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 Un regard sur l’actualité politique et religieuse

 Au 20 novembre  2005

 N°66

Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier

 

 

 

 

 

 

 

Mgr Marcel Lefebvre.

Un prélat romain.

 

 

Mgr  lefebvre. Un prélat romain.

 

Un prélat romain !

Et comment donc !

Il ne fut personne de plus romain que lui.

 

Romain dans sa pensée.

 

Il n’était pas rare de l’entendre dire : « on ne peut être catholique sans être romain ».

 

Il l’écrivait même à la page 91 de son petit livre « Itinéraire spirituel ».

 

Il disait même, au sujet des catholiques des églises uniates : « S’ils demeurent catholiques, c’est parce qu’ils demeurent romains ».

 

Oui ! Dieu a voulu que le christianisme (soit) coulé en quelque sorte dans le moule romain.

 

Et voilà la raison de l’adage que Mgr Lefebvre aimait répéter et qu’il consignait encore dans son « Itinéraire Spirituel » : « Unde Christo e romano ». Oui ! Le Christ est romain.

Cela se trouve à la page 90 de son  petit livre.

 

Ainsi donc on ne saurait nier que Mgr Lefebvre ait été un prélat romain.

 

Il le fut non seulement dans ses paroles mais aussi dans ses actes. Je crois, du reste plus aux actes qu’aux paroles.

 

Romain dans ses actes.

 

C’est son amour de Rome,

c’est son amour de la doctrine romaine,

c’est son amour de la langue latine, romaine,

c’est son amour de la théologie romaine, de saint Thomas, docteur particulièrement cher à l’Eglise de Rome, c’est son amour de la liturgie romaine,

c’est son amour des Pontifes Romains

 

qui le poussa à réagir devant le Libéralisme et le Modernisme, tous deux  corrupteurs, qui, pénétrant Rome, l’éloignaient toujours davantage de sa propre tradition….au dam des fidèles.

 

Aussi n’est-il pas étonnant que le 21 novembre 1974, il fit sa déclaration solennelle : « Oui à l’Eglise éternelle, à l’Eglise romaine. Non à l’Eglise moderniste et libérale ».

 

Premier acte !

Il en fit sa « charte » !

Là est toute l’âme de Mgr Lefebvre.
Il ne s’en est jamais éloigné.

Il ne l’a jamais renié.

Il y est toujours resté fidèle.

 

Toujours fidèle !

Même dans les « négociations », les « pourparlers », les « contacts » qu’il eut avec les autorités romaines.

 

Car c’est bien son amour romain qui fut

 

- non seulement la raison de son apostolat africain pendant des années

- non seulement la raison de sa réaction pendant et après le Concile Vatican II

 

- mais qui lui fit toujours garder des contacts avec Rome.

 

Car l’heureux contact du 29 août 2005 avec Rome n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans une longue histoire.

 

Je me souviens des contacts que Mgr Lefebvre eut avec Rome du temps du pontificat de Paul VI

Je me souviens de la première visite canonique décidée par Rome et acceptée par Mgr Lefebvre, en novembre 1974.

 

Nous étions dans les premiers jours de novembre de cette année, peut-être même  le 11 novembre. Nous attendions l’arrivée des deux prélats romains : Mgr Déchamp et Mgr Onclin.. Nous déambulions dans le couloir, l’un à côté de l’autre. Nous conversions. Je l’entends encore me dire : « j’aurais préféré mourir que d’être ainsi aujourd’hui en opposition avec Rome » tant son amour de Rome était grand. Je comprenais le drame que pouvait connaître, à cette heure, Mgr Lefebvre…le même que celui que connut le père Berto…Tous deux romains.

 

Mais malgré cela, il n’a jamais  faibli. Bien au contraire.

 

Car c’est ce  même  amour romain qui lui donna la force de résister.

Sa mère, alors qu’elle l’attendait n’avait-elle pas dit dans un sentiment prémonitoire : « il servira beaucoup l’Eglise ».

Il ne gémit jamais sur les heures terribles que la Providence lui permit de connaître…Heures terribles ! Mesurons la chose ! si c’est possible : son nom bafoué, son honneur bafoué par Rome, par  la Ville Eternelle, chose qu’il aimait le plus au monde…

 

Je me souviens de sa rencontre avec Paul VI au Palais Pontifical de Castel Gandolfo, en un fameux été chaud.

 

Je me souviens de sa première rencontre avec Jean Paul II juste après son élection sur le Siège de Pierre.

Il nous en faisait la  narration….avec  quel charme, quel humour, et quelle simplicité. Jean Madiran se faisait un honneur et une joie de publier ces « compte rendus » dans Itinéraires.

 

Nous étions en 1982…

 

Je me souviens des contacts avec Rome en 1987- 1988 qui faillirent aboutir à un accord. Le cardinal Ratzinger, après la cardinal Seper, en était comme la « cheville ouvrière » pour le pape, au nom de pape Jean-Paul II.

 

Ces contacts furent précédés par cette fameuse visite canonique de 1987.

 

Je m’en souviens tout particulièrement puisque, supérieur du District de France de la FSSPX, j’avais reçu l’ordre écrit de Mgr Lefebvre d’organiser la visite du cardinal Gagnon, assisté de Mgr Perl.

 

Là, en cette occasion, je crois que l’on peut dire que Mgr Lefebvre se montra vraiment dans toute sa stature de « prélat romain », « de grand prélat romain »..  Et avec quel modestie, tact, intelligence des réalités et d’un grand savoir faire, d’une grande connaissance des « us et coutumes » romaines…

 

A tel point que toutes les solutions romaines que nous avons connues au fil du temps et des circonstances après 1988,

- en mai 1988,  d’abord avec le « Protocole d’accord »,

- puis ensuite, en juillet de la même année,  avec la création de la commission « Ecclesia Dei Adflicta »

- en 2002 avec la création de l’Administration apostolique Saint Jean Marie Vianney, à Campos, au Brésil

 

Oui,  toutes les solutions créées et voulues par Rome, au fil du temps, s’inspirèrent, de fait,  de près ou de loin, de la solution envisagée et proposée par Mgr Lefebvre, et consignées par écrit le 21 novembre 1987.

 

J’ose même dire que plus on s’approchera de la solution prévue par Mgr Lefebvre, meilleure sera la situation créée.

 

Oui,  je constate qu’au fil du temps, Rome s’approche de cette solution.

 

Elle en était très loin avec la « Commission « Ecclesia Dei Adflicta ». Elle s’en approchait un  peu plus avec l’Administration Apostolique saint Jean Marie Vianney au diocèse de Campos…

 

Que nous réserve demain ?

 

Car, figurez-vous ! Mgr Lefebvre proposa une solution à Rome…

Mais quelle est cette solution ?

Elle est  exposée dans deux textes qui furent remis par Mgr Lefebvre au cardinal Gagnon le 8 décembre 1987, à l’issue de la visite apostolique.

 

- Une lettre datée du 21 novembre 1987 : lettre personnelle adressée au Cardinal

 

- Un dossier intitulé : « Proposition de règlement apportant une solution au problème des Œuvres et des Institutions en faveur de la liturgie traditionnelle dans l’Eglise ».

 

Il nous faut étudier ces textes. Ils révèlent un grand prélat romain.

 

A- La lettre.

 

Mgr Lefebvre rappelle qui nous sommes : « Nous formons une grande famille, vivant de cette ambiance et de cette atmosphère catholique attachés à l’Eglise Romaine, attachés à Pierre et à ses successeurs… »

 

Nous sommes heureux de voir que cette profession de foi est prise, aujourd’hui, en compte par Rome. Ce ne fut pas toujours le cas…

 

Le cardinal Castrrillon Hoyos le reconnaît officiellement dans son interview à « Trenta Giorni »

 

Les choses évoluent…

« Attachés à l’Eglise romaine, attachés à Pierre et à ses Successeurs »… C’est clair. C’est romain…

 

« …. Mais absolument et radicalement allergiques à l’esprit conciliaire…à l’esprit d’Assise, fruits du modernisme, du libéralisme tant de fois condamné par le Saint Siège »… « Tant de fois condamné par le Saint Siège »…C’est encore très romain…Toute sa vie, Mgr Lefebvre fondera sa pensée, son action, sa réaction sur l’enseignement des Pontifes Romains : (cf son Prologue de son livre « Itinéraire Spirituel ». p. 5).

 

« Nous formons une armada décidée à tout pris à demeurer catholiques face à la déchristianisation qui s’opère à l’extérieur et à l’intérieur de l’Eglise ».

 

C’est clair.

C’est romain.

C’est l’esprit français. Il est « ultra-montain ».

 

Voilà cette « armada » présentée dans son idéal, un  idéal romain…

 

Cela me fait penser à une belle phrase du Père Berto : « Je suis quand même content d’avoir juré que je reconnais la Sainte Eglise romaine comme Mère et Maîtresse de toutes les Eglises. Elle a été mon grand, je peux dire, mon unique amour, puisqu’elle n’est pas séparable de Dieu, de Notre Seigneur, de la Sainte Vierge ; mais je l’aime de plus en plus, mesurant de mieux en mieux combien elle est nécessaire aux autres Eglises, et qu’elle est l’unique protectrice des humbles  et des petits » (lettre du 12 octobre 1964)

 

Mais il ne se « campe » pas pour autant devant Rome…comme d’autres semblent vouloir le faire aujourd’hui…

 

Il voit Rome terriblement affligée dans son honneur, dans sa dignité, dans sa doctrine, infiltrée qu’elle est par le Modernisme, Eglise formidablement affaiblie…

Il veut travailler à sa « restauration ». Il n’attend pas…Il propose ses services.  Nous sommes disposés, dit-il,  « à apporter notre collaboration au renouveau de l’Eglise »…dès lors que nous serions « reconnus par le pape tels que nous sommes ». « Nous désirons avoir un siège dans la Ville éternelle. Nous n’avons jamais voulu rompre avec le successeur de Pierre, ni considérés que le Saint Siège est vacant malgré les épreuves que cela nous a values ».

Quelle insistance sur sa romanité !  C’est beau !

 

Ainsi

- avant même le règlement des problèmes doctrinaux… qui existaient et qui existent dans le sein de l’Eglise, ce que personne ne nie, ni Ratzinger, ni Benoît XVI ni Castrillon Hoyos…

- alors que nous sommes au plein milieu du développement du déplorable esprit d’Assise, 1986 n’est pas loin, son anniversaire – 1987 - bat même son plein…- Il faut toujours remettre les événements, pour bien les comprendre,  dans leur cadre historique…- Mgr Lefebvre envisageait tout de même  comme possible, comme souhaitable, comme désirable « d’apporter sa collaboration au renouveau de l’Eglise »…in sinu ecclesiae….dès lors que nous « serions acceptés tels que nous sommes »….

 

«Dès lors que nous serions acceptés tels que nous sommes »… C’est aujourd’hui possible…par Rome…Difficilement par l’épiscopat français….Hier cela était impossible…même par Rome. Quelle pression, Mgr Lefebvre ne subit-il pas, hier, pour qu’il abandonne  l’ancienne messe…qui est  la messe de Rome, de la Ville.  « La condamnation sauvage de Mgr Lefebvre » publiée par Jean Madiran dans Itinéraires, en restera le témoignage historique incontournable…Lorsque l’historien, demain, voudra raconter l’Histoire, il le fera ce livre en ses mains.

 

Mais hier c’est hier…Et le temps évolue ainsi que les circonstances…Rien n’est jamais identique dans les choses de l’agir… Il faut y être sensible…Autre l’être. Autre l’agir. L’être est dans l’ordre de l’immuable. L’agir est dans l’ordre du muable, du contingent, de l’éphémère…

Hier nous étions condamnés. Aujourd’hui nous sommes reçus…on ne parle même plus de « schisme ». C’est le cardinal Castrillon Hoyos qui l’affirme dans son récent interview à « 30 Jours »

 

Donc « se protéger de toutes influences pernicieuses » était certainement une  préoccupation majeure de Mgr Lefebvre.

Attendre le règlement des problèmes doctrinaux, attendre la disparition de l’ « esprit d’Assise » pour œuvrer au «  renouveau de l’Eglise », dans le sein de l’Eglise,  ne me paraît pas être  la position de Mgr Lefebvre…

Et cette « attentisme » serait d’autant plus désobligeant que Benoît XVI est ouvert à la discussion. Il l’admettait déjà lors de la signature du Protocole en 1988…c’est le § 3 du Ier chapitre du « Protocole ».  Il le confirma en tant que Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi…Il l’accepte encore aujourd’hui au témoignage même du cardinal Castrillon Hoyos. Mais, étonnant, sur ces sujets…on préfère dans certain milieu discuter à huis clos….et remettre sine die ces conversations que l’on dit pourtant vouloir… Etonnant !

 

Se garder du mal est très certainement la pensée de Mgr Lefebvre. Mais une fois cette garde assurée, ne pas craindre d’aller de l’avant, d’aller au front, dans la mêlée pour aider « au renouveau » de l’Eglise… Participer à ce renouveau de l’Eglise doit se faire ou peut se faire  à l’intérieur de l’Eglise dès lors que l’on a les garanties suffisantes de garder notre « idéal  romain ».

 

C’est l’invitation encore récemment exprimée par le cardinal Castrillon Hoyos.

 

Dans ce but clairement affirmé et pour permettre de l’atteindre sûrement, Mgr Lefebvre a remis au cardinal Gagnon et a soumis à son attention un projet de « réintégration et de normalisation de nos rapports avec Rome ».

« Réintégration » et « normalisation » de nos rapports avec Rome ! Ce sont ses propres termes… Lui qui, pourtant, n’a jamais cessé de dire que, même après les condamnations de 1976,  nous étions encore bel et bien dans l’Eglise…bel et bien romains. Certains, à l’esprit géométrique,  y verront encore une contradiction…

 

B- Le projet .

 

a- Son titre

 

Il l’intitule : « proposition de règlement apportant une solution au problème des Œuvres et des Institutions attachées à la liturgie traditionnelle  de l’Eglise ».

Il dit bien : proposition….apportant une solution au problème des Œuvres… »  Et il ne joue pas sur les mots…

 

Remarquons tout d’abord qu’il ne s’agit pas de conclure une paix séparée. La solution doit être globale et générale. Il ne dit pas, cependant,  vous le remarquerez : « ..où elle ne sera pas »… Il dit bien « …en faveur des Œuvres et des Institutions - tant féminines que masculines - attachées à la liturgie traditionnelle  de l’Eglise »  

 

Remarquons également que les Œuvres et les Institutions pour lesquelles il envisage une solution, sont définies comme centrées sur « la liturgie traditionnelle de l’Eglise ».

 

On peut donc conclure que la solution proposée par Mgr Lefebvre pour le règlement de ce  « problème » doit être, lui aussi, « en faveur de la liturgie traditionnelle de l’Eglise ».

 

Ce règlement a pour raison d’être la garde de cette liturgie traditionnelle, pour qu’elle reste bien la propriété de ces Œuvres et de ces Institutions. . Mgr Lefebvre demande à Rome qu’on nous prenne « tels que nous sommes »…mais la messe tridentine est notre être, dit ce que nous sommes. On ne peut en être dépouillée. Il s’agit de la liturgie romaine, celle de Saint Pie V…Vous vous souvenez, sans doute, des paroles émouvantes qu’il nous adressait à la Porte de Versailles en 1978, nous laissant son testament.

 

Tout se tient, tout est en ordre dans le cœur de ce prélat romain.

 

 

b- Les modalités du règlement.

 

1- L’introduction.

 

Je ferais remarquer que le principe de ce règlement, qui comprend seulement 24 articles,  est  tiré par Mgr Lefebvre d’un article du Concile Vatican II : l’article 10 de « Presbyterorum ordinis ».

 

Cet  article 10 est merveilleux de souplesse et de réalisme « politique ». C’est un texte de gouvernement. Il dit simplement qu’il faut prendre en compte les circonstances particulières, les situations originelles propres à chaque région, chaque nation, chaque lieu, voire même propres au monde entier… et ne pas craindre  de « légiférer » en leur faveur si besoin est.

Voici ce texte : « Là où les conditions de l'apostolat la réclameront, on facilitera non seulement la répartition des prêtres, mais encore les œuvres pastorales adaptées aux différents milieux sociaux à l'échelle d'une région, d'une nation ou de divers endroits dans le monde. Il pourra être utile de créer à cette fin des séminaires internationaux, diocèses particuliers, prélatures personnelles, et autres institutions auxquelles les prêtres pourront être affectés ou incardinés pour le bien commun de toute l'Eglise, suivants des modalités à établir pour chaque cas et toujours dans le respect des droits des ordinaires locaux ».

 

Voilà une déclaration de principe du Concile particulièrement souple, tout à fait pastoral, permettant de prendre en compte facilement la richesse de la vie faite de particularités, de circonstances propres…pour leur donner cependant un cadre juridique nécessaire dans la société hiérarchisée qu'est l'Eglise.

 

Ce texte me parait particulièrement important dans la pensée de Mgr Lefebvre.

 

Il l’invoquera, en 1969, en juin 1969, auprès de Mgr Charrière, évêque de Fribourg alors qu’il  désirait créer son « séminaire international ». Il fallait pendre en compte la volonté de jeunes désirant être formés dans la Tradition catholique.

 

Il l’invoque de nouveau en 1987 alors que le phénomène de la Tradition se pose, cette fois,  à l’échelon mondial.

 

Des fidèles sont attachés, restent attachées à la messe latine et grégorienne ancienne dite de Saint Pie V. Il faut les prendre en compte.

 

Voilà une condition particulière de l’après Concile. C’est incontournable.

 

On peut le regretter. Ce regret ne facilitera pas le règlement du problème. On en sait quelque chose.

On peut le tolérer, la situation alors s’améliorera.

On peut le justifier et finir par  reconnaître la légitimité de cette réaction. Une solution sera alors plus facilement trouvée.

 

Cette condition nouvelle, ce courant de la Tradition fut,de fait, expressément  pris en compte par le Cardinal Ratzinger dans son fameux discours du Chili alors qu’il s’adressait à l’épiscopat chilien juste après les sacres, de 1988. Le courant traditionaliste, son maintien, sa permanence dépassait la seule personne de Mgr Lefebvre…Son excommunication ne règle pas le problème pour autant…Une génération de jeunes, non seulement en Europe, mais  par tout l’Univers existe sans relation particulière avec Mgr Lefebvre…ils veulent la messe de toujours !

 

C’est incontournable !

 

Alors cet article 10 permet de faire face à cette réalité particulière.

 

Voilà des jeunes qui veulent une formation traditionnelle…On pourra alors permettre la création de « séminaires internationaux »…

 

Voilà tout un diocèse, le diocèse de Campos…qui désire garder la messe de la Tradition grâce au merveilleux travail de Mgr de Castro Mayer… on pourra créer alors une administration apostolique…

 

Ainsi, fort de ce principe reconnu, déclaré solennellement par l'Eglise, publié par le Pape Paul VI, Mgr Lefebvre donne, dans son pli du 21 novembre 1987,  « sa  solution », et précise les " modalités " à établir pour une telle fondation juridique prenant en compte la messe saint Pie V. Il le dit, vous le voyez encore, dans le respect et l'amour de l'Eglise Romaine et du Bien commun. Pour la pax romana.

 

Voyons donc les modalités pratiques du règlement. Quelles sont-elles ?

 

2- la condition sine qua non

 

Mgr Lefebvre précise dès le départ, une condition sine qua non pour arriver vraiment à une solution : « Si le Saint Siège désire sincèrement que nous devenions officiellement des collaborateurs efficaces pour le renouveau de l’Eglise, sous son autorité, il est de toute nécessité que nous soyons reçus comme nous sommes, qu’on ne nous demande pas de modifier notre enseignement ni nos moyens de sanctification qui sont ceux de l’Eglise de toujours ».

 

L’Eglise romaine. C’est vraiment son souci.

On retrouve son esprit romain. Qu’on nous prenne comme nous sommes…avec notre amour de l’Eglise et de sa Tradition.

 

Dès lors  - et c’est une simple conséquence, c’est dans le prolongement logique de sa pensée-  il faut que les personnes qui interviendront dans les entretiens, les contacts qui aboutiront à la solution finale : cette « œuvre à créer», selon l’esprit de l’article 10 de Presbyterorum Ordinis, qui composeront aussi  un jour prochain ce « Secrétariat Romain »,  soient des personnes jouissant de deux qualités : « à la fois très respectueuses et attachées au Saint Siège mais aussi convaincues de l’urgente nécessité pour l’Eglise de favoriser les initiatives qui maintiennent la Tradition et de ne rien faire qui les contraignent à s’éloigner de nouveau ».

 

Ce sont donc de telles personnes animées et de l’amour du Saint Siège et de l’amour de sa Tradition et de son maintien et de son retour qui doivent composer « le Secrétariat Romain » dont Mgr Lefebvre suggère la création.

 

Ce serait une sorte de Congrégation Romaine chargée de cette Tradition à sauvegarder, à développer, à respecter…Un peu, comme le dira expressément Mgr Lefebvre, un peu comme la « Congrégation des Eglises Orientales » : « l’Orientale » chargée de garder et de sauvegarder les liturgies orientales.

Dès lors, comme toutes les Congrégations romaines, ce « secrétariat romain aura à sa tête « un cardinal,  un secrétaire et des minutanti », tous animés d’un même amour du Saint Siège et de sa Tradition ancestrale.

 

NB : J’y vois bien le cardinal Castrillon Hoyos comme cardinal et nos évêques pour les différentes parties du monde…comme secrétaires…

 

Et c’est parce que Mgr Lefebvre, en 1988, ne put obtenir sur ce point satisfaction qu’il n’alla pas finalement jusqu’au bout des accords.

 

3- La finalité de ce Secrétariat

 

Elle est clairement affirmée par Mgr Lefebvre. Il existera pour le maintien et le développement de la liturgie latine selon les prescriptions de Jean XXIII. Il le dit en son article 7 : « L’extension mondiale rapide de la FSSPX et la multiplication d œuvres similaires réclament une organisation qui ait son siège à Rome, à l’instar d’un secrétariat ou d’une commission pour le maintien et le développement de la liturgie latine selon les prescriptions de Jean XXIII » (n° 7).

 

Je ne vois pas ici que Mgr Lefebvre ait réclamé, comme on le fit plus tard, une « déclaration  - comme préalable à toute négociation – affirmant le droit pour tout prêtre de célébrer la messe ancienne. Certes, Mgr Lefebvre en était bien d’accord. C’est bien un droit légitime pour tout prêtre. La Bulle « Quo Primum Tempore » a  bien conféré ce droit et avec quelle solennité.

Le cardinal Castrillon Hoyos le reconnaît du reste lui aussi.

 

Mais  ici, Mgr Lefebvre ne le demande pas expressis verbis. Il sait ce qui peut être obtenu et ce qui ne le peut pas. Il fut toujours animé d’un profond réalisme

 

Il lui suffisait, pour l’heure, mais c'était là une condition sine qua non, que « ce droit à la liturgie latine selon les prescriptions de Jean XXIII » soit reconnu, maintenu, développé au niveau des « Œuvres » entrant dans cette structure juridique à créer.

On peut être contre une telle demande. Je veux dire : on peut la juger trop minimaliste ou tout autre chose. On peut de fait demander "comme condition préalable à toute « négociation » le droit de tout prêtre à dire la messe saint Pie V …Mais qu'on ne prétende pas alors le demander au nom de Mgr Lefebvre et dans sa fidélité.

Il y a chez Monseigneur Lefebvre un profond réalisme… Le sens du possible. Sa proposition pouvait même être envisagée dans « une situation que lui-même appelée « hybride »…Elle pouvait même être seulement envisagée comme une simple « étape »… Ce sont ces mots.

 

Retenez ces expressions de " situation hybride ", " ce serait peut être une solution.. .Je dirai.. .une étape ".

 

Là se trouve le véritable esprit de Mgr Lefebvre, un esprit de prudence pastorale, fait d'absolu mais aussi de relatif. «  Cum concilio et patientia », « Fortiter et Suaviter » : ces expressions  qui caractérisent l’esprit romain, celui de Saint Pie X, furent ceux qui caractérisent le mieux aussi l’esprit de Mgr Lefebvre. Voilà la vraie prudence pastorale.

C'est une prudence que de savoir procéder par étape…et de savoir supporter, un temps, des solutions « hybrides ».  Voilà l'esprit de sagesse de Mgr Lefebvre. Voilà ce qu'il faut et faudra toujours imiter…

 

 

4- des pouvoirs de ce secrétariat.

 

Il pourrait être semblables à ceux que possèdent l' « Orientale » sur les églises uniates de rites orientaux ou de la " Propagande " vis-à-vis des territoires de Mission. C'est le numéro 9 : « Ils seraient assez semblables à ceux qu'ont la Propagande vis-à-vis des territoires de Missions et l'Orientale vis-à-vis des rites orientaux ».

N'aurait-on pas grand intérêt, sans faire pour autant de " lefebvrisme ", de suivre les avis de cet homme, sa prudence, ses conseils, lui qui fut grand serviteur de l'Eglise Romaine  et qui fréquenta sa vie durant les Congrégations romaines en raison de ses responsabilités archiépiscopales et de ses fonctions de" Délégué apostolique ". Si il y a une personne qui connaît bien le fonctionnement de l'Eglise, sa vie, son organisation, c'est bien Mgr Lefebvre.

Ces pouvoirs  qu'il va un peu détailler, sont tous ordonnés au but principal déjà donné, à savoir : « le maintien et le développement de la liturgie latine selon les prescriptions de Jean XXIII ».

Le maintien de la liturgie latine selon les livres de Jean XXIII…ce qui exige d'assurer la pérennité des Œuvres qui veulent garder jalousement ce rite. Et comment assurer cette pérennité sinon en conférant l’épiscopat.

Aussi faudrait-il « penser à l'octroi de l'épiscopat à plusieurs membres » écrit Mgr Lefebvre. Ainsi serait assurée la continuité des œuvres et donc le maintien de la liturgie latine. Tout ce tient…

 

C'est ce que le Cardinal Ratzinger avait accepté finalement de guerre lasse avec Mgr Lefebvre dans le «  protocole du 5 mai 1988 »…. De guerre lasse…

 

Mais le temps passa. Et ce point ne fit plus aucune difficulté pour les Pères de Campos, en 2002, lors de la création de l'Administration Apostolique. L'idée de Mgr Lefebvre avait fait son petit bonhomme de chemin dans les couloirs romains.

 

Dans la pensée de Mgr Lefebvre il y a comme une « catena aurea » : les sacres pour la pérennité des œuvres pour le maintien de la liturgie de toujours.

Il me semble que l'on serait bien inspiré de reprendre purement et simplement ce texte et de le présenter de nouveau à Rome alors que les relations sont reprises…Ce texte a fait déjà ces preuves…

Ce " secrétariat " romain aurait pour but aussi « de veiller au développement harmonieux et dans la paix vis-à-vis des évêques diocésains et de la part de ceux-ci ».
Ce " Secrétariat " serait vraiment utile et nécessaire. Là, le travail sera difficile dans certains endroits, en France particulièrement mais pas partout, loin sans faut. Ce serait une des grandes missions du « Secrétariat Romain » ….On comprend aussi la nécessité de « secrétaires évêques »… On parle plus facilement d’évêque à évêque…

 

Mais ne minimisons pas la difficulté.

 

Le « Secrétariat Romain » aura un beau travail… Et n'oublions pas que le « personnel » de ce secrétariat, du cardinal aux " minutanti ", doit être animé d'un double amour et celui de Saint Siège et celui du respect de sa liturgie latine.
Voilà la pensée de Mgr Lefebvre sur ce « Secrétariat Romain ».

 

c: les statuts canoniques des diverses sociétés…

 

Qu'en est-il maintenant de sa pensée sur le statut canonique des différentes " œuvres " attachées à la liturgie latine et romaine codifiée par Saint Pie V ?

 

Quelles sont ses « propositions de règlement » ? Il nous le dit dans sa 2ème section intitulée : « Statut canonique des diverses sociétés, des prêtres, religieux, religieuses isolés. Relations avec le " Secrétariat romain ».

 

Mgr Lefebvre le précise dans les n° 12 à 18.

1- La levée des suspens et interdits

 

 

Mais avant tout, il demande la levée des suspens et interdits. C'est le n° 12-1 : « Avant de procéder à l'étude et à la normalisation de toutes ces sociétés et personnes adonnées à la Tradition, ce qui peut se réaliser avec le temps, il est urgent de lever les suspens et interdits ».

Cette demande sera une constante sous tous les supériorats que l'histoire, déjà longue, de la FSSPX a connu.

 

Tous ont réclamé cette levée des sanctions.

2- La reconnaissance des statuts de la FSSPX

 

Ensuite, Mgr Lefebvre demande que soient reconnus, de nouveau, les statuts de la FSSPX, comme avant 1975 :  « Il est urgent de reconnaître à nouveau les statuts de la FSSPX, comme avant 1975 ». (n° 12-2).

 

Je ferais volontiers remarquer que Mgr Lefebvre utilise le verbe " reconnaître ". Il demande une reconnaissance des statuts….alors qu'il a toujours affirmé que les statuts de la FSSPX étaient toujours valables parce qu'injustement abrogés. C'est ainsi qu'il a toujours considéré que la FSSPX était toujours apte à incardiner ses membres, comme les statuts le prévoyaient.

 

C'est pourquoi, et de la même manière, je peux parler de retrouver le « sein de l'Eglise », « in sinu Ecclesiae » …alors que je sais pertinemment n'avoir jamais quitté l'Eglise…Mais les circonstances étant ce qu'elles sont, il est bien légitime de soumettre, comme le fait Mgr Lefebvre, « un projet de réintégration et de normalisation de nos rapports avec Rome ». (lettre du 21 nov. 1987). De « réintégration »?…Alors nous étions en dehors ? De  « reconnaissance »  ? Alors nous étions condamnés ? Il y a des gens qui ont tellement " l'esprit géométrique " qu'ils ne comprennent jamais rien. Mais ils savent se dirent pourtant les vrais « fidèles de Mgr Lefebvre »!

3- Succession épiscopale

 

Il revient de nouveau sur les sacres. Il est urgent, dit-il, d'assurer la pérennité de l'œuvre en prévoyant la succession épiscopale de Mgr Lefebvre. C'est le troisième point du n° 12 : « Il est urgent de modifier quelques articles de ses statuts afin de pourvoir à la succession épiscopale de Mgr Lefebvre ».

C'est ce qui fut prévu aussi lors du règlement de l'affaire de Campos.

 

Le pape, le 25 décembre 2001, écrivait à Mgr Rangel : « …Après avoir considéré toutes ces choses et ayant devant les yeux la gloire de Dieu, le bien de la sainte Eglise, ainsi que cette loi suprême qu'est la salut des âmes, et étant d'accord sincèrement avec votre requête de pouvoir être admis à l'entière communion avec l'Eglise catholique, nous reconnaissons que vous lui appartenez canoniquement.
En même temps, nous vous informons, Vénérable frère, qu'un document législatif va être préparé, document qui établira la forme juridique de la confirmation de vos biens ecclésiastiques et par lequel, le respect de vos biens sera garanti.
Par ce document, l'Union sera érigée canoniquement en une Administration apostolique personnelle qui sera directement soumise au Siège apostolique et aura son territoire dans le diocèse de Campos. La question de la juridiction cumulative avec l'ordinaire du lieu sera traitée. Son gouvernement vous sera confié, Vénérable Frère, et votre succession sera prévue
 ».

N'oublions pas que Mgr Rangel fut sacré évêque par Mgr Tissier de Mallerais…

Ainsi le Pape prévoyait-il dans cette lettre, d'assurer la pérennité de l'œuvre des pères de Campos, par la création de cette Administration, ayant à sa tête un évêque qui préside à son gouvernement. Mais c’est ce que Mgr Lefebvre avait suggéré dans son rapport donné au cardinal Gagnon…

 

Ici comme là, il était nécessaire de « pourvoir à la succession épiscopale » et de Mgr Lefebvre et Mgr Rangel.

 

Si cette succession épiscopale était difficilement acceptable par Rome en 1988, pour la FSSPX, elle ne le fut plus en 2002 pour les pères de Campos.

 

Les mentalités en avaient accepté le principe et la nécessité. Encore une fois : la succession épiscopale était nécessaire pour maintenir la liberté des œuvres dans leur choix de la liturgie traditionnelle.

d- de la forme canonique

 

Enfin et c'est le quatrième point, il est urgent que l'on s'inspire pour l'organisation canonique de ces œuvres désirant garder la liturgie traditionnelle, du document daté du 21 avril 1986, créant ce qu'on appelle aujourd'hui, l'Ordinariat aux armées, publié par Jean Paul II dans sa constitution apostolique : " Spirituali militum curae ".

Vous voyez l’attention de Mgr Lefebvre à la chose romaine. Qui d’entre nous avait fait attention à ce document romain ?

 

Tout en s'inspirant de ce texte " Spirituali militum curae ", Mgr Lefebvre s’adapte à la réalité concrète : il   demande que la FFSP X soit comme « le support de l’Ordinariat pour la liturgie latine ». n° 14 -1 : «  Considérer la Fraternité comme le support de l'Ordinariat pour la liturgie latine… »

Je vous prie de bien vouloir retenir l'expression de Mgr Lefebvre : " Ordinariat pour la liturgie latine ", comme il existe des églises uniates et l’Orientale.

 

Ce ne serait pas créer, comme on l'a dit à tort « une réserve d'indiens ». Les églises uniates n'ont rien à voir avec de telles « réserves ». Elles sont au cœur même de l'Eglise, dans l'Eglise. Il en serait de même pour de cette « Ordinariat »…

 

Mais toutefois, je tiens à préciser qu'il ne s'agit que d'une simple analogie. La différence, ici, dans les « analogués » est importante. Le rite latine vaut, de soi, pour toute l'Eglise latine, alors que les églises orientales gardent chacune leurs rites propres….Mais, comme le disait Mgr Lefebvre, on peut accepter des situations " hybrides " et procéder par " étapes ". C'est la Providence qui gouverne aussi l'Eglise…

Il demandait également que le Supérieur général de la FSSPX , une fois agrée par Rome, après le choix faits par les capitulants «  reçoive la consécration épiscopale et puisse présenter deux auxiliaires, eux-mêmes évêques ». C'est le n° 14 -2.

 

Je vous ferai remarquer que ce point de la consécration épiscopale ne fait plus de problème à Rome. Le pape l'a confirmé dans sa lettre du 25 décembre 2001. Nous l'avons vu plus haut.

Comme l’indique  le § 4 de « Spirituali militum curae » : « La juridiction de cet Ordinariat pour la liturgie latine serait :
-personnelle, de sorte qu'elle s'exerce sur les personnes qui appartiennent à l'Ordinariat,
-ordinaire, tant au for interne qu'au for externe,
-propre, mais cumulative avec la juridiction de l'évêque diocésain, car les personnes appartenant à l'Ordinariat continuent à être des fidèles de cette église particulière dont ils sont une partie du peuple en raison du domicile ou du rite
 »

L’utilité du principe de la juridiction cumulative n'a pas échappée à Mgr Lefebvre. Lui-même écrit dans son texte : « … Viendra alors une étude plus approfondie des applications à faire de l'exemple de l'Ordinariat aux armées à la situation de la Fraternité saint Pie X. Ainsi l'application de la juridiction cumulative semble très réaliste et résout beaucoup de problème ». (n° 16)

Enfin Mgr Lefebvre parle des relations entre les différentes œuvres amies qui appartiendraient à cette « Ordinariat pour la liturgie latine ». C’est l’article 18: « Les relations entre les diverses Œuvres et initiatives d'une part et la Fraternité d'autres part, demeureraient celles qu'elles sont actuellement pour les ordinations, confirmations et autres assistances : bénédictions, retraites, cérémonies de professions etc.. .Mais tout ce qui concerne le statut canonique et les dispenses à soumettre à Rome, irait directement au Secrétariat Romain ». (n° 18).
Ainsi, j'y insiste, rien ne serait changé, par suite de la création de ce cadre juridique légitime, dans nos relations avec ce que nous avons connu jusque là… …sinon que les choses se feraient dans l'ordre et légalement. La forme canonique aurait bien son intérêt…L’incardination ainsi que la juridiction des prêtres ne feraient plus problème. La juridiction viendrait de Rome par l’intermédiaire des  Supérieurs majeurs. Incardination et juridiction furent toujours au cœur des grandes préoccupations de Mgr Lefebvre. L’Eglise romaine est hiérarchique…Se garder du libre examen protestant…en cherchant toujours dans le Droit les grands principes d’une action. : telle fut la préoccupation  de ce grand prélat romain.  Mgr Lefebvre était très respectueux du Droit Romain. Mais ce Droit c’est aussi l’Eglise. L’Eglise en a un soin jaloux. Elle se souvient de ses origines romaines…Mgr Lefebvre est bien vrai fils de Rome. 

Conclusion

 

Ecoutez le nous le dire lui-même : « Nous n’avons jamais agi comme si le Siège de Pierre était vacant, nous avons toujours correspondu avec ce Siège romain, mais nous n’avons pas craint de défendre la vérité devant les Papes eux-mêmes et ceux qui nous interrogeaient en son nom.

 

Les publications d’Itinéraires en font foi ».

 

Nous avons toujours défendu la Tradition !

 

Et de fait « qu’est-ce qu’une société, une famille sans passé, sans tradition ? Et que dire alors de l’Eglise qui est une Tradition »!

 

« Qu’on ne me demande pas de changer de ligne de conduite, ni de la part des autorités romaines, ni de la part des partisans du schisme. Cette conduite n’est pas la mienne, elle tire sa force de la vérité et de la sagesse de l’Eglise et de sa tradition dogmatique et historique, de la conduite des saints et surtout des deux derniers papes : saint Pie X et saint Pie V. Cette conduite a été celle de tous les évêques actuels pendant la plus grande partie de leur vie, elle était la mise en pratique quotidienne de leur foi. Elle n’est donc pas un mystère, ni une exception, ni le fruit de l’imagination ou de l’orgueil ». (cf.  Cor unum p. 71-72

 

Mes bien chers amis,

 

« A nous aussi de garder cette Tradition romaine voulue par Notre Seigneur, comme Il a voulu que nous ayons Marie pour Mère ». (cf. Itinéraire spirituel p92)

 

Alors nous serons les fidèles serviteurs de ce grand prélat romain que fut Mgr Lefebvre.