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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 14 novembre 2008
N° 190
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Mgr Dagens
chez les Franc-maçons
le 15 novembre 2008
On pouvait lire dans « Faits et Documents » d’Emmanuel
Ratier, cette information surprenante,
reprise le 2 novembre 2008 par « le Salon Beige »
« Du
13 au 22 novembre, le Grand Orient de France organise une
série de manifestations à Angoulême pour
fêter les 250 ans de la franc-maçonnerie angoumoise. A remarquer l’étonnante présence
de Mgr Claude Dagens,
évêque d’Angoulême (et académicien), le 15 novembre, à la table ronde
“Désenchantement et espérance” (…) Il est exceptionnel qu’un évêque participe
ès-qualités à une réunion de ce type".
Cette information est l’occasion pour nous de nous rappeler
l’enseignement de l’Eglise sur
Cet enseignement a été, le 26 novembre 1983, rappelé par
En voici le texte officiel :
Par
DÉCLARATION SUR L’INCOMPATIBILITÉ ENTRE L’APPARTENANCE
À L’ÉGLISE ET
On a demandé si le jugement de l’Eglise sur les associations maçonniques était changé, étant donné que dans le nouveau Code de droit canonique il n’en est pas fait mention expresse, comme dans le Code antérieur.
Cette Congrégation est en mesure de répondre qu’une telle circonstance est due au critère adopté dans la rédaction, qui a été suivi aussi pour d’autres associations également passées sous silence parce qu’elles sont inclues dans des catégories plus larges.
Le jugement négatif
de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que
leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la
doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par
l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en
état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion.
Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci dessus, dans la ligne de la déclaration de cette Congrégation du 17 février 1981 (cf. AAS 73, 1981, p. 240-241: DC 1981, n° 1805, p. 349. Voir aussi la déclaration de l’épiscopat allemand du 12 mai 1980, DC 1981, n° 1807, p. 444-448).
Le Souverain Pontife
Jean-Paul II, dans l’audience accordée au cardinal préfet soussigné, a approuvé
cette déclaration, qui avait été délibérée en réunion ordinaire de
A Rome, au siège de
Joseph, card. RATZINGER
Préfet
+ Fr. Jérôme Hamer, O.P.
Secrétaire
La déclaration de l’épiscopat allemand du 12 mai 1980,
L’épiscopat allemand, à l’issue du Concile de Vatican II,
avait organisé des colloques avec les instances maçonniques pour voir s’il
était possible d’envisager « une
double appartenance à l’Eglise et à
Voilà leur conclusion :
« Pour parvenir à un examen vraiment adéquat des
problèmes il était nécessaire d’étudier l’essence de
Voilà ce qu’on a
découvert : le fait que
Alors après le témoignage de ses confrères dans l’épiscopat, que va faire dans cette galère, Mgr Dagens, ? dans cette officine maçonnique d’Angoulême ?
« Dès lors, poursuivent les évêques allemands, quel que soit le ton employé, même si l’on
n’en est plus aux outrages, même si l’Eglise sait aujourd’hui qu’elle est tenue
de collaborer avec d’autres communautés religieuses, il ne doit pas en résulter l’impression que l’Eglise n’aurait aucun
motif de tenir pour dépassée son attitude de mise en garde et de refus
vis-à-vis de
Mais que va donc faire dans cette « galère » Mgr Dagens ?
L’épiscopat allemand continue : « Donc, dès que
l’Eglise catholique s’est mise à examiner la teneur des trois premiers grades
maçonniques, elle a du constater des oppositions fondamentales et
insurmontables ;
Mais, lui, évêque, témoin du Christ et de sa Parole de Vie, que va-t-il faire dans ce groupe qui, du monde, a une vision relativiste ?
« Le lexique international des Francs-maçons reconnu
comme une source objective affirme à ce sujet :
Les évêques d’Allemagne mettent en garde leur confrère dans l’épiscopat. Même évêque, il risque de s’y perdre lui-même. Evêque, lui disent-ils « prends garde de tomber ».
« Au cours des colloques, on a notamment rappelé la sentence du franc-maçon Lessing : « Si Dieu tenait renfermée dans sa main droite toute la vérité et dans sa main gauche la seule quête vivante de la vérité, même en ajoutant que je me suis toujours éternellement trompé, et qu’il me dise : choisis, je me jetterais avec humilité à sa gauche ».
Et toi, évêque d’Angoulême, tu prétends être plus fort que tes confrères dans l’épiscopat allemand effrayés de cette déclaration…Mais que vas-tu faire dans cette galère ?
« Et je lui
dirais, à Dieu, Père damne-moi, la pure vérité est pour toi seul…moi je veux
toujours être en recherche de vérité. Je choisis la recherche de la
vérité ».
Evêque, ne crains-tu pas de perdre ton temps. Ton troupeau attend ta visite ainsi que tes prêtres !
« La relativité
de toute vérité représente la base de
« La conception de la religion chez les Francs-maçons est relativiste, toutes les religions sont des tentatives concurrentes d’exprimer la vérité divine ».
Voilà qui est clair !
Mais d’autres évêques, en France, se sont poncés dans la
même ligne que les évêques allemands. Deux évêques, principalement, Mgr Rey,
évêque de Toulon, dans un article de
Voyons la déclaration de l’Evêque du Puy.. Déclaration courageuse !
Mgr Brincard, évêque du Puy en Vellay,
Mgr Brincard, a été interrogé sur la franc-maçonnerie par la
radio RCF-Le Puy. Ses réponses s'affichent aussi sur le site internet du
diocèse. Il rappelle, non seulement cette condamnation de Rome, - il la cite expressément
-mais il en donne surtout les raisons essentielles.
Cela existe, malheureusement !
Vous vous souvenez, peut-être de l’abbé Desbrosse, un abbé
du diocèse d’Autun. Le carnet mondain du Figaro annonçait le 8 décembre 1999,
le décès de cet abbé, en ces termes : « Autun- On nous prie d’annoncer le
retour à l’orient éternel de l’abbé J.C. Desbrosse ». L’abbé
Desbrosse y était dit « prêtre du diocèse d’Autun, Chalon, Macon ».
Il était né en 1948. Il était avocat à l’Officialité d’Autun et même
responsable des pèlerinages diocésains. Le texte du Figaro nous disait qu’ « une
messe de funérailles a été célébrée le 4 décembre à la cathédrale d’Autun ».
On pouvait lire ensuite qu’il était affilié depuis 1980 à
Atlas 171(Neuilly), Gislebertus 478(Autun)…..(suit le nom d’un grands nombres de Loges) et le papier concluait “ Cependant c’est dans l’ordre Royal d’Ecosse qu’il trouva ses plus grandes joies maçonniques. Il se recommande à la prières de ses frrères, compagnons et chevaliers »
Ce faire-part fit du bruit. Et le successeur de l’Evêque du siège d’Autun, Mgr Séguy dut faire une mise au point importante dans le Figaro du samedi 18 décembre 1999.
Dites, Mgr Claude Dagens, cela fait un troisième évêque français
qui se dresse contre
D’autre part, « les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas
compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques, par un
jugement qui impliquerait une dérogation » (Déclaration approuvée parle
pape Jean-paul II et publiée le 26 novmebre 1983) Raymond Séguy Ev^que d’Autun.
Cette dernière phrase, tirée de l’enseignement romain, est à l’adresse de feu Mgr le Bourgeois… Mais elle vaut également pour vous, Mgr Claude Dagens. !
Oui ! Vraiment il est troublant de voir un évêque prendre
place à « une table ronde », sans plus d’explication. Sa présence donne caution à cet organisme dès plus opposé à
l’Eglise et à sa doctrine. Elle peut être la raison de relativiser la position de
l’Eglise sur
L’exposé de Mgr Brincard en fera comprendre tout à fait l’inconvenance.
Voici l’entretien qu’il eut avec
« Au
cours des dernières décennies,
Votre question est courageuse. Avant d'y répondre, je voudrais faire, en
guise de préliminaire, les remarques suivantes :
1) Il arrive que les hommes soient bien meilleurs que les doctrines auxquelles
ils adhèrent. Il faut s'en souvenir lorsque nous rencontrons des francs-maçons.
En revanche, c'est toujours le contraire qui se produit lorsqu'il s'agit de
l'Evangile. L'Evangile est plus grand que celui qui le professe. Nous
comprenons dès lors pourquoi la première vertu chrétienne est celle de
l'humilité.
2) Au cours d'un dialogue, il convient de rejoindre le cœur profond de son
interlocuteur. Dans ce cœur, en effet, il y a des aspirations qu'une fausse
doctrine ignorera. C'est encore le cas des francs-maçons.
3) Les origines historiques de la franc-maçonnerie sont obscures. Dans le cadre de notre émission, je ne puis m'attarder sur elles. Pour éclairer mon propos, il suffit de dire que la franc-maçonnerie, telle qu'elle apparaît au début du 18ème siècle, ne peut revendiquer sérieusement une filiation avec certaines corporations médiévales, par exemple, avec celle des tailleurs de pierres. De telles corporations, en effet, étaient d'inspiration chrétienne. Or les constitutions d'Anderson de 1723, texte de référence pour tous les francs-maçons, ne comportent plus la moindre référence au Dieu révélé en Jésus Christ, révélation reçue, gardée et transmise par l'Eglise fondée sur les apôtres envoyés par le Ressuscité prêcher au monde l'Evangile du Salut. Un orfèvre en la matière, Jacques Mitterrand - qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme célèbre, François Mitterrand, l'affirme nettement dans un livre où il explique les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie.
Et maintenant, j'en viens à la question souvent posée : "Peut-on être catholique et franc-maçon?" Je réponds
clairement : non ! La déclaration de
Et qu'en disent les francs-maçons ?
La franc-maçonnerie reconnaît elle-même cette incompatibilité. J'en veux pour preuve ce que dit à ce sujet Paul Gourdeau, ancien grand maître du Grand Orient de France. Ecoutons son message : "Ce qu'il est aujourd'hui important de comprendre c'est que le combat qui se livre actuellement conditionne l'avenir, plus encore le devenir de la société. Il repose sur l'équilibre de deux cultures : l'une fondée sur l'Evangile et l'autre sur la tradition historique d'un humanisme républicain. Et ces deux cultures sont fondamentalement opposées : ou la vérité est révélée et intangible d'un Dieu à l'origine de toute chose ou elle trouve son fondement dans les constructions de l'Homme toujours remises en question parce que perfectibles à l'infini. De cette bataille perpétuelle recommencée avec vigueur depuis quelques temps, Malraux disait hier que le 21ème siècle serait religieux ou ne serait pas. C'est à cette affirmation, c'est à ce défi qu'il nous appartient de répondre." (" Humanisme " n°193, octobre 1990). Faire dire à la franc-maçonnerie ce qu'elle n'a jamais pensé, c'est à l'évidence faire preuve d'une naïveté nourrie d'ignorance, c'est confondre sentimentalisme et générosité. Mais Gustave Le Bon ne disait-il pas déjà : " Beaucoup d'hommes sont doués de raison, très peu de bon sens
Sur quels points s'opposent l'Eglise catholique et
J'en vois trois principaux :
A) La franc-maçonnerie prône le relativisme doctrinal. Autrement dit les
vérités profondes concernant l'homme et sa destinée ne peuvent être connues
avec certitude. A ce sujet, il n'y a
donc ni vérité définitive ni vérité universelle. Le croyant, au contraire,
affirme : " Jésus Christ est le Chemin,
Voici quelques conséquences de ce relativisme doctrinal :
a) La connaissance de l'Etre suprême est une connaissance si générale que tout homme peut se faire un dieu selon son idée. " Le grand architecte de l'univers " - comme on appelle Dieu dans la tradition maçonnique - est quelque chose d'indéfini, ouvert à toute compréhension. Autrement dit, chacun peut y introduire sa représentation de Dieu, le chrétien comme le musulman, le confucianiste comme l'animiste ou le fidèle de n'importe quelle religion. Pour le franc-maçon, " le grand architecte de l'univers " n'est pas un être au sens d'un Dieu personnel. C'est pourquoi, il suffit d'une " vive sensibilité religieuse " pour reconnaître son existence. Cette conception d'un Etre suprême, trônant dans un éloignement déiste, veut, bien entendu, saper à la base la foi catholique en Dieu et rendre vaine toute réponse de l'homme à Celui qui se révèle comme un Père plein d'amour et de miséricorde.
b) La franc-maçonnerie, d'une manière générale, refuse jusqu'à la possibilité d'une révélation divine. Certaines obédiences soutiennent que l'intelligence humaine peut affirmer l'existence de l'Etre suprême. Mais aucun franc-maçon n'acceptera jamais que Dieu ait parlé aux hommes, leur donnant une lumière venant des profondeurs de son Amour, une lumière confiée à l'Eglise pour être transmise fidèlement à tous les hommes. Ajoutons que lorsque une révélation divine est considérée comme acceptable, une telle révélation ne passe en aucun cas par un magistère ecclésial. Elle est livrée à l'appréciation subjective de chacun. Il faut surtout souligner que la franc-maçonnerie verse dans un rationalisme typique du " Siècle des Lumières. " Un tel rationalisme est une infirmité intellectuelle. En effet, quiconque cherche la vérité, l'aime pour elle-même, sans jamais prétendre qu'elle provient de la seule raison humaine. Si la vérité attire seulement en tant que mesurée par l'homme, cette attraction ne cache-t-elle pas un grand orgueil ?
c) La franc-maçonnerie n'admet aucune morale objective et donc universelle. Selon un franc-maçon que je cite : "La morale est essentiellement contingente. Elle évolue". Nous saisissons mieux aujourd'hui les conséquences funestes d'un tel scepticisme.
B) La franc-maçonnerie refuse toute idée de salut.
L'homme se construit par lui-même. Il
n'a pas besoin de Dieu pour changer son cœur et trouver le bonheur. Il en
va autrement pour le croyant. La foi lui
découvre qu'en Jésus Christ, Dieu est venu parmi les hommes pour les sauver.
" Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a envoyé son Fils". Ce salut consiste en une délivrance. C'est
un salut de tout l'homme, proposé à tout homme. Jésus Christ sauve en
particulier la liberté humaine, abîmée par le péché. Mais en Jésus Christ, la
vie divine est aussi communiquée : c'est une vie de lumière et d'amour que
"l'œil n'a pas vue et que l'oreille n'a pas entendu". L'homme est appelé
à entrer en communion avec
C) Le secret maçonnique est quelque chose que l'Eglise n'a jamais accepté.
Sur ce point, il n'est pas nécessaire d'affabuler : l'existence de ce secret, reconnue par les francs-maçons eux-mêmes, porte gravement atteinte à la dignité de la personne humaine. Le secret maçonnique, en effet, empêche l'homme de s'engager consciemment et librement. Evoquons brièvement quelques aspects de ce secret : un maçon n'a pas le droit de révéler à un " profane " l'identité de ses frères; tout au plus peut-t-il - s'il le juge utile - déclarer son appartenance à la franc-maçonnerie. Il ne peut pas non plus divulguer le contenu de certains travaux auxquels il a pris part au sein de son atelier ni faire connaître aux frères de grades inférieurs les mots de passe, signes ou symboles propres à son grade. Enfin, il existe un secret spécial, fruit d'une initiation aux formes douteuses. L'initiation est censée conduire à une révélation intérieure illuminant celui qui en est l'objet au fur et à mesure qu'il avance sur la voie de la connaissance. A sa manière la franc-maçonnerie est donc une gnose " au nom menteur " (saint Irénée) avec une dimension occultiste très inquiétante. Ajoutons que les hauts gradés de la franc-maçonnerie présents dans une loge de la base ne révèleront jamais aux membres de cette loge leur " dignité". On a pu dire à juste titre que la franc-maçonnerie est une " superposition de loges secrètes ".
Pourtant, certains se revendiquent d'une double appartenance : à
l'Eglise et à
Je suis bien conscient que ce que je viens de dire ne plait pas à tout le
monde. Je n'ignore pas non plus qu'un illustre jésuite, le père Riquet - pour ne pas le nommer - a défendu une position
différente de celle de l'Eglise. Il l'a même fait connaître dans un livre
publié peu de temps avant son décès. A titre personnel, j'ai de l'estime pour
le père Riquet. Je rends hommage à son courage pendant la deuxième guerre
mondiale. C'est sans doute, un religieux exemplaire sous beaucoup de rapports. Mais à propos de la franc-maçonnerie, il
s'est gravement trompé, probablement abusé par des amitiés nouées en des
circonstances difficiles et par une bonne dose de naïveté. A ce propos, il
est salutaire de se souvenir que si instruits que nous soyons, nous demeurons
fragiles, exposés à de nombreuses erreurs. Un lecteur attentif découvre sans
peine que le père Riquet fait preuve de beaucoup de crédulité, par exemple,
lorsqu'il affirme que le symbolisme de la franc-maçonnerie peut conduire à la
découverte de Jésus Christ ! En revenant
à votre question initiale, je tiens à ajouter que les évêques, et moi le
premier, nous sommes la voix de l'Eglise dans la mesure où nous agissons
en communion les uns avec les autres autour du " serviteur des serviteurs
" qu'est le pape. La déclaration de
Alors Mgr Claude Dagens !
Après tout ce que vous venez de nous dire, Père évêque, quelle attitude avoir à l'égard des francs-maçons ?
Ma réponse est celle-ci : la franc-maçonnerie constitue un défi qu'il
faut relever sereinement et courageusement. Certes, il ne faut pas exagérer
l'influence de la franc-maçonnerie ; il ne faut pas, non plus, la sous-estimer.
L'attitude d'un catholique agissant en cohérence avec sa foi, doit, me
semble-t-il, être la suivante : d'abord
la clairvoyance. Cela signifie connaître avec exactitude les véritables
objectifs que poursuit la franc-maçonnerie. Ensuite, le désir d'approfondir
sans cesse la foi chrétienne. L'ignorance est le grand ennemi de la foi. Enfin,
la résolution de suivre de plus en plus fidèlement Jésus Christ.
L'exemple est plus convaincant que la seule parole.
Et voici le mot de la fin : notre vraie force est de prendre appui sur Jésus
Christ. Lui seul peut changer les cœurs. C'est pourquoi, autant il faut
combattre la franc-maçonnerie en rappelant qu'elle est une forme
particulièrement nocive de " gnose ", autant il faut poser sur
les francs-maçons un regard d'espérance, regard né d'une authentique charité,
car " rien n'est impossible à Dieu " !
+ Henri BRINCARD
Evêque du Puy-en-Velay
Interview par Claire Henrot (RCF-Le Puy) et le service communication du diocèse
Le discours de Jacques Chirac prononcé
le 23 juin 2003.
A l’occasion de la visite de Claude Dagens à la loge maçonnique d’Angoulême, il est bon aussi de se souvenir du discours que prononça Jacques Chirac devant les loges des Francs-maçons, réunies à l’Elysée, à l’occasion du 275è anniversaire de la fondations des loges en France. Nous étions le 23 juin 2003.
Mesdames et Messieurs les Grands Maîtres, Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de recevoir aujourd’hui les représentants d’une tradition philosophique qui a pris une part si importante, en France et dans le monde, à l’élaboration et à la diffusion des idées républicaines. Il est des histoires qui contribuent à forger l’histoire, des événements qui font avancer la cause de la liberté. La création, en 1728, de la première loge française est de ceux-là. Vous avez choisi de fêter ensemble cet événement. Et vous avez voulu y associer les maçonneries étrangères. À toutes et à tous, je souhaite la plus chaleureuse des bienvenues. En vous recevant aujourd’hui, j’ai souhaité rendre hommage au rôle civique de vos sociétés de pensée. Un rôle actif de défense et de réaffirmation des principes républicains, un rôle de vigilance, un rôle de réflexion. Cet anniversaire est aussi pour vous l’occasion de donner une idée juste de la franc-maçonnerie, au delà des clichés et des idées reçues.
Vous inscrivez votre
engagement dans l’héritage des Lumières.
Lumières de la raison, de la tolérance, de la solidarité humaine,
lumières de la liberté, la liberté absolue de conscience, la liberté de douter,
parce que le doute est moteur de progrès.
Une liberté que résume bien le tryptique : « provoquer et
non imposer, suggérer sans proclamer, interroger plutôt que
répondre ». Bref, la vraie liberté
de l’homme parvenu à s’affranchir tant des passions que des carcans
sociaux. Alain Bauer, dont je salue
l’initiative qui nous réunit aujourd’hui, a évoqué la naissance de la
maçonnerie en France à l’aube du XVIII siècle, avec cette belle formule que je
lui emprunte : « C’est le
peuple de l’Encyclopédie qui essaie de devenir celui des Lumières ». Né dans les spasmes des guerres civiles et
religieuses anglaises, l’idéal maçonnique, celui
d’Isaac Newton, rêvait de substituer
aux dogmatismes le débat sur le progrès scientifique, de desserrer l’étreinte,
de casser les rigidités, pour instaurer un espace de liberté, hors des tabous
et des index de l’époque.
Cette histoire, ces convictions, la franc-maçonnerie peut les assumer avec fierté. Elles fondent son engagement. Elle marquent ses traditions. Trois siècles ont passé et vous tenez à ce que vos travaux continuent de s’accomplir dans la liberté, le refus des certitudes, l’ouverture internationale, en recherchant toujours l’indispensable sérénité dans laquelle doit être menée la réflexion, loin de l’agitation du monde. Sa fidélité aux traditions, son engagement au service de l’homme, la franc-maçonnerie les a chèrement payés, persécutée par tous les totalitarismes. Les heures noires de l’Occupation et de la collaboration l’ont douloureusement marquée. Dès août 1940, une législation anti-maçonnique était promulguée. Les obédiences étaient dissoutes, leurs locaux occupés, leurs temples dévastés, leurs archives détruites, leurs collections pillées. Les francs-maçons ont été dénoncés, leurs noms livrés à l’occupant nazi. Beaucoup d’entre eux furent déportés et trouvèrent la mort dans les camps. Jamais dans son histoire, la franc-maçonnerie française, qui s’était toujours développée dans le plus grand respect des institutions et des lois, n’avait eu à subir un tel déchaînement de violence et de haine.
Cet acharnement ne peut s’expliquer que par l’indéfectible
attachement des francs-maçons à
Mesdames, Messieurs, cet anniversaire qui nous rassemble
aujourd’hui, vous le vivez, j’imagine, comme un engagement renouvelé pour
l’avenir, pour d’autres progrès,
d’autres libertés. Aujourd’hui, je veux saluer votre action
qui a joué un rôle essentiel dans l’enracinement de l’idéal républicain en
France. En vous recevant toutes et tous,
je souhaite vous témoigner le respect de