ITEM
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Un
regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 26 novembre 2005
N°67
Textes de Mgr Lefebvre
Monsieur l’abbé Traodec,
supérieur du séminaire de Flavigny, en France, de
C’est un recueil ordonné,
bien ordonné, de textes de Monseigneur Lefebvre sur la messe.
C’est même deux livres en un
seul tome.
Le premier livre concerne la
messe de toujours, comme l’aimait à l’appeler
Mgr Lefebvre. C’est un commentaire.
C’est même un beau
commentaire théologique, spirituel et
liturgique sur la messe, sur notre belle messe traditionnelle, dans le
rite de saint Pie V. En trois longs chapitres, en 245 pages, il parcourt la
messe et ses parties et les commentent en utilisant exclusivement les textes de
Mgr Lefebvre. C’est vraiment un livre de Mgr Lefebvre. Un livre posthume sur le
sujet que Mgr Lefebvre aimait par-dessus tout: la messe et qu’il nous
laissa comme son héritage.
Le deuxième, c’est un
commentaire critique de la réforme liturgique. J’y reviendrai.
On est heureux de retrouver
la pensée de Mgr Lefebvre. On en apprécie la qualité, la simplicité, l’ordre.
Monsieur l’abbé Troadec, ici,
a accompli un vrai travail de « bénédictin ».
Quatre à cinq ans de labeur. Il a fallu qu’il fouille dans l’immense œuvre que
nous a laissée Mgr Lefebvre, ses homélies, ses conférences, ses propres
livres…Il a fallu qu’il ordonne tout cela à son sujet : la messe.
Dans le premier livre, il
suit l’ordonnance de la messe de l’ « Intoibo ad altare Dei » à l’ « Ite Missa est » et sur
chacune des prières des trois parties de la messe, il donne les explications appropriées de Mgr
Lefebvre. Oui ! Quel travail ! Je l’en félicite.
Quel travail ! Quel
travail utile.
J’encourage tous et chacun à
lire cet ouvrage. Il comprendra bien la beauté de la messe traditionnelle.
Mon attention fut rapidement attirée
par le commentaire sur le « Canon » de la messe, la partie
essentielle du sacrifice.
Je voudrais en extraire pour
vous quelques belles pages pour vous donner le goût de le lire.
« Le Canon récité en silence ».
« Il y a un motif
profond attaché à l’ordre de dire les prières du Canon à voix basse. C’est en
raison de la grandeur du mystère qui va s’accomplir. Ce n’est pas par une manifestation
extérieure mais bien par l’action du Saint Esprit que va être transformé ce
pain dans le Corps, le Sang, l’Ame et
Le sacrifice de la messe est
vraiment le sacrifice de
Je pense que c’est là une leçon pour nous, pour vous, bien chers fidèles, qui assistez
au saint sacrifice de la messe : partagez les sentiments qui sont exprimés
dans le Canon de la messe et qui nous élèvent dans le Ciel, qui rattachent
véritablement la terre au Ciel et le Ciel à la terre.
Vous pouvez remarquer que,
dans le Canon, la partie qui précède la consécration et la partie qui la suit
ont une structure ascendante et descendante, dans le sens où l’on part du
particulier pour aller au général et revenir au particulier : vous avez
l’oblation particulière, le Memento
des vivants, puis le Communicantes où
l’on s’unit à l’Eglise triomphante. Vient ensuite l’oblation : le texte
est si beau que j’ai cru bon de le choisir pour acte d’oblation dans
Suivent alors les paroles de
la consécration, puis l’oblation de Notre Seigneur présent, oblation figurée par
le sacrifice d’Abel, le sacrifice de Melchisédech, puis vient le rappel des
morts correspondant à celui de vivants, puis l’union à tous ceux qui sont dans
le Ciel, en demandant dans une prière plus personnelle, que malgré nos péchés
et non à cause de nos mérites, nous
obtenions le pardon de nos fautes et nous les rejoignons un jour. « Ne
considérez pas nos mérites, mais le pardon que vous nous réservez ».
Partem aliquam :
c’est très beau. Le petit mot aliquam
a quelque chose des savoureux. Le prêtre ne demande pas grand-chose, une petite
partie seulement, une toute petite place avec les martyrs qui sont au Ciel,
avec tous ceux qui sont au Ciel. Da nobis
aliquem partem : donnez nous une
petite place, une toute petite place. Le prêtre ne demande pas
davantage : qu’une toute petite place lui soit faite avec les martyrs qui
sont énumérés…
La prière à Dieu le Père : le Te Igitur.
La messe est essentiellement
une messe hiérarchique, et c’est pourquoi le prêtre est tourné vers Dieu, vers
le crucifix, et non vers l’assemblée. Se tourner vers l’assemblée donnerait
l’impression que c’est elle qui est essentielle dans le sacrifice de la messe
ou dans la communion. Mais c’est une erreur, car ce n’est pas l’assemblée qui
compte, mais Dieu à qui nous offrons le sacrifice. Ce qui compte, c’est le
sacrifice de
C’est ce qui sanctifiait la
société, et c’est pourquoi l’église se trouve au cœur du village, au cœur de
nos cités, représentant la maison de Dieu vers laquelle toute la population
chrétienne se rassemble pour monter au Ciel. Tout cela a une signification
merveilleuse, et c’est la signification du vrai sacrifice d la messe.
Memento des
vivants.
1.La messe application des mérites de
Le renouvellement du
sacrifice du Calvaire permet d’appliquer aux fidèles présents les mérites de
Nous ne devons pas oublier
que si la présence de Notre Seigneur parmi nous est la source de notre
sanctification, elle l’est aussi pour toute la société. Cela a également une très
grande importance : nous ne devons pas limiter l’influence de la messe et
de la consécration à notre sanctification, mais l’étendre à la sanctification
non seulement de l’assemblée qui est présente, mais aussi de toute la société,
car c’est de l’Eucharistie que rayonnent
toutes les grâces, les grâces des sacrements.
2. La messe, source de grâces pour les époux
chrétiens.
On oublie trop que le
sacrement de mariage a sa signification et son symbole dans le sacrement de
La fécondité du mariage entre Notre Seigneur et son Eglise est signifiée par sa
Passion, par son Sang qui a coulé pour faire naître toute la famille
chrétienne. Or, c’est bien cette signification-là qui est appliquée au
sacrement de mariage.
Par conséquent, on peut dire
en toute vérité que les époux qui assistent fréquemment au renouvellement du
sacrifice de
De même que cette union entre
Notre Seigneur Jésus Christ et son Epouse mystique a produit d’innombrables
enfants et a été d’une fécondité extraordinaire, de même les époux doivent s’aimer,
donner leur vie s’il le faut l’un pour l’autre pour répandre aussi la vie
naturelle et la vie surnaturelle…C’est le signe de la grâce du mariage. Par
conséquent, lorsque les époux assistent à la messe, leur grâce sacramentelle du
mariage est renouvelée, est revivifiée par l’exemple du Calvaire, par
l’Eucharistie qu’ils reçoivent, par cette Victime qui est en eux. Ils doivent s’aimer et se donner l’un à l’autre
jusqu’au sang s’il le faut afin de peupler le Ciel d’élus. Voilà ce qu’est le
mariage. Nous ne devons pas l’oublier. Ainsi tout se retrouve dans la sainte
Eucharistie, tout se retrouve dans le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le mariage est à la naissance
de la famille chrétienne et à la naissance des vocations qui viendront dans le
futur, des enfants qui se consacreront à Dieu. C’est vraiment la naissance de
l’Eglise. La sanctification de la famille par
Unis à l’Eglise triomphante : Communicantes.
Le Canon n’est pas un simple récit, c’est une action. Regardez
sur les vieux missels, au-dessus du Communicantes,
vous verrez Infra actionem. Regardez
par curiosité : Infra actionem,
« durant l’action ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Mais c’est
que le prêtre fait une action sacrificielle.
Le prêtre fait le récit de la
passion, mais un récit qui est efficient. Ce n’est pas seulement une narration,
mais une action qui produit ce que Notre Seigneur a demandé aux Apôtres, quand
il leur a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22 19). La
« mémoire » : c’est le récit ; « faites » : c’est
l’action. En faisant à nouveau ce récit, le prêtre refait l’action du sacrifice
de Notre Seigneur Jésus-Christ. Se produit alors la transsubstantiation, par la
consécration du pain et du vin : voilà ce qu’est la réalité de notre foi.
1. Unis aux saints du Ciel.
Le saint sacrifice de la
messe nous met en présence de Dieu, en présence du Ciel, nous fait communier
avec le Ciel et avec tous les élus qui y sont déjà et que l’on nomme au cours
de la sainte messe :
2 La sainte Vierge unie à son Fils au pied de
La très sainte Vierge Marie
est d’abord et avant tout la mère du Prêtre éternel. NSJC a été essentiellement
Prêtre pour l’éternité, Prêtres selon l’Ordre de Melchisédech. Toute la vie de
Notre Seigneur Jésus Christ, toute sa raison d’être a été d’offrir le sacrifice
de
Comment Dieu, Dieu créateur
de toutes choses, Dieu l’immuable, Dieu l’Infini ? Dieu le Parfait, Dieu
le Saint, Dieu l’Eternel a-t-il pris un corps semblable au nôtre et a-t-il été attaché
à
S’il est vrai que, même dans la nature, c’est la mère qui
scrute le cœur de son fils et qui devine, sans même qu’il ait besoin de parler,
les pensées de son fils, à plus forte raison la très sainte Vierge Marie, elle
qui était près de
3. « Unis à
La sainte Vierge qui a
participé le plus parfaitement, le plus profondément au sacrifice de
Alors, pour participer le
mieux au saint sacrifice de la messe, pour être vraiment uni pendant toute sa vie au sacrifice de
Souvenez-vous que la très
sainte Vierge, qui a été présente auprès de Notre Seigneur Jésus-Christ au
Calvaire, sera toujours aussi présente à côté de vous au saint autel, car la
très sainte Vierge Marie ne quitte jamais son Fils. .
Quand nous sommes devant
l’autel, pendant le sacrifice de la messe, nos pouvons nous dire réellement
présents comme si nous étions auprès de
Lorsque vous assistez au
saint sacrifice de la messe, vous pouvez vous dire : « Je suis avec
Il me semble que
La prière d’offrande : Hanc igitur.
1.Notre Seigneur unit son Corps Mystique à l’oblation
de
On ne peut pas imaginer d’union
plus grande entre les membres et la tête du Corps Mystique, entre les fidèles
et Notre Seigneur, puisque c’est par une participation de la grâce de notre Seigneur,
c’est par une participation de sa nature que les membres du Corps Mystique sont
unis à lui.
C’est donc Jésus qui en
quelque sorte est étendu dans les membres de son Corps Mystique. A la messe,
c’est Notre Seigneur qui offre
Mais maintenant, désormais
sanctifiés par la présence de la grâce sanctifiante en nous, frères de Notre
Seigneur, dans cette participation à la nature divine, il est évident que notre
oblation prend la dimension de l’oblation de Notre Seigneur dans la mesure où
nous sommes unis à lui.
2.Nous offrir avec Notre Seigneur en victime d’amour.
Nous nous unissons à l’autel
à la grande prière de Notre Seigneur.
Si nous voulons réaliser vraiment
la vertu de religion et être réellement des âmes religieuses, c’est en nous
trouvant à l’autel, en nous unissant à Notre Seigneur que nous y parviendrons.
C’est la plus belle prière que nous puissions faire : nous offrir avec
Notre Seigneur à l’autel.
Tout ce monde, Dieu l’a fait
pour
Préparer les âmes pour les
amener à vivre et à communier au sacrifice de Notre Seigneur, s’unir au brasier
d’amour pour la gloire de Dieu et l’amour du prochain, vivre en victimes
d’amour à l’image et à la suite de Jésus et de Marie, c’est vivre alors la
réalité céleste et divine de la vie de la grâce qui est toute orientée vers le
sacrifice et vient du sacrifice de
Quam oblationem.
Quel a été le moyen choisi
par Notre Seigneur pour transmettre la vie divine ? Le sacrifice de
Cette oblation, par un
dessein admirable de sa toute puissance, il l’a léguée à l’Eglise d’une manière
non sanglante dans le sacrifice eucharistique, qui perpétue son sacrifice sur
Cette oblation est la grand prière
de Notre Seigneur. Elle est nécessairement efficace pour la régénération des
âmes.
La seule différence qu’il y a entre le sacrifice de
….
Il n’y a rien d’aussi grand,
rien d’aussi beau, dans toute l’histoire de l’humanité que le dernier soupir de
Notre Seigneur Jésus-Christ, que l’oblation de l’âme de NSJC à son Père. C’est
au moment même où il a expiré, que tout est consommé. Notre Seigneur l’a dit
lui-même : « Tout est consommé » (Jn 19 30), mon amour a été exprimé parfaitement à mon Père.
« Père, je remets mon âme entre vos mains » (Lc 23 46) Notre Seigneur
pouvait-il faire quelque chose de plus grand, de plus sublime ? Cet acte
d’amour, de charité, de la part du Fils de Dieu envers son Père, a rendu une
gloire infinie à Dieu, à
Il est vital de contempler la
sainte messe, c’est-à-dire de contempler Notre Seigneur Jésus-Christ sur
Il faut le reconnaître, on ne
donne pas toujours sa place, même dans l’enseignement de l’Eglise, dans les
catéchismes, au sacrifice de
Les signes de la croix sur l’hostie et le calice.
Il est vraiment instructif,
éclairant de voir combien Notre Seigneur réalise sur
Le Seigneur nous a fait connaître
les béatitudes dans le sermon sur la montagne qui ouvre la période de sa vie
publique. « Bienheureux, dit-il,
les pauvres en esprit, parce que le Royaume des cieux est à eux.
Bienheureux les doux, parce qu’ils posséderont la terre. Bienheureux ceux qui
pleurent, parce qu’ils seront consolés » (Mt 5 3-5)
Huit fois de suite, il répète
avec des variantes la même expression « bienheureux », proclamant
devant le monde étonné ce que le langage chrétien a nommes les huit béatitudes.
Elles sont au nombre de huit. Alors voyons ces huit béatitudes, essayons de les
appliquer à
-La pauvreté, l’esprit de
pauvreté. S’il y a un lieu où Notre Seigneur est pauvre, où il manifeste sa
pauvreté, c’est bien sur
-La douceur, Notre Seigneur
est l’Agneau, l’Agneau pascal qui est immolé. Il est donc comme un agneau :
« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11 29). Il
a été immolé comme l’agneau qui se laisse faire, alors qu’il avait tout pour
résister, puisqu’il a dit : « Si je voulais, je pourrais faire venir
des légions d’anges. » Eh bien ! non : il s’est livré vraiment à
son bourreaux comme un agneau.
-Les larmes. Notre Seigneur a
pleuré des larmes de sang. Que peut-on demander de plus ? « Bienheureux
ceux qui pleurent ».
- La faim et la soif de la
justice. Qu’y a-t-il d’autre que
- La miséricorde. Où
trouvons-nous Notre Seigneur plus miséricordieux que sur
-La pureté de cœur. S’il y a
un cœur pur, c’est bien celui de Notre Seigneur Jésus-Christ. Son cœur est vraiment
tout entier tourné vers son Père, gonflé par l’amour qu’il a pour son Père et
pour toute l’humanité. C’est de ce cœur transpercé que sortiront tous les cœurs
purs qui viendront par la suite. Son cœur purifiera les âmes. Il sera à la
source de toutes les virginités, de toutes les chastetés.
-L’amour de la paix. Mais que
fait Notre Seigneur sur
-Les persécutions souffertes
pour la cause de Dieu. Qu’est-il sur
On voit que les béatitudes se
réalisent d’une manière on ne peut plus parfaite sur
Alors si nous voulons, nous
aussi, pratiquer vraiment les béatitudes qui sont les dernières conséquences de
la présence du saint-Esprit dans les âmes et qui préparent les âmes au Ciel, eh
bien ! participons à
Ne soyons pas effrayés par
les difficultés, les épreuves, les souffrances de toutes sortes, grandes ou
petites. C’est le lot de la vie.
Comme le dit bien l’Imitation de Jésus-Christ, tout le
monde a des souffrances, mais il y a une grande différence entre ceux qui
souffrent en chrétiens, en union avec Notre Seigneur, pour gagner le ciel jouer
sauver les âmes, pour réparer leurs péchés, et puis ceux qui se révoltent contre
la souffrance. Ce serait un malheure que nous qui avons donné notre vie au Bon
Dieu, nous qui voulons consacrer toute notre vie au Bon Dieu, nous ressemblions
à ceux qui n’ont rien compris à la souffrance. Acceptons volontiers les
difficultés, les épreuves, les contrariétés, en union avec Notre Seigneur, et
alors la joie remplira notre cœur. Plus nous pratiquerons les béatitudes, plus
nous accepterons toutes ces croix à l’exemple de Notre Seigneur, et plus nous
serons heureux, plus la joie remplira nos âmes ».
L’élévation des yeux.
Au moment de la consécration,
le prêtre, ministre du Médiateur universel, doit comme lui lever les yeux au
ciel avec un ardent désir de s’unir à l’oblation du Christ toujours vivant qui
ne cesse d’intercéder pour nous et qui ne cesse d’offrir avec lui à son Père
tous les membres vivants de son Corps Mystique, particulièrement ceux qui
souffrent à son exemple. Le père Garrigou-Lagrange a écrit des choses vraiment
émouvantes sur le sujet. On sent qu’il avait une dévotion toute particulière
pour la consécration : « On ne saurait trop recommander aux âmes
intérieures d’avoir une grande dévotion pour la consécration qui est l’essence
même du sacrifice de la messe, le moment le plus solennel de chacune de nos journées ».