ITEM
42, Avenue
de
Port. O6 80 71 71 01 ; e-mail : abbe_aulagnier@hotmail.com. Site : http://item.snoozland.com
Un regard sur le monde
politique et religieux
Au 8 février 2005
N°30
Pour les « cercles de Tradition » de Paris
J’ai voulu y assister
personnellement. L’événement me semblait important. J’avais bien entendu et lu
sur « Internet » des mises en garde solennelles de Mr l’abbé de
Cacqueray, Supérieur du District de France de
Je pars donc de Vichy, dès
8h00. A 12h00, j’étais à
Sur grand écran, je pouvais
voir les têtes sympathiques d’un Serge de Beketch, d’un Olivier Pichon, d’un Daniel Hamiche. Les abbés Claude
Barthe et Prieur. Tout ce beau monde divisaient savamment sur le thème. La
conversation est bien menée.
L’assemblée était
nombreuse…attentive…vive…
Je fus immédiatement
impressionné par la qualité de l’organisation, la tenue des gens, la
gentillesse de l’accueil, la prévenance des personnes. Les halls d’entrée
étaient parsemés de stands divers et nombreux. Heureusement même, me disais-je,
que tous n’aient pu venir…Il est vrai que la charité et la joie d’être ensemble
font souvent merveille…
Le débat fini, ce fut
l’instant annoncé d’une pause. Alors ce fut
la visite des stands, la dédicace des livres des auteurs présents. Vous
connaissez !
Les organisateurs avaient eu
la gentillesse de proposer mon livre «
Ces pauses sont aussi
l’occasion de rencontres, de conversations à bâtons rompus, la joie exprimée
des contacts. Ce sont les salutations, des poignées de mains échangées. Les
renseignements donnés, les retrouvailles des uns et des autres, les
commentaires sur l’actualité religieuse, Beaucoup de ces commentaires
portaient, pour ce que j’en pus savoir moi-même sur cette étonnante
interdiction exprimée, voulue, claironnée de Mr l’abbé de Cacqueray, contre
cette manifestation. Voilà qui surprenait, qui inquiétait.
Bref ! Cette journée fut
un succès, un vrai succès. Un grand succès.
Près de 3000 personnes au fil
de la journée, le matin, le soir.
On se retrouvait, comme
jadis, dans les grands rassemblements. Je pensais aux nombreuses
« mutualités » qui ont eu lieu, ici, par le passé. Je repensais aux
rassemblements autour de Mgr Lefebvre, à
Je retrouvais aujourd’hui le
même esprit. La même foi, la même joie, la même chaleur. Une joie chrétienne.
Bonne Enfant. Une atmosphère vraiment catholique.
Les conclusion de nombreuses conférences auraient
vraiment réjouis le cœur de Mgr Lefebvre. Celle de Ayméric Chauprade,
particulièrement, sonne encore dans mon
oreille, comme le son du cor, dans le silence matinal, tout à l’honneur de
Notre Seigneur Jésus-Christ. Il aurait été enthousiasmé des paroles d’un
Philippe Conrad sur la défense de
Vraiment et dans les
allées --qui ne sont point les allées du
pouvoir, malheureusement -, et dans la
salle de conférences, rayonnait la vérité
chrétienne, intelligemment défendue expliquée, justifiée.
Oui ! Ce fut une journée
de qualité.
Alors ma question est simple,
péremptoire.
Cette interdiction dont fut
l’objet cette réunion du 6 février 2005,
à
Alors on professe bien
évidemment l’unique bien :
l’obéissance. On empoisonne tout le monde avec cette obéissance. Il faut se
prononcer pour l’autorité. On ne voit plus qu’elle. On oublie toutes les autres
valeurs à défendre, à faire aimer, à aimer. Celles qui, précisément, le 6
février 2005, éclataient tout
spontanément, tout naturellement : le vrai, la joie, la gaîté.
Avec la seule obéissance à respecter
coûte que coûte, sans rien d’autre à aimer, vous engendrez la morosité, la
tristesse, l’ennui, la servitude. Oui la
servitude. Je crois que toutes ses « 15 associations » qui ont
exprimé passivement leur docilité à l’autorité, ont plus manifesté leur servitude qu’une véritable obéissance.
L’obéissance n’est pas la servitude. Or, s’il en est bien ainsi, la servitude casse les reins à toute
spontanéité qui est le cœur de toute action vraiment libre. Là encore cette
autorité croit servir le bien, le bien commun, le bien de
Cette autorité ne se détruit
pas seulement elle-même, elle détruit le bien qu’elle doit, par devoir et
finalité, fomenter. Or le bien, aujourd’hui, voudrait que tout soit fait pour
l’unité, que tout soit ordonné à
l’unité, pour créer l’unité des cœurs.
C’est tout le contraire qu’elle réalise. Au lieu de l’unité, c’est la
division. Au lieu de l’union des cœurs, ce sont les conflits qui augmentent et
qui ne peuvent pas ne pas augmenter… Et
aujourd’hui, au sein même de
Je pourrais continuer ces
réflexions. Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre qu’il est urgent
pour le bien de
Avant que l’orage ne gronde
plus encore ! Ce qui serait la pire des choses !
Deux problèmes aujourd’hui
sont majeurs sans être pourtant premiers. Je m’en suis expliqué dans
« Regard sur le monde » du 2 février.
C’est le problème des procédures juridiques engagées de part et
d’autre dans le conflit de Bordeaux qu’injustement M l’abbé de Cacqueray
appelle « mutinerie ». Il faut évidemment arrêter ces procédures. Seule
l’autorité peut aujourd’hui le faire.
Le deuxième problème, c’est,
c’était, cette journée du 6 février 2005. Il fallait qu’elle soit l’occasion
d’une unité proclamée, voulue, d’autant qu’au même moment l’autorité de
Exclusion !
Division ! Alors qu’il faudrait
resserrer les « liens » d’amitié. Les urgences de l’heure le
réclament à l’évidence.
En tant qu’ancien de
je me suis permis, de le dire
au Supérieur de District. Je lui ai
adressé une lettre, dans les premiers
jours de janvier, le 8 janvier, exactement,
en en envoyant copie au Supérieur Général et à ses assistants.
Il y a urgence.
Je ne crois pas inutile, vue la situation, de la publier. Elle est de bon sens. Elle
pourra éclairer les intelligences et fortifier les cœurs.
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Abbé Paul
Aulagnier
42 Avenue de
03200 Vichy
8 janvier 2005
A
Monsieur l’abbé de Cacqueray
Maison saint Pie X
11
Rue Cluseret
92150 Suresnes
Cher Monsieur
l’abbé,
Dans ma prière de
ce matin, j’ai pensé que je devais vous écrire pour attirer aimablement votre attention sur la situation de votre
District de France. Ce n’est pas votre attitude à mon égard , plutôt injuste et
irrévérencieuse, qui m’y pousse mais le souci du « bien commun ».
Se dressent, en face de vous, deux « terribles »
affaires : le procès de Nanterre, avec le premier acte, le 31 janvier, à
Bordeaux et la journée du 6 février.
J’ai comme
l’impression que vous allez vous « buter » en ces deux affaires….Il ne le faudrait pas.
Il serait de la plus haute importance d’assouplir votre attitude.
M’est avis que
vous affrontez là vos deux premiers « graves » obstacles qui vont
avoir, si vous les passez mal, ou si vous échouez, des conséquences gravissimes
pour vous et votre avenir de supérieur de District et pour vos confrères, non
pas seulement pour vos « trois mousquetaires » mais bien d’autres
encore…
Pour le procès
de Nanterre, je vous
conseillerais vivement de l’arrêter « quam primum ».
-Attendu qu’il n’est pas « digne » pour une
autorité religieuse de
- Attendu que
recourir, dans ce cas, à un tribunal est
aussi le signe évident d’une faiblesse
d’un gouvernement, et de son incompétence - vous montrez au grand jour que vous
êtes incapable de régler un problème qui relève en tout de votre autorité,
- Attendu que
manifester publiquement son incompétence dans le gouvernement n’est pas une
bonne chose,
- Attendu qu’il
n’est pas sûr, non plus, que vous
gagnerez, - disons que, dans un procès, un échec est toujours possible – et en
cas d’échec, vous perdrez la face vis-vis de vos confrères et vous serez obligé de donner vous-même, honteux,
votre démission, et en cas de victoire
pour vous, vous nourrissez la
« haine » ou la « colère » ou « l’indignation »
de ces deux confrères, ce qui n’est pas bon, non plus, - ce qu’il serait bon d’éviter si vous le
pouvez et vous le pouvez - N’oubliez pas que ces confrères sont soutenus par
une portion non négligeable de votre « troupeau » et que Saint
Nicolas en subira des conséquences, ainsi que l’unité des cœurs et des
esprits…alors qu’il serait de la plus haute importance aujourd’hui de chercher
et de nourrir l’unité, - vous jouez
ainsi imprudemment avec le feu,
- Attendu qu’en
cette affaire, c’est l’association
FSSPX, association « cultuelle », qui est en jeu - il serait bien
plus prudent et raisonnable de ne pas trop la mettre sur la place publique,
cette association, de la garder au chaud, un peu cachée, puisqu’elle est vitale
pour la vie du District,
- Attendu que la
sagesse populaire a toujours enseigné « qu’il vaut mieux un mauvais accord
qu’un bon procès » – demandez aujourd’hui à Mgr Fellay s’il ne partage pas
cet avis populaire après le procès récent perdu par
Pour toutes ces
raisons et d’autres encore,
Je me permets de
vous conseiller de « lever le pied »,
Je me permets de
vous dire de « jouer » plus prudemment. Il y va de votre intérêt et
de l’intérêt de vos confrères qui ont besoin de vivre en paix.
Je me permets de
vous conseiller de recourir à une négociation. Choisissez deux ou trois
conseillers de votre choix, pour vous entourer,
laissez les abbés Héry et Laguérie choisir aussi leurs propres conseillers, le même nombre de
conseillers, deux ou trois, pas plus, de chaque côté et réunissez-vous, avec
même vos avocats, ce ne serait pas une mauvaise chose, autour d’une table et trouvez une solution.
Prenez le temps qu’il faudra. Vous ne réussirez peut-être pas du premier coup.
Mais vous affirmeriez ainsi votre autorité, vous vous grandiriez auprès de vos
confrères, vous arriveriez certainement à trouver une solution. Elle ne vous
donnera peut-être pas toute satisfaction.
Mais, dans les conflits, la politique
est l’art du possible.
Dans l’affaire
du 6 février : là
aussi ne vous « cabrez » pas, ne vous « raidissez » pas
trop. Ne vous « braquez » pas. L’affaire a très mal démarré. La
journée cependant est annoncée. La
condamner, conseiller de ne pas y aller, alors qu’un texte de Mgr Williamson
circule et encourage cette manifestation, serait très maladroit. Vous ne
pouvez, sans cesse, et à toutes occasions,
pour manifester votre autorité ébranlée ou contestée, vous opposer à
tout le monde. Pour asseoir son autorité, il faut du temps. Un jour, ou même toutes
les compétences possibles et le dévouement acharné que vous devez manifester
certainement, n’y suffisent pas…Mesurez cela.
Pour éviter cela,
je vous conseille d’assouplir votre réaction. Ainsi vous aurez plus de chance
de reprendre la situation en main et d’apaiser les esprits et de satisfaire le
juste appel ou mieux la juste réponse de Madiran à votre appel. Votre appel à l’action politique est lancée au même
moment que la journée du 6 février. Vous n’y pouvez peut-être rien, mais il
vous faut maintenant le prendre en compte. Il faut nécessairement allier et
votre appel et le 6 février. Madiran,
et « Chrétienté
Solidarité » et « Renaissance Catholique » et
« Civitas »…, vous attendent là. Vos confrères aussi, de Tanoüarn
en particulier. Attention ! Il est
puissant sur Paris, plus même qu’un Laguérie. « Excité », il peut
être un « tigre » qu’il vaudrait mieux
« amadouer »…Question de simple prudence ! Imprudent qui
l’affronterez dans un tel contexte, sous prétexte d’autorité. Cette situation
autour du 6 février exige votre habileté Et l’habileté vous oblige à éviter
toute attitude rigide et tout affrontement.
C’est un mot qui
se veut, pour vous, amical. Je souhaite que vous le considériez de cette
manière.
Pour conclure
clairement :
Souvenez-vous,
dans votre prière, que vous avez deux
obstacles à franchir tout prochainement : le procès de Nanterre et le 6
février. Ou vous jouez habilement et vous gagnez la paix de votre district et
vous serez un grand chef, vous en avez peut-être l’étoffe, en vous souvenant cependant toujours, vu
votre caractère, qu’il vous faut toujours « jouer » la pédale douce
ou vous échouez en ne passant pas ou mal ces deux obstacles et c’en est fini de
vous parce que votre district sera demain sens dessus dessous…Une cacophonie.
Et vous aurez échoué au plus grand drame de
Si Monseigneur
Lefebvre était là, il vous dirait, aujourd’hui, croyez moi, comme il me l’a dit
un jour, alors que nous nous lancions dans l’affaire des écoles, « Monsieur l’abbé, vous n’avez
pas droit à l’échec ». Paroles de
Mgr Lefebvre. Aujourd’hui pour vous
comme hier pour moi !
Je prie pour vous.
Avec, malgré tout,
l’expression de mes sentiments dévoués
en NSJC.
Abbé Paul Aulagnier .
P.S. Copie :
à
à Mgr Williamson
à Mgr Tissier de Mallerais
(I)
le
« piège »…Je m’exprime mal. Je veux dire « le danger », la
« difficulté ». C’est le sens qu’impose le contexte.
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Avez-vous passé comme il faut
l’obstacle du 6 février ?
Je crains que non. Voilà tout
un groupe important de vos fidèles de Paris.
– Qui tient Paris, tient
Il n’est jamais trop tard
pour bien faire. Surtout que les fidèles sont animés d’aucune animosité. Ils
veulent le bien. Mais ne comprennent pas votre dureté.
A bon entendeur, salut !