ITEM
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de
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Un regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 14 novembre 2004
N°17
au cœur d’un
combat.
Témoignage
« Auprès
de Mgr Lefebvre, j’ai appris à aimer la messe ». Il me semble que je peux
me rendre ce témoignage. Je ne sais si cela convient. J’écris ce papier dans l’
enthousiasme d’un « fils » de Mgr Lefebvre. Je le dis sans
flagornerie, sans orgueil, en toute sincérité, y voyant du reste un effet de la
bonté de Dieu. Oui c’est Mgr Lefebvre qui m’a fait comprendre, mieux que
quiconque, la grandeur de la messe. Elle
renouvelle le « Sacrifice Rédempteur » de NSJC. Elle rend au Dieu
Trinité « toute honneur et toute gloire ». Cette messe, ma foi me l’a
fait considérer comme le plus bel acte d’amour de NSJC pour son Père, le plus
bel acte de charité de NSJC pour nous, pour la rédemption de nos âmes pour notre éternité bienheureuse. Je sais qu’elle
est aussi le plus bel acte de justice posé. L’oblation sublime de cette
immolation a seule pu satisfaire surabondamment la justice de Dieu. Dieu nous
donna « le prêtre et la seule
victime », qui put compenser l’infinie malice du péché originel.
Manifestation évidente de sa miséricorde.
Il fallait en effet un acte théandrique pour satisfaire la justice de
Dieu. D’où la raison de l’Incarnation Rédemptrice de Notre Seigneur
Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme.
Notre Seigneur expie, répare pour nous ,
à notre place, à notre avantage, la malice du péché originel. Dans son
immolation offerte, obéissante, Notre Seigneur répare, ordonne toutes choses à
Dieu, rend à Dieu toute louange, toute obéissance, celle que lui doit toute
créature. La messe est expiatrice,
propitiatoire, satisfactoire.
C’est
ainsi le plus beau trésor de
Mais
j’aime aussi le rite dans lequel ce sacrifice
rédempteur est offert, celui
codifié, canonisé par Saint Pie V – comme étant la « règle » par
excellence –. J’aime cette messe. Son ordre. Sa hiérarchie. Son silence. La
profondeur et la beauté des oraisons de son « offertoire », de son
Canon. Tous les mots sonnent. Sont précis. Expriment à merveille la beauté de
la foi, le rôle spécifique du prêtre, la valeur sacrificielle de la messe, la
présence réelle substantielle de Notre Seigneur, comme victime, que j’adore. Les rites expriment
merveilleusement tout cela. Ont une portée sublime. Soutiennent ma prière, la
raniment si besoin est. Ils « obligent » ma foi. Pour tout l’or du
monde, je ne quitterai cette messe. Elle est le cœur de l’Eglise. Elle y puise
son souffle, son élan missionnaire, son adoration
Cette
messe, celle-là et pas l’autre, nourrit, fortifie mon sacerdoce. Elle est,
aujourd’hui, la raison de ma vie, de ma
vie sacerdotale, de ma consécration à Dieu.
Elle
fut au cœur de tout mon apostolat. Elle fut la raison de mon appartenance à
Elle fut la raison de mon activité en France, comme supérieur de District
pendant 18 ans. Toutes les fondations de prieurés faits, toutes les écoles
créées, toutes les initiatives prises, toutes les conférences données, toutes
les manifestations publiques réalisées n’eurent qu’un but - et il en était ainsi pour tous mes
confrères -, la messe, la sainte messe,
son maintien, son retour, sa diffusion parce que source essentielle de toute
sainteté. Ainsi de la grande manifestation
à la « Porte de Versailles ». Ainsi de la manifestation au Bourget.
La messe, son triomphe - puisqu’elle était attaquée et avec quelle violence
incompréhensible – en était le motif essentiel.
Il
en fut de même pendant tout mon temps en Normandie, de 1995 à l’an 2000. Et là,
ce combat se fit et par la plume, en tant que prieur, avec le « Bulletin
Saint Jean Eudes ». Et par l’action. Ce fut alors ce que j’ai aimé appeler le « Combat du Chamblac » avec pour objectif le
maintien de la messe tridentine qui fut célébrée pendant 30 ans par son bon
curé :Monsieur l’abbé Montgomery Wright. Ce fut l’objet de nombreux
articles du Bulletin Saint jean Eudes.
Ce
fut ensuite le « combat de Lisieux ».
Combat « merveilleux ».
Ce
fut la raison de « Bulletin Saint Jean Eudes » qui changea, un jour
son titre, en « Nouvelles de Chrétienté ». Et pour cause ! Là,
je voulais défendre, expliquer la raison de « notre
combat ». Je voulais enthousiasmer les lecteurs et les élèves du
Cours Sainte Catherine à Saint Manvieux où j’enseignais le catéchisme, chaque
semaine, aux quatre dernières classes du Secondaire, leur
faire aimer la beauté de cette messe et les « motiver » pour ce
combat. On ne le fera jamais assez.
Revoyez tous les numéros du « Bulletin », ils ont pour objet :
la messe, ses victoires, ses difficultés. Transmettre l’amour de la messe,
expliquer les raisons de notre attachement à cette messe, rappeler les raisons théologiques que nous avions
reçues de nos anciens. Me faire l’écho de la théologie d’un Père Calmel, d’un
abbé Dulac, d’un Jean Madiran…
Tout ce qui touchait à la messe, à son retour sur nos autels, à sa victoire me
passionnait.
C’est la raison pour laquelle j’ai suivi de très près tout ce qui se disait, se
faisait sur la messe. Toutes les victoires de la messe m’enthousiasmaient.
Jusqu’à Campos. La messe et son retour furent l’angle sous lequel j’analysais
ce formidable « accord », un accord historique. Ce furent les termes
mêmes du Cardinal Castrillon-Hoyos.
J’apprenais la publication en italien, en allemand des livres du Cardinal
Stickler, du cardinal Ratzinger, j’en attendais, avec fébrilité, la traduction
française. J’en utilisais les arguments.
Je crois bien que j’ai lu tout ce qui s’écrivait sur la question, en langue
française. C’est ainsi que je dévorais le livre de Geffroy et
Maxence : « Enquête sur la messe traditionnelle » publiée
en juin 1998, comme supplément à la revue «
C’est
ainsi aussi que je fus « gourmand » des publications du C.I.E.L dont j’ai eu
connaissance seulement en 1998. J’ai fait venir tous les actes de leurs
différents colloques. Toutes les « interventions » sont loin d’avoir
même valeur… C’est peut être normal !
En
même temps, je reprenais les travaux publiés dans « Itinéraires ». Je
voulais faire une « chronologie » pour suivre et surtout revivre
les événements de notre « combat de la messe », depuis les origines,
depuis 1969. Cette chronologie parut, de
fait, dans « Nouvelles de Chrétienté », dans les numéros des années
2001 et 2002, alors que je me trouvais à Bruxelles…J’ai pu l’établir jusqu’en
1988…de 1960 à 1988. Je me passionnais de cette histoire.
A
cette lumière, on comprendra pourquoi j’ai suivi les communautés
« Ecclesia Dei adflicta » dans leur
pèlerinage d’action de grâces à Rome en 1998. Si nous ne partagions pas
les mêmes points de vue, si les « disputes » entre nous furent vives,
je ne les considérais pas, ni hier,
encore moins aujourd’hui, comme des « ennemis ».
« Avec nulle autre personne nous sommes
aussi proches ». J’aimais dire
cela souvent à Monsieur l’abbé Lorans. Même si Mgr Lefebvre avait coupé les
relations avec les uns et les autres, il les considérait, tous, toujours comme ses « fils ». Ne me disait-il pas un
jour, alors que nous avions eu déjà beaucoup de prêtres qui étaient
partis : « Finalement je n’ai pas eu la main si malheureuse que
cela ». Il voulait parler des ordinations faites.
Oui,
je suis allé à Rome en 1998. On me le reprocha. Est-ce sérieux ! Je fus
passionné par les propos tenus, le 24
octobre 1998, par le Cardinal Ratzinger.
J’ai pu les comparer à ceux du Pape Jean-Paul II, prononcés deux jours
plus tard, le 26 octobre et préparés
vraisemblablement par Mgr Ré de
Et sous ce rapport, le « Combat de
Lisieux » me passionnait. Je voulais - c’était le but déclaré de ce pèlerinage - faire triompher le droit de cette messe. Vous
imaginez ! Un grand rassemblement populaire ! A Lisieux ! 10 000,
20.000 fidèles et même plus à Lisieux pour cet unique objet :
En
1999- 2000, j’ai vibré aux difficultés de
Or
les contradictions sont toujours signe et expression de faiblesse. Elles peuvent, au moins, laisser présager des évolutions…C’est ce qu’il
faut voir, ce qu’il fallait voir.
Oui
j’ai suivi cette « affaire de
Evolution
possible ! C’est précisément ce que
l’on sentait au milieu de ces graves
difficultés. On sentait bien que le mouvement en faveur de la messe tridentine
allait dans le bon sens. On assistait peu à peu au retour de la messe. Au
milieu de mille difficultés. Mais c’est la vie. « On finirait par
gagner ». C’était ma conviction profonde. La victoire était au bout par un
bienfait de Dieu. Sainte Jeanne d’Arc n’avait-elle pas fini par gagner, elle, un « combat impossible » :
conduire le dauphin à Reims. Dieu !
Au milieu de combien de difficultés et d’obstacles surmontés. La chronique dont j’ai parlée plus haut et
que j’étudiais en ces jours pour commencer à la publier en juillet 2001, dans
« Nouvelles de Chrétienté » me confortait en ce sentiment et me le confirmait si besoin était. Que de
chemin parcouru depuis 1969,
surtout depuis 1984, depuis le fameux
« indult » du pape Jean-Paul II.
Nul doute que l’on pouvait dire,
comme le faisait Madiran, la « messe
revient ». Voilà la certitude qui m’animait. Le langage
« romain » devenait différent. La hiérarchie, malgré ses
contradictions internes, révélatrices de luttes d’influence, modifiait peu à peu son attitude pratique sur la messe. J’ai expliqué tout cela.
Et
c’est dans cette atmosphère, de joie, et d’épreuves, de succès et d’échecs qu’arriva l’année jubilaire de
l’an 2000
Les
8,9 10 août 2000, nous fûmes accueillis dans les basiliques romaines… Nous
aurions pu ne pas l’être, nous étions considérés, toujours pratiquement comme
« schismatiques ». « Comment des schismatiques
… « officiellement » accueillis dans le basiliques
romaines » ? Impossible !
Etonnant. Non ! J’en faisais
un compte rendu dans le numéro 58 du
« Bulletin Saint Jean Eudes », d’octobre 2000 : « Les 8,9
et 10 août 2000 à Rome. Un merveilleux pèlerinage ».
Et
de fait, en cette année jubilaire, un peu partout, la « tradition »
était reçue dans divers sanctuaires. Hier les portes nous étaient bel et bien
fermées. Aujourd’hui, elles s’ouvraient. Et c’est ainsi que Mr l’abbé
Bouchacourt put, avec ses fidèles,
gagner l’indulgence jubilaire en l’Eglise
Saint Sulpice, à Paris. Il fallait le faire et d’abord en avoir
l’idée. Et ce sont les 3500 pèlerins de Lisieux qui purent gagner
aussi dans la basilique cette indulgence…De cela nous en parlions dans le
numéro de novembre 2000 du Bulletin.
Cette
année jubilaire fut aussi l’occasion d’une reprise de contact du
Vatican avec
Et
l’ « hésitation » manifestée, pour ne pas parler de
« refus », pourrait peut-être bien être une des raisons des
difficultés rencontrées, aujourd’hui, dans
les rangs de
Au même moment, les pères de Campos au Brésil rendaient publique,
dans leurs bulletins, la lettre de Mgr
de Castro Meyer au Pape Paul VI. Là, il lui demandait le maintien, dans son
diocèse, de la messe latine et grégorienne dite de saint Pie V. Dans un
magnifique « mandement » il en donnait les raisons. Nous avons publié
tout cela dans le numéro d’octobre 2000. Comment imaginer un instant que ses prêtres y soient
un jour infidèles ?
A peu près au même moment, étaient diffusées en France les homélies et les
conférences du Cardinal Stickler
-ignorées jusque là, du moins des français - dans un
petit livre « blanc » diffusé par le C.I.E.L. C’était en mai
2000. Nul doute que cette publication eut, chez moi, une grande influence. J’ai
apprécié ces textes. J’ai apprécié surtout sa conclusion : « le pape
ne reviendra pas sur ce qu’il a déjà fait mais au contraire il ira plus loin
encore dans la voie amorcée…pour instaurer une juste réconciliation entre la
tradition inaliénable et un développement justifié par le temps ». Parole d’un
cardinal romain jouissant d’estime et de respect à Rome. Notre espérance
était fondée. Je faisais une
présentation de sa pensée, dans
« Nouvelles de Chrétienté » en Décembre 2001..
Il faut également
prendre en compte l’influence qu’exercèrent les articles de M l’abbé
Barthe dans « Catholica » revue trimestrielle. Il y
est le chroniqueur régulier du « fait religieux ». Et quelle autorité
aujourd’hui ! Elle est reconnue. Là, il écrit, à cette époque, un article
sur « le processus du retour de la messe ». J’en fais l’analyse dans
le n° 62 de février 2001. Il l’intitule « Liturgie : le temps
favorable ». Le titre est audacieux. On sortait à peine des troubles
connus par
Oui
c’est dans cette atmosphère extrêmement riche de possibilités que s’ouvrirent
les contacts de Rome avec
Tout
cela me passionnait.
Les
« négociations » eurent lieu
toute l’année 2001. Le 13
janvier 2001, nous nous trouvions tous réunis autour du supérieur général. La
barre fut mise très haut. Ce n’était pas pour me déplaire. Mais notre
« façon de faire » après,
dans la négociation, fut loin d’être bonne. Je l’ai dit.
Rome ne put ni accepter ni poursuivre le « dialogue »... Je
n’en fus pas surpris. Les contacts s’estompèrent sans être toutefois
complètement coupés, nous disait Mgr Fellay.
J’ai regretté
vivement l’arrêt pratique de ces conversations. . J’ai alors donné ma
démission d’assistant général. A la mi janvier 2002
Elle fut acceptée sans problème.
Les
Pères de Campos, de leur côté, nos amis
fidèles et estimés, sous l’autorité de
Mgr Rangel, pensèrent, en conscience, eux,
devoir continuer. L’aspect
« ecclésial » de notre combat ne fut pas la moindre de
leurs raisons. J’étais bien de cet
avis. Je les ai vivement encouragé. Je
leur ai donné mon total soutien, leur
promettant ma présence auprès d’eux, en cas de victoire. Outre l’amitié qui me
liait à eux et l’estime que je leur portais pour leur zèle apostolique, - je
suis allé deux fois les visiter -, j’ai toujours apprécié les raisons
théologiques qu’ils savaient proposer
pour justifier notre combat
missionnaire. Je publiais, du reste, en France leur étude « Notre position
dans l’actuelle situation de l’Eglise ». Cette estime, du reste, était
générale. Mgr Rifan, à l’époque simple prêtre, était hautement considéré par
Oui, je leur fis confiance et je me suis réjoui des résultats qu’ils surent
obtenir de Rome : la création d’une
administration apostolique personnelle appelée « Saint Jean Marie Vianney,
en plein cœur du diocèse de Campos, avec
la reconnaissance exclusive pour leurs prêtres de la messe de saint Pie V et
avec leur propre évêque. J’étais aux anges. Pour moi, Mgr Lefebvre aurait été
satisfait de cet accord, lui qui, très pragmatique, avait accepté le protocole
d’accord du 5 mai 1988 et qui aurait été jusqu’au bout s’il avait eu la
certitude de l’évêque…Ce que Campos avait étonnement obtenu.
Le 18 janvier 2002 fut la date retenue par Rome pour la
signature officielle des documents. Je me trouvais, comme je le leur avais
promis, au milieu d’eux. Une parole est
une parole. Un ordre mal donné ne peut faire légitimement reculer.
Là encore, je considérais toutes choses sous l’angle de la
messe. Pour moi, c’était une victoire.
Une victoire en faveur de la messe de toujours. Je le démontrais dans un
article de Nouvelles de Chrétienté le n° 72. Je le consacrais totalement à
cette affaire.
La chose étant
d’importance, j’y revenais dans le
deuxième numéro d’Item que je venais de fonder alors que je me trouvais en
Belgique, comme prieur à Bruxelles -
dans Item, puisque la revue « Nouvelles de Chrétienté » m’avait
été « arrachée ». L’autorité peut tout faire ! Je le complétais par l’article sur la lettre que le secrétaire de la « Congrégation du
clergé » adressait à Mgr Rangel. Cet article qui n’est pas de moi – ayant
été interdit d’écriture, mais pas d’interview
(ceci pour simple anecdote) –
confirmait le bien fondé de mon analyse sur les textes constitutifs de
l’Administration Apostolique Saint Jean Marie Vianney. Le rite St Pie V est
vraiment le rite propre de cette administration.
Ces deux publications
contrarièrent Mgr Fellay,
certainement M. l’abbé Schmidberger ainsi que Mgr Williamson qui venait
d’écrire un article, lui, dans sa lettre
aux « amis et bienfaiteurs » du séminaire de Winona, aux USA :
« Campos is
fallen ». L’opposition était totale. Je l’exprimais dans une
interview demandée par un journal américain, « le « Wonderer »
alors que je me trouvais au Canada. Je fus traduit, en anglais, par mon
« interviewer » très aimable.
La
coupe était pleine.
Il fallait mon éviction !
Elle eut lieu en septembre 2003.
P.S. : Suite à la
déclaration de
Là ! Là ! Sur
un site « officiel » de
"Plus
tradi que moi tu meurs". Ne serait-ce pas l'esprit de certains aujourd'hui?
"Vouloir toujours monter les
les enchères". Mais cela peut
être aussi le signe de la peur. A voir.