ITEM
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Un regard
sur l’actualité politique et religieuse
au
3 octobre 2004
N°11
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Réflexions
autour de l’interview de Mgr Bernard Fellay à “ The Latin Mass “
Dimanche, 26 septembre 2004, dans
l’après midi, je prenais connaissance de l’interview que donna Mgr Fellay à la
revue « The Latin Mass », revue américaine. Elle fut diffusée en
France et en français, par l’agence de presse de
Y réfléchissant, je cherchais un
titre de présentation. Le titre que j’ai en tête me paraît juste..
J’intitulerais volontiers cette interview
«Les principes d’une entente prochaine entre
« Une espérance ».
Les principes de cette
« entente » se trouvent en effet exprimés dans ce texte soit
explicitement soit implicitement.
A moi, maintenant, de le prouver et
de justifier mon titre.
Je laisserai de côté certaines
questions de cette interview, comme celles où le journaliste lui demande sa pensée
sur le film de Mel Gibson, sur la situation des séminaires de
- sur le problème de la messe et les
exigences qu’impose le Supérieur Générale de
- et sur la déclaration toujours
demandée. Texte d’une importance capitale. On le comprend.
Sur le premier objet, je constate
que les points de vue entre Rome et Mgr Fellay
se rapprochent. Ce qui laisse
espérer, de fait, une solution prochaine. Ce sera l’objet du grand A rouge.
Sur le second objet , à
savoir, la « déclaration de
principes », je constate que ce qu’exige légitimement Mgr Fellay, la
« Rome catholique », pour parler comme Mgr Lefebvre, en la personne
du cardinal Castrillon Hoyos, vient de
me l’ accorder en acceptant le 6 septembre dernier , ma propre
« déclaration ». Ce sera l’objet du grand B rouge. -
Vous connaissez tous, je l’espère maintenant ,cette
« déclaration ». Sinon vous pouvez la lire en page 12 d’ITEM n°10,
ou dans ce texte in fine
-.
A moi de prouver tout cela. Prenez le temps d’une lecture attentive et du A et du B.
A – Le problème de la messe. Notre « face à
face » avec la hiérarchie de l’Eglise catholique.
Vers une solution.
Voilà la première question que le
journaliste pose à Mgr Fellay. Elle a pour objet la messe et sa libre
célébration par tout prêtre.
__________________________
1. Cette
expression se réfère à saint Bernard.
« The Latin Mass : Excellence, vous et vos confrères dans l’épiscopat de
Voilà la réponse de Mgr Fellay :
Mgr Fellay : « Il convient de se souvenir que l’ancien
rite n’a jamais été abrogé, - ce fait avait été reconnu en 1986 par une
commission de neuf cardinaux; il nous a été rappelé par le cardinal Castrillon Hoyos1
: "Fondamentalement, le pape admet que l’ancien rite n’a jamais été
abrogé"; et il a encore été réaffirmé par le cardinal Medina assurant ses
lecteurs qu’il n’avait trouvé nulle part que cette messe avait été interdite.
Dès lors, nous devons conclure que la seule chose que l’Eglise perdrait en
accordant la liberté de la messe, serait cet état d’injustice imposé par une
tyrannie silencieuse exercée depuis 35 ans sur le rite latin. La façon odieuse
de faire pression sur les fidèles et surtout sur les prêtres qui veulent user
de leur droit strict de célébrer la messe selon le rite ancien disparaîtrait
aussi en partie. La tranquillité de cette fausse paix, de cette prétendue paix
censée régner aujourd’hui par l’unité du rite de la nouvelle messe disparaîtrait
aussi partiellement. Pour ma part, je ne doute absolument pas que la liberté de
la messe constituerait un défi salutaire à cette créativité devenue si souvent
nécessaire aux progressistes pour obtenir que leurs fidèles continuent à venir
à la messe tous les dimanches.
En bref, je dirais que l’Eglise n’a rien à perdre, mais au contraire tellement
à gagner en réintroduisant la messe tridentine sur une large échelle, que
quiconque aime vraiment l’Eglise et les âmes ne devrait pas hésiter une seule
minute à accorder cette liberté. On entend des voix, même au Vatican, qui
reconnaissent que l’Eglise ne sortira pas de la crise actuelle avant de revenir
à la messe tridentine. Tant de prêtres trouveraient leur identité au contact de
la messe qui est le premier but de leur ordination. »
Je me réjouis de cette réponse. Les considérations de Mgr Fellay se
rapprochent grandement des points de vue exprimés ces dernières années par
certains cardinaux romains de
A )Tout d’abord Mgr Fellay reconnaît le fait que la messe
traditionnelle ne fut jamais abrogée.
Voilà ce que nous affirmions depuis
toujours avec, entre autres, Monsieur l’abbé Dulac qui avait particulièrement
bien étudié, comme canoniste, le
problème. Toutefois la hiérarchie catholique n’a jamais voulu le reconnaître
officiellement. Non seulement elle ne le
reconnaissait pas , mais elle
affirmait tout également le contraire. On
s’appuyait sur les paroles de Paul VI exprimant publiquement dans le
Consistoire du 24 mai 1976 sa volonté « apostolique » de voir toutes
les communautés user du Nouveau Missel à l’exclusion de tout autre rite. Le Cardinal Medina, alors préfet de
Pourtant, comme le dit Mgr Fellay, en 1986, déjà, une
commission de 9 cardinaux nommés par le Pape Jean-Paul II , à la question
« la messe tridentine a-t-elle été abrogé ? », 8 cardinaux sur 9 répondaient « Non ! La messe de Saint Pie V n’a
jamais été abolie ». Nous l’avons appris en 1995 par le Cardinal Stickler
donnant une conférence de presse en Amérique du Nord, précisément dans le cadre
de la revue « The Latin Mass ».
Le temps passa et petit à petit les choses changèrent à
Rome, au milieu, j’imagine, de bien des
« conversations » et « débats » et peut-être de
« conflits » et « oppositions »…J’ai cru en déceler une
entre le Cardinal Ratzinger et le cardinal Ré, à l’époque « substitut de
Est-ce sous la pression du cardinal
Stickler, est-ce à la lumière de ces conférences et homélies ? Est-ce sous
la pression des nombreuses publications et livres du cardinal
Ratzinger ? - ce que nous avons analysé au fil du temps
dans nos différentes revues, surtout à partir de 1995 - je ne sais,
Dieu le sait. Est-ce aussi du
fait de notre »
résolution » ? Peu importe, on
commençait à dire à Rome, de plus en
plus clairement, que la messe de Saint Pie V ne fut jamais
« abolie ». Déjà en 1986, nous
dit le cardinal Stickler, l’affirmation circulait. En 1998, les choses
deviennent encore plus claires. On se souvient de la magistrale conférence du
Cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998 alors qu’ils recevait
les communautés « Ecclesia Dei » : « Il est bon de
rappeler ici, disait-il au congressistes,
ce qu’ a constaté le
cardinal Newman qui disait que l’Eglise, dans toute son histoire, n’avait
jamais aboli ou défendu des formes liturgies orthodoxes, ce qui serait tout à
fait étranger à l’esprit de l’Eglise. Une liturgie orthodoxe, c’est-à-dire qui
exprime la vraie foi, n’est jamais une compilation faite selon des critères
pragmatiques de diverses cérémonies, dont on pourrait disposer de manière
positiviste et arbitraire - aujourd’hui
comme ça et demain autrement. Les formes orthodoxes d’un rite sont des réalités
vivantes, nées du dialogue d’amour entre l’Eglise et son Seigneur, - sont des
expressions de la vie de l’Eglise, où se sont condensées la foi, la prière et
la vie même de générations et où se sont incarnées dans une forme concrète en
même temps l’action de Dieu et la réponses de l’homme. De tels rites peuvent
mourir, si le sujet qui les a portés historiquement disparaît, ou si ce sujet
s’est inséré dans un autre cadre de vie. L’autorité de l’Eglise peut définir et limiter l’usage des rites
dans des situations historiques diverses,
- mais jamais elle ne les défend purement et simplement !Ainsi, le Concile a
ordonné une réforme des livres
liturgiques, mais il n’a pas interdit les livres antérieurs. Le critère que le
Concile a exprimé, est à la fois plus vaste et plus exigeant : il invite
tous à l’autocritique ! » (
Cette pensée devenait chaque jour plus évidente. Même le cardinal Médina a fini par accepter
cette vérité. Il me l’a dit lui-même, deux
fois dans son bureau, alors que je le visitais après avoir été chassé de
Et c’est alors qu’arriva la
« réconciliation » de nos amis de Campos avec Rome, Rome – «
Aussi ne faut-il plus s’étonner des
déclaration du Cardinal Castrillon Hoyos affirmant, le 24 mai 2003, au nom du
pape Jean-Paul II, à Sainte Marie Majeure, Basilique Pontificale, que la messe
tridentine a « droit de
cité »
dans l’Eglise.
C’est, bien évidemment, reconnaître que
la messe de Saint Pie V n’est nullement abrogé dans l’Eglise Latine. La
chose peut surprendre si on se souvient des paroles de Paul VI, le 24 mai
1976.
Ainsi cette messe dite de Saint Pie
V a toute liberté d’être célébrée par
les prêtres et communautés catholiques. De fait, la déclaration d’un droit ne
va pas sans la liberté d’exercer ce droit. On dit que celui qui ne respecte pas
un droit reconnu est un « sectaire » ou qu’il agit
« arbitrairement ».
Je conclus : il y a donc
aujourd’hui parfaite unité de pensée entre Rome et Mgr Fellay, sur ce sujet de
la messe. Les uns et les autres reconnaissent que « l’ancien rite n’a
jamais été abrogé ». C’est nouveau. Il faut en prendre acte. C’est fort
important. Hier ce sujet était un sujet de discorde grave. Aujourd’hui, l’unité
est faite entre Rome et
Alors fort de ces considérations, vous
imaginez combien j’apprécie les
réflexions suivantes, pleines de réalisme, de Mgr Fellay à propos du
« droit de la messe » traditionnelle, pour tous les prêtres. Ce principe
devait être appliqué avec beaucoup de nuance, compte tenu des
circonstances. Mgr Fellay me semble
parfaitement l’avoir saisi.. Lisez vous même . Le journaliste lui, pose la
question sur cette fameuse condition concernant le droit de la messe ancienne
pour tous, comme condition préalable à tout accord avec Rome :
« T.L.M. Nous savons que la position de
Il répond : « Tout
d’abord, j’aimerais affirmer que la liberté pour la messe n’est pas une
hypothèse impossible. Ce qui serait impossible ce serait d’obliger tous
les prêtres de l’Eglise catholique à célébrer demain la messe Saint Pie V. Mais
la laisser accessible, et simplement reconnaître ce rite qui n’a jamais été
abandonné, n’est pas une hypothèse impossible, c’est une simple exigence de
justice. Nous pourrions
demander davantage ; nous ne le faisons pas. Nous attendons certainement qu’une
telle liberté engendre un mouvement croissant de retour à la messe de Saint Pie
V et à
Mais Monseigneur ! Votre désir légitime et dans l’esprit qu’ici vous formulez très
heureusement et très justement, et, à ma connaissance pour la première fois, est exaucé. La réalité dans l’Eglise,
aujourd’hui, concernant la messe et son
droit, est celle –là même que vous décrivez…Nous venons de le montrer. Alors…
Mgr : « Plus tard, nous demanderons même à Rome, poursuit-il,
de prendre position en faveur de l’ancien rite, contre le nouveau.
Peut-être devrions-nous le faire dès maintenant, mais alors on pourrait nous
accuser de demander quelque chose d’impossible. »
A la bonne heure ! Dites cela au
cardinal Castrillon Hoyos, insister sur ces remarques, le cardinal y prêtera
une oreille attentive. Les autorités romaines, chargées du dossier, y seront
sensibles. M’est avis, qu’ainsi comprise et expliqué, ce préalable est déjà
accepté par Rome. Alors il faut aller maintenant de l’avant !
« Affirmer le droit à la messe
ancienne pour tous », en le comprenant de cette manière, ne va pas cependant de soi.
La « chose » fait
encore grincer des dents, certains.
Et sur le terrain, des épiscopats font bien quelques difficultés. C’est vrai. Mais c’est
une autre affaire d’ordre pratique et circonstanciel. Sur le principe et c’est cela qui
importe, la chose est entendue. Et l’on
peut dire que, lorsque les circonstances
sont idoines, tout prêtre peut dire la messe tridentine. Rome en reconnaît le
droit. Et même l’épiscopat français !
J’ai vu de mes yeux, Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, conférer les ordres
sacrés au Monastère du Barroux dans la plus stricte fidélité aux rites anciens
au cours de la célébration d’une messe tridentine. C’en est donc la preuve ! Et Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles,
fit de même le 29 juin dernier au Monastère de Fontgombault. Tous les évêques
de France ne le feraient peut-être pas encore…Mais ceux-là n’en pourraient pas pour autant nier le droit. Ainsi, par exemple, de Mgr
Simon, archevêque de Clermont.
Les pères de Campos bénéficient et
exercent aujourd’hui ce droit. Et
A une plus petite échelle, mais dans le
même sens essentiel, le cardinal
Castrillon Hoyos me reconnaît
aujourd’hui ce droit, ce droit, de dire exclusivement la messe de saint Pie V
conformément à ma déclaration du 4 juillet 2004. J’y déclare, en effet, au
sujet de la messe, : « Quant à la défense de la messe dite de saint Pie V à laquelle je
me suis consacré et que je célèbre uniquement selon le droit…. ». Le cardinal a
accepté cela. J’en ai eu confirmation par Mgr Simon, archevêque de Clermont, le
6 septembre 2004. Les principes sont les principes. Et lorsque les principes
sont acceptés, tout finit par s’organiser selon les principes. Tôt ou tard.
L’épiscopat français, accepte, à petits pas,
pas de gaieté de cœur, certes, j’en sais quelque chose, mais accepte
cependant la chose. Mgr Simon m’a délivré le celebret qui reconnaît
canoniquement la chose, même si, dans une lettre, il me demande de ne la
célébrer, dans les églises de son diocèse,
que « privatim », avec quelques amis ou membres de ma
famille. L’ essentiel est acquis : le droit. Le reste, la foule, arrivera
plus tard.
Et c’est ainsi aussi que les statuts de
Et c’est
à cette lumière - du droit
reconnu de la messe Saint Pie V - que la
situation de Monsieur l’abbé Laguérie et de Monsieur l’abbé Hery, à Bordeaux ,
à Saint Eloi, est particulièrement intéressante. La solution qui va naturellement jaillir
sera, de toute façon, au bénéfice de la messe Saint Pie V en France. J’attends
la publication de cette solution avec « gourmandise…et déjà admiratif….
Cette solution ne peut pas ne pas être favorable au droit de la messe. C’est à
cette lumière qu’il serait bon de remettre à Bordeaux les « pendules à
l’heure ». A l’heure de la victoire de la messe…grâce à l’action des trois
abbés bordelais. C’est ce que dirait Mgr Lefebvre…J’en suis sur. Jadis, une
partie importante du corps professoral à
Ecône avait pris position contre « l’occupation de Saint Nicolas du
Chardonnet ». Malgré cela, Mgr Lefebvre n’a pas hésité à adresser
personnellement ces compliments à Monsieur l’abbé Coache et à Mgr Ducaux
Bourget. L’aurait-on mis à la porte pour avoir osé prendre position contre le
corps professoral, si digne ?. Pourtant, quelle mauvais exemple il
donnait. Aller contre l’obéissance
sacro-sainte au corps professoral et à son directeur ! N’oublions pas que
l’obéissance est une vertu morale qui tient le juste milieu entre la
désobéissance et la servilité….
La situation aujourd’hui est
claire : le droit de la messe
ancienne est reconnu ! Il y a 35 ans , tout cela était absolument impensable, impossible. Comme le dit le cardinal Stickler : les
choses vont dans le bon sens. Deo Et elles ont bien changé…du moins en ce
domaine. Deo Gratias.
B- « Sursum corda ».
Mais,
à la lumière de ce survol de l’histoire de la messe, je regrette un peu
la réponse que Mgr Fellay fit à la
question du journaliste de « The Latin Mass » : « Comment jugez-vous l’attitude actuelle du
Vatican à l’égard de
Après avoir remercié le cardinal
Castrillon Hoyos pour son dévouement, c’est le moins qu’on puisse dire, il
affirme
« Cela dit, nous observons une volonté constante de donner la
prééminence aux réformes issues de Vatican II,
et à la nouvelle messe, ne serait-ce qu’en affirmant et en maintenant
que la célébration de l’ancienne messe est seulement une concession de la part
du Saint-Père,
Ceci
ne me paraît plus très juste. Je pense qu’il faut que Mgr Fellay revoit
les chose d’un peu plus près…C’est une affaire de réalisme : coller au
réel, au plus prés…
« qu’il faudrait faire la paix entre les rites
liturgiques. »
Sur ce sujet, il faudrait faire bien des
distinctions. J’y reviendrai un jour plus tard.
« Tout cela amène à
conclure que
Là aussi, je trouve ce jugement trop
hardi et rapide… Et puis la situation « normalisée », ne
seraient-ils pas plus fort pour lutter
contre cette précarité, si précarité, il y a…
« L’état actuel de
Moi qui fréquente, de nouveau, de près,
bien des disciples de
Sursum Corda, vous dis-je.
C – La messe tridentine, un bien pour l’Eglise.
Mgr Fellay poursuit sa réponse et
affirme que le retour de
Oh combien il a raison ! Cela fut
tout le combat de Mgr Lefebvre pendant des années et des années : la
fidélité à la messe « de toujours » et tout faire pour son retour
normal dans la sainte Eglise. Ce fut même son testament à la porte de
Versailles. Et avec quelle émotion nous l’a-t-il confié. Souvenez-vous : « Je terminerai,
mes bien chers frères, par ce que j’appellerai, un peu, mon testament. Mon
testament, c’est un bien grand mot, je voudrais que ce soit l’écho du testament
de Notre Seigneur : « Novi et aeterni testamenti. Novi et aeterni
testamenti, c’est le prêtre qui récite ces paroles à
Aussi je vous dis : Pour la gloire
de
Gardez le Sacrifice de Notre Seigneur
Jésus-Christ ! Gardez la
messe de toujours ! Et vous
verrez la civilisation chrétienne refleurir, civilisation qui n’est pas pour ce
monde, mais civilisation qui mène à la cité catholique, et cette cité
catholique c’est la cité catholique du Ciel que cette civilisation prépare.
Elle n’est pas faite pour autre chose, la cité catholique d’ici-bas, elle n’est
pas faite pour autre chose que pour la cité catholique du Ciel. »
C’est évidemment confesser le grand bien
qu’est la messe tridentine pour l’Eglise et les âmes.
Oui, vraiment on comprend que Mgr
Fellay puisse dire . « que l’Eglise n’a rien à perdre, mais au
contraire tellement à gagner en réintroduisant la messe tridentine sur une
large échelle. ..»
Or sur ce point encore, la pensée de Mgr Fellay rejoint la pensée de
Rome qui, par la bouche du Cardinal
Ratzinger, reconnaît les bienfaits immenses de la sainte messe tridentine pour
l’Eglise. Le cardinal Ratzinger, lui,
s’exprime d’une manière négative, il affirme que l’abandon de la messe saint
Pie V a été pour l’Eglise très dommageable. Il l’affirme, en particulier, dans son
livre « Ma vie » et lui aussi, comme Mgr Lefebvre, s’exprime d’une manière
pathétique. Il invoque d’autres raisons que Mgr Lefebvre, mais l’idée est la
même ; le bien reconnu de la messe Saint Pie V pour l’Eglise :
« Le deuxième grand événement au début de mes années à Ratisbonne,
écrit-il, fut la publication du missel de Paul VI, assortie de l’interdiction
quasi totale du missel traditionnelle, après une phase de transition de six
mois seulement…Les choses allèrent plus loin que prévu ; on démolit le vieil
édifice pour en construire un autre…de
l’avoir opposé en tant que construction nouvelle à l’histoire telle qu’elle
s’était développée, d’avoir interdit cette dernière, en faisant ainsi passer la
liturgie non plus comme un organisme vivant, mais comme le produit de travaux
érudits et de compétences juridiques ; voilà ce qui nous a porté un immense préjudice » … Il
continue et écrit : « Je suis convaincu que la crise de l’Eglise que nous vivons
aujourd’hui repose largement sur la désintégration de la liturgie… ».(Ma Vie,
Souvenirs. Ed. Fayard. P.134-135)
La pensée est identique. D’un coté comme
de l’autre, on affirme les immenses bienfaits de la messe tridentine, l’un de
façon positive, l’autre de façon négative. Mais vraiment le constat est la même.
Si donc le constat est le même, du bienfait de la messe tridentine pour
l’Eglise, même si les considérations
sont différentes de l’un à l’autre, - c’est une richesse-, alors la réconciliation est possible Il est
urgent de s’asseoir à une table pour envisager la meilleure forme possible de
la « normalisation » de cette société sacerdotale au cœur de
l’Eglise.
C’est la deuxième idée. Il y a plein accord…La messe dite de Saint
Pie V et son respect serait un grand bien pour l’Eglise.
Le Pape, lui-même, tout récemment
encore, faisait l’éloge du Missel Saint Pie V et de ses belles prières.
Souvenez-vous ! C’était le 21 septembre 2001. Le saint Père présentait,
dans une allocution à
Nous confessons aujourd’hui ce que
confesse le Pape lui-même. Alors ! Pourquoi attendre et différer plus
longtemps un « rapprochement » tant désiré par le pape, le peuple,
les prêtres !
Mais poursuivons notre réflexion et
enquête.
D – la messe tridentine et l’unité de l’Eglise.
Certes l’Eglise reconnaît aujourd’hui la
non-abrogation de la messe de Saint Pie
V. Elle fut toujours un droit, elle est aujourd’hui de nouveau reconnu comme un
droit pour tout prêtre. - - - Les circonstances, pour l’application de ce droit
doivent être pris cependant en compte.
On ne bouscule pas, en un jour et par
une simple affirmation, même vraie, 35 ans
de « totalitarisme liturgique. Du réalisme, je vous prie.
Elle est un bien pour l’Eglise, le Pape
parle, lui, de « référence ».
Mais son retour ne risque-t-il pas de
nuire à l’unité du troupeau, habitué à
C’est
un grave problème, un problème que l’on ne peut ignorer et qu’il faut
raisonnablement se poser.
C’est, du reste, la question que le
journaliste pose à Mgr Fellay : « Est-il vrai, comme certains le prétendent, qu’un retour en masse
à l’ancienne messe mettrait en danger l’unité pastorale ? »
Mgr Fellay répond :
« Avant de parler d’unité pastorale, il faudrait parler de l’unité
elle-même. La messe de St Pie V possédait de nombreux éléments qui étaient de
sûrs gardiens de l’unité ; tous ces éléments ont été mis de côté dans la
nouvelle messe, créant la possibilité d’un immense désordre. Les ouvertures en
faveur de la liberté sont tellement nombreuses dans la nouvelle messe ; prenez
par exemple l’inculturation, les innovations laissées à l’arbitraire des
différentes conférences épiscopales, et ainsi de suite… pour ne rien dire de
l’énorme brèche causée dans l’unité par l’introduction de la langue
vernaculaire. Sans aucun doute la liberté accordée à la messe de Saint Pie V
changerait quelque chose et causerait des problèmes à la nouvelle messe, une
pauvre messe qui serait totalement dépassée par son ancêtre. Mais, parlons
franchement, où est le vrai danger pour l’unité ? »
Voyons d’abord la conclusion :
« Mais, parlons
franchement, où est le vrai danger pour l’unité ? »
Mgr Fellay, franchement, ne pense pas que le
retour de la messe Saint Pie V soit un danger pour l’unité de l’Eglise et des
diocèses.
Mais avant lui, le cardinal Ratzinger,
sur ce problème important, s’est prononcé avec clarté. Je l’ai entendu de mes
oreilles, à Rome. Nous étions le 24 octobre 1998, le cardinal recevait les
fidèles et les prêtres des « communautés « Ecclesia Dei ». Il souleva
le problème : « «En maintes endroits, dit-il, les difficultés persistent et continuent à
persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles
considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de
division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître
des soupçons sur une acceptation du concile « sous réserve
seulement », et plus généralement sur l’obéissance envers les pasteurs
légitimes de l’Eglise ».
Voilà le problème bien posé.
Le cardinal y répondait bien simplement en invoquant l’histoire
liturgique de l’Eglise :
« Il faut constater que plusieurs
formes du rite latin ont toujours existé, et qu’elles se sont retirées
seulement lentement suite à l’unification de l’espace de vie en Europe.
Jusqu’au Concile existaient, à coté du rite romain, le rite ambrosien, le rite
mozarabe de Tolède, le rite de Braga, le rite des chartreux et des carmes et le
plus connu :le rite des dominicains, - et peut-être d’autres rites encore
que je ne connais pas. Personne ne s’est jamais scandalisé que les dominicains,
souvent présents dans nos paroisses, ne célébrassent pas comme les curés, mais
avaient leur rite propre. Nous avions aucun doute, que leur rite fut catholique
autant que le rite romain, et nous étions fiers de cette richesse d’avoir
plusieurs traditions diverses »(
Mais avant même ces paroles du cardinal,
il faut invoquer le désir de pape exprimé bien souvent, et tout
particulièrement dans son Motu Proprio « Ecclesia Dei Adflicta » de
1988 et puis dans son discours très appuyé prononcé le 26 octobre 1998, de voir respecter l’ attachement de
nombreux fidèles au rite « ancien ».
Le pape n’encouragerait pas, tout de même,
cet attachement s’il était de nature à mettre la division dans les rangs
des fidèles et des diocèses. Et l’on sait que le pape ne reviendra pas sur ces
décisions prises, quelles que soient les
difficultés rencontrées et l’incompréhension exprimée ou ressenti par certains,
fussent-ils cardinaux ou évêques. Le cardinal Stickler nous la dit. Je l’ai
déjà cité. Je veux le répéter ici. Il tombe à pic : « Ce texte
(Ecclesia Dei Adflicta) adressé aux évêques, beaucoup plus libéral, nous permet
de penser avec une confiance justifiée que, dans ses efforts pour rétablir l’unité de la paix, le pape ne reviendra pas sur ce qu’il a déjà fait mais qu’au contraire,
il ira plus loin encore dans la voie amorcée, en particulier aux paragraphes 5
et 6 du Motu Proprio de 1988, pour instaurer une juste réconciliation
entre la tradition inaliénable et un développement justifié par le temps ».
Vous le
voyez le cardinal parle de mesures prises par le pape « pour rétablir l’unité de la paix ».
Je
constate, là encore, que Mgr Fellay exprime la même pensée que la cardinal Ratzinger, que le cardinal Stickler et surtout que le
pape. Ne serait-ce pas alors grand temps
de reconnaître cette identité de vue et de permettre à
E – la crainte d’une
normalisation
Certains
pourraient s’émouvoir à cette perspective de « normalisation ».
« Nous ne pourrons plus parler ». « Nous ne pourrons plus
exprimer nos objections ». « Voyez comment s’exprime Mgr Fellay sur
la nouvelle liturgie. Alors il ne pourra
plus le faire! »
Comment
cela ! Je vois bien qu’il affirme que la célébration du nouveau rite a
bien souvent nui à l’unité de l’Eglise. Qui pourrait le nier.
Il
écrit : « . La
messe de St Pie V possédait de nombreux éléments qui étaient de sûrs gardiens
de l’unité ; tous ces éléments ont été mis de côté dans la nouvelle messe,
créant la possibilité d’un immense désordre. Les ouvertures en faveur de la
liberté sont tellement nombreuses dans la nouvelle messe ; prenez par exemple
l’inculturation, les innovations laissées à l’arbitraire des différentes
conférences épiscopales, et ainsi de suite… pour ne rien dire de l’énorme
brèche causée dans l’unité par l’introduction de la langue vernaculaire.
Et bien avec « le retour »
dans le sein de l’Eglise, ( je mets le mot « retour » entre guillemet
car c’est une façon très incorrecte de parler : nous n’avons jamais
quitter l’Eglise. Les pères de Campos, à juste titre, y ont fort insistés) un tel langage serait impossible »,
disent certains !
Comment impossible ! Point du tout.
Là encore, sur ce problème de l’unité
bien souvent « bafoué » par la célébration liturgique de
Voyez !
Nous sommes toujours à Rome, toujours
dans la même conférence du 24 octobre 1998, le cardinal Ratzinger aborde le
même thème qu’ici Mgr Fellay. Il fait le même constat. Pas plus. Pas moins. Ses
expressions sont peut être moins dures que celle de Mgr Fellay. – Il y a
certainement un ton qu’il faudrait changer. Ce serait même heureux !
- Mais c’est le même constat. « Il faut dire ceci, dit le
cardinal : l’espace libre, que le nouvel Ordo Missae donnes à la créativité est souvent élargi
excessivement ;
la différence entre la liturgie selon les livres nouveaux, comme elle est
pratiquée en fait, célébrée en des endroits divers, est souvent plus grande que
celle entre une liturgie ancienne et une liturgie nouvelle, célébrées toutes
les deux selon les livres liturgiques prescrits. Un chrétien moyen sans formation liturgique spéciale a du mal à
distinguer une messe chantée en latin selon l’ancien Missel d’une messe chantée
en latin selon le nouveau Missel ; par contre, la différence entre une liturgie célébrée
fidèlement selon le Missel de Paul VI et les formes et les célébrations
concrètes en langue vulgaire avec toutes les libertés et créativités possibles,
- cette différence peut être énorme ».
Alors ce que le cardinal dit pour s’en
plaindre et éventuellement le corriger, pourquoi je ne pourrais moi aussi le
dire, « dans le cœur de l’Eglise ». La vérité peut toujours être dite.
Avec bonté. Dans le salon de l’archevêché de Clermont la devise d’un des
évêques de ce diocèse était : « Veritas in caritate ». Encore une fois ce que dit Mgr Fellay, le
cardinal Ratzinger l’a déjà dit. Pour qu’elle raison alors ce qui s’est dit sur
« les marches » du palais, ne
pourrait pas se dire à « l’intérieur » ? (Pour s’exprimer un
peu, comme les alsaciens qui parlent de « l’intérieur », pour parler
de
Enfin si ils insistent
et si ils continuent toujours
à craindre de ne plus pouvoir parler en cas de « normalisation » de leur situation, je peux alors invoquer « ma
déclaration » acceptée tout récemment par le cardinal Castrillon Hoyos, le
6 septembre 2004. Voilà ce que je dis au sujet de la messe :
« Quant
à la défense la messe dite de saint Pie V à laquelle je me suis consacré et que
le célèbre uniquement selon le
droit
( …selon le droit cette
expression est très importante pour moi
) elle ne m’empêche nullement de reconnaître la validité du Novus Ordo Missae
promulgué par le Pape Paul VI. Et pour dire précisément et théologiquement sur
quoi repose ce qu’on a pu m’imputer : le NOM me paraît offrir moins de
« garde-fous » au fait que certains célébrants aient pu le célébrer
sans avoir l’intention de faire ce que fait l’Eglise ».
Dés lors,
je garde toute liberté de continuer, comme par le passé, à faire haut et
fort - c’est mon caractère - mes critiques de fond contre la réforme
liturgique, issue du Concile Vatican II., même contre certains enseignements du
Concile lui-même. Je le précisais encore, hier, 27 septembre à Mgr Simon, dans
son bureau de l’archevêché, alors qu’il me lisait la lettre d’approbation du
cardinal... Je ne « retrouve » pas ma
chère Eglise bien aimée, comme un
chien « muet ». Je suis dans l’Eglise, comme je l’ai toujours été et
Rome le reconnaît. Mgr Simon a même posé la question à
« l’Officialité » de Lyon pour la question d’éventuels
« censures » à mon endroit. Voilà bien trois ou quatre mois déjà. Il n’a pas reçu de réponse sinon
que l’acceptation de ma « déclaration » par le cardinal réglait
« l’affaire ». Je répète les propos de mon archevêque entendus dans
son bureau. Rome, non plus, ne m’a rien demandé de ce genre sinon de reconnaître la « validité » de
Comment
enfin serais-je tenu au silence alors que le pape lui-même vient de donner son
aval au document de
G- l’unité de l’Eglise et la langue vernaculaire. Le
latin.
Mgr Fellay aborde le problème de la
langue liturgique. Il affirme que le la langue vernaculaire n’ a nullement
facilité l’unité, ni pastorale ni
l’unité tout court. Il affirme : « …pour ne rien dire de l’énorme brèche
causée dans l’unité par l’introduction de la langue vernaculaire. «
Mais le cardinal Stickler, - donnons lui
la parole, il a tant fait -, confesse la
même plainte dans la conférence qu’il
donnait en Autriche, en 1997 et avec
quelle force d’argumentation et de conviction : « Il faut bien voir que la raison (du
maintien de la langue latine comme langue liturgique) n’est pas uniquement
d’ordre cultuel, même si cet aspect est toujours mis en avant. C’est aussi une
question de révérence, de crainte respectueuse : comme le voile recouvre les vases sacrés, le latin sert de
protection contre la profanation - à la manière de l’iconostase des Eglises
orientales derrière laquelle s’accomplit l’anaphore - et aussi contre le danger de vulgariser, en
utilisant la langue vernaculaire, toute l’action liée au mystère, ce qui se produit effectivement souvent de nos jours. Mais
cela tient aussi à la précision du latin, qui sert comme nulle autre langue la
doctrine dogmatiquement claire ; au danger d’obscurcir
ou de fausser la vérité dans les traductions, ce qui d’ailleurs pourrait aussi porter gravement préjudice à l’élément pastoral, si important ; et aussi à l’unité qui est ainsi manifestée et
renforcée dans toute l’Eglise ».
« Toujours du point de vue pastoral,
l’abandon du latin comme langue liturgique, à l’encontre de la volonté expresse
du Concile, engendre une deuxième source d’erreurs, plus grave encore : je
veux parler de la fonction de langue universelle qu’assume le latin qui unit
toute l’Eglise, justement dans le culte public, sans déprécier aucune
langue vernaculaire vivante. Et précisément à notre époque où le concept
d’Eglise qu’on voit se développer met l’accent sur l’ensemble du peuple de Dieu
considéré comme Corps mystique, un, du Christ, aspect d’ailleurs toujours
souligné dans la réforme, il se
fait que, par l’introduction de l’usage
exclusif des langues vernaculaires, et même de dialectes, l’unité de l’Eglise
universelle est remplacée par une diversité d’innombrables chapelles populaires,
jusqu’au niveau des communautés villageoises et églises paroissiales qui sont
séparées les unes des autres par une véritable différence de tension naturelle
qui, entre elles, est et ne peut qu’être insurmontable. D’un point de vue
pastoral, comment alors un catholique peut-il retrouver sa messe dans le monde
entier, et comment peut-on abolir les différences entre races et peuples
dans un culte commun, grâce à une langue
liturgique sacrée commune, ainsi que l’a expressément souhaité le Concile,
alors qu’il y a tant d’occasions, dans un monde devenu si petit, de prier
ensemble ? Dans quelle mesure alors chaque prêtre a-t-il la possibilité
pastorale d’exercer le sacerdoce suprême de la sainte messe n’importe où,
surtout dans ce monde où les prêtres sont devenus si rares ? ».
Si
donc des prélats comme le cardinal Stickler, comme le cardinal Ratzinger - et je pourrais donner de nombreuses autres
citations prises chez le cardinal Ratzinger., par exemple dans u n de ses
derniers livres « Voici quel est notre Dieu » édité chez Plon/Mame, il a tout un chapitre
sur la liturgie. C’est dans le chapitre
III de
B -Alors
finalement « accord » ou pas « accord » ?
Alors « accord » ou
pas « accord » ? On sent
bien que Mgr Fellay hésite encore. La
chose, il est vrai, n’est pas facile à décider. Il n’y aura pas de cession de
rattrapage me dit l’abbé Philppe Laguérie…C’est vrai Et beaucoup apprécient cette
« male » lenteur qui est « sagesse ».
Je m’unis à cette sagesse. Pour
autant, il est connu de tous que je pousse pour aller de l’avant et pour qu’un accord soit au plutôt conclu. Je dis « sans
trahison ». Je veux dire :
dans la mesure où « nous » ne cédons rien de notre critique
doctrinale de l’œuvre conciliaire. - Je reste toujours fils de Mgr Lefebvre.
J’ai du le préciser à Mgr Simon dans notre conversation du 27 septembre -. Dans mon esprit, il s’agit pour moi, d’êtres
reconnu comme « catholique » alors que je me définis comme prêtres du
« Syllabus ». C’est ainsi, du reste, que je présentais les prêtres du
district de France au cardinal Gagnon, lors de sa visite apostolique en 1987.
Ce qui semble enrager Henri Tincq. Dans son dernier papier du
« Monde » sur l’affaire
« Saint Eloi », il a du prendre un coup de sang. Il devait
avoir lu le site ITEM ! Mais il n’est pas le Magistère de l’Eglise. Je
reste « taquin », même au « sein » de l’Eglise.
Mgr Fellay reconnaît aussi « que ceux qui traitent avec nous au Vatican et qui aimeraient que nous
signions un accord », sont « emplis de bonne volonté à notre
égard. ».
Mais les clauses de cet
accord font reculer encore Mgr Fellay. Il le dit clairement et, comme à son habitude, prend une image . cette
fois l’image d’une soupe où l’on a mis un poison ». La mangerait-on ?
Non point. Le Père Barbara, à l’époque, parlait de « la barre de
chocolat empoisonnée ».
Mgr Fellay, après avoir posé
le problème à savoir que , pour lui :« cette crise a pour cause le
Concile et les réformes post-conciliaires », et avoir dit que cette
conviction très forte chez « eux », « n’est pas partagée au
Vatican », il poursuit :
« ce qu’ils exigent de
nous est une déclaration selon laquelle la nouvelle messe est valide, que le
concile est un vrai concile de l’Eglise catholique, et ainsi de suite. Ces
déclarations ne sont pas fausses en elles-mêmes, mais elles sont terriblement
trompeuses. C’est comme si on nous présentait une soupe dans laquelle il y a
une goutte de poison. Nous refusons de l’absorber. Rome insiste et nous dit :
"Faisons la paix, mais vous devez au moins reconnaître que c’est bien de
la soupe". Et nous répondons : "Nous savons que c’est de la soupe,
mais que nous importe puisqu’elle est empoisonnée."
Si nous reconnaissions que c’est de la soupe, on pourrait en tirer demain la
conclusion que nous devons néanmoins en manger, et c’est précisément ce que
nous ne voulons pas faire. Nous ne voulons pas de compromis trompeur. Peu nous
importe ce que les progressistes pensent de nous. Nous voulons plaire à Dieu et
être fidèles à la foi de notre baptême. Nous voulons bien obéir à l’Eglise,
mais évidemment avec une obéissance vraie qui nous mènera au ciel et non pas en
enfer ».
Ainsi expliqué, on comprend
naturellement la sagesse de la prudence épiscopale.
Mais je me permettrais de répondre
si, dans l’accord, on prend les précautions pour se protéger de cette
« goutte de poison », toutes les conditions de sagesse vue plus haut,
(en A), étant satisfaites, pourquoi ne pas
conclure ? Ils nous demandent tous d’entrer. Ce pourrait être une
« brèche » dans l’Eglise « conciliaire » !
Image pour image, si vous
mettez le filtre pour ne pas avaler le moucheron, vous pouvez bien boire la
soupe. Vous prenez des forces nécessaires pour poursuivre la route sans avaler
le moucheron.
Or il me semble que dans la
« déclaration » que j’ai proposée à
Je livre à la réflexion de mes « confrères » et à leurs autorités supérieures, cette « déclaration ». .
« Eminence
« Puisque
vous voulez bien donner un cadre juridique à mon ministère et sachant les
incompréhensions accumulées de part et d’autre entre les catholiques
« traditionnels » et les « catholiques
« conciliaires », il me semble nécessaire :
1° / Que je
vous précise que vous recevez avec moi un de ces prêtres dont la force ou la
faiblesse, selon les points de vue, est d’avoir réagi aux secousses de l’Eglise
en se voulant fidèles à
C’est clair.
Ceci pour préciser qu’il ne s’agit pas de
« De sorte
que je vous demande de ne pas douter que je reconnais, si j’ose dire plus que
quiconque, la charge que le Pape Jean-Paul II a reçu par mandat du Souverain
Pasteur, de paître toutes les brebis et tous les pasteurs. Et que je lui dois,
dès lors, respect et l’assurance de mes prières.
Lorsque je discute
d’un certain nombre d’options théologiques, fussent-elles prises par le Concile
œcuménique Vatican II, c’est avec et je dirais en raison d’un sur-respect, si
vous m’accordez l’expression, de l’autorité légitimement engagée ».
Voilà pour
le pape et le Concile œcuménique. Je crois que c’est clair.
« Quant à la
défense la messe dite de saint Pie V à laquelle je me suis consacré et que le
célèbre uniquement selon le droit ( …selon le droit cette expression est très importante pour
moi ) elle ne m’empêche nullement de
reconnaître la validité du Novus Ordo Missae promulgué par le Pape Paul VI. Et
pour dire précisément et théologiquement sur quoi repose ce qu’on a pu
m’imputer : le NOM me paraît offrir moins de « garde-fous » au
fait que certains célébrants aient pu le célébrer sans avoir l’intention de
faire ce que fait l’Eglise ».
Voilà pour
la messe. Qui pourrait affirmer, ici, que je me suis réduit au silence et que,
dès lors, je serais comme une « carpe muette »
« 2°/ Que
dans les circonstances ecclésiales présentes, très préoccupantes pour tous les
pasteurs et tous les catholiques de
l’Eglise de France du fait notamment de la pénurie extrême de prêtres, je
m’engage spécialement à favoriser humblement un esprit de respect des
personnes, de charité chrétienne et sacerdotale, de souci réel du bien commun
pastoral, ayant très présent à l’esprit, pour ce qui concerne les légitimes
discussions, l’adage de Saint Augustin : « In principiis unitas, in
dubiis libertas, in omnibus caritas ».
Voilà pour
les discussions théologiques. Ne trouvez-vous pas que ce principe augustinien
est la règle de la sagesse ? C’est Rome qui me l’a proposé.
Je pense
que tout prêtre de
En tout cas, à titre d’étape,
voilà la déclaration que j’ai signée et qui fut adressée au cardinal et dont je
viens d’avoir confirmation de son acceptation par lettre du 6 septembre 2004 de
Mgr Simon. : « il me dit accueillir favorablement l’envoi de
votre « déclaration ».