Jean-Paul II et l’Europe

 

Dans la soirée du 28 juin 2003, au cours de la célébration des I iers Vêpres de la solennité des Saints Pierre et Paul, le Saint Père a signé l’exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Europa », Vous la trouverez in extenso en cliquant ici.

Au cours de cette cérémonie, le Pape a déclaré, en particulier :

« De la rive orientale de la Méditerranée, le message évangélique se diffusa en rayonnant à travers l’Empire romain, pour ensuite se greffer sur les multiples ramifications ethniques et culturelles présentes sur le continent européen. A toutes celles-ci, l’Eglise catholique a transmis le message unique et universel du Christ. La Bonne Nouvelle a été et continue d’être source de vie pour l’Europe. S’il est vrai que le Christianisme ne peut être réduit à aucune culture en particulier, mais qu’il dialogue avec chacune afin de les orienter toutes à exprimer le meilleur d’elles-mêmes dans chaque domaine du savoir et de l’action humaine, les racine chrétiennes sont pour l’Europe la principale garantie de son avenir. Un arbre sans racine pourrait-il vivre et se développer ? Europe n’oublie pas ton histoire. ‘O.R. 1 juillet 2003.p.3)

L’exhortation apostolique post-synodale est ainsi « une invitation à tous, aux hommes politiques comme aux hommes religieux :

         « à renouveler (une) adhésion sans réserve au Christ et à son Evangile. Toi, seul, Jésus-Christ, vivant dans ton Eglise, es source d’espérance ».

Aux hommes d’Eglise, il demande, plus particulièrement, de proclamer la présence du Christ sur le continent européen, de l’Atlantique à l’Oural : « Ensemble, nous nous engageons à témoigner de Toi, en suivant l’exemple et grâce à l’aide des Apôtres Pierre et Paul et des Saints Patrons : Benoit, Cyrille et Méthode, Brigitte de Suède, Catherine de Sienne et Edith Stein ».

Et c’est pourquoi le Pape a commencé son discours de présentation d’Ecclesia in Europea », par cette belle exclamation de Saint Pierre : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu. Bienheureux toi, Simon :le Père te l’a révélé (Antienne 1). Avec cette antienne s’ouvre la psalmodie des 1 ères Vêpres de la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul. Ces paroles nous ramènent au dialogue entre Jésus et Simon Pierre, près de Césarée de Philippes. Elles retentissent constamment dans cette basilique : elles sont comme gravées dans les pierres, dans les mosaïques et surtout, dans ce lieu central appelé « Confessions ». Tu es le Christ, répète ce soir le Successeur de Pierre avec ses frères Evêques, aux prêtres et au peuple chrétien de l’Europe et de chaque lieu de la terre. Il proclame cette vérité fondamentale de la foi chrétienne avec vigueur et une joie profonde. Seul, le Christ est le Rédempteur de l’homme, seul, le Christ est notre espérance ».

Le 13 juillet 2003, le Pape revenait sur ce document « Ecclesia in Europa », et surtout sur la situation religieuse de l’Europe : Ne serait-elle pas tombée, a-t-il dit, « dans une apostasie silencieuse » :

         « La culture européenne donne l’impression d’une apostasie silencieuse de la pârt de l’homme comblé qui vit comme si Dieu n’existait pas. La plus grande urgence qui traverse alors l’Europe, à l’Est comme à l’Ouest, est un besoin accru d’espérance, capable de donner un sens à la vie et à l’histoire et de marcher ensemble. Mais comment satisfaire un besoin si profond d’espérance ? Il faut retourner au Christ et repartir de Lui. L’Eglise, comme je l’ai écrit dans l’Exhortation, doit offrir à l’Europe le bien le plus précieux, que personne d’autre ne peut lui donner : c’est-à-dire la foi en Jésus-Christ, source de l’espérance qui ne déçoit pas ».

Recevant le nouvelle ambassadeur près le Saint Siège de l’Ile de Chypre, le 5 juillet 2003, le Saint Père en a profité pour rappeler, encore une fois, sur les racines chrétiennes de l’Europe et qu’il serait inconcevable que la nouvelle constitutuion de l’Europe n’enb fasse pas une allusion claire et nette :

         « En vertru de son antique héritage chrétien, profondément ancré, qui remonte au tout début du christianisme lui-même, Chypre se trouvera dans une position avantageuse pour rendre l’Europe toujours plus consciente de ses propres racines chrétiennes. Car, comme j’ai eu l’occasion de le souligner au début de cette année au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège : « l’Europe porte en elle les valeurs qui ont fécondé, deux millénaire durant, un art de penser et de vivre dont le monde entier a bénéficié. Parmi ces valeurs, le Christianisme occupe une place de choix dans la mesure où il a donné naissance à un humanisme qui a imprégné son histoire et ses institutions…Une Europe qui désavouerait son passé, qui nierait le fait religieux et qui n’aurait aucune  dimension spirituelle, serait bien diminuée face à l’ambitieux projet qui mobilise ses énergies : construirez l’Europe de tous »