La Sainte Tunique du Christ
 
 
 
FRANCE: La Sainte Tunique du Christ conservée depuis 12 siècles à la
Basilique St-Denis à Argenteuil près de Paris serait un faux fabriqué au 7e
siècle après J.C.? LE PARISIEN (édition du Val-d'Oise) du 7 décembre titre
sur une page: "La Sainte Tunique est plus récente que le Christ!" -
L'hebdomadaire L'ECHO REGIONAL du Val-d'Oise titre le 8 décembre sur une
page entière: "Une tunique pas si sainte". Et voici la perle,
l'hebdomadaire LA GAZETTE DU VAL-D'OISE du même (saint) jour conclut
magistralement : "Sainte Tunique du Christ - la fin du mythe!" - Qu'en
est-il exactement? Le 6 décembre un communiqué de l'évêché avait ouvert la
boîte à Pandore en avouant que la Sainte Tunique aurait été soumise, avec
le consentement de l'évêché, le 7 mai 2004 à un test au Radiocarbone 14 qui
l'aurait datée au 6e/7e siècle après J.C., exactement à une date se situant
entre 530 et 650. En fait elle avait été enlevée de son reliquaire en
pleine nuit pour être transportée au domicile personnel du sous-préfet du
Val-d'Oise Jean-Pierre Maurice, au plus grand secret "afin de ne pas
éveiller des passions" (Le Parisien), "afin que les scientifiques subissent
aucune pression" (l'Echo Régional), et "que les scientifiques puissent
travailler sereinement" (La Gazette). Des pressions de qui? Mystère! La
Sainte Tunique était bien escortée: par le dit sous-préfet, ensuite
Philippe Métézeau, adjoint (UMP) à la mairie d'Argenteuil et ancien
chercheur à l'Institut Pasteur, ainsi que des responsables de l'évêché de
Pontoise, du CEA (Commission de l'Energie Atomique) et du Ministère de la
culture. Ils ont coupé des échantillons de plusieurs centimètres de la
pauvre Tunique, - pour la n-ème fois dans l'histoire ! - et chacun est
parti avec "son" morceau: l'un vers le CNRS à Saclay pour un test au
Radiocarbone 14, l'autre vers le Ministère de la Culture pour un examen du
tissu, etc. Ainsi, après avoir partagé entre eux la Sainte Tunique (!), ils
se sont partagé les frais des examens (y compris les heures supplémentaires
des hauts fonctionnaires en période de nuit?), entre la municipalité
d'Argenteuil, la préfecture du Val-d'Oise et le Ministère de la Culture. A
part le résultat du test au Radiocarbone 14, on parle aussi d'un examen
négatif du tissu de la Tunique, organisé par le ministère de la Culture,
qui, en raison de son type de tissage ("en Z" et "à peigne") ferait
également conclure à l'inauthenticité de la Sainte Tunique. Le point
d'orgue est la conclusion du maire adjoint d'Argenteuil: "Nous sommes sûrs
du résultat (Carbone 14) à 95%, cela laisse 5% de marge pour conserver le
mythe". Et pour le tissu, L'Echo Régional croit savoir que "les
scientifiques ignorent quand ce type de tissage apparut en Orient, ce qui
laisse un petit espoir aux croyants les plus irréductibles". Merci d'avoir
pensé à nous! - En fait le dossier est vide, les opérateurs sont douteux,
et le procédé sent l'alchimie maçonne:
- Toute datation des Reliques d'ostension par le radiocarbone 14 a été
formellement réfutée par de nombreux scientifiques après la fameuse
datation du Linceul de Turin (voir les divers congrès du CIELT depuis 1988,
ainsi que l'oeuvre magistrale de Mme Claire van Oosterwyck "Le radiocarbone
face au Linceul de Turin" parue chez F.-X. Guibert en 1999, 349 pages), en
raison de fausses manipulations et manoeuvres (CIELT), et surtout en raison
de l'inapplicabilité intrinsèque de la méthode (Ooosterwyck). La méthode
est en fait très contestée non pas seulement par les archéologues dont les
bagarres avec les "carbonistes" défient la chronique, mais par des
objections contre la nature même de ce test qui ne survit qu'avec des
dizaines d'ajustements artificiels pour sauver la méthode vénérée comme une
vache sacrée. En plus, en notre cas, un tissu manipulé, déplacé, touché,
découpé, montré, caché des centaines de fois dans l'histoire est totalement
inapte à une telle analyse. "Avec toute la rigueur qu'on leur connaît" (La
Gazette), ces "responsables" ont voulu ignorer les travaux critiques sur
Turin: au bureau de communication de l'évêché de Pontoise on ignore jusqu'à
la notion même de ce que c'est le C.I.E.L.T.... Quand on se mêle de la
science, il faudrait en connaître un minimum, non?
- Pire encore, ils ignorent tout ce qui a été fait auparavant en matière
d'études sur la Tunique d'Argenteuil, notamment  celles menées de 1882 à
1892 par l'évêque de Versailles, custode de la Tunique avant la création du
diocèse de Pontoise, sur le tissu et le sang de la Relique, et une autre,
plus poussée encore, de 1932 à 1933. Toutes conclurent à l'authenticité de
la Relique. Ces études furent exécutées en grande partie aux laboratoires
des Gobelins, apparemment pas une référence pour nos Carbonari fumants,
pour rester polis. "Il s'agit de la première expertise scientifique, donc
sérieuse, faite sur le tissu depuis des siècles", plastronne La Gazette. 
- Comment l'évêché pouvait-il reprendre le terme de "95,4 % de probabilité"
pour le test au Radiocarbone 14, sachant que ce taux s'applique - avec les
réserves ci-dessus - seulement à un test sur un tissu hermétiquement isolé
(par exemple dans une tombe) depuis des siècles, sans apport de carbone ni
d'eau? Mais appliqué à une relique mille fois manipulée, ce taux de
probabilité devient facilement 5%, sinon zéro. Il est vrai qu'actuellement
l'évêché essaye de corriger: "Il est pourtant possible que...", mais le mal
est fait, le message est passé, et les journaux ont conclu: "le mythe est
fini"! L'évêché console les chrétiens en leur lançant: "L'important, c'est
la foi en Jésus-Christ", non pas les reliques, ou alors énigmatiquement: la
Tunique ne serait qu'une "icône de la foi"...
- Mais d'où viennent les tâches de Sang sur la Sainte Tunique? Personne
n'ose en parler.
- Sans parler d'ailleurs de Charlemagne qui, lui, avait amené la Sainte
Tunique à Argenteuil en l'an 800, en la confiant à sa fille Théodrade,
abbesse du monastère de Notre Dame de l'Humilité. Lui aussi, il se serait
trompé, comme des milliers de fidèles, prêtres, évêques, rois et papes
pendant des siècles? Ce  même Charlemagne qui avait justement dressé, au
concile de Francfort en 794, un véhément réquisitoire contre les fausses
reliques? Lui qui avait reçu "la Tunique de Jésus" des mains de
l'impératrice Irène de Byzance? Il se serait donc fié sans sourciller au
pieux 'cadeau d'affaire' venu de l'Orient, sans mandater une enquête
sérieuse à la délégation franque dépêchée vers Constantinople dès son sacre
en 800 à Rome? Tous des "arnaqués" (La Gazette) ?
- Personne, d'ailleurs, parle des miracles au pied de la Sainte Tunique
d'Argenteuil. Il y en avait des centaines, et les moines de St Maure,
congrégation bénédictine spécialisée dans les études scientifiques, les
avaient minutieusement répertoriés au 16 et 17e siècles: des enfants
morts-nés revenus à la vie, des aveugles nés qui retrouvent la vue, des
sourd-muets qui se mettent à parler et entendre, des paralysés qui marchent
à nouveau, des malades incurables qui reviennent à la santé, tous des
'arnaqués'?
- Etonnant également le fait que l'évêché ait préféré comme partenaires
exclusivement des laïcs, en excluant du secret les catholiques spécialisés
dans la matière, tels le Rév. Père François Le Quéré, historien, ancien
chancelier de l'évêché de Pontoise, auteur du livre "La Sainte Tunique
d'Argenteuil" (chez F.-X. de Guibert, 2e édition, 2000), ou le COSTA
(Comité oecuménique et scientifique de la Tunique d'Argenteuil) qui étudie
la Tunique depuis 1995 et en a organisé de nombreux colloques, dont 4 à
Paris et Argenteuil (1997, 1998, 2000 et 2002). Pourquoi?
- Peut-on d'ailleurs poser une dernière question? Ces études étaient
apparemment un marché public, payé par les collectivités. Si elles étaient
expressément "sécrètes", où était l'appel d'offre public obligatoire? Une
preuve de plus que l'étude était biaisée dès le départ ?
- - Quoiqu'il en soit, l'association COSTA (UNEC) qui avait déjà réuni en
1998 à Argenteuil une douzaine de hauts scientifiques d'Europe et des Etats
Unis, tous spécialisés dans les études sur le Linceul de Turin, la Sainte
Robe de Trêves ou le Saint Suaire d'Oviédo, pour "une table ronde
scientifique au pied de la Sainte Tunique" (les actes - 60 pages - sont
toujours disponibles chez COSTA-UNEC, BP 70114, 95210 Saint-Gratien, contre
5 E en timbres), et qui organise des colloques à l'est et à l'ouest de
l'Europe sur les Saintes Reliques du Christ, la dernière le 19 octobre 2004
à Tbilissi en Géorgie (Caucase), a annoncé un 2e congrès scientifique pour
le 11 novembre 2005 en région parisienne, espérons cette fois-ci avec la
bénédiction de l'évêché de Pontoise, pour rétablir la vérité scientifique
sur notre chère Sainte Tunique de N.S. Jésus-Christ. - (ru)