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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 23 janvier 2009
N° 200
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Du précepte dominical
Du troisième commandement
de Dieu
« Souvenez-vous de
sanctifier le jour du Sabbat, vous travaillerez et vous ferez tous vos ouvrages
pendant six jours: mais le septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu.
Vous ne ferez aucune œuvre servile en ce jour, ni vous, ni votre fils, ni votre
fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos bêtes de somme, ni
l’étranger qui est parmi vous ; car le Seigneur a fait en six jours le ciel, et
la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, et Il s’est reposé le septième
jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat. »
Le précepte dominical est très attaqué aujourd’hui. C’est
l’occasion de nous rappeler
l’enseignement de l’Eglise. Vous trouverez ci-dessous le commentaire du
catéchisme du Concile de Trente.
Le troisième
Commandement a pour objet le culte extérieur que nous devons à Dieu. Ce culte
est une conséquence naturelle des obligations imposées par le premier. Il vient
donc ici parfaitement à sa place. Car si nous honorons Dieu pieusement au fond
de nos cœur », comment pourrions-nous, avec
Mais comme ces devoirs sont difficiles à remplir pour ceux
qui sont occupés des affaires de ce monde, il s’agissait de leur rendre cette
obligation plus facile en la fixant à des époques déterminées.
Ce Commandement, s’il est bien pratiqué, est de nature à produire des fruits et des avantages admirables.
Il importe donc grandement que le Pasteur déploie, pour l’expliquer, tout le zèle dont il est capable.
Et un premier et puissant motif pour lui d’enflammer ce zèle
sera dans ces paroles: souvenez-vous ;
car si les Fidèles sont obligés de se souvenir de ce précepte, c’est au Pasteur
à le leur remettre en mémoire par des avertissements et des instructions
souvent répétés.
Et ce qui fait voir combien il est important pour les
Fidèles d’observer ce Commandement, c’est que, en l’accomplissant avec soin,
ils se rendront facile et aisée la pratique de tous les autres. Ainsi une des obligations qu’ils ont à
remplir aux jours de Fêtes, c’est de se réunir à l’Eglise pour y entendre
Il faut aussi avertir
et exhorter les princes et les magistrats d’avoir à seconder de toute leur
autorité les Pasteurs de l’Eglise dans tout ce qui intéresse le maintien et le
développement de ce culte, et même de faire des lois pour assurer l’observation
du précepte ecclésiastique.
§ I. — COMPARAISON DU TROISIEME COMMANDEMENT AVEC LES
AUTRES.
En expliquant ce précepte, il ne faut pas négliger
d’enseigner aux Fidèles en quoi il ressemble aux autres, et en quoi il diffère.
Ce sera un moyen de leur faire connaître clairement les motifs pour lesquels
nous ne sanctifions plus le jour du Sabbat, mais le jour du Dimanche.
Il y a cette
différence capitale entre ce Commandement et les autres, que ceux-ci étant
fondés sur la nature elle-même, sont de tous les temps, et ne peuvent jamais
changer. Aussi, quoique
Mais le précepte de
la sanctification du Sabbat, si on le considère uniquement par rapport à ce
jour, n’est ni fixe ni constant. Au contraire il peut changer, et c’est plutôt
une loi cérémonielle qu’une loi morale.
II n’a pas non plus sa raison d’être dans la nature ; car ce n’est pas elle qui nous enseigne et qui nous dispose à choisir un jour plutôt qu’un autre pour rendre à Dieu un culte extérieur.
Aussi bien les
Israélites ne sanctifièrent le jour du Sabbat qu’après avoir été délivrés de la
servitude de Pharaon. Mais ce
précepte devait être aboli du moment où le culte et les cérémonies mosaïques
allaient tomber en désuétude, c’est-à-dire à la mort de Notre-Seigneur
Jésus-Christ. Ces cérémonies n’étaient en effet que des images et des
ombres de la lumière et de la vérité ; il fallait nécessairement qu’elles
disparussent devant cette Lumière, cette Vérité même qui est Jésus-Christ.
C’est pourquoi Saint Paul reprenait les Galates de ce qu’ils étaient encore
attachés aux cérémonies de
Voilà en quoi ce
précepte diffère des autres, c’est qu’il regarde directement le culte et les
cérémonies. Mais il a cela de commun avec tous, qu’à un autre point de vue il se
rapporte à la morale et au droit naturel. Car le culte divin et la vertu de
religion, prescrits par ce Commandement, sont de droit naturel, puisque la
nature veut que nous employons certaines heures de notre temps aux choses qui
regardent le culte du Seigneur. Et la preuve, c’est que chez toutes les nations
nous trouvons des Fêtes, et des Fêtes publiques, établies en l’honneur de
C’est pour cette
raison que les Apôtres résolurent de consacrer au culte de Dieu le premier des
sept jours de la semaine, et l’appelèrent le jour du Seigneur. Saint Jean
dans son Apocalypse fait mention de ce jour ; et l’Apôtre
veut qu’on recueille les aumônes des Fidèles le premier jour après
le Sabbat, c’est-à-dire, comme l’explique Saint Jean Chrysostome, le jour du Dimanche. Ce qui nous montre
que déjà, dans ce temps-là, le jour du Seigneur était un jour saint dans
l’Eglise. — Mais afin que les Fidèles sachent parfaitement ce qu’ils ont à
faire, et ce qu’ils ont à éviter, en ce jour, il ne sera pas hors de propos,
que le Pasteur explique soigneusement chacune des paroles du précepte tout
entier — lequel se divise très bien en quatre parties.
§ II. — SOUVENEZ-VOUS DE SANCTIFIER LE JOUR DU SABBAT.
La première chose à expliquer ici, c’est le sens précis de
ces paroles: souvenez-vous de sanctifier le jour du Sabbat. Le mot
souvenez-vous, placé, non sans motif. en tête du précepte, nous indique que la
sanctification de ce jour appartient aux lois cérémonielles. C’est un point
qu’il semblait utile de rappeler au peuple ; car encore que la loi naturelle
nous enseigne que nous sommes obligés de consacrer un certain temps à rendre à
Dieu un culte extérieur, elle ne prescrit point le jour où il convient le mieux
de le faire.
En second lieu il faut montrer aux Fidèles que ces mêmes
paroles nous avertissent de quelle manière nous devons travailler pendant la
semaine ; en d’autres termes, elles nous rappellent l’obligation où nous sommes
de ne jamais perdre de vue le jour de Fête pendant notre travail. Le Dimanche
étant un jour où nous avons, en quelque sorte, à rendre compte à Dieu de nos
actions et de notre travail, il importe extrêmement que ces actions et ce
travail soient tels que Dieu ne les répudie pas, et qu’ils ne deviennent jamais
pour nous, comme dit l’Ecriture , un sujet de sanglots et de remords.
Enfin, ces mots, souvenez-vous, etc. nous remettent en mémoire une vérité bien frappante, c’est que nous ne manquerons pas d’occasions d’oublier ce précepte. Nous y seront sollicités, tantôt par l’exemple de ceux qui n’en tiennent aucun compte, tantôt par l’amour des spectacles et des jeux qui nous détournent si souvent du culte de religion et de piété que nous devons à Dieu en ce saint jour.
— Venons
maintenant à ce qu’il faut entendre par Sabbat.
Sabbat est un mot hébreu qui signifie en latin cessatio, c’est-à-dire, repos. Ainsi sabbatiser, dans la langue latine, s’appelle cessare et requiescere, c’est-à-dire cesser d’agir, se reposer.
Le septième jour a reçu le nom de Sabbat, parce que Dieu,
après avoir achevé entièrement l’œuvre de la création du monde, se reposa en ce
jour de tous ses travaux. D’ailleurs le Seigneur Lui-même lui donne ce nom dans
l’Exode. Plus tard le nom de Sabbat a été attribué non seulement au septième
jour, mais encore, à cause de sa dignité, à la semaine elle-même. C’est en ce
sens qu’il faut entendre les paroles du Pharisien : « Je jeûne deux fois
pendant le Sabbat. » Voilà pour la signification du mot.
Quant à la sanctification du Sabbat, d’après la sainte Ecriture, c’est la cessation des travaux du corps et des affaires temporelles. Cette vérité est clairement exprimée dans les paroles suivantes du précepte: Vous ne travaillerez pas. Mais il y a autre chose ; sans quoi il eût suffit de dire dans le Deutéronome : « Observez le jour du Sabbat. » Et puisqu’on ajoute dans le même endroit « pour le sanctifier », cela nous fait bien voir que le Sabbat est un jour saint, consacré à des actes religieux et au service du Seigneur. Nous célébrons donc le Sabbat d’une manière pleine et parfaite, lorsque nous rendons à Dieu des devoirs de piété et de religion.
C’est vraiment là le Sabbat qu’Isaïe appelle : « Le jour des délices », parce qu’en effet
les jours de Fêtes sont des jours de délices pour le Seigneur et pour les
hommes pieux. Et si à ce culte religieux et sacré du Sabbat nous joignons des œuvres de miséricorde,
ce même Prophète nous promet au même endroit les récompenses les plus belles et
les plus précieuses.
Ainsi le sens propre et précis de ce
Commandement est que l’homme, en un temps déterminé, interrompe ses affaires
ordinaires et les travaux manuels, pour s’appliquer d’esprit et de corps à
honorer Dieu et à Lui rendre tous les hommages qu’Il réclame.
§ III. — VOUS TRAVAILLEREZ PENDANT SIX JOURS, ETC.
La seconde partie du précepte nous dit positivement que Dieu
a consacré le septième jour à son culte. Il est écrit en effet: « Vous
travaillerez pendant six jours, vous ferez tous vos ouvrages pendant ce temps,
mais le septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu. » Ces paroles nous ordonnent en d’autres termes
de considérer le Sabbat comme consacré au Seigneur, de nous acquitter en ce
jour des devoirs religieux qui lui sont dus et enfin de voir dans ce septième
jour un mémorial du repos du Seigneur.
Ce jour fut donc dédié au culte divin, parce qu’il ne convenait
pas de laisser à un peuple grossier la faculté de fixer ce temps à son gré. On
pouvait craindre que, pour honorer le vrai Dieu, il n’imitât les fêtes sacrées
des Egyptiens. Ainsi Dieu voulut que le
septième jour, qui est le dernier de la semaine, fût réservé pour son culte.
Et il y avait là plus d’un mystère. Voilà pourquoi dans l’Exode et dans
Ezéchiel Il appelle ce jour un signe . « Ayez soin, dit-il, d’observer
mon Sabbat, parce qu’il est le signe de l’alliance qui existe entre Moi, vous
et toute votre postérité ; afin que vous sachiez que c’est Moi qui vous
sanctifie. »
C’était un signe,
parce qu’en voyant ce jour consacré au service divin, les hommes devaient
apprendre par là à se consacrer eux-mêmes à Dieu et à se sanctifier devant Lui.
Car ce qui fait qu’un jour est vraiment saint, c’est qu’on l’emploie
spécialement à la pratique de
C’était aussi un signe et comme un monument de la création
de cet admirable univers.
Un signe encore,
destiné à rappeler aux Israélites qu’ils n’avaient été déliés et délivrés du
joug si dur de la servitude d’Egypte que par le secours de Dieu. C’est ce
que le Seigneur Lui-même atteste par ces paroles : « Souvenez-vous que
vous avez été esclaves en Égypte, et que vous avez été tirés de la servitude
par la main puissante de votre Dieu, et par la force de son bras. C’est
pourquoi Il vous a commandé de garder le jour du Sabbat. »
Enfin ce jour était
le signe du Sabbat spirituel et céleste. Or le Sabbat spirituel consiste
dans un saint et mystérieux repos, dans lequel les Fidèles se trouvent quand,
dépouillés du vieil homme enseveli avec Jésus-Christ, ils reviennent à une vie
nouvelle, et s’appliquent avec soin à faire des actions conformes à la piété
chrétienne: « Car ceux qui autrefois n’étaient que ténèbres , devenus
lumière en Notre-Seigneur, doivent marcher comme des enfants de lumière dans la
voie de tout bien et de foute justice et n’avoir rien de commun avec les,.
ouvres infructueuses des ténèbres. »
Mais le Sabbat céleste, comme le remarque Saint
Cyrille , en expliquant ces paroles de l’Apôtre , il est encore un
Sabbat pour le peuple de Dieu, consiste dans cette autre vie, où, réunis à
Jésus-Christ, nous serons comblés de toutes sortes de biens et délivrés entièrement
du péché. C’est ce que le Prophète nous apprend par ces paroles : « Il
n’y aura en ce lieu ni lion ni autre bête dangereuse, mais tout y sera pur et
saint. » Lorsqu’en effet les élus jouiront de la vue de Dieu, ils seront
remplis de toutes sortes de biens. C’est ce qui doit engager les Pasteurs à
presser les Fidèles par ces paroles : « Hâtons-nous d’entrer dans ce
repos. »
Outre le septième jour, le peuple Juif avait encore d’autres jours de Fête qui
appartenaient à Dieu et qu’Il avait établis pour ne pas laisser perdre la
mémoire de ses immenses bienfaits.
§ IV. — LE DIMANCHE SUBSTITUE AU SABBAT. FETES DE
L’EGLISE.
L’Eglise a jugé à
propos de transporter le culte et la solennité du Sabbat au jour du Seigneur,
c’est-à-dire, au Dimanche. De même
que ce fut en ce jour que la lumière commença à éclairer le monde, de même
aussi ce fut en ce jour que notre Rédempteur, en nous ouvrant l’entrée de
De plus, nous voyons dans nos Saints Livres que ce jour est
grand et solennel, parce qu’il marque le commencement de la création du monde,
et nous rappelle la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.
Aux premiers temps de l’Eglise et dans les âges suivants, les Apôtres et nos
Pères établirent d’autres jours de Fêtes, pour célébrer pieusement et
saintement la mémoire des bienfaits de Dieu. Parmi ces Fêtes, les plus
solennelles sont celles qui ont été instituées en l’honneur des mystères de
notre Rédemption. Ensuite viennent celles qui ont été établies pour honorer la
très sainte Vierge, les Apôtres, les martyrs, et tous les autres saints qui
règnent avec Jésus-Christ. nous y louons la puissance et la bonté de Dieu qui a
donné la victoire à ses élus. nous leur rendons les honneurs qu’ils méritent,
et leurs exemples nous excitent à les imiter.
Et comme l’un des plus puissants motifs d’observer ce
précepte est contenu dans ces paroles: « Vous travaillerez six jours, mais le
septième jour est le Sabbat du Seigneur votre Dieu, » le Pasteur aura soin de
les expliquer avec toute la précision possible. En les méditant, il verra sans
peine qu’il doit exhorter les Fidèles à ne point mener une vie oisive et
paresseuse, mais au contraire à se souvenir du Commandement de l’Apôtre qui
veut que « chacun travaille de ses propres mains, selon son état ».
Enfin si le
Seigneur nous ordonne par ce précepte de faire notre ouvrage pendant six jours,
c’est pour que nous ne soyons pas tentés de renvoyer au jour de Fête ce qui
doit se faire pendant les six jours de la semaine, et aussi pour que notre
esprit ne soit pas détourné, le Dimanche, du soin et de l’attention qu’il doit
aux choses divines.
§ V. — DES ŒUVRES SERVILES.
Nous voici à la troisième partie du précepte, qui décrit en
quelque sorte la manière dont nous devons sanctifier le jour du Sabbat, mais
qui s’applique surtout à exposer ce qu’il nous est défendu de faire en ce jour.
Ainsi dit le Seigneur: « vous ne ferez aucune œuvre servile en ce jour, ni
vous, ni votre fils, ni votre fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni
vos bêtes de somme, ni l’étranger qui est parmi vous ». Ces paroles nous montrent d’abord que nous devons éviter tout ce qui
peut entraver le culte divin. D’où
il est aisé de conclure que les œuvres serviles de toute espèce sont défendues
(en ce jour), non parce qu’elles sont indignes ou mauvaises de leur nature,
mais parce qu’elles seraient capables de détourner notre esprit du service de
Dieu, qui est la fin du précepte. A plus forte raison devons-nous éviter le
péché qui non seulement éloigne notre esprit du goût des choses saintes, mais
nous détache entièrement de son amour.
Les actions et les œuvres, quoique serviles, qui intéressent
le culte, comme par exemple la décoration d’un autel ou d’une église pour un
jour de Fête, et autres travaux du même genre ne sont point défendues par ce
Commandement. Voilà pourquoi Notre-Seigneur a dit: : « Les Prêtres
dans le temple violent le Sabbat, et pourtant ils ne sont point coupables. »
Il ne faut pas non plus considérer comme prohibés par cette Loi, les travaux
accomplis pour sauver des choses qui autrement seraient en danger de se perdre.
Les saints Canons les ont permis expressément. Et il est encore beaucoup
d’autres œuvres que dans l’Evangile Notre-Seigneur a déclarées licites pour les
jours de Fêtes. C’est ce que le Pasteur pourra facilement remarquer dans Saint
Matthieu et Saint Jean.
Pour ne rien omettre de ce qui pourrait empêcher la
célébration du Sabbat, Dieu, dans son précepte, a fait mention même des bêtes
de somme. Leurs travaux, en effet, détourneraient l’homme de la sanctification
de ce saint jour. Car si pendant le Sabbat on emploie les bêtes pour n’importe
quel ouvrage, il est nécessaire que l’homme soit là pour les conduire. Elles ne
peuvent rien par elles-mêmes, elles ne font qu’aider l’homme. Or ce dernier n’a
pas le droit de travailler ce jour-là, par conséquent les animaux à son service
ne l’auront pas non, plus. — et puis, si Dieu veut par cette défense nous faire
épargner les animaux dans le travail, il veut bien plus encore que nous
évitions d’être inhumains envers ceux qui sont à notre service.
§ VI. — QUELLES SONT LES ŒUVRES COMMANDEES LE DIMANCHE ?
Le Pasteur n’aura
garde d’oublier qu’il doit très soigneusement faire connaître aux Fidèles les
œuvres et les actions qu’ils sont tenus d’accomplir les jours de Fête. C’est à
savoir: d’aller à l’Eglise, d’assister au très saint sacrifice de
Mais comme il n’y a rien de meilleur ni de plus utile aux
Chrétiens que de confesser souvent leurs péchés aux Prêtres, le Pasteur ne
manquera pas de les exhorter à -remplir ce devoir. Il pourra d’ailleurs puiser
ses preuves et ses raisons dans ce que nous avons enseigné et prescrit à cet
égard, en parlant du sacrement de Pénitence. Mais il ne se bornera pas à les
exciter à
Ils doivent aussi
écouter avec attention et exactitude les instructions religieuses. Il n’est
rien de plus insupportable et de plus indigne que de mépriser
§ VII. — PRINCIPAUX AVANTAGES DE
Il est encore du devoir du Pasteur de garder sous la main un
certain nombre d’Auteurs où il pourra puiser les arguments et les motifs les
plus propres à persuader aux Fidèles qu’ils doivent observer ce troisième
Commandement avec tout le zèle, et toute l’exactitude possible. Or, le meilleur argument est celui-ci: leur
faire sentir et comprendre pleinement combien il est juste et raisonnable qu’il
y ait certains jours entièrement consacrés au culte divin, et pendant lesquels
nous nous appliquerons spécialement à connaître, à aimer et adorer un Dieu qui
nous a comblés de grands et innombrables bienfaits. S’Il tous avait ordonné
de Lui rendre chaque jour un culte religieux, ne devrions-nous pas faire tous
nos efforts pour remplir un pareil ordre avec joie et empressement, surtout en
considérant les bienfaits immenses et inappréciables que nous avons reçus de
Lui ? Mais puisqu’Il n’a réservé à son culte qu’un petit nombre de jours,
pourrions-nous nous montrer négligents, ou trouver des difficultés dans
l’observation d’un devoir, que d’ailleurs nous ne pouvons omettre sans nous
rendre coupables d’un péché très grave ?
Le Pasteur fera ensuite connaître combien est grande
l’excellence de ce Commandement, puisque ceux qui l’accomplissent avec
fidélité, semblent jouir de
Mais ceux qui le
négligent complètement, par le fait qu’ils désobéissent à Dieu et à l’Eglise,
en méprisant ce Commandement, deviennent les ennemis de Dieu et de ses saintes
Lois ; d’autant que ce précepte est de ceux dont l’accomplissement n’impose
aucune peine. En effet, Dieu ne nous commande rien de pénible, Lui pour qui
nous devrions supporter même ce qu’il y aurait de plus dur, s’Il nous le
commandait. Au contraire Il veut que nous passions les jours de Fête dans le
repos, et sans aucune préoccupation des choses de la terre. Dés lors, refuser
de nous soumettre à une Loi si douce, ne serait-ce pas faire preuve d’une
insolente témérité ? Pensons donc à ces terribles châtiments dont Dieu a frappé
ceux qui l’ont foulée aux pieds, comme nous pouvons le voir dans le Livre des Nombres
. Cet exemple nous sera utile.
Et pour ne point tomber dans un si grand péché, il sera très avantageux que nous ayons souvent à l’esprit les premiers mots de ce troisième Commandement: « souvenez-vous ». Puis nous nous remettrons devant les yeux le tableau des avantages et des privilèges que nous assure l’observation du Dimanche, ainsi que nous l’avons dit plus haut, et nous ne manquerons pas de nous arrêter à une foule d’autres considérations de ce genre, qu’un Pasteur sage et appliqué saura développer dans l’occasion avec toute l’ampleur nécessaire.