ITEM
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Un regard sur l’actualité
politique et religieuse
Au 11 avril 2006
N°86
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Les conclusions de l’Assemblée
plénière de l’Episcopat français réuni à Lourdes les 4, 5, 6 et 7 Avril 2006
Analyse du texte
Le vendredi 7 avril 2006 , le cardinal Ricard publiait le texte des « conclusions » des évêques de
France réunis à Lourdes, en « assemblée plénière », la première
semaine d’avril 2006. Ce texte est signé du cardinal Ricard, archevêque de
Bordeaux, président de
Nous ne nous intéresserons
qu’à la deuxième considération : « L’accueil des groupes
traditionalistes » au sein des diocèses de France.
A- le texte
En voici tout
d’abord le texte intégral :
« L’accueil
des groupes « traditionalistes » au sein de nos diocèses
Nous avons voulu
faire le point sur l’accueil et la place des groupes « traditionalistes » dans
nos diocèses. Dans son motu proprio Ecclesia Dei adflicta de 1988, le pape
Jean-Paul II demandait aux évêques de répondre « largement et généreusement »
aux demandes de fidèles et de groupes de fidèles souhaitant une célébration de
la messe selon le missel de 1962, appelée plus communément « messe de saint Pie
V ». Or, depuis plus de 15 ans, la
situation a beaucoup évolué. Des demandes nouvelles sont apparues, des sociétés
de prêtres nouvelles se sont présentées pour se mettre au service de ces
groupes, des jeunes sont entrés dans leurs séminaires, des écoles privées
prises en charge directement par des parents se sont créées. Chaque évêque
a du faire face pastoralement à cette situation en constante évolution. Notre échange a montré que beaucoup
portaient la préoccupation de bien articuler l’accueil de la diversité avec la
sauvegarde de l’unité de l’Eglise diocésaine : comment reconnaître la place dans l’Eglise d’une diversité de
sensibilités liturgiques et d’animations ecclésiales, sans pour autant
contribuer à faire naître des Eglises parallèles qui n’auraient pas de liens
entre elles ? Nous sentons qu’il y a là
un enjeu ecclésiologique et pastoral important. Nous sommes prêts, comme
évêques, à nous engager dans ce vrai travail de communion. C’est pourquoi la mise en place d’une structure
juridique qui risquerait de distendre les liens de ces fidèles avec leur pleine
appartenance à leur Eglise diocésaine ne nous paraît pas opportune.
Nous avons émis
le désir de poursuivre notre réflexion et de chercher quel pourrait être, au
niveau de notre Conférence, le cadre
général et les points de recommandation qu’il serait bon de retenir pour
cet accueil des groupes traditionalistes.
Pour donner une
suite à cette réflexion, le Conseil
permanent a demandé à un petit groupe de travail de présenter à notre Assemblée
du mois de novembre un texte sur cette question.
La question des relations avec
Cette communion
doit être recherchée dans la charité et la vérité. La charité implique qu’on
cherche à se connaître, à se comprendre, à faire disparaître les images fausses
que l’on peut avoir les uns des autres. Elle
implique également l’abandon de toute polémique systématique et de toute
volonté de confrontation sur le terrain. La vérité implique qu’on soit au
clair sur nos points de dissension. Ceux-ci portent moins d’ailleurs sur les
questions de liturgie que sur celle de l’accueil du magistère, tout
particulièrement de celui du concile Vatican II et des papes de ces dernières
décennies. La communion peut s’accompagner de questions, de demandes de
précision ou d’approfondissement. Elle
ne saurait tolérer un refus systématique du Concile, une critique de son
enseignement et un dénigrement de la réforme liturgique que le Concile a décrétée.
Certes, des abus
ont pu voir le jour dans les années qui ont suivi le Concile ; certains ont pu
se réclamer d’un « esprit du Concile » qui n’avait pas grand chose à voir avec
lui, comme l’a souligné le pape Benoît XVI dans son discours à la Curie du 22
décembre dernier. Mais il ne faut pas oublier tous ces prêtres, religieux,
religieuses et laïcs, qui ont mis en œuvre, avec sagesse et sens apostolique,
les réformes conciliaires et ont contribué à la réception en profondeur du
Concile dans l’Eglise. Il est important de leur dire aujourd’hui toute notre
reconnaissance.
+ Jean-Pierre
Cardinal RICARD
Archevêque de
Bordeaux
Président de la
Conférence des évêques de France
B- Analyse
Le cardinal fait une nette
distinction entre les « groupes traditionalistes » qui relèvent de
A- Les communautés
« Ecclesia Dei ».
1- Un vrai désir de communion ecclésiale
Vis-à-vis de ces
« groupes traditionalistes » appelés « Ecclesia Dei », les
évêques se disent prêts à jouer la
« communion » : « Nous
sommes prêts, comme évêques, à nous engager dans ce vrai travail de communion », écrit le
cardinal. Nous nous en réjouissons. C’est, du reste, ce qu’écrivait aussi
Mgr Vingt Trois, archevêque de Paris à
Mgr Rifan suite à sa visite en France de nos « propres communautés »
bordelaise et parisienne, en février
dernier. Il lui écrivait : « J’ai
eu de bons échos de votre passage et je vous remercie des paroles ecclésiales à
vos auditoires. Nous poursuivons notre
effort pastoral au service de la
communion et nous confions nos efforts à l’intercession de
2- Les objets de cette communion.
Nos évêques sont donc bien
décidés à jouer le jeu de la communion. Mais en quoi consiste-t-i, ce jeu ?
Ils nous le disent clairement. Il consiste dans « l’accueil de la diversité » liturgique mais aussi pastorale.
Ce sont bien les deux problèmes importants que ce « travail de communion »
doit prendre en compte et régler. L’aspect liturgique : tous ces groupes
veulent retrouver une célébration paisible de la messe dite de saint Pie V. Ce
problème a été l’occasion d’une véritable
« bataille » de la part des évêques pendant des décades. On le leur
pardonnera pourvu qu’ils le règlent …(cf « La bataille de la messe »,
éditions de Paris 5 rue du maréchal Joffre 78000 Versailles). Mais il y a aussi
l’aspect pastoral et ce n’est pas le moindre des aspects. Ces groupes « traditionalistes »
ont un « style pastoral » propre parce qu’ils ont une finalité
apostolique propre. Pour faire court, leur apostolat est plus
« cultuel » que « sociologique », plus
« surnaturel » que « naturel plus « religieux » que
« politique », plus « objectif » que
« subjectif », plus « transcendant »
qu’ « immanent », plus « essentiel »
qu’ « existentiel »… Toute véritable communion doit prendre ces
deux problèmes en compte pour les « bien
articuler » dans l’unité diocésaine. C’est leur mot. Il dit tout
l’enjeu du problème.
3-Le véritable enjeu : assurer
l’unité.
Mais si cette communion doit
prendre en compte « l’accueil de la
diversité », et liturgique et pastorale, elle doit tenir compte aussi
d’un autre aspect non moins important : celui de l’unité à sauvegarder
par-dessus tout. Tel est l’enjeu de la « nouvelle politique » de
l’épiscopat décidée à Lourdes en l' an 2006. Nos évêques le disent
clairement : « Notre échange a
montré que beaucoup portaient la préoccupation de bien articuler l’accueil de la diversité avec la sauvegarde de l’unité de l’Eglise diocésaine : comment
reconnaître la place dans l’Eglise d’une diversité de sensibilités liturgiques et d’animations
ecclésiales, sans pour autant contribuer à faire naître des Eglises parallèles
qui n’auraient pas de liens entre elles ? Nous sentons qu’il y a là un enjeu
ecclésiologique et pastoral important ».
C’est le souci que
m’exprimait récemment le nonce, Mgr Baldeli.
Le cardinal Ratzinguer avait
déjà répondu à ce légitime souci en 1998 alors qu’il recevait précisément
les communautés « Ecclesia
Dei » à Rome à l’occasion de leur pèlerinage d’action de grâces. Il
leur disait : « Il faut examiner
l’autre argument qui prétend que l’existence de deux rites peut briser l’unité.
Là, il faut faire une distinction entre le côté théologique et le côté pratique
de la question. Pour ce qui est du côté » théorique et fondamental, il
faut constater que plusieurs formes du rite latin ont toujours existé, et qu’elles
se sont retirées seulement lentement suite à l’unification de l’espace de vie
en Europe. Jusqu’au concile existaient, à côté du rite romain, le rite
ambrosien, le rite mozarabe de Tolède, le rite Braga, le rite des chartreux et
des carmes, et le plus connu : le rite dominicain, - et peut être d’autres rites encore que je
ne connais pas. Personne ne sait jamais scandalisé que les dominicains, souvent
présents dans nos paroisses, ne célébraient pas comme les curés, mais avaient
leur rite propre ». Quant à l’aspect pratique de la question du
« multi ritualisme » la difficulté vient bien davantage, pensait le
cardinal Raztinger, des infidélités à la vraie réforme liturgique voulue par le
Concile et souvent mal mise en œuvre dans la vie liturgique des paroisses qu’à
la réforme liturgique considérée en elle-même. C’est une question, de fait,
importante.
4-Communion et structure juridique.
Ce désir épiscopal de réelle
communion avec de tels groupes, prêtres et fidèles, dans le cadre diocésain, a pour effet, dans
la pensée de Mgr Ricard et des évêques,
d’exclure toute organisation canonique qui pourraient rendre ces groupes
plus ou moins exempts de la juridiction épiscopale. : « C’est
pourquoi la mise en place d’une structure juridique qui risquerait de distendre
les liens de ces fidèles avec leur pleine appartenance à leur Eglise diocésaine
ne nous paraît pas opportune ». Il faut noter le « c’est pourquoi ». Le lien de cause à effet entre la communion
et l’exclusion de la moindre exemption juridique est parfaitement et
clairement exprimé dans cette phrase.
L’épiscopat français semble
très opposé à une structure canonique propre et exempte de la juridiction de
l’évêque. . Il semble ne pas en vouloir. Il ne veut même pas en entendre
parler. C’est clairement dit. Or la solution romaine, qui se précise de plus en plus, semble bien
être favorable à une telle structure canonique propre, leur donnant une
certaine exemption vis-à-vis de l’épiscope.
M l’abbé Barthe, dont on connaît la perspicacité, dans son dernier papier
de « Monde et Vie » du 1er avril nous le laisse clairement
entendre. Il écrivait : « pourrait
être mise (pour les groupes traditionalistes) en place une
structure juridique, étudiée depuis la fin du pontificat de Jean-Paul II
par les cardinaux Ratzinger, Castrillon et Herranz. L’organisme créé serait
apte à dépêcher auprès des évêques français, allemands, américains, etc.,
quelques interlocuteurs de rang épiscopal, des sortes de « légats »
représentant l’équivalent d’un « archevêque majeur » du rite
tridentin, résidant pour sa part à Rome. Ces prélats seraient en mesure
d’ériger des paroisses personnelles (des paroisses non territoriales) de
liturgie tridentine, un peu semblables aux paroisses personnelles des diocèses
militaires ». De cela, l’épiscopat ne semble pas en vouloir. Il serait
ainsi opposé à la solution que le cardinal Castrillon Hoyos et le cardinal
Ratzinger avaient imaginé et réalisé, en 2002, dans le diocèse de Campos au
Brésil pour régler le problème de traditionalistes attachés à la messe dite de
saint Pie V : la création d’une Administration Apostolique avec
juridiction « cumulative »…L’Episcopat craindrait cela. Il ne favorisera
pas une solution comportant la moindre « exemption ». Mais si Rome a
réalisé cela au Brésil et envisagerait cela à l’échelon ecclésial, n’est-ce pas en
raison de la « politique épiscopal » en cette matière liturgique,
politique qui a appliqué avec un grande résistance la volonté clairement exprimée de Jean-Paul II
dans le Motu Proprio « Ecclesia Dei Addflicta » en 1988 et du pape Benoît XVI, dans ses nombreux
ouvrages et conférences alors qu’il était encore cardinal et à la tête de
Je me demande, cette
déclaration de l’épiscopat français faite publiquement, quelle va être finalement l’attitude de
Rome ? L’épiscopat n’a-t-il pas à l’issue de leur réunion à Lourdes
notifier à Rome sa pensée…dans u n courrier privé ? C’eut été
délicat ! Benoît XVI va-t-il attendre la solution de l’épiscopat
français ? Va-t-il proposer sa propre solution ?
5- La solution de l’épiscopat français.
Quoi qu’il en soit,
l’épiscopat français prépare-t-il
hardiment sa solution à « lui » : « Nous avons émis le désir de poursuivre notre réflexion et de chercher quel pourrait être, au niveau de notre Conférence, le cadre général et les points de recommandation qu’il serait bon
de retenir pour cet accueil des groupes traditionalistes ».
Et pour ce faire, le Conseil
permanent de l’épiscopat vient de confier l’étude de ce problème canonique à
une « commission » qui devra rendre son étude au mois de
novembre : « Pour donner une
suite à cette réflexion, le Conseil
permanent a demandé à un petit groupe de travail de présenter à notre Assemblée
du mois de novembre un texte sur cette question ». Il faut donc encore attendre six mois. Six long mois,
jusqu’à la prochaine réunion de la conférence épiscopale.
D’ici là, les choses
bougeront-elles ? Le Vatican va-t-il légiférer pour l’ensemble des églises
nationales, hors
Mais ne nous décourageons
pas : l’affaire de l’accueil des traditionalistes est sérieusement à
l’étude…C’est aujourd’hui une résolution !
Il ne reste plus que d’en connaître « le cadre et les points de
recommandations »…Les choses évoluent … La volonté de Benoît XVI doit
être derrière tout cela…
6-Le statut canonique pour les fidèles
« Ecclesia Dei » : la création de paroisse personnelle
Une solution canonique
serait simple, celle exposé par le Père
L.M. Pocquet du Haut-Jussé dans
Pour le cas qui nous occupe,
on pourrait procéder ainsi afin de permettre de combiner d’une part le droit
d’association reconnu à tous les fidèles (can 298 §1) et l’existence de communautés
hiérarchiques (le diocèse, la paroisse), et, d’autre part, l’autorité centrale
de l’Eglise universelle et l’autorité locale dans chaque église
particulière ».
C’est exactement le cas
envisagé aujourd’hui par l’épiscopat français. C’est la préoccupation bien légitime des évêques.
« Voici donc une
solution envisageable : au niveau local, c’est-à-dire au niveau d’un
diocèse, les fidèles s’organisent en association privée de fidèles ayant pour
finalité la promotion de la liturgie traditionnelle et d’activités
missionnaires et catéchétiques en consonance avec celle-ci. De son côté, le
Saint Siège édicte, soit de façon universelle, soit en tenant compte des
particularismes de chaque continent, voire de chaque pays, un certain nombre de
critères objectifs – nombre de fidèles, ressources économiques, possibilités de
créer chorale et groupe de servants…) permettant la reconnaissance effective
d’une communauté diocésaine Ecclesia Dei.
L’évêque, s’il constate que ces critères sont réunis, doit, de par la loi
universelle promulguée par le saint Siège, ériger une paroisse personnelle en
désignant un ou plusieurs lieux de culte ( qui soient accessibles et d’un usage
facile). Il peut confier cette paroisse à un prêtre ou à un groupe de prêtres
de son diocèse ou faire appel à une communauté religieuse ou à une société de vie apostolique Ecclesia Dei. Cette solution a
l’avantage d’utiliser des instruments juridiques déjà existants. Elle permet à
la fois de sauvegarder l’autorité de l’évêque (une paroisse, personnelle ou
territoriale, est une communauté hiérarchique soumise à l’Ordinaire) et de
reconnaître le droit des fidèles à promouvoir les formes traditionnelles de
liturgie et de spiritualité…La création de paroisses personnelles permettrait
de sortir d’un certain nombre de conflits stériles et donc inutiles en donnant
à chacun de travailler, selon sa grâce et sa vocation propres au bien de toute
l’Eglise et au salut des hommes ». (La nef n°170 p. 12-13)
Je serais très partisan d’une
telle solution.
Voilà analysé la pensée des
évêques de France pour les communautés « Ecclesia Dei ».
b-
Mais qu’en est-il du cas de
1- Un « traitement est particulier ».
Là on ne parle plus, sans
l’exclure toutefois, avec le même dynamisme
de « communion » ni d’ « accueil » mais on parle plus
facilement de simples « relations ». De toute façon, ce problème est
dans les mains du pape Benoît XVI. Il se penche très clairement sur ce sujet et
doit très prochainement donner des solutions. Elles seront reçues avec
docilité dans la foi et le bon vouloir. Ils sont dans l’attente.
Voilà ce que disent les
évêques : « La question des relations avec
2- Une question de fidélité à la parole du
Christ : « Que tous soient uns ».
Cette attitude d’obéissance
vis-à-vis de la solution romaine à venir en cette affaire est bien légitime.
Tous nous devons avoir à cœur l’unité de l’Eglise. L’enjeu là aussi est
ecclésial et théologal : « Evangéliquement, tout doit être fait pour
que se réalise la parole du Seigneur : «
Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient
un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,
21).
3- Une nouvelle attitude.
Là aussi, dans les relations
à établir avec
Je retiens cette dernière
expression. L’épiscopat a souffert des pèlerinages à Lourdes de M l’abbé Coache,
de l’occupation de Saint Nicolas du Chardonnet, de sainte Germaine l’auxerrois,
de l’affaire du Chamblac et de l’affaire de Lisieux…Ils ne veulent plus
connaître cela. Je les comprends. C’était odieux…Et quel témoignage ! Mais
à qui la faute ?
La vérité
oblige à la clarté entre tous : « elle nous oblige à reconnaître nos
« dissensions », des dissensions.
Quelles sont-elles :
elles touchent le problème de la réforme liturgique issue du Concile Vatican
II, le problème de la réception du Concile et d’une manière plus générale, la
question de magistère. Il y aurait même dans toutes ces questions un ordre. Le
point essentiel est celui du magistère.
: « Ces dissensions portent
moins d’ailleurs sur les questions de liturgie que sur celle de l’accueil du magistère,
tout particulièrement de celui du concile Vatican II et des papes de ces
dernières décennies » ;
4- Vers une libre discussion…
Le corps épiscopal n’exclut pas
que tous ces objets, - la liturgie, le concile, le magistère - puissent exiger des « questions »,
des « demandes », des « précisions » ou des « approfondissements ».
Le cardinal Ricard écrit explicitement : « La communion peut s’accompagner de questions, de demandes
de précision ou d’approfondissement ». Heureusement !
Mais autres sont des interrogations sur le Concile et son
enseignement, autre le refus
systématique du Concile, autre un approfondissement des questions, autre une critique qui soit dénigrement: « cette communion ne saurait tolérer un refus systématique du
Concile, une critique de son enseignement et un dénigrement de la réforme
liturgique que le Concile a décrétée ».
Mais qui a jamais parlé de
« dénigrement », de « refus systématique » ? Mgr
Lefebvre a présenté certaines objections sur un certain nombres de points dont
la liberté religieuse. Il n’a pas dénigré tout le Concile. Il a critiqué…Il a
précisément posé des questions… Mais à l’époque c’était considéré comme
absolument intolérable…Le cardinal Ottaviani n’a pas non plus dénigré la réforme liturgique. Il a simplement demandé que la nouvelle loi
liturgique soit abrogée ou que nous soit laissé le libre usage de la messe
tridentine. Mais cela aussi à l’époque était inacceptable, condamnable et condamné
et violemment, avec peine canonique je vous prie, à l’appui…
Quoi qu’il en soit, je
constate une certaine évolution de la pensée du corps épiscopal sur ces sujets.
C’est bon…Ils finissent par admettre ce que le cardinal Ratzinger avait accepté
de Mgr Lefebvre…et codifié dans le § 3 du protocole d’accord du 5 mai 1988…Et
du reste C’est ce que Rome a accepté pour toutes les communautés « Ecclesia
Dei »…L’épiscopat français ne peut pas moins faire, lui qui s’apprête à
accueillir les bras ouverts les
communautés « Eccclesia Dei » dans les diocèses…
Conscient de la nouveauté de
la chose, le cardinal prend soin, - c’est son dernier paragraphe, de ceux qui se sont adonnés à cette « réforme »
conciliaire. Il les encourage et les remercie de leurs efforts…Il est bien évident
que ces réformateurs là ne sont jamais tombés
dans ce faux esprit conciliaire dénoncé par Benoît XVI, le 22 décembre dernier…
Mais, je me demande bien qui donc a pu déclancher ce tonnerre de démolitions
qu’a connu l’Eglise…ces trente dernières années…Qui a donc mené ces réunions interreligieuses
dans les diocèses ?…Et même à Montpellier…Je vois encore dans la « Croix »
une belle photo. Où l’on voyait « mano della mano » un futur
cardinal, le Delly Lama, et d’autres encore en farandole joyeuse sur la scène…
Mais c’était hier, c’était du temps où
l’esprit conciliaire battait son plein ou le dialogue inter religieux
avait encore à Rome son « dicastère »… Heureusement, là aussi le pape
vient de supprimer la chose et de réunir
tout cela sous l’autorité du cardinal Poupart…Un peu d’ordre…On s’en réjouit…Qui
parle de « statu quo » ?
Je reviendrai, la semaine
prochaine dans « le Regard sur le monde » sur ce problème du « dénigrement de la réforme liturgique que le Concile a
décrétée ».
C’est un
sujet qui me teint à cœur.