Le cardinal Schönborn,
candidat du cardinal Lustiger
Personne, sauf lui, n’a jamais vraiment cru aux chances conclavières du cardinal Jean-Marie Lustiger. En revanche,
celles du candidat qu’il pousse actuellement, le cardinal Christoph Schönborn,
archevêque de Vienne, sont beaucoup plus sérieuses.
L’aristocratique cardinal de Vienne passe à la fois pour un homme « de
doctrine » et pour un homme « de dialogue ». Lors de sa
conférence de Carême à Notre-Dame, il y a trois
semaines, La Croix lui a consacré une
grande photo couleur et un élogieux article. Il faut dire que le cardinal de
Vienne, comme le cardinal de Paris, a pris position en faveur du préservatif-moindre mal[1],
qu’il s’est montré très compréhensif vis-à-vis des revendications des
catholiques autrichiens les plus contestataires (diaconat pour les femmes,
ordination d’hommes mariés)[2],
et qu’il est connu pour ses positions proches de celle du cardinal Lustiger
dans La Promesse. Le cardinal
Christoph Schönborn est l’auteur du très ambigu numéro 840 du Catéchisme de l’Eglise catholique, plus
« avancé » que la déclaration Nostra
aetate sur le dialogue interreligieux :
« Lorsqu’on considère l’avenir, le Peuple de Dieu de l’Ancienne
Alliance et le nouveau Peuple de Dieu tendent vers des buts analogues :
l’attente de la venue (ou du retour) du Messie. Mais l’attente est d’un côté du
retour du Messie, mort et ressuscité, reconnu comme Seigneur et Fils de Dieu,
de l’autre de la venue du Messie, dont les traits restent voilés, à la fin des
temps, attente accompagnée du drame de l’ignorance ou de la méconnaissance du
Christ Jésus ». Ceux des juifs qui ont refusé la venue de Jésus-Christ, le
Messie, et les chrétiens qui attendent son retour glorieux, « tendent vers
des buts analogues ». Pour le cardinal qui brigue, ou qui laisse briguer
pour lui la succession de Pierre, l’attente d’une vaine chimère et l’espérance
théologale du salut éternel sont
« analogues »…
Amélie Trathour