Le Pape et saint Joseph de
Cupertino
A l’occasion du Ivème
centenaire de la naissance de Saint Joseph de cupertino
, fidèle disciple de St François d’assise, né le 17 juin 1603, le pape a
adressé au supérieur général de l’ordre des franciscains des frères mineurs, le
R P J . Giermek, une belle lettre.
Le Pape
fait revivre ce Saint prêtre et
attire notre attention sur quelques traits de sa spiritualité, en particulier
sur son amour des mystères de l’incarnation de la rédemption, de la sainte
Eucharistie. Son amour de l’Eglise et de Notre Dame.
Voici
comment s’exprime le pape sur ces sujets :
Dans la spiritualité qui le
distingue, ressortent les traits typiques de l’authentique tradition
franciscaine. Epris du mystère de l’incarnation, Joseph de Cupertino contemplait extasié le fils de Dieu né à Bethléem, en
l’appelant affectueusement et secrètement le « bambinello ». Il
exprimait presque extérieurement la douceur de ce mystère en embrassant une
image de l’enfant Jésus en cire, en chantant et en dansant du fait de la
tendresse divine répandue abondamment sur l’humanité dans la grotte de Noël.
Sa participation au mystère
de la passion du Christ était émouvante le Crucifix était toujours présent dans
son esprit et dans son cœur, parmi les souffrances de la vie incomprise et
souvent pavée d’obstacles. Il versait de chaudes larmes en pensant à la mort de
Jésus sur la croix, en particulier car, comme il aimait le répéter, ce sont les
péchés qui ont transpercé le corps immaculé du rédempteur sous le manteau de l’ingratitude,
de l’égoïsme et de l’indifférence.
Un autre
aspect important de sa spiritualité fut l’amour de l’Eucharistie. La célébration de la messe, ainsi que les longues
heures passées en adoration devant le tabernacle, constituaient le cœur de sa
vie de prière et de contemplation. Il considérait le sacrement de l’autel comme
une « nourriture des anges », un mystère de la foi laissé par
jésus à son église, un sacrement où le
fils de Dieu fait homme n’apparaît pas aux fidèles face à face, mais cœur à cœur. Avec ce suprême mystère, affirmait-il,
Dieu nous a donné tous les trésors de la toute puissance divine et nous a
révélé l’abondance de sa miséricorde divine.
Do contact quotidien avec
Jésus Eucharistie, il tirait sérénité et paix, qu’il transmettait ensuite à
ceux qu’il rencontrait, rappelant qu’en ce monde, nous sommes tous pèlerins et
étrangers en chemin vers l’éternité.
Saint
Joseph de Cupertino se distingua par sa simplicité et son
obéissance détaché de tout, il vécut continuellement en chemin, se déplaçant
d’un couvent à l’autre comme le demandaient ses supérieurs, s’abandonnant en
toute circonstance entre les mains de Dieu.
Authentique franciscain,
selon l’esprit du « Poverello » d’Assise, il nourrit un profond
attachement au successeur de Pierre et ressentit de vifs sentiments à l’égard
de l’Eglise, qu’il aima de façon inconditionnée. Il se sentait un membre vivant
et actif de l’Eglise, perçue dans son intime réalité de corps mystique. Il
adhéra totalement à la réalité des Papes de son temps, se laissant accompagner
docilement dans les lieux où le conduisait l’obéissance, acceptant également
les humiliations et les doutes que l’originalité de ses charismes ne manqua pas
de susciter.
Il ne pouvait certes nier
le caractère extraordinaire des dons dont il était l’objet, mais bien loin de
toute attitude d’orgueil et de vanité, il nourrissait des sentiments d’humilité
et de vérité, attribuant tout le mérite du bien qui fleurissait entre ses mains
à l’action gratuite de Dieu.
Et que dire
de sa dévotion filiale et émouvante pour la Sainte Vierge ?
Dés sa jeunesse, il apprit
à s’arrêter longuement aux pieds de la madone des grâces, dans le sanctuaire de
Galatone. Par la suite, il s’arrêta pour contempler l’image qui, lui était si
chère de la vierge de la Grotella, qui l’accompagna tout au long de sa vie
.Enfin du couvent d’Osimo, ou il passa les dernières années, il tournait
souvent le regard vers la Basilique de Lorette, centre séculaire de dévotion
mariale.
Pour lui, Marie fut une
véritable mère avec laquelle il entretenait des relations filiales de
familiarité simple et sincère. Aujourd’hui encore, il répète aux fidèles qui
ont recours à lui : Elle est notre Protectrice, Notre Dame, Patronne, Mère
Epouse, Auxiliatrice ».
En Saint
Joseph de Cupertino
Très cher au peuple,
resplendit la sagesse des petits et l’esprit des béatitudes évangéliques A
travers toute son existence, il indique la voie qui conduit à la joie
authentique, même parmi les difficultés et les tribulations ; une
joie qui vient d’en haut, et naît de l ‘amour pour Dieu et pour les
frères, fruit d’une recherche longue et difficile du bien véritable, et,
précisément pour cela, contagieuse pour ceux qui entrent en contact avec elle.
Si en raison de son
engagement intense d’ascèse chrétienne, ce Saint pourrait apparaître à un
regard superficiel comme une personne rude, sévère et rigoureuse, en réalité il
était l’homme de la joie affable et cordial avec tous. Ses biographes
rapportent même qu’il réussissait à communiquer sa joie sainte et franciscaine
à travers une façon de prier enrichie par d’attrayantes compositions musicales
et de verset populaire qui captivaient l’attention de ses auditeurs, ravivant
leur dévotion.
Toutes ces
caractéristiques rendent saint Joseph de Cupertino spirituellement proche des hommes de notre temps Je
souhaite donc que cet anniversaire soit une occasion opportune et appréciée de
redécouvrir la spiritualité authentique du Saint des lévitations.
A son école, puisse chacun
apprendre à parcourir la voie qui conduit à une sainteté « de chaque
jour » marquée par l’accomplissement fidèle du devoir quotidien.