Qui gouverne au Vatican ?
Sandro Magister,Newsletter Chiesa :
« Jean-Paul II
restera pape "jusqu’à son dernier souffle", immobile et silencieux
comme une icône sacrée. Mais autour de lui, au Vatican, il y a toute une
agitation fébrile avec l’idée fixe de la fin du pontificat. Parmi les plus
actifs sont les plus intimes du pape, ceux qui sont en charge de son image
publique : son secrétaire personnel Stanislaw Dziwisz, l’intendant de la liturgie Piero Marini, le
porte-parole auprès des médias Joaquin Navarro-Valls,
l’organisateur des voyages à l’étranger Renato Boccardo, et le préfet de la Maison pontificale James M.
Harvey. Le poids des deux premiers s’est accru de manière démesurée. Aucun
secrétaire du pape n’a eu, au cours du siècle passé, autant de pouvoir que Mgr Dziwisz.[…]
« Dans le Corriere della Serra
du 23 octobre, le vaticaniste Luigi Accattoli a coupé court aux rumeurs – qualifiées
d’"apocryphes" – sur des mutations au sommet de la Secrétairerie d’Etat et du Saint-Office. Les
cardinaux Ratzinger et Sodano et le substitut du
secrétaire d’Etat, Mgr Leonardi
Sandri resteront à leurs
postes "aussi longtemps que Jean-Paul II sera pape".
« L’article de Luigi
Accattoli est manifestement inspiré d’en haut. De
très haut même. Il écrit de manière lapidaire que "le pape ne se
privera" d’aucun des trois ; que ce sera leur rôle de l’accompagner
"aussi longtemps que le Seigneur le voudra" ; et qu’il s’agit là
d’un choix décidé, en pleine connaissance, par le pape en personne.
Mais Accattoli
en dit davantage. Du substitut du Secrétaire d’Etat,
Mgr Sandri, Argentin, il écrit qu’il est "dans
les meilleurs termes avec le secrétaire particulier du pape, l’archevêque Stanislaw Dziwisz". A tel
point que "ce sont Dziwisz et Sandri qui, d’une fois à l’autre, projettent et organisent
la manière, le moment et l’importance des apparitions papales". On ne
pourrait mieux décrire le pouvoir extraordinaire du secrétaire de Jean-Paul II.
Dziwisz est le "vicaire" de fait du pape,
aujourd’hui plus que jamais ».
Sandro Magister,
vaticaniste de gauche, s’intéresse bien plus au danger de l’Opus
Dei, qui a les faveurs de Mgr Dziwisz, qu’à celui des
traditionalistes. Il pourrait aussi s’inquiéter de ce danger-là : Mgr Dziwisz rêve de ménager à son maître, avant de mourir, une
réconciliation historique avec les traditionalistes, quitte à en payer le prix.
Etrangement, ceux-ci n’ont jamais eu autant de possibilités à saisir pour peser
sur le cours de l’histoire de l’Eglise conciliaire.
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