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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 15 février 2008
N° 159
Par Monsieur l’abbé Paul
Aulagnier
LE DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN APRES
J’ai donné, en son temps, le texte de cette fameuse lettre
des 138 leaders musulmans, ainsi que
la réponse – prudente - faite par le Pape Benoît XVI par l’intermédiaire du
Secrétaire d’Etat, le Cardinal Bertone. (Voir
les dossier d’Item : Benoît XVI et l’Islam :
Cliquez ici »
Nous savons aussi que Benoît XVI a donné son accord pour
la poursuite de ce dialogue entre catholiques et musulmans, avec, du moins,
certains représentants des auteurs de cette lettre. Pour cette entretien, le
pape avait parlé de février ou mars 2008. Le temps approche.
C’est ainsi qu’on apprend qu’ « une délégation de
musulmans se rendra au Vatican les 4 et 5 mars 2008 pour préparer (cette)
rencontre au sommet entre le pape et plusieurs représentants
musulmans, dont le prince Ghazi bin Muhammad bin Talal, président de l'institut pour la pensée
islamique à Amman et maître d’œuvre de l'initiative musulmane ».
Le cardinal Jean
Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, l’a
annoncée récemment et sur le site de « Zenit » a exprimé ses
espérances et ses craintes.
A la question de « Zenit » : Le dialogue avec les musulmans semble engagé avec la venue programmée des émissaires musulmans au Vatican pour préparer une rencontre plus large ultérieure. Mais des divergences existent sur les sujets à aborder. Quelles sont selon vous, éminence, les priorités et les points les plus féconds de discussion ?
Le cardinal répond : « Évidemment, je ne peux pas préjuger de ce que nos amis musulmans ont en tête lorsqu'ils vont venir ici discuter avec nous, mais je pense que nous pourrons partager des convictions communes : par exemple l'adoration du Dieu unique, la sacralité de la vie humaine, la dignité de la famille, le souci de l'éducation de la jeunesse. Et puis alors évidemment après il faudra discuter d'autres problèmes, par exemple l'interprétation des droits de l'homme tels que les conventions internationales les définissent, ou encore le principe de la réciprocité qui est très important dans le contexte de la liberté religieuse. Je crois que ce sont des problèmes dont nous pourrons parler ».
M Christian Mira, dans un site appelé : « Notre
Dame de Kabylie» a, sur ce sujet du dialogue, rédigé un excellent article. Il exprime fort
justement et d’une manière très scientifique les dangers ou risques de ce dialogue interreligieux.
Vu son importance et la sagesse de ce texte très bien
construit et riche en citations et plein de connaissance réelle de l’Islam, je
le mets à la une de ce numéro d’Item. Il fera l’objet de ce « Regard sur
le monde », ce Regard sur le monde politico-religieux, le n° 159.
Introduction
Le dialogue islamo-chrétien a connu un changement
fondamental avec la déclaration Nostra Aetate du concile oecuménique
Vatican II (1962-65). Dans ce texte, tout comme le judaïsme, l'Islam a
bénéficie d'une attention très positive (ces religions "apportent
souvent un rayon de
Depuis Vatican II, presque tous les diocèses de France possèdent
une structure vouée au dialogue islamo-chrétien, et les ambiguïtés de Nostra
Aetate ont conduit à certaines dérives, et à des affirmations surprenantes.
C'est le cas du Père Gilles COUVREUR, responsable du Secrétariat pour les
relations avec l'Islam (dépendant de l'épiscopat de France) sur la parité des
Révélations (cf. "Vivre avec l'Islam" pages 178-179), et du Père
Dupuis, professeur à l'Université Grégorienne (la principale université
vaticane), qui célèbre "l'autorévélation divine du prophète Mohammed",
(cf. son livre, paru en 1997 aux éditions du Cerf, sous le titre significatif :
"Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux"). Malheureusement
cette situation amène certains évêques et prêtres, thuriféraires d'un dialogue
sans contrepartie, à renoncer à leur mission d'évangélisation, et à
rejeter les demandes de baptême venant de musulmans (car un religieux musulman
refuserait de parler avec les complices du plus grand des crimes pour l'islam:
l'apostasie). Sur ce sujet, le paragraphe "Raison d'être de
l'association" de la rubrique "Objectifs" du site
Notre-Dame de Kabylie mentionne cette douloureuse situation, "l'insidieuse
confusion" de certains discours, et le dévoiement du dialogue
islamo-chrétien.
Le 11 octobre 2007, marque une nouvelle phase du
dialogue. A cette date 138 leaders musulmans ont publié une lettre ouverte au
pape Benoît XVI et aux responsables de différentes confessions chrétiennes.
Cette lettre, qui invite les deux religions à regarder ce qu’elles ont en
commun, est publiée en plusieurs langues sur un site "A common word"
(Une parole en commun) créé pour la circonstance:
http://www.acommonword.com/index.php?lang=en&page=option1
En particulier la lettre dit que la paix dans le monde dépend
de la coexistence entre les chrétiens et les musulmans, qui représentent
ensemble 55% de l’humanité, et voit l'amour de Dieu et l'amour du prochain,
valeurs partagées par le Christianisme et l'Islam, comme base de cette
coexistence.
Réponses à
la lettre des 138 leaders musulmans
L'ensemble des réponses chrétiennes est publié sur le
site "A common word". Ces réponses s'accordent à voir
dans la démarche des 138 un signe encourageant certain, car marqué par un large
consensus des responsables musulmans signataires, et reflétant un climat
inhabituel de respect, condition nécessaire pour la mise en place d’un
dialogue.
Plus particulièrement du côté catholique, les réactions
sont positives. La réponse du Pére jésuite égyptien Samir KHALIL Samir, l'un
des experts de l’Islam les plus connus, et l'avocat passionné des chrétiens
vivant dans les pays à majorité musulmane, se différencie en ce sens
qu'elle apparaît comme une analyse plus fine, et plus développée,
comparativement aux autres réponses catholiques, d'ailleurs beaucoup moins
nombreuses que celles émanant des autres confessions chrétiennes.
Elle est donnée dans
http://www.acommonword.com/index.php?page=responses&item=14
L'originalité de cette réponse réside en effet dans le
fait que, dès le début, elle montre la nécessité d'une certaine prudence dans
la façon d'aborder et de mener le dialogue, avec cette phrase "Il y a
aussi une part d'ambiguïté et de difficulté" (dans la lettre des 138).
La conclusion reprend ce point, quand le Père Samir mentionne qu'une question
importante reste en suspens:"Quel poids aura la lettre dans le monde
musulman, quand on sait que des prêtres continuent à être enlevés, les apostats persécutés, et les chrétiens
opprimés?" Avec le souhait que la prochaine étape aborde les problèmes
plus délicats de la liberté religieuse, de la valeur absolue de la vie humaine,
des rapports entre la religion et la société etc....
Dans un cadre différent de celui du "A common
word", Mgr Mamberti à l’ONU ( http://www.zenit.org/article-16365french
) avait été encore plus précis en disant "Pas de paix sans liberté
religieuse". Dans une conférence à
Or une telle prudence est absente de la plus grande part
des réponses chrétiennes, qui ne mentionnent aucunement ce que le discours
des 138 devrait impliquer: l'abolition de la dhimmitude et la renonciation à
la condamnation des apostats en terre d'islam. C'est le cas en particulier
de la réponse de l’Institut Pontifical d'Etudes Arabes et Islamiques [1] (le
PISAI, institut sans dépendance directe du Vatican, fondé par les Pères Blancs
(qui se sont toujours présentés comme spécialistes du dialogue islamo-chrétien):
Il faut en effet noter que les Pères Blancs sont
majoritairement acquis au refus d'évangélisation des musulmans pour des raisons
liées aux nécessités d'un dialogue islamo-chrétien sans aucune condition [2].
Notons aussi au passage que, parmi les signataires de la lettre des 138, Aref
Ali Nayed, a justement enseigné au PISAI.
De son côté le Cardinal Angelo Scola, Patriarche de Venise,
considère cette lettre comme un document réaliste, encourageant, et veut voir
"entre les lignes une condamnation du terrorisme" (On the
other hand, one notes between the lines a condemnation of terrorism http://www.acommonword.com/index.
). Mais est-ce que le terrorisme doit être
seulement condamné entre les lignes? Le 24 avril 2004, en inaugurant à
Venise le Studium Marcianum (institution culturelle), le Patriarche de
Venise disait "construisons des ponts vers l’islam et défendons-nous
contre ceux qui abusent de son nom".
Il va beaucoup plus loin lors de son entretien avec Henri
Tincq (Le Monde du 20 mars 2005), traitant des rapports entre
christianisme et islam, et paru sous le titre « Le métissage entre chrétienté
et islam n’est pas une idée naïve ». Ainsi lorsque l’interviewer lui
parle des communautés chrétiennes du Proche Orient, qui paraissent critiques
vis-à-vis de l’islam, la réponse est: c’est à l'Eglise de trouver des
instruments d’ éducation pour les communautés chrétiennes qui vivent avec les
musulmans. A la remarque de Tincq essayant de montrer que c’est l’islam qui
devrait bénéficier en priorité de ces instruments d’éducation, il répond que
dans le dialogue à égalité qu’il projette, il n’entend pas « exiger
à tout prix la réciprocité »
Devant un tel aveuglement, la question de la sincérité
des 138 se pose donc encore plus intensément. Bien sûr une telle ouverture ne
doit pas être laissée sans suite, mais en sachant qu'elle ne peut être basée
que sur une connaissance approfondie de l'interlocuteur et de ses objectifs.
Ceci si l'on souhaite la liberté religieuse, et la défense des droits des
minorités chrétiennes dans les pays musulmans.
Quelques éléments
de connaissance de l'interlocuteur et de ses objectifs.
- (1) La dissimulation, traduction de taqqya est
la règle dans les relations avec les infidèles, plus particulièrement en dar
al harb ("la maison (ou terre) de la guerre"), i.e. là
où¹ la loi de l'islam ne s'applique pas). Elle devient un devoir, une ferme
recommandation, pour les croyants en situation de minorité. Donc dans cette
lettre des musulmans, qui exalte comme valeurs communes l'amour de Dieu et du
prochain, il ne serait pas étonnant qu’un musulman mente par omission ou
par action, falsifie et dissimule. Cette pratique, au début, propre aux chiites
en cas de persécutions (Sourate 16, verset 106 et sourate 3, verset 28), s'est étendue
aux sunnites (même si certains y voient de l'hypocrisie) chaque fois que le
mensonge est utile à l’Islam. A ce titre les musulmans citent souvent les
versets coraniques prônant la tolérance, sans dire que ce sont des mansukhs
(abrogés) afin de faire passer l’islam pour une religion de paix et d’amour
[3].
D'où la question naturelle: cette lettre fait-elle partie
d'une stratégie globale, dont le but est de flatter les chrétiens et les
rassurer devant les crimes de l’idéologie islamique?
- (2) La déclaration universelle des droits de
l'homme, faite le 10 décembre 1948, n'a pas été signée par les Etats musulmans.
Elle a été remplacée par
- (3) Une source importantes d'ambiguïtés réside dans le
fait que les notions de "bien de l'humanité", et "paix"
n'ont pas le même sens pour les interlocuteurs du dialogue. Pour l'Islam le
bien de l'humanité est un monde "dar al islam" (la maison
de l'Islam), où règne la loi de l'islam, la seule à pouvoir donner la
paix au monde.
- (4) Les 138 signataires musulmans sont des professeurs
réputés d'universités islamiques, les Cheiks les plus respectés, les leaders
des communautés musulmanes européennes. Parmi les universités islamiques citons:
Al-Azhar (Egypte), Dar al-imam al Nawawi (Jordanie), l'Académie
des sciences islamiques de Téhéran (Iran), dont les enseignements n'ont
pas éliminé le meurtre des apostats et le djihàd.
L'identification de certains des signataires est aussi une source
d'information.
- (a) Ainsi il est intéressant de remarquer que deux de
ces signataires occupent (ou ont occupé) de hautes fonctions en Mauritanie,
pays connu pour la persistance de l'esclavage, et dont l'article 306
de
Le second est: Prof. Dr. Mohammed El-Mokhtar Ould Bah.
President, Chinguitt Modern University, Mauritania
-(b) Parmi les signataires, on trouve aussi:
Mohamed Bechari, président de
H.E. Shaykh Prof. Dr. Mustafa Cerié Grand Mufti and
Head of Ulema of Bosnia and Herzegovina qui ne cache pas son projet d'édifier
une société bosniaque régie par la charia. Dans le passé bras droit
d'Izetbegovic (ancien leader islamiste de
- (c) Les signatures des 138 ont été ensuite complétées
par d'autres, données dans:
http://www.acommonword.com/index.php?lang=en&page=new
ce qui les porte à 221 au 6 janvier 2008. Parmi
elles ont note: le très controversé Tariq Ramadan, président de l’European
Muslim Network à Bruxelles, Senior Research Fellow St
Antonyâés College (Oxford), neveu et disciple du fondateur des Frêres
Musulmans, foyer historique du fondamentalisme.
- (d) A ma connaissance les signataires musulmans n'ont
pas condamné explicitement les innombrables violences anti-chrétiennes exercées
par des musulmans, exception faite d'Aref Ali Nayed (Senior Advisor to the
Cambridge Interfaith Program at the Faculty of Divinity in Cambridge, UK).
En effet en réponse au message de l’Eglise de Rome (Cardinal Tauran) pour la
fin du Ramadan
Aref Ali Nayed reconnaît que "le véritable
enseignement" du Coran a été brouillé par "une décadence et
une stagnation interne" du monde musulman, ce qui a conduit à
"l’avènement de déformations de l’islam légalistes, ultra-politisées et
spirituellement vides". Parmi ces déformations, le déchaînement actuel
du terrorisme au nom de la religion, que "chacun d’entre nous a le
devoir théologique et moral de condamner et répudier". En outre Aref
Ali Nayed revendique le respect total de la liberté religieuse et de la liberté
de conscience: une liberté qu’il définit comme un "ordre divin".
L'intégralité de cette réponse est donnée sur le site:
http://pere-walter-covens.skynetblogs.be/post/5172573/comment-rome-repond-a-la-lettre-des-138-musul
- (5) La lettre des 138 fait référence à huit
hadiths (paroles de Muhammad) modérés tirés de al-Jaami al-Sahih (le
recueil authentique, Sahih = authentique) réunis par l'Iman Muhammad ibn
Ismail al-Bukhari (810-870), et plus communément appelé Sahih al-Bukhari.
Il s'agit de l'un des six livres majeurs sunnites (recueil de 2 602 hadiths, 9
082 avec les répétitions). Cependant il faut savoir que ce livre n'est pas
aussi modéré que le suggère la lecture des huit références données par les 138.
Il contient en effet un grand nombre d'appels explicites visant au meurtre des
apostats et au jihad offensif, tels que:
"J’ai entendu le prophète dire, qu’à la fin
des temps, apparaîtront de jeunes gens aux idées folles. Ils parleront bien,
mais ils sortiront de l’islam comme une flèche sort de son jeu, leur foi ne dépassera
pas leur gorge. Ainsi, partout où vous les trouvez, tuez les, il y aura une récompense
pour ceux qui les tueront au jour de la résurrection. " Sahih
al-Bukhari Volume
"Celui qui abandonne sa religion islamique,
tuez-le." (Sahih al-Bukhari Volume
"Si on vous ordonne de sortir faire le Jihasd, exécutez
donc l’ordre." Sahih al-Bukhari dans le chapitre de la
compensation pour avoir chassé pendant le pèlerinage (1834).
Comme le mentionne le site "Observatoire de
l'islamisation" ( http://www.islamisation.fr/ ) ce livre mentionne le djihad plus de deux cents fois
dans le sens de lutte armée. Les premières places du paradis vont aux
djihadistes : "II y a au Paradis cent degrés que Dieu a préparés à
ceux qui combattent à Son service. Entre l'un de ces degrés et l'autre se
trouve la distance qui sépare le ciel de la terre" selon le même Sahah
al-Bukhàri.
- (6) Il faut voir que de nos jours le prosélytisme
musulman est très actif et dispose de moyens financiers considérables. A ce
sujet citons un site "tablagh" (en français, anglais et arabe)
[6], dont le but est la propagation de l'islam, avec un titre comme pour séduire
les chrétiens:
http://www.aimer-jesus.com/
Le témoignage de prêtres qui ont succombé à cette
propagande est bien triste. Ce site est malheureusement assez bien réalisé. L'évangile
de Barnabé (un faux du XVIéme siècle) qui annonce la venue de Mahomet, considéré
par les musulmans comme le seul évangile non falsifié y est proposé. Kadhafi, dans un discours qui prophétise une
Europe musulmane à court terme, s'en est fait le thuriféraire, dans:
http://www.dailymotion.com/video/x3fca_2006-04-10-discours-de-Kadhafi_news
Notons que le site tablégh
"aimer-jesus.com" a une contrepartie avec:
http://facealislam.free.fr/
site protestant, qui se veut une réponse point par point
aux accusations portées contre le christianisme. Les arguments de ce site (très
bien réalisé sont établis sur des bases solides, et sont convaincants (lire ce
qui concerne l'évangile de Barnabé).
Au sujet des musulmans qui abandonnent l'Islam, le site
d'Ali Sina
http://www.faithfreedom.org/french.htm
fournit aussi de remarquables réponses à la
propagande islamique.
Conclusion
Les 138 signataires de la lettre aux responsables des
différentes confessions chrétiennes deviendront réellement crédibles si leur
discours est suivi d'une adhésion claire à la liberté religieuse
(abolition des lois sur l'apostasie), d'une condamnation explicite du
terrorisme, ainsi que des exactions et du statut humiliant (dhimmitude)
dont sont victimes les chrétiens en terre d'islam. C'est le souhait formulé par
le Père Samir Khalil dans sa conclusion, quand il parle de la prochaine étape
du dialogue.
Sous une forme encore plus directe, c'est aussi ce que
souhaite un intellectuel musulman Abdelwahab Meddeb, auteur de "La
maladie de l’islam" (Paris, Seuil, 2002, coll. "La couleur des idées"),
qui a mis en relief la nécessité d'un débat et d'une analyse des textes
violents de l'Islam. En effet, dans un entretien avec Chiara Penzo,
http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/archiv/aehnliche/archiv_article/ARTICLE7063-Abdelwahab-Meddeb-et-les-regrets-de-Benoit-XVI
il estime même que le pape aurait du "s'abstenir
de regretter" la controverse suscitée par son discours à l’université
de Ratisbonne (12/09/2006): "Le monde musulman a raté une très belle
occasion de se remettre en question. Dans son discours de Ratisbonne, le pape a
touché du doigt les germes de ce que j'appelle dans mes ouvrages 'la maladie de
l'islam', qui est aussi la base de l'islamisme. La question de la violence dans
l'islam est une réalité. Quand le pape a évoqué le rapport très étroit de cette
religion avec la violence, il a dit la vérité même s'il ne faut pas séparer
l'islam de la raison. J'aurais souhaité qu'un imam ouvert et éclairé se
saisisse de son discours pour ouvrir le débat, en reconnaissant que Benoît XVI
avait en partie raison. Car il n'y a pas une seule et unique doctrine
islamique, mais des textes qui méritent un débat et une analyse. Le monde
musulman aurait besoin de se confronter à une effervescence
intellectuelle."
Notes
[1] Cet institut a été créé en Tunisie par les Pères
Blancs en 1926, transformé le 19 avril 1960 en Institut pontifical d’études
orientales, puis, lors de son transfert à Rome en 1964, en Institut pontifical
pour les études arabes, connu par ses initiales italiennes le PISAI, lieu d’études
universitaires connu internationalement. Sa vocation est le dialogue
inter-religieux en permettant de mieux connaître la culture et la foi du monde
musulman. Cet objectif est bien sûr éminemment respectable. Le problème est que
ce dialogue, sans exigence de réciprocité s'est maintenant dévoyé.
Il faut aussi signaler que Islamochristiana [le
bulletin du Pisai], n° 26, 2006 (Rome, p.324-3, parution 2007), a publié une
critique négative des deux tomes du "Le messie et son prophète"
du Père Gallez. Le texte de Islamochristiana et la réponse du Père
Gallez sont données dans:
http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/vingt.htm
Cet extrait de la réponse du Père Gallez a l'intérêt
d'illustrer un aspect de la conception du dialogue accepté par le PISAI: « Pour
ce qui est des questions islamiques, cette recension a le mérite de montrer le
rejet que, dans certains milieux, rencontre toute approche des événements autre
que celle que propose l’orthodoxie musulmane » Les postulats de l’exégèse
dominante ne sont pas étrangers à cette attitude : si toute croyance est basée
sur un récit historiquement invérifiable, la seule attitude sensée paraît être
de laisser à chacun son propre « récit». Ces récits ne sont-ils pas tous
logiques, en particulier celui de l’islam, ou même les invraisemblances les
plus énormes s’intègrent parfaitement dans une implacable logique formelle ?
Celle-ci est capable de séduire beaucoup d’interprètes, n’en doutons pas. Dès
lors, une interprétation autre que celle de la dictée du Coran par l’ange
Gabriel à l’oreille de Muhammad devient intolérable. Pour ce qui est de
l’étude, peu importe le nombre de versets coraniques mentionnés qui renvoient
manifestement à une réalité historique (l’étude en mentionne prés de cinq
cents dont beaucoup sont analysés de manière fouillée). … Il faut s’interdire d’envisager
un scénario rationnel, cohérent et inséré dans l’histoire humaine. A ce prix,
les spécialistes du « dialogue » nous promettent des lendemains qui chantent."
[2]. Un exemple de ce refus d'évangélisation est donné
par le témoignage de Sr Trees d'Heygere après celui de Sr Marie-Renée Wyseur,
au colloque du 7et 8 /12/02 Ã la rue Friant, Organisé par les Pères
Blancs et Soeurs Blanches "L'EVOLUTION DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN EN
ALGERIE" où on trouve ce texte surprenant: "Il est aussi évident
qu'il fut un temps où la fin de l'Evangile de Matthieu: " De toutes
les nations , faites des disciples, et baptisez-les au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit " fut prise à la lettre. Ceci ne nous a pas aidés
au respect et à l'ouverture à la religion de l'autre. Pour ma part,
je peux ignorer cette citation de Matthieu, la laisser de côté ; je peux
aussi me poser la question: " Mais qu'est-ce que cela veut dire? " Il
me semble qu'à aucun moment la révélation du Père par Jésus-Christ n'est allée
de pair avec une conquête. Le Dieu Père que Jésus est venu nous révéler n'a
rien de conquérant, c'est le Père de l'enfant prodigue, c'est le Père qui
accepte que son Fils meure sur une croix. Il n'y a aucune preuve de force,
aucune contrainte." ( http://soeurs-blanches.cef.fr/dheyre.htm
). Curieuse façon de voir l'évangélisation?
[3] Le Coran contient un certain nombre de versets
contradictoires. Cette difficulté est résolue par les exégètes et théologiens
musulmans, avec le système des versets "abrogés" (nansukh) et
"abrogeant" (nasikh). La règle est alors "Quand deux
versets se contredisent, le verset révélé en dernier abroge (supprime) le
verset révélé en premier". Ce principe est contenu dans le Coran même:
Sourate 16 ("Les abeilles", sourate
mecquoise, la 70ème révélée), verset 101: "Quand Nous remplaçons un
verset par un autre et Allah sait mieux ce qu’Il fait descendre : “ ils
disent: «Tu n’es qu’un menteur. » Mais la plupart d’entre eux ne savent pas"
Sourate 2 ("La vache", sourate
médinoise, 87ème révélée), verset 106: "Si Nous abrogeons un
verset ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur ou un
semblable. Ne sait-tu pas qu’Allah est omnipotent?"
Ainsi les versets qui prêchent l’indulgence ou la tolérance
(les premiers dans l'ordre chronologique: période mecquoise), sont abrogés
par ceux qui prêchent la violence sacrée contre les infidèles, les chrétiens
("associateurs" mouchrikoun), et les juifs (période médinoise).
Les premiers (période mecquoise) se limitent à la colère divine
contre ceux qui n'acceptent pas le Coran, et sont regardés par une minorité de
théologiens comme les seuls réellement inspirés. A ce sujet il est intéressant
de noter que l'analyse critique du Coran, en particulier l'inversion du choix
"abrogés-abrogeant", est une demande de trop rares (mais c'est risqué)
penseurs musulmans courageux contemporains.
Le Père copte égyptien Zakaria Boutros (http://www.fatherzakaria.net/ ) a
consacré un livre "Abrogation"à ce sujet, téléchargeable avec
le n° 11 de "Books about Islam". Un résumé est donné dans "Questions
About Faith" avec le n° 20 ("The abrogation in the Quran"),
où il dit que les 124 versets du Coran, incitant à la paix et au pardon,
sont abrogés par deux versets de
Verset 5: "Après que les mois sacrés
expirent, tuez les associateurs (i.e. les chrétiens qui associent à
Dieu deux autres divinités) où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les
et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent
Verset 29: "Combattez ceux qui ne croient
ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son
messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité
(i.e. l'Islam), parmi ceux qui ont reçu le Livre (i.e. les juifs et les
chrétiens), jusqu'à ce qu'ils versent le tribut par leurs propres
mains, avec une soumission volontaire, après s'être humiliés."
[4] Article 306 de
[5] Le "Global Center for Renewal and Guidance",
fondé et présidé par le premier signataire mauritanien est un organisme chargé
de présenter une image positive de l'islam en occident. "
[6] Le Tabl’gh. Fondé en 1927, en Inde, par
Muhammad Ilyas, un érudit musulman, le Jama'at al-tablégh est une
association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour
objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés
: "l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va
pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre."
Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur
des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à -porte
(la al-jawla, la « tournée») et répandre les idées du tabl’gh (la
« proclamation»). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la
prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman.
Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khoulouj) sont
aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.
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Une récente information pour
illustrer, si c’était nécessaire, la véracité de cet article :
Sur le site « le Salon Beige » à la date du 12
février, on pouvait lire cette information
qui confirme bien la position des Etats musulmans :
Algérie : le catholicisme
hors-la-loi
En Algérie, un prêtre catholique a été condamné par le tribunal d'Oran à un an de prison avec sursis pour avoir «célébré un rite dans un lieu non reconnu par le gouvernement». Le P. Pierre Wallez, français, est sanctionné en vertu de la nouvelle loi sur «l'exercice des pratiques du culte non-musulman».
En mars 2006, le Parlement algérien a adopté une loi punissant le «prosélytisme» par la prison ferme et une amende pouvant aller de 5000 à 10000€. La loi comprend la production d'images, la diffusion de publications, ou cassettes audio ou vidéo.
Mgr Henri Teissier, archevêque d'Alger, a confié au micro de Radio Vatican que "la chose qui surprend le plus est que la condamnation a été émise parce que le prêtre avait rendu visite à un groupe de chrétiens du Cameroun : il n'avait pas célébré de messe, il avait seulement prié avec eux, le 29 décembre 2007, juste après Noël".
Un jeune médecin algérien a été condamné à 2 ans de
prison ferme officiellement parce qu'il avait utilisé des médicaments du
dispensaire public qu'il dirigeait dans le bidonville des immigrés de Maghnia. "Des
médicaments payés régulièrement par
Les graves difficultés que la communauté catholique a dû affronter vont du refus des visas au retrait du permis de séjour, comme en novembre dernier à 4 jeunes prêtres du Brésil venus travailler avec les immigrés africains de langue portugaise.
Pourtant, ce pays a été d'abord catholique avant d'être islamisé de force.