ITEM

 

 

Portable : 06 80 71 71 01. Courriel : abbe_aulagnier@hotmail.com.

Site : http://la.revue.item.free.fr

 

Un regard sur le monde

politique et religieux

 

au 15 février 2008

 

N° 159

 

Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier

 

LE DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN APRES LA LETTRE DES 138 LEADERS MUSULMANS

 

J’ai donné, en son temps, le texte de cette fameuse lettre des 138  leaders musulmans, ainsi que la réponse – prudente - faite par le Pape Benoît XVI par l’intermédiaire du Secrétaire d’Etat, le Cardinal Bertone. (Voir les dossier d’Item : Benoît XVI et l’Islam : Cliquez ici »

 

Nous savons aussi que Benoît XVI a donné son accord pour la poursuite de ce dialogue entre catholiques et musulmans, avec, du moins, certains représentants des auteurs de cette lettre. Pour cette entretien, le pape avait parlé de février ou mars 2008. Le temps approche.

 

C’est ainsi qu’on apprend qu’ « une délégation de musulmans se rendra au Vatican les 4 et 5 mars 2008 pour préparer (cette) rencontre au sommet entre le pape et plusieurs représentants musulmans, dont le prince Ghazi bin Muhammad bin Talal, président de l'institut pour la pensée islamique à Amman et maître d’œuvre de l'initiative musulmane ».

 

Le cardinal Jean Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, l’a annoncée récemment et sur le site de « Zenit » a exprimé ses espérances et ses craintes.

 

A la question de « Zenit » : Le dialogue avec les musulmans semble engagé avec la venue programmée des émissaires musulmans au Vatican pour préparer une rencontre plus large ultérieure. Mais des divergences existent sur les sujets à aborder. Quelles sont selon vous, éminence, les priorités et les points les plus féconds de discussion ?

 

Le cardinal répond : «  Évidemment, je ne peux pas préjuger de ce que nos amis musulmans ont en tête lorsqu'ils vont venir ici discuter avec nous, mais je pense que nous pourrons partager des convictions communes : par exemple l'adoration du Dieu unique, la sacralité de la vie humaine, la dignité de la famille, le souci de l'éducation de la jeunesse. Et puis alors évidemment après il faudra discuter d'autres problèmes, par exemple l'interprétation des droits de l'homme tels que les conventions internationales les définissent, ou encore le principe de la réciprocité qui est très important dans le contexte de la liberté religieuse. Je crois que ce sont des problèmes dont nous pourrons parler ».

 

 

M Christian Mira, dans un site appelé : « Notre Dame de Kabylie» a, sur ce sujet du dialogue,  rédigé un excellent article. Il exprime fort justement et d’une manière très scientifique  les dangers ou risques de ce dialogue interreligieux.

Vu son importance et la sagesse de ce texte très bien construit et riche en citations et plein de connaissance réelle de l’Islam, je le mets à la une de ce numéro d’Item. Il fera l’objet de ce « Regard sur le monde », ce Regard sur le monde politico-religieux, le n° 159.

 

 

Introduction

 

Le dialogue islamo-chrétien a connu un changement fondamental avec la déclaration Nostra Aetate du concile oecuménique Vatican II (1962-65). Dans ce texte, tout comme le judaïsme, l'Islam a bénéficie d'une attention très positive (ces religions "apportent souvent un rayon de la Vérité"). En disant aussi que l'Eglise "est tenue d'annoncer sans cesse le Christ", cette déclaration voulait sous-entendre, mais trop implicitement, que ces religions ne sont pas néanmoins des voies de salut. Dans "Vivre avec l'Islam" (Ed. Saint-Paul, Versailles, 1997) Annie LAURENT développe ce sujet, en évoquant certaines ambiguïtés de la déclaration conciliaire, certains effets pervers, et page 173 pose la question: "Comment réaliser l'idéal voulu par Vatican II, lorsque celui que l'on désigne comme partenaire du dialogue n'applique pas le principe de réciprocité?", ceci à propos du sort dramatique réservé aux chrétiens d'Etats musulmans. Page 175, en parlant de l'introduction par Nostra Aetate de l'idée que le pluralisme devait être désormais reçu comme un bien à  rechercher, elle ajoute: "Le pluralisme quant à  lui procède d'une option philosophique: c'est un a priori qui voit la vérité dans le plus petit commun dénominateur."

Depuis Vatican II, presque tous les diocèses de France possèdent une structure vouée au dialogue islamo-chrétien, et les ambiguïtés de Nostra Aetate ont conduit à  certaines dérives, et à  des affirmations surprenantes. C'est le cas du Père Gilles COUVREUR, responsable du Secrétariat pour les relations avec l'Islam (dépendant de l'épiscopat de France) sur la parité des Révélations (cf. "Vivre avec l'Islam" pages 178-179), et du Père Dupuis, professeur à l'Université Grégorienne (la principale université vaticane), qui célèbre "l'autorévélation divine du prophète Mohammed", (cf. son livre, paru en 1997 aux éditions du Cerf, sous le titre significatif : "Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux"). Malheureusement cette situation amène certains évêques et prêtres, thuriféraires d'un dialogue sans contrepartie, à renoncer à  leur mission d'évangélisation, et à  rejeter les demandes de baptême venant de musulmans (car un religieux musulman refuserait de parler avec les complices du plus grand des crimes pour l'islam: l'apostasie). Sur ce sujet, le paragraphe "Raison d'être de l'association" de la rubrique "Objectifs" du site Notre-Dame de Kabylie mentionne cette douloureuse situation, "l'insidieuse confusion" de certains discours, et le dévoiement du dialogue islamo-chrétien.

 

Le 11 octobre 2007, marque une nouvelle phase du dialogue. A cette date 138 leaders musulmans ont publié une lettre ouverte au pape Benoît XVI et aux responsables de différentes confessions chrétiennes. Cette lettre, qui invite les deux religions à regarder ce qu’elles ont en commun, est publiée en plusieurs langues sur un site "A common word" (Une parole en commun) créé pour la circonstance:

 

http://www.acommonword.com/index.php?lang=en&page=option1

 

En particulier la lettre dit que la paix dans le monde dépend de la coexistence entre les chrétiens et les musulmans, qui représentent ensemble 55% de l’humanité, et voit l'amour de Dieu et l'amour du prochain, valeurs partagées par le Christianisme et l'Islam, comme base de cette coexistence.

 

Réponses à  la lettre des 138 leaders musulmans

 

L'ensemble des réponses chrétiennes est publié sur le site "A common word". Ces réponses s'accordent à  voir dans la démarche des 138 un signe encourageant certain, car marqué par un large consensus des responsables musulmans signataires, et reflétant un climat inhabituel de respect, condition nécessaire pour la mise en place d’un dialogue.

Plus particulièrement du côté catholique, les réactions sont positives. La réponse du Pére jésuite égyptien Samir KHALIL Samir, l'un des experts de l’Islam les plus connus, et l'avocat passionné des chrétiens vivant dans les pays à  majorité musulmane, se différencie en ce sens qu'elle apparaît comme une analyse plus fine, et plus développée, comparativement aux autres réponses catholiques, d'ailleurs beaucoup moins nombreuses que celles émanant des autres confessions chrétiennes.

 

Elle est donnée dans

 

http://www.acommonword.com/index.php?page=responses&item=14

 

L'originalité de cette réponse réside en effet dans le fait que, dès le début, elle montre la nécessité d'une certaine prudence dans la façon d'aborder et de mener le dialogue, avec cette phrase "Il y a aussi une part d'ambiguïté et de difficulté" (dans la lettre des 138). La conclusion reprend ce point, quand le Père Samir mentionne qu'une question importante reste en suspens:"Quel poids aura la lettre dans le monde musulman, quand on sait que des prêtres continuent à être  enlevés, les apostats persécutés, et les chrétiens opprimés?" Avec le souhait que la prochaine étape aborde les problèmes plus délicats de la liberté religieuse, de la valeur absolue de la vie humaine, des rapports entre la religion et la société etc....

 

Dans un cadre différent de celui du "A common word", Mgr Mamberti à  l’ONU ( http://www.zenit.org/article-16365french ) avait été encore plus précis en disant "Pas de paix sans liberté religieuse". Dans une conférence à la Santa Croce le 10 janvier 2008, à  propos du dialogue entre les religions et les cultures, il mentionne une condition nécessaire au dialogue en disant: "Il est possible seulement si l'on ne renonce pas à  la vérité »  la vérité concernant les deux interlocuteurs. De son côté,  Benoît XVI dans Zénit en anglais: ( http://www.zenit.org/article-20565?l=english ) va dans le même sens en affirmant clairement que "l'exercice de la liberté religieuse implique le droit de changer de religion, ce qui doit être garanti non seulement par la loi, mais aussi dans la pratique courante" (ce qui par exemple n'est pas le cas de l'Egypte).

 

Or une telle prudence est absente de la plus grande part des réponses chrétiennes, qui ne mentionnent aucunement ce que le discours des 138 devrait impliquer: l'abolition de la dhimmitude et la renonciation à  la condamnation des apostats en terre d'islam. C'est le cas en particulier de la réponse de l’Institut Pontifical d'Etudes Arabes et Islamiques [1] (le PISAI, institut sans dépendance directe du Vatican, fondé par les Pères Blancs (qui se sont toujours présentés comme spécialistes du dialogue islamo-chrétien):

 

http://www.acommonword.com

 

Il faut en effet noter que les Pères Blancs sont majoritairement acquis au refus d'évangélisation des musulmans pour des raisons liées aux nécessités d'un dialogue islamo-chrétien sans aucune condition [2]. Notons aussi au passage que, parmi les signataires de la lettre des 138, Aref Ali Nayed, a justement enseigné au PISAI.

De son côté le Cardinal Angelo Scola, Patriarche de Venise, considère cette lettre comme un document réaliste, encourageant, et veut voir "entre les lignes une condamnation du terrorisme" (On the other hand, one notes between the lines a condemnation of terrorism  http://www.acommonword.com/index.  ). Mais est-ce que le terrorisme doit être seulement condamné entre les lignes? Le 24 avril 2004, en inaugurant à  Venise le Studium Marcianum (institution culturelle), le Patriarche de Venise disait "construisons des ponts vers l’islam et défendons-nous contre ceux qui abusent de son nom".

 

Il va beaucoup plus loin lors de son entretien avec Henri Tincq (Le Monde du 20 mars 2005), traitant des rapports entre christianisme et islam, et paru sous le titre « Le métissage entre chrétienté et islam n’est pas une idée naïve ». Ainsi lorsque l’interviewer lui parle des communautés chrétiennes du Proche Orient, qui paraissent critiques vis-à-vis de l’islam, la réponse est: c’est à  l'Eglise de trouver des instruments d’ éducation pour les communautés chrétiennes qui vivent avec les musulmans. A la remarque de Tincq essayant de montrer que c’est l’islam qui devrait bénéficier en priorité de ces instruments d’éducation, il répond que dans le dialogue à  égalité qu’il projette, il n’entend pas « exiger à  tout prix la réciprocité »

 

Devant un tel aveuglement, la question de la sincérité des 138 se pose donc encore plus intensément. Bien sûr une telle ouverture ne doit pas être laissée sans suite, mais en sachant qu'elle ne peut être basée que sur une connaissance approfondie de l'interlocuteur et de ses objectifs. Ceci si l'on souhaite la liberté religieuse, et la défense des droits des minorités chrétiennes dans les pays musulmans.

 

Quelques éléments de connaissance de l'interlocuteur et de ses objectifs.

 

- (1) La dissimulation, traduction de taqqya est la règle dans les relations avec les infidèles, plus particulièrement en dar al harb ("la maison (ou terre) de la guerre"), i.e. là  où¹ la loi de l'islam ne s'applique pas). Elle devient un devoir, une ferme recommandation, pour les croyants en situation de minorité. Donc dans cette lettre des musulmans, qui exalte comme valeurs communes l'amour de Dieu et du prochain, il ne serait pas étonnant qu’un musulman mente par omission ou par action, falsifie et dissimule. Cette pratique, au début, propre aux chiites en cas de persécutions (Sourate 16, verset 106 et sourate 3, verset 28), s'est étendue aux sunnites (même si certains y voient de l'hypocrisie) chaque fois que le mensonge est utile à  l’Islam. A ce titre les musulmans citent souvent les versets coraniques prônant la tolérance, sans dire que ce sont des mansukhs (abrogés)  afin de faire passer l’islam pour une religion de paix et d’amour [3].

 

D'où la question naturelle: cette lettre fait-elle partie d'une stratégie globale, dont le but est de flatter les chrétiens et les rassurer devant les crimes de l’idéologie islamique?

 

- (2) La déclaration universelle des droits de l'homme, faite le 10 décembre 1948, n'a pas été signée par les Etats musulmans. Elle a été remplacée par La Déclaration des droits de l’Homme en Islam, adoptée au Caire le 5 août 1990 par l'Organisation de la conférence islamique, qui est une volonté de relecture des Droits de l'Homme dans un cadre compatible avec la Charia. Cette relecture s'est notamment traduite par une forte imprégnation religieuse et une omission de certains droits présents dans la déclaration originale, comme la liberté de choisir et de changer de religion.

 

- (3) Une source importantes d'ambiguïtés réside dans le fait que les notions de "bien de l'humanité", et "paix" n'ont pas le même sens pour les interlocuteurs du dialogue. Pour l'Islam le bien de l'humanité est un monde "dar al islam" (la maison de l'Islam), où règne la loi de l'islam, la seule à  pouvoir donner la paix au monde.

 

- (4) Les 138 signataires musulmans sont des professeurs réputés d'universités islamiques, les Cheiks les plus respectés, les leaders des communautés musulmanes européennes. Parmi les universités islamiques citons: Al-Azhar (Egypte), Dar al-imam al Nawawi (Jordanie), l'Académie des sciences islamiques de Téhéran (Iran), dont les enseignements n'ont pas éliminé le meurtre des apostats et le djihàd. L'identification de certains des signataires est aussi une source d'information.

 

- (a) Ainsi il est intéressant de remarquer que deux de ces signataires occupent (ou ont occupé) de hautes fonctions en Mauritanie, pays connu pour la persistance de l'esclavage, et dont l'article 306 de la Constitution condamne à  mort les apostats, avec confiscation de tous leurs biens [4]. L'un d'eux a été Ministre de la Justice, puis des Affaires Religieuses, donc chargé de l'éventuelle application de cet article. Il s'agit de H.E. Prof. Dr. Allamah Shaykh Abd Allah bin Mahfuz bin Bayyah Professor, King Abdul Aziz University, Saudi Arabia; Former Minister of Justice, Former Minister of Education and Former Minister of Religious Affairs, Mauritania; Vice President of the International Union of Muslim Scholars; Founder and President of Global Center for Renewal and Guidance [5].

 

Le second est: Prof. Dr. Mohammed El-Mokhtar Ould Bah. President, Chinguitt Modern University, Mauritania

 

-(b) Parmi les signataires, on trouve aussi:

 

Mohamed Bechari, président de la Fédération Nationale des Musulmans de France (FNMF) General Secretary of the European Islamic Conference (EIC), Member of the International Fiqh Academy (organisation de la Ligue islamique mondiale liée au wahhabisme saoudien)

 

H.E. Shaykh Prof. Dr. Mustafa Cerié Grand Mufti and Head of Ulema of Bosnia and Herzegovina qui ne cache pas son projet d'édifier une société bosniaque régie par la charia. Dans le passé bras droit d'Izetbegovic (ancien leader islamiste de la Bosnie), il a créé les groupes islamistes armés responsables en mars 1992 de l’épuration de milliers de civils serbes. C'est lui aussi qui s'est attaqué aux musulmans modérés de Fikret Abdic (1992-1995), quand ceux-ci ont refusé le projet de société totalitaire de la "Déclaration islamique".

 

- (c) Les signatures des 138 ont été ensuite complétées par d'autres, données dans:

 

http://www.acommonword.com/index.php?lang=en&page=new

 

ce qui les porte à  221 au 6 janvier 2008. Parmi elles ont note: le très controversé Tariq Ramadan, président de l’European Muslim Network à Bruxelles, Senior Research Fellow St Antonyâés College (Oxford), neveu et disciple du fondateur des Frêres Musulmans, foyer historique du fondamentalisme.

 

- (d) A ma connaissance les signataires musulmans n'ont pas condamné explicitement les innombrables violences anti-chrétiennes exercées par des musulmans, exception faite d'Aref Ali Nayed (Senior Advisor to the Cambridge Interfaith Program at the Faculty of Divinity in Cambridge, UK). En effet en réponse au message de l’Eglise de Rome (Cardinal Tauran) pour la fin du Ramadan

 

(http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/interelg/documents/rc_pc_interelg_doc_20070928_ramadan2007_fr.html ),

 

Aref Ali Nayed reconnaît que "le véritable enseignement" du Coran a été brouillé par "une décadence et une stagnation interne" du monde musulman, ce qui a conduit à  "l’avènement de déformations de l’islam légalistes, ultra-politisées et spirituellement vides". Parmi ces déformations, le déchaînement actuel du terrorisme au nom de la religion, que "chacun d’entre nous a le devoir théologique et moral de condamner et répudier". En outre Aref Ali Nayed revendique le respect total de la liberté religieuse et de la liberté de conscience: une liberté qu’il définit comme un "ordre divin". L'intégralité de cette réponse est donnée sur le site:

 

http://pere-walter-covens.skynetblogs.be/post/5172573/comment-rome-repond-a-la-lettre-des-138-musul

 

- (5) La lettre des 138 fait référence à  huit hadiths (paroles de Muhammad) modérés tirés de al-Jaami al-Sahih (le recueil authentique, Sahih = authentique) réunis par l'Iman Muhammad ibn Ismail al-Bukhari (810-870), et plus communément appelé Sahih al-Bukhari. Il s'agit de l'un des six livres majeurs sunnites (recueil de 2 602 hadiths, 9 082 avec les répétitions). Cependant il faut savoir que ce livre n'est pas aussi modéré que le suggère la lecture des huit références données par les 138. Il contient en effet un grand nombre d'appels explicites visant au meurtre des apostats et au jihad offensif, tels que:

"J’ai entendu le prophète dire, qu’à  la fin des temps, apparaîtront de jeunes gens aux idées folles. Ils parleront bien, mais ils sortiront de l’islam comme une flèche sort de son jeu, leur foi ne dépassera pas leur gorge. Ainsi, partout où vous les trouvez, tuez les, il y aura une récompense pour ceux qui les tueront au jour de la résurrection. " Sahih al-Bukhari Volume 6, livre 61, Numéro 577.

"Celui qui abandonne sa religion islamique, tuez-le." (Sahih al-Bukhari Volume 4, Livre 52, Numéro 260)

"Si on vous ordonne de sortir faire le Jihasd, exécutez donc l’ordre." Sahih al-Bukhari dans le chapitre de la compensation pour avoir chassé pendant le pèlerinage (1834).

Comme le mentionne le site "Observatoire de l'islamisation" ( http://www.islamisation.fr/ ) ce livre mentionne le djihad plus de deux cents fois dans le sens de lutte armée. Les premières places du paradis vont aux djihadistes : "II y a au Paradis cent degrés que Dieu a préparés à  ceux qui combattent à  Son service. Entre l'un de ces degrés et l'autre se trouve la distance qui sépare le ciel de la terre" selon le même Sahah al-Bukhàri.

 

- (6) Il faut voir que de nos jours le prosélytisme musulman est très actif et dispose de moyens financiers considérables. A ce sujet citons un site "tablagh" (en français, anglais et arabe) [6], dont le but est la propagation de l'islam, avec un titre comme pour séduire les chrétiens:

 

http://www.aimer-jesus.com/

 

Le témoignage de prêtres qui ont succombé à  cette propagande est bien triste. Ce site est malheureusement assez bien réalisé. L'évangile de Barnabé (un faux du XVIéme siècle) qui annonce la venue de Mahomet, considéré par les musulmans comme le seul évangile non falsifié y est proposé.  Kadhafi, dans un discours qui prophétise une Europe musulmane à  court terme, s'en est fait le thuriféraire, dans:

  http://www.dailymotion.com/video/x3fca_2006-04-10-discours-de-Kadhafi_news

 

Notons que le site tablégh "aimer-jesus.com" a une contrepartie avec:

 

http://facealislam.free.fr/

 

site protestant, qui se veut une réponse point par point aux accusations portées contre le christianisme. Les arguments de ce site (très bien réalisé sont établis sur des bases solides, et sont convaincants (lire ce qui concerne l'évangile de Barnabé).

 

Au sujet des musulmans qui abandonnent l'Islam, le site d'Ali Sina

 

http://www.faithfreedom.org/french.htm

 

fournit aussi de remarquables réponses à  la propagande islamique.

 

Conclusion

 

Les 138 signataires de la lettre aux responsables des différentes confessions chrétiennes deviendront réellement crédibles si leur discours est suivi d'une adhésion claire à  la liberté religieuse (abolition des lois sur l'apostasie), d'une condamnation explicite du terrorisme, ainsi que des exactions et du statut humiliant (dhimmitude) dont sont victimes les chrétiens en terre d'islam. C'est le souhait formulé par le Père Samir Khalil dans sa conclusion, quand il parle de la prochaine étape du dialogue.

 

Sous une forme encore plus directe, c'est aussi ce que souhaite un intellectuel musulman Abdelwahab Meddeb, auteur de "La maladie de l’islam" (Paris, Seuil, 2002, coll. "La couleur des idées"), qui a mis en relief la nécessité d'un débat et d'une analyse des textes violents de l'Islam. En effet, dans un entretien avec Chiara Penzo,

 

http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/archiv/aehnliche/archiv_article/ARTICLE7063-Abdelwahab-Meddeb-et-les-regrets-de-Benoit-XVI

 

il estime même que le pape aurait du "s'abstenir de regretter" la controverse suscitée par son discours à  l’université de Ratisbonne (12/09/2006): "Le monde musulman a raté une très belle occasion de se remettre en question. Dans son discours de Ratisbonne, le pape a touché du doigt les germes de ce que j'appelle dans mes ouvrages 'la maladie de l'islam', qui est aussi la base de l'islamisme. La question de la violence dans l'islam est une réalité. Quand le pape a évoqué le rapport très étroit de cette religion avec la violence, il a dit la vérité même s'il ne faut pas séparer l'islam de la raison. J'aurais souhaité qu'un imam ouvert et éclairé se saisisse de son discours pour ouvrir le débat, en reconnaissant que Benoît XVI avait en partie raison. Car il n'y a pas une seule et unique doctrine islamique, mais des textes qui méritent un débat et une analyse. Le monde musulman aurait besoin de se confronter à une effervescence intellectuelle."

 

Notes

 

[1] Cet institut a été créé en Tunisie par les Pères Blancs en 1926, transformé le 19 avril 1960 en Institut pontifical d’études orientales, puis, lors de son transfert à Rome en 1964, en Institut pontifical pour les études arabes, connu par ses initiales italiennes le PISAI, lieu d’études universitaires connu internationalement. Sa vocation est le dialogue inter-religieux en permettant de mieux connaître la culture et la foi du monde musulman. Cet objectif est bien sûr éminemment respectable. Le problème est que ce dialogue, sans exigence de réciprocité s'est maintenant dévoyé.

 

Il faut aussi signaler que Islamochristiana [le bulletin du Pisai], n° 26, 2006 (Rome, p.324-3, parution 2007), a publié une critique négative des deux tomes du "Le messie et son prophète" du Père Gallez. Le texte de Islamochristiana et la réponse du Père Gallez sont données dans:

 

http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/vingt.htm

 

Cet extrait de la réponse du Père Gallez a l'intérêt d'illustrer un aspect de la conception du dialogue accepté par le PISAI: « Pour ce qui est des questions islamiques, cette recension a le mérite de montrer le rejet que, dans certains milieux, rencontre toute approche des événements autre que celle que propose l’orthodoxie musulmane » Les postulats de l’exégèse dominante ne sont pas étrangers à cette attitude : si toute croyance est basée sur un récit historiquement invérifiable, la seule attitude sensée paraît être de laisser à  chacun son propre « récit». Ces récits ne sont-ils pas tous logiques, en particulier celui de l’islam, ou même les invraisemblances les plus énormes s’intègrent parfaitement dans une implacable logique formelle ? Celle-ci est capable de séduire beaucoup d’interprètes, n’en doutons pas. Dès lors, une interprétation autre que celle de la dictée du Coran par l’ange Gabriel à  l’oreille de Muhammad devient intolérable. Pour ce qui est de l’étude, peu importe le nombre de versets coraniques mentionnés qui renvoient manifestement à  une réalité historique (l’étude en mentionne prés de cinq cents dont beaucoup sont analysés de manière fouillée). … Il faut s’interdire d’envisager un scénario rationnel, cohérent et inséré dans l’histoire humaine. A ce prix, les spécialistes du « dialogue » nous promettent des lendemains qui chantent."

 

[2]. Un exemple de ce refus d'évangélisation est donné par le témoignage de Sr Trees d'Heygere après celui de Sr Marie-Renée Wyseur, au colloque du 7et 8 /12/02 à la rue Friant, Organisé par les Pères Blancs et Soeurs Blanches "L'EVOLUTION DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN EN ALGERIE" où on trouve ce texte surprenant: "Il est aussi évident qu'il fut un temps où la fin de l'Evangile de Matthieu: " De toutes les nations , faites des disciples, et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit " fut prise à  la lettre. Ceci ne nous a pas aidés au respect et à  l'ouverture à  la religion de l'autre. Pour ma part, je peux ignorer cette citation de Matthieu, la laisser de côté ; je peux aussi me poser la question: " Mais qu'est-ce que cela veut dire? " Il me semble qu'à  aucun moment la révélation du Père par Jésus-Christ n'est allée de pair avec une conquête. Le Dieu Père que Jésus est venu nous révéler n'a rien de conquérant, c'est le Père de l'enfant prodigue, c'est le Père qui accepte que son Fils meure sur une croix. Il n'y a aucune preuve de force, aucune contrainte." ( http://soeurs-blanches.cef.fr/dheyre.htm ). Curieuse façon de voir l'évangélisation?

 

[3] Le Coran contient un certain nombre de versets contradictoires. Cette difficulté est résolue par les exégètes et théologiens musulmans, avec le système des versets "abrogés" (nansukh) et "abrogeant" (nasikh). La règle est alors "Quand deux versets se contredisent, le verset révélé en dernier abroge (supprime) le verset révélé en premier". Ce principe est contenu dans le Coran même:

 

Sourate 16 ("Les abeilles", sourate mecquoise, la 70ème révélée), verset 101: "Quand Nous remplaçons un verset par un autre et Allah sait mieux ce qu’Il fait descendre : “ ils disent: «Tu n’es qu’un menteur. » Mais la plupart d’entre eux ne savent pas"

 

Sourate 2 ("La vache", sourate médinoise, 87ème révélée), verset 106: "Si Nous abrogeons un verset ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur ou un semblable. Ne sait-tu pas qu’Allah est omnipotent?"

 

Ainsi les versets qui prêchent l’indulgence ou la tolérance (les premiers dans l'ordre chronologique: période mecquoise), sont abrogés par ceux qui prêchent la violence sacrée contre les infidèles, les chrétiens ("associateurs" mouchrikoun), et les juifs (période médinoise). Les premiers (période mecquoise) se limitent à  la colère divine contre ceux qui n'acceptent pas le Coran, et sont regardés par une minorité de théologiens comme les seuls réellement inspirés. A ce sujet il est intéressant de noter que l'analyse critique du Coran, en particulier l'inversion du choix "abrogés-abrogeant", est une demande de trop rares (mais c'est risqué) penseurs musulmans courageux contemporains. 

Le Père copte égyptien Zakaria Boutros (http://www.fatherzakaria.net/ ) a consacré un livre "Abrogation"à ce sujet, téléchargeable avec le n° 11 de "Books about Islam". Un résumé est donné dans "Questions About Faith" avec le n° 20 ("The abrogation in the Quran"), où il dit que les 124 versets du Coran, incitant à  la paix et au pardon, sont abrogés par deux versets de la Sourate 9 "Le repentir"At-Taubah):

Verset 5: "Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs (i.e. les chrétiens qui associent à  Dieu deux autres divinités) où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux."

 

Verset 29: "Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité (i.e. l'Islam), parmi ceux qui ont reçu le Livre (i.e. les juifs et les chrétiens), jusqu'à  ce qu'ils versent le tribut par leurs propres mains, avec une soumission volontaire, après s'être humiliés."

 

[4] Article 306 de la Constitution de Mauritanie: "Chaque Musulman coupable du crime d'apostasie, soit par mot ou par action, sera invité à se repentir sur une période de trois jours. S'il ne se repent pas dans cette limite du temps, il sera condamné à  mort comme un apostat et sa propriété sera confisquée par la Trésorerie."

 

[5] Le "Global Center for Renewal and Guidance", fondé et présidé par le premier signataire mauritanien est un organisme chargé de présenter une image positive de l'islam en occident. "

 

[6] Le Tabl’gh. Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman, le Jama'at al-tablégh est une association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à  une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : "l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre."

Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à -porte (la al-jawla, la « tournée») et répandre les idées du tabl’gh (la « proclamation»). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khoulouj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Une récente information pour illustrer, si c’était nécessaire, la véracité de cet article :

 

Sur le site « le Salon Beige » à la date du 12 février, on pouvait lire cette information

qui confirme bien la position des Etats musulmans :

 

Algérie : le catholicisme hors-la-loi

 

En Algérie, un prêtre catholique a été condamné par le tribunal d'Oran à un an de prison avec sursis pour avoir «célébré un rite dans un lieu non reconnu par le gouvernement». Le P. Pierre Wallez, français, est sanctionné en vertu de la nouvelle loi sur «l'exercice des pratiques du culte non-musulman».

 

En mars 2006, le Parlement algérien a adopté une loi punissant le «prosélytisme» par la prison ferme et une amende pouvant aller de 5000 à 10000€. La loi comprend la production d'images, la diffusion de publications, ou cassettes audio ou vidéo.

 

Mgr Henri Teissier, archevêque d'Alger, a confié au micro de Radio Vatican que "la chose qui surprend le plus est que la condamnation a été émise parce que le prêtre avait rendu visite à un groupe de chrétiens du Cameroun : il n'avait pas célébré de messe, il avait seulement prié avec eux, le 29 décembre 2007, juste après Noël".

 

Un jeune médecin algérien a été condamné à 2 ans de prison ferme officiellement parce qu'il avait utilisé des médicaments du dispensaire public qu'il dirigeait dans le bidonville des immigrés de Maghnia. "Des médicaments payés régulièrement par la Caritas".

Les graves difficultés que la communauté catholique a dû affronter vont du refus des visas au retrait du permis de séjour, comme en novembre dernier à 4 jeunes prêtres du Brésil venus travailler avec les immigrés africains de langue portugaise.

Pourtant, ce pays a été d'abord catholique avant d'être islamisé de force.

Michel Janva