« Un vent de fronde, en Espagne,
contre ce qu’elle appelle « le mariage » des homosexuels ».
Sous
le titre « un vent de fronde, en Espagne, contre ce qu’elle appelle
« le mariage » des homosexuels, l’AFP nous annonce que
: « Les maires conservateurs de plusieurs capitales de provinces
espagnoles ont annoncé qu'ils refuseraient de marier des couples homosexuels en
dépit du vote jeudi dernier (21 avril 2005) par le parlement d'une loi
autorisant ces unions, qui devrait entrer en vigueur cet été ».
Et l’AFP site entre autres le maire de
Valladolid :
"Si cette loi me permet de marier des homosexuels, je
n'exercerai pas cette faculté", pas plus les autres élus de la
municipalité de Valladolid, a affirmé le maire de la ville, Javier Leon de la
Riva, membre du parti Populaire (PP), au quotidien La Razon
(droite).
Les
maires conservateurs de Léon, Mario Amilivia, et
d'Avila, Miguel Angel Garcia, ont exprimé leur soutien à leur collègue de
Valladolid.
« La Razon »
cite des maires de plusieurs petites localités qui ont pris la même décision.
"Je suis catholique avant d'être un homme politique et je ne pourrais pas
marier des homosexuels", a dit le maire de Villarta
de San Juan, Vicente Gil Ortega.
Toutes
ces « saines » réactions sont soutenues par les évêques d’Espagne et
tout particulièrement, nous dit l’AFP,
par l’évêque de Castellon, Juan Antonio Reig Pla : « l'évêque de Castellon,
Juan Antonio Reig Pla, a appelé mardi, le 26 avril
2005, les maires à la "désobéissance
civile" car, selon lui, un catholique doit "obéir à Dieu avant
d'obéir aux hommes".
C’est tout à fait la position
du Vatican.
On
sait que la Congrégation
de la Doctrine
de la foi, a publié « des considérations sur la reconnaissance des unions
entre personnes homosexuelles», le 2 août
2003. Le cardinal Ratzinger, à l’époque préfet de cette Congrégation,
envisageait tout à fait cette
solution : du recours, pour les
hommes politiques, à l’objection de conscience.
On
peut lire en effet : « Lorsqu'on
est confronté à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles, ou au
fait d'assimiler juridiquement les unions homosexuelles au mariage, leur
donnant accès aux droits qui sont propres à ce dernier, on doit s'y opposer de
manière claire et incisive. Il faut s'abstenir de toute forme de coopération
formelle à la promulgation ou à l'application de lois si gravement injustes, et
autant que possible ne pas coopérer matériellement à leur application. En la
matière, chacun peut revendiquer le droit à l'objection de conscience »
(II, 5).
Le
cardinal fonde cette pratique sur différentes considérations doctrinales tout à
fait évidentes d’ordre naturel, (cf III 6)
d’ordre biologique et anthropologique (cf III 7),
d’ordre social (III 8) et d’ordre
juridique (cf III 9).
On voit
combien sont futiles et fausses les « protestations du ministre de la
justice espagnol, Juan Fernando Lopez Aguilar. Il aurait déclaré sur Punto
Radio : "Faire appel à l'objection de conscience n'a pas lieu d'être
dans le cadre d'une loi votée par le Parlement ».
C’est
bien évidemment le contraire lui répond le cardinal Ratzinger, aujourd’hui
Benoît XVI.
Le
mariage entre homosexuels est "un contrat de droits et d'obligations, une
relation civile régulée par le Parlement", poursuit le ministre, dont l'application
par les représentants des pouvoirs publics "n'affecte pas la liberté de
conscience et n'a rien à voir avec la religion, ni avec un sacrement",
a-t-il souligné.
Bien au
contraire lui répond Benoît XVI.
Ce
n’est pas parce que cette union homosexuelle est « un contrat qui relève
de la loi civile » qu’elle est, de
soi, nécessairement juste. La loi civile ne peut être contre la loi naturelle.
Elle doit favoriser le Bien Commun…nécessairement.
Voici la
conclusion du texte du Cardinal Ratzinger : « L'Église enseigne
que le respect envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune façon
conduire à l'approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance
juridique des unions homosexuelles. Le bien commun exige que les lois
reconnaissent, favorisent et protègent l'union matrimoniale comme base de la
famille, cellule primordiale de la société. Reconnaître légalement les unions
homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver
un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société
actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au
patrimoine commun de l'humanité. L'Église ne peut pas ne pas défendre de telles
valeurs pour le bien des hommes et de toute la société ».
Pour approfondire cette question, vous
pouvez lire le texte de la Congrégation
pour la doctrine de la foi, ainsi que la présentation qu’en a fait le
secrétaire de la Congrégation, Mgr Amato, en consultant notre dossier
« Politique » : de la reconnaissance juridique des unions entre
personnes homosexuelles