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Un regard sur le monde
politique et religieux
au 27 mars 2009
N° 209
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Mgr Lefebvre
et
le Concile Vatican II
Son jugement.
Les conversations théologiques qui
ont eu lieu entre le cardinal Seper, préfet de
Nous voulons voir aujourd’hui les critiques que faisait le cardinal Seper
à la pensée de Mgr Lefebvre sur « l’œuvre du Concile Vatican II en général
et son autorité dans l’Eglise ».
Il nous intéresse de voir aussi comment Mgr Lefebvre répondait à ces
critiques. On peut résumer sa pensée en disant : le modernisme a jeté son ombre sur le déroulement du
Concile, sur son interprétation et sur son application. Ces trois mots sont de Jean Madiran dans un
récent article de Présent. Mais ces trois mots représentent la pensée
même de Mgr Lefebvre, celle qu’il propose au cardinal Seper. Cette affirmation
fait toujours « hurler » d’indignation certains évêques. Je viens de
l’apprendre encore tout récemment.
Ce sont sur les mêmes questions générales que vont devoir débattre les
théologiens de
Seront-ils fidèles à la pensée de Mgr Lefebvre ?
Je l’espère. Mais je crains que nos « amis » se soient engagés
sur un terrain difficile, impossible à régler. Ces « conversations
théologiques » pourront-elles aboutir ? Ne risquent-elles pas finalement de s’éterniser et ainsi d’être « un
véritable bourbier » qui ne permettra pas de régler le problème de la
« normalisation » de
Je reste persuadé que ce n’était pas la
solution qu’aurait proposé Mgr Lefebvre. Il fallait s’en tenir à sa position tant
de fois rappeler : demander à Rome d’être reçus dans l’Eglise « tels
que nous sommes » - et les réponses que nous allons lire de Mgr
Lefebvre vont nous préciser de nouveau sa pensée - avec « l’exemption » juridique
vis-à-vis des « ordinaires ». Voilà ce qui me paraît être la sagesse.
Car, comme le faisait justement remarquer M
Yves Chiron dans un récent Aletheia, son journal d’informations
religieuses, les discussions risquent de
s’éterniser Voilà quarante ans déjà que Paul VI a levée
l’excommunication des Orthodoxes de
Constantinople. Et toujours rien! Or n’oublions pas que « l’opposition » des évêques est
grande. On s’en aperçoit déjà quant à l’application du Motu Proprio de Benoît
XVI. On s’en apercevra dans les conversations sur le Concile. Pour tous ou pour
beaucoup, « le Concile est passé dans le peuple de Dieu et Vatican II
est un acquis sur lequel on ne revient pas » (Mgr Pican, évêque de
Bayeux-Lisieux dans Ouest-France du 11 mars 2009). Ce qui laisse entendre que
les conversations seront âpres. Si le temps des conversations devait
s’éterniser avec
On verra qui aura raison.
Pour l’instant rappelons les critiques que le Cardinal Seper adressait à
Mgr Lefebvre sur son jugement sur le
Concile Vatican II. Nous verrons ensuite les réponses que Mgr Lefebvre lui faisait
dans sa lettre du 26 février 1978
A-
Les
critiques du cardinal Seper exprimées dans sa lettre du 28 janvier 1978.
1-
Remarque préliminaire
Les déclarations plus ou moins générales, Monseigneur, que vous avez
faites contre l’autorité du Concile Vatican II et contre celle du Pape Paul VI,
traitent souvent de ces deux points à la fois. Néanmoins on considérera ici
d’abord vos déclarations qui ne concernent que l’autorité du Concile ou la
concernent plus directement, ensuite celles qui ne concernent que l’autorité de
Paul VI ou la concernent principalement.
Ces déclarations sont d’autant plus graves qu’elles s’unissent à une
« praxis » qui va dans le même sens qu’elles. Elles font que
naturellement la question se pose : ne se trouve-t-on pas devant un
mouvement schismatique ? Cette question doit être examinée objectivement.
Rappelons, car elle devra éclairer cet examen, la définition du « schismaticus » par le Droit
canonique : « Si (quis) denique
subesse renuit Summo Pontifici aut cum membris Ecclesiae ei subiecitis
communicare recusat, schismaticus est » (CIC, can. 1325,2) (NB Si enfin (une personne baptisé) refuse de se soumettre au Souverain
Pontife et de rester en communion avec les membres de l’Eglise qui lui sont
soumis, elle est scismatique ». Il y a donc deux refus (étroitement liés
entre eux qui font, chacun, qu’un chrétien, soit schismatique : le refus (pratique)
de rester un sujet du Souverain Pontife, et le refus de la communion avec les
membres de l’Eglise qui lui demeurent soumis.
2-
l’autorité de Vatican II
Vous ne vous contentez pas, Monseigneur,
de contester comme contraires à
Vous écrivez en effet dans votre livre : « J’accuse le Concile » (1976) p. 5 « Des orientations libérales et modernistes se firent jour (au Concile)
et eurent une influence prépondérante, grâce au véritable complot des Cardinaux
des bords du Rhin malheureusement soutenus par Paul VI. » Et puis, aux
pages 7-9 du même livre : « Nous
sommes fondés à affirmer…que l’esprit qui a dominé au Concile et en a inspiré
tant de textes ambigus et équivoques et même franchement erronés n’est pas l’Esprit
Saint, mais l’esprit du monde moderne, esprit libéral, théilhardin, moderniste,
opposé au règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Toutes les réformes et
orientations officielles de Rome sont demandées et imposées au nom du Concile.
Or ces réformes et orientations sont toutes de tendances franchement
protestantes et libérales….Les bons textes ont servi pour faire accepter les
textes équivoques, minés, piégés. Il nous reste une solution : abandonner
ces témoins dangereux pour nous attacher fermement à
Cette sorte de condamnation globale du Concile malgré de « bons
textes », à cause, « d’orientations libérales et modernistes »
qui y eurent « une influence prépondérante », qui permettent de dire
que « l’esprit qui domine le Concile…est un esprit libéral, teilhardien, moderniste,
opposé au règne de NSJC » au point qu’ il nous reste une
solution : abandonner ces témoins dangereux, pour nous attacher fermement
à
Car la voix du Concile a été celle de l’ensemble de l’épiscopat uni à son
chef, le Successeur de Pierre, et c’est l’ensemble de l’épiscopat romain soumis
au Pape avec le peuple fidèle qui admet le concile et les réformes conciliaires.
Si l’on prend vos paroles dans la plénitude de leur sens, n’est-on pas fondé à
dire que vous refusez ou que vous êtes près de refuser la communion avec les
membres de l’Eglise soumis au Pape.
Et votre « praxis » ne corrige point les choses. En effet, vous
ordonnez des prêtres contre la volonté formelle du Pape et sans les « litterae dimissoriae » requises par
le Droit Canonique ; vous envoyez des prêtres ordonnés par vous dans des
prieurés où ils exercent leur ministère sans l’autorisation de l’Ordinaire du
lieu ; vous faites des discours propres à répandre vos idées dans des
diocèses dont l’évêque vous refuse son consentement ; avec des prêtres que
vous avez ordonnés et qui ne dépendent en fait que de vous, vous commencez, que
vous le vouliez ou non, à former un groupement propre à devenir une communauté
ecclésiale dissidente.
A ce propos il faut relever l’étonnante déclaration que vous avez faite
(Conférence de presse du 15.9.1976 in Itinéraires,
dec. 1976, p. 126-127) au sujet de l’administration du sacrement de pénitence
par les prêtres que vous avez illicitement ordonnés et qui ne sont pas pourvus
de la faculté d’entendre les confessions. Vous estimez que ces prêtres avaient
la juridiction prévue par le Droit canonique pour les cas de nécessité :
« Je pense, disiez-vous, que nous
nous trouvons dans des circonstances non pas physiques, mais morales
extraordinaires, telle que nos jeunes prêtres ont le droit d’utiliser ces
facultés extraordinaires ». N’était-ce pas raisonner comme si la
hiérarchie légitime avait cessé d’exister dans les régions où ces prêtres se
trouvaient ?
Il est vrai que, dans vos déclarations plus ou moins générales contre le
Concile et les réformes demandées par lui, il est juste de faire la part de
l’émotivité ou, comme vous l’avez dit, « d’un sentiment d’indignation,
sans doute excessif » (Un évêque parle, p. 292) Il est vrai aussi que vous
avez déclaré, à plusieurs reprises, que vous ne consacrerez pas d’évêque et que
vous avez affirmé votre conviction de « demeurer fidèle à l’Eglise Catholique
et Romaine et à tous les successeurs de Pierre » (op. cit. p. 272). Oui,
mais tout ceci suffit-il à effacer ce qui précède ?
3-
L’autorité du Pape Paul VI
Au sujet de l’autorité du pape Paul VI et plus précisément de l’attitude
qu’il convient de prendre vis-à-vis de
son autorité, vous avez des affirmations qui diffèrent entre elles.
Il arrive que vous paraissiez dans des textes pris isolément, la récuser
d’une manière fort générale. Ainsi dans la phrase mise en exergue à votre livre
Un évêque parle… : « Le coup magistral de Satan est d’être
arrivé à jeter (l’ensemble de l’Eglise) dans la désobéissance à toute la
tradition par obéissance (au Concile et à la réforme conciliaire prescrite par
le Saint Siège). » Ainsi encore dans cette phrase de FSSPX, Lettre aux
amis et bienfaiteurs, n° 9 (octobre 1975) : « C’est parce que
nous estimons que toute notre foi est en danger par les réformes et les
orientations postconciliaires que nous avons le devoir de
« désobéir » et de garder les traditions. C’est le plus grand service
que nous pouvons rendre à l’Eglise catholique, au successeur de Pierre, au
salut des âmes et de notre âme, que de refuser l’Eglise réformée et
libérale, car nous croyons en NSJC, le Fils de Dieu fait homme, qui
n’est ni libérale ni réformable. » . Ce texte est reproduit dans un Evêque
parle …, p.323, mais dans la première phrase le mot « toute »
est supprimé.)
Par ailleurs vous avez des textes qui affirment avec force votre
soumission au successeur actuel de Pierre, le pape Paul VI : « Votre
Sainteté, écrivez-vous, sait parfaitement quelle est la foi que je professe,
qui est celle de son Credo, et
connaît également ma profonde soumission au Successeur de Pierre que je
renouvelle dans les mains de votre Sainteté (Lettre du 22,VI,1976). Vous
répondez aussi à l’abbé de Nantes, qui
vous avez laissé entendre qu’une rupture « d’un évêque avec
Rome » serait « souhaitable » : « sachez que, si
un évêque rompt avec Rome, ce ne sera pas moi » (Un évêque…p. 273)
Comment ces textes différents s’accordent-ils ? Vous l’expliquez
souvent. Vous dites par exemple : « Nous sommes les plus ardents
défenseurs de son autorité (celle du Pape actuel) comme successeur de
Pierre…Nous applaudissons au Pape écho de
Cette distinction ne justifie objectivement pas votre attitude. Nous
avons déjà dit pourquoi vos objections majeures contre les décisions du Pape en
matière liturgique ne sont pas acceptables (NB cf Item du 20 mars 2009). Il
convient en outre de rappeler ici que le Pape a la « potestas suprema iuridictionis » « non solum in rebus quae in fidem et mores sed etiam in iis quae
ad disiplinam et regimen Ecclesiae per totum orbem diffusae pertinent »
(Conc Vat. 1 Const. Pastor aeternus, DS 3064). L’obéissance qui lui est due (ibid
DS 3060 s’exprime notamment en notre temps par l’adhésion de l’ensemble des
évêques avec la grande majorité de leur peuple au Concile Vatican II et aux
décisions par lesquelles le Pape Paul VI en a mis en œuvres les dispositions.
Cela ne devrait-il pas suffire pour vous faire mettre en grave coefficient de
doute à ce que vous et vos amis proclamez imperturbablement et finalement pour
vous ramener à une soumission libératrice ?
4-
Conclusion de cette deuxième partie.
Toute en demeurant prête à écouter votre réponse,
B- Réponses de Mgr Lefebvre dans sa lettre du 26 février
1978.
1-
Déclaration à l’égard du Concile Vatican II.
Les réponses données aux divers points évoqués ci-dessus (NB par exemple sur le Nouvel Ordo Missae, ce que nous avons vu dans
Item-Regard sur le monde du 20 mars 2009, mais aussi sur
Or comment expliquer que ces textes du Concile puissent contenir des
expressions contraires à l’enseignement traditionnel de l’Eglise sinon parce
que de mauvaises influences se sont exercées au cours du Concile et
avant le Concile. Certaines séances de
Est-ce devenir schismatique que de maintenir fermement le magistère
traditionnel et officiel de l’Eglise ? Est-ce être schismatique que
dénoncer les influences modernistes et libérales qui ont eu lieu dans le
Concile ? N’est-ce pas, au contraire, rendre service à l’Eglise ?
N’est-ce pas manifester notre profonde union avec les Evêques et le Pape, qui
ne peuvent pas et ne doivent pas se séparer de leurs prédécesseurs, mais qui
ne sont pas exempts d’influences dangereuses, conséquences de cet esprit d’ouverture
au monde, d’oecuménisme exagéré, qui recherche l’union au lieu de
l’unité dans
2-
L’autorité de Paul VI
Nous ne contestons pas
l’autorité de Paul VI et nous la respectons, beaucoup mieux et beaucoup plus
profondément que la plupart des Evêques du monde entier qui ont désobéi et
désobéissent encore dans les matières dans lesquelles le Pape ne faisait que
confirmer l’enseignement de ses prédécesseurs. Et ces Evêques ne sont jamais
publiquement importunés. ( Que dirait-il aujourd’hui de Mgr Di Falco et
de sa récente déclaration sur le « préservatif », s’opposant
frontalement à la pensée du Souverain
Pontife, déclaration tout simplement scandaleuse et qui devrait être
sanctionnée. Oui, qui s’oppose à la pensée de Benoît XVI, Mgr Di Falco ou M
l’abbé Paul Aulagnier ? )
Pour nous, nous pensons qu’il est de notre devoir de ne pas obéir
lorsqu’on veut nous obliger à rompre avec l’enseignement traditionnel de
l’Eglise. Cet enseignement est clair en ce qui concerne la « Liberté
religieuse » et ses conséquences, il est clair en ce qui concerne
Nous nous référons aux principes évidents de la loi naturelle et éternelle.
Comme l’exprime le Pape Léon XIII : « Dès que le commandement est
contraire à la raison, à la vie éternelle, à l’autorité de Dieu, alors il est
légitime de désobéir, nous voulons dire aux hommes, afin d’obéir à Dieu »
(Libertas. 20 Juin 1888)
Il ajoute : « Supposons donc une prescription d’un pouvoir
quelconque qui serait en désaccord avec les principes de la droite raison et
avec les intérêts du bien public, elle n’aurait aucune force de loi ».
Or les interdictions qui nous sont faites le sont pour nous obliger à
accepter de diminuer et d’attenter à notre foi. C’est pourquoi nous sommes
convaincus que ces prescriptions n’ont aucune force de loi.
L’autorité dans l’Eglise est donnée pour transmettre fidèlement et
exactement le « dépôt de la foi ». User de cette autorité dans un
sens nuisible au dépôt de la foi, c’est perdre le droit à l’obéissance. Cela ne
signifie pas que l’on perde toute autorité. Nous respectons fidèlement les
autorités de l’Eglise lorsqu’elles agissent conformément au but pour lequel
l’autorité leur a été donnée.
S’il ne s’agissait que
de pur disciple sans rapport avec la foi, nous n’hésiterions pas à sacrifier nos préférences ou pensées
personnelles, mais dès lors que la foi est en
jeu, c’est notre vie éternelle qui est en jeu. C’est le salut des âmes
qui est en péril. Les faits nous le prouvent amplement d’une manière
douloureuse et angoissante. C’est le Règne de NSJC en ce monde qui est en
cause. Nous ne pouvons pas collaborer à sa disparition.
Raisons profondes de ce changement
radical entervenu dans l’Eglise depuis le Pape Jean XXIII et le Pape Paul VI et
par le Concile.
Le Pape Paul VI l’a
souvent affirmé dans ses discours : désormais l’Eglise modifie sa manière
de juger le monde moderne, l’homme moderne, elle l’aime, l’estime tel qu’il
est, elle voit dans cet homme, ce frère, sa dignité humaine, la liberté de ses
choix, religieux, culturels. Elle ne veut plus s’opposer à ses choix, bien plus
elle voudrait s’en approcher, les assumer parce qu’elle y voit une recherche de
la vérité, une contribution à la construction du monde, moyennant quoi, dans la
pratique elle ne veut plus imposer son message, elle le propose comme celui
qu’elle pense le plus efficace à la construction du monde. Elle n’importe plus
la conversion, mais fraternise avec les groupes hors de l’Eglise tels qu’ils
sont, sauf avec ceux qui s’opposent à cette nouvelle vision du monde.
D’où un œcuménisme
libéral qui, ne voyant plus le
monde comme NSJC et l’Eglise à sa suite l’ont toujours vu et jugé, ne distingue
plus le vrai du faux, le bien du mal. Les documents du Concile sur les
religions non chrétiennes et la pratique du Saint Siège depuis le Concile
vis-à-vis des fausses religions en sont un exemple éclatant et ruineux pour
La dignité humaine mal
définie, ayant perdu son vrai
critère qui est la grâce de NSJC reçue par l’Eglise (même hors de l’Eglise) est un sujet de
confusion sans fin. Les démons eux-mêmes seraient dignes. Car en vérité
l’homme n’est digne que dans la mesure où il est réellement uni à Notre
Seigneur Jésus-Christ par la grâce et dans la mesure où il est encore capable
de l’être. Il est indigne dans la mesure où il s’oppose à cette grâce.
C’est ainsi que seront jugés tous les hommes par NSJC lui-même. Il n’y a pas
deux critères.
Modifier ce jugement pour plaire au monde de l’erreur et du péché, en établissant des ententes avec ce monde représenté par les francs-maçons, les communistes, les socialistes et toutes les fausses religions, c’est ruiner totalement l’Eglise dans ce qu’elle a de plus cher : le règne de NSJC « sur la terre comme au Ciel », c’est supprimer l’esprit missionnaire.
Cette entente avec les protestants dans l’œcuménisme libéral a produit la nouvelle liturgie, équivoque, bâtarde, qui donne la nausée aux vrais catholiques, même si elle est parfois valide. La ruine de la vraie liturgie royale de NSJC a entraîné la fin des vocations sacerdotales et religieuses.
L’Eglise ne peut pas
se permettre de porter sur le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain un autre
jugement que celui de NSJC, qui a été gardé fidèlement pendant vingt siècles.
Les documents de « l’Eglise dans le monde « , de la « Liberté
religieuse », des « Religions non chrétienne » sont les témoins
de cette vision nouvelle, et toute l’activité du Saint Siège depuis le Concile
a été inspirée par ce changement de vision totalement opposé à celui de Notre
Seigneur et de l’Eglise.
Les malheurs de l’Eglise, désormais évidents, connus de tous, affirmés par le Pape lui-même et par tous les Evêques et les clercs, par les fidèles, malheurs dont se réjouissent les ennemis de l’Eglise, ne peuvent que s’aggraver tant que ceux qui sont à la barre de l’Eglise ne reprendront pas l’orientation et le cap de toujours.
Il faut en finir avec cet œcuménisme libéral contraire au véritable apostolat et à la vraie mission de l’Eglise. Sinon les forces du mal, ne trouvant plus de résistance même dans l’Eglise, auront tôt fait de triompher par tout.
Le moyen que Notre Seigneur a préconisé lui-même c’est la
formation de clercs solidement instruits dans la foi catholique, dans la piété,
dans la dévotion au Saint Sacrifice de
Nous demander de fermer nos Séminaires pour adopter la nouvelle orientation conciliaire et post-conciliaire, serait nous obliger à contribuer à la destruction de l’Eglise, à miner l’autorité du Siège Apostolique de Rome, car c’est parce que nous voulons demeurer fidèles au magistère de l’Eglise, que nous supplions le Saint Père d’y être fidèle lui-même, de ne pas s’écarter de ses prédécesseurs, en particulier les deux derniers Saints Papes, Saint Pie V et saint Pie X.
Nous ne demandons
qu’à contribuer à l’œuvre apostolique de l’Eglise sous l’autorité du Saint
Siège et des Evêques, mais pas dans un esprit oecuménique libéral destructeur
de l’Eglise.
Profession de foi catholique.
Nous professons la foi catholique intégralement et totalement telle qu’elle a été professée et transmis fidèlement et exactement par l’Eglise, les Souverains Pontifes, les Conciles, dans sa parfaite continuité et homogénéité, sans en excepter un seul article, spécialement en ce qui concerne les privilèges du Souverain Pontife tels qu’ils ont été définis à Vatican I
Nous rejetons et anathématisons de même tout ce qui a été
rejeté et anathématisé par l’Eglise en particulier par le Saint Concile de
Trente.
Nous condamnons avec tous les Papes du XIX et du XX siècles le libéralisme, la naturalisme,
le rationalisme sous toutes leurs formes, comme les Papes les ont condamnés.
Nous rejetons avec eux toutes les conséquences de ces erreurs qu’on appelle « les libertés modernes », « le droit nouveau », comme ils les ont rejetées.
C’est dans la mesure où les textes du Concile Vatican II et les Réformes post-conciliaires s’opposent à la doctrine exposée par ces Papes et laissent libre cours aux erreurs qu’ils ont condamnées que nous nous sentons , en conscience, obligés de faire de graves réserves sur ces textes et ces Réformes »
Mgr Lefebvre.
Fait à Rome le 26 février 1978..