Un regard …sur le monde
religieux et politique au 9 avril 2004
A - Un nouvel abbé à l’abbaye Sainte Madeleine du
Barroux : Dom Louis-Marie
Dom Louis-Marie, nouvel abbé de l’abbaye Sainte
Madeleine du Barroux vient de donner une interview, particulièrement
« léchée », à la revue « La NEF ». Christophe Geffroy,
directeur de la rédaction, en a recueilli les propos et les a publiés dans le
numéro 148 du mois d’avril 2OO4.
C’est en quelque sorte une « première », une
première manifestation publique du nouveau père abbé du monastère. Que
pense-t-il ? Quelles sont ses grandes orientations. Il est heureux de suivre sa pensée.
Il dit avoir reçu sa nouvelle charge « avec
émotion » car c’est une charge « redoutable » que de
« conduire les âmes à Dieu »
- c’est la charge de tout abbé
selon la règle de Saint Benoît - mais
aussi « avec quelque inquiétude, étant donné l’effondrement culturel et
religieux que traverse notre continent » et de toute façon dans une
obéissance « surnaturelle »
« comme venant des mains de Dieu ». Quoiqu’il en soit, dans sa nouvelle
fonction de père abbé, il se sent soutenu
par la présence de Dom Gérard qui est « un peu comme une crosse
discrète sur laquelle il peut s’appuyer », qui est comme « la
mémoire de la famille et à qui il revient d’être la miséricorde de la maison ».
A la question de « ses » priorités comme
nouvel abbé, Dom Louis Marie répond très clairement se fondant sur les
traditions de son ordre : « vivre dans le cloître pour Dieu seul, adhérant toujours à Dieu, considérant
les choses qui lui plaisent…C’est là que repose la priorité importante ».
Et de citer abondamment et le Père Jean-Baptiste Muard,
fondateur en 1850 des Bénédictins du
Sacré Cœur à la Pierre-qui-Vire, et ensuite Dom Romain Banquet, pour convaincre
de la vérité et de la fidélité de sa réflexion. C’est, du reste, ce qu’il
chercha lui-même lorsque, quittant sa vie d’étudiant, il frappa au monastère :
« Lorsque je suis arrivé au Barroux…c’est
surtout par la radicalité de cette vie toute donnée à Dieu : coupé du
monde, avec Dieu pour seul objet, prié sept fois le jour et au milieu de la
nuit. J’ai pris mon souffle et j’ai plongé tout de suite ».
Et cette vie contemplative, doit se dérouler, dit-il,
autour « de l’office divin », dans « la liturgie de la messe,
célébrée selon les rites plus que millénaires de la sainte Eglise romaine dans
la langue latine ». Il dit même que l’ « office divin » et
cette liturgie romaine « ancestrale » sont comme la raison d’être du
monastère. Voilà, du reste, comment ils se sont présentés à Rome en 1989 et
voilà comment Rome a reçu le monastère.
Il faut prendre acte de ces déclarations importantes.
C’est comme cela qu’il nous sera possible de « refaire » l’unité si
désirable et si souhaitable pour tous et pour l’Eglise.
Et voilà pourquoi Dom Louis-Marie insiste fortement sur « la
vie liturgique » dans son monastère. Non seulement dans son
« monastère » mais aussi dans toute « vie paroissiale ».
« Ce sont les prêtres, dit-il, qu’il faut toucher » à la beauté
liturgique, à sa grandeur et à sa « richesse cachée ». Ceci est
important. Il ne faut oublier que la
liturgie est vraiment le « centre
vivifiant de l’Eglise et de la vie chrétienne ».
Et de citer, avec le Concile Vatican II, le Pape Pie XII et son encyclique
« Mediator Dei » et le Saint Pape Pie X
dans son encyclique « Tra le sollecitudini ».
Et c’est avec de
tels auteurs, avec un Pie XII, avec un
Saint Pie X et avec leurs principes
qu’il veut, lui et son monastère, montrer l’exemple et participer à ce
qu’il appelle le « renouveau » liturgique si nécessaire à l’Eglise aujourd’hui.
Il s’exprime sur ce sujet joliment. Il faut le citer : « Il
nous revient d’abord de montrer l’exemple en vivant profondément la liturgie,
la vivre de l’intérieur et patiemment, tous les jours de notre vie » Et de prendre pour modèle de cette vie
liturgique, Notre Dame. « La vierge est celle qui accueille la Parole de
Dieu avec foi, qui prie en exaltant le nom du Très-Haut. Elle est surtout celle
qui offre, la « Virgo offerens »,
celle qui, non sans dessein divin, se tenait au pied de la Croix, souffrant
cruellement avec son Fils unique, associée d’un cœur maternel à son sacrifice,
donnant à l’immolation de la victime née de sa chair le consentement de son
amour. C’est surtout en imitant la Vierge….que nous participerons au renouveau »,
dit-il.
Nous l’assurons de nos prières pour son apostolat de
père abbé.
B - « L’islamisme » et l’Occident.
Georges Dillinger, qui
s’exprime souvent dans le Journal Présent, a un jugement particulièrement réaliste
sur l’ « islamisme » dans
ses réflexion sur : « Le 11 mars 2004 à
Madrid ». Il écrit : « L’islamisme est le grand problème
du jour. C’est le grand défi lancé à l’ensemble du monde occidental de
tradition chrétienne. Cependant, sans les massacres de New-York
et de Madrid, l’immense majorité des Occidentaux seraient même prêts à nier que
le phénomène présente un danger pour nous, le plus grave de notre
histoire ».
C’est vrai ! C’est sans doute le fruit de la
méconnaissance de l’Islam. Vraisemblablement aussi le
fruit du pluralisme, caractéristique du monde moderne, conséquence de la « philosophie agnostique » qui
règne dans notre enseignement scolaire public et de la pratique actuelle de
l’œcuménisme dans l’Eglise. Sans vouloir lancer
une guerre de religion contre l’islam,
il serait bon de se protéger. Et tout d’abord de prendre le temps de se
« cultiver » sur l’Islam. Je recommande le
livre de Laurent Lagartempe : « Petit guide
du Coran » aux éditions « Concep » 7
rue de la Comète BP 30107, 75327 Paris Cedex O7
C - Bernard Antony
et « son dictionnaire de la République ».
Catherine Robinson présente d’une manière
particulièrement louangeuse, dans Présent du 7 avril 2004, le dernier livre de Bernard Anthony :
« Le Dictionnaire de la République ». Elle écrit : « Maître
d’œuvre du Dictionnaire de la République paru aux éditions Godefroy de Bouillon
(40 rue de la Croix-Nivert 75015 Paris Tel 01 47 34
02 97, Fax 01 47 34 05 96) Bernard Anthony, loin de tout sectarisme et de tout
triomphalisme, nous éclaire sur de multiples sujets comme le féminisme, le
catharisme, l’antisionisme, Freud, la mixité, la méthode globale, Maastricht,
le libre-échange, la guerre d’Espagne…Une expérience unique en son genre où l’Histoire, la réflexion et la vérité s’amorcent pour lutter
contre la désinformation et la méconnaissance… Son Dictionnaire de la
République est un ouvrage indispensable. A la fois simple, clair et
irréfutable, ce livre est l’arme absolue pour venir à bout, point par point,
des contrevérités ».(Présent. 7 avril 2004)
Bernard Anthony définit lui-même le but qu’il recherche
dans ce livre et son « public ».
A la question : « Visez-vous
un public particulier ? il répond : « Oui. A l’origine c’est le
public des étudiants sachant lire, des militants et des non-conformistes qui
sentent bien que nous vivons dans une époque de mensonges. Ils souhaitent bénéficier
d’éléments de riposte. Nous avons, par
exemple, reçu un grand nombre de commandes émouvantes provenant de parents nous
déclarant : « J’espère que cela permettra de redresser les inepties
que ma fille profère… » Beaucoup de grands-mères, de gentilles tantes
commande le livre pour l’offrir à leurs proches ». Ce public recherché
fait non seulement le style du livre mais aussi son genre
D - Bernard Anthony prépare une Video-Cassette :
« 30 ans au cœur du mouvement national ».
Dans cette même interview, on apprend que Romain Marie
prépare une Video Casette sur « 30 ans au cœur du mouvement national ». Il en
précise l’esprit : « Je prépare avec notre ami Michel Barsky une vidéo sur « 30 ans au cœur du mouvement national ». Ce sera une
rétrospective accompagnée chaque fois par une fulgurance sur le présent et
l’avenir. Ce ne sera pas un film passéiste car, très modestement, nous avons
joué notre rôle dans toutes les causes
que nous avons soutenues, tous les combats que nous avons menés en France, avec
nos joies, nos chagrins, nos déceptions. Nous maintenons un principe, le
contraire du raisonnement bolchevique, celui de n’éliminer personne ! Je
n’oublie jamais mes amis, je ne donnerai pas de coups de ciseaux dans les
photos, même à l’encontre de ceux avec qui je suis en froid, en désaccord ou
ceux qui sont partis. Je convierai ensuite les personnes qui ont fréquenté le
Centre Charlier, même celles qui se sont éloignées, au moment de l’affaire de
Mgr Lefebvre. J’ai déjà plusieurs accords car cet événement a été géré entre
gens intelligents. Je tente de maintenir l’idéal de l’amitié française, chère à
Jean Madiran. Il faut donc se garder des invectives, de ce qui peut froisser
inutilement. Les querelles, les désaccords politiques ne sont pas très graves à
condition qu’il n’y ait pas échange de propos blessants. Je peux être vif mais
je me suis toujours efforcé de ne pas pratiquer la pire des abominations : la
diffamation ».
Je ne doute pas de l’intérêt de cette vidéo
Je suggérerais volontiers : Ne serait-il pas possible et
souhaitable de donner un beau texte sur cet « idéal de l’amitié
française » ? Jean Madiran ne pourrait-il pas nous donner ce
texte, une « charte ». Actualiser l’idéal qui fut le combat d’Itinéraires ! « Une déclaration
d’honneur » !
E - La revue « SISI NONO » et le fameux
article 7 de l’ « Institutio Novi Missalis Romani » publié dans la Constitution Apostolique
de Paul VI : « Missale Romanum»
« SISINONO » revient très heureusement, dans
son numéro de mars 2004, sur ce fameux
article 7 de l’ « Institutio », à la
demande d’un lecteur qui pensait que la revue s’était très sérieusement trompée
dans un article de janvier 2004 ne citant pas correctement cet article 7.
Il faut savoir qu’il eut deux rédactions de cet article.
On sait que, suite aux réclamations de nombreux théologiens,
effrayés par la doctrine « protestante » de cet article
7, suite surtout aux réclamations des cardinaux Ottaviani
et Bacci, il fut modifié quelque mois après la
publication de la Constitution
Apostolique « Missale Romanum »
publiée le 3 avril 1969. SISINONO adresse deux critiques essentielles à cet
article 7 « modifié ». Ces modifications sont très insuffisantes et
de plus, le Novus Ordo Missae
resta inchangé.
SISINONO redonne tout d’abord les textes, souligne les
modifications et ajouts d’un texte à l’autre, puis donne un commentaire pertinent.
J’ai lu cet article, l’ai relu après la publication de
la Lettre du Pape aux prêtres à l’occasion du Jeudi Saint 2004. Des
remarques peuvent être faites. Aux
rédacteurs de SISINONO, je dirais volontiers : il faut savoir actualiser
sa critique. J’essaye de le faire au cours de cette lecture. Je serais heureux
d’avoir le commentaire de « Marcus ».
A - les textes.
1 - formulation de l’article 7 dans sa première
rédaction :
« La Cène du Seigneur ou Messe est la réunion ou
assemblée du peuple de Dieu qui se rassemble, sous la présidence du prêtre,
pour célébrer le mémorial du Seigneur. C’est pourquoi, pour l’assemblée locale
de la sainte Eglise, vaut éminemment la promesse du Christ : « Là où
deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».
2 – formulation de l’article après les modifications
introduites suite aux réclamations des deux cardinaux. :
« Dans la messe ou Cène du Seigneur le peuple de
Dieu est appelé et rassemblé, sous la présidence du prêtre qui représente la
personne du Christ, pour célébrer le mémorial du Seigneur ou sacrifice
eucharistique. C’est pourquoi, pour l’assemblée locale de la sainte Eglise,
vaut éminemment la promesse du Christ : « Là ou deux ou trois sont
réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux »(Mt 18,20) En effet, dans la
célébration de la messe, dans laquelle se perpétue le sacrifice de la Croix, le
Christ est réellement présent dans l’assemblée elle-même réunie en son nom,
dans la personne du ministre, dans sa parole, et substantiellement et
continuellement sous les espèces eucharistiques ».
B – les commentaires de SISINONO.
1 - Les critiques des cardinaux
Ottaviani et Bacci
La formulation originelle de l’art.7 fut immédiatement
contestée, avant même d’être publiée, par les cardinaux Ottaviani
et Bacci qui, à la Pentecôte 1969, présentèrent à PaulVI un Bref examen critique du « Novus Ordo Missae (communiqué aux
Evêques). Le Novus Ordo Missae,
écrivaient-ils « représente, tant dans son ensemble que dans ses détails,
un éloignement impressionnant de la théologie catholique de la Sainte Messe,
telle qu’elle fut formulée dans la Session XXII du Concile de
Trente ». On observait en
particulier que, dans l’art. 7, « la définition de la Messe est limitée à
celle de « Cène », ce qui est ensuite continuellement répété (n.° 8,
48, 55d 56) : cette « cène » est en outre caractérisée par
l’assemblée, présidée par le prêtre, et par l’accomplissement du mémorial du
Seigneur, rappelant ce qu’il fit le Jeudi Saint. Tout ceci n’implique ni la
présence réelle ni la réalité du Sacrifice, ni la sacramentalité du prêtre
consacrant, ni la valeur intrinsèque du Sacrifice eucharistique indépendamment
de la présence de l’assemblée. Cela n’implique, en un mot, aucune des valeurs
dogmatiques essentielles de la Messe et qui en constituent donc la véritable
définition ».
La gravité des critiques, accentuée par l’autorité des
deux cardinaux, dont l’un fut Préfet du Saint Office, suscita une tempête au
Vatican, tempête dont le père Ferdinando Antonelli
nous a laissé un précieux témoignage dans son journal intime( cf Nicolas Giampietro : « le Cardinal Antonelli et les
développements de la réforme liturgique de I948 à 1970).
(NDLR J’ ai donné un extrait de
ce livre , l’extrait ici utilisé, dans
le Bulletin Saint Jean Eudes d’avril 1999).
Mais quels furent les remèdes proposés ? Antonelli,
stupéfait, nous dit : « publication imprévue de l’Instructio
(=Insitutio) pour étouffer dans l’œuf la campagne de
la presse » et « communiqué de la CEI (conférence épiscopale
italienne) annonçant que la version italienne (du Novus
Ordo) sortira et entrera en vigueur en Italie le 30 novembre, alors que la CEI
avait dit que ce ne serait pas possible ». « Nous sommes au royaume
de la confusion ! » commente le Père Antonelli, qui écrit :
« Je ne comprends pas pourquoi il y a eu une telle préoccupation au sujet
des critiques du card. Ottaviani
et pourquoi ensuite, quand la presse a commencé à faire du bruit, on a voulu
réagir par la publication intempestive de l’Instructio
et le communiqué de la CEI, imposant que tout entrerait en vigueur le 30 novembre,
alors qu’il n’y a pas encore de textes… » (op.cit. p 259)
2 - Modifié mais
non pas correct.
La publication précipitée de l’Instructio,
néanmoins, ne fit pas taire les critiques : au contraire celles-ci se
multiplièrent, si précises et justifiées qu’il fut nécessaire de se résoudre à
modifier l’art.7 peu de mois après sa promulgation ( fait
sans précédent dans l’histoire de l’Eglise) On ne
modifia toutefois que ce que l’on pensa
suffisant pour faire taire les opposants. On commença par le début de l’article :
« Dans la Messe ou Cène du Seigneur, le peuple de Dieu est appelé et
rassemblé… et non plus : « La Cène du Seigneur ou Messe est la sainte
réunion ou assemblée du Peuple de Dieu… » ,
et ce pour pouvoir affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une définition de la
Messe, et que l’on ne pouvait donc pas prétendre y trouver les « valeurs
dogmatiques essentielles de la Messe ». Il n’en restait pas moins que
c’est le peuple de Dieu qui était appelé à « célébrer » la
Messe : « le peuple de Dieu est convoqué et rassemblé…pour
célébrer ».
(NDLR : il me semble bien que la dernière lettre du
pape Jean-Paul II aux prêtres en ce Jeudi Saint 2004 corrige absolument la
« théologie » protestante de cet article 7. Voir la présentation de
cette lettre dans la « chronique romaine » d’ITEM
d’avril 2004)
On reconnaît au prêtre le fait qu’il « représente
la personne du Christ, mais toujours en qualité de « président » de
l’assemblée : « sous la présidence du prêtre (sacerdote praeside) qui
représente la personne du Christ ».
Donc même la formulation modifiée « n’implique (…) ni la
sacramentalité du prêtre consacrant, ni
la valeur intrinsèque du Sacrifice eucharistique indépendamment de la présence
de l’Assemblée » (Bref Examen Critique).
A « mémorial du Seigneur » fut ajouté
« sacrifice eucharistique », mais on continua d’omettre le fait que
la sainte Messe n’est pas seulement un sacrifice de louange
« eucharistique » (ce qu’admettait Luther lui-même), mais aussi un
sacrifice propitiatoire ( ce que niait Luther). Enfin fut ajouté la partie finale,
qui manquait non pas dans notre citation( du précèdent
article de Janvier 2004), mais dans la
formulation originelle de l’art.7. Au sujet de la Présence Réelle, en effet,
les cardinaux Ottaviani et Bacci
avaient observé que « dans la seconde partie de ce même paragraphe on
affirme – en aggravant l’équivoque déjà très grave – que la promesses du Christ
vaut « eminenter » pour cette assemblée ( qui serait la Sainte Messe) : Ubi
sunt duo vel tres congregati in nomine meo, ibi sum
in medio eorum » (Mt 18 20). Cette promesse, qui
concerne seulement la présence spirituelle du Christ par sa grâce, est placée
sur le même plan qualitatif, à part une différence d’intensité, que le plan
substantiel et physique de la présence sacramentelle eucharistique ».
Pour faire face à cette très grave critique, on ajouta dans la formulation
modifiée que « le Christ est réellement présent…substantiellement et
continuellement sous les espèces eucharistiques ». mais on réaffirme aussi
qu’il est « réellement présent » dans l’assemblée mentionnée en premier
lieu, avec une priorité non seulement sur le ministre et sur la Parole de Dieu,
mais même sur les espèces eucharistiques.
Formulation revue donc, mais non pas correcte : de
nombreuses équivoques et erreurs demeurent dans l’art. 7 modifié ; et
surtout on y trouve toujours la conception luthérienne de la Messe comme
assemblée du peuple de Dieu qui célèbre sous la « présidence » d’un
« ministre ».
(NDLR il me
semble là aussi que la lettre du Pape aux prêtres pour le Jeudi Saint 2004
renonce définitivement à cette théologie protestante exprimée dans l’article 7
originel ou même modifié. Cela est particulièrement net dans l’article 4 de la
lettre du Pape. Pour moi cet article 4 est comme la « réfutation » pontificale d’une
des graves « équivoques » de
la réforme liturgique, celle exprimée clairement dans l’article 7 de l’Insitutio. Voici les paroles du Pape Jean-Paul II :
« Comme le Sacerdoce, l’Eucharistie est un don
de Dieu « qui dépasse radicalement le pouvoir de l’assemblée et que
celle-ci « reçoit à travers la succession épiscopale qui remonte jusqu’aux
Apôtres (E de E,n.29). Le Concile Vatican II enseigne
que « celui qui a reçu le sacerdoce ministériel, en vertu du pouvoir sacré
dont il jouit, (…) célèbre le sacrifice eucharistique en la personne du Christ
et l’offre à Dieu au nom de tout le peuple (LG n.10) Une dans la foi et dans l’Esprit, et enrichie de multiples dons, tout en constituant
le lieu dans lequel « le Christ est toujours présent à son Eglise, surtout
dans les actions liturgiques (SC n.7), l’assemblée des fidèles, n’est pas en
mesure de « faire » à elle seule l’Eucharistie,
ni de se « donner » un
ministre ordonné ».(n.4) Ne pas voir ici la correction de l’article 7 de l’Institutio
et de sa théologie, me paraîtrait
« cécité »).
Fait encore plus grave, (continue notre auteur) :
aucune modification substantielle, même minime, n’a été apportée au nouveau
rite de la Sainte Messe, qui reste donc le fruit et l’application de l’art 7
originel, et non de l’art . 7 modifié. (C’est très juste !)
(NDLR 1 - S’il en
est ainsi, et il en est bien ainsi, il est bien certain que le retour de la
messe dite de Saint Pie V dans la Sainte
Eglise est nécessaire, tout comme devrait s’imposer de toute nécessité à l’Eglise, la
« réforme de la réforme ». Mais une réforme théologique qui s’exprime
dans les rites, le rite étant l’expression de la foi. « Lex credendi, Lex
orandi ». Si le texte annoncé depuis la
publication de l’Encyclique « Ecclesia de Eucharistia » ne
contient pas cela, c’est-à-dire les réformes du rite lui-même, il ne servira pas à
grand-chose. La réforme exige plus qu’un
retour à la simple « piété » ou « intériorité » des cérémonies liturgiques. Il faut que cette
réforme soit théologique. Il faut que
cette théologie catholique, rappelée ici par le Pape, finisse par s’imposer
dans les rites eux-mêmes. Tant que Rome ne fera pas cela, la crise de l’Eglise continuera. En effet si les fidèles, certes, ne lisent pas l’article 7, ni dans sa
formation originelle ni dans sa formulation modifiée, ils participent néanmoins
au rite de la messe qui reste « un éloignement impressionnant de la
théologie catholique de la Sainte Messe et un rapprochement tout aussi
impressionnant de l’hérésie protestante sur la messe. N’oublions pas que la
liturgie est comme le seul livre de « vie théologale » du peuple de
Dieu. Tant que Rome ne fera pas cela, il sera vain de prier Dieu de donner à son Eglise des
vocations sacerdotales : elles ne reviendront pas. )
(NDLR 2 :
Fort de ces remarques, on appréciera d’autant les réflexion de l’Abbé Claude Barthe dans son
article « Transition pour une sortie », publié dans Catholica de printemps 2004. Je vous les transcrits
ici : « S’agissant de transition, celle-ci est relativement facile à
imaginer dans le domaine liturgique. Personne ne croit possible une
restauration universelle dans les paroisses ordinaires, partout et d’un seul
coup, de formes liturgiques traditionnelles. Il est donc clair qu’il faut
imaginer des passages et des agencements progressifs, lesquels sont admissibles pour la raison que
l’on dira ci-après. Il s’agit de se guérir par étapes de l’esprit qui a présidé
à la confection de la nouvelle liturgie. Ce projet d’évolution du rite réformé
vers le rite non réformé gagne d’ailleurs du terrain dans les esprits sous le
thème de « réforme de la réforme ». Chez ceux qui l’évoquent, elle
constituerait, comme l’expression l’indique, à réformer le rite de Paul VI en
fonction de la tradition liturgique romaine, c’est-à-dire concrètement en
direction du rite de Saint Pie V, qui reste la référence obligée.
… Certes, la « réforme de la réforme »
liturgique appelle tout naturellement une « réforme de la réforme »
du point de vue doctrinal, tant il est vrai que la déficience de la réforme
liturgique est le miroir des problèmes théologiques et que le flou doctrinal
s’exprime visiblement dans le flou liturgique
(C’est ce à quoi s’emploie le Pape et son « Dicastère du clergé »
dans la rédaction et l’explication de cette « Lettre du Jeudi Saint
2004 ». C’est le Cardinal Castrillon-Hoyos qui a
présenté cette lettre. Il insista, précisément, aussi sur ce thème). Si donc on en vient à corriger progressivement
en liturgie le manque de transcendance, à inverser le sens de l’autel, à
réintroduire les prières de l’offertoire ou leur équivalent, on sera conduit de
même à sortir de ce qui en est le similaire du point de vue de la doctrine. Il
reste qu’on ne saurait imaginer une mutation « progressive » de
l’expression de la vérité. » (Catholica Printemps 2004 p. 114)
F - L’AGRIF à
Orange.
Maître Georges-Paul
Wagner a participé à la journée de l’AGRIF à Orange du samedi 3 avril 2004. Il en fait ce bref
compte-rendu :
« Dans l’affreux Palais des Congrès, que les
socialistes avaient bâti à grands frais, et que Jacques Bompard
a reçu en héritage, l’AGRIF, dirigée par Bernard
Antony, s’est réunie pendant une belle journée. Prononçant à la fin de la
soirée de samedi un très beau discours, Jasques Trémolet de Villers a su dire quel était le sens de cette
rencontre. Face à la LICRA, au MRAP, à la ligue des Droits de l’homme, actifs à
persécuter les Français qui préfèrent les Français et la France, l’AGRIF est là pour rappeler avec Maurras qu’une patrie et
donc qu’une France, c’est d’abord une amitié. Il m’est arrivé plusieurs fois,
jusqu’à l’abus, de citer une définition de l’amitié que Salluste attribue à
Catilina, lequel n’était peut-être pas aussi perdu de dettes et de crimes que
Cicéron l’a dépeint et qui, en tout cas, savait donner avec justesse de bonnes
définitions ( à moins que le mérite n’en revienne à Sallustre lui-même). Il disait donc : « nam idem velle et idem nolle, ea demum
firma amicitia
est ». Une amitié solide, c’est
vouloir la même chose, ne pas vouloir la même chose.
Une amitié au sein d’un pays suppose donc une unité de
pensée, que facilité une unité d’origine et de mœurs, une certaine manière en
certains cas de se comprendre et de s’entendre sans se parler, une communauté
d’espoirs qui repose sur une communauté de souvenir, la terre et les morts
peut-être, mais aussi le visage du ciel et des vivants…. L’AGRIF, heureusement
créée il y a vingt ans, est là pour assumer, au nom des français, la défense de
la France ou de la religion catholique, quand ils sont diffamés, injuriés,
exposés à la haine.
Cette assemblée à Orange, terminée tard
dans la nuit parmi des chants et dans la joie, faisait un peu oublier les
haines anti racistes et les laideurs électorales.
« (Présent du Mardi 6 avril 2004).
G - Sanders, dans Présent du 2
avril 2004, cite deux
personnalités au sujet des attentats de Madrid du 11 mars derniers.
Il cite le professeur Jean-Charles Chebat qui s’exprime dans la « Libre
Belgique » sur ce sujet. « On nous a expliqué, en long et en large,
dit Sanders, que José Maria Aznar avait été battu par les
socialistes espagnols, ces élus d’Al-Qaïda, parce
qu’il avait exposé l’Espagne aux attentats islamistes en s’engageant dans
l’affaire irakienne. Et que, dès lors que l’Espagne s’était choisi un
gouvernement qui s’engageait à retirer les soldats espagnols d’Irak, le pays
serait à l’abri de la vengeance islamo-terroriste. Et
de citer le jugement du professeur Chebat :
« Ce raisonnement est non seulement lâche mais absurde. Al-Qaïda a frappé, entre autres, la Russie, le Maroc et la
Tunisie qui étaient contre la guerre (d’Irak)… La logique d’Al-Qaïda
n’est pas de l’ordre du stratégique ou de l’économique. Elle découle d’une
mystique ontologique : la conquête du monde par sa forme d’islam. Al-Qaïda n’a pas d’alliés, seulement des gens soumis à ses
objectifs…La France et l’Allemagne s’étaient opposées à la guerre en Irak mais
font partie, comme l’Espagne de la liste des pays des
dits « croisés », ciblés par Al-Qaïda
qui, dans sa psychose collective, revit les luttes médiévales de l’Occident chrétien contre l’Islam »
Il cite également José Maria Aznar qui s’est exprimé
récemment dans Wal Street
Journal !
: « Si nous voulons empêcher que les terroristes
nous assassinent et nous dictent la conduite de nos vies, il nous faut les
affronter. Certains pensent que la solution est de chercher à faire la paix, à
négocier avec les terroristes pour qu’ils aillent tuer ailleurs. Mais agir de
la sorte est inacceptable pour moi comme pour des millions d’Espagnols. Le
terrorisme doit être purement et simplement vaincu… Aussi devons-nous nous
garder de lancer des messages ambigus, induisant l’opinion publique à penser
que nous avons fait des concessions envers ceux qui veulent nous mettre à
genoux devant les bombes. Ce n’est pas le moment de songer au retrait des troupes.
Surtout à l’instant même où, par leur message de mort et de destruction, les terroristes
exigent notre reddition. Céder maintenant constituerait un précédent dangereux
accréditant l’idée que ceux qui nous
attaquent nous ont dicté leurs conditions. Cela laisserait croire à ceux qui
nous attaquent qu’ils ont gagné. » (Présent du 2 avril 2004)
H – témoignage d’un commissaire des RG : de la
délinquance à l’islamisation des « quartiers ».
Rivarol, dans son numéro du 26 mars 2004 donne le texte d’une très intéressante communi- cation
faite par Mme Lucienne Bui Trong, ancienne responsable
de la Section « Villes et banlieues » à la Direction centrale des
Renseignements généraux.
« Un 11 septembre est-il possible en France ? »:
tel était le thème d’un colloque tenu le 11 septembre 2003 sous l’égide de la « Fondation
pour la Recherche Stratégique ». C’est dans ce cadre que Madame Lucienne Bui Trong est intervenue. Elle
décrit l’itinéraire suivi par trop de « Jeunes des cités », de la
délinquance à la réislamisation voire à la tentation terroriste. Son jugement
est à lire. J’utilise les sous-titres de Rivarol.
909 Zones de violence.
«(…)à partir d’octobre 1990.
Nous avons connu un certain nombre d’émeutes qui duraient de trois à cinq nuits
dans certains quartiers. Nous avons constitué à la Direction centrale des
renseignements généraux un observatoire de ces phénomènes. Nous voulions
mobiliser les fonctionnaires de nos services sur ces banlieues pour qu’ils nous
informent sur ce qu’il s’y passait, de manière à avoir une vision d’ensemble
sur la dangerosité, sur les capacités de mobilisation, sur l’évolution possible
et sur les éventuelles politisations. Ce n’est donc que progressivement que
nous avons été amenés à nous pencher sur les problèmes
d’islamisation.
Cette violence s’est
traduite par une quarantaine d’émeutes sur une dizaine d’années, à peu près
aussi importantes que celles de Vaulx-en-Velin. Ces émeutes pouvaient être
prévues car elles ont toujours été précédées de petites violences au quotidien.
C’est pour cela qu’il a fallu s’intéresser à la vie quotidienne des banlieues
et accumuler ainsi des données considérables sur la petite violence au
quotidien. Cette petite violence était dirigée à la fois contre les particuliers,
contre les jeunes, contre le voisinage, mais aussi contre les institutions. La
Société, l’Etat, l’autorité sont souvent des cibles
dans ces petites violences. Mon dernier état des lieux, en 2000, m’a permis de
repérer encore 909 quartiers touchés pas une petite violence au quotidien qui
crée un sentiment d’insécurité extrêmement vif. Parmi ces 909 quartiers, nous
en avions 245 dans lesquels ces violences étaient dirigées contre
les institutions. En haut de la pyramide, nous avions plus de 160 quartiers
dans lesquels la Police elle-même et la Gendarmerie avaient des difficultés
pour intervenir : nous pouvions qualifier ces quartiers de zones de non-droit, dans lesquelles la Police, si elle y était installée, était obligée de rester réfugiée dans des
sortes de bunkers, ou, si elle intervenait, se faisait accueillir par des
jets de pierres ou attirer dans des guets-apens. Donc, nous avions une violence
au quotidien grave mais assez mal connue du public et mal reconnue par les politiques : les moyens donnés à la
Police pour évaluer cette violence ne correspondaient pas à la nature du
phénomène, qui réclamait un regard spécifique, celui des Renseignements
généraux, pour faire un recueil d’événements porteurs d’insécurité et de
sentiments d’insécurité ne correspondant pas aux catégories pénales ni aux
statistiques générales de la délinquance.
Un profil ethnique particulier
Cette violence est
toujours en très forte majorité le fait de jeunes issus de l’immigration
essentiellement maghrébine. Le problème résidait là et c’est ce qui rend ce
sujet un peu tabou, les auteurs ayant un profil ethnique particulier. Parler de
ce problème peut amener le reproche de stigmatisation d’une population, alors
qu’on ne vise qu’à réfléchir à ce problème grave. Une étude quantitative a été
faite : 95 % des auteurs de
ces violences urbaines dans les quartiers sensibles sont d’origine maghrébine.
Ce sont soit des enfants d’émigrés, nés en France et ayant la nationalité
française, soit des petits-enfants d’émigrés.
Face à cette sur-représentation des jeunes issus de l’immigration dans
ces phénomènes de violence urbaine, pouvait-on voir dans cette violence une
violence politique qui déboucherait sur un véritable terrorisme ?
L’observation très précise des tentatives de récupération par groupes
politiques a permis de voir que ces violences n’ont jamais été politisées dans
les banlieues. D’ailleurs, au cours des ans, les violences ont changé de forme
et de nature. Elles sont devenues de moins en moins des violences nourries d’un
discours anti-institutionnel mais des violences liées à une délinquance
classique de profit et d’économie souterraine. Au fil des années, on s’est aperçu que ces violences étaient motivées
par des objectifs de simple délinquance, finalement étaient dénuées de
discours politique et sont devenues un problème de simple police. La tentation
de voir des terroristes potentiels parmi les jeunes des banlieues ne
fonctionnait pas.
Le cannabis auxiliaire du Coran
Cependant, il a fallu
intégrer progressivement dans ces observations l’essor de la ré-islamisation de la jeunesse dans ces quartiers. Au début
des années 90 ; les jeunes parlaient tous d’intégration, montraient leur
carte d’identité, se tenaient pour français. Ce discours a totalement disparu.
Dans les années 91-92, on a commencé à voir des chasses aux dealers orchestrées
par des leaders islamistes. Mais sous prétexte de
lutter contre les dealers d’héroïne, ces chasseurs s’en prenaient aux acheteurs
d’héroïne qui venaient dans le quartier et les décourageaient d’y revenir.
Officiellement, cela était présenté comme une façon de nettoyer le quartier
contre la drogue. En fait, on a pu
observer que les chasseurs de dealers étaient eux-mêmes des vendeurs de
cannabis. Cela a été le premier type de violences liées à l’islamisation.
Toujours à partir du début
des années 90, on a observé l’incursion de certains prédicateurs dans certaines
cités. Les fonctionnaires soulignaient notamment le discours de ces
prédicateurs. Ceux-ci s’adressaient aux petits groupes qui traînaient dans
l’espace public et commençaient à les faire parler sur leurs difficultés
sociales, au travail, à l’école, et insistaient sur le fait que ces malheurs
résultaient du racisme de la société française et son refus de les intégrer. Le
discours continuait toujours sur l’idée d’un nécessaire retour à l’islam.
L’islam fournit un passé glorieux, une identité noble.
Discours antifrançais
Ce discours prenait sur
une petite minorité de jeunes, qui a affiché visiblement sa ré-islamisation,
ce qui était tout à fait nouveau. Auparavant, l’islam dans les banlieues était
l’affaire des personnes de cinquante ans. Désormais, les jeunes fréquentent les
mosquées, ce qui n’est pas un mal en soi, mais le discours qu’ils entendent est
anti-français, anti-occidental, ce qui pose problème.
Un certain nombre de
jeunes des banlieues se sont laissés embrigader dans des groupes terroristes
algériens ; parmi eux on retrouve le petit jeune de banlieue classique,
qui s’était livré à la violence urbaine quand il était jeune, à la petite
délinquance et qui avait été converti à l’islam et a enfin voulu aider des groupements
armés étrangers. Cette islamisation tranche avec l’islamisation des parents
dans la mesure où cette dernière était toujours nationale. On remarquait pour
la génération précédente qu’il y avait des salles de prières nationales, avec
des conflits entre elles. Pour la nouvelle génération, ce n’est plus le cas.
Dès 1992, Khaled Kelkal interviewé par un sociologue,
déclarait : « Je ne suis ni algérien ni français ; je suis
musulman, j’appartiens à la Ouma. » Avec ce
sentiment transnational, il a pu se mettre au service de groupements armés, qui
d’ailleurs étaient encore à cette époque, nationaux !
La nouvelle « intégration »
D’autres jeunes se sont
exilés totalement : ils furent plusieurs centaines à aller se battre dans
des camps d’entraînement. Le plus grave fut enfin l’apparition d’une ré-islamisation vers le milieu des années 90 chez des
jeunes plus posés, plus formés. On a vu se multiplier des associations qui se
présentaient comme travaillant pour l’intégration. Que signifie ici le mot
« intégration » ? Il s’agit de la reconnaissance d’une
communauté différente, non pas la disparition de la communauté au sein de la
nation. La politique de la ville est tombée dans une sorte de naïveté en ne se
rendant pas compte que, derrière ces associations qui prétendent lutter contre
la délinquance pour l’intégration, il y a en fait toute une entreprise pour
maintenir un état d’esprit différent de celui de la société française. Une
enquête de 1994 a pu déceler 240 associations de ce style, dirigées par des
jeunes ayant un bon profil universitaire, encadrant les enfants pour les
devoirs scolaires, pour les loisirs et les vacances. L’esprit de citoyenneté prôné cachait un esprit d’endoctrinement. Cela
a amené les jeunes à se méfier des institutions et de la société française.
Il y a donc une
correspondance entre la violence urbaine et le discours islamiste. En
conclusion, il est très important que des fonctionnaires se passionnent et se
spécialisent sur ces sujets, car ils assurent une continuité de l’Etat et peuvent sensibiliser les politiques qui passent.
Lucienne Bui Trong
I - Une victoire
pour la vie aux Etats-Unis : « Le Sénat reconnaît le statut du fœtus ».
Le Congrès américain a adopté le 25 mars un projet de
loi reconnaissant au fœtus une personnalité juridique : par 61 voix contre
38, le Sénat a voté en lecture finale ce texte qui stipule qu’en cas de crime
commis contre une femme enceinte, son auteur sera poursuivi pour un double
délit ou homicide, contre elle-même et son fœtus.
Un mois auparavant, le projet de loi était passé à la
Chambre des représentants par 254 voix contre 163 . Ce
vote du Congrès, à majorité républicaine, est la deuxième victoire pour les
groupes provie aux Etats-Unis. En octobre dernier, le
Congrès avait en effet adopté une loi interdisant une méthode chirurgicale
d’avortement tardif, marquant la première restriction au « droit »
des femmes d’avorter établi par la Cour suprême en 1973 dans une décision dite de Roe
contre Wade.
Le président G W Bush s’est immédiatement félicité de
l’adoption nouvelle de ce projet de législation sur « les victimes d’actes
de violence encore non nées » et a promis de rapidement le promulguer.
« Je me félicite que ce texte (…) ait été adopté par un solide vote des
deux partis », a-t-il déclaré dans un communiqué publié parla
Maison-Blanche… « Nous devons continuer à développer une culture provie dans notre pays… » a-t-il ajouté….L’enjeu de
cette loi est évidemment dans le statut juridique qu’elle donne à
« l’enfant in utero » et dans la définition qu’elle lui
confère : « Un membre de l’espèce homo sapiens, à quelque stade de
développement que ce soit, porté dans la matrice ».
Une reconnaissance élémentaire qui bouscule quelque peu
la fausse logique du « droit » à l’avortement et pourrait devenir le trempli juridique se son renversement au grand dam des
adeptes de la culture de mort.
Se trouve ainsi à nouveau vérifié la constatation
encourageante d’Evangelium Vitae : « On
observe le fait que , tandis que dans certaines
régions du monde les campagnes se poursuivent pour introduire des lois
favorables à l’avortement, soutenues bien souvent par de puissantes
organisations internationales, dans d’autres pays au contraire, notamment dans
ceux qui ont déjà fait l’expérience amère de telles législations permissives,
se manifestent les signes d’une nouvelle reflexion ».
( Remi Fontaine dans Présent du 31 mars 2004).