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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 26 juillet 2008
N° 177
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Le
voyage de Benoît XVI
aux
XXIIIe
JMJ
d’Australie.
Nous poursuivons dans ce numéro d’Item la lecture des discours prononcés par le Pape Benoît XVI aux jeunes de la 23ème journée mondiale de la jeunesse qui s’est tenue, cette année en Australie.
Dans son discours lors de la cérémonie d’accueil, le pape eut l’occasion de rappeler le thème de ces journées :
« Le thème choisi pour
Dans le même discours, il expliqua aussi pourquoi ces milliers de jeunes aiment se retrouver :
« Certains pourraient se demander qu'est-ce qui pousse des milliers de jeunes à entreprendre un voyage qui, pour beaucoup d'entre eux, est long et fatigant, en vue de participer à un événement de ce genre. Depuis la première Journée Mondiale de la Jeunesse, en 1986, il est apparu évident que de nombreux jeunes apprécient de pouvoir se retrouver ensemble pour approfondir leur foi en Christ et pour partager les uns avec les autres une expérience joyeuse de communion au sein de son Église. Ils ont soif d'écouter la parole de Dieu et de mieux connaître les fondements de leur foi chrétienne. Ils désirent prendre part à un événement qui met en évidence les grands idéaux qui les inspirent et ils repartent chez eux remplis d'espérance, renouvelés dans leur décision de construire un monde meilleur. C'est une joie pour moi d'être avec eux, de prier avec eux et de célébrer l'Eucharistie au milieu d'eux. La Journée Mondiale de la Jeunesse me remplit de confiance pour l'avenir de l'Église et pour l'avenir de notre monde. »
« Ils ont soif, nous dit le pape, d’écouter la parole de Dieu et de mieux connaître les fondements de leur foi ».
Développer les vérités de la foi, le pape, quant à lui, s’y employa parfaitement. Nous avons pu le voir dans son premier discours du 17 juillet. (cf Item n° 176). Nous allons le voir dans les quatre discours suivants, celui adressé aux jeunes en difficultés, qui est très beau,(B) celui adressé aux jeunes séminaristes (C) et celui de la longue méditation de la veillée du 19 juillet (D) ainsi que celui de son homélie de clôture, lors de la messe dominicale, le 20 juillet(E). .
B- le vendredi 18 juillet
Rencontre avec des jeunes en difficulté
Cette rencontre s’est déroulée dans l'église du Sacré-Cœur de l'Université de Notre-Dame, à Sydney, rencontre avec les jeunes participant au programme « ALIVE »
DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
Vendredi 18 juillet 2008
Chers jeunes,
Je me retrouve avec plaisir aujourd'hui parmi vous à
Darlinghurst, et je salue de tout cœur tous ceux qui participent au programme
« Alive », ainsi que le personnel qui en assume la gestion. Je prie
le Seigneur afin que vous puissiez tous bénéficier du soutien offert par
Que veut dire « vivre pleinement la vie ?
Le nom donné au programme que vous suivez nous conduit à poser la question : que veut dire véritablement être « vivant », vivre pleinement la vie ? C'est ce que nous voulons tous, spécialement lorsque l'on est jeune, et c'est ce que le Christ veut pour nous. En effet, il a dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10,10). L'instinct le plus profond chez tout être vivant est celui de rester en vie, de grandir, de se développer et de transmettre à d'autres le don de la vie. Il en résulte qu'il est bien naturel de s'interroger sur la meilleure façon de vivre tout cela.
Pour le peuple de l’Ancien Testament, n’est-ce pas se
détourner des faux dieux et d’aimer le vrai Dieu révélé à Moïse et d’écouter sa
voix?
Pour le peuple de l'Ancien Testament, cette question était tout aussi pressante que pour nous aujourd'hui. Sans aucun doute, il écoutait avec attention quand Moïse lui disait : « Je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie » (Dt 30,19-20). Ce qu'ils avaient à faire était clair : ils devaient se détourner des autres dieux et adorer le vrai Dieu qui s'était révélé à Moïse et ils devaient obéir à ses commandements.
Mais n’y aurait-il pas dans notre monde moderne aussi
des faux dieux ? Le pape les identifie. Ils sont tous liés au « biens
matériels, à « l’amour possessif », au « pouvoir ».
Vous pourriez penser qu'il est peu probable que, dans le monde d'aujourd'hui, les gens adorent d'autres dieux. Mais il arrive que les gens adorent « d'autres dieux » sans s'en rendre compte. Les faux « dieux », quels que soient le nom, l'image ou la forme que nous leur attribuions, sont presque toujours liés à l'adoration de trois réalités : les biens matériels, l'amour possessif, le pouvoir. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire.
a- aux biens
matériels
Les biens matériels, en soi, sont des choses bonnes. Nous ne survivrions pas longtemps sans argent, sans vêtements et sans logement. Pour vivre, nous avons besoin de nourriture. Mais, si nous sommes avides, si nous refusons de partager ce que nous avons avec l'affamé et avec le pauvre, alors nous transformons ces biens en une fausse divinité. Combien de voix, dans notre société matérialiste, nous disent que le bonheur se trouve en s'appropriant le plus grand nombre possible de biens et d'objets de luxe ! Mais cela signifie transformer les biens en fausses divinités. Au lieu de donner la vie, ils donnent la mort.
b- à l’amour
L'amour authentique est certainement quelque chose de bon. Sans lui, la vie serait difficilement digne d'être vécue. L'amour réalise notre aspiration la plus profonde ; et quand nous aimons, nous devenons plus pleinement nous-mêmes, nous devenons plus pleinement humains. Mais comme il est facile de transformer l'amour en une fausse divinité ! Souvent, les gens pensent aimer alors qu'en réalité, ils tendent à posséder l'autre ou à le manipuler. Parfois, les gens traitent les autres comme des objets pour satisfaire leurs propres besoins plutôt que comme des personnes à apprécier et à aimer. Comme il est facile d'être trompés par les nombreuses voix qui, dans notre société, défendent une approche permissive de la sexualité, sans prêter attention à la pudeur, au respect de soi et aux valeurs morales qui confèrent aux relations humaines leurs qualités ! C'est là adorer une fausse divinité. Au lieu de donner la vie, elle donne la mort.
c- au pouvoir.
Le pouvoir que Dieu nous a donné de façonner le monde autour de nous est certainement quelque chose de bon. Utilisé d'une façon appropriée et responsable, il nous permet de transformer la vie des gens. Toutes les communautés ont besoin de bons dirigeants. Mais combien est forte la tentation de s'attacher au pouvoir pour lui-même, de chercher à dominer les autres ou d'exploiter le milieu naturel pour ses propres intérêts égoïstes ! C'est là transformer le pouvoir en une fausse divinité. Au lieu de donner la vie, cela donne la mort.
Le culte des biens matériels, le culte de l'amour possessif et le culte du pouvoir conduisent souvent les gens à « se comporter comme Dieu » : chercher à assumer un contrôle total, sans prêter aucune attention à la sagesse et aux commandements que Dieu nous a faits connaître. C'est là la route qui conduit à la mort. Au contraire, l'adoration de l'unique et vrai Dieu signifie reconnaître en lui la source de tout ce qui est bien, nous confier à lui, nous ouvrir à la force de guérison de sa grâce et obéir à ses commandements : là est la route de la vie.
L’exemple de l’enfant prodigue
Un exemple lumineux de ce que signifie s'éloigner de la voie
de la mort pour cheminer sur la voie de la vie, nous est donné dans une page de
l'Évangile que, j'en suis sûr, vous connaissez tous bien : la parabole de
l'enfant prodigue. Quand, au début du récit, ce jeune homme abandonne la maison
de son père, il était à la recherche des plaisirs illusoires promis par les
faux « dieux ». Il gaspilla son héritage dans une vie de débauche et,
à la fin, il se retrouva dans un état de misérable pauvreté. Quand il toucha le
fond, affamé et abandonné, il comprit combien il avait été sot de quitter son
père qui l'aimait. Avec humilité, il retourna à la maison et demanda pardon. Le père, plein de joie, l'embrassa et
s'exclama : « Mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la
vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Lc 15,24).
Mes félicitations pour retrouver la voix de la vie.
Beaucoup d'entre vous ont vécu personnellement l'expérience de ce jeune homme. Peut-être avez-vous fait des choix que vous regrettez aujourd'hui, choix qui vous ont mis sur une route qui, si attirante qu'elle ait pu alors apparaître, vous a seulement conduits à un état de misère et d'abandon plus profond encore. Le choix d'abuser de la drogue ou de l'alcool, de vous engager dans une conduite criminelle ou autodestructrice a pu alors vous sembler être une issue par rapport à une situation de difficulté ou de confusion. À présent, vous savez que, plutôt que de donner la vie, cela donnait la mort. Je me réjouis du courage que vous avez démontré en choisissant de retourner sur le chemin de la vie, tout comme le jeune homme de la parabole. Vous avez accepté une aide : de la part d'amis ou de parents, de la part du personnel du programme « Alive » et de ceux qui prennent vraiment à cœur votre bien-être et votre bonheur.
Chers amis, je vois en vous des ambassadeurs de l'espérance pour tous ceux qui se trouvent dans des situations semblables. Vous pouvez les convaincre de la nécessité de choisir le chemin de la vie et de renoncer au chemin de la mort, parce que vous parlez d'expérience.
Jésus aime ce choix
Dans tous les Évangiles, ce sont ceux qui ont opéré des choix erronés qui sont particulièrement aimés de Jésus, parce que, quand ils se sont rendu compte de leur erreur, ils se sont ouverts plus que les autres à sa parole de guérison. En vérité, Jésus fut souvent critiqué par des soi-disant justes, parce qu'ils passaient trop de temps en leur compagnie. « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » demandaient-ils. Et lui répondait : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades... Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (cf. Mt 9,11-13). C'était ceux qui désiraient reconstruire leur vie qui se montraient les plus disponibles à écouter Jésus et à devenir ses disciples. Vous pouvez suivre leurs traces ; vous aussi vous pouvez vous approcher particulièrement de Jésus précisément parce que vous avez choisi de retourner à Lui. Vous pouvez être certains que, comme le père dans la parabole de l'enfant prodigue, Jésus vous accueille à bras ouverts. Il vous offre son amour inconditionnel : et c'est dans l'amitié profonde avec lui que se trouve la plénitude de la vie.
J'ai dit tout à l'heure que quand nous aimons, nous réalisons nos aspirations les plus profondes et nous devenons plus pleinement nous-mêmes , plus pleinement humains. Aimer est ce pour quoi nous sommes faits, ce à quoi le Créateur nous a destinés. Naturellement, je ne parle pas de relations passagères, superficielles, je parle du véritable amour, qui est le cœur de l'enseignement moral de Jésus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (cf. Mc 12,30-31). C'est là, pour ainsi dire, le programme inscrit au plus profond de chaque personne, si seulement nous avions la sagesse et la générosité de nous y conformer, si nous étions seulement disposés à renoncer à nos préférences pour nous mettre au service des autres, pour donner notre vie pour le bien de l'autre, et en premier lieu pour Jésus, qui nous a aimés et qui a donné sa vie pour nous. C'est ce que les hommes sont appelés à faire , et c'est ce que veut dire être réellement vivant.
L’ultime appel du Pape
Chers jeunes, le
message que vous adresse aujourd'hui est le même que Moïse a formulé il y a si
longtemps. « Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance,
en aimant le Seigneur ton Dieu ». Que son Esprit vous guide sur le
chemin de la vie, pour obéir à ses commandements, suivre ses enseignements,
abandonner les choix erronés qui conduisent seulement à la mort, et vous
engager pour la vie entière dans l'amitié avec Jésus Christ ! Avec la
force de l'Esprit Saint, choisissez la vie et choisissez l'amour, et soyez les
témoins devant le monde de la joie qui en jaillit. Telle est ma prière pour
chacun de vous en cette Journée Mondiale de
C- Samedi 19 juillet
Sydney : Messe de Benoît XVI avec les évêques, les
séminaristes et les novices
Voilà, ci-dessous le texte de l'homélie que le pape Benoît XVI prononca le samedi matin, lors de la messe qu'il a célébrée en présence des évêques, des séminaristes et des novices australiens, dans la cathédrale St Mary de Sydney.
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
St.
Mary's Cathedral
Samedi 19 juillet 2008
Chers frères et sœurs,
En cette noble cathédrale, j'ai la joie de saluer mes frères évêques et prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les laïcs de l'archidiocèse de Sydney. D'une façon toute particulière, j'adresse mon salut aux séminaristes et aux jeunes religieux présents parmi nous. Comme les jeunes israélites dans la première Lecture de ce jour, ils sont un signe d'espérance et de renouveau pour le peuple de Dieu ; et, comme les jeunes israélites, eux aussi auront le devoir d'édifier la maison de Dieu pour la prochaine génération.
Alors que nous admirons ce magnifique édifice, comment ne pas penser aux innombrables prêtres, religieux et fidèles laïcs qui, chacun selon leur vocation propre, ont contribué à bâtir l'Église en Australie ? Nos pensées vont en particulier vers ces familles de colons auxquelles le Père Jeremiah O'Flynn confia le Saint Sacrement au moment de son départ, un « petit troupeau » qui eut à cœur de préserver ce trésor précieux, en le confiant aux générations successives qui érigèrent ce grand tabernacle à la gloire de Dieu. Nous nous réjouissons de leur fidélité et de leur persévérance, et nous nous appliquons à prolonger leurs efforts pour la diffusion de l'Évangile, pour la conversion des cœurs et la croissance de l'Église dans la sainteté, dans l'unité et dans la charité !
Comme membres de son
Corps mystique, NSJC nous invite à partager à sa libre oblation de son sacrifice.
Nous nous apprêtons à
célébrer la consécration du nouvel autel de cette vénérable cathédrale. Comme
nous le rappelle clairement le panneau frontal sculpté, tout autel est le symbole de Jésus Christ, présent au milieu de son
église comme prêtre, autel et victime (cf. Préface de Pâques n°5).
Crucifié, enseveli et ressuscité d'entre les morts, rendu à la vie dans
l'Esprit et assis à la droite du père, le Christ est devenu notre Grand Prêtre,
qui intercède éternellement pour nous. Dans la liturgie de l'Église, et surtout
dans le sacrifice de
Dans la liturgie de ce jour, l'Église nous rappelle que, comme cet autel, nous avons nous aussi été consacrés, mis « à part » pour le service de Dieu et la construction de son règne.
Le monde moderne veut mettre Dieu « de
côté ».
Trop souvent, cependant, nous nous retrouvons immergés dans un monde qui voudrait mettre Dieu « de côté ». Au nom de la liberté et de l'autonomie humaine, le nom de Dieu est mis sous silence, la religion est réduite à une dévotion personnelle et la foi est écartée de la place publique. Parfois, une mentalité de ce genre, totalement opposée à l'essence de l'Évangile, peut même en venir à obscurcir notre compréhension de l'Église et de sa mission. Nous aussi, nous pouvons être tentés de réduire la vie de foi à une simple question de sentiment, affaiblissant ainsi sa capacité d'inspirer une vision cohérente du monde et du dialogue rigoureux avec les nombreuses autres visions qui concourent pour gagner à elles les esprits et les cœurs de nos contemporains.
Mettre Dieu « de côté » est une grave erreur.
Et pourtant l'histoire, y compris celle de notre temps, nous
démontre que la question de Dieu ne peut jamais être tue, ainsi que
l'indifférence à la dimension religieuse de l'existence humaine, en dernière
analyse, diminue et trahit l'homme lui-même. N'est-ce pas là le message délivré
par l'architecture surprenante de cette cathédrale ? N'est pas là le
mystère de la foi qui est annoncé à partir de cet autel lors de chaque
célébration eucharistique ? La foi
nous enseigne qu'en Jésus Christ, Parole incarnée, nous parvenons à comprendre
la grandeur de notre propre humanité, le mystère de notre vie sur la terre et
le destin sublime qui nous attend au Ciel (cf. Gaudium et spes,
n.24). La foi nous enseigne, en outre, que nous sommes des créatures de Dieu,
faites à son image et à sa ressemblance, dotées d'une dignité inviolable et
appelées à la vie éternelle. Là où l'homme est diminué, c'est le monde qui nous
entoure qui est diminué; il perd sa signification ultime et s'écarte de sa
finalité. Ce qui en ressort, c'est une
culture non pas de la vie, mais de la mort. Comment peut-on considérer cela un « progrès » ? Au
contraire, c'est un pas en arrière, une forme de régression qui, en définitive,
assèche les sources mêmes de la vie, de l'individu comme de la société tout
entière.
Au contraire,
Nous savons qu'à la fin - comme saint Ignace de Loyola l'a
vu de façon si claire - l'unique vrai « standard» auquel toute réalité
humaine peut être mesuré est
C'est dans cette vérité - le mystère de la foi - que nous
avons été consacrés (cf. Jn 17, 17-19), et c'est dans cette vérité que
nous sommes appelés à grandir, avec l'aide de la grâce de Dieu, dans la
fidélité quotidienne à sa Parole, au sein de la communion vivifiante de
l'Église. Et pourtant combien est difficile ce chemin de consécration ! Il
exige une « conversion » continuelle, une mort à soi-même qui est la
condition pour appartenir pleinement à Dieu, une transformation de l'esprit et
du cœur qui apporte une vraie liberté et une nouvelle largeur de vue. La
liturgie d'aujourd'hui nous offre un symbole éloquent de cette transformation
spirituelle progressive à laquelle chacun de nous est appelé. De l'aspersion
d'eau, de la proclamation de
Honte que nous avons tous éprouver à la suite des abus
sexuels de certains.
Chers amis, puisse cette célébration, en la présence du
successeur de Pierre, être un temps d'une nouvelle consécration et d'un
renouvellement de toute l'Église en Australie ! Je désire ici m'arrêter
quelques instants pour évoquer la honte
que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des
mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays. Je suis vraiment profondément désolé pour la douleur et la souffrance
que les victimes ont supportées et je les assure qu'en tant que Pasteur je
partage leur souffrance. Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la
confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes
souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l'Église. Je demande
à chacun de vous de soutenir et d'assister vos Évêques et de collaborer avec
eux pour combattre ce mal. Les victimes doivent recevoir compassion et soin et
les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice. C'est une
priorité urgente que celle de promouvoir un environnement plus sûr et plus
sain, spécialement pour les jeunes. Ces jours-ci, marqués par la célébration de
A vous séminaristes, ma paternelle sollicitude :
« Croyez en la lumière ».
Un programme de vie spirituelle
Je désire m'adresser maintenant aux séminaristes et aux jeunes religieux qui sont parmi nous pour leur manifester mon affection et mes encouragements. Chers amis, avec une grande générosité, vous vous êtes mis un chemin sur une voie particulière de consécration, enracinée dans votre Baptême et entreprise en réponse à l'appel personnel de Seigneur. Vous vous êtes engagés, de façons diverses, à accepter l'invitation du Christ à le suivre, à tout quitter et à consacrer votre vie à la recherche de la sainteté et au service de son peuple.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous appelle à
« croire en la lumière » (cf. Jn 12, 36). Chers jeunes,
séminaristes et religieux, ses paroles ont une signification particulière pour
vous. Elles sont un appel à avoir
confiance en la vérité de
Le Seigneur nous appelle à marcher dans la lumière (cf. Jn
12, 35). Chacun de vous a entrepris la plus grande et la plus glorieuse des
batailles, celle d'être consacrés dans la vérité, de grandir dans la vertu, de
parvenir à l'harmonie entre, d'une part, pensées et idéaux, et, d'autre part,
entre paroles et actions. Entrez avec
sincérité et de façon profonde dans la discipline et dans l'esprit de vos
programmes de formation. Cheminez chaque jour dans la lumière du Christ en
étant fidèles à la prière personnelle et liturgique, nourris par la méditation
de
Les conséquences de ce programme de vie.
Ainsi, chers jeunes, séminaristes et religieux, deviendrez-vous vous-mêmes des autels vivants, sur lesquels le sacrifice d'amour du Christ sera rendu présent comme un modèle et une source de nourriture spirituelle pour tous ceux que vous rencontrerez. En répondant à l'appel du Seigneur à le suivre dans la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, vous avez entrepris, en tant que disciples, une démarche radicale qui fera de vous des « signes de contradiction » (cf. Lc 2, 34) pour beaucoup de vos contemporains. Modelez quotidiennement votre vie sur la libre offrande pleine d'amour du Seigneur, en obéissance à la volonté du Père. De cette façon, vous découvrirez la liberté et la joie qui peuvent attirer les autres à cet Amour qui est au-dessus de tout autre amour comme sa source et son accomplissement ultime.
La chasteté sacerdotale : un amour particulier de
Dieu
N'oubliez jamais que la chasteté pour le Royaume signifie embrasser une vie entièrement dédiée à aimer. Aimer vous rend capables de vous consacrer sans réserve au service de Dieu pour être pleinement présents à vos frères et à vos sœurs, spécialement à ceux qui sont dans le besoin. Les trésors les plus grands que vous partagez avec d'autres jeunes - votre idéalisme, votre générosité, votre temps et vos énergies - sont les véritables sacrifices que vous déposez sur l'autel du Seigneur. Puissiez-vous toujours chérir ce charisme magnifique que Dieu vous a donné pour sa gloire et pour l'édification de l'Église !
Chers amis, laissez-moi conclure ces réflexions en attirant
votre attention sur le grand vitrail présent dans le chœur de cette cathédrale.
D- Samedi soir 19 juillet
Sydney : Veillée avec les jeunes à Sydney dans
l'hippodrome de Randwick.
Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape a prononcé au cours de la veillée, ce samedi, en présence des jeunes rassemblés dans l'hippodrome de Randwick.
DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
Hippodrome de Randwick
Très chers jeunes,
Rappel du but des JMJ de cette année.
Encore une fois, ce soir, nous avons entendu la grande
promesse du Christ : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui
viendra sur vous », et nous avons écouté son commandement : « Vous serez mes
témoins... jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Ce sont là les
dernières paroles que Jésus a prononcées avant son Ascension au Ciel. Ce que
les apôtres ont éprouvé en les entendant, nous pouvons seulement l'imaginer.
Mais nous savons que leur profond attachement à Jésus et leur confiance en sa
parole les a poussés à se rassembler et à attendre ; non pas attendre sans but,
mais ensemble, unis dans la prière, avec quelques femmes et avec Marie dans la
chambre haute (cf. Ac 1, 14). Ce soir, nous faisons la même chose.
Rassemblés devant cette Croix qui a tant voyagé et devant l'icône de Marie,
sous la splendide constellation de
L'autre jour, nous avons parlé de l'unité et de l'harmonie de la création de Dieu et de notre place en son sein. Nous avons rappelé comment, dans le Grand don du Baptême, nous, qui sommes créés et à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes nés à nouveau, nous sommes devenus fils adoptifs de Dieu, de nouvelles créatures. C'est donc comme fils de la lumière du Christ - symbolisée par les cierges allumés que vous tenez à la main - que nous rendons témoignage dans notre monde à la splendeur que nulles ténèbres ne peut vaincre (cf. Jn 1, 5).
La manière de devenir témoins
Ce soir, nous fixons notre attention sur la manière de devenir des témoins. Nous avons besoin de connaître la personne du Saint Esprit et sa présence vivifiante dans notre vie. Ce n'est pas chose facile ! En effet, la variété des images que nous trouvons dans l'Écriture concernant l'Esprit - vent, feu, souffle - est un signe de notre difficulté à exprimer à son propos une compréhension claire. Et pourtant, nous savons que c'est l'Esprit Saint qui, bien que silencieux et invisible, oriente et définit notre témoignage de Jésus Christ.
Fuir tout relativisme.
Vous savez déjà que notre témoignage de chrétien est offert
à un monde qui, par beaucoup d'aspects, est fragile. L'unité de la création de
Dieu est affaiblie par des blessures qui s'approfondissent quand les relations
sociales se brisent ou quand l'esprit humain est presque totalement écrasé par
l'exploitation ou l'abus des personnes. De fait, la société contemporaine subit
un processus de fragmentation en raison d'un mode de pensée qui, par sa nature,
a la vue courte, parce qu'il néglige l'horizon de la vérité - de la vérité
concernant Dieu et nous concernant. En
soi, le relativisme ne parvient pas à embrasser l'ensemble de la réalité. Il
ignore les principes mêmes qui nous rendent capables de vivre et de grandir
dans l'unité, l'ordre et l'harmonie.
Ce n’est que dans l’Eglise que nous pouvons trouver l’unité que nous cherchons.
En tant que témoins du Christ, quelle est notre réponse à un
monde divisé et fragmenté ? Comment pouvons-nous offrir l'espérance de la paix,
de la guérison et de l'harmonie à ces « stations », lieux de conflit, de
souffrance et de tension, où vous avez choisi de vous arrêter avec cette Croix
de la journée Mondiale de
De telles tentatives pour bâtir l'unité, en fait, la minent ! Séparer l'Esprit Saint du Christ présent dans la structure institutionnelle de l'Église compromettrait l'unité de la communauté chrétienne, qui est précisément un don de l'Esprit ! Cela trahirait la nature de l'Église en tant que Temple vivant de l'Esprit Saint (cf. 1 Co 3, 16). C'est l'Esprit, en fait, qui guide l'Église sur le chemin de la pleine vérité et en assure l'unité dans la communion et le service (cf. Lumen Gentium, 4). Malheureusement, la tentation d'« aller de l'avant tout seul » persiste. Certains parlent de leur communauté locale comme d'une réalité séparée de la soi-disant Église institutionnelle, décrivant la première comme souple et ouverte à l'Esprit, et la seconde comme rigide et privée de l'Esprit.
L'unité appartient à l'essence de l'Église (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 813) ; elle est un don que nous devons reconnaître et que nous devons chérir. Ce soir, prions afin d'être résolus à faire grandir l'unité. Construisez-là ! Résistez à la tentation de vous y soustraire ! Puisque c'est précisément l'amplitude, le large horizon de notre foi - en même temps solide et ouverte, cohérente et dynamique, vraie et toujours tendue vers une connaissance plus profonde - que nous pouvons offrir à notre monde. Chers jeunes, n'est-ce pas à cause de votre foi que des amis en difficulté ou à la recherche d'un sens à leur vie se sont tournés vers vous ? Soyez vigilants ! Sachez écouter ! À travers les discordances et les divisions du monde, pouvez-vous entendre la voix unanime de l'humanité ? De l'enfant abandonné dans un camp du Darfour à l'adolescent troublé, à un parent angoissé dans une banlieue quelconque, ou peut-être, en ce moment même, des profondeurs de votre cœur, jaillit un même cri d'humanité qui aspire à une reconnaissance, à une appartenance, à une unité. Qui satisfait ce désir humain essentiel d'être un, d'être en communion, d'être enrichi, d'être conduit à la vérité ? L'Esprit Saint ! Tel est son rôle : porter à son accomplissement l'œuvre du Christ. Enrichis des dons de l'Esprit, vous aurez la force d'aller au-delà des visions partielles, de l'utopie creuse, de la précarité de l'instant, pour offrir la cohérence et la certitude du témoignage chrétien !
Chers amis, quand nous récitons le Credo, nous affirmons : «
Je crois en Saint Esprit, qui est Seigneur et qui donne la vie ». L'« Esprit
créateur » est la puissance de Dieu qui donne la vie à toute la création et est
la source d'une vie nouvelle et abondante dans le Christ. L'Esprit maintient l'Église unie au Seigneur et fidèle à
Ne pas chercher la félicité loin de Dieu.
Cette participation à la nature même de Dieu (cf. 2 P
1, 4) se produit à travers les événements quotidiens de la vie dans lesquels il
est toujours présent (cf. Bar 3, 38). Toutefois, il y a des moments dans lesquels nous pouvons être tentés de
rechercher la félicité loin de Dieu. Jésus lui-même demande aux Douze : «
Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Un tel éloignement offre peut-être l'illusion de la liberté. Mais
où nous conduit-il ? Vers qui pouvons-nous aller ? Dans nos cœurs, nous savons,
en fait, que seul le Seigneur a « les paroles de la vie éternelle » (Jn
6, 67-69). S'éloigner de lui n'est
qu'une tentative inutile de nous fuir nous-mêmes (cf. Saint Augustin, Les
Confessions VIII, 7). Dieu est avec nous dans la réalité de la vie et non
dans notre imaginaire ! Affronter la réalité, et non la fuir, c'est ce que nous
voulons ! Pour cela, l'Esprit Saint avec délicatesse, mais aussi avec fermeté,
nous attire vers ce qui est réel, vers ce qui est durable, vers ce qui est
vrai. C'est l'Esprit qui nous ramène à la communion avec
Saint Augustin et le saint Esprit.
L'Esprit Saint a été, de quelque manière, l'oublié de
Sa compréhension de l'Esprit Saint se développa de manière
graduelle ; elle fut un combat. Jeune, il avait embrassé le Manichéisme - l'une
de ses tentatives, dont j'ai parlé il y a un instant, de créer une utopie
spirituelle en séparant les réalités de l'esprit des réalités de la chair. En
conséquence, au début, il était méfiant à l'égard de l'enseignement chrétien
sur l'incarnation de Dieu. Et cependant, son expérience de l'amour de Dieu
présent dans l'Église le conduisit à en rechercher la source dans la vie du
Dieu Un et Trine. Ceci le porta à avoir trois intuitions particulières sur
l'Esprit Saint comme lien d'unité au sein de
Avec l'aide de saint Augustin, essayons donc d'illustrer quelques aspects de l'œuvre de l'Esprit Saint. Il observe que les deux mots « Esprit » et « Saint » se rapportent à ce qui appartient à la nature divine ; en d'autres termes, à ce qui est partagé par le Père et par le Fils, à leur communion. Par conséquent, si la caractéristique propre de l'Esprit est celle d'être ce qui est partagé par le Père et par le Fils, Augustin en conclut que la qualité particulière de l'Esprit est l'unité. Une unité de communion vécue : une unité de personnes dans une relation mutuelle de donation constante : le Père et le Fils qui se donnent l'un à l'autre. Nous commençons ainsi, je pense, à entrevoir combien cette compréhension de l'Esprit Saint comme unité, comme communion, est éclairante. Une unité vraie ne peut jamais être fondée sur des relations qui nient l'égale dignité des autres personnes. Et l'unité n'est pas non plus simplement la somme totale des groupes à travers lesquels nous nous efforçons parfois de nous « définir » nous-mêmes. En effet, c'est uniquement dans la vie de communion que l'unité se maintient et que l'identité humaine se réalise pleinement : nous reconnaissons notre besoin commun de Dieu, nous répondons à la présence unificatrice de l'Esprit Saint et nous donnons notre vie les uns pour les autres à travers le service.
La deuxième intuition d'Augustin - c'est-à-dire celle de
l'Esprit Saint comme amour qui perdure - dérive de l'étude qu'il fit de
La troisième intuition - l'Esprit Saint comme don -,
Augustin la déduit de sa réflexion sur un passage évangélique que nous
connaissons et aimons tous : la conversation du Christ avec
Chers jeunes, comme nous l'avons vu, l'Esprit Saint réalise la merveilleuse communion de ceux qui croient en Jésus Christ. Il est à l'origine de notre unité qui se réalise dans l'amour (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 813-4). Fidèle à sa nature de donateur et, à la fois, de don, il est à présent à l'œuvre à travers vous. Éclairés par les intuitions de saint Augustin, faites en sorte que l'amour unificateur soit votre mesure ; que l'amour durable soit votre défi ; que l'amour qui se donne soit votre mission !
Demain, ce même don de l'Esprit sera conféré solennellement à nos confirmands. Je prierai : « Donne-leur l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de connaissance et de piété et remplis-les de l'esprit de ta sainte crainte ». Ces dons de l'Esprit - dont chacun -, nous rappelle saint François de Sales, est une manière de participer à l'unique amour de Dieu - ne sont ni une récompense ni un titre de reconnaissance. Ils sont simplement donnés (cf. 1 Co 12, 11). Et ils exigent de la part de celui qui les reçoit une seule réponse : « J'accepte » ! Nous percevons ici quelque chose du mystère profond qu'est être chrétiens. Ce qui constitue notre foi ce n'est pas en premier lieu ce que nous faisons, mais ce que nous recevons. En effet, il se peut que des personnes généreuses, qui ne sont pas chrétiennes, fassent beaucoup plus que nous. Amis, acceptez-vous d'être introduits dans la vie trinitaire de Dieu ? Acceptez-vous d'être introduits dans sa communion d'amour ?
Les dons de l'Esprit qui agissent en nous, orientent et déterminent notre témoignage. Orientés, de par leur nature, à l'unité, les dons de l'Esprit nous lient encore plus étroitement à l'ensemble du Corps du Christ (cf. Lumen gentium, 4), en nous rendant davantage capables d'édifier l'Église, pour servir ainsi le monde (cf. Ep 4, 13). Ils nous appellent à participer activement et joyeusement à la vie de l'Église : dans les paroisses et dans les mouvements ecclésiaux, dans les cours de formation religieuse, dans les associations universitaires et dans les autres organisations catholiques. Oui, l'Église doit grandir dans l'unité, elle doit s'affermir dans la sainteté, se rajeunir et se renouveler constamment (cf. Lumen gentium, 4). Mais suivant quels critères ? Ceux de l'Esprit Saint ! Adressez-vous à lui, chers jeunes, et vous découvrirez la signification véritable du renouvellement.
Ce soir, réunis sous ce
merveilleux ciel étoilé, nos cœurs et nos esprits sont remplis de gratitude
envers Dieu pour l'immense don de notre foi en
Et maintenant, tandis que nous nous apprêtons à adorer le Saint Sacrement, en silence et en attendant, je vous répète les paroles que la bienheureuse Mary MacKillop a prononcées quand elle venait juste d'avoir vingt-six ans : « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur ! ». Croyez en Lui ! Croyez en la puissance de l'Esprit d'amour !
E- le dimanche 20 juillet dans
l'hippodrome de Randwick.Messe de
clôture des JMJ de Sydney
Nous publions ci-dessous le texte intégral de l'homélie que
le pape Benoît XVI a prononcée le dimanche 20 juillet, à l'hippodrome de
Randwick, lors de la messe de clôture de
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
Dimanche 20 juillet 2008
Chers amis,
« Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit
qui viendra sur vous » (Ac 1, 8). Nous avons vu cette promesse
réalisée ! Comme nous venons de l'entendre dans la première Lecture, le
jour de
Ces jours-ci, je suis venu moi aussi, en tant que Successeur de saint Pierre, sur cette magnifique terre de l'Australie. Mes jeunes frères et sœurs, je suis venu pour vous confirmer dans la foi et pour ouvrir vos cœurs au pouvoir de l'Esprit du Christ et à la richesse de ses dons. Je prie pour que cette grande assemblée, qui unit des jeunes « de toutes les nations qui sont sous le ciel » (Ac 2, 5), devienne un nouveau Cénacle. Puisse le feu de l'amour de Dieu descendre pour remplir vos cœurs, pour vous unir toujours plus au Seigneur et à son Église et vous envoyer, comme une nouvelle génération d'Apôtres, pour porter le monde au Christ !
L’œuvre de l’Esprit Sain t
« Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit
qui viendra sur vous » (Ac 1, 8). Ces paroles du Seigneur
ressuscité ont une signification particulière pour les jeunes qui seront
confirmés, marqués par le don de l'Esprit Saint, au cours de cette Messe. Mais
ces paroles sont aussi adressées à chacun d'entre nous, à tous ceux qui ont
reçu de l'Esprit le don de la réconciliation et de la vie nouvelle au Baptême,
qui l'ont accueilli dans leurs cœurs comme leur soutien et leur guide à
Mais quel est donc ce « pouvoir » de l'Esprit
Saint ? C'est le pouvoir de la vie Dieu ! C'est le pouvoir de
l'Esprit lui-même qui se répandit sur les eaux à l'aube de la création et qui,
dans la plénitude des temps, releva Jésus de la mort. C'est le pouvoir qui nous
conduit nous et le monde vers l'avènement du Royaume de Dieu. Dans l'Évangile
d'aujourd'hui, Jésus annonce qu'une nouvelle ère a commencé, dans laquelle
l'Esprit Saint sera répandu sur l'humanité entière (cf. Lc 4, 21). Jésus
lui-même, conçu de l'Esprit Saint et né de
La création , œuvre de l’Esprit-Saint.
Ici, en Australie, ce « Grand Sud de l'Esprit Saint », nous avons tous expérimenté de manière inoubliable la présence et la puissance de l'Esprit dans la beauté de la nature. Nos yeux se sont ouverts pour voir le monde autour de nous tel qu'il est vraiment : « plein de la grandeur de Dieu » comme dit le poète, rempli de la gloire de son amour créateur.
L’Eglise, œuvre de l’Esprit Saint.
Ici aussi, dans cette grande assemblée de jeunes chrétiens venant du monde entier, nous avons fait la vive expérience de la présence et de la puissance de l'Esprit dans la vie de l'Église. Nous avons vu l'Église telle qu'elle est réellement : le Corps du Christ, vivante communauté d'amour, comprenant des personnes de toute race, nation et langue, de tout temps et tout lieu, dans l'unité née de notre foi dans le Seigneur ressuscité.
La puissance de l'Esprit ne cesse jamais de remplir l'Église de vie ! À travers la grâce des Sacrements de l'Église, cette force pénètre profondément en nous, comme une rivière souterraine qui nourrit l'esprit et nous attire toujours plus près de la source de notre vraie vie, qui est le Christ. Saint Ignace d'Antioche, qui est mort martyr à Rome, au début du deuxième siècle, nous a laissé une description splendide de la puissance de l'Esprit qui demeure en nous. Il parle de l'Esprit comme d'une fontaine d'eau vive qui jaillit dans son cœur et murmure : « Viens, Viens au Père ! » (cf. Rm 6, 1-9).
L’Esprit Saint est don
Cependant, cette force, la grâce le l'Esprit, n'est pas quelque chose que nous pouvons mériter ou acquérir, mais nous pouvons seulement la recevoir comme un don. L'amour de Dieu peut répandre sa puissance uniquement quand nous lui permettons de nous transformer intérieurement. Nous devons lui permettre de traverser dans la dure carapace de notre indifférence, de notre lassitude spirituelle, de notre conformisme aveugle à l'esprit de notre temps. Alors seulement nous pouvons lui permettre d'enflammer notre imagination et de façonner nos désirs les plus profonds. Voilà pourquoi la prière est si importante : la prière quotidienne, la prière personnelle, dans le silence de notre cœur et devant le Saint Sacrement ainsi que la prière liturgique en Église. Elle est réceptivité pure de la grâce de Dieu, amour en acte, communion avec l'Esprit qui demeure en nous et nous conduit, à travers Jésus, dans l'Église, à notre Père céleste. Par la puissance de son Esprit, Jésus est toujours présent en nous, attendant tranquillement que nous nous mettions en silence à côté de Lui pour écouter sa voix, demeurer dans son amour et recevoir la « force qui vient d'en-haut », force qui nous rend capables d'être sel et lumière pour notre monde.
Lors de son Ascension, le Seigneur ressuscité, dit à ses
disciples : « vous serez mes témoins... jusqu'aux extrémités de la
terre » (Ac 1, 8). Ici, en Australie, remercions le Seigneur du don
de la foi, qui nous a été offert comme un trésor transmis de génération en
génération dans la communion de l'Église. Ici,
en Océanie, remercions de façon particulière tous les héroïques missionnaires,
les prêtres et religieux dévoués, les parents et grands-parents chrétiens, les
maîtres et les catéchistes qui ont édifié l'Église sur ces terres ; les
témoins, comme
Avoir déjà le
souci de la prochaine génération
Chers jeunes, permettez-moi de vous poser une question. Que laisserez-vous à la prochaine génération ? Bâtissez-vous vos existences sur des fondements solides, construisez-vous quelque chose de durable ? Vivez-vous vos vies de telle sorte que vous faites place à l'Esprit au milieu d'un monde qui veut oublier Dieu, ou même le rejeter au nom d'un concept erroné de liberté ? Comment utilisez-vous les dons que vous ont été fait, la « force » que l'Esprit Saint, aujourd'hui encore, est prêt à répandre sur vous ? Quel héritage laissez-vous aux jeunes qui viendront après vous ? Comment vous distinguerez-vous ?
La nouvelle « ère » promise par l’Evangile.
La puissance de l'Esprit Saint ne nous éclaire ni ne nous console seulement. Elle nous oriente aussi vers l'avenir, vers l'avènement du Royaume de Dieu. Quelle magnifique vision d'une humanité rachetée et renouvelée entrevoyons-nous dans la nouvelle ère promise par l'Évangile d'aujourd'hui ! Saint Luc nous dit que Jésus Christ est la réalisation de toutes les promesses de Dieu, le Messie qui possède en plénitude l'Esprit Saint pour le communiquer à l'humanité tout entière. L'effusion de l'Esprit du Christ sur l'humanité est un gage d'espérance et de libération vis-à-vis de tout ce qui nous appauvrit. Elle redonne la vue à l'aveugle, elle libère les opprimés, et crée l'unité dans et à travers la diversité (cf. Lc 4, 18-19 ; Is 61, 1-2). Cette force peut créer un monde nouveau : elle peut « renouveler la face de la terre » (cf. Ps 104, 30) !
Ces caractéristiques :
accueil de la vie.
Fortifiée par l'Esprit et s'inspirant d'une riche vision de foi, une nouvelle génération de chrétiens est appelée à contribuer à l'édification d'un monde où la vie est accueillie, respectée et aimée, non rejetée ou ressentie comme une menace et par conséquent détruite.
Une nouvelle ère de l’amour vrai.
Une nouvelle ère où l'amour n'est pas avide et égoïste, mais pur, fidèle et sincèrement libre, ouvert aux autres, respectueux de leur dignité, cherchant leur bien et rayonnant la joie et la beauté.
Une nouvelle ère de l’espérance.
Une nouvelle ère où l'espérance nous libère de la superficialité, de l'apathie et de l'égoïsme qui mortifient nos âmes et enveniment les relations humaines.
Chers jeunes amis, le Seigneur vous demande d'être des prophètes de cette nouvelle ère, des messagers de son amour, capables d'attirer les personnes au Père et de bâtir un avenir plein d'espérance pour toute l'humanité.
Le monde a besoin de ce renouvellement !
Le monde a besoin de ce renouvellement ! Dans nombre de nos sociétés, à côté de la prospérité matérielle, le désert spirituel s'étend : un vide intérieur, une crainte indéfinissable, un sentiment caché de désespoir. Combien de nos contemporains se sont creusés des citernes fissurées et vides (cf. Jr 2, 13) en cherchant désespérément le sens, la signification ultime que seul l'amour peut donner ? C'est là le don immense et libérateur que l'Évangile apporte : il nous révèle notre dignité d'hommes et de femmes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il nous révèle la sublime vocation de l'humanité qui est de trouver sa propre plénitude dans l'amour. Il renferme la vérité sur l'homme, la vérité sur la vie.
L'Église a aussi besoin de ce renouvellement ! Elle a besoin de votre foi, de votre idéalisme et de votre générosité, afin d'être toujours jeune dans l'Esprit (cf. Lumen gentium, 4). Dans la deuxième Lecture d'aujourd'hui, l'Apôtre Paul nous rappelle que chaque chrétien a reçu un don qui doit être utilisé pour l'édification du Corps du Christ. L'Église a particulièrement besoin du don des jeunes, de tous les jeunes. Elle a besoin de grandir dans la puissance de l'Esprit qui, maintenant aussi, vous apporte la joie et vous encourage à servir avec allégresse le Seigneur. Ouvrez votre cœur à cette force ! J'adresse cet appel de façon spéciale à ceux que le Seigneur appelle à la vie sacerdotale et consacrée. N'ayez pas peur de dire votre « oui » à Jésus, de trouver votre joie en faisant sa volonté, en vous donnant totalement pour parvenir à la sainteté et en mettant vos talents au service des autres !
Dans quelques instants, nous célèbrerons le sacrement de
En faisant monter notre prière pour les confirmands, prions aussi pour que la force de l'Esprit Saint ravive la grâce de notre Confirmation en chacun de nous. Que l'Esprit veuille répandre en abondance ses dons sur tous les présents, sur la ville de Sydney, sur cette terre d'Australie et sur tout son peuple ! Que chacun de nous soit renouvelé par l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de science, de piété et de crainte de Dieu !
À travers la bienveillante intercession de Marie, Mère de l'Église, que cette XXIIIe Journée Mondiale des Jeunes puisse être vécue comme un nouveau Cénacle, afin que, brûlants du feu de l'amour de l'Esprit Saint, nous puissions tous continuer à proclamer le Seigneur ressuscité et attirer à Lui tous les cœurs. Amen !