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de
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Un regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 12 décembre 2004
N°21
Jacques Duquesne
Son livre
« Marie »
Une véritable négation de
Une offense au catholicisme.
Nous nous sommes
véritablement réjouis de la venue du Souverain Pontife, Jean Paul II, sur le
sol de France, le 15 août dernier, venant visiter, en simple pèlerin, malade, qui plus est, le beau sanctuaire de Lourdes, tellement
priant et réconfortant. Le pape sur notre terre ! Quelle joie ! Le
pape au pied de la grotte bénie de Lourdes ! Quel témoignage de sainte
dévotion mariale ! Quel exemple pour nos cœurs et notre piété !
Le Pape, à Lourdes ! Pour honorer,
en plus, en ce cent cinquantième anniversaire du dogme marial,
son « Immaculé Conception » ! Dogme de l’Immaculée Conception tellement
réconfortant pour l’humanité déchue, preuve de la victoire du Christ sur le
péché d’Adam, preuve de la « revanche trinitaire » sur la faute
originelle, sur l’apparente victoire de Satan ! Et avec quelle magnificence ! « Il
n’en est pas de la grâce comme de la faute », proclame Saint Paul en son
Epître aux Romains voulant nous faire entendre qu’il y a vraiment une
différence et de taille entre le premier et le second Adam, si bien exprimée
encore dans cette formule toute paulinienne : « Caput Christi
Deus » (1 Cor 11,3). Oui par la victoire de Christ, l’humanité est
autrement grande. « Il y a une
différence de qualité, dit Dom Delatte, père abbé de Solesmes entre la vie mise
en circulation par l’un et par l’autre. Il y a une différence de
surabondance » et concentrant son attention sur Notre Dame, notre auteur
poursuit : « …non seulement il garantit sa Mère contre toute
souillure, d’avance, à cause d’elle et à cause de Lui, Il verse dans son âme
sans tache toutes les beautés surnaturelles qui devaient lui revenir. Il la
fait tout entière de grâce, de splendeur, de pureté ». Oui ! grâce à
la victoire du Christ, on peut dire : « qui règne avec Jésus ,
s’assied sur le trône même de Dieu ». Quel triomphe pour le genre humain.
Quel triomphe déjà pour Marie,
Et malheur ! cette
joie spirituelle, d’enfant fut
« ombragée », « ternie » par la publication du
« méchant » et « indigne » livre de Jacques Duquesne :
« Marie ».
Il fut diffusé en ces jours
de plus grande piété mariale. Yves Chiron le note avec pertinence :
« Ce Marie, achevé d’imprimer en juin, a été diffusé cet été pour
faire l’objet de recensions et être présent dans toutes les librairies avant la
venue du pape à Lourdes, le 15 août. Jacques Duquesne, homme de presse, savait
que le voyage de Jean-Paul II allait susciter, dans tous les journaux et toutes
les revues, des articles sur Lourdes et sur
Or ce livre est mauvais. Ce
livre est « méchant ». Il
exprime une volonté qui sue à toutes les
pages : il veut « déconstruire » la dogmatique mariale. Il
veut anéantir tous les dogmes définis au fil du temps par l’Eglise concernant
Notre Dame. Il a une conception tout à fait « moderniste »du dogme
catholique. Ils sont le pur produit de l’histoire. Aucun ne tient à ses yeux. J’ai lu les 227
pages. Vraiment, il a l’ambition, comme il le dit, d’aller - et, de fait, il y va
- « à l’encontre de ce qui a été présenté des siècles durant comme
des vérités absolues, « « vérités » qui ont nourri la foi et la
prières (des fidèles). Mais ces « vérités »-là n’étaient pas, quoi
qu’on ait dit souvent, fondamentales. Seules le sont l’Incarnation et
Comme il y va !.
Rien de la théologie mariale,
rien des dogmes mariaux ne seraient à
retenir. « Seules le (seraient) l’Incarnation et
Et de fait, il se dresse
contre « l’Immaculée Conception » de Marie, contre l’expression de
« co-rédemption », contre le dogme de la « Maternité
Divine » Les trois ou quatre chapitres qu’il y consacre, et les quelques
réflexions sur ces mêmes thèmes exprimées,
sont nuls. Ils arrivent à la fin
du livre. On sent que ça presse, qu’il
faut vite le finir . Le pape arrive. Le 15 août n’est plus très loin. Tout cela
est mal écrit, mal argumenté, trop court. Yves Chiron , dans sa note de lecture
le voit très bien : « Il se
défend d’avoir voulu réaliser un « coup de marketing ». Il affirme
avoir travaillé à ce livre depuis trois ans. Pourtant, en bien des endroits, ce
livre sent la précipitation. Il a été sinon conçu du moins achevé à la va-vite
et très mal relu. On passera sur les nombreuses fautes de frappe…Il en note
quelques unes. . « moins excusables sont les bourdes ou erreurs de
copie qui témoignent d’un savoir approximatif…Il donne là aussi quelques
exemples…Outre ces erreurs factuelles, on reste ébahi par l’embrouillamini des
références ». (dito p 1-2)
S’il passe très vite sur ces
chapitres… il s’attarde, par contre, sur
le dogme de la conception virginale de Notre Dame. Là, il y consacre rien moins
que trois chapitres, le chapitre 4 : « La conception
virginale », le chapitre 5 « Les promoteurs de la virginité de
Marie » , le chapitre 6 : « Marie, mère de famille
nombreuse ». Pas moins. Ces trois chapitres font à eux seuls pas moins de 52 pages sur les 170 pages du livre, le reste
étant des notes qui font plus de 50
pages.
Voici quelques unes des
affirmations de Jacques Duquesne pour vous donner une idée. Par exemple sur la « conception virginale ».
Il constate que « en
dehors des Evangiles de Luc et Mathieu, aucun texte du Nouveau Testament
n’indique que Marie était vierge en concevant Jésus et le demeura. » Ainsi
ni Paul, ni Marc, ni Jean ne « s’intéressent, dit-il, à aucun moment aux conditions de sa
naissance… ». Il en conclut : « la conception virginale n’était
pas, aux yeux de ces premiers missionnaires qui allaient propager la foi
chrétienne, un fait essentiel. Ou bien
ils l’ignoraient. D’ailleurs aucun propos de Jésus rapporté par les textes n’y
fait la moindre allusion ». « Or et voilà le paradoxe, cette
croyance, énoncée seulement au VII siècle de manière officielle par le Concile
de Latran, est devenue, de fait, l’un des articles majeurs de la foi
catholique ». Ce ne sont là que
quelques phrases du « status
qaestionis ». Vous êtes déjà bien « orienté » ! Vous
imaginez le développement du corps de l’article : « On ne peut guère croire à la fois en
l’Incarnation et en la conception virginale. On ne peut guère croire à la fois
en celle-ci et à ce qu’écrit l’Epître aux Hébreux, c’est-à-dire que Jésus
« devait se rendre semblable en tout à ses frères » (2 17). Pour que
Jésus soit « vrai homme », il est indispensable qu’il soit né d’un
père humain et d’une mère humaine dans une relation sexuelle normale,
l’intervention de l’Esprit-Saint n’étant pas charnelle ».( p 58) Quelle théologie ?
Mais ce n’est pas fini :
« Et si l’idée de « conception virginale » a eu un tel succès,
c’est qu’elle a été propagée par des hommes qui avaient peine à croire en
l’Incarnation parce qu’ils méprisaient le corps, sous l’influence des Grecs qui
confondaient chair et animalité » (p 58)
Je vous ai dit que son but,
tout au long de ces pages, est de
« déconstruire » la dogmatique mariale. Je disais vrai.
Voici sa conclusion :
« Concluons : le fait de la conception de Jésus sans intervention
physique de Joseph n’est pas avéré, bien au contraire » (p 58).
Il consacre le chapitre 5 aux
« promoteurs de la virginité de Marie ». Quels sont-ils ? C’est
un saint Irénée, C’est un Saint Ignace
d’Antioche, c’est un Saint Clément de Rome,
pape. C’est un Tertullien. C’est un saint Ambroise. C’est un Origène.
C’est un saint Justin. C’est un saint Jérôme. De Saint Jérôme, le pauvre, il en
fait un « obsédé »(p.78). Les Pères de l’Eglise, en ce temps, ont
tous subi l’influence platonicienne. Alors sur Platon, il écrit :
« Arrêtons-nous un instant à Platon et ses disciples, qui influencèrent la
doctrine chrétienne bien plus qu’on ne le croit d’ordinaire. Pour eux, la
matière est mauvaise, un abîme la sépare du monde des idées, notamment de
l’idée de bien » (p 64). Il dit un mot de Philon. Lui, il a
« condamné les plaisirs de la chair » (p. 64). Un mot de Plotin. Lui affirme que « la matière est le mal
et l’homme doit s’en délivrer ». Fort de cette influence, les Pères de
l’Eglise sont tous
« horrifiés » par le sexe. Le sexe, c’est la chair. La chair c’est le
mal. Ergo : la conception en Marie ne peut qu’être
« virginale ». Je n’invente rien. C’est son idée. Duquesne ose
écrire : «Que (Notre Dame) ait été (vierge) en réalité ou non n’est pas
ce qui importe d’abord aux yeux des Pères de l’Eglise. Ce qui importe, c’est la
logique de leur raisonnement ». (p 66) De là, vous comprendrez, dans
l’Eglise, le célibat des prêtres.
L’exaltation même de la virginité engendrera le mépris de la femme et de son
rôle dans l’Eglise. Le sacerdoce réservé aux seuls hommes vierges. On peut tout
imaginer. Duquesne, de fait, imagine tout. Il élabore ces théories qui, dans
son imagination, deviennent réalité.
Attention ! Il termine
ce chapitre par cette phrase : « Mais voilà qui aurait dû inquiéter
les promoteurs de la virginité perpétuelle de MARIE : on ne peut plus nier
aisément aujourd’hui qu’elle fut, au contraire, une mère de famille
nombreuse »
Et dans cette foulée, il
aborde son chapitre 6 : « Marie, mère de famille
nombreuse ». C’est le titre.
Et parce que , dans l’Evangile, on parle à plusieurs reprises « des frères
de Jésus », il en conclut gaillardement, c’est la conclusion du
chapitre : « Qui croit que Jésus, vrai Dieu, était en même temps vrai
Homme, ne doit pas craindre d’admettre qu’il ait vécu dans une vraie famille où
le père (Joseph) et la mère(Marie) avaient de vraies relations, et dont les
enfants étaient nombreux, comme c’était alors la règle. Qui croit en
l’Incarnation ne peut, au contraire, que s’en réjouir » (p 98)
Bien ! Voyons !
Vraiment écrire cela, c’est
bien vouloir « déconstruire » la dogmatique mariale.
La page qui conclut le tout,
la page 169, vaut le détour.
Après en effet son
parcours « théologique » à
travers les Pères de l’Eglise et
l’analyse des sources historiques, il veut nous présenter une synthèse.
Elle vaut son pesant d’or,
vous dis-je.
Il l’intitule :
« Et moi qu’en ai-je fait » de Marie.
De fait, qu’en a –t-il fait.
Que reste-t-il de Marie et de sa « grandeur » après la lecture de ces
pages. Presque rien. Pas grand chose. « Rien ».
Voyez vous-même :
« Qu’avez-vous fait de moi ? » Ces mots prêtés à Marie par les
femmes d’Asie m’ont poursuivi tout au long de cette difficile recherche.
Et moi qu’en ai-je fait ?
Je suis tenté de répondre : rien
Mais je veux être bien compris. Je n’ai pas voulu imaginer, après tant
d’autres, ce que j’ignorais. J’ai seulement essayé de la retrouver, de
retrouver Marie de Nazareth débarrassée de toutes les images que l’on en a
donnée depuis vingt siècles, de toutes les fleurs sous lesquelles des dévots et
des marchands de superstitions l’ont ensevelie. Que d’autres, qui ont aidé à
construire cet échafaudage de constructions où on l’a enfermée, aient été animés d’une piété et
d’une foi sincère, j’en suis certain. Mais il s’agit moins, aujourd’hui,
d’accumuler les affirmations et les préceptes que de revenir aux sources. Les
travaux des chercheurs, que j’ai beaucoup utilisés, y aident.
Les sources sont peu fournies.
Un petit filet seulement.
L’inconcevable aventure d’une jeune femme juive
- presque une gamine, vivant dans un
trou perdu, qui donna naissance à Jésus. Un garçon qui allait
bouleverser l’histoire du monde, et qu’elle enfanta, avec Joseph, jour après
jour. Par ses propos, ses sourires, ses remontrances parfois, son enseignement,
son exemple comme on ne dit plus, bref, tout ce qu’elle était.
Une femme qui s’interrogea, à
coup sûr, comme lui et plus que lui. Qui lui demanda des explications. Qui lui
opposa des affirmations ou des attitudes qui la surprenaient, la heurtaient
puisqu’il mettait en cause une Loi, ou des applications de cette Loi, qu’elle
avait appris à respecter.
Une femme qui s’usa au
travail de chaque jour, les mains calleuses, les yeux fatigués, dans l’obscure
bâtisse, le dos arrondi par les trop lourdes charges . Qui souriait pourtant,
l’espoir au cœur. Qui souffrit pour lui et avec lui, qui craignit et pleura
beaucoup. Une mère juive nommée Myriam. Que l’on ne connaît que par lui. Car
chaque enfant est un peu un miroir.
C’est clair. La mère de celui-là ne pouvait être qu’une femme d’exception,
lumineuse. Mais femme parmi les femmes. Partageant, en tout, la condition
humaine. Et allant, avec lui, au bout du voyage.
Ce qui advint alors d’elle, et pour elle, nous l’ignorons. Les Actes des
Apôtres, ce texte compliqué qui conte les débuts du Christianisme, ne lui
consacre, je l’ai dit, qu’une seule ligne. Pour dire qu’après le départ de
Jésus elle avait retrouvé ses compagnons et ses enfants. Unis dans la prière.
Alors, elle assemblait ses souvenirs, méditait, tissait tous les fils de cette
extraordinaire histoire. Son histoire, qui est la nôtre ». (p 169-170).
C’est fielleux. C’est
pompeux. C’est prétentieux. Il se veut un tantinet savant , sage.
Mais que reste-t-il de Marie,
de Notre Dame : Rien. Il dit bien.
Je ne lui fais pas dire. Il a tout détruit. Il
est entré, disons, il a voulu
entrer, dans le mystère de Notre Dame,
sans aucune intelligence. Il n’a vraiment aucune intelligence du Mystère de
Marie. Que c’est triste d’étaler ainsi publiquement son incompétence. Son
néant. Qu’il ne sache rien de Notre Dame. Soit. Mais qu’il se charge
d’enseigner et, du haut de sa nullité,
faire la leçon à l’Eglise, voilà qui dépasse la mesure.
Ah, comme je comprends le cri pathétique de Daniel-Ange dans
l’ « Homme Nouveau » du dimanche 5 décembre.
Il en appelle à l’épiscopat
français
Pour qu’il rétablisse
publiquement, solennellement, la vérité,
Pour qu’il répare
Pour qu’il vienne au secours
des petits et des faibles sans défense qui n’en peuvent mais devant ces
affirmations hérétiques, ses négations des dogmes mariaux, ses cinquante pages
de notes.
Ce cri est beau, émouvant.
Je me dois de le citer.
« Jacques Duquesne, avec son Marie, a blessé en
profondeur une multitude de croyants, comme il l’avait déjà fait avec son
Jésus. Ces deux ouvrages…constituent un véritable camouflet à l’Eglise toute
entière finalement accusée d’avoir trompé, berné, égaré des millions de
personnes depuis 2000 ans. Pères, Docteurs de l’Eglise, papes et évêques, en
Orient comme en Occident - et donc Pape
et évêques d’aujourd’hui - sont tous des
imposteurs. Passibles de prison. Et les croyants ne sont que des pauvres
imbéciles. Car si ce monsieur dit vrai, ils ont cru des mensonges, prié sur de
la fausseté, propagé des erreurs.
Tous trahis
Cela sans parler du
manque total de tact et de respect, en faisant sortir son pavé précisément
pour la visite du saint-Père à Lourdes, en cette même année dédiée au mystère
de l’Immaculée Conception, profitant commercialement des médias braqués sur
Lourdes. Quelle outrecuidance ! ( On lit en note : Le Journal
Nous sommes tous en
attente d’une ferme déclaration de nos pasteurs, dont le devoir premier est
précisément de protéger la foi catholique reçue des Apôtres. ( En notre, le
journaliste se permet de citer un passage du catéchisme de l’Eglise catholique
sur la fonction du magistère. Ce ferait-il tirer l’oreille pour cette
intervention ? ndlr). En attendant les pauvres et les petits (ceux à qui
Dieu révèle ses mystères) se sentent trahis : l’Eglise nous a-t-elle donc
menti depuis notre enfance ? les affirmations de ce monsieur
auraient-elles plus de poids que celles des Pères et des Docteurs de l’Eglise,
des saints et des papes, des conciles et de la liturgie, depuis
2000ans ? Pour qui donc se prend-il
ce monsieur ? ….Il faudrait qu’une claire mise au point de l’épiscopat ne
soit pas simplement publiée dans
Voilà une belle
réaction ! Digne ! Emouvante ! Pathétique !
Daniel-Ange en appelle à l’épiscopat français. Il montre
la nécessité de cette intervention. Nos
évêques ne peuvent se taire. Il est urgent qu’ils parlent. Il est même déjà bien
tard. Le mal s’est répandu. Continue à se répandre. Il faut une intervention
autorisée, non en sourdine, mais publiquement, officiellement, « Urbi et
orbi ». C’est un devoir. Une urgence.
Il utilise tous les
arguments. On a l’impression même qu’il est déjà intervenu auprès des évêques,
de certains du moins, qu’il a rencontré une réelle hésitation. Aussi, comme de
guerre lasse, il tente une dernière démarche : une démarche publique, dans
un journal bien pour , enfin, les
décider à parler haut et clair. Se taire
serait trahison !
Et l’épiscopat
interviendra-t-il ?
Je n’en suis pas sûr !
Et s’il intervient,
interviendra-t-il comme il faut ?
Là aussi, je n’en suis
pas sûr !
L’épiscopat, pourtant,
est organisé. Il est organisé en commissions
pour se faire entendre plus facilement..
Il dispose d’une commission
doctrinale… Certainement compétente en matière de doctrine…Elle est présidé par
l’évêque d’Angers, Mgr Jean-Louis Bruguès. Elle est constituée pour cela.
Interviendra-t-elle?
Elle le peut.
Elle sait intervenir au
moment opportun. On l’a vu avec la note qu’elle publia, au nom de l’épiscopat
français, au sujet du film «
La commission doctrinale
de l’épiscopat français se manifestera-t-elle sur ce sujet, sur ce livre
« Marie » de Jacques Duquesne ? C’est pourtant un monument
d’hérésies. Je n’en ai jamais lu d’aussi récent ni d’aussi choquant.
Daniel-Ange a raison, il
faut qu’elle intervienne et que son intervention soit grandement diffusée.
Alors que j’écrivais ces
lignes, je recevais le journal Présent, du 8 décembre 2004. L’article de Jean
Madiran, à la une, retenait
immédiatement mon attention. Il a pour titre : « Le
blasphémateur ».
Là, je prends
connaissance de la première
réaction…enfin de l’épiscopat français qui s’exprime par la bouche de Mgr
Jean-Louis Brugès, en sa qualité de
président de la commission doctrinale de l’Episcopat Français. Elle fut recueillie par le journal «
Là, Mgr Jean-Louis
Brugès, évêque d’Angers, « président-commissaire » de cette
commission doctrinale , s’explique et
annonce une note à venir, en ces termes :
« Ce livre important,
publié dans une collection réputée pour son sérieux, (chez Plon ndlr), contient
des affirmations qui méritent discussion. L’auteur se trompe sur quelques
points. Mais nous ne sommes pas Rome et le Saint-Office. La note que nous
préparons n’est pas une condamnation. C’est une réflexion critique.
Pas plus, pas moins ».(Présent, 8 décembre 2004)
C’est un comble :
appeler « livre important » un livre hérétique, qui n’est rien
d’autre qu’une mauvaise « vulgarisation ( au sens littéral comme au sens
figuré) d’une certaine exégèse critique »(Yves Chiron Aléthéia 3 octobre
2004), très modernisante.
C’est un
comble :dire que l’auteur se trompe sur « quelques points »
seulement, alors que ce livre est une négation du dogme catholique.
C’est un comble :
dire que ce livre ne mérite pas une « condamnation »…Quand vous avez
lu la page 169, vous savez de quoi parle
le livre… c’est parler pour tromper.
C’est un comble :
dire qu’il sera l’objet d’une «simple réflexion critique », c’est se
moquer du monde.
Si la note finit par
paraître…à moins que le peuple se lève et finisse par se
« fâcher »….il est à craindre
qu’elle soit dans le style de la
note « sur les origines du christianisme » du même Mgr Brugès.
Elle sera une « nouvelle trahison » de ceux qui doivent parler et qui se taisent ou jouent avec
l’erreur, l’hérésie et l’hérésiarque…parce qu’ils partagent même doctrine, même
pensée, même modernisme.
Mais quelle est donc
cette « note sur les origines du christianisme » ?
Quelle est cette
note ?
Elle fut publiée sous
l’autorité de Mgr Jean-Louis Brugès. Toujours
le même Elle est datée du 23 mars
2004. Elle parut dans
Pour apprécier la teneur
de cette note, il faut lire le petit livre formidable que Jean Madiran vient de
faire paraître. Yves Chiron en a fait une très belle note de lecture que je me
suis permis de mettre sur mon site.
Lorsque je l’ai lue, j’en
fus horrifié.
Alors je tremble dans
cette attente de cette nouvelle « Note »….parce que les
« œuvres » de Jérôme Prieur et de Gérard Mordillat sur Arte et de
Jacques Duquesne, chez Plon sont de la même facture : c’est un même « Essai de vulgarisation de la
recherche exégétique et historienne »,
les uns sur la naissance du Christianisme, l’autre sur les origines
du dogme marial. C’est de la même facture. Et cet essai de vulgarisation a
trouvé l’agrément de
La « note sur les
origine du christianisme » se met
ensuite à expliquer qu’il est légitime d’enquêter sur le christianisme en
utilisant « le travail de la raison et les ressources de nos savoirs contemporains ».
C’est la « perspective » d’un progrès de l’intelligence
croyante grâce à l’exégèse critique et aux recherches historiques : « Une
lecture authentiquement ecclésiale des
Ecritures honore la confession de foi et donne sa place à un travail de l’intelligence au
service d’une croissance du sens du texte ? Nous savons quelles
difficultés éprouvent des chrétiens à entrer dans une telle perspective. ».
Mais c’est ce que prétend
faire notre auteur. Et avec cette méthode, il en vient à nier tout le dogme.
Approuver une telle chose. Est-ce possible ?
Ils le firent le 23 mars
2004 avec les émissions sur Arte.
Ils le feront encore avec Jacques Duquesne…Mgr Bruguès l’annonce… Même si elle va jusqu’à la négation du dogme ? La
méthode historique l’exige…C’est une question d’honnêteté !… Même si le
peuple s’y perd… ? On sait combien le peuple a du mal à comprendre cette
démarche…Il veut la foi toujours enseignée, la même. Il est bien plus savant
que tous nos auteurs modernistes qui vont démolissant la foi de nos pères. Mais tout cela doit céder devant la «
méthode historique » : « La présentation de certains
résultats du travail des historiens aura pour effet de questionner et critiquer
des représentations et convictions de foi de plusieurs parmi les chrétiens »
…
C’est le cas pour tout le
livre de Duquesne. Ils approuvèrent la chose déjà pour Jérôme Prieur et
l’autre, ils vont l’approuver pour notre Duquesne. Même si nos gens ne s’y
retrouvent plus dans leur foi. Peu importe ! La critique historique
l’emporte… quel que soit le Magistère et les actes du Magistère.
Attention, nous arrivons
à la raison plus spécifique qui vous fera comprendre pourquoi ce livre de
Duquesne ne sera pas condamné. Ils partagent la même pensée sur le problème des
« frères du Christ ».
« Le fait que le
christianisme en ses débuts apparaisse très diversifié et traversé par de
conflits de personnes et de tendances théologiques déplacera les
représentations trop hâtives et immédiates de la vie des communautés.
L’adhésion du Concile de Jérusalem (Act 15 29) aux dispositions formulées par
Jacques (Act 15 20), « frère du
Seigneur » (Ga 1 19), montrera l’influence de la famille de Jésus sur
l ’Apôtre Pierre et sur l’Eglise naissante. L’affirmation de
l’existence de frères et sœurs de Jésus questionnera la compréhension de l’énoncé dogmatique de la
virginité perpétuelle de Marie. La présentations de ces résultats… »
Ces deux idées, vous les retrouvez expressis verbis
dans le fameux chapitre 6 de
Duquesne : « Marie, Mère de famille nombreuse ». Comment
voulez-vous qu’ils le condamnent. C’est impossible. Ils se condamneraient
eux-mêmes.
Vous voyez pourquoi je
crains cette « nouvelle note annoncée.
A cet endroit, Madiran nous donne un commentaire fameux de ce passage : La
présentation de ces résultats… »
« Quels résultats ? Résultats de
quoi ? Tant de présentation emphatique du « travail de la
raison », des « ressources de nos savoirs contemporains », des
« recherches historiques », des « résultats scientifiques
actuels » pour arriver à l’affirmation de ce résultat : quelques
mots, c’est tout, quelques mots que l’on a toujours lus dans l’Ecriture, les
« frères et sœurs » du Seigneur et le « frère » Jacques,
quelques mots qui au cours des siècles ont été discutés et retournés dans tous
les sens, de saint Jérôme à Renan ! L’opinion réfutée déjà par saint
Jérôme, reprise néanmoins par Renan, « la signification du mot araméen
traduit en grec par ADELPHOS est identiquement la même que celle du mot
frère », présentée par les commissaires doctrinaux comme une découverte
récente pour impressionner les profanes, c’est du charlatanisme. Et un
charlatanisme orienté, un charlatanisme méchant. »
« Remarquez en
effet : la contradiction invoquée entre l’existence de frères et sœurs de
Jésus et le dogme de la virginité perpétuelle de Marie conduit, selon les
commissaires, à mettre en doute le dogme, et nullement l’existence.
Comme s’il était acquis une fois pour toutes que c’est le dogme qui est
à contester, tandis que l’existence des frères et sœurs serait
incontestable. Le parti-pris est manifeste de créer des « difficultés »
aux chrétiens et de les « déstabiliser » dans leur foi. »
Je vous assure que c’est
bien l’effet que peut produire le livre de Duquesne.
«Quel autre sens pourrait
donc avoir l’intention de « questionner la compréhension de l’énoncé
dogmatique » de la virginité de Marie, si ce n’est de suggérer une
compréhension « spirituelle » et non pas « physique » ?
Et d’ailleurs les
commissaires doctrinaux eux-mêmes ont-ils une « compréhension »
de cet énoncé dogmatique ? Pourquoi font-ils un « questionnement »
sans esquisser de réponse ? Pourquoi cachent-ils ce qu’est leur propre
compréhension ? A moins qu’ils n’en aient aucune ? »
« Ils nous
avertissent d’ailleurs qu’ils n’ignorent pas les effets déstabilisants »
de leur démarche, c’est la dernière phrase de la note : « La
présentation de ces résultats (« scientifiques), au delà de ses effets
déstabilisants, invite à un sain travail d’intelligence théologique qui
conduira à revisiter la tradition et l’histoire de l’élaboration des
dogmes chrétiens pour mieux les entendre et en vivre. »
« Mieux les
entendre », parce que jusqu’aux résultats recensés par (Jasques Duquesne),
on les entendait mal.
Comme ce ne sont pas les
commissaires qui le diront, ni même qui y feront la moindre allusion, et comme
aucune autorité dans l’Eglise n’a cru nécessaire de l’opposé à cette Note
prétendument « épiscopale » et » catholique », nous
rappellerons ici la réponse faite depuis des siècles, mais que plus d’un
lecteur aujourd’hui ne saurait où chercher ni auprès de qui la demander.
Les « frères » de Jésus ne sont pas des fils de Marie mais des
proches parents : l’araméen n’avait pas d’autre mot que
« frères » pour les désigner. Parler aujourd’hui, en français de
« frères » du Seigneur, sans autre explication, c’est jouer sur le
quiproquo et c’est une honteuse imposture.
A lui seul le mot frères
ne permet pas de trancher s’il s’agit de frères selon la chair ou bien de
cousins ou de proches parents. Mais la tradition catholique l’a toujours
affirmé : Marie n’a pas eu d’autre enfant que Jésus, cela ressort de
l’Ecriture. Sa réponse au message de l’ange lors de l’Annonciation exprime une
volonté de demeurer vierge (Lc 1 34). Aucun passage scripturaire ne présente
les « frères » de Jésus comme des fils de Marie (Mc 6 3). Jésus
apparaît toujours comme l’unique enfant au foyer de Nazareth. Quand à l’âge de
douze ans, il accompagne ses parents au Temple, il est manifestement leur seul
enfant. Et enfin lorsque Jésus en croix confie sa mère à l’apôtre Jean (JN 19
26-27), cela serait inexplicable si Marie avait eu d’autres fils. Telle a
toujours été la pensée de l’Eglise, aujourd’hui impunément bafouée par la
mutinerie doctrinale des commissaires doctrinaux, qui lancent leur
« frères et sœurs de Jésus » comme un défi direct à l’énoncé
dogmatique de la virginité de Marie. »
C’est tout à fait le cas
du livre de Duquesne ! Et il ne sera pas condamné ?…
« A plusieurs
reprises dans leur Note, ces commissaires manifestent un mépris de charlatans
et une terrible méchanceté spirituelle à l’égard de « plusieurs parmi les
chrétiens », dont ils savent bien « quelles difficultés ils éprouvent
à entrer dans une telle « perspective » parce qu’ils ont
des « convictions de foi » auxquelles on fait subir d’insistants
« effets destabi-lisants ». C’est honteux. Mais par delà, loin, très
loin par de là cette méchanceté et ce mépris, il y a leur effrayant outrage à
Dans le livre , il ne
s’agit pas seulement d’une « simple suspicion. Il s’agit d’une
vérité élaborée après cette « longue et pénible « enquête.
Souvenez-vous : « Qui croit que Jésus, vrai Dieu, était en même temps
vrai homme, ne doit pas craindre d’admettre qu’il ait vécu dans une vraie
famille, où le père et la mère avaient de vraies relations, et dont les enfants
étaient nombreux, comme c’était alors la règle. » (p98)
« Je leur souhaite
d’avoir devant
Au for externe, la
responsabilité du président de la commission, Son Excellence le commissaire
Jean-Louis Brugès, par ailleurs évêque d’Angers, est épouvantable ».
Cette nouvelle note en préparation est fort à craindre.
Mais verra-t-elle
seulement le jour ?
On va voir.
Réunissons-nous tous pour l’honneur de Marie. Le sol de
France est le sol de Marie. Mère de Dieu, Mère de l’Eglise, Notre Mère, elle a
droit à nos honneurs et notre cœur.
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