ITEM
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de
Port. O6 80 71 71 01 ; e-mail : abbe_aulagnier@hotmail.com.
Site : http://item.snoozland.com
Un regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 28 novembre 2004
N°19
Réflexions
sur le cours du
temps
Dans le site officiel de
Sur la messe, puisque c’ est
l’objet de la critique de mon « confrère », je reste toujours très
convaincu de la bonté, de la nécessité de ce combat. Le « Bref Examen Critique »
reste le document majeur en cette affaire. Je me réjouis de certaines victoires
remportées. Je pense même , ayant l’occasion de reprendre, en ces jours, Saint
Thomas et son traité sur l’Eucharistie que les nouvelles considérations de mes
confrères publiées dans le livre : « le problème de la réforme
liturgique » sont vraisemblablement justes et pertinentes. J’ai apprécié
les critiques de « Canonicus » dans le dernier numéro du
« Courrier de Rome, le numéro d’octobre 2004. J’en ai parlé
ouvertement dans mon commentaire sur le sacrement de
l’Eucharistie (l’article 5 de
Je réfléchis sur l’attitude
des uns et des autres, sur l’attitude de Mgr Lefebvre, de Mgr de Castro Mayer,
de Dom Gérard, de Mgr Rangel, de Mgr Rifan, sur les prêtres qu’on appelle
« les ralliés », de Dom Guillou. J’essaye d’analyser les réactions diverses des uns et des autres au travers des évènements
historiques : les sacres de 88, les accords historiques de 88,
d’« Ecclesia Dei Adflicata », la concélébration de Dom Gérard, le 27
avril 1995, les accords de Campos avec
Rome, le 18 janvier 2002, la concélébration de Dom Rifan, ses explications. Je survole ainsi tout notre
combat à partir de 1988. Sur tout cela, je réfléchis et me permets de transmettre ses réflexions à mon cher
confrère. Je pense que cela peut le
faire réfléchir et le servir. C’est mon but. Le seul qui m’intéresse. Je
verrai bien.
Voici donc cette lettre .
Elle est datée du 21 novembre 2004.
Alors que je rédigeais ces
réflexions, Mgr Rifan m’écrivait pour m’adresser ses propres réflexions sur sa
« concélébration ». Je mettrai, à la suite, ses deux documents d’un de ses proches
collaborateurs, le sous-directeur du séminaire.
« Bien cher abbé,
Vous voudrez bien faire insérer dans le site
officiel du District de France, "
Pour vous, cher Monsieur l'abbé, ces quelques remarques:
Dans votre critique, vous semblez identifier
l'attitude actuelle de Mgr Rifan à celle de Dom Gérard. C'est le fondement de
votre argumentation. Et c’est pourquoi vous me « condamnez » parce
que j’ai « condamné » l’un -
disons « malmené », ce sera plus proche de la vérité - et ne
condamne pas l’autre, alors qu’il agit de même. J’ai donc changé. Deux poids , deux mesures.
Deux attitudes identiques. Deux jugements différents. Ergo.
Pour moi, l’ attitude de Dom Gérard me paraît être bien différente. de celle actuelle de Mgr Rifan et des prêtres de Campos. Je vais vous le prouver.
Mais
avant, pour que vous ne vous mépreniez pas sur ma pensée, permettez-moi,
tout d’abord ces quelques précisions. Même si j’ai beaucoup critiqué Dom Gérard,
même si ses positions et affirmations théologiques m’ont surpris et me
surprennent, j’ai toujours eu pour lui, et je garde pour lui, toujours vif
respect. J’avoue avoir du mal à le
comprendre. Mais ce n’est pas un
« médiocre ». Il est « grand » celui qui a su construire le Barroux. Il aime
l’art, la poésie et le beau. Quelle belle harmonie dans les pierres du monastère ! Quelle belle
forme ! Il fallut diriger la main
de l’architecte - Quelle belle
liturgie. Le chant grégorien ! Quelle merveille ! Tout
à l’honneur de Dieu ! Et quoi qu’on ait pu dire, par le passé, je constate
que, dans son monastère, il reste fidèle à la « belle messe
romaine ». Nous reviendrons sur cette idée à la fin de ce papier.
Voici, pour vous,
cher abbé, quelques idées sur lesquelles vous pourriez réfléchir.
A propos des Sacres.
Mgr Rifan et ses prêtres n'ont pas rompu en 1988 avec Mgr Lefebvre et
Mgr Rifan ne signa pas, non plus, les "accords" qui ont donné
naissance aux "communautés" dépendantes d' "Ecclesia Dei
Adflicta". Accords que je condamne toujours, essentiellement en raison de la référence
explicite à
Mgr Rifan, par contre, en union avec Mgr Rangel et
avec l'accord de ses prêtres, a su "régulariser" une situation canonique. Je l'en ai félicité, et
l'en félicite toujours. Des considérations théologiques sur la nature de l’Eglise l’ont poussé à chercher
cette solution. Il y insiste souvent et systématiquement aujourd’hui. Nous
faisions les mêmes considérations, - la crainte du « schisme » le
temps passant…-, lui et moi, le 13 janvier 2001, alors que Mgr Fellay réunissait
son « staff » et les prêtres de Campos en la personne de Mgr Rifan, alors simple abbé,
représentant Mgr Rangel. Je ne vais pas aujourd’hui me désolidariser de lui…Je
crois qu’il a tellement raison. On ne veut pas le voir…encore…chez nous…Mais
cela viendra. Croyez-moi.
C’était la raison pour laquelle, encore supérieur
de District, dès 1992, j’avais souhaité et organisé des conversations
théologiques avec les
« dominicains » de Toulouse et les Pères Abbés de Fontgombault et de
Randol. Manière, entre autres choses,
au milieu du combat missionnaire, d’ entretenir, comme cela, des relations avec l’Eglise et certains de
ses membres éminents, pour en garder
l’esprit…Figurez-vous que la jeune génération qui n’a pas connu l’Eglise dans
sa majesté, sa beauté, et qui a vécu dans les « hangars » et les
« salons », dira, peut-être un
jour, les générations passants : « Mais, au fait, Papa, c’est quoi l’Eglise ».
J’exagère ! Sans doute ?
Heureusement !
Il eut fallu que ces conversations se poursuivent.
Le principe en semble enfin admis par
Que ces considérations sur « l’Eglise »
aient retenu aussi l’attention de Dom Gérard, en 1988, c’est bien possible.
Volontiers, je lui en ferais crédit. Ce
n'est pas moi qui le lui reprocherais.
Mais il ne fallait pas pour autant rompre, à
l’époque, l’unité du « front commun ». Le sens du combat
ne le devait pas permettre. Mgr de Castro Meyer, et tout son clergé, Mr l’abbé
Rifan aussi, alors qu’il était opposé, lui, au sacre, restèrent tous unis,
ainsi que Dom Guillou, qui lui aussi, pourtant,
y était opposé. Les « sacres » ! c’était, pour moi,
« l’assaut final ». Rome constatant l’unité des
« troupes », aurait vite régularisé la situation. Souvenez-vous des
considérations du cardinal Ratzinger, à l’épiscopat chilien, juste après les
sacres. Ces propos me confirment, post factum, « mon
intuition ». Et nous aurions, tous,
alors, avec nos charismes propres, obtenus beaucoup plus encore… J’enrageais de
l’attitude de Dom Gérard et de mes confrères… Ceci explique, peut être, le
ton polémique et dur de mon texte de Fideliter que vous avez fait
publié dans «
Bien volontiers, je reconnais aujourd’hui que le
ton était excessif. C’est que le temps a changé, Cher Monsieur l’abbé. Je
répétais souvent à Monsieur l’abbé
Boivin, quand nous collaborions : « vous raisonnez toujours d’une
manière statique ». Vous aussi,
n’oubliez jamais le facteur
« temps » et les circonstances. Non point pour tomber dans le relativisme,
mais pour bien juger les choses et vous adapter.
Tout cela, pour vous dire, que la « conclusion » de votre papier est,
me semble-t-il, excessive
Vous ne pouvez pas identifier l’attitude de l’un
et de l’autre….ni, à ce seul titre, me condamner.
Les documents de la
« reconnaissance » par Rome de l’Administration Apostolique Saint
Jean Marie Vianney
Les documents publiés sur cette
"régularisation"des pères de Campos » avec Rome - qu'il faut
étudier dans leur totalité jusqu'à la dernière lettre du secrétaire de
J'ai défendu ce point de vue – le bien fondé des
accords du 18 janvier 2002, dans de
nombreux articles du « Bulletin Saint Jean Eudes », puis de
« Nouvelles de Chrétienté », puis de « Dici », puis d' « Item ». Vous pouvez les
consulter sur mon site ITEM. Dans les documents romains - sur cette affaire de
"Campos"- , j'ai pu constater un "grand changement' dans
l'attitude romaine au sujet de la messe. Oui ! Que de différences entre
1976 et l’an 2000, année jubilaire.
La
reconnaissance du « droit » de la messe tridentine.
Aujourd’hui, dans l’affaire de Campos » - ce n’était pas le cas hier, en 1988 -, la messe dite de Saint Pie V est reconnue, par les autorités compétentes,
dans la totalité de son droit. Comme le demandait à l'époque Jean Madiran,
« Très Saint Père, redonnez-nous la messe.… », là, en 2002, le Saint Père entendait et recevait
enfin cette supplique et, de fait, redonnait la messe dans la plénitude de son
droit « à un certain nombre de prêtres du Brésil ». J’ai
argumenté contre Monsieur l’abbé de
Tanouarn. Il me semble qu’il concluait trop vite. Il y voyait encore et
toujours une « concession », comme en 1984, avec la lettre
« Quattuor abhinc annos ». Non ! La « facultas » de
dire la messe ancienne leur était concédée. C’est une chose d’une autre nature.
Nul ne conteste aujourd’hui l’analyse. La messe leur est donnée comme un
droit. C’est une chose entendue…Du
moins, pour les « pères de Campos.
Cela ne veut pas dire que ce droit soit reconnu
ailleurs, dans d’autres circonscriptions de l’Eglise, particulièrement en France. Je ne le sais que
trop bien. Voilà tout un épiscopat qui
freine des quatre fers et refuse d'aller dans le sens souhaité, aujourd'hui,
par Rome. Si cela vous semble étrange - ce qui, de soi, serait normal, vu votre
jeune âge et votre mode d’être, tout de fraîcheur et de droiture, -
oublieriez-vous la crise que connaît l'Eglise. Elle est loin d'être finie
malgré "la victoire de Campos.
Je n’ai pas changé sur ce point. Vous étiez, peut-être encore à la
mamelle, que vos aînés étaient déjà sur le terrain…
Oui c'est est"une victoire" qui a fait
plus avancer l’affaire du retour de la messe dans l’Eglise, dans le sens de la
lettre de Jean Madiran « Très Saint Père, redonnez-nous la messe… »
que l’acceptation par Dom Gérard du « Motu Proprio » de 88, basé
encore sur la fameuse lettre de l’indult, encore que ce texte ait eu aussi son
importance, ainsi que le « combat des « communautés Ecclesia
Dei ». Il faut toujours bien analyser la réalité qui est faite de mille
nuances.
Cette victoire de Campos le reste, même, si par aventure, les hommes
de « là-bas » faiblissaient (-
rien n’est plus muable que les choses humaines
-) Ce que je ne crois pas, cependant et ce qui n'est pas le cas,
aujourd’hui encore. Je vais y arriver.
Je pense même que ce sera Mgr Rifan qui
viendra nous sortir de la crise où
En langage militaire, lorsqu’une zone tenue jusque là par
l’ « ennemi », a été gagnée,
les militaires appellent cela vraiment une « victoire ». Cette
zone peut être de nouveau perdue. Mais,
dans le temps de la récupération, ce fut une « victoire ». Si on
reperd la zone , c’est un échec . Votre colonel de père, si besoin était ,
vous le confirmerait. Tout les militaires parlent ainsi.
Une juste et
loyale information entre les chefs.
Dans les "négociations" avec Rome, je
pense que Mgr Rangel et Dom Rifan furent certainement habiles. Mais qui
pourrait le leur reprocher. C'est même un conseil donné par Notre Sauveur et
Rédempteur... Toutefois ils informèrent droitement
et suffisamment, les autorités de
Après de nombreux échanges et entretiens divers, ouverts
et francs - Mgr Fellay en a parlé ainsi que Mgr Rifan - nos amis de
Campos ont pensé, in fine,
devoir aller jusqu'au bout. Les points de vue divergent sur ce sujet.
J'ai pris fait et cause pour eux. j'ai donné mes arguments. Ils sont publics.
Ma « direction » me l'a reproché, non point, les arguments, mais
l’acte d’indiscipline. J’étais interdit d’écriture. Mais pourquoi interdire, si
les arguments étaient, de fait, soutenables. Il suffisait de dire qu’ils ne
représentaient pas la position de la
« Maison générale ». Elle a
même jugé pour cela devoir me "rejeter" de notre société.
L’affaire de la
« concélébration ».
- Enfin, et ce sera le deuxième point de mes
réflexions : vous semblez incriminer Mgr Rifan de son attitude dans cette
"affaire de Concélébration" avec l'épiscopat brésilien, lors du
renouvellement de la consécration de ce pays à Notre Dame. Acte de
portée nationale. Les autorités civiles
et militaires, pour cette occasion, étaient présentes. Un grand concours de
peuple aussi. Vous suivez ainsi, dans cette réprobation, elle aussi
solennelle, la position de la « Maison Générale »,
et plus particulièrement, de Mr l'abbé Sélégny. Tout
comme eux, vous affirmez: « il a concélébré ». « Nous l'avions
dit, Nous l'avions affirmé, Nous le savions. Le conseiller doctrinal du pape,
le Père Pottier, aujourd'hui, cardinal, l'avait lui aussi affirmé, l'avait, du
reste, annoncé. C'est la preuve de son imprudence, de la mauvaiseté de
"l'accord". Nous l'avions dit. Nous avions raison. Et nous avons bien
fait de ne pas suivre les avis de M l'abbé Aulagnier. Du reste, qu'il
reconnaisse les faits, qu’il fasse "amende honorable et qu’il revienne au
milieu de nous ». Telle est votre position.
Pour dire
"il a concélébré", vous vous appuyez sur des photos. Elles
circulent aujourd'hui de part le monde sur le Web par vos soins ou ceux de vos
collaborateurs. De fait, on voit Mgr Rifan dans chacune d'elles, à
côté ou au milieu de quelques confrères. J'ai parfaitement reconnu l'un d'eux,
petit de taille, à coté de lui, qui assista à son sacre épiscopal, à
Campos, le 15 août 2002. J'y étais et en
suis heureux. On le voit même avec la mitre dans les mains puis sur la tête. Il
est en aube avec une étole. On nous le dit participant à la procession des
évêques s'approchant de l’autel pour la communion. On encadre même sa tête pour
qu'on ne s'y trompe pas. « Une vraie exécution ». Sans grande
élégance ! Ici, je dois dire qu'il est bien difficile de savoir quel
mouvement liturgique Mgr Rifan exécute. Je veux bien admettre qu'il
est dans la procession qui va au saint autel. Pour vous être
agréable ! Mais vraiment il est difficile objectivement de dire cela. Mais
admettons- le!
Et fort de tout cela, - et semble-t-il que de
cela -, vous affirmez : « Il a
concélébré ». Cela vous suffit pour partir en guerre et le condamner
« urbi et orbi ».
Moi, j'ai préfère aller à la source. Nos
« conseils » sont différents.
Le mien, comme le disait sainte Jeanne d'Arc, me parait bien «
meilleur », « plus crédible ». …. Je lui ai téléphoné. Je l'ai
eu tout de suite au téléphone. C'était l'heure du repas . Il était en son
séminaire. Nous entretenons toujours de
bonnes relations. Je l'ai eu tout de suite.
Je lui ai posé la question: « on dit en
France que vous avez concélébré ». Des photos circulent sur tous les sites
internets. Il était manifestement déjà au courent des critiques.
« Je n’ai
pas concélébré ». « J’étais là »
De sa bonne voix, toujours joviale,
toujours chaleureuse, un peu chuintante, comme l'est son langage
portugais, il me dit « mais non ». « Je n'ai pas concélébré.
J'étais là. J'étais même assez loin de l'autel. J'avais déjà dit ma
messe. Je n'ai pas levé le bras comme on fait au moment de la consécration. Je
n'ai pas prononcé les paroles de la consécration. « J'étais là ». On
pourrait peut-être faire la différence, continue-t-il, entre la "conviviance" et la
"connivence". – Ce sont ses mots-
J'ai pensé que la circonstance particulière - la
consécration de mon pays à Notre Dame - exigeait ma présence. Je suis évêque
brésilien, de la conférence épiscopale brésilienne. Si Mgr Lefebvre
disait à ses séminaristes en 1978, qu'il devait apprécier eux-mêmes, les
circonstances particulières, pour savoir s’ils pouvaient ou non assister à
telle ou telle Nouvelle Messe, qui n’est
pas « intrinsèquement mauvaise »,
à plus forte raison cela peut être permis à un évêque".
Je connais, de fait, très bien la conférence de
Mgr Lefebvre sur ce sujet délicat à laquelle Mgr Rifan fait allusion. Je
l'avais de nouveau écoutée, de fait,
lorsque j'étais au Canada pour égayer mes longs voyages en
voiture. Il dit bien cela. Il condamne même
expressément l’expression « intrinsèquement perverse » pour
juger de
Voilà son témoignage, cher abbé. Je le préfère au
témoignage de vos photos. Il est plus crédible. Car, voyez-vous, je fais une
différence entre "être là" et "concélébrer". Vos photos
prouvent bien « qu'il était là ». Mais a-t-il, de fait,
"concélébré". Vous l'affirmez. Très bien. Mais sur quelle preuve?
Les Photos? Elles ne peuvent vous le dire formellement. Mon conseil à moi, son
témoignage d'évêque, me le dit "je n'ai pas concélébré".
"J'étais là". C'est vrai, Il était là. Les photos le disent. Et Mgr Rifan ne le nie
pas. Mais elles ne peuvent dire plus. Et
que ne peut-on pas faire dire aux photos ? Souvenez-vous des conclusions
que certains tiraient jadis de quelques
photos concernant le pape Paul VI. « Ce n’est pas lui. C’est son sosie. Il
est encore dans les caves du château saint Ange ». Et même des prêtres
très sérieux le croyaient. Oui ! Attention à vos photos, Monsieur l’abbé.
Elles restent témoin « muet ». Je vous donne le témoignage d’un
témoin « vivant ». Plus qu’un témoin ! L’évêque même ! Oseriez-vous mettre en doute sa
parole
Par contre, Dom Gérard, lui, a dit publiquement
qu'il avait « concélébré »
avec le pape, en 1995. Il n’y était, en plus, nullement tenu. - Je tiens ce
témoignage de M l’abbé Bisig. Ils étaient ensemble -. Il
est revenu publiquement sur ce sujet, le 24 octobre 1998, devant les pèlerins
des "communautés "Ecclesia Dei Adflicta" venus dire
au pape leur action de grâce
- dix ans
après la publication du fameux « Motu Proprio » - mais tout autant
leur déception. Je peux vous en parler gentiment, j'y étais. J'y ai entendu les
paroles de Dom Gérard. Il a voulu se justifier. C'est normal. C'est
du reste ce qu'a fait Mgr Rifan au téléphone avec moi. Sous ce rapport, il y a
une parenté entre les deux. Mais qui reprochera à quelqu'un de se
défendre, de se justifier. C’est parfois même un devoir de se
défendre. La justice peut l'exiger. La
charité aussi.
Mais, dans ce cas précis, la ressemblance entre les deux
hommes, respectables l’un et l’autre, s'arrête là.
L’un a concélébré vraiment. L’autre non.
Sur le fait de participer à une concélébration dans le Nouveau Rite, ou
assister à
De plus je tiens à vous dire que ce n’est pas tant
la « concélébration » de Dom
Gérard que je regrette, que je déplore.
On peut avoir un moment de faiblesse, d’hésitation…Concélébrer avec le
pape…Vous imaginez ! Ce n’est pas tous les jours que la chose est
possible…La tentation peut être grande…Grande aussi notre faiblesse. La mienne
certainement. Et la votre ? « Je disais souvent aux séminaristes pour
leur montrer que la « dureté » n’est pas vertu qu’ « un pont
trop dur casse »… Oui ce que j’ai du mal à comprendre, et que je ne
comprends toujours pas, ce sont les
paroles qu’il utilisa pour se justifier.
Vous me permettrez de vous les citer. En
ces affaires délicates, il faut être précis. Nous nous trouvions dans la
grandes salle d’un grand autel romain. Je n’ai plus le nom de l’hotel en
tête. C’était le 24 octobre 1998. Le
cardinal Ratzinger venait de terminer sa conférence. Dom Gérard lui succédait
immédiatement. J’ai raconté tout cela dans le menu. Dans sa conférence, il
prononça ces mots : « le scandale de la division doit cesser, pour
être remplacé par la concorde, la concertation et l’unité. C’est dans cet
esprit de paix et de communion que le 27 avril 1995 j’ai accepté de concélébrer
avec le Saint Père, désirant montrer pas là que nous tous qui militons pour le
maintien de l’ancien missel, nous croyons à la validité et à l’orthodoxie du nouveau rite ». Validité de
Le pape Jean-Paul II parle lui-même « d’ombres » importantes dans la
célébration de la messe.
Ce sont ces paroles que je
regrette. Je l’ai écrit. Je ne retire rien de ce que j’ai dit. Il ne me semble
pas que j’ai « évolué » comme vous voulez absolument le faire
admettre à vos lecteurs. Vos fidèles pourront le constater s’ils viennent,
comme je les y invite, sur le site ITEM. Je reprends, sans rien changer bien
des « éditos » passés . Sans changer pratiquement un mot.
Mgr Rifan et « sa » concélébration
Or je constate que Mgr
Rifan n’a jamais dit cela, ni écrit cela. Vous devriez je pense, apprécier la
différence d’attitude et de position. Il
a même fait publier, nous étions en 2000-2001,
- ils étaient en pleine
discussion avec Rome et le Cardinal Castrillon Hoyos - la
lettre que Mgr de Castro-Meyer adressait
à Paul VI, en 1969, lui demandant qu’il veuille bien accepter que ses prêtres
et lui puissent continuer à célébrer les saints mystères dans le rite ancien de
Saint Pie V. Il ne reçut, - c’est Mgr
Rifan qui nous le dit, il était son secrétaire
- jamais aucune réponse. Et de conclure « Qui ne dit mot
consent ». Et tout le clergé garda la messe de toujours…Ils en savaient parfaitement les
raisons. Mgr de Castro Meyer leur avait adressé à tous une étude personnelle. Il fit même traduire le « Bref Examen
Critique » en portugais, pour eux. Ils furent même chassés de leurs
paroisses par le nouvelle évêque en raison de la fidélité à la messe de leur ordination. Tous.
Le jeune abbé Rifan aussi. Oseriez-vous dire ensuite que Mgr Rangel et Mgr
Rifan cachèrent, dans ces négociations, la vérité. Le Père Guymarez, la
cheville ouvrière des accords, était brésilien. Il connaissait facilement tout
ce qui se publiait au Brésil… Leur attachement à la messe ancienne était
clairement dite
en pleine conversation romaine.
Je ne crois pas que Dom
Gérard fut aussi « courageux » et « droit » lorsqu’il
contactait Rome…en « cachette ».
Croyez vous qu’ils puissent
tous, eux, un jour oublier cette fidélité ? Allons
donc ! Ce sont des hommes « trempés » comme on dit, qui agissent
droitement. Il ne faut pas leur en compter.
De telles personnes ne sont pas comme girouette au vent au sommet du
clocher. Vous n’avez pas encore beaucoup vécu. A votre place, je me ferais plus
discret. Et je ne donnerais pas la leçon à un clergé et à un évêque qui ont
affronté les « frimas de l’hiver ». Un peu de modestie tout de même.
Attendez d’avoir vécu pour faire la leçon à la chrétienté ! Votre famille
vous a appris la discrétion. Vivez-là.
Vous rendrez service à tout le
monde.
Et puis, il ne
faut pas vous tromper de
« guerre » ni d’ « une » guerre.
Tout ce clergé d’ « Ecclesia Dei »,
tous ces « ralliés » que vous semblez réprouver, condamner, rejeter,
devraient être pour vous, au contraire, le temps passant, l’objet de vos sollicitudes, de votre
attention, de votre examen, de votre prière. Gardez pour tous un cœur de père.
Vous les considérez comme des « enfants prodigues », soyez, d’autant
plus pour eux, le père de
l’Evangile. Ayez alors même générosité.
A force de sollicitude, Jésus a triomphé d’ âmes qui le repoussait, le
détestait. Ce n’est pas par les menaces, ni par de dures paroles, ni par la
peur ni par rien de semblable que vous gagnerez l’estime ni des fidèles ni de
votre clergé, ni des autres. Ne prenez pas l’exemple de mon
« papier » de Fideliter. Ce n’est pas le meilleur
« Aulagnier », s’il en existe un… Avec le recul, je le comprends
mieux. Le gouvernement est un art difficile. On ne réussit pas tout de suite,
ni toujours…Ne témoignez ni répulsion ni haine pour quiconque quel qu’il soit,
surtout pas pour un confrère dans le sacerdoce. Imitez votre Maître, au
témoignage de Saint Paul aux Romains : « Alors que nous étions
encore pécheurs, le Christ est mort pour nous », « Afin de
la(l’Eglise) sanctifier en la purifiant dans le baptême de l’eau, par la
parole ; afin de se donner à lui-même une Eglise pleine de gloire, n’ayant
ni ride, ni rien de pareil, une épouse sainte et immaculée ». « Par
Vous ne pouvez les envoyer tous d’un bloc, comme
cela d’un revers de main loin de votre cœur,
aux « enfers ». Il faut nuancer vos réactions.
Approchez-les un peu pour les mieux
connaître. Ils sont pour beaucoup vos
aînés. Vous en connaissez peu. Le temps a passé. Vous arrivez. Ils ont œuvré
avant vous. Le temps a pu leur donner un peu d’expérience. Les épreuves
rencontrées, un peu de réflexions, un peu de connaissance de l’Eglise et de son
personnel. Ils ont connu eux aussi beaucoup d’épreuves. La crise qui les a
bousculés en 1999, a pu les faire réfléchir, les affermir, les
aguerrir, les fortifier. Moi, j’en ai rencontré plusieurs, ces dernières
années. Je me suis, avec beaucoup, jadis, « affrontés », même
« frottés ». Je dois vous dire que je suis admiratif de beaucoup. Peu
dans
Et puis, je distinguerais, sur ce sujet, entre
l’aspect doctrinal et l’aspect pratique. « Le rite Nouveau », dans
son existence, ne dépend pas de vous. Il
est pourtant partout célébré. Vous n’y pouvez rien. Vous pouvez objecter
doctrinalement. Vous devez continuer d’objecter…Le cardinal Stickler le fait
bien, le cardinal Ratzinger aussi…Vous pouvez actualiser votre critique et
montrer que la doctrine de Saint Thomas sur l’Eucharistie qui est retenue comme la doctrine catholique ne se retrouve pas aujourd’hui dans bien des
documents romaines , même dans l’Encyclique « Ecclesia de
Eucharistia ». Voyez le n° 14 de l’Encyclique et le « ad
secundum » de l’article 5 de
Parmi le jeune clergé qui monte, de cette FSP, on
les sent proche même de Mgr Lefebvre de sa pensée, de son combat. C’était même
la crainte exprimée clairement par un Denis Le Pivain dans sa lettre au
Nonce pour attirer son attention sur le
danger. Les aînés ont peut-être, à un
moment donné, été ébranlés, secoués. La tempête s’est déchaînée. Ils ont été
bousculés…Mais le temps passant - tenez
compte du temps… je les vois tous aussi bien que nous attachés à leur
sacerdoce, habiles dans leur apostolat. Il semble avoir crée même plus d’écoles
que vous et que votre confrère, Mr l’abbé Laurençon, dans la même période. Je les vois
« fidèles à ce qu’ils ont reçu au séminaire des mêmes professeurs que
nous ». Que prêchent-ils ?
Quels sacrements donnent-ils ? Quel catéchisme enseigne-t-il ?
Allons ! Regardez leur paroisse. Regardez leur pèlerinage de
Chartres ! C’est toujours la même messe. Voyez là aussi la jeunesse. Voyez
chez Dom Gérard. Malgré les compromissions – condamnables - qu’il fit - que je regrette, il le sait - il reste fidèle à la messe. Et quelle belle
liturgie dans son monastère ! Quel
beau grégorien ! Beaucoup de jeunes prêtres des diocèses de France, - lors de mon dernier séjour – ils étaient
plus de quatre prêtres des diocèses -,
sont heureux de pouvoir dans la paix
dire la messe de saint Pie V que la crainte
de leurs évêques leur empêche de célébrer dans leur paroisse. C’est la
guerre. Pour eux aussi. Les moines de Dom Gérard, aujourd’hui de son
successeur, restent fidèles. Le monastère
fonde même. Il a fallu du temps à Dom Gérard pour qu’un évêque lui ouvre
les portes de son diocèse. Mais c’est chose faite aujourd’hui. Et voilà toute
une région qui sera « arrosé »
de la grâce du Seigneur. Ce n’est pas rien. Tout de même. Vous ne pouvez pas ne pas en tenir compte. Vous devez vous
en réjouir. Vous ne pouvez pas resté
indifférent. L’ignorer. Regardez Mgr
Vladimir. Le voilà installé près de
Carcassonne. Et au prix de combien de difficultés. C’est la
guerre ! Aussi pour eux ! Voyez le nouveau père abbé du Barroux.
L’évêque du lieu veut, à cette occasion,
venir concélébrer dans le nouveau rite, au monastère. « Le nouvel Abbé
sera peut-être plus souple que l’ « ancien ». Rien à faire. Il
est gentiment éconduit. C’est la guerre aussi pour eux ! Et là, il gagne
une victoire !
Ils n’ont pas
fait le choix des sacres,
Ils
n’ont pas fait le choix des sacres, me direz-vous. C’est vrai ! Ils ont reçu, pour
cela, bien des avantages de la part de
Rome, à l’époque… Toutefois sans les sacres… que seraient-ils, tous ?
…Rome les entoura tous d’une nouvelle sollicitude. Soit ! C’est la guerre.
Vous pouvez toutefois accepter qu’en conscience certains aient pu avoir
légitimement du mal à faire ce choix. J’en connais moi, chez
« nous », chez « vous » qui étaient contre. Ou qui s’en
sont remis « aveuglement » à Mgr Lefebvre. Belle obéissance !.
Je le veux bien. Mais je comprends que certains n’aient pu faire le pas malgré
l’estime qu’ils portaient à Mgr Lefebvre.
Ils n’en devenaient pas, pour autant, moins bons. Les qualités qui les
animaient hier, les animent aujourd’hui encore.
Ne faites pas des sacres la ligne de partage des eaux. D’un côté, les
bons. De l’autre les méchants. Non ! Certes, je reconnais volontiers que
parfois, eux-mêmes restent et sont « sectaires » à notre
endroit…Qu’ils vous prennent encore pour « schismatiques ». Tout cela
ne me paraît pas très juste … d’autant
que ce n’est pas ce que Rome dit aujourd’hui …de « vous », de la bouche même du Cardinal Castrillon
Hoyos.
Il me semble qu’il faut prendre en
compte tout cela.
Comme le faisait très justement remarqué Jean
Madiran le 27 novembre 2002 :
«
Il ne faut pas se tromper de guerre. Aussi, si
c’est possible, corrigez votre point de
vue
Il ne faut pas,
non plus, se tromper
d’ « une » guerre.
Le temps que nous connaissons aujourd’hui, surtout
en Europe, doit nous conduire à « l’union », à l’ « union
des cœurs », à un vrai « pacte ». Un pacte fait de respect des
différences, du respect des caractères, du souvenir de nos conflits, de nos
« histoires ». Nous serons alors plus prudents, plus attentifs, plus
humbles, plus déférents et respectueux des combats que tous ont mené. Et
ainsi unis dans le Credo de Pierre, unis
sous « l’Etendard du Christ Roi », unis dans le respect et la spécificité de chacun, des laïcs et des
clercs, des groupes plus missionnaires, des groupes plus politiques, dans la
juste liberté de tous mais unis dans la même soif et la même ardeur à défendre,
comme jadis, comme hier, le même patrimoine catholique. Ce n’est que comme cela
que nous pourrons nous dresser contre le danger de l’islam et arrêter, comme
jadis Charles Martel, sa progression, les pouvoirs politiques, de toutes
couleurs, trahissant
La conclusion
Je l’emprunterai de nouveau à Jean Madiran. Il
terminait sa présentation du livre de Mgr Tissier de Mallerais sur Mgr Lefebvre
par ces mots que je fais miens : « Ces diverses considérations visent
à préparer l’expression risquées d’un vœu qui paraîtra utopique, mais que je
ressens comme nécessaire dans le vilain temps que nous avons à traverser et
qui se prolonge désastreusement : mon vœu d’une amitié entre tous ceux
qui, en diverses demeures, gardent la même messe, le même catéchisme, la même
Ecriture . » (Présent 27 novembre 2002). Travaillez-y. Avec
l’accord de vos supérieurs, proposez-la. Vous ferez œuvre utile. Et laisserez
un nom. Sinon…
II – Les réflexions de « Campos ».
A- Participer à une messe célébrée selon le rite de Paul VI
Quelques personnes se posent des questions sur la participation occasionnelle
de Dom Fernando et de quelques-uns de ses prêtres à des messes célébrées selon
le Rite de Paul VI.
Dom Fernando est un évêque catholique, membre de l'Episcopat Catholique, en
communion avec
Nul ne peut être catholique s'il maintient une attitude de refus de la
communion avec le Pape et avec l'Episcopat catholique. De fait, l'Eglise
définit comme schismatique celui qui refuse de se soumettre au Pontife Romain
et de se maintenir dans la communion avec les autres membres de l'Eglise qui
sont ses sujets (canon 751). Dès lors, refuser continuellement et explicitement
de participer à toute messe dans le rite célébré par le Pape et par tous les
Evêques de l'Eglise, parce que l'on juge ce rite, en soi-même, incompatible
avec
On ne peut nier le fait objectif qu'aujourd'hui le rite de Paul VI est le rite
officiel de l'Eglise latine, célébré par le Pape et par tous l'Episcopat
Catholique.
Si nous considérions, en théorie ou en pratique,
Notre participation, donc, découle de principes doctrinaux. Et elle ne signifie
pas que nous n'avons pas de réserves quant au nouveau rite, comme nous l'avons
déjà porté respectueusement à la connaissance du Saint Siège. Notre
participation ne signifie pas non plus l'approbation à tout ce qui peut
arriver. Etre uni à la hiérarchie de l'Eglise et en parfaite communion avec
elle ne signifie pas approuver les nombreuses erreurs qui arrivent aujourd'hui
au sein de
C'est pour cela que nous conservons le vénérable rite de Saint Pie V, mais «
cum Petro et sub Petro », en pleine communion.
P. Gaspar Samuel Coimbra Pelegrini