Regards sur le monde religieux et politique au 11 Juin 2004

 

 

1 –  Mgr Bruno Forte, actuel recteur de la Faculté Théologique Pontificale d’Italie Méridionale, serait  un possible successeur du Cardinal Ratzinger,  préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

 

Le  « Courrier de Rome », dans un excellent article, très étudié, du numéro de mai 2004, fait cette annonce. L’article est intitulé : « Bruno Forte : possible préfet de la Congrégation pour la Foi ? 

 

a) présentation de la personne

 

Il nous présente la personne en ces termes :

 

« Les  exercices spirituels pour la préparation de la fête de Pâques pour la Curie romaine ont été confiés cette année à Mgr Bruno Forte. Né à Naples en 1949, docteur en théologie et philosophie, Bruno Forte est l’un des « penseurs » les plus connus de l’après –concile. Il est actuellement professeur de théologie dogmatique à la Faculté Théologique Pontificale d’Italie méridionale, dont il est également  le recteur. Il est aussi conseiller au Conseil pontifical pour la Culture, membre de la Commission Théologique Internationale, invité de la Congrégation pour le Clergé pour la formation permanente des prêtres, et enfin conseiller au Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des Chrétiens, dont le président est le célèbre cardinal Kasper, son « maître » et « protecteur ».

 

Formé en Allemangne, à l’Université de Tubingue, Bruno Forte fut pour la première fois connu du monde catholique lors du Congrès de l’Eglise italienne à Loreto en 1985, grâce à l’appui du Cardinal Martini qui le choisit comme Secrétaire. Le nom de Bruno Forte est en outre lié au célèbre document « Mémoire et Réconciliation de la Commission Théologique Internationale » ; il a été  un promoteur actif de la « purification de la mémoire », en organisant par exemple, dans l’Université qu’il préside, un congrès sur Giordano Bruno.

 

Mais, nous demanderez-vous, d’où vient un si grand intérêt pour Bruno Forte ? Au fond, il n’agit certainement pas plus mal que ses maîtres…C’est vrai, mais le problème est autre : l’aile libérale appuie sa candidature à la succession du cardinal Ratzinger à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Dans ce but, après l’avoir progressivement honoré de tous les titres et fonctions que nous avons signalés, la longa manus libérale a trouvé bon de proposer à l’acceptation du saint Père, à travers la prédication des Exercices spirituels au Vatican. Ce « mécanisme » avait déjà été utilisé pour la promotion de Martini comme cardinal archevêque de Milan. Nous nous trouvons donc face à une machination aux contours plutôt inquiétants ; en effet, l’esprit de l’école de Tubingue est déjà bien représenté au Vatican par des personnages de poids comme le cardinal Kasper, le cardinal Marchisano, S.E. Mgr Paolo Sardi, etc…Si Mgr Forte devait prendre la place de Mgr Ratzinger, la coupe serait vraiment pleine… » (Courrier de Rome, mai 2004)

 

Quel « curriculum vitae » ! On ne ferait meilleur présentation pour « gêner » un candidat dans son  «  ascension », d’autant que pendant trois grosses pages du numéro du Courrier de Rome, très lu au Vatican, - dans son édition italienne « SiSi NoNo » - sa pensée est passée au peigne fin. Et elle est de fait bien  inquiétante.

 

 

 

 

b- présentation de sa pensée

 

Il  a été très influencé dans sa formation  par la théologie protestante. La théologie d’un Karl Barth a été prépondérante, ainsi que celle d’un Bultmann. Ses sources « théologiques » catholiques ne sont pas meilleurs . C’est un Karl Rahner. C’est un Henri de Lubac.  C’est un Hans Urs von Balthasar. Rien d’étonnant de trouver, alors, dans la pensée de Mgr Forte, toute la théologie « étonnante » sur l’œcuménisme. Le fameux « subsistit in » est encore au cœur de sa pensée.

Sa doctrine sur le peuple d’« Israël » est surprenante.  L’auteur du « Courrier de Rome » nous la présente dans un paragraphe intitulé: « L’Eglise et Israël incrédule ».

 

Ce paragraphe est facile. Et  il vaut le détour. 

 

«  Traitant en particulier du rapport entre Israël et l’Eglise, Forte écrit : « A la thèse de la « substitution », pour laquelle l’Eglise réalise pleinement ce qui en Israël n’était qu’implicite, et prend donc sa place dans le dessein divin du salut, est venue s’opposer la thèse de l’unicité de l’alliance », selon laquelle l’irrévocabilité de l’élection exclurait toute césure entre ancienne et nouvelle Alliance…Les deux communautés( !?) devraient remplir chacune leur rôle dans la communion réciproque sous le signe de l’unique appel divin : Israël comme « racine », témoin tenace du mystère de l’élection qui sépare et consacre( !), l’Eglise comme arbre, dont les branches s’étendent dans le temps et dans l’espace. Jésus-Christ, dans cette perspective théologique, serait l’anneau de conjonction entre les deux communautés… » (dans « Où va le Christianisme »)

 

Cette perspective « exclut tout dualisme d’opposition entre elles, ainsi que toute logique de substitution, et requiert une perspective de complémentarité effective ».

 

D’après Forte, donc, il ne subsisterait qu’un seul peuple héritier de la promesse, au sein duquel on aurait simplement une distinction.

 Et quelle est cette distinction ?

 Une bêtise : une partie de ce peuple, celle qu’on appelle chrétienne, croit en Jésus-Christ ; l’autre non !Quelle complémentarité ! C’est au contraire une véritable contradiction ! Notre Seigneur a plusieurs fois été très clair sur ce point. Voici comment il s’adresse aux juges : « Le Père qui m’a envoyé a rendu témoignage de moi, mais vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous puisque vous ne croyez pas en celui qu’il a envoyé. Scrutez les Ecritures dans lesquelles vous pensez avoir la vie ; elles-mêmes témoignent de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie…Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai auprès de mon Père : votre accusateur, c’est Moïse en qui vous avez placé votre confiance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce que c’est de moi qu’il a écrit » (Jn 5 37-40, 45-47) Et encore : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu…Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu. Voilà pourquoi vous n’entendez pas : parce que vous n’êtes pas de Dieu » (Jn 8 42-47)

 

Le vrai Israël a cru en Jésus-Christ : la Vierge Marie, Saint Joseph, les Apôtres, sainte Marie Madeleine…ils sont le vrai Israël, héritier de la promesse, parce qu’ils ont cru en le Fils du Père ! Voilà pourquoi, dans le texte du Concile de Florence l’Eglise enseigne : « Ceux qui sont hors de l’Eglise catholique, non seulement les païens, mais aussi les juifs ou les hérétiques et les schismatiques ne pourront obtenir la vie éternelle, mais iront au feu éternel, « préparé pour le diable et ses anges (Mt 25 41) si avant leur mort ils ne se sont pas unis à elle ».

Saint Jean Chrysostome, en commentant la limpide parole des vignerons qui tuent ceux que  le maÎtre envoie à la vigne pour en recueillir les fruits, y compris le fils même du maître (Mt 21 33-42) dit : « Quand les Juifs affirment : « il fera périr misérablement ces scélérats et affermera la vigne à d’autres vignerons », de fait ils prononcent eux-même avec emphase leur propre condamnation…or, qu’auraient dû faire les juifs ? N’aurait-il pas été de leur devoir d’adorer le Seigneur et d’admirer sa sollicitude, passé et présente ? Mais si aucun de ces raisons ne les poussait à se corriger, du moins la crainte de la punition aurait dû les rendre plus sages. Mais il n’en fut pas ainsi »  (Com. Sur l’Ev de S Mat)

 

 L’Evangile et Saint Jean Chrysostome font tous deux  remarquer que les Juifs, en entendant les paroles de Jésus : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui en produise les fruits » (Mt 21 43), avaient compris qu’Il parlait d’eux ; pourquoi Forte et ceux qui pensent comme lui aujourd’hui ne veulent-ils pas le comprendre ? Est-ce de la charité que de mentir à des personnes qui ont besoin aussi de l’unique Sauveur et de l’unique arche de salut » ? 

 

 Notre auteur conclut sobrement son article en disant : Tout cela « nous  semble très inquiétant. Surtout s’il s’agit d’un possible Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ». (Courrier de Rome Mai 2004)

 

 

2 - Méliton de Sardes (évêque du 2 ième siècle) et le thèse de Mgr Bruno Forte.

 

 

La thèse de Mgr Bruno Forte sur «  l’unicité de l’Alliance », renvoyant au grenier des vielles lunes,  la thèse catholique de « la substitution » , «  pour laquelle l’Eglise réalise pleinement ce qui en Israël n’était qu’implicite, »  ne semble pas avoir l’appui ni de l’Evangile ni de saint Jean Chrysostome. Pas plus que celui de l’évêque « Méliton de Sardes » qui vécut au temps de Marc Aurèle (161-180)

Cet évêque donna une belle homélie « Sur la Pâque ». Là,  il soutient manifestement l’idée de substitution d’Israël par l’Eglise, le «  Nouvel Israël ».

 

Voyez ce passage :

C’est au paragraphe 40 de l’Homélie

 

« En effet, le salut du Seigneur et la vérité ont été préfigurés dans le peuple d’Israël

et les prescriptions de l’Evangile ont été proclamées à l’avance par la Loi.

Le peuple était donc comme l’esquisse d’un plan

Et la Loi comme la lettre d’une parabole ;

Mais l’Evangile est l’explication de la Loi et son accomplissement

Et l’Eglise le lieu de sa réalisation.

Le modèle était donc précieux avant la réalité

Et la parabole admirable avant l’interprétation.

Autrement dit,

Le peuple avait son prix avant que l’Eglise ne fût édifiée

Et la Loi était admirable avant que l’Evangile ne fût mis en lumière.
Mais lorsque l’Eglise fut édifiée

 Et l’Evangile mis en avant,

La figure fut rendue vaine,

ayant transmis sa puissance à la réalité ;

Et la Loi prit fin,

ayant transmis sa puissance à l’Evangile.
de même que la figure est rendue vaine

lorsqu’elle a transmis son image à ce qui existe vraiment

et que la parabole est rendue vaine

lorsqu’elle est éclairée par l’interprétation,

ainsi aussi la Loi fut terminée

lorsque l’Evangile fut mis en lumière,

et le peuple d’Israël perdit sa raison d’être

lorsque l’Eglise fut érigée,

et la figure fut abolie

lorsque le Seigneur fut manifesté,

et aujourd’hui ce qui jadis était précieux

est devenu sans valeur après que fut manifesté ce qui

est précieux par nature.
car jadis précieuse était l’immolation de l’Agneau,

et désormais sans valeur à cause de la vie du Seigneur ;

précieuse la mort de l’Agneau

et désormais sans valeur à cause du salut du Seigneur ;

précieux le sang de l’Agneau

et désormais sans valeur à cause de l’Esprit du Seigneur ;

précieux l’agneau muet

et désormais sans valeur à cause du Fils irréprochable ;

précieux le temple d’en bas

et désormais sans valeur à cause du Christ d’en-haut ;

précieux la Jérusalem d’en-bas,

et désormais sans valeur à cause de la Jérusalem d’en-haut ;

précieux l’héritage étroit,

et désormais sans valeur à cause de la grâce répandue au large.
Car ce n’est ni en un seul lieu, ni en un court lambeau de terre que la gloire de Dieu a été établie, mais c’est jusqu’aux confins de la terre que la grâce a été répandue et c’est là que le Dieu tout-puissant a établi sa tente, par Jésus-Christ à qui est la gloire dans tous les siècles. Amen ».

 

Bref commentaire

 

A la lumière de cet enseignement de Méliton, il est clair  que  la valeur de l’Ancien Testament n’est pas absolue ; elle n’est que relative. Les préfigurations  - paroles et événements – ne sont rien par elles-mêmes, séparées de la réalité qu’elles annoncent et qu’elles contiennent d’une certaine manière. Une fois réalisées, elles deviennent inutiles, sans valeur ; elles perdent la raison de leur existence et sont abolies. « La préfiguration est jadis arrivée, la vérité se trouve maintenant réalisée ». « L’Evangile est devenu l’explication de la Loi et son accomplissement, et l’Eglise, à la place du peuple d’Israël, le réceptacle de la vérité réalisée. En l’Eglise le mystère de la Pâque se perpétue. On est passé du symbole à la réalité.

 

Cette théologie n’est pas une création originale de Méliton. Nous la trouvons déjà dans le Pseudo-Barnabé, dans Saint Justin et surtout dans Saint Irénée !

 

 

 

 

3 – Merveilleux. L’abbaye Sainte Marie d’Orbieu à Lagrasse, dans l’Aude, va continuer de vivre.

 

 

Les Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu, fondés par Mgr Wladimir,  installés depuis quelques années  déjà dans le diocèse de Gap, grâce à la belle protection de Mgr Lagrange et aujourd’hui de Mgr Di Falco, vont faire revivre la belle abbaye Sainte-Marie d’Orbieu à Lagrasse, dans l’Aube.

 

La Nef du mois de juin (n° 150) l’annonce.

 

Mgr Wladimir présente lui-même ce joyau architectural et historique en ces termes : « Fondée par Charlemagne, l’Abbaye Sainte-Marie a été, dès le XII siècle, la plus importante du Languedoc. 30 000 visiteurs y passent chaque année, le village de Lagrasse comptant lui-même parmi les plus jolis bourgs médiévaux de France. Sise dans le Massif des Corbières , notre nouvelle Abbaye se situe entre Carcassonne et Narbonne, non loin de Gaussan et de la splendide Abbaye cistercienne de Fontfroide »

 

Gaussan… fondation de Dom Forgeot, -  où nous nous sommes réunis, une fois, avec mes confrères de la FSSPX,  alors que nous entretenions déjà des conversations théologiques sous l’autorité de Dom de Lesquin, et Dom Forgeot -,  aura les meilleurs relations avec Mgr Wladimir. « Nos spiritualités sont complémentaires », dit-il.

 

Cette installation est vraiment providentielle. Elle fut « permise par la libération inattendue du Monastère, par le paternel accueil de Mgr Despierre, évêque de Carcassonne et par l’efficace action de saint Joseph »

 

Et en toute fidélité à leur idéal catholique. Mgr Wladimir y insiste : « Fidèle servante de la tradition liturgique et doctrinale depuis plus de 30 ans, notre Communauté n’entend pas renoncer aujourd’hui à cette richesse, Mgr l’évêque de Carcassonne le comprend fort bien ».

 

Félicitations. Voilà une abbaye qui va pouvoir continuer de vivre pour la gloire de Dieu et le bien de ceux qui la fréquenteront.

 

A l’adresse de mes confrères de la FSSPX : Vous voyez bien que les choses changent ! Et qu’aujourd’hui, la hiérarchie voit, avec une meilleur disposition de cœur, la fidélité à la liturgie « tridentine », latine et grégorienne. Une opposition systématique, acharnée… continuellement,  n’est peut-être pas la meilleur des manières, aujourd’hui. Il faut être sensible au cours des choses, à l’unité du « troupeau ». Des choses continuent d’être « scandaleuses », certainement…  mais des bonnes choses, ce font aussi. La possible installation des Chanoines de la Mère de Dieu à l’abbaye d’Orbieu,  par la « grâce » de Mgr Despierre, avec la totale fidélité à « la liturgie traditionnelle », latine et grégorienne,  est une bonne chose. Courage !

 

 

4 – Geneviève de Galard : « une femme à Dien Bien Phu »

 

« Politique  Magazine » d’Hilaire de Crémiers a rencontré à son domicile Geneviève de Galard qui vient d’écrire un très beau livre sur Dien Bien Phu : « une femme à Dien Bien Phu ».  Elle y fut pour soigner les blessés français. A la fin de son interview passionnant, à la question : « Quelle leçon pouvez-vous tirer aujourd’hui de ce drame », elle répond : « Si cela pouvait aider les jeunes à avoir une idée de ce qu’ils doivent faire de leur vie. Moi, je suis restée fidèles aux combattants. Ma foi a été un engagement supplémentaire ; je me suis battue pour mes blessés qui furent vite oubliés par tout le monde, comme la majorité des Français les avait ignorés durant tout le conflit. C’est l’entraide « para » qui a permis aux mutilés de rentrer en France. Ni les autorités politiques , ni les organismes officiels ne s’en souciaient. J’ai personnellement œuvré pour qu’un amputé double soit pensionné, et cela n’a pas été facile. Voyez-vous la première leçon c’est que des hommes ont tenus à se faire tuer pour l’honneur et la liberté à 12 000 kilomètres de la France…Et 680 d’entre eux ont sauté sans avoir été brevetés parachutistes, ce qui est un fait d’héroïsme unique dans les annales des armées. Si la France est attaquée, j’espère qu’elle sera défendue. Je suis optimiste. De nombreux jeunes que je rencontre me disent que mon témoignage est à l’origine de leur vocation. Il y a de nombreux germes d’espoir dans notre pays. Ce qu’il faut c’est ne pas oublier ».

 

Commentaire

 

« Ce qu’il faut, dites-vous, c’est ne pas oublier ».  Ne pas oublier ce que fut la France « des chevaliers, des héros et des Saints ».  Ce que fut la France du 13 et 17 siècle. La France de nos cathédrales. Ce qu’est Notre Saint Evangile. Ce qu’est Notre Sainte Eglise :  Celle qui garde fidèlement « le Très Précieux Sang Rédempteur de Notre Seigneur Jésus-Christ » en ses mains. Cela est tout. Merci, Madame !

 

 

5 – Le latin liturgique et le problème  de la célébration de la messe « ad orientem » commence de nouveau à se poser.

 

On sait que le cardinal Ratzinger revient, souvent, dans ses écrits, sur ces problèmes  de la langue liturgique : le latin et de  l’orientation de  la célébration de la sainte Messe : « ad orientem ».  Il l’a fait encore récemment dans la préface du livre d’Uwe Michael Lang, « Converti ad Dominum » édité en Suisse.  Voici des extraits de cette préface :

 

a) au sujet de la langue liturgique : le latin.

 

« Pour le catholique pratiquant normal, la réforme liturgique du concile Vatican II a eu essentiellement deux résultats : la disparition de la langue latine et l’autel tourné vers le peuple. Mais si on lit les textes conciliaires, on pourra constater avec étonnement que ni l’un ni l’autre de ces changements ne s’y trouvent sous cette forme.
Certes, on devait, selon les intentions du Concile (cf la constitution Sacrosanctum Concilium 36,2) faire place à la langue vulgaire – dans le cadre surtout de la liturgie de la Parole – mais dans le texte conciliaire, la règle générale qui précède immédiatement celle à laquelle nous venons de faire allusion dit : « Que l’usage de la langue latine, sauf un droit particulier, soit conservé dans les rites latins ».

 

Bref Commentaire

 

On est heureux de lire cela sous la plume du Cardinal Ratzinger. Jusqu’à ce jour, il n’y avait guère que les « tradis » qui osaient relever la contradiction entre le texte et la pensée  réelle du Concile sur l’usage du latin dans la liturgie  et la pratique universelle qui s’est imposée après le Concile généralisant l’usage des  langues vernaculaires. 

Il  écrit cela très posément…Et semble n’en  tirer aucune conséquence…

 

b) sur l’orientation de la célébration liturgique : « Ad Orientem ».

 

« Dans le texte conciliaire, il  n’est pas question de l’autel tourné vers le peuple. Il en est questions dans les instructions post-conciliaires(…) L’orientation physique devrait – dit la Congrégation (dans une note du 25 septembre 2000) – être distincte de l’orientation spirituelle. Quand le prêtre célèbre versus populum, son orientation spirituelle devrait toujours être, de toute façon, versus Deum per Ipsum Christum (vers Dieu à travers Jésus Christ). Comme les rites, les signes, les symboles et les mots ne peuvent jamais épuiser la réalité ultime du mystère du salut, il faut éviter dans ce domaine les positions unilatérales et érigées en absolu. (….)

La liturgie de la Parole est caractérisée par la proclamation et le dialogue : elle consiste à adresser la parole et à répondre, et doit consister, en conséquence, à s’adresser réciproquement les uns aux autres : ceux qui proclament vers ceux qui écoutent et vice-versa. La prière eucharistique, au contraire, est la prière dans laquelle le prêtre sert de guide, mais est orienté, en même temps que le peuple et comme le peuple vers le Seigneur. C’est pourquoi  - selon Jungmann  - le fait que le prêtre et le peuple soient tournés dans la même direction fait partie de l’essence de l’action liturgique. Plus tard, Louis Bouyer  - lui aussi l’un des principaux liturgistes du Concile – et Klaus Gamber reprirent, chacun à sa façon, la question. Malgré la grande autorité dont ils jouissent, ils eurent, dès le départ, quelque difficulté à se faite entendre, tant était forte la tendance à mettre en relief l’élément communautaire de la célébration liturgique et à considérer donc, que le prêtre et le peuple étaient réciproquement tournés l’un vers l’autre ».

 

Bref commentaire

 

« Ils eurent, l’un et l’autre,  quelques difficultés à se faire entendre » ! Pas seulement eux. Mais aussi le cardinal. Parlons clair !  Ils ne furent nullement entendus. Ni eux, hier.  Ni le cardinal., aujourd’hui. Où est célébrée la messe , non point dos au peuple  - expression odieuse qui ne considère les choses que dans leur matérialité -  mais « ad orientem » ? Et puisque la chose est symboliquement si importante …pourquoi l’instruction liturgique « Redemptionis Sacramentum »  n’en a pas profité pour rappeler ce principe de la messe « ad orientem » ?

 

 

 

6 – Le cardinal Ratzinger,  Mgr Klaus Gamber,  le père Bouyer et le principe « ad Orientem ».

 

 

Le cardinal Ratzinger, vous venez de le lire, parle de Mgr Gamber et du père Bouyer. Ils  combattirent  fortement pour le maintien de la tradition liturgique de célébrer la sainte messe, prêtre et fidèles tournés « vers l’Orient ». Mgr Gamber publia, de fait, un livre en allemand sur ce sujet : « Zum Herrn hin ! Les pères du Barroux le firent traduire et le publièrent sous le titre français : « Tournés vers le Seigneur ».

 

Le cardinal en fit la préface et le Père Bouyer en donna la postface.
Il est intéressant de relire certains passages de ces deux textes.

 

la préface du Cardinal Ratzinger :

 

« …Ce qui fait l’importance de ce livre, c’est surtout le substrat théologique mis à jour par ces savantes recherches. L’orientation de la prière commune aux prêtres et aux fidèles  - dont la forme symbolique était généralement en direction de l’est, c’est-à-dire du soleil levant  - était conçue comme un regard tourné vers le Seigneur, vers le soleil véritable. Il y a dans la liturgie une anticipation de son retour ; prêtres et fidèles vont à sa rencontre. Cette orientation de la prière exprime le caractère théocentrique de la liturgie ; elle obéit à la monition : « Tournons nous vers le Seigneur »

Cette appel s’adresse à nous tous, et montre, au delà même de son aspect liturgique, comment il faut que toute l’Eglise vive et agisse pour correspondre à la mission du Seigneur ».

 

la post-face du Père Bouyer :

 

« ..Quant à l’idée que l’eucharistie pour être un repas devrait impliquer un tête-à-tête des participants, c’est une naïveté de modernes. Dans tous les repas de l’antiquité, aussi bien juifs que païens, on ne se faisait jamais face,…pour la simple raison que tous les participants étaient installés du côté convexe d’une table en sigma, le côté concave étant réservé au va-et-vient des domestiques éventuels !…

Il en résulte que la messe dite « face au peuple » n’est qu’un total contre sens, ou plutôt un pur non-sens ! Le prêtre n’est pas une espèce de sorcier ou de prestidigitateur produisant ses tours devant une assistance de gobeurs : c’est le guide d’une action commune  (NB il faudrait préciser…) nous entraînant dans la participation à ce qu’a fait une fois pour toutes Celui qu’il représente simplement, et devant la personnalité duquel la sienne propre doit totalement s’effacer !

Que dire alors de ce nouveau type du prêtre-cabotin, attirant toute l’attention sur lui pérorant comme un vulgaire bistrotier derrière son comptoir, pour le bénéfice d’une foule toute passive ? Rien de plus contraire, non seulement à toute la tradition chrétienne authentique…mais aussi bien au « nouveau missel » lui-même si l’on prenait seulement le temps d’en lire les rubriques. Ne prescrit-il pas, de fait, aux prêtre de se « tourner vers les fidèles » toutes les fois qu’il s’adresse à eux, et non pas à Dieu dans la prière commune ? … Ce qui n’a aucun sens s’il n’est pas à leur tête.

Une certaine vogue de l’autel dit « face au peuple » pouvait se comprendre quand on lisait à l’autel les lectures mêmes

Mais c’est aujourd’hui, avec le nouveau missel, plus même qu’avec l’ancien, un pur non sens ».

 

quelques observations 

 

La remarque du père Bouyer est très juste pour la première édition du « Nouveau Missel » J’ai moi-même lu  cette rubrique dans le nouveau missel. .
Mais cette rubrique n’a-t-elle pas, elle aussi, sauté ? Il faudrait vérifier !

 

Bravo !  Mais là aussi, pourquoi  ne pas avoir rappelé cela à l’occasion de la publication de l’instruction liturgique « Redemptionis sacramentum ». C’était l’occasion ou jamais…

Mais peut-être que des pressions se sont exercées…Et qu’enfin au bout de la 12 ème   mouture, tout a disparu !  Alors espérons qu’à l’occasion du prochain synode  qui portera encore sur l’Eucharistie, le principe liturgique :  « Ad Orientem » finisse par triompher de la « fantaisie » actuelle »

 

 

7 -  Ratzinger devant le Sénat Italien

La famille

Les « unions homosexuelles

Le respect de la religion catholique.

 

Le cardinal Ratzinger fut invité par le Président du Sénat Italien, Marcello Pera,  à s’exprimer le 17 mai 2004, devant les Sénateurs italiens.

 

Après avoir parlé sans ambages de la perte « d’identité » de l’Europe : « Précisément à l’heure de son plus grand succès, l’Europe semble s’être vidée intérieurement, devenant en un certain sens paralysée par une crise de son système circulatoire », le cardinal a tenu à rappeler :

 

que le mariage entre l’homme et la femme,

à la lumière de la foi biblique, a façonné le visage de l’Europe, tant à l’ouest qu’à l’Est :

 

« L’Europe cesserait d’être l’Europe si cette cellule fondamentale de son édifice social disparaissait ou était altérée dans ce qu’elle a d’essentiel. » I l a exprimé son inquiétude sur ce sujet relevant le peu de précision sur ce point de la Charte de l’Union : « La Charte des droits fondamentaux (de l’Union européenne) parle du droit au mariage, mais elle ne fait pas référence à une protection juridique et morale spécifique et ne le définit même pas de manière plus précise. » « Et nous  savons tous, ajoute-t-il, que le mariage et la famille sont menacés, d’un côté parce que son indissolubilité a été vidée à travers des formes de divorce de plus en plus faciles ; d’un autre côté, à cause d’un nouveau comportement qui se répand de plus en plus : la vie commune entre un homme et une femme sans la forme juridique du mariage ».

 

b)  des unions homosexuelles

 

Le Cardinal va plus loin encore, à propos des « unions homosexuelles », expliquant que « avec cette tendance, nous sortons de l’ensemble de l’histoire morale de l’humanité ».  « Il ne s’agit pas de discrimination, précise-t-il, mais plutôt de la question : qu’est-ce que la personne humaine en tant qu’homme et femme. (…) Nous nous trouvons devant la dissolution de l’image de l’être humain dont les conséquences peuvent être extrêmement graves. »

 

c) Enfin, le Cardinal fait ce constat à propos de la religion :

 

« Dans notre société actuelle, Dieu merci, on pénalise celui qui déshonore la foi d’Israël, son image de Dieu, ses grandes figures. On pénalise celui qui offense le Coran et les convictions fondamentales de l’Islam. (…) Mais lorsqu’il s’agit du Christ et de ce qui est sacré pour les chrétiens, la liberté d’opinion se présente comme le bien suprême, et si elle devait être limitée, ce serait comme menacer ou même détruire la tolérance et la liberté en général (….) Mais la liberté d’opinion ne peut détruire l’honneur et la dignité de l’autre ; il ne s’agit pas d’une liberté pour mentir ou pour détruire les droits humains. »

 

Et le Cardinal de conclure : « L’Europe a besoin d’une nouvelle  - et certainement critique et humble  - acceptation d’elle même….si elle veut vraiment survivre ».

 

 

8 - Le port du « tchador » en France chrétienne

 

Encore un  jugement de Georges Dillinger

 

« le port du foulard, du voile ou du tchador actuellement dans notre pays …comlporte bien des périls. Car, dans notre France actuelle, les musulmans ne sont pas chez eux ; ils sont chez nous. Ils nous envahissent, remplissent nos écoles, sont attributaires de nos logements sociaux, nous couvrent de leurs mosquées, nous imposent leurs exigences dérogatoires les plus extravagantes. Ils s’isolent au sein de la communauté nationale, laissant percer le projet de la constitution d’un Etat dans l’Etat, d’une nation dans la nation, d’une véritable entreprise de conquête. Entre le hidjab de l’Algérie française et le voile islamiste de la France maghrébisée, la différence ne tient pas à la couleur du voile, à son drapé, au nombre de femmes qui le portent. L’essentiel n’est pas dans ce que le voile dissimule. Il est dans ce qu’il exhibe, dans ce qu’il proclame, dans ce qu’il exige, dans ce qu’il promet pour demain. Voilà pourquoi il n’est pas incompatible pour un français d’Algérie de n’avoir vu aucun inconvénient au port du hidjab chez nous dans un département français d’Afrique du Nord et d’être catégoriquement opposé au port du voile islamique en France par quelque femme que ce soit et dans tous les lieux publics. »  (Dans Présent du 18 mai 2004-05-12

 

 

 

9 – L’épiscopat européen et les élections européennes, le 13 juin 2004-05-12

 

 

Le 10 mai 2004, la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE) a publié une déclaration en vue de l’élection du Parlement européen, le 13 juin.

 

On appréciera entre autres le premier critère de choix formulé en termes non équivoques :

« En tant que chrétiens, nous estimons que la vie humaine est sacrée et inviolable, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Bien que le parlement ne soit pas compétent pour légiférer sur des questions telles que l’avortement et l’euthanasie, veillera-t-il au respect de la vie humaine à tous les stades de la vie  et le garantira-t-il dans le cadre du financement de la recherche scientifique ? »

 

Voilà qui réduira singulièrement les possibilités de choix pour les électeurs européens qui écouteront ce véritable appel à la sauvegarde des vraies valeurs de l’Europe.

 

 

 

 

 

 

 

10 – principaux extraits de la circulaire sur la laïcité

 

 

a) les principes ( !)

 

La loi du 15 mars 2004 est prise en application du principe constitutionnel de laïcité qui est un des fondements de l’école publique. (…) En préservant les écoles, les collèges et les lycées publics, qui ont vocation à accueillir tous les enfants, qu’ils soient croyants ou non croyants et quelles que soient leurs convictions religieuses ou philosophiques, des pressions qui peuvent résulter des manifestations ostensibles des appartenances religieuses, la loi garantit la liberté de conscience de chacun… »

 

b) le champ d’application de la loi

 

La loi interdit les signes et les tenues qui manifestent ostensiblement un e appartenance religieuse. Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuses, tels que : le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa, ou une croix de dimension manifestement excessive. La loi est rédigée de manière à pouvoir s’appliquer à toutes les religions, et de manière à répondre à l’apparition de nouveaux signes voire à d’éventuelles tentatives de contournement de la loi. La loi ne remet pas en cause le droits des élèves de porter des signes religieux discrets. Elle n’interdit pas les accessoires et les tenues qui sont portés communément par les élèves en dehors de toute signification religieuse. En revanche la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère religieux qu’il y attacherait par exemple pour refuser de se conformer aux règles applicables à la tenue des élèves dans l’établissement.
La loi s’applique aux écoles, aux collèges et au lycées publics (….)La loi s’applique à l’intérieur des écoles et des établissements et plus généralement à toutes les activités placées sous la responsabilités des établissements ou des enseignants, y compris celles qui se déroulent en dehors de l’enceinte de l’établissement (sortie scolaire, cours d’éducation physique et sportive etc »

 

c) Autres obligations

 

Les obligations qui découlent, pour les élèves, du respect du principe de laïcité ne se résument pas à la question des signes d’appartenance religieuse (…) Les convictions religieuses des élèves ne leur donnent pas le droit de s’opposer à un enseignement. On ne peut admettre par exemple que certains élèves prétendent, au nom considérations religieuses ou autres, contester le droit d’un professeur parce que c’est un homme ou une femme, d’enseigner certaines matières ou le droit d’une personne n’appartenant pas à leur confession de faire une présentation de tel ou tel fait historique ou religieux ( …) Les convictions religieuses ne sauraient non plus être opposées à l’obligation d’assiduité ni aux modalités d’un examen. Les  élèves doivent assister à l’ensemble des cours inscrits à leur emploi du temps sans pouvoir refuser les matières qui leur paraîtraient contraires à leurs convictions. C’est une obligation légale. Les convictions religieuses ne peuvent justifier un absentéisme sélectif par exemple en éducation physique et sportive ou en sciences de la vie et de la terre »

 

d) le « dialogue »

 

la priorité doit être donnée au dialogue et à la pédagogie (…) Le chef d’établissement conduit le dialogue en liaison avec l’équipe de direction et les équipes de direction et les équipes éducatives en faisant notamment appel aux enseignants qui connaissent l’élève concerné et pourront apporter leur contribution à la résolution du problème. Mais cette priorité n’est en rien exclusive de tout autre choix que le chef d’établissement pourrait au cas par cas juger opportun.

Pendant la phase de dialogue, le chef d’établissement veille, en concertation avec l’équipe éducative, aux conditions dans lesquelles l’élève est scolarisé dans l’établissement (…) Pendant le dialogue, l’institution doit veiller avec un soin particulier à ne pas heurter les convictions religieuses de l’élève ou de ses parents. E principe de laïcité s’oppose évidemment à ce que l’Etat ou ses agents prennent parti sur l’interprétation de pratiques ou de commandements religieux (…) Le dialogue devra être poursuivi le temps utile pour garantir que la procédure disciplinaire n’est utilisée que pour sanctionner un refus d »délibéré de l’élève de se conformer à la loi. Si le co,nseil de discipline prononce une décision d’exclusion de l’élève, il appartiendra à l’autorité académique d’examiner avec la famille les conditions dans lesquelles l’élève poursuivra sa scolarité. »

 

 

 

11 - XIII Université d’été de Renaissance Catholique

 

Le thème en sera : « le piège de la laïcité »

Elle se déroulera du dimanche 11 au mercredi 14 juillet 2004

 

Elle  a lieu cette année dans le très beau et agréable lieu de réception de Grand’maisons à Villepreux (Yvelines), à 20 km à l’ouest de Paris (8 km de Versailles

 

 

12 – Mgr Dubost, évêque d’Evry a dénoncé  le mariage gay. Quel « chahut » !

 

Les déclarations de Mgr Dubost sur le mariage des homosexuels ont fait l’effet d’une bombe. Les  Verts ont écumé de rage
Pourtant sur ce mariage de Bègles, l’évêque d’Evry s’est tout simplement « étonné » que les Verts soutiennent ce type d’union. Il a estimé « surprenant que les mêmes qui luttent contre les OGM au nom du respect de la nature disent avec le même élan que la nature n’a pas d’importance pour l’homme ».

 

C’est bien vu !

 

Ce fut aussitôt les tollés, les vociférations. Ils n’ont pas eu de mots assez forts pour anathématiser notre bon évêque. Tandis qu’à leur côté, Mgr Caillot affirmait que « faire appel à l’ordre naturel était devenu un combat d’arrière-garde ». Mais où a-t-il fait sa théologie, celui-là ?

 

Martine Billard, député vert a accusé Mgr Dubost d’avoir tenu des propos « répugnants » :

« En qualifiant d’acte contre nature l’union entre deux personnes de même sexe, en la comparant qui plus est aux organismes génétiquement modifiés (OGM), l’évêque d’Evry a réouvert la boîte des propos homophobes répugnants. Faut-il rappeler à Mgr Dubost – ou tout simplement l’informer  - que chaque année l’homo phobie tue ? ».