ITEM
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Un
regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 24 janvier
2006
N°75
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Une administration apostolique
personnelle
du « Saint Sauveur »
.
Projet !
On sait maintenant, depuis le vendredi 13 janvier
dernier, selon
les déclarations de Mgr Fellay, Supérieur général de
Le journal «
« Quelle forme aurait cette régularisation ? Ce
pourrait être un statut d’autonomie, par exemple une
administration apostolique personnelle comme celle créée en 2001 à Campos (Brésil)
pour les fidèles de Mgr Antonio de Castro Mayer, autre évêque intégriste,
co-consécrateur lors des ordinations illicites de 1988. « Je suis presque sûr qu’on nous l’accordera, confie Mgr
Fellay. Même si nous ne voulons pas être des catholiques à part :
l’ancienne messe, nous ne la demandons pas pour nous, mais pour tous. Mais
peut-être faudra-t-il passer par cette étape transitoire. »
Réagissant à cette excellente
nouvelle, j’ai déclaré m’en réjouir
sincèrement. (cf .Flash-Info d’Item de la semaine dernière, le 17 janvier 2006)(http://la.revue.item.free.fr).
Je pense même qu’il ne
faudrait plus tarder, qu’il faudrait vraiment prendre la balle au bond que Rome
propose. Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui, « nous »
n’avons rien à craindre. « Nous » n’avons qu’à y gagner. Les excellentes
considérations doctrinales que certains peuvent faire sur le Concile, son
enseignement, sur le discours de Benoît XVI du 22 décembre… auraient plus de
poids et d’impacts si elles étaient faites à l’ « intérieur de
l’Eglise » qu’à l’ « extérieur ». Je veux dire que la
« normalisation » reconnue officiellement aurait un
« impact » apostolique formidable. Imaginez ! La
« désobéissance » qui, pour beaucoup, est l’argument qui évite toute
réflexion, ne pourrait plus être
invoquée. Des cœurs s’ouvriraient enfin à la réflexion. Un obstacle majeur
tomberait…Et si l’on avait u n peu « pitié » des plus fragiles…
Nos confrères vont-ils
s’ouvrir à ce réalisme pratique, à ce sens de l’action apostolique? Il
faudrait y préparer les esprits, avec conviction et sans tarder. Autrement je
crains bien que la « cacophonie » s’installe dans le
« microcosme » de
Mais au juste qu’est-ce
qu’une « administration apostolique » ?
Comment l’organiser ?
Comment l’imaginer ?
M’appuyant sur la pensée de
Mgr Lefebvre telle qu’il l’exprimait dans sa lettre du 21 novembre 1987 au
cardinal Gagnon et sur la petite
expérience de « Campos », je me suis « amusé » à mettre sur
papier une structure
« juridique ». En voici les grandes lignes.
Je vous renvoie également au
dossier de « Campos ». Je le remets en ligne sur mon site
dans la rubrique : « Dossier de Campos ». Allez-le consulter.
Là, vous trouverez les documents romains en cette affaire, mes commentaires,
les textes des Pères de « Campos ».
Je précise que le clergé de Campos n’est pas « tombé » comme certains
l’avait annoncé, qu’il est toujours fidèle à la messe saint Pie V et
qu’il étend, sous l’action brillante de son « administrateur »,
Mgr Rifan, un bel apostolat appuyé sur la belle messe catholique, au bénéfice
des fidèles brésiliens, non seulement dans le diocèse de Campos, mais dans
13 autres diocèses du Brésil et dans 3 archevêchés…et peut-être un jour en
Europe… Pourquoi pas ? Ils ne sont nullement « confinés » au
Brésil ni à Campos…même s’ils ont toujours eu des difficultés à sortir de
leur diocèse…même bien avant la création de l’Administration apostolique….
Quoi qu’il en soit de
l’avenir qui n’appartient qu’à Dieu, voilà la proposition que j’ai
« imaginée » du règlement de la situation actuelle des communautés
attachées exclusivement à la « messe » de Saint Pie V.
« Attendu que Rome a reconnu la non abrogation du
Missel Romain dit de saint Pie V (1)
Attendu qu’elle reconnaît que ce rite a « droit de citoyenneté » dans
l’Eglise (2)
Attendu qu’elle en reconnaît la légitime célébration, dans
les églises de rite latin (3)
Attendu que Rome souhaite vraiment que s’instaure la paix
liturgique dans l’Eglise et ses sanctuaires (4)
Attendu que ce qu’on a pu appeler la « législation
Medina » du 3 juillet et du 18 octobre 1999, est rendue caduque par suite de la création de l’Administration
Apostolique Saint Jean Marie Vianney, (5)
Attendu toutefois que le corps épiscopal, d’une manière
générale, reste attaché au nouvel Ordo Missae de Paul VI et refuse généralement la célébration de l’ ancien
« ordo », (6)
Attendu que, l’épiscopat refuse généralement encore la
création d’ « église personnelle » dans les diocèses permettant
de satisfaire la légitime aspiration de nombreux fidèles désirant cette
« ancienne » messe…(6)
Attendu que Rome en accepte la réalité en raison de « sa » théologie sur l’autorité de
l’épiscope (7)
Attendu toutefois qu’un nombre notable de prêtres diocésains
ou religieux et de fidèles désirent rester attachés à la célébration de cette
ancienne liturgie (8)
Attendu que ces prêtres reconnaissent cependant la validité
de
Attendu qu’ils reconnaissent
le Concile œcuménique Vatican II, légitimement convoqué par le Pape Jean
XXIII et qu’ils le reçoivent selon le
jugement de l’Eglise tel qu’exprimé par le Secrétaire général du Concile, le
cardinal Felici, (10)
Attendu qu’ils confessent reconnaître l’autorité du Souverain
Pontife Benoît XVI et qu’ils désirent sincère
soumission et docilité aux autorités
légitimes et hiérarchiques de l’Eglise, hiérarchie elle-même docile à
l’enseignement de toujours selon la formule de Saint Vincent de Lérins : « Dans l'Église catholique elle-même,
il faut veiller avec grand soin à ce que l'on tienne ce qui a été cru partout, toujours et par tous. Cela est
en effet vraiment et proprement catholique... » (11)
Attendu qu’ils confessent dans sa totalité le Credo de Nicée, le Credo des Apôtres
Attendu, dès lors qu’ils sont dans la « pleine
communion » avec
Rome crée pour ces prêtres
attachés légitimement au rite de Saint Pie V, un « Ordinariat pour la liturgie latine » appelé « ordinariat du Bon Pasteur »,
A- Ses membres.
A-1 : Ce serait
une fédération d’Instituts et d’Oeuvres
A-2 : N’en feraient parti que les Institutions
féminines ou masculines, contemplatives ou apostoliques, sacerdotales ou
religieuses qui ont toujours utilisé exclusivement les éditions liturgiques de
Jean XXIII et prié pour le Pape selon les formules publiques de
A-3 : Le rite latin, traditionnel,
grégorien, dit de saint Pie V, serait le
rite propre de ces Instituts, à l’exclusion de tout autre.
A-4 : Chaque Institut garderait ses constitutions propres, ses coutumes, son
gouvernement, ses manières d’être qui
devraient bien évidemment s’accorder
avec l’esprit et le Droit de l’Eglise dans leurs constitutions, esprit des
fondateurs, esprit des constitutions originelles, pour le choix des sujets,
préparation, spiritualité, doctrine, habit, vie de communauté…
A-5 : Chaque Institut et Œuvres garderaient leurs
biens propres en pleine propriété.
A-6 : Chaque Institut et Oeuvres entreraient dans cet Ordinariat avec ses propres œuvres
qui seraient reconnues de plein droit. Seraient ainsi normaliser les œuvres et
les institutions qui ont travaillé en faveur de
A-7 : Pour ce qui concerne le FSSPX,
-
il serait
procédé préalablement à la lever des
suspenses et interdits
-
seraient reconnu
à nouveau les statuts de
avec modification cependant de quelques
articles pour son adaptation à la nouvelle situation
-
elle pourrait
être considéré comme « le support » de l’ « Ordinariat pour
la liturgie latine » en inscrivant dans ses Constitutions que le Supérieur
Général, s’il est agréé par Rome à travers le Secrétariat Romain, recevrait
A-8 : A ce sujet, on pourrait s’inspirer de
l’exemple de l’Ordinariat aux Armées et se référer à ce qui a été décidé, le 21 avril 1986, dans
A-9 : La juridiction serait donnée par le Secrétariat Romain à chaque
autorité majeure qui déléguerait sa juridiction à ses membres selon le droit.
A-10 : Chaque institut pourrait incardiner ses
propres sujets.
A-11 : Ces instituts se donneraient mutuel soutien
selon leur aptitude et leur nature.
Les relations entre les
diverses Œuvres et initiatives d’une part et
B- L’autorité sur l’Ordinariat
Elle serait assurée par une organisation qui aurait son siège à Rome : ce serait le « Secrétariat romain ». Il serait l’élément fédérateur des
divers Instituts et Œuvres et leur représentant dans les instances romaines et
diocésaines.
C- Pouvoirs et but du Secrétariat :
C-1 : Ils seraient assez semblables à ceux qu’ont
C-2 : Il aurait
pour fonction, précisément, de
veiller au « maintien et au
développement de la liturgie latine selon les prescriptions de Jean
XXIII ». (NB : On pourrait même envisager de respecter les
modifications introduites après 1962, pour la « première partie » de
la messe, la première partie se faisant à l’ambon, pour prendre mieux en compte la participation des fidèles).
C-3 : En conséquence, ses
pouvoirs auraient pour but de :
C-3-1 :de normaliser les œuvres et les initiatives
en faveur de
C-3-2 :de veiller à la continuité de ces œuvres par
l’octroi de l’épiscopat à plusieurs membres, en particulier aux membres de
C-3-3 : de veiller au développement de ces Instituts
et œuvres diverses en harmonie et dans la paix avec les Ordinaires des lieux.
C-3-4 : de
veiller à amener les Ordinaires des lieux à comprendre le bien de la
collaboration à tous les niveaux, pastoraux, spirituels, intellectuels par
l’acceptation d’églises « personnelles », œuvres diverses, séminaires…(cf pour
C-4 : Les Œuvres déjà existantes, églises,
chapelles, maisons de retraites spirituelles, séminaires, écoles « hors
contrat » pour les écoles françaises … seraient reconnues de plein droit…
Et toute fondation nouvelle, création nouvelle… se feraient après « concertation » ou
« information » avec les
Ordinaires des lieux. Les conflits éventuels seraient réglés par le Secrétariat général.
D- Compositions de ce secrétariat.
D-1 : A l’instar des autres secrétariats et
commissions de ce genre, c’est-à-dire :
D-1-1 : Un cardinal préfet, nommé par le Pape avec
agrément du Supérieur général de
D-1-2 : Un archevêque ou évêque, Secrétaire et
Président et quelques « minutanti », pris dans les divers Instituts
et présentés par le Supérieur général de
D-2 : Il est absolument nécessaire –c’est là une
condition « sine qua non »
pour la bonne réussite de la chose – (12) que ce Secrétariat soit confié à des
personnes très respectueuses et attachées au Saint Siège, mais aussi
convaincues de l’urgente nécessité pour l’Eglise, de favoriser les initiatives
qui maintiennent
Notes
(1). Cf les déclarations
nombreuses du cardinal Stickler, du cardinal Ratzinger, du cardinal Médina.
(2) cf . Homélie du cardinal
Castrillon Hoyos le 24 mai 2003 lors de la messe célébrée à Sainte Marie Majeure et la création de l’Administration
apostolique Saint Jean Marie Vianney à Campos (Brésil)
(3) cf Conférence du cardinal
Ratzinger, le 24 octobre 1988, à Rome lors du pèlerinage des « communautés
Ecclesia Dei »
(4) cf livre du Cardinal
Ratzinger : « Voici quel est notre Dieu » p. 291 : « Pour la formation de la conscience dans le
domaine de la liturgie, il est important aussi de cesser de bannir la forme de
la liturgie en vigueur jusqu’en 1970. Celui qui, à l’heure actuelle, intervient
pour la validité de cette liturgie, ou qui la pratique, est traité comme un
lépreux : c’est la fin de toute tolérance. Elle est telle qu’on n’en a pas
connue durant toute l’histoire de l’Eglise. On méprise par là tout le passé de
l’Eglise. Comment pourrait-on avoir confiance en elle au présent, s’il en est
ainsi. J’avoue aussi que je ne comprends pas pourquoi beaucoup de mes confrères
évêques se soumettent à cette loi d’intolérance, qui s’oppose aux
réconciliations nécessaires dans l’Eglise sans raison valable ».
(5) cf
(6) cf l’attitude de Mgr
Hippolyte Simon dans l’ « affaire Aulagnier ».
(7) cf Déclaration du
Cardinal Castrillon Hoyos, du Cardinal Médina.
(8) cf entre autres, les prêtres de
(9) cf Déclaration du « Protocole d’accord » 5 mai 1988.
Déclarations nombreuses de Mgr Lefebvre et de Mgr Fellay ; les statuts des
différentes communautés « Ecclesia
Dei ».
(10) cf Déclaration du Protocole d’accord du 5 mai 1988 ;
Déclaration de Monsieur l’abbé Philipppe Laguérie dans le
« Mascaret » de septembre 2005 p. 1-2 ; Déclaration du cardinal Felici du 6 mars 1964
de
(11) cf. lettre du 21
novembre 1987 de Mgr Lefebvre au cardinal
Gagnon : « Nous formons
une grande famille, vivant dans cette ambiance et cette atmosphère catholique
attachée à l’Eglise romaine, attachée à Pierre et à ses Successeurs…Nous
acceptons volontiers d’être reconnus par le Pape tels que nous sommes et
d’avoir un siège dans
(12) Cette condition précisée est importante.
C’est parce que Mgr Lefebvre ne put avoir satisfaction sur ce point qu’il
retira sa signature du protocole du 5 mai 198