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Un regard sur le monde

politique et religieux

 

au 7 novembre  2008

 

N° 189

 

Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier

 

Pie XII et le rabbin Cohen.

ou

L’honneur de Pie XII bafoué

 

On sait que Benoît XVI a invité pour participer au XII Synode des évêques, sur le thème « La parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise » qui vient de s’achever le 26 octobre, le grand rabbin She’ar-Yashuv Cohen. Il devait prendre la parole sur la manière dont les juifs interprètent l’Ecriture. D’entrée de jeu, le rabbin octogénaire a rappelé la « longue, difficile et douloureuse histoire entre notre peuple, notre foi et les responsables et fidèles de l’Eglise catholique…une histoire de sang et de larmes ». Puis sortant de son texte, -  c’est M Hamiche qui le fait remarquer dans son article de Monde et Vie du 3 novembre 2008  - ,  il a improvisé : « Nous ne pouvons pas oublier le fait douloureux que de grands dirigeants religieux ne se soient pas élevés pour sauver nos frères et qu’ils aient choisi de garder le silence. Nous ne pouvons pas pardonner et oublier cela et j’espère que vous comprenez notre peine »

 

Ce que Benoît XVI et d’autres ont bien compris. Ils comprirent qu’il s’agissait là d’une sortie déplacée contre l’attitude de Pie XII envers les juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais pourquoi, diantre, l’avoir invité ? De fait, le rabbin Cohen précisait dans la Stampa du 7 octobre : « Nous sommes opposés à la béatification de Pie XII, nous ne pouvons pas oublier ses silences sur l’Holocauste…Il ne doit pas être pris comme modèle et il ne doit être béatifié parce qu’il n’a pas élevé sa voix face à la Shoah. Il n’a pas parlé, car il avait peur ou pour d’autres raisons personnelles »

 

Le pape Benoît XVI a réagi fortement.

 

Il le fit, dans l’homélie qu’il prononça, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII en la basilique Saint-Pierre, en présence des cardinaux et des membres du synode. Il fit remarquer, très heureusement, que la voix du pape Pie XII « s'est élevée, à l’époque, en faveur des victimes ».  C’était l’hommage même prononcé par Mme Golda Meir, ministre des Affaires Etrangères d’Israël,  à l’a mort de Pie XII.

 

Pour ce qui est des paroles et de l'œuvre de Pie XII en faveur des juifs persécutés par la barbarie nazie, Benoît XVI a cité le fameux message à Radio Vatican de Noël, en 1942 : « Avec une voix brisée par l'émotion, il déplora la situation des « centaines de milliers de personnes qui, sans aucune culpabilité de leur part, mais seulement pour des raisons de nationalité ou de race, sont destinées à la mort ou à un progressif dépérissement » se référant très clairement à la déportation et à l'extermination perpétrée contre les juifs ».

 

Rappelons que dans ce message,  Pie XII démontait alors le projet d’Hitler pour la nouvelle Europe, point par point, d'où sa longueur, parfois peu comprise, sauf par le principal intéressé.

 

Mais Benoît XVI a aussi évoqué l'action cachée, surtout, au lendemain de la protestation catastrophique des évêques de Hollande, du 26 juillet 1942, qui provoqua des dizaines de milliers de déportations supplémentaires, au lieu de sauver des vies.

 

« Souvent, a souligné Benoît XVI, c'est dans le secret et le silence qu'il a agi parce que, justement, à la lumière des situations concrètes de la complexité de ce moment historique, il avait eu l'intuition que c'est seulement de cette manière que l'on pouvait éviter le pire et sauver le plus grand nombre possible de juifs ».

 

Benoît XVI a rappelé les hommages de la communauté juive : « Pour ses interventions, de nombreuses et unanimes attestations de reconnaissances lui furent adressées à la fin de la guerre, ainsi qu'au moment de sa mort, par les plus importantes autorités du monde juif, comme par exemple, par le Ministre des Affaires Extérieures d'Israël Golda Meir, qui lui écrivit : ‘Quand le martyre le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les dix années de terreur du nazisme, la voix du Souverain Pontife s'est élevée en faveur des victimes', concluant avec émotion : ‘Nous pleurons la perte d'un grand serviteur de la paix'. »

 

Benoît XVI a salué son « long service de l'Église, commencé sous Léon XIII et poursuivi sous Pie X, Benoît XV et Pie XI »,

 

A propos de sa nonciature en Allemagne, le pape a dit son opposition précoce au national-socialisme, « monstrueux »: « En Allemagne, où il exerça les fonctions de Nonce Apostolique, d'abord à Munich puis à Berlin jusqu'en 1929, il laissa derrière lui un souvenir emplit de gratitude, surtout pour avoir collaboré avec Benoît XV à la tentative de mettre fin à l' ‘inutile massacre' de la Grande Guerre, et pour avoir décelé, dès son avènement, le danger constitué par la monstrueuse idéologie nationale-socialiste, avec ses pernicieuses racines antisémites et anti-catholiques ».

 

Benoît XVI a rappelé que Pacelli a été « créé cardinal en décembre 1929 » puis nommé Secrétaire d'État de Pie XI, pendant neuf ans, et à une époque caractérisée par les totalitarismes : le fascisme, le nazisme et le communisme soviétique, condamnés respectivement par les encycliques « Non abbiamo bisogno », « Mit Brennender Sorge » et « Divini Redemptoris ».

 

On sait maintenant que le futur Pie XII, germanophone et lucide anti-nazi de la première heure, a été l'un des principaux rédacteurs de « Mit Brennender Sorge » (1937).

 

Benoît XVI a aussi rappelé comment Pie XII a essayé d'arrêter la guerre 

Et pendant la guerre, il déploya une « intense oeuvre de charité qu'il accomplissait en faveur des persécutés, sans tenir compte d'aucune distinction de religion, d'ethnie, de nationalité, d'appartenance politique ».

 

Des historiens - le pape cite le journaliste italien Andrea Tornielli - ont mis en lumière par exemple son aide - en or - à la communauté juive de Rome menacée, mais aussi comment sa secrétaire - Sr Pascalina Lenhert, une religieuse bavaroise, ce qui peut-être facilitait les déplacements - accompagnait la camionnette apportant de la farine aux couvents qui cachaient des familles juives, comme au couvent des Dames de Sion, au Janicule. Les sœurs en ont témoigné lorsque leurs supérieures ont reçu à titre posthume la médaille des Justes parmi les Nations.

 

On conseilla cependant au pape de quitter le Vatican, Rome étant occupée, et « sa réponse fut toujours la même, identique et décisive : ‘Je ne laisserai pas Rome et mon poste, même si je devais en mourir' (cf. Summarium, p. 186). Ses familiers et autres témoins firent, en outre, part de ses privations de nourriture, de chauffage, de vêtements, de commodités, qu'il s'imposait volontairement pour partager la condition de la population durement éprouvée par les bombardements et par les conséquences de la guerre (cf. A. Tornielli, Pie XII, Un uomo sul trono di Pietro) », a rappelé Benoît XVI.

« Malheureusement, a relevé Benoît XVI, le débat historique, qui n'a pas toujours été serein, sur la figure du Serviteur de Dieu Pie XII, a oublié de mettre en lumière tous les aspects de son polyédrique pontificat ».

 

 

Révélation du cardinal Bertone : Une circulaire de Pie XII aux religieux :Accueillez les juifs persécutés !

 

 

ROME, Jeudi 19 avril 2007 (Zénit) – Une circulaire de Pie XII aux instituts religieux, en date du 25 octobre 1943, a demandé explicitement aux religieux d’accueillir dans leurs maisons les juifs persécutés, a révélé le mardi 17 avril 2007,  le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone.

Le pape Eugenio Pacelli, disait-il, a en effet adressé cette « circulaire de la secrétairerie d’Etat » dans laquelle il demandait d’offrir « l’hospitalité aux juifs persécutés par les nazis dans tous les instituts religieux et d’ouvrir les instituts et aussi les catacombes ».

C’est à l’occasion de la présentation du livre de Maria Franca Mellano intitulé « L’œuvre salésienne de Pie XI sur l’Appio Tusculano à Rome », à l’institut Pie XI, que le cardinal salésien a commenté la crise suscitée à Jérusalem par une légende placée sous une photo de Pie XII au Mémorial de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem. La légende évoque son prétendu « silence » et son absence de directives pour dénoncer la Shoah.

Le
livre de Maria Franca Mellano mentionne les centaines de réfugiés juifs accueillis par cette institution pendant la seconde guerre mondiale : une « histoire lumineuse de générosité et d’attention », a commenté le cardinal Bertone.

« Mais, ajoutait-il, cette œuvre a été rendue possible, non seulement ici mais partout, par une circulaire de la secrétairerie d’Etat avec le sceau de Pie XII ».

« Il est impossible, précisait le secrétaire d’Etat, que Pie XII, qui a signé cette circulaire, n’ait pas approuvé une telle décision ».

A la suite de la protestation du nonce en Israël, Mgr Antonio Franco, le président du Mémorial, M. Avner Shalev, a promis de reconsidérer la façon dont le pape Pie XII y est présenté.

 

«Yad Vashem » promet de changer la légende sous une photo de Pie XII

 

Le nonce apostolique en Israël participa aux célébrations de la « Journée de la mémoire »

 

ROME, Lundi 16 avril 2007 (Zénit) – Dans une déclaration rendue publique jeudi 12 avril par le Service italien d’information religieuse (SIR), l’agence de presse de la Conférence épiscopale italienne (CEI), Mgr Antonio Franco, nonce apostolique en Israël, avait annoncé son « renoncement douloureux » aux célébrations annuelles de la « Journée de la mémoire » de la Shoah, devant se dérouler au mémorial (musée) de Yad Vashem à Jérusalem. Il revient sur sa décision, après une promesse de « Yad Vashem ».

Son refus d’assister aux cérémonies était dû à la légende d’une photographie du pape Pie XII, exposée dans la septième salle du Mémorial de Yad Vashem, évoquant son prétendu « silence » et son « absence de directives » pour dénoncer la Shoah.

Mgr
Franco a écrit une lettre au directeur du mémorial dans laquelle il affirme : « Cela me fait mal d’aller à Yad Vashem et de voir comment y est présenté Pie XII [...] Sans doute faudrait-il retirer la photo ou modifier la légende. Mais le pape ne peut certainement pas figurer parmi ceux dont on doit avoir honte pour ce qu’ils ont fait contre les juifs. Pie XII ne doit pas avoir honte pour tout ce qu’il a fait pour sauver les juifs, ce que les sources historiques font ressortir ».

Cette photo de Pie XII est exposée au mémorial de Yad Vashem depuis son ouverture en 2005. Le nonce apostolique de l’époque, Mgr Pietro Sambi, avait déjà demandé à ce qu’elle soit changée.

Les déclarations du nonce ont suscité un large écho dans la presse internationale. Toutefois, dimanche, Mgr Antonio Franco, a annoncé être revenu sur sa décision après avoir reçu une lettre du président de « Yad Vashem », Avner Shalev, lui promettant de reconsidérer la manière dont Pie XII est présenté par le Mémorial.

»Etant donné que mon intention n’était pas de me dissocier des célébrations (de commémoration de la Shoah, ndlr) mais d’attirer l’attention sur la façon dont le pape (Pacelli, ndlr) était présenté, mon objectif est atteint », a expliqué le nonce en Israël avant de conclure : « Je n’ai aucune raison d’entretenir cette tension et je participerai donc à la cérémonie ».

Dans un entretien à Zenit, le père Peter Gumpel, sj, postulateur de la cause de béatification de Pie XII et considéré comme l’un des plus grands experts de l’histoire des relations entre le Saint-Siège et l’Allemagne entre 1930-1950, a affirmé : « Il faut considérer le fait que Pie XII compte sur des millions de personnes qui l’estiment et le vénèrent, y compris parmi les juifs, et qui considèrent comme une offense et contraire aux faits historiques tout ce qui est écrit dans la légende en question ».

« En outre – a précisé le père jésuite – , au Mémorial de Yad Vashem la grande majorité des Justes est de religion catholique. Parmi les nombreux prêtres, religieuses et religieux qui y sont représentés, beaucoup ont perdu la vie en sauvant des juifs ».

« Les institutions juives, a poursuivi le Père Gumpel, ont d’ailleurs elles-mêmes démontré que c’est le cardinal Eugenio Pacelli, le futur pape Pie XII, qui a mis sur pied un réseau d’assistance pour protéger et sauver les juifs de la persécution. La bibliographie publiée à ce sujet est très vaste ».

Selon le Père Gumpel, qui connaît bien les évènements de l’époque pour avoir passé de très nombreuses années à les étudier, « tout ce qui est dit dans cette légende ne correspond pas à la vérité ».

Les critiques de Pie XII affirment que les partisans du pape sont des apologètes et non des historiens. Une accusation à laquelle le Père Gumpel répond : « Tant d’historiens de renom, dont beaucoup de juifs, ont démontré la bonté de tout ce que le pape Pie XII avait fait. Pour n’en citer que quelques uns : Sir Marin Gilbert, Michael Burleigh, David Dalin, qui ne me semblent pas être des apologètes ».

« Et que dire de Golda Meir, d’Albert Einstein, d’Israel Zolli, de tous ces dirigeants des grandes institutions juives mondiales qui ont remercié Pie XII à la fin de la seconde guerre mondiale. Etaient-ils des apologètes ? », a-t-il encore précisé.

« Sans parler des directeurs de ces grands journaux juifs, publiés durant la seconde guerre mondiale, qui affirment eux aussi que le pape Pie XII était un ennemi du nazisme. Des apologètes eux aussi ? », interroge l’historien.

A propos des accusations contre Pie XII, le père jésuite relève que « les arguments sont toujours les mêmes, sans rien de nouveau à l’appui. Les critiques contre Pie XII se citent mutuellement, évitant systématiquement toute la partie juive des sources historiques qui sont en faveur du pape ».

Quant au prétendu silence du pape Pie XII face à la rafle nazie du ghetto de Rome le 16 octobre 1943, le père Gumpel a déclaré à Zenit qu’ « il est désormais évident, même pour les plus sceptiques, que le pape était arrivé à la conclusion que toute dénonciation publique aurait risqué d’entraîner plus de souffrances et de morts. Et il avait décidé de sauver le plus grand nombre de juifs possible, décidant secrètement de leur ouvrir la porte des couvents et de leur porter assistance ».

« Quoiqu’il en soit – a poursuivi l’historien – comme l’a raconté également Michael Tagliacozzo, le pape et le Saint-Siège ont été les seuls à essayer d’arrêter les nazis et à tenter de sauver le plus grand nombre de juifs possible ».

Le Père Gumpel a évoqué le récit d’Enzo Forcella, un militant de la Résistance, qui raconte, dans son livre « La Résistance au couvent » (Einaudi 1999) que les dirigeants des groupes antifascistes du Comité de Libération Nationale se sont réunis à Rome le 16 octobre 1943, mais « qu’aucune forme de protestation ne leur était venue à l’esprit » et que « la presse clandestine ne s’était pas montrée plus sensible ».

En ce qui concerne les accusations selon lesquelles le Saint-Siège aurait caché des criminels nazis et les aurait aidés à fuir, le père Gumpel déclare sans ambages: « On sait bien, et les documents en parlent de façon claire, que les nazis considéraient le pape comme leur ennemi numéro un. Tant il est vrai que Pie XII a lui-même fourni personnellement d’importants documents au procès contre les criminels nazis à Nuremberg ».

 

 

Des Juifs témoignent avoir été sauvés par Pie XII : Parmi eux, le fils du rabbin de Gênes, durant la guerre

 



Sur le site de Zénit, a la date du Lundi 13 octobre 2008 , on peut lire ce beau témoignage en faveur de Pie XII :

 

« Plusieurs juifs italiens témoignent devant les caméras avoir été sauvés par des membres de l'Eglise, avec le soutien de Pie XII, lors des persécutions nazies.

Parmi eux, Emanuele Pacifici, fils de Riccardo, qui était le grand rabbin de Gênes durant la seconde guerre mondiale. Un reportage vidéo produit par le mensuel Inside the Vatican et par l'agence H2onews.org, recueille son témoignage et celle d'autres survivants.

Emmanuele Pacifici était un enfant durant la guerre. Il se souvient du jour où les nazis ont réclamé 50 kg d'or à la communauté juive de Rome.

« Réunir 50 kg d'or en quelques heures seulement était impossible. Sans faire de publicité, la ville de Rome collabora de mille façons : avec des dents en or (car avant on portait des dents en or), une bague, tout ce qu'ils avaient. Et les 50 kg furent récoltés », se souvient-il.

« Mais la promesse de nous épargner n'a pas été tenue, ajoute-t-il, et les juifs ont dû aller se cacher pour essayer d'échapper à une mort certaine. L'action du pape Pie XII fut décisive dans ces durs moments ».

Un autre des survivants, Settimio Di Porto, se souvient : « Nous avions perdu nos droits civils. Nous ne pouvions rien faire. Nous n'avions même pas de carte de rationnement pour manger ».

« La matinée du 16 octobre a été terrible. Je vois encore la scène. Ils ont tous été emportés dans des camions... il y a eu une grande razzia. Ils entraient dans les maisons et emmenaient les familles : femmes, vieillards, enfants, malades... ».

« Ici à Rome, tous les couvents ont ouvert leurs portes », souligne Settimio Di Porto.

Et Emmanuelle Pacifici ajoute : « Le Vatican était plein. Il y avait même des gens qui dormaient dans les couloirs ».

Claudio Della Sera se souvient d'avoir été sauvé par les Frères Maristes du Collège Saint-Léon-le-Grand.

Le Yad Vashem, musée et archives de l'holocauste à Jérusalem, conserve la mémoire de nombreux hommes et femmes qui, comme eux, ont arraché tant de juifs à la mort, et que l'on honore sous le nom de « Justes parmi les Nations ».

Le journaliste du quotidien italien « Il Giornale », Andrea Tornelli, souligne que ces personnes « ont agi pour sauver les juifs, à un moment où l'on ne savait pas quelle aurait été l'issue de la guerre, et donc, dans un geste totalement désintéressé ».

Matteo Luigi Napolitano, professeur d'histoire à l'Université de Molise (Italie), témoigne que « les documents des services secrets américains nous disent aussi la raison pour laquelle Hitler haïssait le pape : parce qu'il cachait des juifs, parce qu'il donnait des ordres aux couvents, aux sanctuaires, en cachaient au Vatican même ».

Les religieuses, se souvient encore Emmanuele Pacifici, tentèrent de sauver les femmes juives en les cachant dans les couvents.

Il raconte que les Allemands sont entrés à l'intérieur d'un couvent et déportait 33 femmes, dont sa mère, qui se trouvait là.

« La Mère supérieure Sœur Ester Busnelli a été arrêtée pour avoir fait quelque chose qu'elle ne devait pas faire », raconte-t-il.

« Il faut comprendre le risque que c'était ... le risque qu'avait couru Pie XII en sauvant 8.000 personnes », souligne-t-il.

 

Le cardinal José Saraiva martins s’exprime sur le silence de Pie XII sur la Shoah : le « silence » de Pie XII n’est pas une « vérité historique »

 

Selon le cardinal Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints,

 « Le fameux silence de Pie XII sur la condamnation du nazisme n'est pas une vérité historique », a affirmé le lundi, 18 fevrier 2008,  le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

 

« Plus que de silence, je parlerais de prudence » pour ne pas rendre la situation des juifs encore « plus grave et plus intolérable », a déclaré le cardinal portugais, qui présentait aujourd'hui à la salle de presse du Vatican l'Instruction « Sanctorum Mater » (l'Eglise, Mère des saints), un vademecum pour les évêques du monde, concernant les procès de béatification.

Le cardinal Saraiva Martins a précisé que la cause de Pie XII « n'a certainement pas été reportée et encore moins mise de côté ». Il a expliqué que, cette année, c'est le 50ème anniversaire de la mort du pape Pacelli et que l'on a jugé opportun d'en profiter pour promouvoir un certain nombre d'initiatives - notamment un congrès et une exposition sur son pontificat - contribuant à mieux faire connaître la personne de Pie XII ainsi que sa spiritualité.

 

Cette exposition se déroule ces jours-ci (du 4  novembre 2008 au début janvier 2009) dans le « Bras de Charlemagne », soit le côté gauche de la colonnade du Bernin, lorsque l'on regarde la basilique Saint-Pierre.

 

L’exposition retrace simplement l’itinéraire du pape Pie XII. Et parmi les pièces nombreuses à voir, on peut lire :

 

La Lettre du rabbin Zaoui au pape en 1944

 

Un rabbin français, le rabbin Zaoui,  remercia Pie XII et des prêtres catholiques de l'aide apportée aux juifs persécutés pendant la Shoah. 

 

Cette lettre du rabbin André Zaoui, aumônier capitaine du Corps expéditionnaire français, adressée à Pie XII le 22 juin 1944, se trouve parmi les pièces les plus intéressantes de l'exposition sur la biographie de Pie XII présentée aujourd'hui au Vatican.  

 

Une pièce d'autant plus intéressante que l'exposition ne cherche pas à faire le point sur les faits et gestes et les paroles de Pie XII en faveur des juifs persécutés, mais à retracer l'itinéraire du pape Pacelli de son enfance à sa mort en 1958, il y a cinquante ans. 

Elle met en évidence les facettes de sa personnalité, depuis son amour des animaux (on le voit photographié avec un canari ou des agneaux), sa fascination pour toutes les inventions modernes (son rasoir électrique et sa machine à écrire, sa présence sur les ondes de Radio Vatican), son souci constant des plus démunis (les matelas installés jusque dans les escaliers du Palais apostolique ou à Castel Gandolfo pour accueillir les réfugiés, sans distinction), son amour des arts (et son sauvetage des œuvres d'art pendant la guerre, ou le concert de l'orchestre philharmonique d'Israël, le 25 mai 1955, en signe de « gratitude pour son œuvre en faveur des juifs persécutés pendant la guerre »), ses interventions répétées contre la guerre, et son activité diplomatique, etc . 

 

Le rabbin Zaoui rappelle qu'il a pu assister à une audience publique du pape « le 6 juin 1944 (sic !) à 12 h 20 », avec de « nombreux officiers et soldats alliés ». 

Il mentionne aussi sa visite à l'Institut Pie XI « qui a protégé pendant plus de six mois une soixantaine d'enfants juifs dont quelques petits réfugiés de France ». 

Il dit avoir été frappé par la « sollicitude paternelle de tous les maîtres » et il cite cette phrase du préfet d'étude : « Nous n'avons fait que notre devoir ». 

 

Le 8 juin 1944, le rabbin Zaoui rapporte un autre événement auquel il a participé : la réouverture de la synagogue de Rome fermée par les nazis en octobre 1943.  

 

Il signale la présence d'un prêtre français, le P. Benoît « évadé de France » et qui s'est dévoué « au service des familles juives de Rome ». Le rabbin rapporte ces paroles du prêtre et l'impression forte qu'elles ont eues sur l'assemblée qui l'a reconnu et acclamé : « J'aime les juifs de tout mon cœur ». Cette parole rappelle au rabbin celle de Pie XI, qu'il rapporte ainsi  : « Nous sommes spirituellement des sémites ». 

 

André Zaoui dit sa reconnaissance en ces termes: « Israël n'oubliera jamais ».

 

La lettre se trouve aussi reproduite dans le très beau et très complet catalogue de l'exposition publié sous l'autorité du Comité pontifical des sciences historiques (« L'Uomo e il pontificato 1876-1958 », « L'homme et le pontificat 1876-1958 », 238 pages,  Libreria Editrice Vaticana, p. 157). 

 

Une lettre du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, reproduite en fac similé (pp. 13-14) souligne l'importance de ce catalogue et de l'exposition qui aide à « faire mieux connaître un Pontife qui est reconnu à juste titre comme l'un des plus grands personnages du XXe siècle ». 

 

Il remercie vivement tous ceux qui ont participé à cette entreprise et souhaite qu'elle contribuera « à faire apprécier, spécialement des nouvelles générations, l'extraordinaire figure de ce pape, qui a su préparer, avec une intuition prophétique des signes des temps, le chemin de l'Eglise à l'époque contemporaine ». 

 

L'exposition qui est organisée dans le « Bras de Charlemagne », soit le côté gauche de la colonnade du Bernin, lorsque l'on regarde la basilique Saint-Pierre, ouvre à partir de demain, 4 novembre 2008, et ce jusqu'au 6 janvier 2009. Elle doit ensuite partir à Berlin et à Munich.  

 

Elle a été présentée par le président du Comité pontifical des sciences historique, le prof. Mgr Walter Brandmüller, par M. Giovanni Morello (de la Fondation pour les Biens et les Activités culturelles de l'Eglise), le journaliste spécialiste du Vatican du quotidien « Il Giornale », Andrea Tornielli, les prof. Matteo Luigi Napolitano (Université du Molise) et Philippe Chenaux (Université pontificale du Latran), en présence du prof. Don Cosimo Semeraro, SDB, secrétaire du Comité pontifical. (Zénit du 3 novembre 2008)

 

 

Radio Moscou a créé la « légende noire » contre Pie XII

 

Des révélations de « La Civiltà cattolica »

 « La légende noire contre le pape Pie XII fut lancée par Radio Moscou à la fin de la deuxième guerre mondiale, conclut une enquête publiée par la revue italienne «  la Civilta Catholica ».

Pie XII, qui à sa mort reçut l’hommage des chefs d’Etats démocratiques et des plus hauts représentants juifs, a été présenté par certaines publications lors des décennies qui suivirent, comme un allié des régimes totalitaires, mettant en particulier en accusation son « silence » face aux crimes du nazisme.

L’article du bi-mensuel, signé par Giovanni Sale, s.j., analyse la réaction de la radio communiste à l’allocution prononcée par le pape Eugenio Pacelli, le 2 juin 1945, fête de saint Eugène.

Le 7 juin 1945, la radio diffusa une émission qui « prit une valeur, pour ainsi dire, paradigmatique, dans le sens où elle résumait bien le point de vue de la gauche radicale sur l’activité du Saint-Siège pendant la période de la guerre ».

« Qui a entendu le discours du pape à l’occasion de la fête de saint Eugène – disait Radio Moscou – a été extrêmement étonné d’apprendre que le Vatican, pendant les années de la domination d’Hitler en Europe, a agi avec courage et audace contre les délinquants nazis. En revanche, les faits et actions véritables du Vatican disent le contraire ».

« Du reste, si le Vatican a agi de cette manière, il l’a fait pour poursuivre la politique vigilante de protection d’Hitler et de Mussolini » ajoutait la radio communiste.

« Aucune des atrocités commises par les hommes d’Hitler n’a suscité le mépris et l’indignation du Vatican. Il s’est tu alors qu’oeuvraient les machines de mort allemandes, quand fumaient les cheminées des fours crématoires, quand étaient lancées sur la population pacifique de Londres des centaines de bombes, quand la doctrine hitlérienne d’élimination et d’extermination des nations et des peuples se transformait en une dure réalité ».

« Maintenant en revanche – poursuivait-elle – le pape remplissait son discours d’allusions contre l’Union soviétique et le communisme international pour provoquer des divergences et semer la méfiance parmi les alliés ».

L’auteur de l’article constate que « la presse communiste internationale, et pas seulement elle, s’était alignée passivement sur les directives de Moscou, à ce sujet ».

« Ainsi commença la légende noire d’un Pie XII ami et allié des nazis, qui est d’une certaine façon arrivée jusqu’à nos jours ; un pape qui soutenait, pour des raisons d’intérêt politique, des régimes totalitaires fascistes et ennemi juré de la démocratie populaire ».  (Dimanche 19 juin 2005. Zénit)

 

 

L’encyclique anti-nazie a 70 ans : un enseignement encore actuel. Brève histoire de « Mit brennender Sorge »

 

ROME, Dimanche 1er avril 2007 (Zénit) – L’encyclique anti-nazie de Pie XI, « Mit brennender Sorge » (« Avec un souci brûlant ») rédigée en allemand, avec pour cheville ouvrière le futur Pie XII, Eugenio Pacelli, a 70 ans : un enseignement encore actuel, estime le père Peter Gumpel, sj, spécialiste des relations entre le Saint-Siège et l’Allemagne à cette période, et témoin des événements.

« J’avais 14 ans, raconte le P. Gumpel. J’étais dans la cathédrale de Berlin lorsque le texte de l’encyclique a été lu ».

Le dimanche des Rameaux 1937 en effet, un 21 mars cette année là, l’encyclique était lue dans toutes les églises d’Allemagne : elle apparaît comme la critique la plus dure jamais exprimée par le Saint-Siège contre un régime en place.

Avec soixante-dix ans de recul, on comprend en effet que le Saint-Siège avec compris la nature du régime national-socialiste instauré par Hitler alors depuis quatre ans et ses dangers. Le développement sur la séparation entre la foi et la morale, qui conduit à la décadence et à la guerre n’a rien perdu de sa force, estime le P. Gumpel.

Le P. Gumpel a én effet expliqué à Zenit qu’après la Première guerre mondiale, le Saint-Siège a fait différentes – et vaines – tentatives pour obtenir un concordat avec l’Allemagne. Des concordats furent signés avec la Bavière, avec la Prusse, avec le Bade mais non avec l’Allemagne dans son ensemble.

Avec l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler, qui devient chancelier le 30 janvier 1933, le Saint-Siège se voit offrir un concordat avec des articles favorables. Mais Rome se méfiait de Hiltler, l’ancien nonce à Berlin, Eugenio Pacelli avait confié à sa secrétaire, sr Pasqualina Lenhert, que cet homme serait capable de « marcher sur des cadavres » pour arriver à ses fins.

Il était cependant difficile au Saint-Siège de refuser : Pacelli, alors secrétaire d’Etat de Pie XI, estimait que le régime n’allait « absolument pas respecter » le concordat, mais qu’il restait à « espérer qu’il ne viole pas tous les articles à la fois », comme il le confiait à l’époque à un diplomate britannique.

Rappelons qu’un concordat n’est pas un « traité l’alliance » avec un régime, mais une forme de contrat qui règle les rapports entre l’Eglise et l’Etat dans une Nation donnée de façon à assurer le libre exercice de sa mission.

La signature du concordat fut suivie d’une persécution systématique des catholiques dans tous les domaines de leur activité. Pour défendre les catholiques, le Saint-Siège adressa par voie diplomatique plus de 50 protestations, naguère rassemblées dans un livre intitulé « L’échange de notes diplomatiques entre le Saint-Siège et le gouvernement du Reich – de la ratification du concordat à l’encyclique « Mit brennender Sorge » (“Der Notenwechsel zwischen dem Heiligen Stuhl und der Deutchen Reichsregierung”, Ed. Matthias Grunewald, Mayence, 1965).

Mais les protestations du Saint-Siège n’avaient d’autre effet que de durcir les vexations imposées par le régime aux écoles et à la presse catholiques, avec l’emprisonnement et la déportation de prêtres, au point qu’en 1936 l’Eglise allemande avait réclamé une intervention publique de Rome.

Les évêques allemands étaient attendus en visite ad limina en 1938. La date fut anticipée d’un an : ils vinrent à Rome en 1937. Les évêques demandèrent au Saint-Siège un document condamnant publiquement le nazisme.

« Le cardinal archevêque de Munich, Michael von Faulhaber, écrivit en secret un texte pour l’encyclique, à la main, pour ne pas le dicter à qui que ce soit, et maintenir le secret », a expliqué à Zenit le P. Gumpel.

« Ce texte, continuait l’expert, servit de base à l’encyclique, et s’y ajoutèrent les interventions du secrétaire d’Etat, Eugenio Pacelli : au cours d’un travail de sept semaines, fut rédigé un texte comportant des passages encore plus forts et plus explicites que les protestations du cardinal von Faulhaber ».

A ce sujet, le P. Gumple renvoie au livre de Heinz Albert Raem sur l’histoire de cette encyclique : « Pie XI et le national-socialisme » (« Pius XI un der Nazionalsozialismus », (éd. Ferdinand Schöningh, Paderborn-München-Wien-Zürich, 1979).

Le texte définitif de l’encyclique fut signé par le pape Pie XI le 14 mars 1937. Des exemplaires transitèrent par la valise diplomatique et arrivèrent au nonce apostolique à Berlin, qui le transmit à l’archevêque de Berlin, puis par courriers secrets, ils furent remis à tous les évêques allemands.

A l’insu de la police secrète d’Etat, la Gestapo, le texte fut imprimé dans 12 typographies : certains évêques firent tirer des centaines de milliers d’exemplaires.

Puis, toujours en secret, les textes furent distribués à tous les curés, aux aumôniers, aux couvents, et l’encyclique fut proclamée dans toutes les églises catholiques allemandes le 21 mars 1937, Dimanche des Rameaux.

« J’avais 14 ans, raconte le P. Gumpel. J’étais dans la cathédrale de Berlin lorsque le texte de l’encyclique a été lu en guise d’homélie. La cathédrale était comble. Et la réaction générale fut une approbation convaincue ».

Il souligne que le langage employé par l’encyclique était « clair et explicite » : Hitler trompait les Allemands et la communauté internationale, il était perfide, dangereux, voulait se substituer à Dieu.

« La réaction des catholiques fut enthousiaste », raconte le P. Gumpel, mais l’encyclique mit « Hitler hors de lui » : pendant trois jours, il refusa de voir et de recevoir qui que ce fût.

La veille de la lecture publique, la Gestapo avait été avertie par un employé d’une typographie, mais le projet était trop avancé pour qu’il puisse être arrêté : entrer dans les églises aurait provoqué une révolte.

Pourtant la Gestapo envoya des hommes aux abords des églises, pour contrôler si les gens sortaient avec le texte en main : l’arrestation s’ensuivait. Les premières typographies furents confisquées sans indemnité et différents responsables furent jetés en prison.

La communauté internationale réagit positivement au courage de l’Eglise. Les communautés juives se réjouirent de cette condamnation explicite du racisme. La presse juive accueillit avec une grande satisfaction la protestation du pape, du Saint-Siège et de l’Eglise d’Allemagne.

« Mais, déplore, le P. Gumpel, alors que le pape avait explicitement dit que Hitler n’était pas fiable, cela n’a pas empêché qu’en 1938, l’Angleterre, la France et l’Italie se mirent d’accord avec le régime nazi lors de la conférence de Munich ».

Pour ce qui est des passages les plus significatifs de l’encyclique, le P. Gumpel précise qu’il s’agit « d’un dcocument dont la valeur dépasse la contingence historique » et que « certains passages revêtent une signification prophétique de grande actualité ».

« ‘Mit brennender Sorge’ n’a pas seulement une importance symbolique, précise l’expert. Elle est fondée sur les principes de la loi morale naturelle et de la foi. Elle est prophétique aussi pour aujourd’hui : elle a une valeur permanente. Si l’on ne se réfère ni à la loi naturelle ni à la foi, on tombe dans la décadence, et l’histoire a amplement démontré que c’est la source permanente de troubles au niveau international ».

La première partie de l’encyclique présente l’histoire du concordat et souligne les violations continuelles du régime par ses attaques contre l’Eglise catholique et les fidèles.

« Mit brennender Sorge » dénonce également le néo paganisme nazi en affirmant : « Qui, par une confusion panthéiste, identifie Dieu avec l’univers, en matérialisant Dieu dans le monde, et en déifiant le monde en Dieu, n’appartient pas aux vrais croyants ».

L’encyclique condamne sans ambages la conception raciale du nazisme qui « divinise dans un culte idolâtre » la terre et le sang, et « pervertit et falsifie l’ordre créé et imposé par Dieu ».

Elle dénonce « l’erreur de parler d’un dieu national, d’une religion nationale, et la tentative d’emprisonner dans les limites d’un seul peuple, de réduire ethniquement à une seule race, le Dieu créateur du monde devant la grandeur face à laquelle les nations sont petites comme des gouttes d’eau ».

Du point de vue de l’Ecriture Sainte, l’encyclique défend la valeur de l’Ancien Testament et condamne qui voudrait « bannir l’histoire biblique de l’église et de l’école et les sages enseignements de l’Ancien Testament » comme « blasphamatoire » contre la « parole de Dieu » et contre « le dessein de salut du Tout puissant ». Elle dénonce la prétention du Führer de se présenter comme le dieu de l’Allemagne.

Mais l’encyclique évoque aussi les victimes du régime parmi les catholiques qui, pour défendre la foi, « subissent une violence illégale autant qu’inhumaine » et dénonce ouvertement des « tentations sataniques de faire sortir les fidèles de l’Eglise », et la tentative d’imposer une « Eglise allemande nationale ».

Du point de vue moral, l’encyclique s’oppose ouvertement aux « tentatives de détacher la doctrine de l’ordre moral », une voie, qui « conduit à la décadence morale individuelle et des Nations ».

Le principe nazi selon lequel est « juste ce qui est utile à la Nation » est condamné : « Ce principe, détaché de la loi éthique signifierait, pour ce qui concerne la vie internationale, un état de guerre permanent entre Nations ».

L’encyclique met enfin en garde la jeunesse contre qui est « anathème » en « voulant annoncer un Evangile différent » de celui qu’ils ont reçu.

Le P. Gumpel souligne que « les formules les plus dures contre le nazisme sont de Pacelli, et Hitler le savait ». D’où sa fureur contre le secrétaire d’Etat de Pie XI, et futur Pie XII : Hitler le considérait comme son adversaire numéro un.

Un quotidien italien, « La Repubblica » a par ailleurs cité, le 29 mars, des documents des archives de l’ex-Allemangne de l’Est ou République démocratique d’Allemagne (RDA), sous régime soviétique, affirmant que le plus grand adversaire d’Hitler était à l’époque Pacelli, et que le régime soviétique a fomenté la campagne de calomnies contre Pie XII.

A ce propos, le P. Gumpel fait observer que « ces révélations n’ajoutent rien à ce que le Saint-Siège sait déjà, mais qu’elles sont utiles à ceux qui ont été jusqu’à penser ou même écrire que Pacelli a été « le pape de Hitler ». On a maintenant d’autres documents qui prouvent combien de fausses accusations ont été lancées contre Pie XII. La responsabilité des soviétiques dans la campagne de calomnies contre le pape Pacelli est également évidente ».