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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 26 décembre 2008
N° 196
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Discours de Benoît XVI à la curie
romaine
Le 22 décembre 2008
Le discours du pape Benoît XVI à
Ce passage me paraît important à de nombreux points de vue,
- au point de vue de l’objectivité de la pensée exprimée. C’est un « morceau choisi » à garder en mémoire face aux détracteurs de la pensée actuelle du pape soit disant « moderniste »;
- au point de vue, je viens de vous le dire, des réponses à apporter aux problèmes modernes d’éthique contemporaine.
Voici ce passage capital : Le pape part du thème du Mouvement des Jeunes à Sydney : le Saint Esprit. Il poursuit :
« En gardant à l'esprit le témoignage de l'Ecriture et
de
1- Il y a tout d'abord l'affirmation qu'il
vient à notre rencontre dès le début du récit de la création : on y parle de
l'Esprit créateur qui plane sur les eaux, qui crée le monde et le renouvelle
sans cesse. La foi dans l'Esprit créateur est un contenu essentiel du Credo chrétien.
Le fait que la matière contient en soi une structure mathématique, est pleine
d'esprit, est le fondement sur lequel reposent les sciences de la nature
modernes. Ce n'est que parce que la nature est structurée de manière
intelligente, que notre esprit est en mesure de l'interpréter et de la
remodeler activement. Le fait que cette structure intelligente provienne du
même Esprit créateur, qui nous a donné à nous aussi l'esprit, comporte à la
fois un devoir et une responsabilité. Dans la foi envers la création se trouve
le fondement ultime de notre responsabilité envers la terre. Celle-ci n'est pas
simplement notre propriété, que nous pouvons exploiter selon nos intérêts et
nos désirs. Elle est plutôt un don du Créateur qui en a dessiné les structures
intrinsèques et qui nous a donné les signes d'orientation que nous devons
suivre comme administrateurs de sa création. Le fait que la terre, l'univers,
reflètent l'Esprit créateur, signifie également que leurs structures rationnelles
qui, au-delà de l'ordre mathématique, deviennent presque palpables dans
l'expérimentation, contiennent en elles-mêmes également une orientation
éthique. L'Esprit qui les a façonnés, est plus que mathématique - c'est le Bien
en personne qui, à travers le langage de la création, nous indique la route de
la voie juste.
Etant donné que la
foi dans le Créateur est une partie essentielle du Credo chrétien,
l'Eglise ne peut pas et ne doit pas se limiter à transmettre uniquement le
message du salut à ses fidèles. Celle-ci a une responsabilité à l'égard de la
création et doit faire valoir cette responsabilité également en public. Et en
le faisant, elle ne doit pas seulement défendre la terre, l'eau et l'air comme
des dons de la création appartenant à tous. Elle doit également protéger
l'homme contre la destruction de lui-même. Il est nécessaire qu'il existe
quelque chose comme une écologie de l'homme, comprise de manière juste. Il ne
s'agit pas d'une métaphysique dépassée, si l'Eglise parle de la nature de l'être
humain comme homme et femme et demande que cet ordre de la création soit
respecté. Ici, il s'agit de fait de la foi dans le Créateur et de l'écoute du
langage de la création, dont le mépris serait une autodestruction de l'homme et
donc une destruction de l'œuvre de Dieu lui-même. Ce qu'on exprime souvent et
ce qu'on entend par le terme « gender », se résout en définitive dans
l'auto émancipation de l'homme par rapport à la création et au Créateur.
L'homme veut se construire tout seul et décider toujours et exclusivement seul
de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit contre la vérité, il vit
contre l'Esprit créateur. Les forêts tropicales méritent, en effet, notre
protection, mais l'homme ne la mérite pas moins en tant que créature, dans laquelle
est inscrit un message qui ne signifie pas la contradiction de notre liberté,
mais sa condition. De grands théologiens de
Remi Fontaine, de ce passage, donne ce bon commentaire dans Présent du 25 décembre 2008 :
Drôle de « genre »…
Haro sur Benoît XVI
Pour avoir rappelé des vérités élémentaires sur
l’écologie et la nature de l’être humain, le discours de fin d’année de Benoît
XVI à
Ils n’ont pas pu supporter que le Pape présente logiquement la confusion des sexes (théorie du « genre » : gender en anglais) comme une menace plus grave pour le salut de l’humanité que le réchauffement climatique ! Cette théorie, née aux Etats-Unis dans les années 1970, aujourd’hui défendue en Europe par les associations homosexuelles et certains courants féministes, établit une distinction entre l’appartenance biologique à tel ou tel sexe et l’identité réelle de la personne. Autrement dit : l’identité sexuelle se construit et n’est pas donnée, prétend cette théorie déconnectée du réel, fuyant la loi (morale) naturelle au point de la folie définie par Chesterton (« Le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison ! »).
D’où les réactions déchaînées de ses suppôts : « Il s’agit de la énième attaque homophobe de ce pape. Le Vatican parle de l’homosexualité ou de la transexualité comme si c’était un caprice, jamais une souffrance », a dénoncé Gustav Hofer, co-réalisateur du documentaire Soudain l’hiver dernier sur la vie d’une paire homosexuelle en Italie.
Ajoutant que l’Eglise catholique « réduit l’orientation sexuelle à l’acte sexuel, comme si cela n’avait rien à voir avec l’identité de la personne ». « Nous sommes des gens comme les autres et n’avons pas à être désignés comme des pécheurs du seul fait d’être transgenre », a renchéri Vladimir Luxuria, transexuel et ancien député communiste.
Etc.
On saisit bien la malhonnêteté intellectuelle de ces attaques qui détournent les propos du Saint-Père et reconnaissent implicitement « anormalité » de certaines situations pour revendiquer explicitement leur banalisation. Car une chose est d’avoir des mœurs anormales, autre chose est de vouloir changer la règle des mœurs. Mais, avec la théorie du
gender », il s’agit, en outre, bien plus que de banaliser l’homosexualité, voire la bisexualité : il s’agit de réaliser une sorte de métissage ontologique de l’homme et de la femme, à l’image du métissage systématique des races et des peuples voulu par le globalisme. Il s’agit, comme le dit Alain Toulza, de « déposséder la nature humaine de sa dualité originelle » en reconstruisant « une créature humanoïde sexuellement indifférenciée » dont l’espèce pourra se perpétuer à la faveur des avancées de la biotechnologie... (cf.Le Nouvel Ordre sexuel, chez F.-X. de Guibert).
C’est exactement ce qu’a dénoncé Benoît XVI en dévoilant clairement ce plan corrupteur, anti-écologique, qui remet en cause « l’ordre de la création » (la « loi naturelle » établie par Dieu pour « protéger l’homme contre sa propre destruction ») et dont on reconnaît trop l’Inspirateur, « homicide dès l’origine, menteur et père du mensonge » : « Ce qu’on exprime souvent et ce qu’on entend par le terme “gender”, se résout en définitive dans l’auto-émancipation de l’homme par rapport à la création et au Créateur. L’homme veut se construire tout seul et décider toujours exclusivement seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit en opposition avec la vérité... »
Voilà la vérité simple qui blesse nos faux écologistes au point qu’ils ressortent furieusement la grosse artillerie de leurs sophismes les plus vicieux. Voilà la contradiction criante qu’ils ne veulent pas entendre et que résume aussi à sa manière l’ami Pasquin de L’Homme nouveau : « Les mêmes qui pleurent le maïs modifié, marient l’homme avec l’homme, la femme avec la femme, veulent donner à l’enfant des parents du même sexe, accepter que le fœtus soit créé ici, porté làbas, nourri ailleurs, qu’il naisse en pipette ou qu’il soit introduit dans l’utérus d’une vieille folle qui veut encore sentir son ventre, tout cela n’a pas d’importance. Mais que personne ne touche aux légumes ! »
RÉMI FONTAINE
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Nous publions ci-dessous le texte intégral du discours que le pape Benoît XVI a adressé le lundi matin 22 décembre à la curie romaine, dans lequel il fait le bilan de l'année écoulée.
Messieurs les cardinaux,
vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs !
Le Noël du Seigneur est aux portes. Chaque famille ressent
le désir de se rassembler, pour goûter l'atmosphère unique et irremplaçable que
cette fête est capable de créer. La famille de
L'année qui est sur le point de se terminer a été riche de regards rétrospectifs sur les dates importantes de l'histoire récente de l'Eglise, mais également riche d'événements, qui portent en eux des signes d'orientation pour notre chemin vers l'avenir.
Il y a cinquante ans mourait le Pape Pie XII, il y a cinquante ans, Jean XXIII était élu Souverain Pontife. Quarante ans se sont écoulés depuis la publication de l'Encyclique Humanae vitae et trente ans depuis la mort de son auteur, le Pape Paul VI. Le message de ces événements a été rappelé et médité de multiples façons au cours de l'année, si bien que je ne voudrais pas m'y arrêter à nouveau maintenant.
Le regard de la mémoire, toutefois, est allé encore plus
loin, au-delà des événements du siècle dernier, et justement ainsi, il nous a
renvoyés à l'avenir : dans la soirée du 28 juin, en présence du patriarche
œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople, et de représentants de nombreuses
autres Eglises et communautés ecclésiales, nous avons pu inaugurer l'année
saint Paul, dans
L'année saint Paul
est une année de pèlerinage non seulement dans le sens de marche extérieure
vers les lieux pauliniens, mais également et surtout dans le sens d'un
pèlerinage du cœur, avec Paul, vers Jésus Christ. En définitive, Paul nous
enseigne également que l'Eglise est le Corps du Christ, que
Trois événements spécifiques de l'année qui touche à sa fin sautent particulièrement au yeux.
Il y a eu d'abord
Et enfin, il faut
rappeler le Synode des évêques : des pasteurs provenant du monde entier se
sont réunis autour de
Enfin, il était
important de ressentir que dans l'Eglise, il existe une Pentecôte également
aujourd'hui - c'est-à-dire qu'elle parle dans plusieurs langues et ce, non
seulement dans le sens extérieur que toutes les grandes langues du monde sont
représentées en elle, mais encore plus dans un sens plus profond : en elle sont
présents les multiples modes de l'expérience de Dieu et du monde, la richesse
des cultures, et ce n'est qu'ainsi qu'apparaît toute l'étendue de l'existence
humaine, et, à partir d'elle, l'étendue de la parole de Dieu. Toutefois, nous
avons également appris que
Les voyages pastoraux
de cette année ont également traité de la présence de
Mais cela n'explique pas, toutefois, la spécificité de ces
journées et le caractère particulier de leur joie, de leur force créatrice de
communion. Il est tout d'abord important de tenir compte du fait que les
Journées mondiales de
La joie comme fruit de l'Esprit Saint. Nous sommes ainsi
arrivés au thème central de Sydney qui était, précisément, l'Esprit Saint. Dans
cette rétrospective, je voudrais aussi mentionner de manière résumée
l'orientation implicite de ce thème. En gardant à l'esprit le témoignage de
l'Ecriture et de
1. Il y a tout d'abord l'affirmation qu'il vient à notre rencontre dès le début du récit de la création : on y parle de l'Esprit créateur qui plane sur les eaux, qui crée le monde et le renouvelle sans cesse. La foi dans l'Esprit créateur est un contenu essentiel du Credo chrétien. Le fait que la matière contient en soi une structure mathématique, est pleine d'esprit, est le fondement sur lequel reposent les sciences de la nature modernes. Ce n'est que parce que la nature est structurée de manière intelligente, que notre esprit est en mesure de l'interpréter et de la remodeler activement. Le fait que cette structure intelligente provienne du même Esprit créateur, qui nous a donné à nous aussi l'esprit, comporte à la fois un devoir et une responsabilité. Dans la foi envers la création se trouve le fondement ultime de notre responsabilité envers la terre. Celle-ci n'est pas simplement notre propriété, que nous pouvons exploiter selon nos intérêts et nos désirs. Elle est plutôt un don du Créateur qui en a dessiné les structures intrinsèques et qui nous a donné les signes d'orientation que nous devons suivre comme administrateurs de sa création. Le fait que la terre, l'univers, reflètent l'Esprit créateur, signifie également que leurs structures rationnelles qui, au-delà de l'ordre mathématique, deviennent presque palpables dans l'expérimentation, contiennent en elles-mêmes également une orientation éthique. L'Esprit qui les a façonnés, est plus que mathématique - c'est le Bien en personne qui, à travers le langage de la création, nous indique la route de la voie juste.
Etant donné que la foi dans le Créateur est une partie
essentielle du Credo chrétien, l'Eglise ne peut pas et ne doit pas se
limiter à transmettre uniquement le message du salut à ses fidèles. Celle-ci a
une responsabilité à l'égard de la création et doit faire valoir cette
responsabilité également en public. Et en le faisant, elle ne doit pas
seulement défendre la terre, l'eau et l'air comme des dons de la création
appartenant à tous. Elle doit également protéger l'homme contre la destruction
de lui-même. Il est nécessaire qu'il existe quelque chose comme une écologie de
l'homme, comprise de manière juste. Il ne s'agit pas d'une métaphysique
dépassée, si l'Eglise parle de la nature de l'être humain comme homme et femme et
demande que cet ordre de la création soit respecté. Ici, il s'agit de fait de
la foi dans le Créateur et de l'écoute du langage de la création, dont le
mépris serait une autodestruction de l'homme et donc une destruction de l'œuvre
de Dieu lui-même. Ce qu'on exprime souvent et ce qu'on entend par le terme « gender
», se résout en définitive dans l'auto émancipation de l'homme par rapport à la
création et au Créateur. L'homme veut se construire tout seul et décider
toujours et exclusivement seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il
vit contre la vérité, il vit contre l'Esprit créateur. Les forêts tropicales
méritent, en effet, notre protection, mais l'homme ne la mérite pas moins en
tant que créature, dans laquelle est inscrit un message qui ne signifie pas la
contradiction de notre liberté, mais sa condition. De grands théologiens de
2. Je ne donnerais que quelques brèves indications
supplémentaires à propos des autres dimensions de la pneumatologie. Si l'Esprit
créateur se manifeste tout d'abord dans la grandeur silencieuse de l'univers,
dans sa structure intelligente, la foi, outre cela, nous dit une chose
inattendue, c'est-à-dire que l'Esprit parle, en quelque sorte également avec
des paroles humaines ; il est entré dans l'histoire et, comme force qui façonne
l'histoire, il est également un esprit parlant, il est même
3. Nous sommes désormais arrivés à la troisième dimension de la pneumatologie qui consiste, précisément, dans l'aspect inséparable du Christ et de l'Esprit Saint. De la manière peut-être la plus belle, celle-ci se manifeste dans le récit de saint Jean à propos de la première apparition du Ressuscité devant les disciples : le Seigneur souffle sur ses disciples et leur donne ainsi l'Esprit Saint. L'Esprit Saint est le souffle du Christ. Et de même que le souffle de Dieu au matin de la création avait transformé la poussière du sol en l'homme vivant, le souffle du Christ nous accueille dans la communion ontologique avec le Fils, nous transforme en nouvelle création. C'est pour cette raison que c'est l'Esprit Saint qui nous fait dire avec le Fils : « Abba, Père ! » (cf. Jn 20, 22 ; Rm 8, 15).
4. Ainsi, comme quatrième dimension, apparaît spontanément
la connexion entre Esprit et Eglise. Paul, dans
Ainsi, avec le thème de l'« Esprit Saint », qui orientait
les journées en Australie et, de manière plus cachée, également les semaines du
Synode, devient visible toute l'ampleur de la foi chrétienne, une ampleur qui,
de la responsabilité pour la création et pour l'existence de l'homme en
harmonie avec la création, conduit, à travers les thèmes de l'Ecriture et de
l'histoire du salut, jusqu'au Christ et, de là, à la communauté vivante de
l'Eglise, dans ses ordres et responsabilités, tout comme dans son ampleur et sa
liberté, qui s'exprime aussi bien dans la multiplicité des charismes que dans
l'image de
Une partie intégrante de la fête est la joie. La fête peut s'organiser, la joie non. Celle-ci peut seulement être offerte en don ; et, de fait, elle nous a été donnée en abondance : nous sommes reconnaissants de cela. De même que Paul qualifie la joie de fruit de l'Esprit Saint, dans son Evangile Jean a lui aussi étroitement lié l'Esprit et la joie. L'Esprit Saint nous donne la joie. Et Il est la joie. La joie est le don dans lequel tous les autres dons sont résumés. Elle est l'expression du bonheur, de l'harmonie avec soi-même, ce qui ne peut découler que du fait d'être en harmonie avec Dieu et avec sa création. Rayonner, être communiquée, fait partie de la nature de la joie. L'esprit missionnaire de l'Eglise n'est rien d'autre que l'impulsion à communiquer la joie qui nous a été donnée. Que celle-ci soit toujours vivante en nous et rayonne sur le monde dans ses épreuves : tel est mon souhait à la fin de cette année. Avec un vif remerciement pour votre travail et votre œuvre, je souhaite à chacun de vous que cette joie dérivant de Dieu nous soit donnée en abondance également au cours de la nouvelle Année.
Je confie ces vœux à l'intercession de