ITEM
42, Avenue
de
Port. 06 80 71 71 01 ; e-mail : abbe_aulagnier@hotmail.com. Site :
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Un
regard sur le monde politique et
religieux
Au 3 août 2006
N° 98
Par Monsieur
l’abbé Paul Aulagnier
“Un accord”
purement pratique
avec Rome
ne serait pas la pensée de Mgr Lefebvre !
C’est, du
moins, la pensée des capitulants du Chapitre Général de
On
sait que le Chapitre Général de
Nommés
tous les trois pour gouverner
A
l’issue du Chapitre, une « lettre » et une « déclaration
officielle » ont été publiées sur le site de «
Dans sa lettre, Mgr Fellay
nous apprend que : «
1. Obtenir du Ciel pour le pape Benoît
XVI la force nécessaire afin qu’il libère totalement
2. Pour le retour de
3. Pour le triomphe du Cœur Immaculé de
Marie ». Il précisera bientôt le mode et les
conditions. Je m’y unirais volontiers… C’est là une noble intention. Ce sont de
nobles buts.
Dans la « déclaration » qu’ils appellent
« déclaration du Chapitre », les capitulants réaffirment leur volonté
de fidélité à la pensée de Mgr Lefebvre. Ils citent de nouveau la fameuse
déclaration de principe du 21 novembre 1974 qui est, de fait, comme la « charte » de
Ils réaffirment la nécessité et le bien fondé des deux
préalables à tout dialogue avec Rome « La
liberté entière et sans conditions pour
Ils réaffirment qu’une fois ces choses obtenues, le
dialogue pourra s’ouvrir « dans le
but de faire résonner plus fortement dans l’Église la voix de la doctrine
traditionnelle ». Souhaitons le
vraiment …Je n’ai jamais remarqué en cette affaire une grande ouverture d’esprit
ni une grand détermination. Je pourrais donner des preuves. De plus,
n’y a-t-il pas là un peu de prétention ? Ne pourrait-on pas
utiliser enfin un langage un peu plus humble…un peu plus réaliste, comme si
nous étions encore les seuls à vivre et à parler le langage de
Ce qui est clair c’est que « le chapitre général »
exclut de toute façon, « tout accord pratique » avec Rome :
« En effet, les contacts qu’elle entretient épisodiquement avec les autorités romaines ont pour seul but de les
aider à se réapproprier
Et ils fondent de nouveau cette déclaration de principe sur la position de Mgr Lefebvre telle qu’il
l’exprimait le 2 juin 1988, juste après l’échec des discussions concernant « précisément un
accord pratique » avec Rome. N’est-ce pas un peu cocasse et contradictoire ?
N’ayant pu obtenir les conditions pratiques, bien évidemment doctrinales et
canoniques qu’il demandait à Rome, il renvoyait
l’affaire à des jours meilleurs …Ce qui
ne voulait pas dire, pour autant, qu’il renonçait définitivement à une solution
pratique...On sait combien Monseigneur Lefebvre
réagissait au moindre espoir…Pratique, il était. Pratique il fit. Pratique
il restera…toute sa vie…Ce n’est pas Monsieur l’abbé Groche qui me contredira. On
ne change pas fondamentalement un caractère…
Je voudrais en effet montrer que Mgr Lefebvre, s’il
fut toujours préoccupé par la doctrine et sa rectitude, préoccupé par le
triomphe de
J’ai déjà écrit ces remarques dans un Regard sur le
monde, celui du 2 mars 2006, n° 80. Le titre en était : « Les accords
avec Rome. Mgr Lefebvre, un précurseur ».
Il me parait
opportun, puisque l’occasion m’en ait donné, et que les membres du Chapitre
Général, en ont délibéré de vous proposer de nouveau cette lecture et ces réflexions…Les
capitulants pourraient y réfléchir ainsi que
A- La pensée de Mgr Lefebvre sur l’affaire d’un
« accord avec Rome ».
1- Les circonstances historiques
Avançant en âge et préoccupé
très sérieusement et essentiellement par l'avenir du sacerdoce catholique, bien
plus que par sa propre œuvre sacerdotale - son œuvre n'étant qu'une condition
circonstancielle pour assurer la pérennité du sacerdoce - Mgr Lefebvre annonça
lors du sermon des ordinations de juin 1987, à Ecône, son intention de se
donner des successeurs dans l'épiscopat. Il l'envisage comme nécessaire au
maintien du sacerdoce catholique et de la Tradition. Il s'instituerait des
auxiliaires avec la seule mission d'assurer les ordinations et les
confirmations, sans juridiction. Ni secret ! Ni schisme ! Le cardinal
Castrillon Hoyos vient de le rappeler…
Cette annonce provoqua une
très intense et immédiate inquiétude du côté de Rome.
Le cardinal Ratzinger se
chargea immédiatement du dossier. Il entre en contact avec Mgr Lefebvre et
l'invite à une rencontre à Rome. Cette rencontre a lieu le 14 juillet. C'est
avec égard et déférence que Mgr Lefebvre est reçu au siège de l'ex Saint
Office.
Un communiqué est signé. On peut y lire : " Les entretiens se sont
déroulés dans une atmosphère de dialogue ouvert et sincère. Ils ont eu pour
objet les problèmes concernant les rapports entre la Fraternité Sacerdotale
Saint Pie X et le Saint Siège. Les deux parties se sont engagés à ne pas
diffuser d'autre communiqué " (Fideliter n°60)
Le 28 juillet 1987, le
cardinal adresse une lettre à Mgr Lefebvre. Elle contient, nous dira Mgr Lefebvre,
" des offres généreuses auxquelles
on ne s'attendait plus ". En effet, sans plus parler d'obtenir de lui
une signature préalable de reconnaissance de ses torts comme on voulait l'y
astreindre précédemment, - encore que Mgr Lefebvre par deux fois, en deux
lettres, l’une le 8 mars 1980 au Souverain Pontife et l’autre, le 4 avril 1981
au cardinal Seper, l’admettait et l’écrivait même - Rome offrait à la
Fraternité :
- la possibilité d'utiliser, sans entrave, le rite de la messe tridentine, les
livres liturgiques dits de Jean XXIII, de 1962,
- la possibilité, dans les cinq séminaires de la Fraternité, de former les
candidats au sacerdoce selon le " charisme " propre à la Fraternité.
Ce mot faisait sourire Mgr Lefebvre. Le cardinal parlait aussi de l'envoi d'un
visiteur apostolique, ce que Mgr Lefebvre souhaitait depuis longtemps.
Toutefois ce visiteur aurait joui, dans la pensée du cardinal, des pouvoirs les
plus étendus. Qu'on en juge : " …le cardinal visiteur se portera garant de
l'orthodoxie de l'enseignement dans vos séminaires, de l'esprit ecclésial et de
l'unité avec le Saint Siège. Au cours de cette période (précédant l'approbation
de la structure juridique définitive de la Fraternité), le Cardinal Visiteur
décidera également de l'admission des séminaristes au sacerdoce en tenant
compte de l'avis des supérieurs compétents ".
Le 1er octobre, Mgr Lefebvre
répond à la lettre du cardinal et donne son accord pour la visite, voit
quelques indices qui permettent d'espérer d'arriver à une solution mais affirme
ne pouvoir se départir de son autorité vis-à-vis des séminaristes, " ce
serait contraire au droit que vous avez l'intention de nous accorder "
(Fideliter, hors série, juin 1988). Rome accepte sur ce point de modifier son
exigence.
Ce sont bien là des choses concrètes et
pratiques !
Le 29 octobre, le cardinal
Ratzinger informe les membres du Synode des évêques qui se tient à Rome, des
" pourparlers " avec Mgr Lefebvre. Il donne le communiqué suivant :
" En ce qui concerne le dialogue en cours entre le Saint Siège et Mgr
Lefebvre, je suis en mesure de fournir à l'assemblée synodale les informations
suivantes : Comme cela a déjà été annoncé par
La visite eut lieu, de fait,
fin novembre, pour se terminer le 8 décembre 1987. Le cardinal assista en
" habit de chœur " à la messe solennelle célébrée par Mgr Lefebvre en
cette fête et signa le livre d'or du séminaire. Il écrivait : " Que la
Vierge immaculée écoute nos prières ferventes pour que l'œuvre de formation
merveilleusement accomplie en cette maison, trouve son rayonnement pour la vie
de l'Eglise ".
A l'issue de cette visite
canonique, Mgr Lefebvre lui remit un pli. Il est daté du 21 novembre 1987. Il
comprend une lettre personnelle adressée au cardinal et un dossier intitulé :
" Proposition de Règlement apportant
une solution au problème des Œuvres et des Initiatives en faveur de la liturgie
traditionnelle dans l'Eglise ".
Dans ces deux textes, Mgr Lefebvre précise sa pensée sur le règlement d’un
modus vivendi entre Rome et la FSSPX.
Nous trouvons là ce que
j'appellerais volontiers la « jurisprudence » lefebvre. Si l'on veut
agir dans la fidélité à la pensée de notre fondateur, il faut les bien
connaître pour s'en inspirer. C'est ce que nous allons faire.
2- la lettre de Mgr Lefebvre au cardinal Gagnon.
Elle est une déclaration
claire d'intention. Mgr Lefebvre rappelle ce que nous sommes et rappelle notre
" idéal ".
" Nous formons une grande famille,
vivant dans cette ambiance et cette atmosphère catholique attachée à l'Eglise
Romaine, attachée à Pierre et à ses Successeurs, mais absolument et
radicalement allergique à l'esprit conciliaire de la liberté religieuse, de
l'œcuménisme, de la collégialité, à l'esprit d'Assise, fruits du modernisme, du
libéralisme tant de fois condamnés par le Saint Siège. Les conséquences de cet
esprit sont désastreuses et nous les fuyons comme la peste de nos esprits et de
nos cœurs ; nous faisons tout pour nous en protéger et en protéger la jeunesse
de nos foyers catholiques. Comparez-nous à Israël au milieu des nations
perverses, aux Macchabées et encore à tous ces saints réformateurs du clergé :
Saint Charles Borromée, Saint Vincent de Paul, Saint Jean Eudes, Monsieur
Olier. Voilà la réalité, nous formons une armada décidée à tout prix à demeurer
catholique face à la déchristianisation qui s'opère à l'extérieur et à
l'intérieur de l'Eglise "
Il affirme, en plus, être disposé à
" apporter (sa) collaboration au
renouveau de l'Eglise " dès lors que nous serions " reconnus par le Pape tels que nous sommes ". Nous
désirons avoir un siège dans
Se protéger des erreurs, rester indemne de toutes influences " modernistes
" exprime bien la pensée de Mgr Lefebvre.
Toutefois, avant même le
règlement des problèmes doctrinaux existant réellement dans le sein de
l'Eglise, Mgr Lefebvre envisageait comme possible d' " apporter sa collaboration au renouveau de
l'Eglise ", in sinu Eccleisae, dès lors que nous serions acceptés tels
que " nous sommes " et qu'on nous en laisse les moyens. Se protéger
de toutes influences pernicieuses était la préoccupation majeure de Mgr
Lefebvre. Attendre le règlement des problèmes doctrinaux pour œuvrer " au
renouveau de l'Eglise " dans le sein même de l'Eglise ne me paraît pas
être la position de Mgr Lefebvre. On peut penser différemment et vouloir
surtout régler ce problème doctrinal pour aller plus avant. Mais il faut savoir
que cette opinion n'est certainement pas la pensée de Mgr Lefebvre… Cette
condition n'entre pas dans la " jurisprudence lefebvre ". Son
intention est autre. Se garder du mal est très certainement sa pensée. Mais une
fois cette garde assurée, ne pas craindre d'aller au front, dans la mêlée pour
aider au renouveau de l'Eglise. Participer à ce renouveau de l'Eglise doit se
faire ou peut se faire à l'intérieur de l'Eglise dès lors que l'on a les
garanties suffisantes de garder notre " idéal ". On peut, encore une
fois, ne pas partager ce point de vue…Mais alors qu'on ne parle pas au nom de
Mgr Lefebvre…
C’est bien un accord pratique qui anime
Monseigneur Lefebvre. C’est sa pensée.
Dans ce but clairement
affirmé et pour permettre de l'atteindre sûrement, Mgr Lefebvre remet au
cardinal et soumet à son attention un projet, un projet de réintégration et de
normalisation de nos rapports avec Rome : " Nous vous soumettons un projet de réintégration et de normalisation de
nos rapports avec Rome ".
Je vous prie de noter les termes. Tous les mots ont du être pesés par Mgr
Lefebvre avant d'être couchés sur le papier…
Et on voudrait exclure au nom de la
pensée de Mgr Lefebvre tout accord pratique…Ce ne me parait pas sérieux.
B- Les
propositions de Règlement
1- sa finalité.
J'attire votre attention sur
le titre même de ces propositions: " Proposition
de règlement apportant une solution au problème des Œuvres et des Initiatives
en faveur de la liturgie traditionnelle dans l'Eglise ".
Cette solution est éminemment
« pratique ».
Vous remarquerez la finalité des deux différentes propositions. Mgr Lefebvre
considère les choses sous l'angle de leur finalité. ".
1- La finalité du " règlement
" est d'apporter une solution au problème de " ces Oeuvres et Initiatives ".
2- La finalité de ces " Œuvres
elles-mêmes et de leurs Initiatives " est d'être centrées " sur la liturgie traditionnel dans l'Eglise
". Ces œuvres ont toutes pour particularité d'être " en faveur de la
liturgie traditionnelle dans l'Eglise ". C'est vrai pour toutes les
œuvres. Quelles soient féminines, masculines, contemplatives, éducatives,
apostoliques, missionnaires…
Je peux conclure que la
finalité essentielle de ce règlement doit être lui aussi en " faveur de la liturgie traditionnelle dans
l'Eglise ", pour la protéger certainement, pour qu'elle reste bien la
propriété de ces Œuvres, ce sacrifice dans le rite ancestral les constituant
dans ce qu'elles sont toutes. Qu'on veuille bien nous prendre " tels que nous sommes " répétera Mgr
Lefebvre. Mais la messe tridentine est notre " être ", dit ce que
nous sommes.
2- L'analyse du
texte : " Proposition de règlement "
Ce texte " Proposition
" qui expose la " jurisprudence lefebvre ", comprend 24 articles
en trois sections précédées d'une introduction. L'introduction fait les six
premiers articles. La 1er section concerne le " secrétariat romain "
à créer. C'est l'objet des articles 7 à 11. La 2ème section concerne le statut
canonique des diverses sociétés attachées à la messe traditionnelles. Il
s'intitule exactement : " Statut canonique des diverses sociétés des
prêtres, religieux, religieuses isolés. Relation avec le Secrétariat romain
". Il va de l'article 12 à 18. La 3ème section traite de l'incardination
et de la juridiction des prêtres de ces Œuvres. " Incardination et Juridiction
vis-à-vis des fidèles ". Il comprend trois articles : du numéro 19 au
numéro 22. Puis le texte se termine par un conclusion : les numéros 23 et 24.
Voilà la présentation " matérielle " de ce texte : "
jurisprudence lefebvre ".
Il convient de l'analyser.
a- le N°10 de Presbyterorum ordinis.
Dans le premier paragraphe,
Mgr Lefebvre cite un texte du Concile Vatican II, celui de " Presbyterorum
ordinis ", le n° 10.
Ce texte semble être pour Mgr
Lefebvre très important. Il le cite en effet deux fois à des moments
particulièrement solennels de son action apostolique : lors de la fondation du
séminaire de Fribourg et de la Fraternité Sacerdotale en 1969 et dans ce texte
qu'il remet dans les mains du cardinal Gagnon, alors qu'il envisage très
sérieusement la procédure d'une " réintégration
et d'une normalisation " de nos rapports avec Rome. Ces moments sont
de fait particulièrement importants. On me le concédera sans difficulté.
Que dit cet article 10 :
" Là où les conditions de l'apostolat la réclameront, on facilitera non
seulement la répartition des prêtres, mais encore les œuvres pastorales
adaptées aux différents milieux sociaux à l'échelle d'une région, d'une nation
ou de divers endroits dans le monde. Il pourra être utile de créer à cette fin
des séminaires internationaux, diocèses particuliers, prélatures personnelles,
et autres institutions auxquelles les prêtres pourront être affectés ou
incardinés pour le bien commun de toute l'Eglise, suivants des modalités à
établir pour chaque cas et toujours dans le respect des droits des ordinaires
locaux ".
Voilà une déclaration de
principe du Concile particulièrement souple, -et pratique - tout à fait
pastoral permettant de prendre en compte facilement la richesse de la vie faite
de particularités, de circonstances propres…pour leur donner cependant un cadre
juridique nécessaire dans une société hiérarchisée qu'est l'Eglise.
Je résumerai volontiers cet
article en disant que l'Eglise aime l'ordre mais aussi les initiatives. Elles
ne doivent pas être étouffées, mais, bien au contraire, aidées. Ce principe est
à l'opposé de tout centralisme, centralisme qui est le fait de tout esprit
" jacobin et socialiste ".
Là, dans cet article
C'est ce principe vrai, nullement laxiste que Mgr Lefebvre va invoquer pour
présenter ses initiatives – pratiques - à la hiérarchie catholique, hier, la
création de son séminaire à Fribourg, de sa Fraternité Sacerdotale Saint Pie X,
aujourd'hui, cette réintégration et cette normalisation des " forces de
Il prend en compte cette
réalité : face au progressisme, s'est dressé, se dresse un courant
traditionaliste. C'est un fait qu'on ne peut nier. Ce courant perdure,
s'intensifie. On a tout fait pour le faire disparaître. Rien n'y a fait. Il
demeure et s'est développé. C'est une condition particulière dans l'apostolat
d'après le Concile. Les autorités ne peuvent éternellement nier la réalité. De
guerre lasse, peut être, mais c'est ainsi. Il faut la prendre en compte. Des
fidèles sont attachés, restent attachés à la messe latine et grégorienne,
ancienne, dite de saint Pie V. Il faut les prendre en compte. Voilà une
condition particulière de l'après concile. C'est incontournable. On peut le
regretter. Ce regret ne facilitera pas le règlement du problème…On en sait
quelque chose. On peut le tolérer, la situation s'améliorera alors. On peut le
justifier, on finit par reconnaître la légitimité de cette réaction, une
solution sera alors facilement trouvée. Cette " condition nouvelle ",
ce courant de la tradition fut, de fait, pris en compte dans le discours du
cardinal Ratzinger au Chili alors qu'il s'adressait à l'épiscopat chilien,
juste après les sacres. C'est très important de le noter ici au passage… Mgr
Ricard de Bordeaux nous a dit, samedi, 18 février, que l’épiscopat français allait se réunir à Lourdes
en mars prochain et allait examiner cette réalité…Il faut prier… Ils pourraient se fonder alors sur l'article 10
de " Presbyterorum ordinis ". Cet article prévoît que, les
circonstances le réclamant, on puisse faciliter " les œuvres pastorales
adaptées aux différents milieux sociaux à l'échelle d'une région, - si la
" condition nouvelle" touche une région- , d'une nation - s'il en est
de même pour une nation - ou de divers endroits dans le monde - si le problème
est planétaire. C'est alors que l'on pourra faciliter la création de séminaires
internationaux, séminaires qui permettront une répartition plus aisée des
prêtres de part le monde ; la création mêmes de diocèses particuliers, même de
prélatures personnelles ou toutes autres institutions. Les circonstances
justifieront de telles créations. Ces créations permettront ainsi plus
facilement l'affectation et l'incardination des prêtres pour le bien commun de
toute l'Eglise, sans faire fi des droits légitimes des ordinaires locaux.
Quelle sagesse dans cet article.
N’est-ce pas avoir le sens pratique ?
Il permettait la création de
séminaires internationaux. Il permit la création, avec l’autorisation de Mgr
Charrière, du séminaire de Fribourg,
celui d’Ecône, avec l’autorisation de Mgr Adam..
Il permettrait la création
même de " diocèses particuliers ".
Voilà tout un diocèse sans
dessus dessous, dans la division, des églises qui restent attachées à
l'ordinaire du lieu. Des églises " sauvages " créées tout à côté. Des
fidèles voulaient garder la messe " tridentine ". Un nombre important
de prêtres du diocèse soutient cette réaction. Le nouvel évêque fait tout pour
contrer cette réaction. Rien n'a faire. Des prêtres de son clergé veulent
continuer à célébrer la messe de leur ordination. Ils ne lâchent pas, bien au
contraire. La situation est vraiment pénible. Rome trouve là une
"situation particulière ", une condition nouvelle. Elle finit par
trouver cette fidélité à la messe tridentine bien légitime. Elle veut régler le
problème. Les circonstances le permettent. Un nouvel évêque est nommé dans le
diocèse. Il se trouve qu'il a des amis dans ce clergé " rebelle ",
des amis de " coeur ". Les vraies amitiés sont éternelles… Une
solution est trouvée. Et les prêtres de Campos au Brésil sont organisés en
véritable " diocèse " par la création d'une Administration
apostolique. Un évêque est nommé à sa tête avec juridiction cumulative, l'un
sur le territoire, l'autre sur les fidèles qui veulent la Tradition. Certains,
même des évêques, pourront trouver la chose étonnante, voire même la refuser
dans leur diocèse…Toujours est-il qu'aujourd'hui la paix règne, là où il y
avait la guerre. Et la situation canonique trouvée respectent parfaitement
" l'idéal " et des prêtres et des fidèles. Rome les a pris tous
" comme ils sont ". Ils gardent la messe tridentine et tous les
autres sacrements. Les fidèles entendent la prédication qu'ils ont toujours
entendue, le catéchisme qui leur fut toujours enseigné. La paix règne. Deo
Gratias. Mgr Rifan, tout dernièrement, nous la confirmait. C’est là l’essentiel
de son témoignage. Incontournable. Même si l’on peut « discuter »
certaines de ses explications théologiques…Nous ne nous en sommes pas privés
lors de son séjour en France, les 15 et 23 février 2006.
L'article 10 de "
Presbyterorum ordinis " permet de prendre en compte de telles
circonstances. L'Eglise s'est même engagée solennellement, dans un Concile,
d'en prendre acte et de faciliter la création d'œuvres pastorales adaptées à de
légitimes désirs. Dans cette création, le droit est respecté, celui prévu par l'article
10 de Presbyterorum ordinis, le droit des fidèles et des prêtres à garder la
" tradition latine ", le droit de l'ordinaire du lieu. Vraiment cet
article 10 est la preuve que l'Eglise sait garder grand amour du respect de la
vie.
Elle a le sens pratique.
Quelle sagesse dans cet article.
Voilà tout un ensemble de
fidèles de par le monde qui résiste à « l'esprit faussement
conciliaire » une grande famille attachée à l'Eglise Romaine, attachés à
Pierre et à ses Successeurs, mais absolument et radicalement allergique à
l'esprit conciliaire de la liberté religieuse, de l'œcuménisme tel que pratiqué
à Assise, de la collégialité comprise en dehors de la " nota brevia " de Paul VI… Voilà
" une armada décidée à tout prix à demeurer catholique face à la déchristianisation
qui s'opère à l'extérieur et à l'intérieur de l'Eglise "…L'Eglise doit en
prendre compte Ces circonstances sont aujourd'hui considérées, peu ou prou,
comme légitimes par le Vatican. Alors l'Eglise pourrait envisager d'organiser
une structure particulière pour gérer ce problème pastoral nouveau à l'échelon
du monde entier. Cela est prévu par le n° 10 : " On facilitera… les œuvres pastorales adaptées aux différents milieux
sociaux à l'échelle d'une région, d'une nation, ou de divers endroits dans le
monde. Il pourra être utile de créer à cette fin des séminaires internationaux,
diocèses particuliers, prélatures personnelles et autres institutions
".
L'avantage évident de ces créations " possibles ", " légitimes
", est de prendre en compte non seulement des circonstances particulières,
mais aussi d'assurer " l'affectation et l'incardination des prêtres pour
le bien commun de toute l'Eglise ".
Ainsi, fort de ce principe
reconnu, déclaré solennellement par l'Eglise au Concile Vatican II, Mgr Lefebvre
donne, dans son pli du 21 novembre 1987, " sa " solution, une
jurisprudence et précise les " modalités " à établir pour une telle
fondation. Il le fait dans le respect et l'amour de l'Eglise et du Bien commun.
N’est-ce pas là proposer un accord pratique ?
Je le crois vraiment. Qui dirait le contraire serait-il vraiment fidèle à la
pensée de Mgr Lefebvre ? On peut suivre son propre pensée croyant suivre
la pensée de Mgr Lefebvre…et être dans l’illusion…
b- la condition
« sine qua non ».
Mgr Lefebvre précise dès le
départ une condition qui est pour lui " sine qua non " pour aboutir à
une solution souhaitée : " Il nous
semble indispensable avant d'aller plus avant dans les entretiens avec le Saint
Siège d'exprimer une condition " sine qua non " nous faisant l'écho
de tous les prêtres et fidèles attachés à la Tradition " (n° 3) Cette
condition ne lui est pas personnelle. Il la formule au nom de tous les prêtres
et des fidèles. Il se fait en quelque sorte leur écho. C'est important de
remarquer cela. C'est aussi un principe de gouvernement.
Quelle est donc cette
condition dite " sine qua non " ?
" Si le Saint Siège désire sincèrement que nous
devenions officiellement des collaborateurs efficaces pour le renouveau de
l'Eglise, sous son autorité, il est de toute nécessité que nous soyons reçus
comme nous sommes, qu'on ne nous demande pas de modifier notre enseignement, ni
nos moyens de sanctification, qui sont ceux de l'Eglise de toujours ". (n°4)
Or l'application de cette
condition " sine qua non ", - et là on voit le réalisme pratique,
pastoral de Mgr Lefebvre - suppose que ces relations, ces entretiens, ces
contacts qui aboutiront à cette " œuvre " à créer selon l'article 10
de Presbyterorum ordinis soient confiées à des personnes jouissant de deux
qualités : " à la fois très
respectueuses et attachées au Saint Siège, mais aussi convaincues de l'urgente
nécessité pour l'Eglise de favoriser les initiatives qui maintienne
Ce sont donc de telles personnes, animées et de l'amour du Saint Siège et de
l'amour de la Tradition et de son maintien ou de son retour qui doivent
composer le " Secrétariat Romain " dont Mgr Lefebvre suggère la
création. Il serait une sorte de Congrégation Romaine chargée de cette
Tradition à sauvegarder, à développer, à respecter. Un peu, comme le dira plus
loin Mgr Lefebvre, un peu comme la Congrégation des Eglises orientales, "
l'Orientale ", chargée de la protection et de la sauvegarde des spécificités
propres aux églises uniates, aux églises d'Orient restées ou revenues dans
l'unité romaine. Dès lors, comme toutes les Congrégations romaines, ce "
Secrétariat Romain " aura à sa tête un cardinal, un secrétaire et des
" minutanti ", tous animés d'un même amour du saint Siège et de
Tradition ancestrale. (n°6)
On sait que c’est sur cette
condition que le dialogue échoua…Mgr
Lefebvre n’ayant pu obtenir la majorité des membres dans cette « organisme
de protection ». C’était là quelque chose de hautement pratique…
c- Le "
secrétariat romain "
1-son but :
Le premier but
Il existera pour « le
maintien et le développement de la liturgie latine selon les prescriptions de
Jean XXIII ". (n°7)
Ce secrétariat va tirer, de sa finalité, sa raison d'être, son existence. Ce
secrétariat existera " pour le
maintien et le développement de la liturgie latine selon les prescriptions de
Jean XXIII ".
Je ne vois pas ici que Mgr
Lefebvre ait réclamé, comme on le fit plus tard, en 2001, la déclaration du
" droit pour tout prêtre de célébrer la messe ancienne ". Il savait
bien que cela était un droit….Mais il savait aussi que les circonstances de
l’Eglise ne permettrait pas de déclarer la chose possible. Dans une négociation, il faut aussi
avoir le sens du relatif…Et Mgr Lefebvre l’avait et bigrement.
Ainsi il est juste de
reconnaître que cette réclamation du " droit pour tout prêtre de dire la
messe saint Pie V " ne fait pas partie de la " jurisprudence »
de Mgr Lefebvre.
Il lui suffisait, - mais c'était là une condition sine qua non, - que " ce droit à la liturgie latine selon les
prescriptions de Jean XXIII " soit reconnu, maintenu, et permis – en
attendant mieux - au niveau des "
Œuvres " entrant dans cette structure juridique à créer.
On peut être contre une telle
demande. On peut la juger trop minimaliste ou tout autre chose. On peut de fait
demander "comme condition préalable à toute " négociation " le
droit de tout prêtre à dire la messe saint Pie V…Mais qu'on ne prétende pas
alors la demander au nom de Mgr Lefebvre et dans sa fidélité..
Dans une " négociation
", il faut aussi avoir le sens du " relatif ". Et Mgr Lefebvre
l'avait et bigrement.
Ne nous disait-il pas un jour, j’y insiste, c'était le 3 avril 1977, je le cite
intégralement tellement ce passage me parait important… pour bien connaître
l'esprit de Mgr Lefebvre, (le garde-t-on, dans la FSSPX, cet esprit? On a
l'impression que la dureté est devenue la seule loi ou mode possible de
fidélité) : " Et si demain, il s'avérait que les hommes qui occupent les
postes d'autorité reprennent une ligne droite (…) nous serions les premiers à
leur demander leur bénédiction " nous sommes à votre service ". Pas
de se rebeller pour se rebeller contre l'autorité (…) bien au contraire.
J'espère que ce jour viendra. Quand on verra que nos prieurés, quand on verra
que nos paroisses ne prêchent que la vérité, que la vertu, que le bien…ne
manifestent que les vertus de Notre Seigneur et bien ce n'est pas possible
qu'un jour ne vienne pas où les évêques diront : " Qu'est-ce qu'on peut
leur reprocher ? Ils enseignent la doctrine de l'Eglise, ils enseignent les
vertus de l'Eglise, ils ont le rite que l'Eglise a toujours pratiqué, ils ont
les sacrements que l'Eglise a toujours enseigné. Qu'est-ce qu'on peut leur
reprocher ? Rien ". Mais ne pouvant rien reprocher, il n'est pas possible
qu'un jour les évêques conscients de leur charge ne finissent par dire : "
Eh bien, oui, on est obligé de les reconnaître. Eh bien, cette paroisse est
reconnue désormais ", même peut-être dans une situation un peu hybride, je
dirai, en ce sens qu'ils diraient : " Eh
bien les paroisses actuelles continuent dans ce qu'elles ont fait jusqu'à
présent, mais nous reconnaissons cette paroisse personnelle pour toutes les
personnes qui veulent y venir et fréquenter les prêtres, nous les reconnaissons
aussi ". Ce serait peut-être une solution…je dirai…une étape, peut-être,
je n'en sais rien, je ne connais pas l'avenir, je ne suis pas prophète. Mais
c'est possible. En tout cas, il faut être dans ces dispositions et non pas
dans une disposition de rupture et une disposition d'opposition pour
opposition, d'opposition à l'Eglise, pas le moins du monde ". (Cité dans
DICI n°7)
Ah que cette phrase est importante. Elle exprime une pensée, un mode d'être… Gardons
le, de grâce ! Voilà pourquoi, Mgr lefebvre était ouvert à un accord pratique…
Retenez ces expressions de " situation hybride ", " ce
serait peut être une solution.. .Je dirai.. .une étape ". Là se
trouve le véritable esprit de Mgr Lefebvre, un esprit de prudence pastorale,
fait d'absolu mais aussi de relatif. Voilà la vraie prudence pastorale. Qu'on
se le dise.
le deuxième but
Ce " secrétariat "
romain aurait pour but aussi " de veiller au développement harmonieux et
dans la paix vis-à-vis des évêques diocésains et de la part de ceux-ci ".
Sur ce sujet très important,
le cardinal Ratzinger avait fait des réflexions très heureuses alors qu'il
recevait les " communautés Ecclesia Dei Adflicta ", venues à Rome, le
24 octobre 1998, en pèlerinage d'action de grâces pour le " Motu Proprio
" du même nom de juillet 1988. Il indiquait quelques conditions pour
assurer la paix liturgique dans un diocèse acceptant le bi ritualisme. J'ai
repris cette analyse dans le chapitre 7 de mon livre " la Bataille de la
messe " aux éditions de Paris, septembre 2005.
Voilà la pensée de Mgr Lefebvre sur ce " Secrétariat Romain ".
C- Les
exigences de Mgr Lefebvre :
1- La levée
des « suspens et interdits »
Avant tout, il demande la levée des suspens et interdits : " Avant de procéder à l'étude et à la
normalisation de toutes ces sociétés et personnes adonnées à la Tradition, ce
qui peut se réaliser avec le temps, il est urgent de lever les suspens et
interdits ".
2- La reconnaissance des statuts de la
FSSPX
Ensuite, Mgr Lefebvre demande
que soit reconnu, de nouveau, les statuts de la FSSPX, comme avant 1975 : (n°
12-2).
Je ferais remarquer que Mgr
Lefebvre utilise le verbe " reconnaître
". Il demande une reconnaissance des statuts….alors qu'il a toujours
affirmé que les statuts de
3- Assurer la pérennité de l’œuvre par
l’octroi de l’épiscopat.
Il est encore urgent, dit-il,
d'assurer la pérennité de l'œuvre en prévoyant la succession épiscopale de Mgr
Lefebvre. C'est le troisième point du n° 12 : " Il est urgent de modifier quelques articles de ses statuts afin de
pourvoir à la succession épiscopale de Mgr Lefebvre ".
Le principe fut accepté dans
le protocole du 5 mai 1888 mais aucune date ne fut prévue et Rome resta sur ce
sujet dans le vague, ce qui inquiéta Mgr lefebvre et lui fit retirer sa
signature du protocole du 5 mai 1988.
C'est ce qui fut prévu pourtant
et là obtenu - le temps passe et les
circonstances aussi - lors du règlement
de l'affaire de Campos. Le pape, le 25 décembre 2001, écrivait à Mgr Rangel :
" …Après avoir considéré toutes ces
choses et ayant devant les yeux la gloire de Dieu, le bien de la sainte Eglise,
ainsi que cette loi suprême qu'est la salut des âmes, et étant d'accord
sincèrement avec votre requête de pouvoir être admis à l'entière communion avec
l'Eglise catholique, nous reconnaissons que vous lui appartenez canoniquement.
En même temps, nous vous informons, Vénérable frère, qu'un document législatif
va être préparé, document qui établira la forme juridique de la confirmation de
vos biens ecclésiastiques et par lequel, le respect de vos biens sera garanti.
Par ce document, l'Union sera érigée canoniquement en une Administration
apostolique personnelle qui sera directement soumise au Siège apostolique et
aura son territoire dans le diocèse de Campos. La question de la juridiction
cumulative avec l'ordinaire du lieu sera traitée. Son gouvernement vous sera
confié, Vénérable Frère, et votre succession sera prévue ".
N'oublions pas que Mgr Rangel
fut sacré évêque par Mgr Tissier de Mallerais…
Ainsi le Pape prévoyait-il dans cette lettre, comme le suggérait Mgr Lefebvre
dans son rapport au cardinal Gagnon, d'assurer la pérennité de l'œuvre des
pères de Campos, par la création de cette Administration, ayant à sa tête un
évêque qui préside à son gouvernement. Ici comme là, il était nécessaire de
" pourvoir à la succession
épiscopale " et de Mgr Lefebvre et Mgr Rangel. Si cette succession
épiscopale était difficilement acceptable par Rome en 1988, pour la FSSPX, elle
ne le fut plus en 2002 pour les pères de Campos. Les mentalités en avaient
accepté le principe et la nécessité. La
succession épiscopale était nécessaire pour maintenir la liberté des œuvres
dans leur choix de la liturgie traditionnelle.
4-comme un « ordinariat aux
armées ».
Enfin et c'est le quatrième
point, il est urgent que l'on s'inspire pour l'organisation canonique de ces
œuvres désirant garder la liturgie traditionnelle, du document daté du 21 avril
1986, créant ce qu'on appelle aujourd'hui, l'Ordinariat aux armées, publié par
Jean Paul II dans sa constitution apostolique : " Spirituali militum curae
".
C'est un document très simple
de 14 articles qui prévoit l'organisation de ce qu'on appelait jadis les "
Vicariats militaires ". J'ai publié ce texte dans le n° 37 de DICI en date
du 11 janvier 2002. Ce problème canonique, de fait, n'est pas un problème
difficile dès lors que l'on veut bien respecter l'entité de ces œuvres
attachées à la Tradition latine et les recevoir vraiment dans l'Eglise.
C’est bien là
un « accord pratique »
" Respecter l'entité de
ces œuvres attachées à la liturgie latine "… mais c'est ce qu'a demandé à
plusieurs reprises le cardinal Ratzinger. Une seule citation, celle d'un des
ses derniers livres, " Voici quel est notre Dieu ". Il écrivait :
" Pour la formation de la conscience
dans le domaine de la liturgie,, il est important aussi de cesser de bannir la
forme de la liturgie en vigueur jusqu'en 1970. Celui qui, à l'heure actuelle,
intervient pour la validité de cette liturgie, ou qui la pratique, est traité
comme un lépreux : c'est la fin de toute tolérance. Elle est telle qu'on n'en a
pas connu durant toute l'histoire de l'Eglise. On méprise par là tout le passé
de l'Eglise. Comment pourrait-on avoir confiance en elle au présent, s'il en
est ainsi. J'avoue aussi que je ne comprends pas pourquoi beaucoup de mes
confrères évêques se soumettent à cette loi d'intolérance, qui s'oppose aux
réconciliations nécessaires dans l'Eglise sans raison valable ". (p.
291) Tout cela me donne personnellement bon espoir !
5- la juridiction
Mgr Lefebvre attire
l'attention sur le problème de la juridiction de cet ordinariat. C'est le § 4
de " Spirituali militum curae " qui dit : " La juridiction de l'Ordinariat militaire est :
-personnelle, de sorte qu'elle
s'exerce sur les personnes qui appartiennent à l'Ordinariat, même si elles se
trouvent parfois en dehors des frontières nationales ;
-ordinaire, tant au for interne
qu'au for externe,
-propre, mais cumulative avec la juridiction de l'évêque diocésain, car les
personnes appartenant à l'Ordinariat continuent à être des fidèles de cette
église particulière dont ils sont une partie du peuple en raison du domicile ou
du rite ".
L'intérêt de cet article –essentiellement pratique - sur la juridiction
cumulative n'a pas échappée à Mgr Lefebvre. Lui-même écrit dans son texte :
" … Viendra alors une étude plus
approfondie des applications à faire de l'exemple de l'Ordinariat aux armées à
la situation de
6- des relations des différentes œuvre
appartenant à cet
« ordinariat ».
Enfin dans son article 18,
Mgr Lefebvre parle des relations entre les différentes œuvres amies qui
appartiendraient à cette " Ordinariat pour la liturgie latine " :
" Les relations entre les diverses
Œuvres et initiatives d'une part et
Ainsi, j'y insiste, rien ne
serait changé, par suite de la création de ce cadre juridique légitime, dans
nos relations avec ce que nous avons connu jusque là… …sinon que les choses se
feraient dans l'ordre et légitimement.
Voilà ce que j’appelle un « accord
pratique ». Voilà la position de Mgr Lefebvre.
La forme canonique aurait
bien son intérêt…Ne pas le voir m'étonna, m'étonnera toujours. Je l'ai dit…On
m'a mis dehors…invoquant une soi disant désobéissance…On aurait bien pu le
prendre un peu plus en compte…
Déclaration du chapitre
16 juillet 2006, En la fête
de Notre Dame du Mont Carmel
Pour la gloire de Dieu, pour
le salut des âmes et pour le vrai service de l’Église, à l’occasion de son 3ème
Chapitre général, tenu du 3 au 15 juillet 2006 à Écône en Suisse,
« Nous adhérons de tout cœur,
de toute notre âme à
Dans les échanges qu’elle a
eus en ces dernières années avec Rome,
Si, après leur
accomplissement,
« le problème de la
réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle
jeunesse ». (2)
Dans ce long travail de
reconquête, le Chapitre encourage tous les membres de
A la fin, mon Cœur Immaculé
triomphera.
(1) La liberté entière et
sans conditions pour
(2) Lettre de Mgr Lefebvre du
2 juin 1988 au pape Jean-Paul II.