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 Un regard sur l’actualité politique et religieuse

 Au 27 décembre 2005

 

N°72

Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier

Le Saint Siège

et

le mouvement « révolutionnaire » de novembre 2005 en France

On sait comment le Saint-Siège a jugé la nature des mouvements révolutionnaires de novembre 2005 en France : un mouvement de « jeunes » en mal d’intégration. (cf.  la supplique à Benoît XVI. (Dans Item : LNDC n° 34)

 

C’est le Saint Père, lui-même,  qui l’a précisé lors de la réception du nouvel ambassadeur près le Saint Siège, le 19 décembre 2005. Tout un paragraphe de son discours y fait une large et explicite référence.

 

Mais plus que l’opinion du Saint Père, nous voulons  y  voir l’opinion de « prélats » de la section française de la Secrétairerie d’Etat. C’est certainement un d’entre eux qui a composé ce discours. L’analyse du seul style permet de le dire avec certitude…De plus, les préoccupations du Saint-Père sur le monde moderne sont très certainement tout autre,  comme on peut s’en apercevoir en lisant son discours du 8 décembre (cf Item : regard sur le monde du 22 décembre 2005) lors de la fête de l’Immaculée Conception ainsi que son discours à la Curie romaine, lors  de la présentation des vœux de Nouvel An. (Vous trouverez le texte dans Item : Paroisse saint Michel du 27 décembre).

 

Mais ceci n’est dit que pour atténuer, si c’est possible,  la gravité du jugement…

 

Voici les termes même du discours relatif à ce très inquiétant problème :

 

« Comme vous l’avez rappelé, votre pays vient de vivre une période difficile sur le plan social, faisant apparaître la profonde insatisfaction d’une partie de la jeunesse; une telle situation semble avoir atteint non seulement les banlieues des grandes villes, mais plus profondément toutes les couches de la population. Les violences internes qui marquent les sociétés et que l’on ne peut que condamner constituent cependant un message, notamment de la part de la jeunesse, nous invitant à prendre en considération les requêtes des jeunes et à avoir, comme le rappelait Mgr Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence des Évêques de France au terme de l’Assemblée de Lourdes au mois de novembre dernier, «une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société». Permettez-moi de saluer ici tous ceux qui se sont engagés, notamment par le dialogue et la proximité fraternelle avec les jeunes, pour que le climat social soit à nouveau pacifié, car il s’agit là d’une responsabilité de tous les citoyens.

Votre pays a accueilli de nombreux travailleurs étrangers et leurs familles, qui ont largement contribué au développement de la Nation depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Il importe aujourd’hui de les remercier, eux et leurs descendants, de cette richesse économique, culturelle et sociale à laquelle ils ont participé. La plupart d’entre eux sont devenus ainsi des citoyens français à part entière. Le défi consiste aujourd’hui à vivre les valeurs d’égalité et de fraternité, qui font partie des valeurs mises en exergue par la devise de la France, prenant soin de faire en sorte que tous les citoyens puissent réaliser, dans le respect des différences légitimes, une véritable culture commune, porteuse des valeurs morales et spirituelles fondamentales.

 

Il importe aussi de proposer aux jeunes un idéal de société et un idéal personnel, pour qu’ils conservent des raisons de vivre et d’espérer, et qu’ils aient davantage confiance en un avenir meilleur leur permettant d’édifier leur existence, de trouver un travail pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, pour avoir le bien-être auquel ils ont naturellement droit. C’est donc en définitive à faire un pas supplémentaire pour l’intégration de tous dans la société que votre pays est invité, de même que d’autres nations du Continent, au nom même de la dignité intrinsèque de toute personne et de son caractère central dans la société, que rappelait le Concile œcuménique Vatican II (Gaudium et spes, n. 9), comme vous l’évoquiez vous-même. La paix sociale est en grande partie à ce prix. »

 

Dans notre « Notre supplique à Benoît XVI » (cf LNDC n° 34), nous avons attiré votre attention sur l’affirmation qui identifie la France à la trilogie révolutionnaire : Liberté, Egalité, Fraternité, la comprenant comme la « devise de la France ».  

 

Nous voudrions aujourd’hui montrer combien l’analyse proposée de ces  faits douloureux est légère, superficielle, fausse et terriblement décevante et finalement inquiétante…

 

Pour s’en rendre compte, il suffit de lui opposer l’analyse qu’en a fait par exemple un Max Dillinger dans le Présent ou même d’un  Robert Redeker,  philosophe, dans un  article du Figaro du 28 novembre 2005.

 

Nous lirons avec intérêt l’article de Max Dillinger.

 

Il fut publié dans deux numéros successifs de Présent. (N° 5986, 5987, les 22 et 23 décembre 2005). Les sous-titres sont de moi.

 

 

 « NOVEMBRE NOIR » SUR LA FRANCE

Le double contexte de l’embrasement terroriste.

 

De l’usage abusive et faux du mot « jeune » pour décrire les « émeutes » de novembre en France. Il eut fallu  parler de « terroristes » ou d’ « émeutiers »

 

« Si l’on veut être compris de ses contemporains, on a l’obligation douloureuse d’adopter le langage du temps, y compris ses biais sémantiques les plus pervers, destinés à ne même pas nommer par leur nom les faits dont on veut récuser l’existence. Le terme de « jeunes » est de

ceux-là, quand tout le monde sait que l’on désigne ainsi des Afro- Maghrébins, en général mais pas toujours jeunes, principalement quand leur comportement s’écarte de la normale, pour parler par litote.

 

Dans sa généralité, le terme de « jeunes » est non seulement un mensonge politique, insupportable en tant que mensonge volontaire et orienté.

Mais, en plus, quand après une nuit d’émeutes et de saccages on parle de « jeunes » au lieu de parler d’émeutiers ou de terroristes, on est insultant pour tous les adolescents et tous les jeunes gens dont le comportement est respectable.

 

Je préférerai souvent ci-dessous le terme de terroristes – ou celui de terrorisme – ou celui d’émeutiers.

D’abord, parce qu’à l’évidence l’un de leurs objectifs principaux et l’effet de leurs actions sont de répandre la terreur dans le reste de la population.

Ensuite, parce que je prétends qu’il y a un continuum entre les émeutes des trois semaines de novembre et, d’un côté, la délinquance, le crime et la guérilla qui les ont précédées et, d’un autre côté, les attentats brutaux et monstrueux comme ceux de New York, de Londres ou de Madrid. Tous ces actes s’inscrivent dans la même logique de la terreur, l’arme absolue du combat qui est livré à l’Occident.

 

Les causes des émeutes de novembre 2005 :

 

A - la décadence spirituelle de la France.

 

B - une « décolonisation » hâtive et mal faite

 

 

Dans cet article, j’envisagerai le double contexte des émeutes de notre « Novembre noir ».

 

A - la décadence spirituelle de la France

 

D’une part, il s’agit de la décadence spirituelle de la France qui a rendu notre pays incapable d’assimiler les millions d’allogènes qui se sont déversés chez nous et qui, d’autre part, nous rendent maintenant inaptes à faire face à la guerre qui nous est faite.

 

B - une « décolonisation » hâtive et mal faite

 

L’autre élément de cet environnement se rapporte évidemment aux forces du mal qui, profitant de ce terreau propice, contribuent à jeter ces jeunes desperados dans une guerre qui n’apportera rien de bon même pas à ces acteurs misérables.

 

La genèse de l’histoire date d’un peu plus de quarante ans. L’indépendance, brutalement imposée à tous les états d’Afrique noire en 1960 (ou juste après), n’a pas tardé à les mettre dans une situation critique. Les coopérations mises en place ne pouvaient suffire à pallier le départ, ou la mise en sous-ordre, des cadres politiques, administratifs, techniques.

A l’évidence, les « locaux » n’étaient pas à même d’assurer la transition, de maintenir les structures politiques et administratives dans un état satisfaisant, d’assurer le développement et le maintien de l’économie privée. Ces difficultés insurmontables coïncidaient malencontreusement avec l’explosion démographique due à l’hygiène et à la santé que nous leur avions apportées et que nous leur avons laissées avant qu’elles ne périclitent à leur tour.

 

Bref, il s’est avéré rapidement qu’il n’y avait qu’une solution pour ces peuples : le départ vers la France. Le président des Français avait rejeté leur nation ; les individus eux venaient en France. Les conditions offertes à ces nouveaux venus, non sollicités par nous, devaient être moins détestables que l’on se plaît à le dire puisqu’ils sont arrivés de plus en plus nombreux, par millions, comme un raz de marée démesuré, excessif à tous les points de vue.

 

Le cas particulier de l’Algérie.

 

Les choses se sont passées plus mal encore avec l’Algérie. Contrairement aux mensonges sempiternellement répétés, en 1954, les Arabo-Berbères n’étaient pas en majorité désireux de sortir de la France. D’innombrables volontaires avaient prouvé dans les guerres européennes, de la façon la plus éclatante, leur loyalisme et leur attachement à notre pays. Les petits indigènes fréquentaient très volontiers les écoles de la ville et du bled et ont témoigné souvent d’une reconnaissance émouvante à leurs instituteurs. Le progrès matériel que connaissait l’ancienne régence d’Alger – misérable, livrée aux guerres tribales, à la famine, à l’esclavage – plaçait nos départements français d’Algérie au premier rang des pays à population

majoritairement arabe. La politique de De Gaulle, toute faite de serments mensongers, de parjures, de duplicité, de reniements et aboutissant à l’abandon final ignoble, a terni définitivement notre image de marque auprès de ces Arabo-Berbères. La France respectée jusqu’alors ne méritait plus qu’un infini mépris. Or, si dans l’histoire et dans le monde, les peuples chrétiens ont pu cohabiter avec des musulmans qui les haïssaient, en revanche, se mettre en situation d’être à la fois haïs et méprisés par les fidèles de Mahomet est une folie.

 

Nous en payons le prix quarante ans plus tard en France même. Faut-il ajouter que ces Algériens, dont on prétend qu’ils étaient si désireux de se séparer de la France, sont venus chez nous, massivement, après l’Indépendance et qu’ils ne cessent de le faire. Mais les sentiments de ces nouveaux venus, à notre égard, ne sont plus ceux que ressentaient les travailleurs arabes ou berbères en venant en France à l’époque de l’Algérie française...

 

L’immigration « massive » n’est pas la raison première du problème mais bien la décadence spirituelle de la France. L’école  postsoixante- huitarde en assume la grande responsabilité.

 

Historiquement, ce n’est pas l’islam (ou l’islamisme) qui porte la première responsabilité de l’échec total de l’assimilation. Je dirais même, m’écartant ainsi quelque peu de beaucoup d’auteurs de notre famille d’esprit, que ce n’est pas le nombre. En Algérie, à un contre neuf, la situation a été vivable jusqu’en 1954. Mais alors la France était juste et forte, respectée parce que respectable.

 

Certes, dès l’origine, l’assimilation de ces multitudes d’allogènes était rendue difficile par leur héritage et leur atavisme ethnique, culturel, religieux, si profondément différents des nôtres. Trop souvent, on a cru naïvement qu’après avoir assimilé au fil du temps tant de Piémontais, de Polonais, de Belges ou d’Espagnols, on allait digérer sans plus de difficulté ces millions d’Africains.

 

Hélas, dans ce cas nouveau, les différences étaient infiniment plus profondes qu’avec des immigrants européens relevant de la même tradition chrétienne. Et ces différences devaient rapidement s’avérer difficiles, pour le moins, à effacer complètement.

 

Mais l’essentiel n’est pas là.

 

L’essentiel se situe dans la décadence spirituelle, morale et sociale dans laquelle se défait la France depuis un demi-siècle.

 

Si les petits indigènes de l’Algérie française étaient enchantés d’aller à l’école et fiers de réciter une fable de La Fontaine, c’est parce que leur instituteur admirait le patrimoine culturel de la France et l’aimait de façon transmissible.

 

L’école post soixante- huitarde au contraire a rejeté la discipline, l’autorité et l’obéissance, vertus cardinales de la société musulmane très hiérarchisée. Cette école considère qu’elle n’a plus à transmettre de connaissances mais à donner une formation citoyenne. Comprenez une déformation libertaire et contestataire des jeunes esprits, hostiles au travail et au goût de l’effort, maudissant les contraintes et en particulier celles de la morale, de la famille et de la patrie.

 

L’école française qui fut un instrument magnifiquement efficace de méritocratie, y compris au profit d’enfants d’immigrés, n’était plus en mesure d’assumer son rôle face à ces millions d’enfants déracinés de leur pays, coupés de leur culture et de leur environnement, plus ou moins désocialisés.

 

Devant l’échec patent, les efforts entrepris par l’Etat – démesurément coûteux comme ces zones d’éducation prioritaire où la scolarité de ces fils de l’immigration coûte beaucoup plus cher que celle des enfants français et dont les parents paient la note – n’ont été qu’un cautère sur une jambe de bois.

 

Le problème était spirituel ; on a cru le résoudre par des moyens matériels et des mesures techniques.

 

Encore faut-il ajouter les ravages « politiques » de cette école trop souvent gauchiste. A tous les niveaux de l’enseignement, on s’acharne à jeter l’anathème sur ce qu’ils appellent le colonialisme, attesté disent-ils par le prétendu racisme des Français. Parmi ces gauchistes d’esprit, Villepin n’est pas le moins hypocrite qui n’a boudé Austerlitz que pour faire savoir aux Français que même Napoléon témoignait de cette inclination à l’esclavagisme. Comment, dans ces conditions, ces fils de l’immigration auraient-ils pu avoir  le respect, pour ne plus parler d’amour, de notre civilisation ?

 

Mais qui sont ces « fameux jeunes » ? Sont-ils vraiment à la recherche d’un travail…Lequel ?

 

Qu’en est-il du fait que ces jeunes ne trouvent pas de travail ? Et il est vrai qu’ils en trouvent encore plus difficilement que les gens de France, mieux socialisés, mieux adaptés.

 

Mais au lieu de jeter la pierre aux employeurs qui ne les recrutent pas suffisamment, voyons les responsabilités réelles qui sont encore du domaine de notre décadence.

 

Si notre formation professionnelle est inadaptée ou nulle, c’est encore la crise de l’école française développée après 68 par des soixante-huitards – qu’on a laissé s’infiltrer partout y compris au ministère de l’Education – qui en est en grande partie coupable. Et les lycées professionnels sont parfois devenus des ghettos ravagés par la drogue et l’esprit révolutionnaire. Comment veut-on que ces fils de l’immigration prolongent la tradition

laborieuse de notre peuple de France, quand les médias ne chantent que les vacances, le farniente, le beau temps et l’hédonisme ? Quand le summum de l’idéal pour nos politiciens et nos politiciennes – comme la Dame Aubry – est de travailler le moins possible... pour avoir plus de temps pour regarder la télé ?

 

Comment voudrait-on qu’ils aient le désir de travailler alors qu’ils ont toujours vécu dans un environnement où il n’est question que d’allocations, d’aides sociales, d’électricité gratuite, de loyers non payés, d’emprunts non remboursés et qu’il est si facile de se procurer ce téléphone portable ou ce vélomoteur dont on a envie en le volant au vu et au su de son propriétaire, dans l’impunité la plus totale évidemment ?

 

Toujours est-il que dans cette distanciation par rapport au travail, il serait malhonnête de ne pas souligner chez beaucoup d’entre eux un indubitable manque d’empressement à travailler. On dit que sur 1 000 emplois proposés depuis le début de l’année, 80 seulement ont trouvé preneurs. On peut observer aussi que des centaines de milliers d’emplois sont vacants dans le bâtiment, dans les travaux publics, dans la restauration et dans bien d’autres activités, emplois peu glorieux certes mais qui n’exigent pas une formation professionnelle poussée. Nos grands-pères et parfois nos pères savaient s’en contenter. Eux n’en veulent pas.

 

L’assistanat et le système allocataire ont achevé de les démotiver.

 

Un dernier point parmi une multitude d’autres qui pourraient être évoqués. Dans le déchaînement de la guerre raciale qui nous est faite, tout le monde a insisté sur la composante des réseaux mafieux, de la vente de drogue, du racket qui sont le cancer de ces zones urbaines échappant à notre autorité.

 

Mais qui a laissé en France se développer ces pratiques de la drogue qui n’était que tout à fait marginale jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale ? Certes, me dira-t-on, le phénomène est mondial. Fallait-il pour autant le laisser se développer ainsi irrémédiablement chez nous?

 

Pourquoi le Code pénal a-t-il été mis en veilleuse à l’égard de ces prétendus artistes, de ces prétendus écrivains qui, non seulement contrevenaient à la législation sur les stupéfiants mais s’en vantaient publiquement, voire auprès de millions de téléspectateurs, et qui se recrutaient parfois jusque dans l’entourage du chef de l’Etat ? Etait-il difficile au moins d’expulser de chez nous ces vendeurs de drogue étrangers et parfois clandestins dans notre pays, dont l’activité tue à petit feu la jeunesse française et, par conséquent, l’avenir du peuple français ?

 

Par idéologie, par lâcheté, par bêtise, nous avons été laxistes, irréparablement laxistes. Quand le vin est tiré, il faut le boire.

 

L’influence rationaliste, matérialiste et mercantile  de notre société a engendré le désir des richesses et, plus grave encore,  le nihilisme dans notre société, une société libertaire méprisable

 

Au XXe siècle, notre société a été marquée par la formidable expansion de la science qui l’a rendue rationaliste, et par le productivisme technicien qui a achevé de la faire matérialiste.

 

Cette société purement marchande avait deux caractéristiques qui présentaient de grands risques de rendre furieux une partie de ces enfants de l’immigration d’outre-Méditerranée.

 

En premier lieu, elle mettait toujours et partout sous leurs yeux, les produits de cette marchandisation en délire. Les possibilités de leur famille et leur faible réussite dans l’emploi leur permettaient rarement de profiter de ces tentations, au moins à la mesure de leurs convoitises. Ils en éprouvaient une jalousie, une rancune, une hargne prêtes à s’exprimer individuellement puis collectivement.

 

Un deuxième phénomène tourne autour du vide spirituel intégral auquel notre société a été menée par le matérialisme et l’individualisme généralisés.

Ce troupeau humain qu’est désormais notre société, est non seulement vide de Dieu, mais il est vide de tout idéal, de toute morale, de tous repères, de tout encadrement, bref, c’est une société nihiliste qui appelle chez ces orphelins de l’esprit une attitude de nihilistes, c’est-à-dire destructrice.

 

Quant à tous ceux qui sont encore, à des degrés divers, marqués par la tradition musulmane toute pétrie de hiérarchie, de rigorisme, de dureté, de soumission et de pudeur de la femme, le spectacle des turpitudes et de notre société libertaire déclenche chez eux un mélange explosif de haine et de mépris.

 

Au total, ces enfants de l’immigration d’outre-Méditerranée constituent le milieu le plus vulnérable, le plus exposé à de mauvais bergers qui vont enflammer, canaliser et orienter cette soif de furie jusqu alors plus ou moins virtuelle.

 

Quelle analyse porter sur ces mouvements d’une rare violence ? d’une violence animée non point par la colère ou l’injustice, par la révolte contre un tyran, mais embrasée par une haine froide, rageuse, virulente qui s’adresse à la France et aux Français en tant que tels et qui, à ce titre, est raciste et n’est que raciste.

 

A l’heure actuelle en France, d’autres communautés allogènes importantes, même si elles le sont moins que les communautés noires et nord-africaines, sont confrontées à des difficultés

identiques : déracinement et crise des repères spirituels, maladies de l’école française, difficultés économiques et chômage, etc.

 

Dans notre histoire, combien d’épreuves, de guerres, de misère, de souffrances, ce sont abattues sur notre peuple !

 

Or jamais, devant ces événements du passé et du présent, les communautés éprouvées, françaises ou non, n’ont réagi de la façon que nous observons actuellement dans les communautés d’outre- Méditerranée.

 

Jamais peut-être nous n’avons connu cette violence animée non point par la colère ou l’injustice, par la révolte contre un tyran, mais embrasée par une haine froide, rageuse, virulente qui s’adresse à la France et aux Français en tant que tels et qui, à ce titre, est raciste et n’est que raciste.

 

Les révoltes antérieures s’attaquaient à une autorité, à une classe, à une institution.

 

Les exactions actuelles s’en prennent à l’innocent. Les émeutiers brûlent des milliers de voitures indistinctement, y compris celles parfois appartenant à des Algériens ou à des Maliens. Ils brûlent des écoles, des centres sociaux. Ils s’efforcent de massacrer des pompiers qui viennent sauver leurs vies, leurs familles et leurs biens. Dans cet embrasement, indubitablement communautariste – même s’il exerce un pouvoir de contagion à l’endroit de quelques citoyens extérieurs à leurs communautés – on peut distinguer l’action complice de certaines forces d’une part et d’autre part des forces activistes qui font de ces jeunes gens désorientés des furieux, des enragés, privés de tout jugement, de toute raison, de toute mesure.

 

Qui fomente cette haine contre la France ? Cette future « guerre civile » ? Les complices.

 

a- les associations « gauchistes »

 

 

Dans les complices, il y a la vaste nébuleuse des associations, ennemies forcenées de la France, de l’ordre français, de l’ordre moral, de l’ordre social et de l’ordre tout court. Quand le Parti communiste français, la Ligue communiste révolutionnaire, telle association de magistrats ou d’avocats, tel club droit-de-l’hommiste flambent d’indignation devant l’annonce de la plus chétive mesure destinée à rétablir l’ordre, ces forces se font complices de la guerre civile. Elles donnent du carburant à la haine des émeutiers. Elles justifient leurs pires actions. Elles renforcent leur espoir dans la victoire en leur montrant l’étendue des complicités qui leur sont assurées.

 

 A cela s’ajoute évidemment une multitude d’associations et de lobbies pas forcément

très différents des précédents qui, par le verbe et par l’écrit, s’efforcent de dynamiser ces jeunes sans foi ni loi.

 

Nous touchons déjà là aux forces activistes sur lesquelles je reviendrai ci-dessous.

 

Radio Courtoisie (Journal des Lycéens du 3 décembre 2005) nous a fait savoir que quinze jours avant le début des émeutes, lors de l’examen par l’Assemblée nationale

du projet de budget des finances 2006, le gouvernement aurait manifesté son intention de supprimer des subventions à des associations.

 

Comment ne pas rapprocher cette menace, même fort vague, du feu qui allait s’embraser. Et, complémentairement, n’est-il pas remarquable que l’accalmie relative survenue au bout de trois semaines a suivi de près l’annonce radieuse d’une rallonge de 100 millions d’euros au profit d’« associations ». Le crime avait trouvé son salaire. Tout pouvait s’arrêter... provisoirement.

 

b- la « collaboration » du gouvernement lui-même

 

Mais, paradoxalement, la complicité la plus scandaleuse et la plus nocive se trouve dans l’Etat français, ou plutôt chez les hommes qui s’en sont emparés, qui ne parlent que de la République tout en faisant tout pour mettre la France à mal. Par les justifications qu’ils se croient obligés d’apporter aux émeutiers à tout bout de champ, par leurs reculades incessantes devant la montée de la violence excitant les terroristes à pousser toujours plus leur avantage, par la passivité qu’ils imposent aux Français et aux forces de l’ordre, ils sont les plus efficaces complices de ceux qui ont juré la mort de la France. Je reviendrai sur le sujet dans une autre mise au point.

 

c- l’imbrication et la fécondation mutuelles et croisées de la délinquance et du crime de type mafieux avec l’activisme islamiste.

 

 

Restent les activistes proprement dits. Je n’apporterai pas ici de nouveautés ni de révélations sensationnelles. On a déjà dit et répété l’imbrication et la fécondation mutuelles et croisées de la délinquance et du crime de type mafieux avec l’activisme islamiste.

 

Les terribles violences exercées par les « jeunes » font échapper des centaines de zones urbaines au contrôle des autorités policière et judiciaire. Les mafieux en profitent. Par la drogue, par le racket, par le crime, ils s’enrichissent, avec des retombées non négligeables non seulement pour les jeunes activistes eux-mêmes mais aussi pour la communauté dont ils sont si souvent issus. D’où l’établissement de solidarités désolantes dès maintenant, fort inquiétantes pour l’avenir.

 

d- les islamistes et le communautarisme islamique, cause de cette guerre.

 

Pour les islamistes, une telle situation est pain bénit, si j’ose dire. Elle leur a permis en toute liberté et en toute impunité d’établir leur autorité, d’introniser leurs chefs, d’imposer à ces jeunes les cadres et les repères qui leur manquaient. On a dit justement qu’il ne s’agissait pas de zones de non droit mais déjà de zones de droit musulman. Ces zones qui font sans cesse tache d’huile, constituent un réseau qui enserre déjà la France et qui, en coagulant, l’étouffera complètement.

 

Deux remarques encore sur cette communauté arabo-musulmane et son rôle dans cette guerre inexpiable qui incendie et ensanglante notre patrie.

 

On a remarqué depuis l’embrasement des violences généralisées de notre novembre noir que les gouvernants s’obstinent à nous dissimuler la part de cette communauté dans des actions indubitablement belliqueuses.

 

Pas un mot dans les discours de tous ces bavards sur l’immigration excessive comme cause « primaire » (NB : qui ne veut pas  première ou principale ) de cette crise tragique. Mais les islamistes quant à eux ne s’empêtrent pas dans d’aussi absurdes mensonges.

 

Quand la première organisation islamiste de France, UOIF, adjure ces jeunes de mettre fin à leur violence, cette autorité – ô combien – sait qu’elle n’a pas à attendre l’écoute de l’Union des Savoyards de France, de l’Amicale des Alsaciens-Lorrains dans la région parisienne ou de la Fédération des Pêcheurs à la ligne en eau douce. Dans un message relevant par ailleurs de la plus fieffée hypocrisie, elle s’adresse à sa communauté et à personne d’autre qu’elle désigne bien, sans vergogne, comme l’armée de cette guerre.

 

La guerre : la spécificité de l’islam

 

J’ai dit ci-dessus que d’autres communautés allogènes confrontées aux mêmes difficultés que les jeunes de la communauté musulmane, ne se jetaient pas dans la même violence.

 

L’explication en est simple et tient à une spécificité de l’islam.

 

Le Coran, texte fondateur de cette religion, contient des dizaines de versets incitant aux pires sévices tant à l’encontre des transgresseurs de la morale qu’à l’encontre des païens et des mécréants, juifs et chrétiens plusieurs fois explicitement cités. Et ce message n’est pas resté lettre morte.

 

Du VIIe au XXe siècle, depuis les cavaliers et chameliers de Mahomet jusqu’aux musulmans turcs génocidaires de l’Anatolie et du Kurdistan de 1915 à 1922, et enfin aux exactions commises à ce jour en Afrique, au Proche-Orient, en Indonésie, bref, partout l’islam n’a été et ne sera que violence.

 

Il est vrai qu’en France, à l’heure actuelle, la majorité des personnes de tradition musulmane ne sont pas des islamistes. Beaucoup se sont écartées de leur religion ou la vivent

de façon apaisée. Mais il reste un atavisme indubitable. Et le comportement des jeunes émeutiers à l’heure actuelle prouve qu’il est facile de le réveiller et de le déchaîner. La prégnance de l’islam, même maîtrisée, même souterraine, même apparemment éteinte, reste vivace et potentiellement dangereuse. La guerre civile d’Algérie nous l’avait appris ; mais sur ce sujet comme sur tant d’autres, les Français ne connaissent d’elle que les mensonges infiniment répétés.

 

Ce mouvement d’émeutes est poussé par des Etats arabes non islamistes

 

a-l’Algérie

 

Je ne ferai qu’évoquer le dernier point malgré son importance.

 

Dans les forces actives qui mettent le feu à l’esprit de ces jeunes, il me paraît quasiment évident que le mouvement est poussé par des Etats arabes non islamistes, par le biais de leurs services secrets. Ainsi nos « amis », les gouvernants algériens (non suspects d’islamisme puisqu’ils ont fait à l’AIS, aux GIA, au GSPC plus de treize ans de guerre déjà) ne sauraient mieux satisfaire leur passion haineuse à notre endroit qu’en nous déstabilisant par cette guerre intérieure. En même temps, ces troubles fourniront à Chirac et à ses valets de l’UMP une ultime raison de signer cet ignoble traité d’amitié avec l’Algérie dont on attend, contre toute évidence, monts et merveilles pour l’avenir.

 

b- la Syrie  

 

Une implication des services secrets syriens ne serait pas plus étonnante.

 

Or, il s’agit là d’un pays non islamiste puisqu’il y règne le baacisme, idéologie laïque. Le père de l’actuel dictateur a même massacré des dizaines de milliers de ces intégristes du Prophète. Mais leur hargne à l’égard de la France n’a pas de limite. De plus la faible pression que la France a ajouté à l’action diplomatique des Etats-Unis pour demander aux troupes syriennes d’évacuer le Liban,  a ravivé cette hostilité.

 

Et l’on sait l’efficacité et la disponibilité des services secrets syriens à l’intérieur et à l’extérieur...

 

Quoi qu’il en soit, la haine belliqueuse qui s’exprime chez nous ne prend pas sa source que dans la religion du Prophète mais dans des sentiments qui s’enracinent souvent dans l’arabité et elle seule.

 

Bref, l’intérêt de cette dernière observation est de prouver que la guerre faite aux Français en France n’est pas seulement religieuse. Parmi les Noirs qui y participent, nombre d’entre eux ne sont pas musulmans.

 

Cette guerre est raciste.

 

Car elle ne vise pas seulement le catholique et le chrétien. Elle vise le Français et l’Européen.

 

Avec guerre raciste, je ne fais pas allusion ici à une race biologique, dont l’existence

est niée actuellement par certains anthropologues en peau de lapin, je n’évoque pas la race blanche, la race noire ou la race jaune.

 

Je fais allusion à la race telle qu’elle a toujours été entendue dans notre histoire et dans notre culture et qui, pour être une réalité aux contours difficiles à cerner, n’en est pas moins une réalité. Elle repose certes sur un fondement ethnique et aussi, en général, sur une couleur de peau, mais plus encore sur l’empreinte quasiment indélébile d’une religion, sur un patrimoine culturel commun, sur une identité partagée et spécifique.

En ce sens, nous pouvons parler de notre race comme on a toujours parlé de la race germanique, lapone ou esquimaude.

Et c’est bien à cette race française et à toutes ses composantes que cette guerre s’en prend. L’acharnement de l’intelligentsia à nier l’existence des races en même temps qu’à diaboliser les différences que l’on voudrait faire entre elles, n’est pas seulement logiquement contradictoire et absurde. Il est révélateur du fond du problème ».

 

GEORGES DILLINGER

 

 

 

Cet  article est une belle analyse de la réalité de ce phénomène terroriste  de ce Novembre Noir, comme l’appelle notre auteur. - C’est même le titre de l’article dans Présent du jeudi et vendredi 22 et 23 décembre 2005- .

 

Il montre, à l’évidence, l’insignifiance des propos que l’on a fait tenir au Pape lors de son discours  d’accueil du nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, le 19 décembre de cette année.

 

Il fallait réagir.

 

- Et contre l’affirmation du « prélat » faisant de la trilogie révolutionnaire, la devise de la France.

 

- Et contre l’analyse « ridicule », insignifiante du même prélat ne voyant dans ces « mouvements » de novembre qu’un simple problème d’intégration.

 

La vérité était en jeu.

Mais l’honneur aussi.

 

NB. On pourra relire avec profit et intérêt l’analyse que Robert Redeker,  philosophe, a publié dans le Figaro du 28 novembre 2005 et que vous pouvez retrouver dans le Flash-Info  d’Item au 30 novembre 2005 sous le titre : « Le nihilisme culturel imprègne les émeutes des banlieues ».ainsi que l’article du philosophe, Alain Finkielraut : « L’illégitimité de la haine », que vous pouvez trouver dans le Flash-Info du 18 novembre 2005 sous le titre : « La révolution dans les banlieues »