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Un regard sur le monde politique et religieux
Au 22 aôut 2005
N°54
Par
Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Le président Jacques Chirac.
Le Cardinal Lustiger. Bernard Billaud.
Bernard
Billaud fut élève de l’ENA, auditeur de
Il
connaît ainsi particulièrement bien le Président.
Il
vient de publier, aux éditions de Fallois, il y a quelques mois seulement un
livre sur son importante collaboration. Il
intitule son témoignage : « D’un Chirac à l’autre ». La
presse amie en a dit beaucoup de bien. Je fus ainsi encouragé à en faire ma
lecture de vacances.
L’ouvrage
est de fait passionnant. 550 pages au cours
desquelles l’auteur raconte son travail auprès de Jacques Chirac, ses
relations, ses conseils, son influence, en tous domaines dans sa vie politique,
dans ses responsabilités sociales, nationales, internationales. Il nous fait
pénétrer au cœur du personnage qu’il sert merveilleusement et avec quelle
compétence ; il nous introduit, au fil des pages, au cœur de sa
personnalité, de ses convictions intimes, de son intense vie politique. Quel
travail ! Quelle richesse de contacts...Il nous fait vivre les instants
particulièrement riches qu’il eut avec de nombreux personnages… avec un
Saleron, un professeur Lejeune… Il le fait réagir en différents événements tant
politiques que religieux. Dans l’affaire de Mgr Lefebvre, il nous donne la
correspondance que Chirac crut devoir envoyer à Mgr Lefebvre, une lettre
particulièrement fervente et sympathique. C’est à cette occasion que je rencontrais Bernard Billaud, à la maison saint Pie X, à Suresnes, alors
que j’étais supérieur de District. Je
garde de lui un souvenir d’une personnalité vive, et attachante…
C’est
un livre à lire !
Le
chapitre
Mais
ce qui a retenu mon attention en ce chapitre c’est surtout le jugement que
Bernard Billaud et Jacques Chirac exprimèrent lors de la nomination de Mgr
Lustiger, comme archevêque de Paris, le 2 février 1981 et surtout leurs
commentaires qu’ils tinrent, l’un et l’autre, au sujet des propos du futur
cardinal, dans son interview accordée au quotidien israélien « Yediot Hararonot » en mai 1982.
Dans cette interview de 28 pages, Mgr Lustiger expose ses idées sur les
rapports du Judaïsme et du Christianisme.
Je
voudrais y revenir car leurs commentaires méritent précisions et compléments…C’est une question de vérité.
Voici
le texte de Bernard Billaud. Ce passage se trouve à la page 240, 241, 242.
« Pour
tout juif qu’il soit religieux ou non - a fortiori évidemment s’il l’est- la
conversion d’un juif au christianisme pose un problème insurmontable. On l’a
bien vu au moment de la nomination de Mgr Lustiger sur le siège de Paris.
Celui-ci fit alors des déclarations par lesquelles il expliquait que certes il
ne cesserait jamais d’être juif puisque sa conversion était l’accomplissement
des promesses faites par Dieu à nos Pères dans la foi. Adam Loss me fit
visite à l’Hôtel de Ville pour me prévenir qu’à moins d’une rétractation de
l’archevêque de Paris, celui-ci se verrait opposer une réplique cinglante de
Meyer Jaïs, ancien grand rabbin de Paris, qui parut effectivement dans le Monde…L’événement ne passa certes pas
inaperçu et même Jacques Chirac y fut attentif. J’en ai d’ailleurs retrouvé une
trace significative dans mes dossiers. Le maire de Paris me fit en effet
parvenir, avec la mention manuscrite suivante : « Monsieur
Billaud : cet article de Lustiger est intéressant. Signé J.
Chirac », le texte de l’intervention que l’archevêque de Paris avait
donnée au quotidien israélien Yediot
Haharonot. Dans cet entretien Mgr Lustiger, aborda avec une absolue
franchise et une bouleversante sincérité le problème des rapports du judaïsme
et du christianisme. Chirac avait lu et souligné ce passage dans lequel Mgr
Lustiger, répondant à une question des journalistes israéliens qui
l’interrogeaient, affirmait avec une impressionnante solennité son appartenance
au peuple élu : « Vous comprendrez
que je ne puisse pas, sans perdre ma propre dignité et la dignité que je dois à
mes parents et celle que je dois à tous ceux dont je suis irrévocablement
solidaire, ne pas revendiquer ma condition de juif….Ce que je puis dire, c’est
qu’en devenant chrétien, je n’ai pas voulu fuir la condition de juif. Je la
tiens d’une façon inaliénable de mes parents. Je la tiens donc d’une façon
inaliénable de Dieu lui-même ».
Ce passage de Billaud, pour
sympathique qu’il soit, mérite au minimum des compléments, des précisions. On
ne peut pas simplement dire de la pensée du futur cardinal, telle qu’exprimée
dans cette interview, qu’elle est d’ « une absolue franchise » et d’ «une bouleversante sincérité », ni qu’elle est simplement « intéressante ». Il
faut dire qu’en bien des points elle n’est pas juste et exprime une idée qui
lui est personnelle, mais qui n’est pas l’enseignement de l’Eglise.
Voilà l’analyse de cette
interview. Je m’inspire de la présentation qu’en avait fait M Le Caron de
Choqueuse dans son livre que j’avais fait publié, à l’époque, en 1987, aux Editions Fideliter, sous le titre
fracassant : « Dieu est-il antisémite ? »
Après avoir donné des
renseignements sur son enfance et sur ses parents, l’Archevêque nous apprend
qu’ayant lu en cachette, à l’âge de I0 ans, une Bible protestante, il lui apparut
évident que Jésus était un « Messie juif ». C’est pourquoi, à l’âge
de 14 ans, il sollicita le baptême. Dans son esprit, il ne s’agissait pas d’une
conversion,
mais d’une « cristallisation » qui ne devait provoquer aucune rupture
véritable avec le peuple juif demeuré dans le Judaïsme.
A ses parents qui
n’acceptaient pas ses nouvelles convictions religieuses, il a dit : « Je ne vous quitte pas. Je ne passe pas dans
le camp de l’ennemi. Je deviens ce que je suis. Je ne cesse pas d’être juif,
bien au contraire. Je découvre une manière de l’être ».
Analyse de la pensée du cardinal.
Cette « cristallisation » qui n’impliquait pas le reniement du
Judaïsme devait permettre au futur cardinal d’apaiser les troubles de sa
conscience qu’il aurait pu ressentir en abandonnant la religion de ses ancêtres.
Il ne s’agissait pas pour lui d’un reniement : « Je n’ai jamais prétendu, expose-t-il, que j’allais être simultanément un bon Juif selon la définition des
rabbins, et un bon Chrétien selon la définition de l’Eglise. Mais vous
comprendrez que je ne puisse pas, sans perdre ma propre dignité et la dignité
que je dois à mes parents et celle que je dois à tous ceux dont je suis
irrévocablement solidaire, ne pas revendiquer ma condition de Juif… »
« Je ne suis évidemment pas « juif
religieux » au sens où l’entendent ceux qui définissent l’orthodoxie
juive. Mais ce que je puis dire, c’est qu’en devenant Chrétien, je n’ai pas
voulu cesser d’être le juif que j’étais alors. Je n’ai pas voulu fuir la
condition de Juif. Je la tiens donc d’une façon inaliénable de mes parents. Je
la tiens d’une façon inaliénable de Dieu lui-même ».
C’est sympathique et franc mais surtout bien
équivoque.
On ne demande pas, bien
entendu à Mgr Lustiger de renier sa
condition de Juif selon la chair. Saint Paul, après sa conversion, ne
dissimulait pas son appartenance au peuple juif. Il écrivait : « Moi-même, en tant qu’apôtre des Gentils, je
m’efforce de rendre mon ministère glorieux, afin, s’il est possible, d’exciter
la jalousie de ceux de mon sang et
d’en sauver quelques-uns » (Rm 11 13-14) Mais sa théologie, en ce qui
concernait
Pour Mgr Lustiger, au contraire,
et c’est là qu’est la contradiction, ces
branches judaïques ne sont pas mortes et non jamais été retranchées. Elles
ne sont qu’en sommeil et elles s’éveilleront à l’appel de Dieu quand le moment
sera venu. Les gentils (les peuples des
Nations) sont des oliviers sauvages qui ont été entés, non pas à leur place,
mais à côté, sur la même racine.
Il le dit nettement dans
cette interview, ainsi que dans bien d’ autres déclarations : « Après tout, le Judaïsme, en restant
lui-même fidèle à l’appel de Dieu, pourra-t-il un jour admettre que les nations
devenues chrétiennes sont aussi des enfants inattendus qui ont été donnés au
peuple juif. Ce don serait celui d’une descendance inattendue et non encore
reconnue. Si les Chrétiens n’ont pas reconnu les Juifs comme leurs frères aînés et la racine sur laquelle
ils ont été greffés, il faudrait peut-être que les Juifs eux-mêmes
reconnaissent les nations païennes, devenues chrétiennes comme leurs frères cadets. Mais pour cela il
faudrait que le pardon intervienne car il y a eu persécution, guerre
fratricide…On veut toujours tuer le frère pour avoir l’héritage. La raison de
la persécution d’Israël, ce fut la jalousie, (NB Comment nous autres
chrétiens, pourrions-nous être jaloux de branches mortes qui ont été
retranchées par Dieu lui-même.), au sens
spirituel du mot. Elle peut être changée en émulation et source de
bénédiction. ».
La pensée de Saint Paul
Il suffit de comparer ce
texte avec celui de saint Paul pour constater combien il s’écarte de
l’enseignement du grand Apôtre des nations : « Mais si quelques-unes des
branches ont été retranchées, écrit saint Paul, et si toi qui n’étais qu’un olivier sauvage, tu as été enté à leur place et rendu
participant de la racine et de la sève de l’olivier, ne te glorifie pas à
l’encontre des branches…Tu diras
donc : ces branches ont été retranchées afin que moi je fusse enté. Cela
est vrai. Ils ont été retranchés à cause de leur incrédulité et toi tu
subsistes par la foi…Eux aussi (les Juifs), s’ils ne persévèrent pas dans leur
incrédulité, ils seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de
nouveau. Si toi, tu as été coupé sur un olivier de nature sauvage et enté
contrairement à ta nature, sur l’olivier franc, à plus forte raison les
branches naturelles seront-elles entés sur leur propre olivier » (Rm
11 17-24)
Il suffit de relire ces deux
textes pour constater les différences fondamentales qui les opposent.
La théologie du cardinal Archevêque.
Voilà le fondement de la
théologie du cardinal. S’il y avait là péché de leur part, il faudrait admettre
qu’il y a eu rupture de l’Alliance et que
L’énorme difficulté est, bien
entendu, de nous expliquer quelles sont les raisons pour lesquelles
Il y va prudemment.
« Ce que je dis surprendra sans doute les gens
qui s’en tiennent aux idées reçues, aux préjugés… »
Puis la réponse est donnée en
réponse à la question suivante des journalistes israéliens : -
Question des journalistes : « Mais vous devriez tout de même nous
dire : « Ecoutez, si vous voulez être de bons Juifs, si vous voulez
vraiment le salut, vous devriez devenir chrétiens, vous ne le dites pas et je ne
vous incite pas à le dire. Mais enfin, je crois que ce serait
logique ! ».
Réponse du cardinal : « Pas nécessairement
et pour la raison suivante : Il n’appartient pas à l’homme de décider ce
qu’il doit être, mais d’abord à Dieu. C’est à Dieu de décider qui je dois être
et ce que je dois faire. A Dieu d’abord et à moi ensuite ».
Autrement dit,
C’est absurde.
Un tel argument élimine toute
responsabilité de la personne humaine. Il écarte le libre arbitre. A ce
compte-là, si l’on adoptait un tel argument, on pourrait tout admettre, les
plus grands crimes de l’histoire…
On voit à quelles absurdités
on aboutit.
Dans de telles conditions, il
ne serait peut-être pas inutile de rappeler que d’après la théologie catholique
les démons et ceux qui les servent, même s’ils coopèrent involontairement au
plan de Dieu –qui seul peut tirer du mal un plus grand bien – n’en ont pas
moins une responsabilité personnelle. Le Seigneur a dit : « Il faut que cela s’accomplisse, mais malheur à ceux par qui cela
s’accomplit »
Selon le cardinal, Dieu n’a jamais cherché à
châtier le peuple juif parce qu’il n’a pas reconnu le Messie.
Dans sa fausse opinion, cette proposition est parfaitement logique.
Elle découle de la précédente. Pourquoi Dieu aurait-il châtié un peuple qui n’a
pas péché ?
A la question, du reste, du journaliste : « Est-ce que vous aviez l’idée de la
persécution d’Israël comme châtiment ?
Le cardinal répond : « non ».
Le journaliste précise : « L’idée que Dieu ait puni le peuple juif
parce qu’il n’avait pas reconnu Jésus » ?
Réponse du cardinal : « Non. Jamais une
telle idée ne m’est venue. Je n’y ai
jamais adhéré. Cela ne fait pas partie de la foi catholique. En vous disant
que je n’admets pas cette opinion, je ne
suis donc pas suspect de professer une opinion déviante… ».
C’est un peu fort… Il
faudrait savoir ce que le cardinal entend par vérité de la foi catholique.
(Est-ce uniquement les vérités proclamées ex
cathédra ?) Mais il y a aussi
Notre Seigneur, par exemple,
a-t-il pleuré sans raison sur Jérusalem ? Et quand Il fut proche de
Jérusalem, voyant la ville, Il pleura sur elle disant : « Si en ce jour tu avais connu, toi aussi, ce
qui était pour ta paix ! Mais maintenant cela demeure caché à tes yeux.
Car vont venir sur toi des jours où tes ennemis établiront contre toi un retranchement,
t’investiront et te serreront de toute part. (C’est le siège de Jérusalem qui
est ici annoncé). Ils t’abattront à terre ainsi que tes enfants chez toi et ils
ne laisseront pas en toi pierre sur pierre (c’est la destruction de Jérusalem
par Titus) parce que tu n’as pas
connu le moment où tu as été visitée ». (Lc 19 41-44)
Un peu plus loin dans le
même Evangile de saint Luc, Notre Seigneur précise de nouveau : « Il
y a grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple ! Ils
tomberont au fil de l’épée et ils seront emmenés captifs dans toutes les
nations et Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils jusqu’à ce que les
temps des Gentils soient accomplis » (Lc 21 23-24)
Pour ne pas reconnaître qu’il
s’agit là de châtiments et qu’il existe une relation directe de cause
à effet entre les châtiments et le fait que « les Juifs n’ont pas connu le moment où Notre
Seigneur les a visités », il faut être tombé, sur ce point, dans un aveuglement complet ou être d’une
entière mauvaise foi. La grande Diaspora n’est quand même pas pour les Juifs un
voyage touristique qui dure depuis près de deux mille ans.
Rappelons encore ces
dernières paroles du cardinal. Elles sont étonnantes.
« Israël, précise-t-il, comme tel, et tant que les temps ne sont
pas accomplis, doit demeurer dans la fidélité, aimé de Dieu en raison de
l’élection, à cause des Pères. Car les dons et l’appel de Dieu sont
irrévocables. C’est évidemment une question très difficile. Pour le Judaïsme,
le Christianisme est une anticipation, une hâte. Et c’est vrai. Le Judaïsme garde ainsi un droit de regard
sur le Christianisme ».
Question du journaliste : « Selon vous alors, le Christianisme est un
judaïsme ouvert qui a été ouvert au monde, aux païens. Le Christianisme c’est
de faire participer les païens au Judaïsme, cela a donné le Christianisme. »
Réponse du cardinal :
« Oui si vous voulez ; mais
d’une façon déconcertante pour Israël comme pour les païens ».
Si cette opinion était vraie, il faudrait expurger les
Evangiles de tout ce qui l’infirme.
Comment pourrait-on laisser
subsister la réponse de Dieu au frère aîné (
« Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ?
C’est que vous ne pouvez entendre ma parole… Celui qui est de Dieu écoute les
paroles de Dieu. Et voici pourquoi vous ne l’écoutez pas parce que vous n’êtes
pas de Dieu » (Jn 8 37-47)
Un autre texte qu’il faudra
aussi supprimer de toute urgence est celui où Jésus affirme devant Caïphe qu’Il
était le Fils de Dieu. A-t-il oui ou non blasphémé ?
Le cardinal serait sans doute
très embarrassé s’il devait répondre à cette question. Il est probable qu’il
l’éluderait.
On ne peut, même pour imposer
une thèse, et je suis gentil… falsifier les faits, surtout lorsqu’il s’agit de la parole de Dieu.
La théorie du Cardinal est
rassurante pour lui, converti de fraîche date.
Elle lui permet de ne porter
aucune accusation contre le peuple d’Israël. Celui-ci na pas péché plus
gravement que les autres peuples et l’Alliance que Dieu fit avec lui n’a jamais
été rompue. Les châtiments extraordinaires qu’a subis ce peuple (annoncés par
NSJC alors qu’i montait à Jérusalem pour y subir sa passion) et dont le
cardinal ne parle pas sont sans doute une manière de le faire participer à
Tel est sans doute l’optique
lénitive du cardinal qu’il voudrait nous faire adopter.
La vie du père Hermann Cohen
Cette conception du cardinal
est toute à l’opposé de la pensée et de la vie du Père Hermann Cohen. Ce jeune
juif, pianiste de grand talent, élevé dans le judaïsme qui fut l’enfant chéri
de Georges Sand a été terrassé par la grâce après avoir mené une jeunesse
libertine. Il devînt un apôtre extraordinaire de l’Eucharistie. Or ce qui
frappe dans ses écrits, après sa conversion, c’est son horreur pour le judaïsme
dont il était issu et les prières ardentes, les pénitences sévères qu’il fit
pour convertir à la foi chrétienne les membres de sa famille qui étaient
demeurés tellement chers à son cœur.
Il écrivait le 29 juillet
1853 aux frères Lemann orphelins de père et de mère qui aspiraient au baptême
et se heurtaient à l’opposition de toute leur famille : « mes bien
aimés frères en Jésus-Christ…oh qu’il me tarde
de vous voir enfin parfaits
chrétiens…oui il me semble déjà vous voir vous élancer dans la carrière et
comme de vaillants soldats de Jésus-Christ, combattre pour les âmes qui lui ont
coûté si cher, qui lui ont coûté son sang ! Oh puissions-nous avoir la
consolation de ramener beaucoup de nos frères d’Israël à la vraie foi…. »
Le père Hermannn serait resté
ébahi si on lui avait dit que les juifs n’avaient pas besoin d’être convertis.
Ainsi, le cardinal a, lui,
échafaudé toute une théologie qui n’est ni conforme à la vérité historique, ni
à l’enseignement traditionnel de l’Eglise, même s’il s’exprime avec « franchise »
et « sympathie », même si sa « théorie » est « intéressante ».
D’ailleurs, Jésus lui-même a
répondu au cardinal, au cours de l’entretien qu’il eut avec les juifs qui refusaient
de le reconnaître comme Fils de Dieu et comme Messie. Il leur dit : « Je sais que vous êtes la postérité
d’Abraham, mais vous chercherez à me faire mourir parce que ma parole ne
pénètre pas en vous. Je dis ce que j’ai vu auprès de mon Père ; Vous aussi, vous faites ce que
vous avez appris auprès de votre père » (Jésus parle du Diable qu’ils
ont pour père)
Ils lui répondirent :
« Notre père c’est Abraham ».
Jésus leur dit : « Si vous étiez enfants d’Abraham, vous
feriez les œuvres d’Abraham. Or maintenant, vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous dit la vérité que j’ai apprise de Dieu. Cela, Abraham ne l’eut pas
fait ».
Ils lui dirent : « Nous ne
sommes pas nés de l’adultère, nous avons qu’un seul père qui est Dieu ».
Jésus leur répondit :
« Si Dieu était votre Père vous m’aimeriez
car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu. Non je ne suis pas
venu de moi-même, mais c’est Lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas
mon langage ? C’est parce que vous ne pouvez entendre ma parole. Vous avez
pour père le Diable et vous voulez réaliser les désirs de votre père. Celui-ci
était homicide dès le commencement et ne se tenait pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui…Celui
qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Et voici pourquoi vous ne m’écoutez
pas : parce que vous n’êtes pas de Dieu ».
Que vaut la « franchise », la « sincérité », l’ « intérêt » si tout cela se dresse contre la vérité ?