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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 24 octobre 2008
N° 187
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Florilège des paroles du
pape lors de son voyage de septembre en France
II.
Nous poursuivons la lecture des beaux passages des discours et homélies prononcés par le pape Benoît XVI lors de son voyage en France, en septembre dernier.
L’homélie de la messe aux Invalides, le
samedi matin, 13 septembre 2008
a- la messe est
le « sacrifice du Christ »
La célébration auquel le pape va prendre part est bien
« la célébration du sacrifice du Christ ». Il le dit sans détour : « Je salue aussi tous les
Évêques, les Prêtres, les Diacres qui m'entourent pour la célébration du
sacrifice du Christ. ».
b-« Fuyez les idoles »
Le pape va s’inspirer, au début de son homélie, de l’ordre de saint Paul aux catholiques de Corinthe de fuir le culte des idoles. : « Fuyez le culte des idoles » (1 Co 10 14), autrement dit, fuyez le paganisme qui vous éloigne du Christ, seul Sauveur, « le seul qui indique à l’homme le chemin vers Dieu ».
Ce conseil est toujours actuel.
« Cet appel à fuir les idoles reste pertinent aujourd'hui. Le monde contemporain ne s'est-il pas créé ses propres idoles ? N'a-t-il pas imité, peut-être à son insu, les païens de l'Antiquité, en détournant l'homme de sa fin véritable, du bonheur de vivre éternellement avec Dieu ? C'est là une question que tout homme, honnête avec lui-même, ne peut que se poser. Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Qu'est-ce que je mets à la première place ? Le mot « idole » vient du grec et signifie « image », « figure », « représentation », mais aussi « spectre », « fantôme », « vaine apparence ». L'idole est un leurre, car elle détourne son serviteur de la réalité pour le cantonner dans le royaume des apparences. Or n'est-ce pas une tentation propre à notre époque, la seule sur laquelle nous puissions agir efficacement ? Tentation d'idolâtrer un passé qui n'existe plus, en oubliant ses carences, tentation d'idolâtrer un avenir qui n'existe pas encore, en croyant que, par ses seules forces, l'homme réalisera le bonheur éternel sur la terre ! »
c- Quelles
sont les idoles du monde moderne qui détourne l’homme de sa fin ?
« L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre Vérité ? »
« Demandons donc à Dieu qui nous voit et nous entend, de nous aider à nous purifier de toutes nos idoles, pour accéder à la vérité de notre être, pour accéder à la vérité de son être infini ! »
d- Mais
comment parvenir à Dieu, se demande le Pape ?
La réponse est simple : par la sainte Eucharistie.
C’est la raison de
« Comment parvenir à trouver ou retrouver Celui que l'homme cherche au plus profond de lui-même, tout en l'oubliant si souvent ? Saint Paul nous demande de faire usage non seulement de notre raison, mais surtout de notre foi pour le découvrir. Or, que nous dit la foi ? Le pain que nous rompons est communion au Corps du Christ; la coupe d'action de grâce que nous bénissons est communion au Sang du Christ. Révélation extraordinaire, qui nous vient du Christ et qui nous est transmise par les Apôtres et par toute l'Église depuis deux millénaires : le Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie au soir du Jeudi Saint. Il a voulu que son sacrifice soit de nouveau présenté, de manière non sanglante, chaque fois qu'un prêtre redit les paroles de la consécration sur le pain et le vin. Des millions de fois, depuis deux mille ans, dans la plus humble des chapelles comme dans la plus grandiose des basiliques ou des cathédrales, le Seigneur ressuscité s'est donné à son peuple, devenant ainsi, selon la formule de saint Augustin, « plus intime à nous-mêmes que nous mêmes» (cf. Confessions III, 6. 11).
e- Le
respect du à la sainte Eucharistie.
« Entourons de
la plus grande vénération le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, le Très
Saint-Sacrement de la présence réelle du Seigneur à son Église et à toute
l'humanité. Ne négligeons rien pour lui manifester notre respect et notre amour
! Donnons-lui les plus grandes marques d'honneur ! Par nos paroles, nos
silences et nos gestes, n'acceptons jamais de laisser s'affadir en nous et
autour de nous la foi dans le Christ ressuscité présent dans l'Eucharistie
! Comme le dit magnifiquement saint Jean Chrysostome lui-même : « Passons en
revue les ineffables bienfaits de Dieu et tous les biens dont il nous fait
jouir, lorsque nous lui offrons cette coupe, lorsque nous communions, lui
rendant grâce d'avoir délivré le genre humain de l'erreur, d'avoir rapproché de
lui ceux qui en étaient éloignés, d'avoir fait, des désespérés, et des athées
de ce monde, un peuple de frères, de cohéritiers du Fils de Dieu » (Homélie
24 sur
f- du
sacrement eucharistique au saint sacrifice de la messe, ou l’aspect sacrificiel de la sainte
Eucharistie.
Le pape n’insiste pas
seulement sur la présence réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie
mais aussi sur le saint sacrifice de la messe.
.
«
g- offrir le saint sacrifice de la messe
c’est le meilleur moyen de fuir les idoles.
« Élever la coupe du salut et invoquer le nom du
Seigneur, n'est-ce pas précisément le meilleur moyen de « fuir les idoles »,
comme nous le demande saint Paul ? Chaque fois qu'une Messe est célébrée,
chaque fois que le Christ se rend sacramentellement présent dans son Église,
c'est l'oeuvre de notre salut qui s'accomplit. Célébrer l'Eucharistie signifie
reconnaître que Dieu seul est en mesure de nous offrir le bonheur en plénitude,
de nous enseigner les vraies valeurs, les valeurs éternelles qui ne connaîtront
jamais de couchant. Dieu est présent sur l'autel, mais il est aussi présent sur
l'autel de notre coeur lorsque, en communiant, nous le recevons dans le
Sacrement eucharistique. Lui seul nous
apprend à fuir les idoles, mirages de la pensée ».
h- le
prêtre, l’homme du sacrifice.
Le pape revient sur le prêtre, homme du sacrifice. Il ne laisse aucun doute.
« Or, qui peut
élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur au nom du peuple de
Dieu tout entier, sinon le prêtre
ordonné dans ce but par l'Évêque ? ». Il ne dit pas comme
.
i- l’appel du pape aux vocations
sacerdotales :
Ici, …permettez-moi de lancer un appel confiant en la foi et en la générosité des jeunes qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n'ayez pas peur ! N'ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au coeur de l'Église ! Rien ne remplacera jamais une Messe pour le Salut du monde ! Chers jeunes ou moins jeunes qui m'écoutez, ne laissez pas l'appel du Christ sans réponse ».
Homélie de
Benoît XVI à la fin de la procession aux flambeaux, à Lourdes
Le samedi soir, au terme de la
procession sur l’esplanade du Rosaire.
.
a- La
dignité Notre Dame.
« Regardons à notre tour cette « Femme ayant le soleil
pour manteau » que nous montre l'Écriture (Ap 12,1).
b- Lourdes, symbole de la lumière. Les cierges.
« Lourdes est l'un de ces lieux que Dieu a choisi pour
y faire refléter un éclat particulier de sa beauté, d'où l'importance ici du symbole de la lumière. Dès la quatrième
apparition, Bernadette, en arrivant à la
grotte, allumait chaque matin un cierge bénit et le tenait dans sa main
gauche, tant que
c.
Lourdes et le chapelet. Aspect théocentrique de la prière du chapelet.
« Au cours des
apparitions, il est à remarquer que Bernadette prie le chapelet sous les yeux
de Marie qui se joint à elle pour la doxologie. Ce fait confirme le caractère
profondément théocentrique de la prière du chapelet »
d- Mais aussi « christique..
« Alors que nous prions le chapelet, Marie nous offre
son coeur et son regard pour contempler la vie de son Fils, le Christ-Jésus.
Comme avec tous les événements de la vie du Christ « qu'elle gardait et
méditait dans son coeur » (Lc 2, 19), Marie nous fait
comprendre toutes les étapes du ministère public comme partie intégrante de la
révélation de
e- Lourdes et la procession aux flambeaux.
« Par la bouche de Bernadette, nous entendons
Lourdes est un lieu
de lumière parce que c'est un lieu de communion, d'espérance et de conversion. À
la tombée de cette nuit, Jésus nous dit : « Gardez vos lampes allumées »
(Lc 12, 35) ; lampe de la foi, lampe de la prière, lampe de l'espérance
et de l'amour ! Cet acte de marcher dans la nuit, en portant la lumière, parle
fort au plus intime de nous-mêmes, touche notre coeur et dit bien plus que tout
autre parole prononcée ou entendue. Ce geste résume à lui seul notre condition
de chrétiens en chemin : à la fois, nous avons besoin de lumière et nous sommes
appelés à devenir lumière. Le péché nous rend aveugles, il nous empêche de nous
proposer comme guides pour nos frères, et il nous amène à nous méfier d'eux
pour nous laisser conduire. Nous avons besoin d'être éclairés et nous répétons
la supplication de l'aveugle Bartimée : « Maître, fais que je voie ! » (Mc
10, 51). Fais que je voie mon péché qui m'entrave, mais surtout, Seigneur,
fais que je voie ta gloire ! Nous le savons : notre prière a déjà été exaucée
et nous rendons grâce car, comme le dit saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens
: « le Christ t'illuminera » (Ep 5, 14), et saint Pierre ajoute :
« il vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2,
9).
À nous qui ne sommes pas la lumière, le Christ peut désormais dire : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 14), nous confiant le soin de faire resplendir la lumière de la charité. Comme l'écrit l'Apôtre saint Jean : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n'y a en lui aucune occasion de chute » (1 Jn 2, 10). Vivre l'amour chrétien, c'est tout à la fois faire entrer la lumière de Dieu dans le monde et en indiquer la véritable source. Saint Léon le Grand l'écrit : « Quiconque, en effet, vit pieusement et chastement dans l'Église, qui songe aux choses d'en haut, non à celles de la terre (cf. Co 3, 2), est d'une certaine façon semblable à la lumière céleste ; tant qu'il observe lui-même l'éclat d'une sainte vie, il montre à beaucoup, comme une étoile, la voie qui mène à Dieu » (Sermon III, 5).
f- La
croix, son mystère de vie.
« Demain, la célébration de l'exaltation de
Annoncée dans les Chants du Serviteur de Dieu, la mort de Jésus est une mort qui devient
lumière pour les peuples ; c'est une mort qui, en lien avec la liturgie
d'expiation, apporte la réconciliation, mort
qui marque la fin de la mort. Dès
lors,
Homélie du dimanche matin, 14 septembre
2008
Le pape Benoît XVI a célébré la messe le dimanche matin à
Lourdes, sur la prairie, à l'occasion du 150e anniversaire des apparitions de
a-
Le mystère de
« En ce jour où la liturgie de l'Église célèbre la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, l'Évangile nous rappelle la signification de ce grand mystère : Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés (cf. Jn 3, 16). Le Fils de Dieu s'est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu'à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 8). C'est par sa Croix que nous sommes sauvés. L'instrument de supplice qui manifesta, le Vendredi-Saint, le jugement de Dieu sur le monde, est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix. « Pour être guéris du péché, regardons le Christ crucifié ! » disait saint Augustin (Traités sur St Jean, XII, 11). En levant les yeux vers le Crucifié, nous adorons Celui qui est venu enlever le péché du monde et nous donner la vie éternelle. Et l'Église nous invite à élever avec fierté cette Croix glorieuse pour que le monde puisse voir jusqu'où est allé l'amour du Crucifié pour les hommes, pour nous les hommes. Elle nous invite à rendre grâce à Dieu parce que d'un arbre qui apportait la mort, a surgi à nouveau la vie. C'est sur ce bois que Jésus nous révèle sa souveraine majesté, nous révèle qu'Il est exalté dans la gloire. Oui, « Venez, adorons-le ! ». Au milieu de nous se trouve Celui qui nous a aimés jusqu'à donner sa vie pour nous, Celui qui invite tout être humain à s'approcher de lui avec confiance »…..
« Le signe de
« L'Église a reçu la mission de montrer à tous ce visage aimant de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Saurons-nous comprendre que dans le Crucifié du Golgotha c'est notre dignité d'enfants de Dieu, ternie par le péché, qui nous est rendue ? Tournons nos regards vers le Christ. C'est Lui qui nous rendra libres pour aimer comme il nous aime et pour construire un monde réconcilié. Car, sur cette Croix, Jésus a pris sur lui le poids de toutes les souffrances et des injustices de notre humanité. »….
« ….. L'Église est envoyée partout dans le monde pour proclamer cet unique message et inviter les hommes à l'accueillir par une authentique conversion du coeur. Cette mission, qui a été confiée par Jésus à ses disciples, reçoit ici, à l'occasion de ce jubilé, un souffle nouveau. Qu'à la suite des grands évangélisateurs de votre pays, l'esprit missionnaire qui a animé tant d'hommes et de femmes de France, au cours des siècles, soit encore votre fierté et votre engagement !
b-
Lourdes, sanctuaire de la prière, de la prière du Rosaire.
« La vocation première du sanctuaire de Lourdes est d'être un lieu de rencontre avec Dieu dans la prière, et un lieu de service des frères, notamment par l'accueil des malades, des pauvres et de toutes les personnes qui souffrent. En ce lieu, Marie vient à nous comme la mère, toujours disponible aux besoins de ses enfants. À travers la lumière qui émane de son visage, c'est la miséricorde de Dieu qui transparaît. Laissons-nous toucher par son regard qui nous dit que nous sommes tous aimés de Dieu et jamais abandonnés par Lui ! Marie vient nous rappeler ici que la prière, intense et humble, confiante et persévérante, doit avoir une place centrale dans notre vie chrétienne. La prière est indispensable pour accueillir la force du Christ. « Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l'action » (Deus caritas est, n. 36). Se laisser absorber par les activités risque de faire perdre à la prière sa spécificité chrétienne et sa véritable efficacité. La prière du Rosaire, si chère à Bernadette et aux pèlerins de Lourdes, concentre en elle la profondeur du message évangélique. Elle nous introduit à la contemplation du visage du Christ. Dans cette prière des humbles, nous pouvons puiser d'abondantes grâces ».
c-
Marie, l’étoile de l’espérance.
Le message de Marie est un message d'espérance pour tous les
hommes et pour toutes les femmes de notre temps, de quelque pays qu'ils soient. J'aime à invoquer Marie comme étoile de
l'espérance (Spe salvi, n. 50). Sur les chemins de nos vies, si
souvent sombres, elle est une lumière
d'espérance qui nous éclaire et nous oriente dans notre marche. Par son oui, par le don généreux
d'elle-même, elle a ouvert à Dieu les portes de notre monde et de notre
histoire. Et elle nous invite à vivre comme elle dans une espérance invincible,
refusant d'entendre ceux qui prétendent que nous sommes enfermés dans la
fatalité. Elle nous accompagne de sa présence maternelle au milieu des
événements de la vie des personnes, des familles et des nations. Heureux les hommes et les femmes qui
mettent leur confiance en Celui qui, au moment d'offrir sa vie pour notre
salut, nous a donné sa Mère pour qu'elle soit notre Mère ! »
d- Marie, Notre Dame, est
Chers Frères et Soeurs, sur
cette terre de France,