ITEM
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de
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Un regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 19 décembre 2004
N°22
en
attente de jugement !
I-
La procédure de Mr l’abbé Somerville
contre le cardinal Ambrosic, archevêque
de Toronto(CA)
Les
relations sont généralement plus très
bonnes lorsque les parties envisagent et finissent par lancer, de guerre lasse,
une procédure juridique. Elles n’ont pu s’entendre à l’amiable pour régler
leurs différends.
Ce
n’est pas ce qui m’intéresse ici, aujourd’hui, dans ce « Regards sur
l’actualité religieuse » au 19 décembre 2004.
Laissons
ce problème « relationnel » de côté, - pour important qu’il soit,
- pour ne considérer que le fond des
choses : la justice mise en cause dans une affaire. C’est le droit –objet
de la justice- qui est d’abord la raison d’une procédure et de son lancement.
Le
Droit. Savoir le droit. Savoir la justesse d’une position et le faire dire et
constater par le tribunal. Voilà, je pense, le motif profond d’une vraie
procédure. Ce qui m’intéresse ici, dans les affaires dont je vais maintenant vous parler.
Mais
de quelles procédures, veux-je
parler ?
Je
ne veux pas parler ici des diverses procédures
qui concernent « l’affaire
Laguérie-Héry ».
Sur
ces procédures, disons seulement qu’il est bien malheureux qu’elles aient lieu.
L’autorité devrait régler elle-même ce problème. Il y a quelqu’un qui,
derrière, conseille mal…
Les
procédures qui m’intéressent , ici, de faire vivre, sont double :
-celle,
intentée par un prêtre de renom,
Monsieur l’abbé Somerville de Toronto, au Canada,
qui
n’est rien moins que l’un des aumôniers qui a aidé Mel Gibson dans le tournage
de son film : «
-celle
que j’ai intentée moi-même, alors que j’étais en Belgique, contre le cardinal
Danneels,
Ces
deux procédures ont des points communs.
Toutes
les deux ont abouti sur le bureau du
cardinal Castrillon-Hoyos, saisi en sa
qualité de président de
Elles
ont le même objet : dire le
« droit » de la messe de Saint Pie V dans l’Eglise, dire
aussi la place de la
« FSSPX » dans cette même
Eglise.
La
messe jouit-elle d’un vrai droit dans l’Eglise et les prêtres, en ordre canoniquement, qui la
célèbrent, peuvent-ils encourir interdictions et peines canoniques ?
C’est
l’enjeu « formidable » de la procédure engagée contre le cardinal de
Toronto, autorité canonique dont relève Monsieur l’abbé Somerville. Ce sont les
deux objets mis en cause dans sa procédure. Procédure qui a abouti vous dis-je,
sur le bureau du Cardinal Castrillon Hoyos.
C’est
également l’enjeu de la procédure que j’ai intentée contre le Cardinal Danneels
en 2001, pour demander que le tribunal
dise le droit concernant la phrase de son
vicaire général : « L'Archevêché a clairement fait
savoir par voie de presse que le culte célébré dans l'Eglise Saint-Joseph
depuis le 1er novembre de cette année ( 2001) n'est pas agréé par
l'Eglise Catholique » , (
NB :la messe que
Ces
deux affaires étant évidemment liées parce qu’ayant même objet, le règlement de
l’une pourra favoriser le règlement de l’autre…A moins qu’elles restent toutes
les deux dans le « tiroir des
choses oubliées »….
Dans
sa plaidoirie contre le Cardinal Ambrozic, archevêque de Toronto, Monsieur
l’abbé Somerville fait une rapide allusion aux irrégularités et au non respect du droit. Ce qui pourrait
rendre nul la sentence du cardinal. En en prenant connaissance, cela me faisait
penser aux irrégularités évidentes dans
mon propre procès d’exclusion de
Voilà
les affaires mises en cause dans ce « Regards sur l’actualité
religieuse » au 19 décembre.
Elles
me paraissent importantes.
Il
y va du « droit » de la messe dite de Saint Pie V. La phrase du
cardinal Castrillon Hoyos prononcée le 24 mai 2004, en
Il
y va du « droit » de
Comment
ne pas en tenir compte ? Comment considérer tout cela comme « quantité
négligeable », sans intérêt pour l’Eglise ?
Il
y va, enfin, du respect du « droit », du respect du
« droit » des parties et
aussi de la protection du faible.
C’est une des raisons du Droit. Sa
noblesse.
L’intention
de ce « Regard » est clairement exprimée.
Voyons
maintenant les procédures en cours, le dossier des uns et des autres. Je
parlerai dans ce numéro 22, la procédure entre Mr l’abbé Somerville et le
Cardinal Ambrosic, archevêque de Toronto au Canada.. Je réserve l’autre dossier
pour le prochain numéro, le numéro23.
La procédure
entre Monsieur l’abbé
Somerville et le Cardinal Ambrozic de Toronto (Canada)
Les documents
Les
documents en langue anglaise de cette toute récente procédure ont été rendus publics aux USA,
indépendamment de la volonté expresse de l’auteur, sur le site du journal américain « The
Ramnant ». Le « Courrier de Rome » les a, à son tour, traduits et publiés, en France, dans son numéro de décembre 2004. L’intérêt
de ce dossier est évident. Il concerne l’Eglise elle-même.
De quoi s’agit-il ?
Le cardinal du diocèse de
Toronto, au Canada, le cardinal Ambrozic vient de frapper de suspens « a
divinis » Monsieur l’abbé Stéphane
Somerville, prêtre de son diocèse, pour la simple raison qu’il portait, depuis quelque temps, mains
fortes aux prêtres de
Il exprime lui-même son
histoire dans une série de lettres qu’il dut échanger avec le Vicaire Général
du diocèse et son archevêque, le cardinal Ambrosic.
Ces lettres constituent
aujourd’hui les pièces du dossier
Qui est ce prêtre ?
Il est un prêtre diocésain du
diocèse de Toronto. J’ai déjeuné avec lui lorsque je me trouvais au Canada.
C’est un prêtre de qualité, musicien, liturgiste, intelligent, latiniste,
grégorianiste, aujourd’hui à la retraite. Mais encore très vaillant. Il appartenait à un groupement officiel
chargé, au Canada, de la réforme liturgique : l’International
Commission on English Liturgy. (ICEL) Il y collabora pendant dix ans.
Il travaillait aux traductions de la
nouvelle liturgie en langue anglaise
Ainsi, et pas autrement, le retour de
cet abbé à la messe traditionnelle, l’aide qu’il porta à mes confrères
d’Amérique sont la raison de ses ennuis et de la peine canonique qui le
frappe.
Voilà comment il
raconte l’affaire.
« Le
retour béni »
Monsieur l’abbé Somerville écrivit en 2002 une « Lettre ouverte à
l’Eglise », dans laquelle il déclare renoncer à son activité au
sein de l’International Commission on English Liturgy, pour laquelle il
a collaboré pendant dix ans à des traductions de la nouvelle liturgie en langue
anglaise :
« Chers confrères catholiques dans le Rite
Romain,
Je suis un
prêtre qui a collaboré pendant plus de dix ans à un travail qui s’est révélé gravement
dommageable pour
Je m’explique au moyen de quelques exemples. [Suivent des exemples de
traductions clairement inspirées par la « nouvelle théologie », avec
la conclusion suivante : ] La liturgie est la loi de notre prière (lex
orandi) et fonde la loi de notre foi (lex credendi).Si l’ICEL a changé notre
liturgie, elle changera notre foi. Et les signes de ces changements et de la
perte de la foi sont autour de nous.
Je pense que les indications précédentes au sujet de
l’affaiblissement de la liturgie catholique latine suffiront. Il y a
certainement des milliers de mauvaises traductions dans l’ensemble des travaux
de l’ICEL, et au fur et à mesure que le travail avançait, j’avançais pour ma
part dans une critique de plus en plus articulée. Ma collaboration avec
Le travail de l’ICEL ne débuta pas de façon négative
[suit un
rappel de faits positifs et de personnes appréciées]. Le rejet de mon passé
auprès de l’ICEL n’est pas dû à ces expériences positives ni à ces personnes,
mais à la corruption de la foi catholique et du respect qui lui est dû, à
laquelle le travail de l’ICEL a contribué lui aussi. Et pour cette corruption,
à laquelle j’ai contribué moi aussi d’une certaine façon, je demande humblement
et sincèrement pardon à Dieu et à
Après avoir mentionné le Concile Vatican II (1962-1965), voyons maintenant les autres
raisons qui m’ont conduit à renoncer à mon travail de traduction auprès de
l’ICEL. Il s’agit d’un sujet très sérieux et délicat. L’année dernière
(mi-2001), j’ai eu l’occasion de connaître, avec respect et admiration, de
nombreux catholiques « traditionalistes ». Ces derniers, qui ont
décidé de revenir à
Qui sont les auteurs de ces publications critiques
de l’Église conciliaire ? Je n’en citerai que quelques-uns, parmi ceux qui
ont le plus minutieusement étudié le Concile : Atila Sinka Guimaeres
(« In the Murky Waters of Vatican II »), Romano Amerio (« Iota
Unum : Étude des variations de l’Église catholique au XXème
siècle »), Michael Davies (livres et opuscules divers, TAN Books),
l’archevêque Marcel Lefebvre, l’un des pères du Concile, qui travailla aux
schémas préparatoires et qui a écrit de nombreux essais remarquables sur le
Concile et sur
Je remercie le lecteur d’avoir bien voulu me suivre
jusqu’ici, mais il était nécessaire de préciser que c’est à cause de
Chers lecteurs non « traditionalistes »,
ne mettez pas cette lettre de côté avec insouciance ; elle vous est
adressée, à vous qui avez le devoir de vous souvenir que seule la vraie Foi peut vous sauver, que le
salut éternel dépend de la plénitude des Sacrements, tels qu’ils ont été
préservés dans le Christ par son Église fidèle. Faites face à cette grave
question par des prières et des lectures sérieuses, en utilisant spécialement
les publications de
(Rév. Stephel F.
Somerville »
Appel aux frères
prêtres : responsabilité et courage !
Après avoir quitté l’ICEL et célébré la messe saint
Pie V auprès des fidèles, fervents de cette messe, dont le père de Mel Gibson,
Mr l’abbé Somerville accepte, la proposition de Mel Gibson et célèbre
quotidiennement pour lui
« …mes vacances d’été de l’année 2001 m’ont
ramené fermement et résolument à l’Église catholique traditionnelle. Peut-il y
en avoir une autre ? Est-ce un droit pour l’Église que d’être modérément
dans l’erreur ? Nous, catholiques, sommes-nous en train de nous estropier
dans une grande et grise apostasie ?… Y a-t-il aujourd’hui une question
plus urgente que de rappeler
Lettre du cardinal du 24
décembre 2003, la veille de Noël : le chef d’accusation.
Dans le même temps, Mr l’abbé Somerville accepte de
collaborer avec
C’est précisément le chef de l’accusation portée par
le cardinal Ambrozic dans une lettre du 24 décembre 2003 :
« Cher Monsieur l’abbé,
Le moment est venu pour moi de
vous écrire, après avoir eu connaissance de vos activités extra-canoniques.
J’ai appris que vous célébrez
Par cette lettre, je vous ordonne
formellement de mettre fin à votre collaboration avec
Si vous avez quelque chose à objecter à ce
sujet, je vous prie de vous mettre en contact avec moi au moment que vous
jugerez opportun.
En vous souhaitant un saint et
pacifique Noël
In Christo
Aloysius cardinal Ambrozic
Arcghevêque de Toronto »
Le 12 janvier 2004 : Réponse de Monsieur l’abbé
Somerville :
Monsieur l’abbé Somerville répond à cet
« avertissement » par une lettre datée du 12 janvier 2004 .
« Éminence,
Par la présente,
j’accuse réception de votre lettre de
J’ai été
stupéfait qu’une punition aussi sévère puisse être envisagée pour le fait
d’avoir aidé les trois prêtres de cette Fraternité de Toronto, qui sont
submergés de travail et doivent desservir 9 églises dans l’Ontario et dans le
New Brunswick, dont 7 se trouvent dans un autre diocèse que le vôtre.
Je suis également étonné de l’expression employée
pour désigner
Cela signifie-t-il qu’elle est en communion
partielle avec Rome ? Une telle chose est-elle possible ? Bien qu’il
y ait des opinions divergentes entre le Vatican, comme on l’a constaté
récemment, et la position de
Je sais que de nombreuses personnes semblent
partager l’opinion calomnieuse selon laquelle
À la lumière de ces considérations, je pense que
vous devriez me louer pour le fait que je soutiens publiquement
Si je n’ai pas réussi à vous convaincre de la valeur
catholique et de la validité de
Votre lettre du 24 décembre 2003 semble clairement
être une conséquence de ma visite du 28 novembre 2003 auprès de votre
chancelier John Murphy, au cours de laquelle j’ai candidement indiqué les lieux
où j’avais célébré
Respectueusement vôtre en Jésus et Marie.
(Rév.) Stephen F.
Somerville »
Un premier recours du
cardinal à Rome auprès de Mgr Perl, secrétaire d’Ecclesia Dei »
Le 27 janvier 2004, le card. Ambrozic, par
l’intermédiaire de son chancelier, s’adresse à Mgr Camille Perl, Secrétaire de
« Cher Mgr Murphy,
J’ai reçu votre lettre du 27
janvier 2004.
Tout d’abord, pour votre
information générale, je vous donnerai les réponses aux questions les plus
fréquemment posées au sujet de la situation canonique de la Fraternité Saint
Pie X. Je vous donnerai ensuite une réponse plus spécifique à la question que
vous m’avez soumise.
Les évêques de la Fraternité
Saint Pie X sont excommuniés sur la base de ce qui est prescrit par le canon
1382 du Code de Droit Canonique, qui affirme : « un évêque
qui, sans mandat pontifical, consacre
un autre évêque, et celui qui a reçu cette consécration encourent l’excommunication latœ sententiœ
réservée au Siège Apostolique ». Ce canon a été dûment rappelé à
l’archevêque Lefebvre avant qu’il ne confère les ordinations épiscopales du 30
juin 1988, et le Saint Père, dans sa Lettre Apostolique « Ecclesia Dei §
Les prêtres de la Fraternité
Saint Pie X sont validement ordonnés, mais suspendus, c’est-à-dire qu’il leur
est interdit d’exercer les fonctions sacerdotales, parce qu’ils ne sont pas
incardinés dans un diocèse ou dans un institut religieux en pleine communion
avec le Saint Siège (Code de Droit Canonique, can. 265), et aussi parce que
ceux qui ont été ordonnés après l’ordination épiscopale schismatique l’ont été
par des évêques excommuniés. En outre, très probablement, ils sont aussi
excommuniés parce que très vraisemblablement, après plus de quinze ans passés
dans une Fraternité dirigée par un évêque excommunié, ils adhèrent à l’acte
schismatique.
Concrètement, ceci signifie
que les Messes célébrées par les prêtres de la Fraternité Saint Pie X sont
valides, mais illicites, c’est-à-dire contraires au Droit Canonique. Dans tous
les cas, les sacrements de la confession et du mariage requièrent que le prêtre
jouisse des droits du diocèse, ou qu’il ait une autorisation appropriée.
Puisque ce n’est pas le cas de ces prêtres, ces sacrements sont invalides. Il
reste vrai néanmoins que si le fidèle ignore sincèrement que les prêtres de la
Fraternité Saint Pie X ne possèdent pas la faculté d’absoudre, l’Église supplée
à cette faculté et le sacrement est valide (canon 144).
S’il est vrai que la
participation à la Messe dans une chapelle de la Fraternité Saint Pie X ne
constitue pas en soi une « adhésion formelle au schisme » (Ecclesia
Dei § 5, c), la fréquence de cette participation peut comporter, au-delà d’une
certaine durée, la subtile acquisition de la mentalité schismatique, qui sépare
des enseignements du Souverain Pontife et de toute l’Église catholique. Pendant
que nous espérons et prions pour la réconciliation avec la Fraternité Saint Pie
X, la Commission Pontificale « Ecclesia Dei » ne peut pas recommander
que les fidèles fréquentent ses chapelles, pour les raisons que nous venons
d’indiquer. Nous déplorons profondément cette situation et nous prions pour que
l’on puisse arriver à la réconciliation de la Fraternité Saint Pie X avec l’Église,
mais jusque-là les explications que nous avons données resteront valides.
Sur la base des principes
ci-dessus, il est clair que la Fraternité Saint Pie X n’est pas en pleine
communion avec le Saint Siège. Le prêtre
auquel vous vous référez n’est donc pas « dans son droit
canonique » quand il collabore avec la Fraternité Saint Pie X en offrant
ses services sacerdotaux. Nous vous suggérons de communiquer directement cette
information au prêtre. De toute évidence, il a accepté l’interprétation que lui
ont fournie les prêtres de la Fraternité, et il faudra probablement du temps et
de la patience pour le dissuader de cette idée. Si on lui adresse les
avertissements canoniques prescrits dans son cas et qu’il refuse
de s’y conformer, il peut être nécessaire de le suspendre a divinis sur
la base de ce qui est prescrit par le Code de Droit Canonique. Nous espérons
sincèrement qu’il n’en sera pas ainsi. Avec mes meilleures et cordiales
salutations, je reste
Sincèrement vôtre in Christo
Mgr Camille Perl
Secrétaire »
Réfutation des
« principes » de Mgr Perl
Le 29 mai 2004, Monsieur l’abbé Somerville répond ainsi :
« Cher Mgr Murphy,
Je réponds avec retard, et je le regrette, à votre
lettre du 23 mars 2004, relative à la menace de suspense pour ma collaboration
avec
Merci pour votre lettre, et merci spécialement à
vous et à l’archevêque de m’avoir transmis la lettre de deux pages (du 6
février 2004), concernant notre sujet , de Mgr Camille Perl, Secrétaire de
J’ai quelques difficultés quant aux explications de
Mgr Perl.
Au paragraphe 2, il parle des ordinations
épiscopales des quatre évêques de
Le
« Courrier de Rome » de septembre 1988 conclut ainsi une étude
détaillée sur cette question (Is Tradition Excomunicated ? A collection of
Independent Studies, chap. 1, p. 36 ; Angelus Press, Kansas City, MO 1993) :
« Il n’y a pas de
schisme de l’archevêque Lefebvre, ce schisme a été déclare avec superficialité,
mauvaise foi, et hâte suspecte » (cet article et le livre méritent d’être lus et
constituent une vigoureuse défense de
Dans la lettre de Mgr Perl, on peut compter une
douzaine d’allusions, exprimées comme machinalement, au schisme, à
l’excommunication et à la non-pleine communion des membres de
J’espère que les membres de la chancellerie pourront
reconnaître cette nécessité spirituelle. Si vous ne parvenez pas à la
comprendre, ce n’est certainement pas moi qui vous montrerai du doigt et vous
accuserai car moi-même, prêtre depuis 48 ans et chargé de multiples travaux et
études, je ne m’étais pas aperçu de cette nécessité jusqu’à ce que, il y a
trois ans, j’aie l’occasion de servir une communauté catholique
« traditionaliste » et indépendante d’environ 175 personnes, aux
Etats-Unis, pendant cinq semaines (ce furent mes vacances d’été), et j’eus
alors la possibilité de lire beaucoup d’articles et de livres éclairants,
révélateurs et essentiellement théologiques, que mes nouveaux amis catholiques
m’avaient fournis.
Il ne s’agit pas d’une explosion de simple
nostalgie, mais d’une découverte, d’un appel qui m’a reconduit à l’Église catholique de ma
jeunesse et de mes premières années de sacerdoce, et à l’ancienne Tradition.
Puisse Jésus conduire les évêques et les prêtres du
diocèse de Toronto à faire cette découverte le plus rapidement possible ! Le salut d’un grand nombre d’âmes en dépend.
Puisse la pensée du terrible Jour du Jugement
ajouter une irrésistible motivation à ce pressant devoir. Je vous exhorte à me
suivre, à suivre
Permettez-nous de ne pas être effrayés par les conséquences
accidentelles et laissez-nous revenir ardemment et généreusement à
Cette façon de parler n’est pas appropriée.
Suis-je parvenu à vous convaincre de laisser tomber
la menace infondée d’une action canonique à mon encontre ? Serai-je encore contraint à l’hérésie par la
soi-disant obéissance, ou serai-je contraint au soi-disant schisme par ma
fidélité ? Si je ne parviens pas à vous persuader à cause de ma cécité
passée, m’enchaînerez-vous à l’erreur parce que je me cramponne au
catholicisme ? Devrai-je continuer le service liturgique pour les fidèles
avec cette illégitimité présumée, comme l’archevêque Lefebvre dut diriger son
séminaire catholique après la
soi-disant suppression décrétée
par l’ édit du
Vatican ? [plus précisément, l’édit épiscopal - ndr]. Les
autorités de l’Église visible commenceront-elles enfin à reconnaître que la
falsification de l’après-Vatican II, qui domine la nouvelle Église, n’a aucune
justification ? Me permettrez-vous de donner vie à une communauté
catholique régulièrement constituée et entièrement traditionnelle à Toronto
(non en concurrence avec le travail fait par
Je vous prie de m’excuser pour la longueur de cet
appel. Vous aurez noté, Monseigneur, que le « vous » est souvent
employé au pluriel. J’ espère que vous avez compris que les préoccupations
de l’archevêque (pour la communion dans la vérité) sont aussi les miennes. Oui,
je chercherai à le rencontrer, et je suppose que vous lui ferez parvenir une
copie de cette lettre. Peut-être en enverrez-vous aussi une copie à Mgr Perl.
Pour nous tous, je supplie le Saint Esprit de nous guider et de nous éclairer.
Sincèrement
vôtre en Jésus et Marie
Rév. Stephen Somerville
Comme seule réponse du
cardinal : la suspens « a divinis ». Le 15 juillet 2004.
Le chaleureux appel de Monsieur l’abbé Somerville
tombe dans le vide. Le cardinal. Ambrozic, comme le lui a suggéré Mgr Perl, le
suspend « a divinis » par une lettre du 15 juillet 2004 :
« Cher Monsieur l’abbé
Somerville,
Ces derniers mois, j’ai vainement essayé de
raisonner avec vous sur la grave et persistante désobéissance que constitue la
poursuite de votre collaboration à la célébration de l’Eucharistie pour les
adhérents de la Fraternité schismatique Saint Pie X. Étant
donné vos précédentes et plus récentes communications avec moi et avec Mgr John
Murphy, chancelier pour les Affaires Spirituelles, il est clair que tous nos
efforts pour traiter pastoralement votre obstination en la matière ont été vains. En
particulier, l’envoi que vous avez récemment effectué auprès des prêtres de
l’Archidiocèse d’une lettre circulaire (signée par vous) et d’un livre intitulé
« Priest, Where is Thy Mass ? Mass, Where is Thy Priest ? »
peut être facilement interprété comme une apologie de votre position et une
indication supplémentaire de votre persistance à vous retrancher derrière elle.
De plus, cette action s’oppose à la lettre et à l’esprit de mon avertissement
du 24 décembre 2003.
Monsieur l’abbé Somerville, le jour de
votre ordination, il y a presque un demi-siècle, vous avez placé vos mains dans
celles de l’archevêque qui vous ordonnait, et vous avez promis obéissance à lui
et à ses successeurs, comme le prescrit le canon 127 du Code de Droit Canonique
de 1917 (« Tous les clercs, et spécialement les prêtres, sont tenus par
obligation spéciale à prêter respect et obéissance à leur Ordinaire ») et
comme le réaffirme le canon 273 du Code de 1983 (« Les clercs sont tenus
par obligation spéciale à prêter respect et obéissance au Souverain Pontife et
à leur Ordinaire »). Il est déplorable que, à ce qu’il semble, vous ayez
perdu dernièrement votre zèle initial pour cette vertu.
J’ai la conviction que vous n’avez pas
« formellement » adhéré à la Fraternité Saint Pie X. L’adhésion
formelle à cette Fraternité, dont le fondateur a été excommunié « ipso
facto » par le Siège Apostolique le 1er juillet 1988,
comporterait, comme vous le savez probablement, sur la base du canon 1364,
votre excommunication immédiate « de
iure » par l’Église.
Par ailleurs, votre actuelle collaboration à
la célébration de la Messe tridentine
pour les membres de la Fraternité Saint Pie X constitue
une acceptation publique de leurs prétentions illégitimes et de leur manque de
soumission à notre Saint Père Jean-Paul II, à l’évêque qu’il a préposé, et aux
enseignements du Concile œcuménique Vatican II. Votre comportement est aussi
une source potentielle de scandale pour le clergé et pour les laïcs de
l’Archidiocèse de Toronto.
À la lumière de ce qui vient d’être
dit, en observant dûment le canon 1342, 1 et les canons 1717-1720 :
Vu notre non-observation flagrante de
mes précédents avertissements pour que vous cessiez et quittiez votre
comportement désobéissant (canons 1330 ; 1347, 1),
Vu l’existence de la condition de
grave imputabilité de vos actions (canon 1321),
Vu l’absence de circonstances
atténuantes (canons 1322-1324),
Je décrète par la présente à votre encontre la
commination de la censure de suspense comme prévu par le canon 1333, 1, 1-3, […].
Aloysius
cardinal Ambrozic
Archevêque
de Toronto »
Réponse de Monsieur l’abbé
Somerville : de la hiérarchie des vertus
Le 9 août 2004, Monsieur l’abbé Somerville répond au
card. Ambrozic en particulier sur l’accusation de désobéissance :
« Eminence,
Le 27 juillet, par téléphone, j’ai accusé réception
de votre lettre de suspense du 15 juillet 2004 auprès du secrétaire de votre
chancelier (Anne). J’étais absent en raison d’une conférence qui se tenait du
16 au 26 juillet dans le sud-ouest des USA. Je m’empresse maintenant de vous
répondre, avec le déplaisir de vous avoir causé cette charge pastorale,
spécialement pendant cette période estivale.
Vous commencez (par. 1) par déclarer que, pendant
des mois, « vous avez essayé de
raisonner avec moi sur la désobéissance que constitue ma collaboration avec la
fraternité schismatique Saint PIE X ».
Sur ce point, je dois vous rappeler que je vous ai envoyé non pas une mais deux lettres fondamentales
(14 janvier, 29 mai) avec de sérieuses considérations théologiques à l’appui de
ma position. Mais puisque vous continuez à qualifier
Dans ma lettre du 29 mai, je citais le livre de 1993
« Is Tradition Excommunicated ? » un recueil de huit études
indépendantes qui affirment le status
catholique légal de
-« Un état d’urgence requiert des mesures
d’urgence ; pendant la durée de cet état, les restrictions normales sont
suspendues… pour le bien des âmes. La situation actuelle de L’Église est
certainement une urgence » (page 85)
-« C’est une erreur d’obéir à un ordre contraire
à la justice et nuisible à
Ces phrases,
écrites pour justifier les ordinations de quatre évêques par
l’archevêque Lefebvre, ordinations qui avaient pour but de maintenir
Au sujet de cette obéissance, dont Votre Éminence se plaint qu’elle ait
disparu chez moi (par. 2), je ne fais
que m’efforcer de confirmer mon obéissance à tous les Papes et à tous les
évêques de Toronto (jusqu’à 1958) et à
En affirmant l’absence de circonstances atténuantes
dans mon cas, vous avez rappelé « inter alia » le can. 1323. Ce
canon, au point 4, exempte de peine « celui qui a agi pour
des raisons de nécessité ». Je considère que j’agis en étant poussé par la nécessité de ré
embrasser, pour le salut des âmes,
première loi spirituelle,
Au § 4 , vous soulignez la raison du mal causé par
ma récente conduite : elle pourrait conduire à reconnaître les requêtes
« illégitimes de
Autrefois, j’étais aveugle face à ces maux ; je
l’avoue à ma grande honte. Mais je me rends compte avec tristesse que vous et
vos collaborateurs semblez ne pas vouloir discuter de ces choses, incapables de
reconnaître le désastre qui a frappé l’Église, décidés à refuser « une
généreuse application »(« Ecclesia Dei », Jean-Paul II) des
mesures pour restaurer la liturgie traditionnelle, et prêts au contraire à
prendre des dispositions contre un prêtre qui cherche à adorer et à enseigner
comme on le lui a ordonné en 1956. Je souffre de devoir parler aussi sévèrement
à mon Père spirituel. J’y ai été poussé par de récents auteurs
catholiques ; je ne cite qu’un
exemple : les auteurs de « We Resist You to the Face ». Il s’agit d’une requête
personnelle, détaillée et respectueuse à Jean-Paul II pour qu’il revienne à
Au chap.9, 39 de saint Jean, Jésus dit aux
pharisiens : « Je suis venu en ce monde pour que se produise un discernement ; afin que ceux qui ne
voient pas voient ; et que ceux qui voient deviennent aveugles ».
Dans la 2e épître aux Thessaloniciens, 2, 10, saint Paul dit que
ceux qui sont trompés » se perdent
parce qu’ils n’ont pas accueilli la véritable charité qui les aurait
sauvés ». Je crains que ce scénario ne soit en train de se réaliser dans l’Église
conciliaire depuis 1962 jusqu’à aujourd’hui.
J’espère que ces considérations, loin de renforcer
nos différences, contribueront en
quelque façon à une rencontre des esprits et à une éventuelle réconciliation.
Avec une prière pour nos difficiles devoirs
respectifs, dans le Seigneur ;
Sincèrement et
respectueusement
Stephen Somerville »
Le recours de Monsieur l’abbé Somerville à Rome
Le 10 Août 2004, sur la base du canon 1737, 1-2,
Monsieur l’abbé Somerville présente un recours auprès du cardinal Hoyos, Préfet
de
« A son éminence card. Dario Castrillon- Hoyos
Préfet de
Cité du Vatican
Eminence,
Je désire par la présente vous présenter un recours
contre la peine de suspension que mon Ordinaire, le rév. Card. Aloysius Ambrozic
de Toronto, m’a signifiée dans une lettre du 15 Juillet, reçue par moi
le 27 juillet 2004, pour avoir continué, malgré un ordre contraire, à administrer les sacrements pour les fidèles de
Le 30 juillet, le chancelier diocésain, Mgr Murphy,
m’a fait connaître verbalement cinq conditions pour ma réconciliation. Il me
semble qu’elles ne présentent pas de difficultés, à part celle qui exige la
dissociation d’avec
Dans le contexte actuel, mon intention, Éminence, a été de répondre aux demandes
légitimes des fidèles de recevoir les Sacrements. Vous admettrez que les
fidèles qui désirent assister au rite latin tridentin n’ont pas à leur
disposition beaucoup d’églises où ce rite soit célébré.
Il me semble que depuis que le Saint Père a poussé les évêques à mettre
ce rite à disposition, il ne devrait pas y avoir d’obstacles à la célébration
de
Dans la perspective des continuelles tentatives par
l’Église de rechercher une réconciliation avec
Ce ne serait rien de plus que ce que l’on essaie de faire pour chercher
à réconcilier les musulmans, les juifs et les autres fois, en leur procurant
même un sanctuaire inter-religieux à Fatima.
Sur la base des can. 1323 n. 4 (nécessité) et n. 7
(nécessité perçue), l’imposition d’une peine semble excessive dans mon cas. Je
demande respectueusement que cette suspense soit levée. Je rencontrerai avec
plaisir des fonctionnaires officiels pour répondre à d’éventuelles questions ou
discuter de sujets importants.
Respectueusement et
sincèrement vôtre
Stephen Somerville
Durcissement du cardinal Ambrosic.
Mais le 18 août, le card. Ambrozic pose par écrit de
nouvelles conditions à la réconciliation, plus sévères que celles prévues
verbalement le 30 juillet par le chancelier Murphy et qui, à l’exception d’une,
avaient semblé acceptables à Monsieur l’abbé Somerville. Tout espoir de
règlement du différend disparaît alors :
« Cher Monsieur l’abbé
Somerville,
J’ai reçu votre lettre du 12 août,
dans laquelle vous répondez à ma lettre de suspension du 15 juillet. J’ai noté
qu’entre-temps, la lettre de suspension et la correspondance qui l’a précédée
ont été publiées sur
[site sur lequel les lecteurs
intéressés pourront trouver la documentation intégrale en langue anglaise sur
le « cas Somerville » - ndr].
La seule façon dont vous pourrez me
convaincre de révoquer la suspense sera de remplir les conditions suivantes
sans exception :
-Vous devez écrire à tous les prêtres
auxquels a été envoyée votre lettre d’introduction à la publication
« Priest, Where is Thy Mass ? Mass, Where is Thy
Priest ? », pour retirer votre approbation ;
-Vous devez cesser toute relation avec
la Fraternité Saint Pie X ;
-Vous devez faire une déclaration de
fidélité au pape Jean-Paul II et à son Archevêque ;
-Vous devez affirmer l’authenticité de
l’enseignement de Vatican II ;
-Vous devez affirmer la validité de
l’Eucharistie célébrée selon tous les canons approuvés par l’Église.
-Les conditions 2 et 5 doivent être
remplies par écrit et envoyées à mon adresse au plus tard le 31 août
- La condition 1 doit être remplie par
un écrit envoyé à tous les destinataires pour la même date. Nous désirons
prendre connaissance du texte de votre message avant son envoi.
-Je suis désolé que nous en soyons
arrivés là ; nous nous connaissons depuis longtemps. Mais ma fidélité à la
vérité catholique ne me donne pas d’autre possibilité que de vous suspendre.
À toutes vos argumentations
sophistiques, je réponds par la réponse principale de saint Augustin à la secte
donatiste : Securus iudicat orbis terrarum. En vous adressant mes
meilleurs sentiments, je reste
Sincèrement
vôtre
Aloysius
card. Ambrozic
Archevêque
de Toronto »
La réponse de Mr l’abbé
Somerville
La réponse de Monsieur l’abbé Somerville au card.
Ambrozic est datée du 23 août 2004 :
« Eminence,
Par la présente, j’accuse réception de votre lettre
du 18 août dernier concernant ma suspense et les cinq conditions que je devais remplir
inconditionnellement.
Il n’était pas dans mon intention de vous causer un
désagrément en permettant que notre correspondance soit publiée dans les pages
du site et du journal « The Remnant ». Même si cette issue était
prévisible. Le directeur, M. Michael Matt, s’est conduit comme un journaliste
responsable, et je n’ai appris cette publication – par une copie imprimée par
un ami – que le 8 août. J’ai déjà lu plusieurs publications de désaccords
théologiques entre un Évêque et un prêtre, et parfois un canoniste, dans des
numéros récents de journaux catholiques « traditionalistes ».
Il est vrai que l’on peut être consterné de voir
rendu public ce manque d’accord entre certains prêtres et la hiérarchie, mais
cela ne me désole pas plus que le fait que ces cas, y compris le mien, soient
devenus publics dans la mesure où les désaccords sont, à nom avis et j’espère
aussi au vôtre, très sérieux parce qu’ils concernent les vérités de
Sans des
argumentation mesurées, diffusées par voie de presse par des personnes
responsables, ces vérités vitales pourraient rester cachées ou floues tant pour
les laïcs catholiques les plus préparés que pour le clergé.
J’ai beaucoup appris ces trois dernières années,
depuis ma redécouverte, inattendue et profondément émouvante, de
Pour résumer le danger pour
Mais toutes les trois nécessitent une opposition,
une critique. Ce sont en
effet des « nouveautés » dans l’Église. Toutes les trois ont été
sévèrement jugées par les Papes précédents. Elles montrent une
impressionnante correspondance avec la triple devise de ce terrible désastre de
la fin du XVIIIème siècle que fut
Je n’exposerai pas les différentes argumentations
théologiques. Certaines ont déjà été portées à la connaissance des lecteurs de
notre correspondance « à plusieurs voix ». Ces personnes auraient pu
rester dans l’ombre si nous avions discuté face à face. Votre Éminence semble
jouir de la réputation de savoir gérer le rapport avec un prêtre qui désobéit.
Cela pourrait avoir un certain mérite.
Mais quarante ans après Vatican II, nous avons
besoin d’un débat public sur les conséquences de ce concile, avec de sérieuses
lectures et des études préparatoires de la part de tous, et avec une évaluation
sérieuse des résultats de l’Église traditionnelle. Vous parlez d’un côté de
votre « fidélité à l’Église catholique », qui implique de s’incliner
totalement à la « fidélité au pape Jean-Paul II », à l’
« authenticité de l’enseignement de Vatican II », à la
« validité (du Novus Ordo approuvé) de l’Eucharistie » et, de l’autre
côté, vous liquidez mes efforts pour illustrer la crise dans l’Église comme des
« arguments sophistiques ». Il me semble que votre approche ne manifeste pas « l’amour de la
vérité » (2 Thess. 2, 10), mais plutôt une autorité rigide qui n’aide pas.
Pardonnez-moi
pour cette tentative de critique. Il me semble que vos cinq conditions pour
révoquer la suspense me demandent de mettre entre parenthèses mes connaissances
durement acquises des théologiens actuels de l’Église, et qu’elles mettent
certainement en crise ma conscience catholique, qui serait déjà éprouvée si je
n’étais pas limité par le temps, et qui l’est encore plus par le peu de jours
qui me séparent du 31 août [date limite pour le recours
contre la révocation de la suspension a divinis – nda].
Je fais remarquer que les
points 4 et 5 sont les conditions posées par le Vatican pour la réconciliation
des prêtres de
Respectueusement
en lui.
Stephen
Somerville »
Nouveau recours au
Cardinal Castrillon Hoyos.
Beau témoignage sur Mel Gibson.
Belle expression de foi au caractère sacrificiel de la sainte Messe.
Le même jour, Monsieur
l’abbé Somerville écrit encore une fois au cardinal . Hoyos :
« La lettre du 10
août, jointe à la présente, est, comme vous pourrez le voir, une copie de ma
lettre formelle de recours pour demander la révocation de ma suspension pour
mon Ordinaire, le card. Ambrozic. Je vous envoie cette copie uniquement pour
m’assurer que mon appel a été enregistré par votre bureau. L’original a été
envoyé au card. Ambrozic, mon Ordinaire, selon les indications de son
Chancelier.
Le card. Ambrozic m’a
encore écrit, clairement gêné par le fait que le directeur de « The
Remnant » ait choisi de publier notre correspondance sur son site web et
dans son journal (15 août 2004). Les cinq nouvelles conditions du cardinal pour
la révocation sont très sévères, mais je ne perds pas l’espoir d’une possible
résolution de cette opposition. J’inclus les copies de toute la correspondance
que nous avons échangée, pour votre pleine commodité et information, en
m’excusant de son volume.
Alors que l’on ne me passe aucune erreur,
j’ai constaté, Éminence, que mes droits dans l’Église pourraient ne pas avoir
été respectés dans la mesure où je n’ai pas été averti, par exemple, de la
possible requête de révocation ou de modification du décret (c. 1734 §1), ni de
la possibilité de faire appel à un avocat (c. 1723).
À l’automne 2002, j’ai eu l’honneur d’être
invité à être le chapelain d’un célèbre « traditionaliste »
catholique, Mel Gibson, alors qu’il tournait le film « La passion du
Christ » à Rome. Chaque matin, M. Gibson, servait ma messe avant d’aller
sur le plateau et de commencer à travailler ; il comptait sur cela pour
obtenir de Dieu les grâces pour lui et pour ses acteurs. Le résultat a été un
film monumental, qui a battu des records d’entrées dans le monde entier, qui a
inspiré des conversions, et qui a fait revivre la précieuse dévotion catholique
envers
En
priant pour votre travail dans l’Église
Respectueusement
vôtre in Domino
Stephen Somerville »
A
ce jour, du 10 août 2004, le cardinal Castrillon Hoyos est en possession du
dossier de Monsieur l’abbé Somerville. Il a toutes les pièces en mains.
Vous pouvez voir, tout comme moi, qu’il
y a, en cette affaire, deux chefs d’accusation : la sainte messe dite de
saint Pie V et
-
la sainte Messe, dite de Saint Pie V. Si cette messe « a droit de
cité » dans l’Eglise, comme l’a déclarée le cardinal Castrillon Hoyos, le
24 mai 2004, en
-
avoir porté une aide pastorale à
Ces deux chefs d’accusation
sont absolument les mêmes que ceux affirmés et soutenus par le cardinal Dannéels, archevêque de
Bruxelles. Dans une sentence canonique, il reconnaissait le bien fondé du dire
de son Vicaire Général : « …« L'Archevêché a clairement
fait savoir par voie de presse que le culte célébré dans l'Eglise Saint-Joseph
depuis le 1er novembre de cette année ( 2001) n'est pas agréé par
l'Eglise Catholique », il écrit «
L'affirmation de mon Vicaire Général est parfaitement exacte. En effet pour
qu'un culte soit agréé par l'Eglise Catholique, il faut remplir simultanément
deux conditions: le rite prévu doit être respecté et le ministre qui le célèbre
doit être en communion avec le Pape et toute l'Eglise Catholique.
« Ces deux conditions n'étant pas simultanément remplies, une quelconque
procédure est sans objet. »
C’est
cette phrase que je me suis permis de contester auprès du Vicaire général. Elle
a son importance. Ne pouvant avoir la moindre explication, j’ai porté l’affaire
devant le cardinal Danneels, archevêque de
Bruxelles-Malines. Débouté en première instance, j’ai fait appel au tribunal de Tournay qui servait de cour
d’appel pour l’archevêché de Bruxelles.
Ayant été, de nouveau, débouté,
j’ai porté l’affaire devant la cour romaine, en l’occurrence
C’est
ce dossier que je porterai à votre connaissance dans le prochain numéro,
le numéro 23