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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 6 juin 2008
N° 173
Par Monsieur l’abbé Paul
Aulagnier
Les propos du Cardinal
Castrillon Hoyos,
du 30 mai 2008 à Wigratzbad
sont-ils
« nouveaux »?
Le cardinal Castrillon a
conféré tout dernièrement, le 30 mai 2008, les ordinations sacerdotales au séminaire de
Voici le
passage d’abord en anglais :
"As
President of the Pontifical Commission Ecclesia Dei I have particular interest
in these young men who will celebrate the Holy sacrifice of the Mass and the
Sacraments primarilly according to the liturgical books of the Extraordinary
Form of the Roman Rite which is a treasure for the entire Church.
This obviously meets a desire on the part of a good number of the faithful.
While I am pleased to promote our Holy Father's will expressed in his Motu
Proprio Summorum Pontificum and invite in implementing this important document
I also invite my dear sons and brothers to strive to be an integral part of the
dioceses in which you will serve; brothers of your brother priests showing deep
respect for the Ordinary Form of the Roman Rite, concelebrating with your
bishops at the Chrismal Mass and when this sign of priestly communion is
specially appropriate."
En voici la traduction française:
"En tant que président de
Cela répond à un désir d'un bon nombre de fidèles. Comme je suis heureux de
promouvoir la volonté exprimée par notre Saint-Père dans son Motu Proprio
Summorum Pontificum et d'encourager la mise en œuvre de ce document important, je vous invite aussi, mes chers fils et
frères, à vous efforcer à faire partie intégrante des diocèses dans lesquels
vous allez servir, frères de vos frères prêtres, en montrant un profond respect
pour la forme ordinaire du rite romain, en concélébrant avec vos évêques à la
messe chrismale lorsque ce signe de la communion sacerdotale est spécialement
approprié."
Les mots importants semblent bien être :
-
d’une part : « ces
jeunes hommes qui célébreront le Saint Sacrifice de
-
et d’autre part :
« en concélébrant avec vos
évêques à la messe chrismale ».
C’est un encouragement, dès plus net, à la pratique du bi-ritualisme.
D’aucuns ont considéré ces propos comme « incompréhensibles »,
comme un « coup de tonnerre », voire même comme « nouveaux.
Mais c’est ne pas connaître l’histoire de
Je suivais ces choses de très près alors que je me trouvais en
Normandie, entre 1995 et 2001. Elles faisaient souvent l’objet des éditoriaux du « Bulletin
saint Jean Eudes ».
Je voudrais en rappeler ici les grands moments m’inspirant de ces
textes écrits presque sur le vif. On
verra que le cardinal Castrillon Hoyos ne change pas, reste toujours dans la
même ligne, et que ses propos du 30 mai 2008 expriment toujours la même « orientation » :
le bi-ritualisme est encore de rigueur.
On en trouvera un compte-rendu plus explicite dans mon livre :
« L’enjeu de l’Eglise : la messe » dans la quatrième partie, intitulée : « l’affaire de
On se rappelle que
Dès sa fondation, elle a été érigée par Rome en Société Sacerdotale de
droit pontifical.
Par l'Indult de Jean-Paul II, du 2 juillet 1988, Rome lui a concédé
l'utilisation du Missel dit de « saint Pie X », « dans le but de faciliter la
pleine communion ecclésiale de ses prêtres » et aussi afin « de respecter le
désir spirituel de tous ceux qui se sentent liés à la tradition liturgique
latine », se référant ainsi à l'indult Quatuor Abhinc Annos du 3 octobre
84.
Les membres de la Fraternité Saint-Pierre s'en sont vivement réjouis. Ils
pensaient qu'ils ne seraient pas ainsi obligés de célébrer le Saint Sacrifice
de la Messe dans le rite de Paul VI.
Cependant, les évêques diocésains acceptaient leur présence dans leur
diocèse à la condition que les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre et autres
communautés dépendant de la « Commission Ecclesia Dei Adflicta » ne refusent
pas de célébrer de temps en temps et particulièrement lors de la Messe
Chrismale du Jeudi-Saint, le nouveau rite.
Lors de leur congrès à Rome pour fêter les dix ans de l'Indult, les 24 et
26 octobre 1998, ces communautés se sont plaintes, particulièrement au Cardinal
Ratzinger, des difficultés qu'ils rencontraient à ce sujet.
Beaucoup d'entre eux souhaitaient cependant l'instauration dans l'Église du bi-ritualisme,
comme par exemple Dom Gérard, Dom Forgeot, Dom de Lesquen, tous Pères Abbés de
monastères bénédictins.
La Fraternité Saint-Pierre semblait plus ferme et ni M. l'abbé Bisig,
Supérieur Général de la Fraternité Saint- Pierre, ni M. l'abbé Denis Coiffet ne
désiraient que les membres de leur Société Sacerdotale célèbrent
l'unanimité autour de cette pensée. Ainsi M. l'abbé Denis Le Pivain,
ancien Supérieur de District, accepterait quant à lui cette solution. Il était
sur le point de l'accepter dans
ses pourparlers avec l'Evêque de Mende, ce que n'accepta pas M. l'abbé
Bisig qui le remplaça à son poste de Supérieur de District par M. l'abbé Denis
Coiffet, certainement plus ferme.
D'autres prêtres de la Fraternité Saint- Pierre, en particulier ceux
installés à Perpignan suivraient plus volontiers la position de l'abbé Denis Le
Pivain.
C'est dans cette situation un peu imprécise et difficile que trois
questions furent posées à Rome concernant la célébration de la Nouvelle Messe
par les prêtres des communautés
sacerdotales ou religieuses dépendant de la commission « Ecclesia Dei
Adflict ».
1. Ces prêtres peuvent-ils célébrer
2. Les autorités de ces sociétés de quelque dignité qu'elles soient
peuvent-elles interdire à leurs prêtres de célébrer la Nouvelle Messe?
3. Peuvent-ils aussi concélébrer dans le nouveau rite?
Rome a répondu à ces trois questions le 3 juillet 1999.
C'est un texte émanant de la Congrégation du Culte divin. Il est signé de
son préfet, le Cardinal Medina, et de son secrétaire, Tamburrino, et il a pour
titre: « Réponse officielle
».
§-1 Voici le
texte du cardinal Medina: la législation « Medina »
« Après le décret sur le renouvellement de
la liturgie par le Concile Vatican II, se sont manifestés certains groupes de
fidèles catholiques fortement attachés à la beauté de la liturgie romaine
traditionnelle qui existait précédemment. Ces groupes – c'est-à-dire ceux qui
sont restés en pleine communion avec l'Église catholique et son chef –
exprimèrent le désir de garder le Missel romain de saint Pie V anciennement
utilisé. Sa Sainteté Jean-Paul II, touché dans sa paternelle charité par le
sens liturgique et religieux de tels groupes, vint à leur aide, et leur permit
d'utiliser le Missel romain de 1962, dans la mesure où l'Ordinaire du lieu
donne son accord.
Le Souverain
Pontife lui-même demanda également aux évêques d'accueillir de bonne grâce et
généreusement les fidèles profondément attachés à ce rite d'avant le Concile et
manifestant en même temps une sincère adhésion au chef de l'Église et une
parfaite obéissance aux pasteurs légitimes. Ce désir est énoncé dans le Motu
Proprio« Ecclesia Dei Adflicta » du Souverain Pontife (2 juillet 1988, AAS 80
(1988/1495-1498)).
Des
questions relatives au pouvoir et aux empêchements liés à l'Indult concédé par
l'autorité légitime permettant d'utiliser le Missel romain de 1962 sont
parvenues à cette Congrégation. Le Conseil Pontifical de l'Interprétation des
Textes ayant répondu à ces questions, la Commission Pontificale « Ecclesia Dei
» a examiné ces réponses selon son devoir et les a approuvées. Nous en
communiquons les textes sous forme de réponses aux questions
posées.
1.Un prêtre,
membre d'une communauté qui jouit du pouvoir de célébrer la Messe selon le rite
en vigueur avant le renouvellement liturgique du Concile Vatican II, voulait
savoir si le Missel romain promulgué par le Souverain Pontife Paul VI pouvait
être librement utilisé lorsqu'il célèbre le Sacrifice Eucharistique pour le
bien des fidèles, ne serait-ce qu'occasionnellement, dans une paroisse où est
célébrée la Messe selon le Missel de Paul VI.
Réponse :
Oui avec précision pour mémoire :
La raison consiste en ce que, vu que
l'usage du Missel pré-conciliaire n'est concédé que par Indult, demeure le
droit liturgique en faveur du rite romain commun, selon lequel le Missel en
vigueur est celui promulgué par le Concile Vatican II. Bien plus, le prêtre cité plus haut doit
célébrer selon le Missel d'après le Concile, si la célébration a lieu dans une
communauté qui utilise le rite romain d'aujourd'hui, afin qu'il ne survienne
pas un certain étonnement et un certain malaise chez les fidèles et pour que
lui-même, disponible, soit une aide pour ses confrères prêtres qui réclament ce
service de charité pastorale. Dans les communautés accoutumées au Missel
d'aujourd'hui, l'usage du Missel précédent entraînerait quelques difficultés
(exemples : différences dans le calendrier liturgique, désaccord des textes
liturgiques pour la liturgie de la Parole, différences dans les gestes
catholiques, dans la façon de recevoir la Sainte Communion, dans les rôles des
servants, etc.).
2. Les
supérieurs – de quelque dignité qu'ils soient – des communautés qui
bénéficieraient de l'Indult permettant d'utiliser le Missel Romain de 1962 pour
la célébration du Sacrifice Eucharistique peuvent-ils interdire aux prêtres de
leurs instituts l'usage du Missel romain d'après le Concile, alors que ceux-ci
célèbrent pour le bien des fidèles, même si occasionnellement, dans une
communauté où le Missel romain est utilisé ?
Réponse : Non,
parce que l'usage du Missel romain de 1962 est accordé par l'Indult pour
l'intérêt des fidèles qui sont attachés par un lien particulier au rite romain
d'avant le Concile Vatican II, et un usage de ce genre ne peut pas être imposé
aux communautés célébrant la Sainte Eucharistie selon le Missel et les réformes
du Concile Vatican II, communautés envers lesquelles, d'ailleurs, les
Supérieurs de tels Ordres n'ont aucune autorité.
3.Un prêtre,
membre d'un Ordre qui bénéficie de l'Indult, peut-il, sans inconvénient
concélébrer une Messe dite selon le rite romain d'aujourd'hui ?
Réponse: Oui, parce que l'Indult accordé aux prêtres
n'enlève pas le droit commun liturgique de célébrer le rite romain selon le
Missel Romain en vigueur. C'est pourquoi un Supérieur ou un Ordinaire ne peut
ni ne doit lui interdire la concélébration. Au contraire, il est louable que ce prêtre précité concélèbre
librement, surtout lors de
Pour la
Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements, le 3 juillet
1999.
Georgius A Card Medina Estavez, praefectus
Franciscus
Pius Tamburrino, Archiepiscopus a Sacratis
§-2 : Analyse
Avec
ce texte, le Vatican met ainsi la Fraternité Saint-Pierre devant un vrai
dilemme, une vraie difficulté : l'obligation d'accepter, dans certaines
circonstances, de célébrer la Nouvelle Messe. La Rome conciliaire ne lui retire
pas « la concession » de l'ancienne liturgie, mais l'oblige aussi au
nouveau rite. « Si Rome précipite la chose… c'est l'implosion ».
Je
ne pensais pas si bien dire. La Fraternité Saint-Pierre est dans tous ses
états. C'est le « branle-bas de combat ». C'est l'opposition, une
opposition terrible.
§-3 La lettre de M
l’abbé » Le Pivain.
Il
vient de nous être communiqué, en effet, une lettre signée par une quinzaine de
prêtres de la Fraternité Saint-Pierre, adressée au Cardinal Felici, Président
de la Commission Pontificale « Ecclesia Dei Adflicta », en date du 29
juin 1999.
Cette
lettre est une requête pressante adressée au Cardinal Felici et ultimement au
Souverain Pontife qui a une juridiction immédiate sur tous les fidèles. Ces
prêtres – et son rédacteur vraisemblablement Monsieur l'abbé Denis Le Pivain,
rien moins qu'un assistant du Supérieur Général – n'ont pas même averti de
cette démarche leur supérieur légitime… Ils demandent
d'une
façon urgente à Rome d'intervenir. Il y a un risque réel en leur sein –
écrivent-ils – de trop de « traditionalisme ». Et il y a danger car un
Chapitre Général est en préparation pour l'été. Or, les membres élus à ce
chapitre sont, semble-t-il, bien « trop durs » et, en tout cas, opposés
fermement à toute adaptation du rite de 1962 aux souhaits des Pères
conciliaires.
Les
signataires affirment : « A
l'occasion des élections préparatoires au Chapitre Général de la Fraternité
Saint-Pierre prévues pour l'été 1999, la totalité des membres élus compose un
groupe fermement opposé à toutes
adaptations du rite de 1962, aux souhaits des pères conciliaires, y compris
celles admises jusque-là, comme à tout signe liturgique concret d'unité avec
l'Évêque du lieu, au profit de la stricte sauvegarde d'une position ecclésiale
parallèle et marginale ». Oh, que
c'est mauvais tout cela, que ça sonne dangereusement. Et « Pourtant
un tiers environ des membres de
Nos
signataires donnent alors un tableau de la situation de « leurs frères
adversaires ». C’est terrible. C'est même déloyal, suspicieux. Ce n'est ni
beau, ni noble.
Voyez
vous-même.
Leurs
amis – les durs – seraient peu fidèles à l'enseignement du Pontife actuel, à sa
largeur de vue, n'en comprendraient peut-être pas même l'esprit. Ils seraient
même touchés par l'esprit schismatique qui, en
ne
seraient pas opposés à créer – de nouveau – un groupe ecclésial « parallèle,
marginal »…
Ils
auraient – eux aussi – comme Mgr Lefebvre et ses prêtres « une notion
incomplète et contradictoire de la Tradition ». Pas moins. « Ils disent
pourtant vouloir être dociles au Magistère ».
Défiez-vous
en, Éminence ! Ils disent mais ne le veulent pas et ne le font surtout
pas.
Quel
procès d'intention ! C'est vraiment déloyal… C'est une sale affaire ! Ils sont
vraiment opposés au Magistère de l'Église, et cette opposition n'est pas
seulement liturgique, ni vraiment doctrinale – pensez, ils ne travaillent pas
les sujets « considérés comme litigieux en 1988 ». Leur
opposition est seulement psychologique, voire sociologique. Les pauvres !
Et
tout cela, Éminence, crée « une exacerbation croissante des tensions »,
entre nous.
Je
l'imagine bien volontiers. On connaît cela.
Oui
vraiment, Éminence, il faut intervenir très vite car il y a « une constante
progression vers un esprit de séparatisme ». Le schisme est à l'horizon.
Et,
qui plus est, ces mêmes personnes se prennent à douter de vous. « Un manque
de confiance en l'Église » s'insinue dans nos rangs comme en 1988 dans la
Fraternité Sacerdotale
Saint-Pie
X. Ils crachent sur tout le monde… sauf sur eux, bien sûr. Ils se présentent
comme les sauveurs de la Fraternité Saint- Pierre.
Tout
cela est à prendre au sérieux, Éminence !
« On peut craindre la même évolution pour
Vous
imaginez le désastre. Et ces messieurs finiront par « entraîner, dans cet
état d'esprit, des vocations et de nombreuses familles jusque-là
étrangères à cette mentalité ».
Et
comme preuve de cet esprit schismatique, nos bons abbés constatent que la
préparation du Jubilé ne trouve même pas d'écho dans leurs séminaires, ni
l'exhortation apostolique « Pastores dabo vobis ».
Pensez
également, Éminence, ce groupe « d'intégristes » et son chef, M. l'abbé
Bisig et son Supérieur de District, M. l'abbé Coiffet – honneur à eux – ne
veulent pas célébrer – ne serait-ce que de temps en temps – la Nouvelle Messe.
Ils refusent toujours « les quelques aménagements liturgiques indispensables
», que vous souhaitez… et c'est ainsi qu'ils ne veulent pas s'installer dans
les paroisses diocésaines lorsqu'un Évêque d'un diocèse le leur propose et leur
demande de célébrer, en paroisse, la Nouvelle Messe. Ce fut le cas de Mgr
Thomazeau. Et ce qui est terrible et consternant, « surprenant » – c'est leur
mot – c'est que les jeunes séminaristes qui n'ont pas connu Mgr Lefebvre, sont
« fascinés » par sa personnalité et « veulent faire de la Fraternité
Saint-Pierre la réplique exacte de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie
X, les sacres en moins mais le droit pontifical en plus ». Je trouve
cela particulièrement odieux !
Les
signataires de cette lettre multiplient les preuves :
•
« les jeunes séminaristes refusent impunément de servir les messes des
professeurs de passage – aux séminaires – qui célèbrent selon le Novus Ordo
Missae ». C'est très bien. Il faut les encourager et ne les en point
blâmer. On fait de même ailleurs…
•
« Ils refusent de chanter le Pater… ». À Chartres, lors de leur
pèlerinage, il dut y avoir des problèmes sur ce sujet. « Mgr Guillaume,
Évêque de Saint-Dié, en fit la triste expérience
lors
du dernier pèlerinage de Chartres »,
écrivent-ils. Vous vous rendez compte !
Ils
affirment : « La concélébration autour de l'Évêque – évidemment dans le
nouveau rite – quelles qu'en soient les circonstances, passe pour une
atteinte à l'unité de la Fraternité et
un
délit grave ». Si c'est vraiment le
cas… On s'en réjouit… Mais alors comment vont-ils accepter la troisième
décision du Cardinal Medina dans son texte du 3 juillet ?
Question 3: « Un prêtre, membre
d'un ordre qui bénéficie de l'Indult, peut-il sans inconvénient concélébrer
une Messe dite selon le rite romain d'aujourd'hui ? » – la Nouvelle
Messe.
Réponse : « Oui, parce que
l'Indult accordé aux prêtres n'enlève pas le droit commun liturgique de
célébrer le rite romain selon le missel romain en vigueur. C'est pourquoi un
Supérieur ou un Ordinaire
ne peut ni ne doit interdire la concélébration. Au contraire, il est louable
que ce prêtre précité concélèbre librement, surtout lors de la messe du
Jeudi-Saint que préside l'Évêque diocésain ».
Vous
imaginez, Éminence, la situation !
Une
opposition à la Rome conciliaire d'une partie non négligeable des séminaristes.
Mais où allons-nous ! Une opposition entre eux : les uns, pour la
concélébration, les autres, contre
cette
concélébration. C'est l'implosion !
Et
ça va loin. « Certains membres de la Fraternité ayant concélébré, ont été
sanctionnés ; pour éviter ce désagrément et ne pas être atteint par l'opprobre
de leurs confrères, d'autres
se
voient dans l'obligation de cacher cet acte répréhensible.
Avant
la tonsure, les candidats doivent désormais s'engager à ne pas concélébrer sous
peine d'exclusion ».
Ils
leur reprochent enfin leur fidélité à la liturgie tridentine, « fidélité au
rite de 1962 ». Ils se réfugient frileusement, disent-ils, sur « les
actes fondateurs ». Nous en reparlerons mais pour
la
vérité, il faut ajouter tout de suite qu'ils n'oublient pas cependant les
critiques doctrinales sur le Novus Ordo Missae. Nous venons de le voir.
Ces
terribles censeurs reprochent au Supérieur Général son mode de gouvernement. Il
se passe régulièrement de l'avis du Conseil Général. « Nous nous inquiétons
encore d'un dysfonctionnement grave dans l'exercice du pouvoir du
Supérieur Général qui se passe régulièrement de l'avis du Conseil Général
pour agir seul ». C'est cette phrase qui me permet de dire que le rédacteur
de cette abominable lettre est Monsieur l'abbé Le Pivain, Assistant du
Supérieur général.
Ils
présentent ensuite leurs confrères comme se « raidissant » comme se durcissant
de plus en plus. C'est moche ! Alors qu'eux, l'aile triomphante, veulent
s'ouvrir toujours plus à l'esprit conciliaire, en pleine « sérénité » et même «
joyeusement ».
Le
cardinal sait ainsi quel camp il doit choisir.
Oui,
vraiment cette lettre est odieuse.
Arrive
alors « le clou » de la lettre. Ce sont deux paragraphes sur Monsieur l'abbé
Aulagnier, le fauteur de trouble. Je n'en crois pas mes yeux…
« Après
les rencontres romaines d'octobre, l'abbé Aulagnier, l'un des premiers membres
de la Fraternité Saint-Pie X, pouvait féliciter l'abbé Bisig de son
intransigeance en matière de concélébration, et décerner un blâme véhément à
Dom Gérard Calvet qui annonçait avoir concélébré, le 27 avril 1995, avec le
Saint-Père dans un esprit de paix et de communion ».
Eh,
mon brave ! Ce n'est pas ce que j'ai dit ! Je ne blâme pas Dom Gérard d'avoir
un « esprit de paix et de communion » et de vouloir le manifester. Je le
blâme d'avoir assisté – fut-ce
même
avec le Pape – à la Nouvelle Messe et plus encore, je le blâme d'avoir dit –
pour se justifier – qu'elle est « orthodoxe », c'est-à-dire qu'elle est
conforme en tout point à la doctrine
catholique
et donc qu'elle ne s'éloigne pas de la foi catholique. Que fait-il alors de la
doctrine de l'article 7? Il était tellement peu orthodoxe…si franchement
hétérodoxe que Rome dut le modifier, sans changer pourtant le rite de la messe.
Donc,
j'aurais félicité l'un, l'abbé Bisig et blâmé l'autre, le révérendissime Père
Abbé, Dom Gérard Calvet. C'est vrai. Et ils concluent – ça, c'est encore la
signature de Monsieur l'abbé
Denis
Le Pivain – : « Ce blâme, abondamment et tristement repris dans les rangs de
la Fraternité Saint-Pierre, spécialement à la suite de la déclaration motivée
du Père Abbé du Barroux de poursuivre dans cette voie, est venu troubler la
sérénité d'un grand nombre de fidèles ».
De
vous à moi, je n’en suis pas mécontent.
Que
n'ai-je pas entendu sur ce voyage romain, chez moi !!! Il ne fut pas,
finalement, si inutile que cela…
Ainsi,
la Fraternité Saint-Pierre se trouve aujourd'hui « à la croisée des chemins »,
inquiète, agitée. « Cette inquiétude se généralise en ce moment »,
écrivent nos signataires. Les fidèles
sont
dans l'expectative. Ils « se demandent quelle route elle prendra ». Nous
aussi.
On
ne joue pas indéfiniment avec le feu sans se brûler…
C'est le moment de la conclusion.
Quelles
vont être les demandes de la supplique ? Nous allons le savoir d'ici quelques
lignes. Mais auparavant, l'abbé Le Pivain, dans un ultime effort de synthèse,
précise la position
des
demandeurs : « Nous vénérons la Tradition liturgique latine. Nous remercions
Rome de nous en avoir laissé le libre usage. Pour autant, nous ne remettons pas
en cause l'orthodoxie du Novus Ordo Missae. Mais nous affirmons refuser – pour
nous – le bi-ritualisme : nous ne voulons pas d'un biritualisme qui aggraverait
la situation »… Sans nous définir pour autant « être prêtre pour
un rite », nous le sommes « pour
l'Église et pour les âmes ». Attention,
cette
phrase est périlleuse !
Enfin,
la conclusion arrive.
« Nous
vous supplions… d'intervenir… et nous vous demandons le report du Chapitre
prévu pour l'été prochain, l'envoi d'un visiteur canonique pour la Fraternité
tout entière qui puisse
rendre
compte de l'exacte vérité, la nomination urgente d'un Administrateur
Apostolique qui prenne en main la destinée de notre Société. L'Église est mère
».
Elle
est aussi « maîtresse… ». C'est du joli tout ça !
§-4 La réaction romaine
Qu'a
fait Rome devant cette supplique, devant une telle situation ?
Rome
a interdit la tenue du Chapitre Général. Il est reporté sine die. Ils
sont tous – semble-t-il – convoqués au Vatican en novembre prochain… Le Vatican
le notifie à M l’abbé Bisig, supérieur général, dans une lettre du 13 juillet 1999.
Lettre de
la Commission Pontificale Ecclesia Dei
Protocole
N. 512/9
Rome, 13 juillet
1999
Très
Révérend Père Joseph Bisig,
Supérieur
Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre
Cher
Monsieur l'abbé,
Vous
n'ignorez sûrement pas l'action entreprise par un groupe de prêtres de la
Fraternité Saint-Pierre qui ont présenté un recours formel au Saint-Siège ce 29
juin dernier. Dans ce
recours, ils
déclarent leur opposition sur les points suivants :
- la direction actuelle de la Fraternité en
matière liturgique et vis-à-vis de la mise en œuvre des lignes directrices du
second concile du Vatican,
- la
convocation du Chapitre Général prévu pour cette année, dans la manière de
préparer l'élection des participants à cette élection qui, d'après les
opposants, est destinée à perpétuer
cette
direction en l'insérant définitivement dans les constitutions,
- la manière
de gouverner la Fraternité, qui tend à réduire au silence toute voix opposée à
la direction actuelle et qui n'encourage pas la compréhension mutuelle entre
les membres, mais qui comporte le danger que la Fraternité ne s'isole totalement
dans l'Église.
Étant donné
le nombre important de signatures de ce recours, équivalent à environ un tiers
de membres incardinés de l'institut, et, étant donné la gravité des problèmes
invoqués, il est impossible que cette Commission pontificale ne prenne cette
action en considération. Les faits énumérés dans la lettre de recours
s'ajoutent à d'autres venus récemment à la connaissance
de cette
Commission pontificale.
Pour ces
raisons, cette Commission pontificale a décidé d'agir sans délai, de façon à éviter
toute conséquence négative ou dommageable à la Fraternité elle-même et pour
œuvrer à
l'intégration
des fidèles traditionalistes dans la réalité de l'Église.
La racine de
ces présentes difficultés semble être le manque de confiance dans la hiérarchie
de l'Église à tous les niveaux, du Saint-Siège aux évêques. Peut-être y a-t-il comme fondement de cette attitude un certain
dédain/défiance de l’œuvre du second Concile du Vatican qui implique par-dessus
tout, la liturgie réformée par le Pape Paul VI à la fin de ce Concile. Le refus
de toute concélébration de la messe célébrée suivant le rite actuel en est
malheureusement la manifestation. Comme cela est bien connu, un tel manque de confiance a été à
l'origine du schisme de Mgr Lefebvre et persiste encore. C'est notre devoir de
prendre
les mesures
préventives pour éviter une évolution similaire dans votre institut.
Ayant
consulté
1 –
L'autorisation donnée le 3 mars 1999 (Prot. 443/99) de pouvoir anticiper le
Chapitre général de la Fraternité Saint- Pierre d'un an et de le tenir durant
l'été de la présente année,
est
reportée.
2 – Une
assemblée de tous les membres incardinés de la Fraternité sera convoquée durant
l'automne 1999, à Wigratzbad, Rome ou même quelque part ailleurs. Cette assemblée
aura comme but la discussion des questions disputées d'ecclésiologie et de
liturgie, dans un libre-échange d'idées sous la présidence du Cardinal
Président de la Commission ou son délégué. Le Cardinal Président prendra, à la
fin, les dispositions pour le futur, non seulement pour le futur du
gouvernement de la Fraternité mais aussi pour la pratique liturgique, qui
gardera certainement l'identité liturgique, garantie par indult, accordée à la
Fraternité au moment de sa fondation.
3 – En
attendant cette assemblée – qui ne requiert aucune publicité ou discussion
antécédente parmi les prêtres et encore moins parmi les séminaristes – vous
êtes tenu de ne traiter que les affaires courantes de l'Institut et de vous
abstenir de tout changement qui n'est pas strictement nécessaire.
Cette
Commission pontificale espère que, comme Supérieur Général de la Fraternité
Sacerdotale, vous collaborerez avec elle pour rétablir la paix interne de la
Fraternité et pour garantir en elle, un développement sain qui, tout en maintenant
sa spécificité, donnera la possibilité de trouver sa place parmi les autres
instituts de vie consacrée et de vie apostolique.
Veuillez
accepter, M. le Supérieur Général, l'expression de ma
haute
considération.
Angelo
Cardinal Felici, Président
Camillo
Perl, Secrétaire
Monsieur
l'abbé Bisig reste donc toujours à la tête des troupes. Il a publié une belle
lettre que vous pourrez lire, in extenso.
§-5 Réponse de M l’abbé Bisig
Lettre
de M l’abbé Bisig
Lettre de Monsieur l'abbé Bisig
aux membres et amis de la Fraternité Saint-Pierre
Chers
membres et amis de la Fraternité,
Aujourd'hui,
la plupart d'entre vous sont au courant des récents développements de notre
Institut. Le but de cette lettre est de vous informer avec précision, pour
prévenir votre inquiétude, due à la circulation de nombreuses rumeurs. L'ennemi
de l'homme est toujours prêt à troubler les eaux et à causer confusion et
découragement. Il y a deux événements dont je souhaiterais vous entretenir.
Il
s'agit d'abord du Protocole 1411-99, issu de la Congrégation pour le Culte
Sacré, en réponse à certaines questions sur l'usage du Nouvel ordo Missae
(N.O.M.) par les prêtres attachés à la liturgie romaine traditionnelle.
Ensuite, la tenue du Chapitre Général de la Fraternité, prévue ce mois d'août
et qui sera remplacée par la convocation d'une assemblée plénière pour le mois
de novembre prochain. Tout d'abord,
laissez-moi vous assurer de notre engagement à maintenir l'intégrité des
principes fondateurs et des buts de la Fraternité Saint-Pierre. Ces principes,
basés sur le Protocole d'accord du 5 mai 1988, signé par le Cardinal Ratzinger
et Mgr Lefebvre, comprennent un ministère sacerdotal exercé pour le bien de
l'Église entière, par l'utilisation des livres liturgiques du rite romain de
1962. Les raisons à cela sont doubles : l'une, que nous pouvons dire positive,
et l'autre, négative.
Positivement, le Saint-Siège a voulu
que nous servions l'Église en rendant témoignage de la Tradition éternelle de
la liturgie romaine à une époque de rapides changements liturgiques.
Négativement, le Saint-Siège nous a
permis d'entamer une étude sereine et ouverte des objections et réserves que
nous émettions vis-à-vis de certaines réformes liturgiques entérinées après le
Concile Vatican Il. Grâce à
une large et généreuse application du
Motu
Proprio de Jean-Paul II, « Ecclesia Dei Adflicta», le Saint- Siège a jusqu'ici
béni le travail de la Fraternité et des autres membres attachés à la liturgie
romaine traditionnelle.
En dépit de cette générosité,
En tant que Supérieur de la
Fraternité, j'ai toujours découragé ces tentatives en de multiples occasions :
fidélité à notre mission propre à l'intérieur de l'Église, préservation de la
tranquillité et de la paix parmi nos fidèles et nos membres, consolidation et
identité de notre apostolat, unité de notre vie et discipline communautaire
selon nos constitutions.
Notre engagement dans la liturgie
romaine traditionnelle a été l'occasion pour certains, de donner du crédit au
soupçon non fondé selon lequel
Finalement, à une époque où la
concélébration est devenue la principale (parfois même la seule) expression de
l'unité ecclésiale, notre volonté de vivre dans l'unité avec tous les
catholiques, selon les anciens us et rites, a été vite mal interprétée.
Suite à ces difficultés et
malentendus, certains de nos prêtres, particulièrement en France, ont exprimé
le désir de célébrer occasionnellement le N.O.M. Bien qu'ils aient été poussés
essentiellement par le zèle apostolique, au regard de ce que l'on pourrait considérer
comme une limitation injuste de leur ministère face aux vastes besoins des
fidèles, les supérieurs de
la Fraternité ont découragé une telle
initiative, dans le souci du bien commun de notre institut.
Je crois que notre mission
particulière au service de la hiérarchie et des fidèles n'est plus tant
l'expansion quantitative de notre apostolat que le témoignage qualitatif de
l'héritage liturgique immémorial de l'Église.
Cette
situation a conduit des prêtres, dont un petit groupe de nos membres, à soumettre,
sans m'en informer, un recours officiel à
Après
cet exposé de la situation, deux points nous intéressent maintenant :
·
la « Réponse officielle » de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, en
date du 3.7.99, Protocole 1411-99,
·
la tenue du Chapitre Général de la Fraternité, remplacé par la convocation en
assemblée plénière de tous nos membres, à Rome, au cours du mois de novembre.
Pour
le bien de l'Église et de notre Fraternité, j'ai entrepris des démarches
appropriées et légitimes pour engager les autorités compétentes à reconsidérer
toutes ces mesures. En réalité, notre désir le plus vif est que l'assemblée
plénière de novembre soit l'occasion d'un échange honnête et respectueux de nos
difficultés concernant certaines réformes liturgiques.
Nous
devons comprendre la nécessité d'un dialogue à la fois sérieusement théologique
et fraternellement ouvert, dans le but d'assurer que les points de vue
légitimes de toutes les parties soient pris en considération et harmonisés dans
une politique commune.
Je
continuerai à faire tout mon possible pour protéger l'identité et le caractère
de l'ouvrage que la Fraternité réalise pour le compte de l'Église entière. Je
demande vos prières pour moi-même, pour nos membres et pour ceux de l'Église
qui ont des responsabilités envers la Fraternité.
Avec
confiance, je dépose nos besoins et nos espoirs aux pieds de la Vierge Mère, de
notre patron, l'apôtre Pierre, et de son Successeur, le Saint-Père. La défense
de notre identité et de la mission de la Fraternité dépend de notre désir
d'être fidèles à l'Église, aux membres et aux fidèles qui nous ont confié leurs
vocations et leurs intentions.
Cependant,
une défense ferme de nos convictions ne peut exister sans une humble soumission
à la Providence et au Magistère de l'Église. Les épreuves, quand elles sont
vécues avec le désir d'obéir à la volonté de Dieu, sont une formidable occasion
de purification et de progrès. C'est dans cette perspective, que nous
entrevoyons nos difficultés présentes. Puisse tout ceci être pour nous,
l'occasion de renouveler notre engagement dans l'étude et le dialogue avec
d'autres qu'intéressent ces questions auxquelles nous sommes mêlés de par notre
mission propre. Que ceci soit une occasion de faire connaître et aimer
davantage la liturgie romaine et d'enrichir les autres par la fidélité à notre
vocation et aux règlements particuliers. Que cela soit aussi un événement qui
renforce notre unité, laquelle ne peut être que le résultat d'une mission
loyale et d'une vie sainte. Enfin, que cela soit l'occasion d'approfondir notre
expérience et notre amour du mystère de l'Église, l'Épouse immaculée de Notre
glorieux Seigneur, Jésus-Christ.
Sincèrement
vôtre en Jésus-Christ,
J.
Bisig
§-6 :
Appréciations !
Les
choses vont aller très vite, peut-être trop vite. Les décisions du Cardinal
Medina vont être au cœur des débats… Seront-elles « reconsidérées » comme le
demande l'abbé Bisig ? Seront-elles maintenues ? Il va falloir qu'ils se
prononcent.
La
question qui se pose – la seule – est la suivante : vont-ils accepter le
bi-ritualisme ? Rome le veut pour qu'ils arrivent enfin, un jour, à dire la
Nouvelle Messe… habituellement. Et ce
sera,
de nouveau, le monoritualisme mais en faveur du rite de Paul VI. (NB :Grâce à Dieu, l’élection du pape Benoît XVI est venue
enrayer ce mouvement). L'Église a légiféré…
S'ils
refusent, ils tombent dans la désobéissance. S'ils acceptent, ils sont
infidèles à leur déclaration première.
(NB : Cela a été écrit avant la publication
du Motu Proprio de Benoît XVI, le 7 juillet 2007 qui a changé d’une manière
importante la « législation « en matière liturgique)
Nous
connaissons les arguments qui vont être défendus ou utilisés. Ils sont
présentés – brièvement – dans la lettre de Monsieur l'abbé Bisig… Ils viennent
d'être publiés plus largement sous la plume du Révérend Père de Blignières dans
sa revue Sedes sapientiae,
n°
68 de l'été 1999. Cet article a dû être écrit courant juin. Il aborde les trois
questions posées au Cardinal Medina. Il donne des réponses radicalement
différentes de celles du Cardinal.
À
la première question : « Un prêtre, membre d'une communauté qui jouit du
pouvoir de célébrer la Messe selon le rite en vigueur avant le renouvellement
liturgique du Concile Vatican II, voulait savoir si le Missel romain promulgué
par le Souverain Pontife, Paul VI, pouvait être librement utilisé lorsqu'il
célèbre le Sacrifice eucharistique pour le bien des fidèles, ne serait-ce
qu'occasionnellement dans une paroisse où est célébrée la Messe selon le missel
de Paul VI ? ».
Rome répond « oui ». L'abbé de Blignières répond «
non » en raison des « actes fondateurs » qui consacrent ces communautés au mono
ritualisme. Rome s'est engagée à respecter cela. Les fondateurs aussi, les membres
sont liés. Je résume la pensée « de nos abbés ».
.
À
la deuxième question : « Les supérieurs – de quelque dignité qu'ils
soient – des communautés qui bénéficieraient de l'Indult permettant
d'utiliser le Missel romain de 1962 pour la célébration du Sacrifice
eucharistique, peuvent-ils interdire aux prêtres de leur institut
l'usage du Missel romain d'après le Concile, alors que ceux-ci célèbrent
pour le bien des fidèles, même si occasionnellement, dans une communauté
où le Missel romain est utilisé ? ».
Rome
répond « non ». Le Révérend Père de Blignières et toutes les autorités de ces
communautés devraient répondre « oui ». C'est là surtout que les choses vont se
compliquer. Vont-ils oser braver l'ordre romain ?
À
la troisième question : « Un prêtre, membre d'un Ordre qui bénéficie de
l'Indult, peut-il sans inconvénient concélébrer une Messe dite selon le
rite romain d'aujourd'hui ? ».
Rome
répond « oui ». Le Révérend Père de Blignières répond « non ». Et ses arguments
sont très serrés. Accepter la concélébration ? « Cela conduirait à une
division interne et externe des instituts « Ecclesia Dei », à une
diminution de leur recrutement, au découragement et à la dispersion des
fidèles qui ont fait confiance au Saint-Siège en 1988. Cela serait payer
de beaucoup de désordres et de divisions ce qui doit être un geste de
paix et d'union » (p. 29).
Quelle
sera l'issue de ce « colloque » de novembre à Rome ?
Quelles
seront les solutions pratiques adoptées ?… À tous, je leur dis… Mais relisez
donc le discours du Pape, du 26 octobre 1998.
Relisez
donc l'échange de lettres entre Monsieur de Saventhem et Mgr Ré.
Mgr
Ré, Substitut de
Comment
la résumer ?
Première
affirmation : la réforme liturgique issue du Concile Vatican II est un succès.
« Il
convient d'observer en premier lieu que le rite romain tel qu'il a été réformé
par le pape Paul VI, conformément à la Constitution sur la liturgie du deuxième
Concile œcuménique
du
Vatican, est désormais reçu et appliqué avec fruit par la très grande majorité
des fidèles ».
Deuxième
affirmation : « La loi générale
demeure l'usage du rite rénové depuis le Concile ». Les autorités ecclésiales
ne veulent pas instituer le bi-ritualisme et surtout pas l'égalité des
deux rites. Mgr Pican me le rappelait le 24 juin dernier lors de notre
entretien. Mais n'avez-vous donc pas vu la grande différence entre
l'enseignement du 24 octobre, du Cardinal Ratzinger et les propos du
Pape, le 26 octobre, rédigés vraisemblablement par le même Mgr Ré.
Relisez-les.
Il
doit peut-être y avoir une opposition entre la Congrégation de la doctrine de
la foi et la Secrétairerie d'État… Je le pense.
Le
bi-ritualisme est possible pour le Cardinal, il l'a justifié, mais vous n'êtes
pas d'accord pour ce bi-ritualisme-là. Mgr Ré ne veut pas, non plus, du
bi-ritualisme. Il l’a fait dire au Pape.
La
loi générale – la loi unique – c'est la Nouvelle Messe, l'ancien rite est, tout
au plus, concédé… pour un temps…
Il
le confirmait déjà en 1994 à Monsieur de Saventhem : « Par le Motu
Proprio Ecclesia Dei, l'usage du Missel romain approuvé en
diverses
dispositions prises depuis 1984 avaient pour but de faciliter la vie ecclésiale
d'un certain nombre de fidèles, sans
pérenniser pour autant, les formes liturgiques antérieures. La loi générale
demeure l'usage du rite rénové depuis le Concile, alors que l'usage des rites
antérieurs relève actuellement des privilèges qui doivent garder le caractère
d'exception ».
C'est
clair.
Enfin,
regardez du côté du Pape. Il n'a jamais dit « l'ancien rite » et à
l'occasion du Jubilé de l'An 2000, il se propose de célébrer le
Sacrifice de la Messe dans tous les rites que connaît
la
Chrétienté, à l'exception du rite romain dit de saint Pie V. Il a refusé et
refusera toute supplique dans ce sens.
Pour
savoir, généralement, d'où vient le vent, il suffit de regarder un brin
d'herbe.
Mais
il y a ici, plus qu'un brin d'herbe ! La crise est profonde, la victoire se
remportera sur le terrain et nullement en chambre à force d'arguments. Les
arguments ont tous été donnés. Il faut aujourd’hui les faire triompher… par
l’action.
§-7 le
colloque à Rocca di Papa
Ils se sont réunis, enfin, à Albano – non
pas dans notre maison mais dans quelques hôtels de la ville –, prêtres, diacres
de la Fraternité Saint-Pierre, les 8, 9, 10 et 11 février 2000. De fait, ce fut
tout près d’Albano, à Rocca di Papa.
Quatre jours de
palabres, dirait le père Marziac. Cette réunion fut précédée d’une neuvaine de
prières. Je m’y suis uni très volontiers.
Nous avons tout
intérêt à ce que la Fraternité Saint-Pierre reste fidèle à ses statuts, à ses
fondateurs, comme ils disent, « au patrimoine de leurs traditions propres »,
c’est-à-dire à la messe catholique, exclusivement. Ils n’ont peut-être pas fait
le choix des sacres… Mais ils ont juré leur grand Dieu qu’ils restaient fidèles
à la Messe dite de saint Pie V. Ils le veulent. Et c’est heureux. Et c’est
beaucoup. Il faut les y encourager et les aider. C’est, du moins, mon point de
vue et par cette aide, ce soutien, cette estime, refaire – si la Providence le
permet – « le front commun ».
Et pourquoi pas
– de fait – avec eux, en premier. Ils ont reçu le sacerdoce des mains de Mgr
Lefebvre. Nous avons un père commun. Nous avons lutté ensemble pendant de
nombreuses années. Des amitiés se sont nouées et la fidélité en amitié est une
belle chose. Tout cela reste dans les mémoires. De nombreuses choses nous
unissent… Ne l’oublions jamais…
Un « Front commun » est » plus que jamais nécessaire devant l’ennemi
en place.
Chacun gardant
son originalité spécifique…
Leur colloque à
Rocca di Papa était, en effet, chose difficile et périlleuse.
Le Vatican les
a soumis à une terrible épreuve. Comment en sortiraient-ils ? Allaient-ils se
battre, se diviser davantage qu’ils ne l’étaient déjà ? Monsieur l’abbé Bisig –
comme mis injustement et imprudemment « aux arrêts » par Rome – allait-il
retrouver son autorité ? Pourrait-il gouverner, s’imposer de nouveau ? Ne
devrait-il pas donner sa démission, coiffé par un administrateur apostolique ?
Toutes ces
questions étaient légitimes. Le Vatican aurait voulu faire « sauter la
Société Saint-Pierre » qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Pour l’instant
rien n’a filtré – officiellement – des conversations qu’ils eurent ensemble…
sinon le communiqué de presse de Monsieur l’abbé Bisig, du 12 février, publié à
l’issue de la réunion. La Fraternité Saint-Pierre sort relativement confortée
de ce « convent ».
Il est à noter
que le Cardinal Felici, président de la Commission Ecclesia Dei Adflicta –
il va se retirer très prochainement de cette Commission – n’était pas présent.
C’est bien.
Un communiqué
fut donc rendu public à la fin du colloque – le 12 février dernier – signé du
seul abbé Bisig. C’est bien. Il est apaisant.
Communiqué
de presse
du
Supérieur de la Fraternité Saint-Pierre
La
Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre a tenu une assemblée générale à Rome, du 8
au 11 février 2000. Elle a été convoquée par le Saint-Siège à cause de
certaines difficultés internes. À la fin de quatre jours de discussion et de
réflexion, un accord a été trouvé comme base de réconciliation qui permettra
une unité plus grande.
Les prêtres
et diacres présents se sont engagés à se pardonner les manquements à la charité
et à rester fidèles à l’idéal de la Fraternité Saint-Pierre et de ses
fondateurs. Un comité – à nommer par le Supérieur Général – sera chargé de
trouver des solutions aux problèmes existants et en référera au Chapitre
général qui se réunira, comme prévu, au cours de cet été. Comme cela a été
indiqué dans la lettre du 13 juillet 1999 de la Commission pontificale Ecclesia
Dei, le Supérieur Général retrouve donc les pleines facultés que le droit de
l’Église lui accorde.
Rome, le 12
février 2000.
Joseph Bisig
Comme vous
pouvez le constater, Monsieur l’abbé Bisig retrouve son autorité. Et c’est bien
ainsi. Le danger de voir un administrateur pontifical remplacer « le Père Bisig
» est écarté.
De nouvelles
élections pour le Chapitre Général ne semblent pas être organisées. C’est dire
que les seize « troublions » – Monsieur l’abbé Le Pivain à leur tête – n’y
seront pas représentés non plus. C’est ce qui les faisait tant « enrager »
voilà quelques mois. Il semble bien aussi que Monsieur l’abbé Bisig sera encore
candidat au poste de Supérieur Général, l’été prochain. On prend plaisir au
pouvoir… Le temps et l’expérience en facilitent l’exercice.
Mais ce communiqué, malheureusement, ne
dit pas tout… On peut le comprendre… Un compromis a été trouvé, « un accord »
comme ils l’écrivent.
Et c’est là le
drame. Et c’est là que l’on voit l’importance du mauvais exemple de Dom Gérard
et de sa déclaration devant le Cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998.
Un compromis a été trouvé. Lequel ? Le
voici !
Monsieur l’abbé Bisig autorise tous ses
prêtres à concélébrer dans le nouveau rite, dans la Nouvelle Messe, le
Jeudi-Saint, autour de l’Évêque pour la Messe Chrismale.
C’était la
demande expresse du Vatican, exprimé clairement par Mgr Perl devant les laïcs
d’Una Voce, réunis en décembre 1999 à Rome.
Et, en contrepartie, tous les prêtres sont
obligés – solennellement – d’abandonner l’usage du droit à concélébrer dans le
nouveau rite, ce que leur a reconnu pourtant le Cardinal Medina (prot 14 11.99)
dans toutes les autres occasions de l’année liturgique.
Là, on
reconnaît la pensée du Père de Blignières qu’il avait clairement exposée dans
sa revue Sedes Sapientiae, n° 68. Certes, il ne parlait pas de
concélébration le Jeudi-Saint, à la Messe Chrismale – solution qu’il rejetait
courageusement – mais seulement d’« assistance à la Nouvelle Messe avec la
réception de la communion dans sa célébration, revêtu de la tenue de
chœur et de l’étole » (Sedes Sapientiae n° 68, p. 26-
27).
Vraiment, il
n’y a pas grande différence entre les deux cas… Dans les concélébrations
actuelles, les prêtres sont bien souvent seulement en aube et en étole, et
participent à la Sainte Communion.
La différence,
vous dis-je, n’est pas grande.
Je pensais bien
qu’ils allaient se faire avoir et qu’ils finiraient par concéder la
concélébration le Jeudi-Saint lors de la Messe Chrismale.
C’est fait. Monsieur l’abbé Bisig a limité
la chose à une seule fois par an, à la Messe Chrismale. C’est l’accord. Les
seize dissidents ont dû se plier. Ils avaient demandé le
droit de concélébrer autant que cela était
nécessaire avec les évêques et les prêtres… et cela pour des raisons
d’efficacité pastorale. Ils ont dû se soumettre… Pour combien de temps ?
Mais le Saint-Siège va-t-il accepter une telle
limitation dans le fond et la forme ? Selon la lettre du Cardinal Medina (Prot
14), on peut en douter. Mais le Vatican est très pragmatique.
Aujourd’hui, il
a accepté… Gageons qu’il continuera sa pression et qu’il obtiendra satisfaction
tôt ou tard, malheureusement. Car si on lâche sur le principe une fois – cela
est fait – pourquoi ne pas lâcher deux fois, trois fois et finalement toujours…
Il leur reste
une chance de dire clairement leur choix : c’est le prochain Chapitre Général. Pour l’heure, ils
ont cédé sur ce qu’ils avaient juré de
garder toujours, pour l’honneur de la foi….
Ce compromis est grave.
C’est un compromis typiquement libéral car
le principe de la célébration de la messe de Paul VI est introduit, accepté de
tous.
J’imagine volontiers le déchirement de
certains. Dès lors, on ne pourra plus affirmer que la Fraternité Saint-Pierre
célèbre exclusivement l’ancienne Messe.
Ah ! Malheur !
Il ne nous
reste plus qu’à attendre aussi la réaction des fidèles, des fidèles de
Versailles et, tout particulièrement, de ceux d’Una Voce. Ils vous
défendirent joliment, Messieurs !
Ils vous
donnèrent même courage, relevant le défi romain. Je dirais même : ils vous
permirent de vous maintenir dans l’être.
J’en félicite
Monsieur Michael Davies, son président international. Il fut en cette affaire,
un bel avocat, un défenseur de votre cause, un vrai lion.
Mais que va-t-il faire maintenant, lui
qui, dans sa déclaration à la presse le 13 février dernier, affirmait clairement
qu’il ne soutiendrait ni financièrement, ni moralement une association qui
utiliserait le nouveau rite ?
Voyez sa
déclaration :
Fédération
Internationale Una Voce
Praesidium
13 février 2000
Communiqué
de Presse.
Au nom de la
Fédération Internationale Una Voce, je désire exprimer ma satisfaction du
résultat de l’Assemblée Générale de la FSSP qui s’est tenue à Rome du 8 au 11
février 2000. Nos membres peuvent retirer une grande satisfaction du fait que
l’abbé Bisig n’a pas été remplacé comme Supérieur Général ou coiffé par un
Administrateur Apostolique comme nombre de commentaires l’avaient prédit avec
confiance, et nous pouvons également être encouragés par le fait que le
Chapitre Général
de la
Fraternité se tiendra comme prévu cet été. Dans une lettre à Michael Davies,
l’abbé Bisig précise que, même si les problèmes posés par le Protocole 14 11
demeurent toujours, l’Assemblée a assuré une base d’unité qui sauvegardera
l’identité liturgique spécifique de la Fraternité.
Les membres
de notre association dispersés dans le monde ont prié précisément pour une
telle conclusion de l’assemblée et par-dessus tout, afin que, à son terme,
l’abbé Bisig demeure
Supérieur
Général. Nous devrions redoubler de prière afin que le futur Chapitre général
confirme l’engagement de la Fraternité à la célébration exclusive selon le
Missel de 1962. Notre Fédération est engagée vis-à-vis de ce Missel et ne
donnera aucun support moral ou financier à une société sacerdotale, utilisant
un rite de la Messe subséquent à cette date. En attendant, et comme un geste de
support vis-à-vis de l’abbé Bisig et de notre confiance dans le pouvoir de la
prière, j’exhorte de manière pressante tous nos membres à contribuer aussi
généreusement qu’il est possible, à la construction du séminaire américain qui
est une source de grand espoir pour les catholiques de langue anglaise.
Michael
Davies. Président
Ainsi, Monsieur
l’abbé Bisig n’a pas dû dire à Michael Davies toute la vérité. Son information
a dû être partielle. Que va-t-il faire maintenant le compromis dévoilé ?
Et de vous à
moi, il était difficile à la Fraternité Saint-Pierre de ne pas accepter la
concélébration, au moins le Jeudi-Saint. Les pressions étaient trop fortes, les
enjeux trop grands : ne serait-ce que de garder la paix avec la Rome «
conciliaire » – ce qui, à l’époque, leur a fait lâcher Mgr Lefebvre ; les
soucis pastoraux trop impératifs. Ils ne seront acceptés dans les diocèses qu’à
cette condition : la concélébration, le Jeudi-Saint. Mgr Decourtray l’avait dit
à Monsieur l’abbé Pozzetto alors qu’ils étaient tous les deux à Lyon.
§-8 la réalité du compromis : la lettre
de l’abbé Recktenwald.
Vous vous souvenez du compromis : Ils se
sont engagés à ne « pas faire usage du droit de célébrer selon le Missel de
Paul VI excepté lors de la concélébration à
Ce compromis,
il existe. Je ne me suis pas trompé en vous en parlant plus haut. Eux-mêmes le
confirment. Il fut révélé en Allemagne par le journal allemand Kirchliche
Umschau quelques jours après leur réunion de février. Il devait pourtant
rester secret. Ce ne fut pas le cas. Aussi, ont-ils cru devoir donner quelques
éclaircissements sur cet accord. Ils nous sont donnés par la plume de Monsieur
l’abbé Recktenwald, un des fondateurs allemands de la Fraternité Saint-Pierre.
Je les publie intégralement. Ils valent la peine d’être lus.
A- Le
texte de M l’abbé Recktenwald.
Éclaircissements
sur le résultat de l’Assemblée générale de la Fraternité Saint-Pierre tenue du
8 au 11 février 2000 à Rocca di Papa près de Rome.
Par l’abbé
Recktenwald
L’Assemblée
générale de la Fraternité Saint-Pierre s’est tenue du 8 au 11 février à Rocca
di Papa, afin de trouver une solution au conflit interne, culminant avec le
recours de 16 membres. Elle a abouti à
une solution que nous ne voulions faire connaître qu’après un temps de
mûrissement et d’entérinement. Sa publication prématurée et non autorisée
dans un certain organe de presse rend toutefois, dès maintenant, nécessaire
quelques explications sur la nature de la solution trouvée.
Le cœur du compromis entre les auteurs du
recours, qui insistaient sur une célébration casuelle dans le nouveau rite, et
le reste de
Afin de
comprendre la nature de ce compromis, l’on doit prendre en considération la
base de départ.
La réponse officielle de la Congrégation
pour le culte divin du 3 juillet
D’un autre côté, l’idée fondamentale de la
fondation était et demeure : en fondant la Fraternité Saint-Pierre, les prêtres
voulaient établir une société qui célèbre exclusivement l’ancien rite. Rome a donné la possibilité de cette
réalisation en acceptant le droit (non en imposant l’obligation) de célébrer la
Messe dans l’ancien rite. Selon la
réponse de la Congrégation du culte divin ce droit n’enlève pas le droit de
célébrer casuellement selon le nouveau rite.
Dans cette
situation, le Supérieur Général ne peut pas juridiquement intimer la
réalisation de l’idée fondatrice ; il ne restait comme seule alternative que
les membres s’obligent librement eux-mêmes. Au cours de l’Assemblée générale la
solution s’est faite dans ce sens. La seule exception à cette « auto-obligation
» est la concélébration, une fois par an, lors de la Messe chrismale du
Jeudi-Saint. Cette concélébration reste libre, et chaque membre de la
Fraternité Saint-Pierre peut décider sur ce point selon sa conviction. Le
Kirchliche Unischau, qui est proche de la Fraternité Saint-Pie X, écrit que le
Supérieur général aurait permis aux membres la concélébration du Jeudi-Saint. « Permettre » veut dire « concéder le droit
». Mais ils possèdent déjà ce droit. Le
Supérieur Général ne peut ni permettre ni défendre la concélébration. L’opinion
que le Supérieur Général aurait pu et dû exclure les membres célébrant selon le
nouveau rite, dénote une conception naïve et peu réaliste du droit canon. Une
expulsion n’est possible qu’à la suite d’un délit reconnu par le Code. Mais ce
n’est pas le cas ici, où il s’agit de l’usage d’un droit accordé par le droit
de l’Église.
Le compromis
trouvé est relativement le meilleur. Il assure à nos prêtres le droit de la
célébration individuelle accordée par Vatican II (Constitution sur la liturgie
n° 57, § 2, 2) contre la pression de concélébrer. Et il donne aux fidèles qui
viennent à nos messes l’assurance d’assister à la Messe selon le Missel de 1962
ainsi que d’être préservés des surprises liturgiques. La pratique liturgique locale ne sera pas changée du fait que tel ou
tel prêtre (surtout en France) concélèbre avec l’Évêque à
Saint-Pie X.
Cette opinion est intenable du point de vue ecclésiologie et n’a jamais été
prouvée de manière convaincante par la Fraternité Saint-Pie X.
Enfin, le compromis trouvé ne glisse pas
dans le bi-ritualisme ni n’implique un recul de nos réserves et de nos
critiques de la réforme liturgique, qui seront exprimées comme auparavant d’une
manière sobre, loyale et motivée par une grande sollicitude pour l’Église.
Cette assemblée
plénière – et non pas générale- des membres de
Voyez
vous-même. Il écrit : « Le Kirchliche Umschau… affirme que le Supérieur
Général aurait permis aux membres la concélébration du Jeudi Saint. « Permettre
» veut dire « concéder le droit »… Le Supérieur Général ne peut ni permettre,
ni défendre la concélébration. L’opinion que le Supérieur Général aurait pu ou
dû exclure les membres célébrant selon le nouveau rite, dénote une conception
naïve et peu réaliste du droit canon. Une expulsion n’est possible qu’à la
suite d’un délit reconnu par le Code. Mais ce n’est pas le cas ici, où il
s’agit de l’usage d’un droit accordé par le droit de l’Église ».
Autrement dit,
le Cardinal Medina, le 3 juillet
§-9 Le chapitre Général de Juillet 2000
Rome intervient
brutalement, unilatéralement, par la plume du Cardinal Castrillon lors du
Chapitre Général qui s’est tenu, du 4 au 14 juillet 2000, à Wigratzbad, en
Allemagne. Il arrivait de Colombie à la tête de
A- L’intervention du cardinal Castrillon Hoyos.
LETTRE DU
CARDINAL HOYOS
Frères très
aimés dans le Christ.
Votre
Fraternité tient en ce moment son Chapitre général. En tant que nouveau
Président de
Le Chapitre
général de votre Fraternité est un moment privilégié pour regarder ensemble,
comme des frères, vers l'auguste Personne de Jésus-Christ, notre Sauveur et
unique Seigneur. C'est un moment privilégié de communion trinitaire, dans
laquelle se fortifie la communion dans l'Église du Seigneur et la communion
entre nous, comme des frères. En tant que disciples de Jésus, nous devons tous
tendre à la perfection, mais avec les priorités que le Maître lui-même nous a
révélées. La priorité absolue c'est l'amour de Dieu et l'amour de nos frères,
comme signes distinctifs de notre famille de foi. L'amour de Dieu s'exprime
dans la prière, dans la célébration de la foi, dans le maintien des certitudes
concernant la vie morale et dans les expressions disciplinaires, qui les
protègent et les garantissent : tel est le domaine spécifique de votre
particularité dans l'Église. Le maintien des nobles traditions dans la
célébration du culte divin en est la note caractéristique.
Depuis ma
nomination, en avril dernier, j'ai étudié les dossiers de votre Institut, j'ai
parlé avec plusieurs d'entre vous et j'ai lu les nombreuses lettres qui me sont
parvenues ; aussi, me suis-je informé auprès des personnalités romaines, qui
connaissent depuis des années votre situation. Après tout cela, je veux vous
faire part maintenant de mes réflexions et de mes décisions.
Il n'est pas
possible de nier que votre Institut vit depuis un certain temps une grave
crise. Une première tentative de résoudre cette crise a été faite en février
dernier avec l'assemblée générale de Rocca di Papa: elle a élaboré, comme vous le savez, un accord qui cherchait à
concilier les exigences du Droit universel de l’Eglise avec le caractère
particulier de votre Institut et à surmonter ainsi vos divisions. Cet accord est devenu, malheureusement,
lui-même l'objet de nouvelles controverses entre ceux qui l'acceptent et ceux
qui le rejettent.
Néanmoins, les supérieurs ont demandé à
Vous
n'ignorez pas que ce dernier point est d'une grande actualité pour vous, en ce
moment, où un nombre non négligeable de séminaristes et même de prêtres, a
l'intention de quitter votre Institut, si cette règle leur était imposée, ce
qui, en réalité, n'est pas possible. Il est donc urgent de prendre des
décisions pour éviter une explosion de votre Fraternité et la perte de
vocations, si précieuses en notre temps.
1. La
première décision est
d'ordre juridique: vos Constitutions, approuvées « ad experimentum », laissent
ouverte la question du nombre possible de mandats pour un Supérieur Général. Il
semble raisonnable de le limiter à deux mandats de 6 ans, soit à un maximum de
12 ans, assimilant ainsi
Cette
Commission Pontificale remercie le Révérend Père Bisig qui a exercé cette
charge pendant 12 ans, de tout ce qu’il a fait pour la Fraternité, qui lui doit
sa consolidation et son expansion en plu sieurs pays pendant la période
initiale de son histoire, fruit de son zèle ardent et de son désir de sainteté
personnelle et communautaire. Par son expérience, il restera toujours une
colonne et un pilier de votre Fraternité et aidera, j'en suis sûr, son
successeur par ses bons conseils.
2. La
deuxième décision est
la suivante: vous savez qu'en 1991, le Cardinal Innocenti, alors Président de
cette Commission Pontificale, avait nommé l'abbé Bisig, Supérieur Général pour
une autre période de trois ans, malgré un vote différent du Chapitre Général ;
la situation conflictuelle de votre Fraternité exige maintenant une semblable
intervention de l’autorité supérieure, devant le danger qu’une élection
pourrait être source de divisions encore plus profondes :
Je nomme
donc Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, l'abbé
Arnauld Devillers pour un mandat de six ans. L'abbé Devillers remplit les
conditions requises et connaît bien votre Fraternité de l'intérieur. Il a une
longue expérience comme Responsable du district d'Amérique du Nord, qu'il a
fondé et auquel il a donné une solide implantation dans de nombreux diocèses
américains, toujours en bonne collaboration avec les évêques concernés. Sa
première tâche sera de rendre la paix à votre Fraternité en travaillant à
maintenir et même à renforcer sa spiritualité commune et à fortifier son esprit
de famille.
3. La
troisième décision
concerne le séminaire de Wigratzbad: avec celui situé aux États-Unis, il est le
berceau des vocations futures ; il faut donc lui donner la possibilité de
former des prêtres en toute tranquillité et paix, et de leur donner une solide
formation théologique et pastorale. Pour cette raison, sera nommé un nouveau
Recteur du Séminaire International Saint- Pierre de Wigratzbad.
Celui-ci
s'adonnera à cette charge de formation ensemble avec le corps des professeurs,
qu'il choisira d'un commun accord avec le Supérieur Général. Il est important
que les séminaristes trouvent ici une atmosphère spirituelle, un bon esprit
entre étudiants, des professeurs à la hauteur de leur charge, et un esprit
ecclésial exemplaire qui évite soigneusement tous les extrémismes. Vous savez
bien que votre séminaire est observé par beaucoup de gens dans l'Église et
qu’il doit être exemplaire sous tous les aspects.
Il faut, avant tout, éviter et combattre un
certain esprit de rébellion contre l'Église actuelle qui trouve facilement des
adhérents parmi les jeunes étudiants déjà enclins, comme tous les jeunes, vers
des positions extrêmes et rigoureuses. Il faut, par contre, cultiver l'amour
envers l'Église Catholique et son Pasteur Suprême, et être attentifs à son
Magistère. On ne peut pas vivre dans l'Église et en même temps s'en distancer.
Le Supérieur Général choisira également un Recteur du Séminaire américain, pour
lequel valent naturellement les mêmes observations faites pour Wigratzbad.
Je souhaite
que tous les membres de la Fraternité acceptent ces décisions avec soumission
et humilité. Que tous se gardent d'organiser, à nouveau, des groupes de
pression ou de résistance contre la ligne de conduite du Supérieur Général. Je
promets que la Commission Pontificale sera, dorénavant, plus présente dans les
séminaires et autres maisons de la Fraternité et veillera attentivement sur
leur bon état et pourra même intervenir nouvellement, si nécessaire.
Quant à la liturgie, tout reste comme il
doit être: votre Fraternité a le privilège de célébrer selon les livres
liturgiques de 1962 dans ses propres chapelles et églises. Les prêtres de
l'Institut célèbrent normalement selon ce rite,mais ils ont le droit – il n'est
pas nécessaire de le répéter – de célébrer aussi selon les livres en vigueur
dans des cas spéciaux, qui ne seront pas fréquents, mais qui sont laissés à la
décision raisonnable et discrète des prêtres. J'encourage à la concélébration
avec l’Évêque du lieu, surtout pour la Messe Chrismale; de cette manière, vous
manifestez visiblement, votre union avec le Pasteur de cette Église locale, qui
est aussi votre Pasteur et avec son Presbyterium, dont font partie également
les prêtres, qui sont membres d'Instituts de Vie Consacrée ou de Sociétés de
Vie Apostolique – comme votre Fraternité – qui ont une charge pastorale dans ce
diocèse.
D’autre
part, il est clair qu'aucun prêtre n'est forcé de faire usage de ce droit.
Ainsi devra se créer une atmosphère de liberté et de confiance en ce domaine,
ce qui est à l'opposé de toute exclusion et de tout extrémisme liturgique. La «
Fraternité Saint-Pierre », comme le dit son nom, ne peut être qu'une famille de
frères qui s'acceptent réciproquement avec amour fraternel et qui sont insérés
entièrement dans la grande famille de l'Église Catholique Romaine, où il y a
une place légitime pour les Catholiques de sensibilité traditionnelle, que je
défendrai de toutes mes forces.
Je vous
confie encore une réflexion personnelle: vous ne devez pas voir dans l'aspect
rituel, le centre de toute l'Église et mettre cet aspect au même plan que les
fondements mêmes, comme l'unité dans la vraie foi, la discipline commune sous
la hiérarchie apostolique et la liturgie, qui est la célébration des mystères
de la foi. Le rite n'est pas encore la célébration elle-même, mais il en est
une forme possible.
En outre,
n'oubliez pas que le rite réformé par le Pape Paul VI, est le rite universel de
l'Église latine. Votre charge n’est pas de combattre cet état des choses ou de
parler de ce rite comme étant de moindre valeur, mais d'aider les fidèles, qui
sont attachés au rite antérieur, à se retrouver mieux dans l'Église. S'il est
vrai que l'aspect rituel est une aide importante pour le maintien du Sacré si
menacé dans l'Église d'aujourd'hui par la sécularisation, celui-ci ne se
maintient pas avec une seule forme du rite, comme quelques-uns pourraient le
croire, mais il faut maintenir le Sacré dans tous les rapports avec Dieu. Votre
charge est de le faire en célébrant selon ……………………………………….. (1)
moyens.
Cependant, vous ne devez pas donner une suprématie à la forme de liturgie que
vous avez le privilège de célébrer, mais il faut la voir plutôt comme la
contribution caractéristique de votre Institut à l’œuvre commune de l'Église.
Votre contribution doit entrer dans cette harmonie de sainteté de l'Église, où
il y a certainement de la place pour des complémentarités, mais pas pour des
oppositions. En faisant ainsi, vous contribuez en même temps à cette nouvelle
évangélisation à laquelle le Saint-Père nous appelle tous.
J'invoque
sur vous tous la protection de la Sainte Vierge Marie, la Reine des Apôtres, et
la plénitude des bénédictions célestes, que vous accordent Dieu le Père, le
Fils et le Saint-Esprit.
Rome, le 29
juin 2000
Danó,
cardinal Castillón-Hoyos
1 – Il
manque une phrase dans le texte original transmis
Les membres de
B- : Déclaration du Chapitre Général de
Sachant que
le Seigneur afflige ceux qu’Il aime avec des croix et des épreuves, le Chapitre
Général, qui détient dans l’Institut l’autorité suprême selon les constitutions
(CIC, can. 631) souhaite communiquer aux fidèles les mesures que
Dans sa
lettre, le Cardinal décide de limiter les mandats du Supérieur Général à deux
mandats successifs de six ans. Il déclare qu’il va nommer lui-même le nouveau
Supérieur Général, en la personne du Père Arnaud Devillers, Supérieur du
District d’Amérique du Nord, dans l’espoir de résoudre la situation de crise
actuelle. « Sa première tâche sera de restaurer la paix de votre Fraternité, en
travaillant à conserver votre spiritualité commune, et à la renforcer encore,
ainsi que de renforcer votre esprit de famille ». Le Cardinal demande également
que le nouveau Supérieur change les recteurs de deux séminaires. Il laisse au
Chapitre le soin d’élire le Conseil Général de la Fraternité, c’est-à-dire au
moins deux assistants et deux conseillers.
Le Chapitre
Général doit admettre qu’il a reçu l’annonce de ces mesures avec stupéfaction
et un grand souci. En conséquence, il a décidé de former un recours
administratif devant les autorités compétentes. Il connaît le souci du Cardinal
pour l’unité de la Fraternité. Cependant, ce Chapitre souhaite manifester sa
volonté de voir la Fraternité conserver la ligne qui était la sienne à sa
fondation. Pour ceux qui ne sont pas d’accord avec cette ligne, le Chapitre
Général a officiellement demandé une séparation paisible. Pour cette raison, il
a donné au nouveau Supérieur Général l’instruction d’employer toutes les
mesures dont il dispose – dans le cadre juridique donné par le Cardinal – pour
rester fidèle à la spécificité (de la FSSP) qui lui est propre, et pour
réaliser son but par l’observance fidèle des traditions spirituelles et
liturgiques, en conformité avec les dispositions du Motu Proprio Ecclesia Dei
du 2 juillet 1988, et dans l’esprit du protocole du 5 mai 1988, signé entre le
Cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre.
Le Chapitre
a élu les assistants et les conseillers du Supérieur Général : les abbés
Patrick du Faÿ, Jean-Marc Fournier et José Calvin-Torralbo comme assistants, et
les abbés Bernard Deneke et John Berg comme conseillers.
Dans
l’esprit d’obéissance à l’Église qu’il a toujours maintenu – tout
particulièrement dans les séminaires – et à cause des claires menaces qui
pèsent sur la Fraternité Saint-Pierre, le Chapitre Général, bien conscient de
soucis légitimes de ses amis, leur demande leurs prières et leurs sacrifices,
pour que dans ce moment particulièrement difficile, notre institut reste fidèle
aux intentions de ses fondateurs.
Nous
diffusons ce texte pour permettre à ceux d’entre vous qui ne parlent pas
l’anglais d’en prendre connaissance rapidement. Poussés par l’actualité, en
quelque sorte, nous préférerions avoir d’autres textes à diffuser, par exemple
sur la beauté de la liturgie tridentine.
§-10 Commentaire.
Laissons de
côté les décisions du cardinal concernant les structures et les hommes de
« À leur sensibilité traditionnelle » –
ça m’agace ce mot sans cesse répété – est concédée l’ancienne Messe. Encore ?
Oui, encore: « Quant à la liturgie, tout reste comme il doit être : votre
Fraternité garde le privilège de
célébrer selon les livres liturgiques de 1962 dans ses propres chapelles
et églises. Les prêtres de l’Institut célèbrent normalement selon ce rite ».
Il
s’engage même sur l’honneur – Pardi ! – « de les défendre de toutes ses
forces ». Mais il rappelle le droit
qu’a tout prêtre, selon la législation nouvelle précisée ces derniers mois par
le Cardinal Medina – législation que nous nous permettons de contester – « de
célébrer aussi selon les livres en vigueur ». Il casse ainsi l’accord de
février – si péniblement mis au point entre eux à Rocca di Papa – où tous, d’un commun accord, s’engageaient à
ne pas user de ce droit, hors la Messe Chrismale du Jeudi-Saint.
Mais le
Cardinal Castrillon Hoyos croit bon de les tranquilliser… Il faut gagner les
dernières hésitations : l’usage de ce droit, son exercice, ne se fera que dans
« des cas spéciaux qui ne seront pas fréquents ». Ah! Bon! Mais
comment iront-ils faire de l’apostolat dans les diocèses…! C’est pourtant leur
but ! Et faites attention! Le Cardinal leur dit que cet usage est laissé à la
seule décision raisonnable et discrète des
prêtres… Encore que nul ne soit forcé « d’en faire usage ».
Enfin ceux qui
pensent encore trop comme Mgr Lefebvre, le Cardinal leur livre quelques
réflexions personnelles.
« Vous ne
devez pas voir dans l’aspect rituel, le centre de toute l’Église et mettre cet
aspect au même plan que les fondements mêmes comme l’unité dans la vraie foi,
la discipline commune sous la hiérarchie apostolique et la liturgie qui est la
célébration des mystères de la Foi ».
Et pourtant la
liturgie engage la foi selon le bel
axiome : « Lex orandi, lex credendi ! Ce qui fait toute
l’importance du culte liturgique! « Le rite n’est pas encore la célébration
elle-même mais il en est une forme possible ».
Il poursuit : «
En outre, n’oubliez pas que le rite
réformé par le Pape Paul VI est le rite universel de l’Église latine »…
Et qu’il n’est pas « de moindre valeur que le rite ancien et qu’en conséquence, il ne
vous appartient pas de le critiquer ».
Et que
pense-t-il alors des critiques particulièrement fortes du Cardinal Stickler ?
du cardinal Ratzinger ? du pape Benoît XVI désirant encourager « la
réforme de la réforme » pour retrouver plus de « sacralité »
dans l’expression du culte divin ?
Ah, quelle
confusion !
Tout cela n’est
pas bon. Je crains de profonds découragements pour plusieurs d’entre eux.
Conclusion :
Comme vous le voyez, les paroles que le
cardinal Castrillon Hoyos tenait aux séminaristes de Wigratzbad, le 30 mai
2008, lors des ordinations sacerdotales,
sont bien proches de celles du 29 juin 2000 lues en son nom aux membres du Chapitre
général de
Le
30 mai 2008, il disait aux ordinants de
« En
tant que président de
Cela répond à un désir d'un bon nombre de fidèles. Comme je suis heureux de
promouvoir la volonté exprimée par notre Saint-Père dans son Motu Proprio
Summorum Pontificum et d'encourager la mise en œuvre de ce document important, je vous invite aussi, mes chers fils et
frères, à vous efforcer à faire partie intégrante des diocèses dans lesquels
vous allez servir, frères de vos frères prêtres, en montrant un profond respect
pour la forme ordinaire du rite romain, en concélébrant avec vos évêques à la
messe chrismale lorsque ce signe de la communion sacerdotale est spécialement
approprié. »
Le 29 juin 2000, le même cardinal écrivait aux membres de
« Quant à la liturgie, tout reste
comme il doit être: votre Fraternité a le privilège de célébrer selon les
livres liturgiques de 1962 dans ses propres chapelles et églises. Les prêtres
de l'Institut célèbrent normalement selon ce rite,mais ils ont le droit – il
n'est pas nécessaire de le répéter – de célébrer aussi selon les livres en
vigueur dans des cas spéciaux, qui ne seront pas fréquents, mais qui sont
laissés à la décision raisonnable et discrète des prêtres. J'encourage à la
concélébration avec l’Évêque du lieu, surtout pour