Paroisse catholique
Saint Michel
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Semaine du 22 février 2004 au 28 février 2004 Dimanche de la Quinquagésime
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Homélie du dimanche de la Quinquagésime « Au dimanche de la Septuagésime, l’Eglise nous appelait, il vous en souvient, à aimer la victoire, à aimer gagner le trophée : la vie éternelle. Elle nous encourageait à courir pour obtenir le Royaume de Dieu, comme le coureur dans le stade. A courir avec énergie et courage pour saisir le prix : la vie éternelle. Et si le coureur fait tant d’efforts pour la victoire, c’est qu’il aime la victoire, le prix de la course. Il se prive. Il s’exerce. Il multiplie les efforts, les entraînements parce qu’il aime, il veut la victoire. L’Eglise nous donnait cet exemple. Vous devez courir, vous aussi, comme dans un stade, pour remporter la victoire : la vie éternelle. Cette vie éternelle, ce royaume de Dieu – ce prix – est peut-être ultime dans l’ordre de la réalisation. Il est premier dans l’ordre de l’intention. Il préside à tous nos choix. Il est la raison de nos efforts, de nos amours, de notre combat. Il faut le vouloir pour l’avoir, un jour. Parce que l’on en a compris l’importance, on aime vouloir gagner cette vie éternelle. On en connaît la félicité, l’éternité, la beauté, l’objet : la possession inamissible de Dieu. Si la terre est déjà si belle, combien plus le Ciel. C’est pourquoi il est l’objet de notre amour. C’est donc, finalement, la charité, c’est l’amour qui est la raison de notre recherche du Ciel, notre vie durant. Et l’Eglise, dimanche dernier, le dimanche de la Sexagésime, nous mettait sous les yeux, un autre exemple concret, précis. Non plus un simple « quidam », un inconnu, un coureur quelconque. Non. Mais Saint Paul. Saint Paul, cette fois, nous était donné en exemple, lui qui vécut d’amour pour gagner le Ciel, pour posséder Jésus-Christ. Il aima Notre Seigneur Jésus-Christ plus que tout parce qu’il voyait en Notre Seigneur Jésus-Christ, « l’espérance de la gloire » i.e. la Vie Eternelle. Ecoutez ce cœur enflammé. Et gardez son exemple sous vos yeux, dans votre cœur, dans votre intelligence pour connaître, à votre tour, même amour. L’intelligence qu’il avait du salut voulu par Dieu pour nous et réalisé par son Fils Jésus-Christ, Notre Seigneur, est la raison de son amour, de sa charité immense pour Notre Seigneur. C’est pourquoi la charité est tout, dit-il dans son Epître aux Corinthiens. Elle se nourrit de la contemplation du Mystère de la Passion de Notre Seigneur. Saint Bernard nous le dit aussi. Et voilà pourquoi nous avons, en ce dimanche de la Quinquagésime et cette épître sur la Charité, l’hymne à la Charité de Saint Paul, et cet Evangile où notre Seigneur annonce à ses disciples la Passion qu’il devra subir pour notre propre salut éternel.( Voyez, sans faute, le dossier sur le film : « La Passion du Christ » de MelGibson).(Cliquez ici). En parcourant son chant d’allégresse
dans ses lettres où il décrit ce salut de Dieu, nous
en aurons, peut-être, nous aussi, une meilleure intelligence
et un meilleur amour. « Pour son amour ( de NSJC),
j’ai voulu tout perdre, regardant toutes choses comme de la
balayure afin de gagner le Christ et d’être trouvé
en Lui, non avec ma propre justice… mais avec celle qui naît
de la foi dans le Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi,
afin de le connaître Lui et la vertu de sa résurrection,
d’être admis à la communion de ses souffrances,
en lui devenant conforme dans sa mort, pour parvenir, si je le puis,
à la résurrection des morts (i.e. à la Vie
Eternelle). Merveilleux ! Non ! Que ce soient là nos sentiments, à nous aussi qui « sommes arrivés à l’âge d’homme ». « … Marchons comme nous
l’avons déjà fait jusqu’ici Merveilleux ! Non ! Ecoutez encore. Tous ces textes ne sont pas assez connus des fidèles. Il faudrait que tous les fidèles de la Tradition les connaissent par cœur. « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce la tribulation ou l’angoisse ou la persécution ou la faim ou la nudité ou le péril ou l’épée… Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni les choses présentes ni les choses à venir ni les puissances ni les hauteurs ni les profondeurs ni aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre Seigneur ». (Rm 8 35) Et pourquoi ce langage ? Pourquoi
cette foi ? Pourquoi cet amour de Dieu si fort, si tenace, si puissant
? Ecoutez le langage de Saint Paul
qui fait éclater dans toutes ses lettres la bonté
de Dieu. On comprend qu’il soit attaché, en tout à
cet amour. Ecoutez : Merveilleux ! Non ! Voilà le plan divin. Vous savez, dira ailleurs Saint Paul, vous savez « quelle est l’espérance à laquelle (Dieu) vous a appelés, quelles sont les richesses de la gloire de son héritage réservés aux saints (vous), et quelle est …la suréminente grandeur de sa puissance, attestée par l’efficacité de sa force victorieuse. Cette force, il l’a déployée dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité des morts et la fait asseoir à sa droite dans les cieux…Il a tout mis sous ses pieds et il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous ». Merveilleux ! Non !
Nous étions morts par nos
offenses et nos péchés. Oui, poursuit Saint Paul, tout enjoué, tout admiratif du don de Dieu : « C’est par grâce que (nous sommes) sauvés par le moyen de la foi et cela ne vient pas de (nous), c’est le don de Dieu. Ce n’est point pour les œuvres, nos œuvres, afin que nul ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage ayant été créés en Jésus-Christ pour faire de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions » (Eph 1 15). Ah, si je vous demandais où
Saint Paul trouve sa joie, cette force, cette allégresse,
cet amour de Dieu, C’est précisément ce mystère que l’Eglise propose aujourd’hui à notre contemplation, à notre admiration, à notre joie , à notre bonheur pour faire croître en nous l’amour de charité c’est-à-dire un amour cultuel, un amour de religion, un amour d’adoration ; Le mystère du Christ, de la Passion du Christ, c’est ce que Jésus commence, en ce dimanche, d’exposer aux Apôtres : « Voici que nous montons à Jérusalem et que s’accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme. Il sera livré aux païens, tourné en dérision, outragé, couvert de crachats ; après l’avoir flagellé, on le mettra à mort. Et le troisième jour, il ressuscitera ». C’est à Jérusalem,
dans la Cité Sainte, hors les murs, que s’accomplira
le mystère du salut – au Golgotha – le mystère
de la paix entre Dieu et les hommes…grâce à l’anéantissement
du Fils de Dieu, fait chair, que s’accomplira le mystère
du pardon, le mystère de la justice, le Fils devenant pour
nous, justice de Dieu, rançon, prix –et quel prix-
sang versé pour notre délivrance. Lui, le «
Fort » a terrassé le « fort » - le diable-
Oui, au Golgotha, c’est là « qu’est mort
la mort » et que renaît la vie, la vie divine, la vie
de nos âmes ; là, que l’auteur de la mort –le
diable- a été attaché, traîné
derrière le char du triomphateur : Notre Seigneur Jésus-Christ. Et cette justification sera gratuite,
un acte de pure libéralité, de pure bonté. Voilà le mystère de
Dieu qui enthousiasme mon cœur. Et « à cause de cela, dit Saint Paul, je fléchis le genou devant le Père, de qui tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre, afin qu’il vous donne , selon les trésors de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit en vue de l’homme intérieur et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi, de sorte qu’étant enracinés et fondés dans la charité, vous deveniez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, même de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance en sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Eph 3 12 ).
Traité de l’Amour de Dieu de Saint Bernard Chapitre V : « de la dette d’amour qui incombe au chrétien » 14 . Celui qui fait toutes ces réflexions, voit clairement, je crois, pourquoi l’on doit aimer Dieu, c'est-à-dire quel amour Dieu mérite. Mais l’infidèle, qui ne connaît pas le Fils, ignore par conséquent le Père et le Saint Esprit. Car celui qui ne glorifie pas le Fils, ne glorifie pas non plus le Père, qui l’a envoyé, ni le Saint-Esprit, qu’à son tour envoya le Fils. Il ne faut donc pas s’étonner que, connaissant Dieu moins que nous, il l’aime moins. Lui aussi, toutefois, sait bien qu’il se doit tout entier à ce Dieu qu’il reconnaît pour l’auteur de tout son être. Mais moi, à plus forte raison, je suis redevable de cet amour, puisque non seulement je considère mon Dieu comme celui qui gratuitement m’a donné la vie, qui s’en est fait le généreux ordonnateur, le doux consolateur et le guide attentif ; puisque en outre je vois en lui mon Sauveur, celui qui pour l’éternité a la bonté de conserver ma vie, de l’accomplir et de l’introduire dans la gloire. Il est écrit : « Son rachat est très abondant » et : « Il est entré une fois pour toutes dans le Sanctuaire, après nous avoir acquis une Rédemption éternelle » (Hb 9 12). Et au sujet de la conservation : « Il n’abandonnera pas ses saints qui seront gardés pour l’éternité » (Ps 36 28). Et pour l’abondance : « ils verseront dans votre sein une bonne mesure, presse, tassée, débordante » (Lc 6 38), et ailleurs : « L’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, le cœur de l’homme n’a pas compris ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment » (1 Cor 2 9). Quant à la glorification : « Nous attendons le Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, qui refera le corps de notre humilité en le conformant au corps de sa splendeur » (Phil. 3 21) Et ailleurs : « Les souffrance de cette vie ne sont pas à la mesure de la gloire qui un jour sera manifestée en nous » (Rm 8 18). Et enfin : « Ce court moment de si peu de poids, de nos présentes afflictions produit en nous, hors de toute mesure, un poids éternel de gloire dans les cieux, si du moins nous ne considérons pas les choses visibles, mais les invisibles ». (2 Cor 4 17-18) 15 ; Que rendrais-je au Seigneur, en échange de toutes ces grâces ? La raison et l’équité naturelle veulent que je me donne tout entier à celui dont je tiens tout ce que je suis, et m’enjoignent de l’aimer de tout mon être. Mais la foi m’enseigne que je dois l’aimer d’autant plus que je comprends mieux à quel point il est au-dessus de moi : car je sais qu’il m’a donné non seulement mon être, mais par surcroît le sien propre. Car enfin, le temps de la foi n’était pas encore venu, Dieu ne s’était pas encore manifesté dans la chair, n’était pas mort sur la croix, sorti du tombeau, retourné auprès de son Père ; il n’avait pas encore donné toutes ces marques du très grand amour dont nous avons parlé longtemps tout à l’heure, et déjà l’homme avait reçu le commandement d’aimer le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces (Deut 6 5), c’est-à-dire de tout ce qu’il est, sait et peut. Dieu cependant ne se montrait pas injuste en réclamant dès lors son œuvre et ses dons. Comment l’ouvrage, s’il est doué de la faculté d’aimer, n’aimerait-il pas l’artisan qui l’a fait ? Et pourquoi ne l’ aimerait-il pas de toutes ses forces, alors que ce pouvoir d’aimer lui vient encore de ce même artisan ? De plus, il a été tiré du néant, par pure bonté, et élevé à la plus haute dignité ; cela rend plus évident la dette d’amour et plus stricte l’obligation de s’en acquitter. Et puis, Dieu a ajouté immensément à ses bienfaits envers nous, lorsqu’il sauva les hommes et les bêtes par la surabondance de sa grâce. Je parle de nous qui avons changé notre gloire première en la ressemblance du bœuf broutant l’herbe et qui, par nos péchés, sommes devenus pareils aux bêtes privées de raison. (Ps 48 13). Si déjà je me dois tout entier pour prix de ma création, qu’ajouterai-je en échange de ma réparation, et surtout de cette réparation-là ? Il n’a pas été aussi facile de me refaire que de me faire. Il est écrit, non seulement à mon sujet, mais à propos de tout ce qui a été créé : « Il dit, et les choses furent faites » (Ps 148 5). Mais celui qui pour me faire n’a eu besoin que d’une seule parole, a dû, pour me refaire, en prononcer beaucoup, et accomplir des actes miraculeux, et subir de dures peines : non seulement dures, mais indignes de lui. Que rendrai-je donc au Seigneur en échange de tout ce qu’il m’a donné ? Dans sa première œuvre, il m’a donné à moi-même ; dans la seconde, il s’est donné à moi et, en se donnant, il m’a rendu à moi-même. Donc, donné puis rendu, je me dois pour prix de moi-même, et je me dois deux fois. Mais que vais-je rendre à Dieu pour prix de lui-même ? Quand je pourrais me rendre mille fois, que suis-je en comparaison de Dieu ? : Deux mots de commentaire
Vous remarquerez également que, pour Saint Bernard, aimer Dieu est une affaire de « justice et d’équité » Son expression est très claire : « Dieu a mérité notre amour ». Notre amour pour Dieu est un dû. Il ne dépend en rien de nos caprices ou de nos états d’âme Que nous nous soyons levés du « pied gauche » ou non, Peu importe ! Dieu doit être aimer. La religion n’est point une affaire de sentiments intérieurs, de ma psychologie. Dieu est. Dieu est mon créateur. Dieu est mon Sauveur. Tous ces actes vrais sont tout autant des actes d’amour. Dieu a ainsi mérité mon amour. Il doit être aimé en retour et d’une manière absolue. Voilà un texte qui peut nourrir
votre méditation. |
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Le film de Mel Gibson : « la Passion du Christ »
« La Passion du Christ » de Mel Gibson sort le 25 février 2004 aux Etas-Unis. « C’est un événement d’envergure mondiale que la prochaine sortie du film de Mel Gibson » Ainsi s’exprimait le Journal Présent du 12 février 2004. Il publiait, en quatrième page, une interview de Daniel Hamiche. C’est lui qui, en France, suivit « l’affaire » avec le plus de compétence et de juste passion. Encore au Canada, je luis avais donné libre accès dans les « colonnes » d’ITEM. Il nous avait donné de très bons papiers, très intéressants, parfaitement documentés, de très bonne facture. Nous vous encourageons fortement à les lire ou relire aujourd’hui. Avec l’aimable autorisation
de Présent et de sa direction, que je remercie, je suis heureux
de compléter notre dossier en publiant aujourd’hui sa
récente interview au journal. Ainsi vous saurez tout ! Il ne vous restera plus que de prendre le temps d’aller le voir lorsqu’il sera sur nos écrans en France. Ce film et son auteur Mel Gibson,
qui ont déjà rencontré beaucoup de difficultés
- voyez les articles de
Daniel Hamiche sur ITEM et son interview dans Présent -
pourraient bien en rencontrer encore. Aussi je ne peux que vous encourager
à soutenir l’association « Pro Passio ».
Vous avez tous les coordonnés dans l’article de Présent. “La
Passion du Christ” sort le 25 février aux
Etats-Unis
Pro Passio, 22, rue Didot, 75014 Paris. Fax : 01 45 41 29 39. Courriel : propassio@free.fr. Adhésion : membres associés 20 euros ou plus ; membres bienfaiteurs : 100 euros.
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