"Je trouve cet
interview du Cardinal Ratzinger donné à Radio Vatican, suite à la cérémonie de
présentation des voeux de la Curie Romaine au Souverain Pontife, sympathique,
émouvante et importante. Elle fera date.
Emouvante! Il nous parle
de la souffrance physique du Pape. Quel est le fils qui ne saurait compatir à
la souffrance de son père!
Sympathique! Il nous
parle avec humilité, simplicité et force, du travail des organismes de la
Curie Romaine au service du Pape, de l'Eglise et du Christ. Nous nous en réjouissons. Nous prions pour qu'il en soit
toujours ainsi. Car il n'en fut pas toujours ainsi. Il ne faut pas rêver.
.Importante! Nous nous souviendrons que les grands défis de ce temps sont:
-la violence et les
multiples expressions du terrorisme
-les menaces de la paix,
et il ajoute:
-les "menaces contre
l'éthique de l'humanité". Là, il fait clairement allusion aux nouvelles
lois de bioéthiques que les forces maçonniques veulent faire adopter aux
grandes organisations internationales, aux Etats, à l'Europe, au grand drame de
l'humanité et de la vie.
Devant ces menaces
réelles pour l'humanité, devant "les défis de notre temps", seule la
foi catholique,dit le Cardinal, un foi forte "complète",
"présente" et "dynamique", peut s"opposer avec
efficacité. Seule, en effet, elle peut s'opposer aux menaces de violence en
"créant un climat de pardon". Seule, elle peut s'opposer à la guerre
en "créant un climat de justice". Tant il est vrai que le pardon et
la justice sont les "conditions de la paix".
C'est pourquoi le
Cardinal souhaite que la foi chrétienne soit "forte". Il précise
même: il faut que la foi dans le Christ soit "complète". C'est-à-dire
qu'elle voit dans le Christ le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu; le seul
Révélateur, le vrai Révélateur de Dieu, le seul Rédempteur, "le
Sauveur des hommes".
Donc le grand danger
actuel, pour le cardinal Ratzinger, face aux défis de ce temps, c'est le
relativisme doctrinal. C'est le latitudinarisme.
C'est le pluralisme doctrinal.
On se souviendra que Mgr
Lefebvre et Mgr de Castro Mayer avaient déjà, dans leur lettre commune au
Souverain Pontife, attiré l'attention des autorités romaines sur ce grave
problème. Ils le voyaient comme conséquence de la pratique de l'oecuménisme
actuel.
On est heureux, très heureux de voir le Cardinal Ratzinger, préfet de la
congrégation de la doctrine de la foi, relever aujourd'hui la même chose
et exposer la même préoccupation.
Nous sommes bien
volontiers au service de Rome pour l'aider dans ce travail, dans cette
évangélisation.
Mais que l'on soit
cohérant: il faut supprimer la cause si l'on veut corriger l'effet. Il faut
voir dans ces réunions interreligieuses, non pas exclusivemlent
l'aspect diplomatique et politique, mais aussi l'impact doctrinal, son effet
nécessaire: le relativisme religieux.
Je retiendrai, de cet
interview, du Cardinal Ratzinger, ces deux phrases et demande qu'on
y réfléchisse :"Pour que la foi puisse réellement répondre aux défis
de notre temps, il est important qu'elle soit forte en elle-même, c'est-à-dire
que la foi surtout dans le Christ soit complète dans le sens où elle puisse
comprendre que le Christ est l'Incarnation du Dieu unique et le Sauveur de tous
les hommes. Donc parmi les préoccupations, il y a le grand problème du
relativisme, de voir le Christ Jésus comme l'un des révélateurs de Dieu au lieu
de voir en Lui réellement l'Incarnation du Fils de Dieu".
Tout est là.
Et la liturgie romaine,
la messe "catholique", celle qui fut codifiée par Saint Pie V, est
une vraie confession de la divinité du Christ, et de sa Rédemption opérée dans
son sacrifice actualisé dans le temps. Une vraie confession
populaire de l'Incarnation du Fils de Dieu contemplé comme le Verbe de Dieu, le
Révélateur du Père, et le Rédempteur du gente humain. C'est pourquoi la
restauration de la messe catholique dan son intégrité est le plus beau
service que les autorités romaines peuvent donner à la catholicité et
au monde pour combattre ce relativisme doctrinal dont souffre notre monde.
C'est cela la véritable évangélisation à laquelle le Souverain Pontife
nous appelle, nous , comme il a appelé, hier, les
prêtres de Mgr Rifan.
Abbé Paul Aulagnier.