Messe. Son rôle.
Témoignage de Mgr Marcel Lefebvre.
On sait que les éditions
« Clovis » viennent de publier un livre intitulé « La messe de
toujours ». C’est un recueil de textes de Mgr Lefebvre, bien ordonnés sur
la sainte messe, réalisé par M l’abbé Troadec de
Dans une première partie,
il réunit des textes où Mgr Lefèbvre
commente la belle messe de l’Eglise, la messe romaine, où il explique les
prières, les rites divers. Il en donne le sens symbolique. Il en donne le sens théologique. Son commentaire
sur le Canon de la messe est particulièrement riche. . Nous en avons parlé dans
le « Regard sur le Monde « du 25 novembre.
Aujourd’hui je voudrais
parler de la deuxième partie de ce livre. Elle a pour titre : « Le Novus ordo missae ». C’est la critique de la nouvelle Messe.
Il est vraiment fort intéressant
de retrouver dans un exposé ordonné la critique que Mgr Lefebvre faisait de la
réforme liturgique. Ce qui me frappe c’est son esprit surnaturel.
On trouvera là tous les
arguments qui expliquent et légitiment le combat de la tradition.
Je conseille vivement de lire
ce commentaire.
Mais je voudrais surtout attirer
l’attention, dans le « Regard »
de ce jour, sur le jugement que Mgr Lefebvre portait sur Mgr Bugnini et son
rôle dans la réforme liturgique.
Mgr Bugnini eut un rôle déterminant
et dans le « Concilium » - dont il était la cheville ouvrière - et auprès de la personne du pape Paul VI, mais
aussi un rôle pervers et nuisible au bien de l’Eglise
Mgr Lefebvre n’est pas le
seul, du reste, à donner un tel témoignage sur ce personnage néfaste
Jugement du cardinal Antonelli.
On sait que le cardinal
Antonelli, dans ses « mémoires » publiées post-mortem par le Père Nicolas Giampiertro, capucin, parle de même. Il écrit « A propos du Père Bugnini : j’aurais beaucoup à dire sur cet
homme. Je dois ajouter qu’il a toujours été soutenu par Paul VI. Je ne voudrais
pas me tromper, mais la lacune la plus notable chez le Père Bugnini, c’est le
manque de formation et de sensibilité théologiques. Manque et lacune grave
parce que dans la liturgie, chaque mot, chaque geste traduisent une idée qui
est une idée théologique. J’ai l’impression qu’on a fait beaucoup de concession
en matière de sacrements surtout, à l’esprit protestant ».
Mgr Lefebvre ne dit rien de
plus. Il le disait franchement et
surtout, il en tirait les conclusions. Il refusa toute sa vie cette réforme. Il
faudra bien ou que Benoît XVI la corrige, la réforme…ou qu’il l’abolisse. Et le
plus tôt sera le mieux…Je suis toujours dans ces dispositions et prie pour
qu’il en soit ainsi…L’Eglise ne se relèvera de sa « décadence » qu’à
cette condition…C’est l’affaire de
Témoignage de Mgr Lefebvre
Quel est donc le témoignage
de Mgr Lefèvre sur ce triste personnage : Mgr Bugnini ? Je reprends les passages
que vous trouverez vous-même en lisant ce livre passionnant.
« Présentation de
la nouvelle messe par Mgr Bugnini »
« J’étais, en ce
temps-là, tout de suite après le concile, Supérieur général de
Le père Bugnini, avec
beaucoup de bonhomie, nous a expliqué ce qu’était la messe normative. On va
changer ça, on va changer ça, on va mettre un autre offertoire, on pourra
choisir les Canons, on pourra réduire les prières de la communion, on pourra
avoir plusieurs schémas pour le début de la messe. On pourra dire la messe en langue
vernaculaire. Nous nous regardions en nous disant : ce n’est pas
possible !
Il parlait absolument comme
s’il n’y avait jamais eu de messe dans l’Eglise avant lui. Il parlait de sa
messe normative comme d’une invention
nouvelle.
Personnellement, j’ai été
tellement bouleversé, alors que je prends d’habitude assez facilement la parole
pour m’opposer à ceux avec lesquels je ne suis pas d’accord, que je suis resté
muet. Je ne pouvais pas sortir un mot. Ce n’est pas possible que ce soit à cet
homme qui est là devant moi qui est confiée toute la réforme de la liturgie
catholique, du saint sacrifice de la messe, des sacrements, du bréviaire, de
toutes nos prières. Où allons-nous ? Où
va l’Eglise ?
Deux Supérieurs généraux ont
eu le courage de se lever. Et l’un d’eux a questionné le père Bugnini :
« Est-ce une participation active, est-ce une participation corporelle,
c’est-à-dire des prières vocales, ou bien est-ce que c’est la participation spirituelle ? En
tout cas, vous avez tellement parlé de la participation de fidèles, qu’il
semble que vous ne justifiez plus la messe sans fidèles, puisque toute votre
messe a été faite en fonction de la participation des fidèles. Nous,
bénédictins, nous célébrons nos messes sans fidèles. Alors est-ce que nous
devons continuer à dire nos messes privées, puisque nous n’avons pas de fidèles
qui y participent ? »
Je vous répète exactement ce
qu’a dit le père Bugnini, je l’ai encore dans les oreilles tant cela m’a
frappé : « A vrai dire, on n’y a pas pensé » a-t-il dit !
Après un autre s’est levé et
a dit : « Mon révérend père, vous avez parlé : on va supprimer
ceci, supprimer cela, remplacer ceci par cela, et toujours des prières plus
courtes, j’ai l’impression que votre nouvelle messe, on va la dire en dix,
douze minutes, un petit quart d’heure. Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas
respectueux pour un tel acte de
l’Eglise. » Eh bien ! Il lui a répondu ceci : « On pourra
toujours ajouter quelque chose ». Est-ce sérieux ? Je l’ai entendu
moi-même. Si quelqu’un me l’avait raconté, j’aurais presque douté, mais je l’ai
entendu moi-même » (La messe de toujours. p 267).
Le jugement du cardinal Antonelli
A cette lumière, le
témoignage du même Cardinal Antonnelli sur le Concilium prend toute son ampleur :
« Ce
dont souffre le plus vivement tout le « Concilium », c’est le manque
de théologiens. On dirait qu’ils ont été exclus. Et c’est là un aspect
dangereux (…) Ce qui est triste pourtant (…) c’est une donnée de fond, une
attitude mentale, une position pré-établie, à savoir que beaucoup de ceux qui
ont influé sur la réforme (…) et d’autres, n’ont aucun amour, aucune vénération
pour ce qui a été transmis. Ils n’ont, au départ, aucune estime pour tout ce
qui existe actuellement. Un esprit négatif, injuste et nuisible. Hélas le pape Paul VI lui-même, est
un peu de ce côté. Ils ont peut-être les meilleures intentions mais avec cet
esprit, ils sont poussés à démolir plus qu’à restaurer ». (23 juillet
1968)
« Il
y a un esprit de critique et d’intolérance à l’égard du Saint Siège qui ne peut
conduire à de bons résultats » (le 20 juin 1964) Quel
témoignage !
On comprend qu’il ait pu encore écrire sur cette réforme
liturgique. « étude toute rationnelle de la liturgie et aucun souci de la vraie piété.
Je crains qu’un jour, on ne doive dire de toute cette réforme ce qui a été dit de la réforme des hymnes au temps
d’Urbain VIII : accepit latinitas reccessit pietas ; et ici, accepit
liturgia recessit devotio. J’aimerais me tromper ».
Mgr Bugnini et la « participation active »
des fidèles
Dans sa critique sur
« la nouvelle messe et le sacerdoce », et tout particulièrement sur
la « participation des fidèles, sujet qui tenait tant à coeur de Mgr
Bugnini, nous venons de le voir, Mgr
Lefebvre donne la pensée du secrétaire du Concilium
sur ce sujet,il écrit :
« Dans son livre
Le leitmotiv de Mgr Bugnini,
c’était la participation active des fidèles…Toutes ces réformes ont été faites
pour la participation actives des fidèles, comme si les fidèles n’avaient
jamais participé activement au sacrifice avant toutes ces réformes. Quelle est
cette participation active ? Que veut dire active ? Pour Mgr Bugnini, la participation active
est une participation sensible et non la participation de l’esprit et du cœur
par la foi…Or c’est la participation par la foi la véritable action,
l’action spirituelle. Ce n’est pas une action purement matérielle ;
« participation active » des fidèles, mais qu’est-ce que cela veut
dire ? Les fidèles vont faire les lectures ? Désormais même les
femmes font les lectures, et c’est autorisé….
Mgr Bugnini écrit
encore : « U n travail de
longue éducation devra faire comprendre que la liturgie est une action de tout
le peuple de Dieu. » Eh bien ! C’est une erreur. Je n e dis pas
que c’est formellement hérétique, mais il y a là-dessous une hérésie. Se cache
en dessous l’idée que le sacerdoce des fidèles est le même que celui des
prêtres et que tout le monde est prêtre et que tout le peuple de Dieu doit
offrir le saint sacrifice.
Le prêtre regroupe autour de
lui les fidèles de telle manière que l’on croirait que ce n’est pas seulement
le prêtre qui est le sacrificateur, qui est vraiment le prêtre, mais aussi les
fidèles. De même les fidèles distribuant l’Eucharistie, le pain eucharistique,
tout cela est préjudiciable à la juste notion de ce qu’est un prêtre. C’est là
un très grand danger parce que l’on risque d’assimiler ce que l’on appelle le
sacerdoce des fidèles au sacerdoce des prêtres » (La messe de toujours, p
286-287)
Quel est l’auteur de
Dans le paragraphe sur l’auteur de la nouvelle messe, Mgr Lefebvre
attribue à Mgr Bugnini un rôle prééminent.
« Quel est l’auteur de
la nouvelle messe ?
Est-ce que c’est le Saint
Père en personne qui est à l’origine de la nouvelle messe, ou est-ce que ce
sont des hommes qu’il a placés - comme
Mgr Bugnini, à
Je ne sais ni à qui
l’attribuer, ni dire si le pape en est responsable. Ce qui est stupéfiant,
c’est qu’un ordo missae de saveur protestante,
et donc favorisant l’hérésie, ait pu être diffusé par
L’autorité de Mgr Bugnini
« Le cardinal Ratzinger
m’écrivait dans sa lettre du 20 juillet 1983 : Vous savez également que
pour l’interprétation du missel, l’essentiel n’est pas ce que disent les
autorités privés, mais seulement les
documents officiels du Saint-Siège. Les affirmations du père Boyer et de Mgr
Bugnini auxquelles vous faites allusion ne sont que des opinions
privées ».
On est stupéfait de voir
comment le cardinal méconnaît l’autorité de Mgr Bugnini, président de
La pensée de Mgr Bugnini ;
« La réforme liturgique
a été opérée, on le sait, par un père bien connu : le père Bugnini qui
avait préparé cela longtemps à l’avance. Déjà, en 1955, il faisait traduire les
tettes protestants par Mgr Pintonello, aumônier général des armées italiennes,
qui avait passé beaucoup de temps en Allemagne pendant l’Occupation, car lui ne
connaissait pas l’allemand.
C’est Mgr Pintonello qui m’a dit à moi-même qu’il
avait traduit les livres liturgiques protestants pour le père Bugnini, qui, à ce moment-là, n’était qu’un petit membre d’une
commission liturgique. Il n’était rien. Après il a été professeur de liturgie
au Latran. Le pape Jean XXIII l’en a fait partir à cause de son modernisme, de
son progressisme. Eh bien ! il s’est trouvé président de
La messe nouvelle et l’œcuménisme
Dans le paragraphe sur le but
œcuménique de la nouvelle messe, Mgr Lefebvre rappelle quelques principes
donnés par Mgr Bugnini :
« Mgr Bugnini lui-même a
dit, le 19 mars 1965, comme on peut le lire dans l’O. R. et dans
Les nouveautés sont des créations humaines
« Nous sommes obligés d’affirmer d’une manière très
ferme, très nette, que le nouvel ordo
missae et toutes les nouveautés qui ont été réalisées après le concile
Vatican II, sont des créations humaines.
Sans doute a-t-on conservé quelques vestiges de l’ancien ordo, mais si
peu ! Et les instigateurs de tous ces bouleversements se sont plu à dire
que c’était vraiment un nouvel ordo missae, une nouvelle
liturgie.
Voyez les principes de Mgr
Bugnini au sujet de ce qu’il appelle la sainte tradition et le légitime
progrès : « On a écrit que la vraie tradition dans les grandes choses
n’est pas de refaire ce que tant d’autres ont fait mais de retrouver l’esprit
qui a fait ces choses et qui en ferait d’autres complètement différentes en
d’autres temps ». Avec cela , on peut tout faire. Il suffit de retrouver
l’esprit de la tradition[MSOffice1] [MSOffice2] pour faire des choses complètement
différentes. Il poursuit : « retrouver l’esprit, œuvre de recherche, de
révision, de spontanéité naturelle, d’étude, de méditation, de prière,
retrouver l’esprit et faire parler aux rites le langage de notre temps de telle
sorte que l’homme d’aujourd’hui puisse comprendre leur langage
qui fut un temps mystérieux et sacré » Avec cela,
c’est fini ! On fait tout ce que l’on veut. Voilà l’esprit dans lequel les
libéraux parlent et agissent. Alors,
fort de ces principes , Mgr Bugnini a bouleversé la liturgie et pratiquement
imposé sa réforme au pape Paul VI. Je dis imposé parce que le pape Paul VI
lui-même a critiqué publiquement la réforme de Mgr Bugnini, en particulier l’absence
d’exorcisme dans le baptême (…) et il a aussi exprimé des regrets au sujet des
changements de l’offertoire dans la messe. »
L’aveu de l’auteur principal de la nouvelle messe
« Eh bien ! voici
ce que Mgr Bugnini écrit dans le chapitre d’un
livre qu’il a consacré aux principes de la réforme liturgique : « Il est vrai en effet que la nouvelle
messe représente par rapport à l’ancienne un réel détachement du passé ».
« En effet, dit-il, il
faut reconnaître qu’au cours des siècles qui ont précédé le Concile Vatican II,
l’Eglise s’est efforcée de maintenir la tradition du rite
romain » Et il reconnaît que la réforme grégorienne, et celle du concile
de Trente, n’ont pas été autre chose que des actes officiels de l’Eglise pour
maintenir le rite romain dans sa pureté et dans sa perfection. Et il ajoute :
« Après le concile de Trente a été instituée
Lui-même[MSOffice3] , voilà qu’il dit que la nouvelle messe est un réel détachement du passé, et
il confirme que l’Eglise a toujours voulu, par des milliers de décrets
jusqu’avant le Concile Vatican II, maintenir fermement
L’auteur nous précise : « Il y a à notre époque une évolution culturelle, cultuelle,
sociale, humaine telle que l’on ne veut plus garder les choses du passé. Et c’est
pourquoi il nous a paru nécessaire de faire un rite qui s’adapte davantage à la
mentalité du monde moderne. »
Voilà ce que l’auteur dit lui-même de ce nouvel ordo missae. Ce n’est pas nous qui le
disons, c’est lui-même qui l’écrit explicitement, formellement. Il ne prétend
plus, comme beaucoup l’ont affirmé et le répètent encore : « De même
qu’il y a eu la réforme grégorienne, la réforme tridentine, de même il y a la
réforme du concile Vatican II ». Bugnini
reconnaît que les deux premières réformes ont été faites pour maintenir
C’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter
qu’aujourd’hui on arrache aux âmes ce dont elles se sont nourries pendant des
siècles. Les âmes ont toujours besoin du même sacrifice de Notre
Seigneur ».
Est-ce le pape
qui a impose la nouvelle messe ?
- Paul VI a-t-il lu l’Institution Generalis avant de la signer ?
« Au moment où cette messe normative a commencé à
se réaliser, j’étais tellement épouvanté que nous avons fait une petite réunion
avec quelques prêtres, quelques théologiens, dont est sorti le Bref Examen critique, qu a été porté au
cardinal Ottaviani. Je présidais cette petite réunion. On s’est dit ; il
faut aller trouver les cardinaux. On ne peut pas laisser faire cela sans
réagir.
Alors je suis allé trouver moi-même le secrétaire
d’Etat, le cardinal Cicognani, et je lui ai dit : « Eminence, vous
n’allez pas laisser passer cela. Ce n’est pas possible. Qu’est-ce que c’est que
cette nouvelle messe ? C’est une révolution dans l’Eglise, une révolution
dans la liturgie ».
Le cardinal Cicognani, qui était le
secrétaire d’Etat de Paul VI, s’est pris la tête dans les mains et m’a
dit : « oh ! Monseigneur, je sais bien. Je suis d’accord avec
vous, mais qu’est-ce que je peux faire ? le père Bugnini peut entrer dans
le bureau du Saint Père et lui faire signer ce qu’il veut. » C’est le
cardinal secrétaire d’Etat qui m’a dit cela ! Donc, le secrétaire d’Etat,
la personnalité numéro deux dans l’Eglise après le pape, était mis en état
d’infériorité par rapport au père Bugnini. Celui-ci pouvait entrer chez le pape
quand il voulait et lui faire signer ce qu’il voulait.
Alors cela peut expliquer pourquoi le pape Paul VI
aurait signé des textes qu’il n’aurait pas lu. Il l’a dit au cardinal Journet,
qui était un homme très réfléchi, professeur à l’université de Fribourg, en
Suisse, un grand théologien. Quand le cardinal Journet a vu cette définition de
la messe dans l’Instruction qui précède le nouvel ordo, il a dit :
« On ne peut pas accepter cette définition de la messe ; il faut que
j’aille à Rome voir le pape. » Il y est allé et a dit : « Très
Saint-Père, vous ne pouvez pas laisser cette définition, elle est hérétique.
Vous ne pouvez pas continuer à laisser votre signature sous une chose comme
celle-là. » Et le Saint-Père lui aurait répondu (le cardinal Journet ne me
l’a pas dit à moi-même, mais à quelqu’un qui me l’a répété) : Eh bien ! à vrai dire, je ne l’ai pas
lue. J’ai signé sans lire ». Evidemment, si le père Bugnini avait une
telle influence sur lui, c’est possible. Il disait au Saint-Père :
« Vous pouvez signer. »- « Mais vous avez fait bien
attention ? » -« Oui, vous pouvez signer. » Et il a signé.
Et ce n’est pas passé par le Saint-Office. Et cela, je
le sais, car le cardinal Seper lui-même m’a dit qu’il était absent lorsque le nouvel ordo a été édité, et que cela
n’était pas passé par le Saint-Office. Donc, c’est bien le père Bugnini qui a
obtenu cette signature, qui a peut-être contraint le pape, nous ne savons pas,
mais qui avait sans aucun doute une influence extraordinaire sur le Saint Père
Troisième fait dont j’ai été moi-même le témoin, à propos
du père Bugnini : à l’occasion de la permission qui était en train d’être
accordée de donner la communion dans la main (encore une chose
horrible !), je me suis dit que je ne pouvais pas laisser passer cela. Il
fallait que j’aille voir le cardinal Gut – un Suisse -, qui était préfet de
Après le Cardinal Gut m’a dit :
« Monseigneur, si on me demande mon avis ( quand il disait
« on », c’était du pape qu’il s’agissait, puisque personne n’était
au-dessus de lui que le pape), mais je ne suis pas sûr qu’on me le demande
(lui, préfet de
Vice de
forme dans la publication du novus ordo
« Je
pense sincèrement que lorsque le Saint-Père a accordé le nouveau missel, dans
son esprit il établissait un nouveau
rite, mais il n’abolissait pas l’ancien rite. C’est Mgr Bugnini qui, lui, a
voulu absolument supprimer l’ancien rite, parce qu’il
s’est bien rendu compte que si on ne supprimait pas l’ancien rite, on n’arriverait
jamais à faire passer le nouveau. Il
y a eu, dans la publication de la loi
demandant la célébration du nouveau rite, et dans son application, des vices de
forme tels qu’on peut vraiment douter de
sa validité (Mgr Lefebvre veut parler
de la législation). Certainement.
Dans les Acta Apostolicae Sedis, il y a eu deux éditions de la même
Constitution Apostolique du pape Paul VI. Et c’est bien la même Constitution,
puisque la date est la même. Il y a donc eu deux éditions différentes des
A.A.S., dans deux livres différents : une première édition, datée du 3
avril 1969, et une deuxième, aussi datée à Rome du 3 avril 1969. Donc c’est
bien la même Constitution. Or dans cette même Constitution qui est reproduite,
il y a un article qui est ajouté. Et qui
l’a ajouté ? S’il est ajouté, il faudrait le dire explicitement ; il
devrait être notifié et signé à nouveau par le pape. Par ailleurs, personne n’a
le droit de modifier une Constitution sinon celui qui l’a signée, donc le Saint-Père lui-même. Donc il aurait fallu
une modification explicite de
Comment le N.O.M. a été imposé.
« J’ai eu entre les
mains un document très intéressant. C’était la réponse que Mgr Bugnini avait
faite au cinq mille prêtres espagnoles qui refusaient la nouvelle messe –
qu’ils qualifiaient d’hérétique – et manifestaient leur volonté de continuer à
dire la messe traditionnelle. Mgr Bugnini leur a répondu en substance :
« le pape désire d’une manière
formelle que l’on dise cette nouvelle messe. Vous devez vous soumettre à la
volonté du pape et lui obéir ».
« Si vous dites que la nouvelle messe est
hérétique, c’est donc que le pape qui l’a signée est hérétique. S’il est hérétique,
il n’est pas pape. Devant la gravité d’une telle attitude, je vous demande de
réfléchir et de vous soumettre au désir du Saint-Père. »
Il est remarquable de constater
que Mgr Bugnini n’a pas écrit : l’ancienne
messe est supprimée. Non, il a simplement affirmé : c’est un désir formel
du pape. Malheureusement, tous ces prêtres ont obéi. » (p 387-389)
Vice de forme dans son application, contraire au droit
canonique
« La conférence
épiscopale italienne a été forcée au bout d’un mois d’appliquer
J’ai téléphoné personnellement
à Mgr Carli pour lui demander : « Mais enfin êtes-vous au courant de
cela ? J’au vu cela à Rome. » Il m’a dit : « Oui, en effet,
je suis au courant mais j’ai téléphoné moi-même : je ne comprends pas, je
ne sais pas comment cela peut se faire, c’est absolument inadmissible. Je viens
d’ailleurs de déposer une plainte en règle à