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Un regard sur le monde politique et religieux
Au 31 aôut 2005
N°55
Par
Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Benoît XVI à Cologne avec les jeunes
Dans
ce « Regard sur le Monde politique et religieux », je voudrais vous présenter
une synthèse des paroles du Pape Benoît XVI aux jeunes participants à la 20e
Journée Mondiale de
Il
faut aussi en retenir la substance.
Si
j’avais une phrase à retenir de ces nombreux discours, ce serait celle qu’il prononça lors de la
veillée de prière à Marienfeld :
« L'absolutisation
de ce qui n'est pas absolu mais relatif s'appelle totalitarisme ».
Là,
le Pape condamne toutes les idéologies que l’on a connues au cours du 20
siècle. Le Bolchévisme, l’Hitlérisme mais aussi le Libéralisme. Toutes ces idéologies ont amené leurs misères
pour le peuple. Avec l’Hitlérisme, c’est la « race » qui est
exaltée ; avec le Bolchevisme, c’est le « prolétariat » qui est
seul pris en compte. Avec le Libéralisme, c’est la liberté. Ces sont là trois
biens, mais relatifs…Absolutisés, ils ont conduit aux totalitarismes du 20
siècle. Pour connaître la pensée du Pape sur ce sujet, vous cliquez
ici
A - Le
Jeudi 18 août 2005
a- A son arrivée
à Cologne
Discours du pape à son arrivée à Cologne
A sa descente d’avion, à l’aéroport de Cologne, le pape fut accueilli entre autres par le président de
* * *
Après
avoir salué toutes les personnalités et remercié les différents responsables de
l’organisation et de la préparation de
Il rappelle immédiatement le
thème du pèlerinage, proposé par Jean-Paul II : « nous réfléchirons ensemble sur le thème «Nous sommes venus
l’adorer » (Mt 2, 2).
Voilà le sens même de la vie,
de toute existence humaine : la
recherche du Seigneur pour le connaître et l’adorer : « C’est une occasion à ne pas manquer,
dit-il, pour approfondir la
signification de l’existence humaine comme «pèlerinage» accompli sous la
conduite de l’«étoile», à la recherche du Seigneur. Nous regarderons ensemble
la figure des Mages qui, venant de terres différentes et lointaines, furent
parmi les premiers à reconnaître en Jésus de Nazareth, dans le Fils de
« Comme les
Mages, tous les croyants, spécialement les jeunes, sont appelés à affronter le
chemin de la vie dans la recherche de la vérité, de la justice, de l’amour.
C’est un chemin dont le terme et la résolution ne peuvent se trouver que grâce
à la rencontre avec le Christ, une rencontre qui ne se réalise pas sans la
foi. »
La vérité, la justice et
l’amour, les grands principes qui animent le cœur des jeunes se trouvent dans la rencontre avec le Christ.
Car Il est essentiellement cela et cette
rencontre ne se fait pas sans la foi. On pourrait dire que le pape rappelle à
la jeunesse, les quatre idéaux
chrétiens : la vérité, la justice, l’amour, la foi.
Mais ce chemin, cette quête
de Dieu, sa recherche, ne se fait pas
seul, dans la solitude. Le riche patrimoine artistique, philosophique,
théologique, spirituel laissé par les
anciens en tous pays, mais ici particulièrement à Cologne, nous aide dans cette recherche de Dieu. C’est
dire que la vertu de piété est au cœur
de ce chemin et de tout jeune catholique. C’est dire immédiatement aux jeunes
que nous sommes des héritiers qui bénéficions des richesses du passé. Nous
sommes des héritiers et devons vivre dans ce respect du patrimoine des anciens
pour nous en inspirer. . C’est dire que le jeune catholique est tout à l’opposé
de l’esprit révolutionnaire,volontiers iconoclaste, destructeur de tout autre que soi…Voilà le
très bel enseignement de Benoît XVI : « Dans ce chemin intérieur, les nombreux signes que la longue et riche
tradition chrétienne a laissés de manière indélébile sur cette terre
d’Allemagne peuvent être une aide: des grands monuments historiques aux
innombrables œuvres d’art dispersées sur tout le territoire, des documents
conservés dans les bibliothèques aux traditions vécues avec une intense
participation populaire, de la pensée philosophique à la réflexion théologique
de ses nombreux penseurs, de son héritage spirituel à l’expérience mystique
d’une multitude de saints ».
Voilà le riche patrimoine
culturel et spirituel qui témoigne de la fécondité de la foi et de la tradition chrétienne Et le pape de rappeler les riches figures des
saints de ce terroir : « Le
diocèse et la région de Cologne conservent tout particulièrement la mémoire
vive de grands témoins de la civilisation chrétienne. Je pense entre autres à
saint Boniface, à sainte Ursule, à saint Albert le Grand et, à une époque plus
récente, à sainte Thérèse-Bénédicte de
« Puissent nos illustres frères dans la
foi, qui, tout au long des siècles, ont porté haute la flamme de la sainteté,
être des «modèles» et des «patrons» de
Voilà, des le début du
pèlerinage, porter l’idéal chrétien très
haut et mettre la quête de la vie sur de bons principes. A toi, jeune, de
reconnaître comme les Mages un jour le Christ, le Messie, de l’adorer,
le servir, l’aimer comme l’ont
fait les anciens et tout particulièrement les saints. Voilà un bel
idéal de vie, un riche enseignement sur les meilleurs fondements.
Familièrement, disons que les choses partaient bien.
b- à 16h30
Message de Benoît XVI aux jeunes
Prononcé depuis le bateau qui a conduit le pape à la cathédrale de
Cologne
Un peu après 16.30, ce jeudi
après-midi, le pape Benoît XVI est monté à bord d’un bateau, sur le Rhin, en
direction de la cathédrale de Cologne, en compagnie de 60 jeunes représentant
l’ensemble des jeunes présents à Cologne. L’embarcation du pape était escortée
de cinq bateaux représentant les 5 continents. Des milliers de jeunes saluaient
le pape depuis le rivage. A mi-chemin, le bateau s’est arrêté et le pape a
adressé un message aux jeunes, en plusieurs langues.
* * *
Vous vous êtes faits aujourd’hui pèlerins comme, hier, les Mages. Et comme eux,
vous venez pour « découvrir le
Christ », et contempler « le
visage de Dieu qui se révèle dans l’enfant de la crèche ».
«Nous sommes venus l’adorer» (Mt 2, 2)
Voilà le thème principal de
cette méditation que le Pape propose aux jeunes, alors qu’il leur parle, comme
le Christ, de la « barque »,
les jeunes l’écoutant sur les berges du fleuve.
Et comme tout bon
prédicateur, le Pape leur précise les conditions préalables pour réussir un bon
pèlerinage. Mettez-vous dans une attitude prière et surtout profitez-en pour
vous confesser.
Tout d’abord, l’appel à la prière, condition d’un bon
pèlerinage.
Vous avez peut-être perdus
l’habitude de prier comme Edith Stein, qui, jeune adolescente, le
confessait : «J’avais consciemment et délibérément perdu l’habitude de
prier». Alors vous pourrez refaire en ces jours « l’expérience bouleversante de la prière ».
Il définit la prière comme
tous les spirituels : « comme
dialogue avec Dieu, dont nous nous savons aimés et que nous voulons aimer en
retour ».
Il se fait alors insistant et convainquant. Il lance un appel fervent à la prière : « À vous tous, je voudrais dire
avec insistance: ouvrez tout grand votre cœur à Dieu, laissez-vous surprendre
par le Christ ! Accordez-lui «le droit de vous parler» durant ces journées !
Ouvrez les portes de votre liberté à son amour miséricordieux ! Exposez vos
joies et vos peines au Christ, le laissant illuminer de sa lumière votre
intelligence et toucher de sa grâce votre cœur ! »
L’appel à la confession.
Mais la prière vous
conduira nécessairement au sacrement de pénitence : « En ces jours bénis de partage et de joie, faites l’expérience libératrice de l’Église comme lieu de la
miséricorde et de la tendresse de Dieu envers les hommes ! C’est en elle et par
elle que vous rejoindrez le Christ, qui vous attend ».
Les conditions d’un bon
pèlerinage étant précisées, le Pape entre dans le vif du sujet du pèlerinage de
Cologne : « nous sommes ici à Cologne, pèlerins à la suite des
Mages ».
Mais qu’est-ce que cela veut
dire ?
«Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ?» (2, 2)
Il le précise en suivant le
récit de saint Mathieu. Saint Mathieu a
retenu la question des Mages : «Où est le Roi des Juifs qui vient de
naître ?» (2, 2)
Et finalement, ils trouvèrent
le Christ. Le Christ fut la réponse à leur question, à leur recherche empressée
et courageuse : « Dans son Évangile, Mathieu rapporte la
question qui brûlait le cœur des Mages: «Où est le Roi des Juifs qui vient de
naître ?» (2, 2). C’est pour Le rechercher qu’ils avaient fait le long voyage
jusqu’à Jérusalem. C’est pour cela qu’ils avaient supporté fatigues et
privations, sans céder au découragement, ni à la tentation de retourner sur
leurs pas. Maintenant qu’ils étaient proches du but, ils n’avaient pas d’autres
questions à poser que celle-là »
Il en sera de même pour
vous : le Christ est la réponse à vos nombreuses questions. Certes, vous
ne cherchez plus un Roi, comme les Mages, mais vous cherchez
«À Bethléem en Judée, car
voici ce qui est écrit par le prophète» (Mt 2, 5),
On le sait, les mages
reçurent la réponse : «À Bethléem
en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète». Le Pape
fait ce bref commentaire « Ayant
entendu la réponse: «À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le
prophète» (Mt 2, 5), les Mages choisirent de poursuivre leur route et d’aller
jusqu’au bout, éclairés pas cette parole. De Jérusalem, ils allèrent jusqu’à
Bethléem, c’est-à-dire de la parole qui leur indiquait où se trouvait le Roi
des Juifs qu’ils cherchaient jusqu’à la rencontre avec ce Roi qui était en même
temps l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Puis il en fait l’application
pour les jeunes . Il leur parle de l’Eucharistie. De Bethléem à
l’Eucharistie, le mystère finalement
est le même. Celui
que les Mages ont trouvé à Bethléem, vous le trouverez vous aussi dans
Le Pape leur dit en
effet : « En réalité, à bien y réfléchir, c’est
précisément l’expérience que nous faisons en participant à chaque Eucharistie.
À chaque Messe, en effet, la rencontre avec
Comment ne pas se réjouir de
ce rappel du pape sur le mystère de
Et
le Pape rappelle en fin que la foi est
nécessaire pour recevoir tous les
mystères de l’Eglise ainsi que ses sacrements. De même que c’est grâce à
la foi que les Mages purent adorer l’enfant de la crèche, de même la foi seule
est capable de dépasser les apparences eucharistiques et de voir, au-delà des espèces, le corps et
le sang de notre Seigneur Jésus, présent réellement, substantiellement en sa
divinité et son humanité sous les apparences du pain et du vin.
Il
faut retenir ses paroles : « Pouvons-nous imaginer la stupeur des
Mages devant l’Enfant emmailloté ! Seule la foi leur permit de reconnaître sous
les traits de cet enfant le Roi qu’ils cherchaient, le Dieu vers lequel
l’étoile les avait guidés. En lui, comblant le fossé entre le fini et l’infini,
entre le visible et l’invisible, l’Éternel est entré dans le temps, le Mystère
s’est fait reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d’un petit
enfant. «Aujourd’hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu’ils
voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l’homme en Dieu, Dieu
dans l’homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le
corps d’un tout-petit» (saint Pierre Chrysologue, Homélie pour l’Épiphanie,
160, n. 2). Au cours de ces journées, en cette «Année de l’Eucharistie», nous
nous tournerons avec la même stupeur vers le Christ présent dans le Tabernacle
de la miséricorde, dans le Sacrement de
l’Autel ».
Le Christ, notre joie, notre bonheur.
Et de même que les Mages
trouvèrent la joie et le bonheur en trouvant le Christ de Bethléem, de même,
vous jeunes du monde entier, vous
trouverez le même bonheur en recevant le « Jésus
de Nazareth caché dans l’Eucharistie ». Ouvrez lui largement les portes
de votre cœur et de votre intelligence. Ne craignez rien. Et le Pape conclut
par cette phrase enthousiasmante qu’il avait déjà prononcé le jour de
Il
faut citer le passage du Pape tout entier « Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez,
le bonheur auquel vous avez le droit de goûter a un nom, un visage: celui de
Jésus de Nazareth, caché dans l’Eucharistie. Lui seul donne la plénitude de vie
à l’humanité ! Avec Marie, donnez votre «oui» à ce Dieu qui se propose de se
donner à vous. Je vous redis aujourd’hui ce que j’ai dit au début de mon
pontificat: «Celui qui laisse entrer le Christ dans sa vie ne perd rien, rien,
absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non ! Ce n’est
qu’avec cette amitié que s’ouvrent en grand les portes de la vie. Ce n’est
qu’avec cette amitié qu’on déverrouille réellement les grandes potentialités de
la condition humaine. Ce n’est qu’avec cette amitié que nous faisons
l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère» (Homélie pour
c- à 18
heures : à la cathédrale de Cologne
Benoît XVI se rend
à la cathédrale de Cologne
Vers 18 heures,
le Pape a été accueilli par le maire de Cologne, à sa descente de bateau, avant
de se diriger vers la cathédrale de Cologne, accompagné par les jeunes portant
Benoît XVI, volontiers « historien ».
Devant la cathédrale, dans
son discours, le Pape s’est fait volontiers, pour les jeunes, historien Il en a
profité pour rappeler la grandeur de la ville de Cologne. Elle doit sa grandeur d’abord à la présence
des reliques des Rois Mages. « Pour les Rois Mages, les habitants de
Cologne ont fait fabriquer le reliquaire le plus précieux de tout le monde
chrétien et, comme cela ne suffisait pas, ils ont élevé au-dessus de lui un
reliquaire encore plus grand, cette superbe cathédrale gothique qui s’offre aux
yeux des visiteurs avec toute la splendeur de sa beauté ».
Et c’est ainsi que Cologne
est devenu, depuis le 12
siècle, un des grands lieux de
pèlerinage du monde chrétien: « Avec Jérusalem, la «Ville Sainte», avec
Rome, la «Ville éternelle», avec Saint-Jacques de Compostelle en Espagne,
Cologne, grâce aux Mages, est devenu au fil des siècles un des lieux de pèlerinage
les plus importants de l’Occident chrétien ».
Cette renommée universelle,
Cologne le doit aussi à ses nombreux
saints. Ils l’ont enrichie de leur forte
personnalité et rayonnement. Voilà ce que dit le Pape : « Cependant, Cologne n’est pas seulement
Tel est le patrimoine de
Pour le faire connaître
autour de vous. Soyez missionnaires, enflammés de l’amour de Dieu et de
l’Eglise. Ce sont les merveilleuses paroles de clôture devant
B - Le Vendredi 19 août 2005 :
Le Pape s’adressa aux séminaristes
participant aux JMJ, le vendredi soir, au cours des Vêpres dans l’église de
Saint Pantaléon de Cologne.
Homélie du
pape lors de la veillée avec les jeunes
Le samedi 20 août 2005,
le Pape fut au milieu des jeunes pour la veillée de prière à Marienfeld.
On pourrait résumer la
pensée du Pape par ces mots : « Ne vous trompez pas de Dieu ».
Les Mages furent
certainement très déconcertés quand ils se trouvèrent devant le « Roi
d’Israël ». « Ils avaient
sûrement imaginé ce Roi nouveau-né d’une manière différente », dit le
Pape. Ils savaient que Dieu existait. Ils savaient aussi que c’était « un Dieu juste et bienveillant ».
Ils pensaient que ce « Roi des Juifs » « serait en harmonie intime avec ce Dieu » et qu’en
conséquence, « il rétablirait sur de
tels principes, l’ordre dans le monde ». « Ayant fin et soif de
la justice », ils étaient venus généreusement du fin fond de l’Oreint,
pour se mettre à son service.
Or « Le nouveau Roi, devant lequel ils s’étaient prosternés, était
très différent de ce qu’ils attendaient. Ainsi, ils devaient apprendre que Dieu
est différent de la façon dont habituellement nous l’imaginons. C’est ici que
commença leur cheminement intérieur ».
« Maintenant, ils le constataient: le pouvoir de
Dieu est différent du pouvoir des puissants de ce monde. Le mode d’agir de Dieu
est différent de ce que nous imaginons et de ce que nous voudrions lui imposer
à lui aussi ». Dieu n’oppose pas
son pouvoir aux pouvoirs humains. Son pouvoir n’est pas celui de la force, de
la puissance. Son pouvoir est celui de
l’amour. « Au pouvoir tapageur et
pompeux de ce monde, Il oppose le pouvoir sans défense de l’amour qui, sur
Voilà le Dieu que nous
servons. Il faut en apprendre et en prendre le style. « Dieu est différent – c’est cela qu’ils
reconnaissent maintenant. Et cela signifie que, désormais, eux-mêmes doivent
devenir différents, ils doivent apprendre le style de Dieu ».
Voilà la conversion des
coeurs à laquelle, comme les
Mages, vous êtes appelés par votre baptême: « Maintenant,
ils apprennent qu'ils doivent se donner eux-mêmes – un don moindre que celui-là
ne suffit pas pour ce Roi. Maintenant, ils apprennent que leur vie doit se
conformer à cette façon divine d'exercer le pouvoir, à cette façon d'être de
Dieu lui-même. Ils doivent devenir des hommes de la vérité, du droit, de la
bonté du pardon, de la miséricorde. Ils ne poseront plus la question: à quoi
cela me sert-il ? Ils devront au contraire poser la question: avec quoi est-ce
que je sers la présence de Dieu dans le monde ? Ils doivent apprendre à se
perdre eux-mêmes et ainsi à se trouver eux-mêmes. Quittant Jérusalem, ils
doivent demeurer sur les traces du vrai Roi, à la suite de Jésus ».
Et pour cette
conversion, pour cheminer sur ce nouveau chemin, vous n’êtes pas seuls, vous
avez des modèles, vous avez les Saints. Ils sont vos modèles. « Ils sont le sillon lumineux de Dieu, que
Lui-même, au long de l'histoire, a tracé et trace encore ». « Par ces
figures, il a voulu nous montrer comment il faut faire pour être chrétien;
comment il faut faire pour mener sa vie de manière juste – pour vivre selon le
mode de Dieu ».
Ce sont eux les vrais
réformateurs :
« Dans les vicissitudes de l'histoire, ce sont
eux qui ont été les véritables réformateurs qui, bien souvent, ont fait sortir
l'histoire des vallées obscures dans lesquelles elle court toujours le risque
de s'enfoncer à nouveau; ils l'ont illuminée chaque fois que cela était
nécessaire, pour donner la possibilité d'accepter – parfois dans la douleur –
la parole prononcée par Dieu au terme de l'œuvre de la création: «Cela est
bon» ».
Voilà vos modèles, ce
que vous devez imiter et suivre si vous voulez vivre selon le mode divin.
« Il suffit de penser à des figures comme saint
Benoît, saint François d'Assise, sainte Thérèse d'Avila, saint Ignace de
Loyola, saint Charles Borromée, aux fondateurs des Ordres religieux du
dix-neuvième siècle, qui ont animé et orienté le mouvement social, ou aux
saints de notre temps – Maximilien Kolbe, Édith Stein, Mère Teresa, Padre Pio.
En contemplant ces figures, nous apprenons ce que signifie «adorer», et ce que
veut dire vivre selon la mesure de l'Enfant de Bethléem, selon la mesure de
Jésus Christ et de Dieu lui-même » ;
Alors le pape porte
alors son regard sur le monde contemporain et
sur les différentes révolutions connues.
On peut penser au
Bolchevisme, à l’Hitlérisme, au Libéralisme.
Elles ont toutes un
programme commun, celui « de ne plus
rien attendre de Dieu, mais de prendre totalement dans ses mains la cause du
monde, pour en transformer la condition ». Toutes, parce qu’oublieuses
de Dieu, « absolutisent »
un point de vue particulier, partial : « Et nous avons vu que, ce faisant, un point de vue humain et partial
était toujours pris comme la mesure absolue des orientations ». Ce
sera la « race » pour Hitlérisme. Ce sera le
« prolétariat » » pour
Quoi qu’il en soit,
toutes, elles conduisent au « Totalitarisme ». Elles ont conduit au
totalitarisme.
Et le Pape en tire un
loi «politique » qu’il donne aux jeunes
« L'absolutisation
de ce qui n'est pas absolu mais relatif s'appelle totalitarisme ».
Et la conséquence fut
chaque fois la même : l’esclavage des peuples.
« Cela ne libère pas l'homme, mais lui ôte sa
dignité et le rend esclave ».
Alors, de grâce, conclut
le Pape, gardez le chemin de Dieu. Je serais tenté de dire, à la différence de
vos anciens, qui oublièrent Dieu, Vous, à l’orée du 21è siècle, sachez garder
l’amour de Dieu.
« Ce ne sont pas les idéologies qui sauvent le
monde, mais seulement le fait de se tourner vers le Dieu vivant, qui est notre
créateur, le garant de notre liberté, le garant de ce qui est véritablement bon
et vrai. La révolution véritable consiste uniquement dans le fait de se tourner
vers Dieu, qui est la mesure de ce qui est juste et qui est, en même temps,
l'amour éternel. Qu'est-ce qui pourrait bien nous sauver sinon l'amour » ?
On me demanderait ce
qu’un jeune devrait retenir de tous les
discours du Pape, je lui dirais, retiens cela, cette phrase : « L'absolutisation
de ce qui n'est pas absolu mais relatif s'appelle totalitarisme ». C’est
un jugement politique très juste que je suis heureux de trouver sous
la plume du Pape.
En conclusion, le Pape
revient sur son thème : quelle est le vrai visage de Dieu ? Il
conclut, c’est le Christ : « En
Jésus Christ, qui, pour nous, a permis que son cœur soit transpercé, en Lui,
est manifesté le vrai visage de Dieu. Nous le suivrons avec la grande foule de
ceux qui nous ont précédés. Alors, nous cheminerons sur le juste chemin ».
Le Christ, que nous
trouvons certainement dans l’Eglise, la grande famille de Dieu, Eglise qui
garde jalousement « la présence réel » du vrai Dieu, Trinité. Celui
que les Mages ont adoré à Bethléem, vous l’adorez aussi dans le tabernacle des
églises
« Chers amis, il ne s'agit pas d'une histoire
lointaine, survenue il y a très longtemps. Il s'agit d'une présence. Ici, dans
la sainte hostie, Il est devant nous et au milieu de nous. Comme en ce
temps-là, il se voile mystérieusement dans un silence sacré et, comme en ce
temps-là, se dévoile précisément le vrai visage de Dieu. Il s'est fait pour
nous le grain de blé tombé en terre, qui meurt et qui porte du fruit jusqu'à la
fin du monde (cf. Jn 12, 24). Il est présent comme en ce temps-là à Bethléem.
Il nous invite au pèlerinage intérieur qui s'appelle adoration. Mettons-nous
maintenant en route pour ce pèlerinage de l'esprit et demandons-lui de nous
guider. Amen. »
C’est un bel acte de
foi ! Et qui dit que les choses ne changent pas ?
D -Le Dimanche 21 août.
Homélie de Benoît XVI au
Marienfeld
Nous retiendrons de son
homélie, son appel vibrant au respect de la messe dominicale
« L’Eucharistie doit devenir le centre de notre
vie. Ce n’est ni positivisme ni soif de pouvoir, si l’Église nous dit que
l’Eucharistie fait partie du dimanche. Au matin de Pâques, les femmes en
premier, puis les disciples, eurent la grâce de voir le Seigneur. Depuis lors,
ils surent que désormais le premier jour de la semaine, le dimanche, serait son
jour à Lui, le jour du Christ. Le jour du commencement de la création devenait
le jour du renouvellement de la création. Création et rédemption vont ensemble.
C’est pour cela que le dimanche est aussi important. Il est beau
qu’aujourd’hui, dans de nombreuses cultures, le dimanche soit un jour libre ou,
qu’avec le samedi, il constitue même ce qu’on appelle le “week-end” libre. Ce
temps libre, toutefois, demeure vide si Dieu n’y est pas présent. Chers
amis ! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal
commode de devoir prévoir aussi
Qui a découvert le Christ se doit de conduire les
autres vers Lui. On ne peut garder pour soi une grande joie. Il faut la
transmettre »
Ainsi que sa constatation de l’étrange « l’oubli de Dieu dans ce monde » qui
accompagne avec ce qu’il appelle
« le boom » du religieux.
« Dans de vastes parties du monde, il existe
aujourd’hui un étrange oubli de Dieu. Il semble que rien ne change même s’il
n’est pas là. Mais, en même temps, il existe aussi un sentiment de frustration,
d’insatisfaction de tout et de tous. On ne peut alors que s’exclamer : Il
n’est pas possible que ce soit cela la vie ! Non vraiment. Et alors
conjointement à l’oubli de Dieu, il existe comme un “boom” du religieux. Je ne
veux pas discréditer tout ce qu’il y a dans cette tendance. Il peut y avoir
aussi la joie sincère de la découverte. Mais dans ce contexte, la religion
devient presque un produit de consommation. On choisit ce qui plaît, et
certains savent aussi en tirer un profit. Mais la religion recherchée comme une
sorte de “bricolage”, en fin de compte ne nous aide pas. Elle est commode, mais
dans les moments de crise, elle nous abandonne à nous-mêmes. Aidez les hommes à
découvrir la véritable étoile qui nous indique la route : Jésus
Christ ! Nous aussi, nous cherchons à le connaître toujours mieux pour
pouvoir conduire les autres vers lui de manière convaincante ».