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 Un regard sur l’actualité politique et religieuse

 Au 12 décembre   2004

 

N°21

Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier

 

 

 

 

Jacques Duquesne

Son livre

« Marie »

Une véritable négation de la Théologie mariale

Une offense au catholicisme.

 

 

 

Nous nous sommes véritablement réjouis de la venue du Souverain Pontife, Jean Paul II, sur le sol de France, le 15 août dernier, venant visiter,  en simple pèlerin,  malade, qui plus est,  le beau sanctuaire de Lourdes, tellement priant et réconfortant. Le pape sur notre terre ! Quelle joie ! Le pape au pied de la grotte bénie de Lourdes ! Quel témoignage de sainte dévotion mariale ! Quel exemple pour nos cœurs et notre piété ! Le Pape, à Lourdes !  Pour honorer, en plus, en ce cent cinquantième anniversaire du  dogme marial,  son « Immaculé Conception » !  Dogme de l’Immaculée Conception tellement réconfortant pour l’humanité déchue, preuve de la victoire du Christ sur le péché d’Adam, preuve de la « revanche trinitaire » sur la faute originelle, sur l’apparente victoire de Satan !  Et avec quelle magnificence ! «  Il n’en est pas de la grâce comme de la faute », proclame Saint Paul en son Epître aux Romains voulant nous faire entendre qu’il y a vraiment une différence et de taille entre le premier et le second Adam, si bien exprimée encore dans cette formule toute paulinienne : « Caput Christi Deus » (1 Cor 11,3). Oui par la victoire de Christ, l’humanité est autrement grande.  « Il y a une différence de qualité, dit Dom Delatte, père abbé de Solesmes entre la vie mise en circulation par l’un et par l’autre. Il y a une différence de surabondance » et concentrant son attention sur Notre Dame, notre auteur poursuit : « …non seulement il garantit sa Mère contre toute souillure, d’avance, à cause d’elle et à cause de Lui, Il verse dans son âme sans tache toutes les beautés surnaturelles qui devaient lui revenir. Il la fait tout entière de grâce, de splendeur, de pureté ». Oui ! grâce à la victoire du Christ, on peut dire : « qui règne avec Jésus , s’assied sur le trône même de Dieu ». Quel triomphe pour le genre humain. Quel triomphe déjà pour Marie, la Reine des Anges.  preuve de la victoire du Christ en sa Passion, de la nouvelle sainteté apportée, dans la Passion du Christ !  Si le «mirabilius reformasti » de la prière de l’Offertoire de notre Missel Romain, vaut pour une créature, c’est bien et avant tout pour Notre Dame, Immaculée, sans tache, qu’il vaut! Et ainsi fut-elle bien disposée à être la mère de Dieu, raison de tous ses privilèges ! Mérites du Christ, Rédempteur ! Certes ! Mais raison également de l’hommage que nous lui devons ! Que le Pape, en ce 15 août lui porta ! Imitant ainsi la cour céleste, les Anges, bien sur ! Mais Dieu lui-même. N’est-il pas vrai que Dieu lui-même rendit hommage à cette créature, la Vierge Marie, ainsi « composée » ! Il s’inclina devant elle ! Il subordonna à elle l’accomplissement de ses éternels desseins ! Il la traita avec un filial respect : « Salut pleine de grâce ! », lui demanda et attendit d’elle la place qu’Il voulait tenir dans sa création, et surtout, Il voulut être son bien, à elle, son sang, sa chair, son Fils. Il n’y a pas d’hommage plus grand possible ! Preuve et de la victoire surabondante du Christ ! Preuve de la grandeur de l’humaine créature « régénérée » ! Voilà la raison de notre dévotion, nullement sentimentale, mais particulièrement filiale, théologique !

 

Et malheur ! cette joie  spirituelle, d’enfant fut « ombragée », « ternie » par la publication du « méchant » et « indigne » livre de Jacques Duquesne : « Marie ».

 

Il fut diffusé en ces jours de plus grande piété mariale. Yves Chiron le note avec pertinence : « Ce Marie, achevé d’imprimer en juin, a été diffusé cet été pour faire l’objet de recensions et être présent dans toutes les librairies avant la venue du pape à Lourdes, le 15 août. Jacques Duquesne, homme de presse, savait que le voyage de Jean-Paul II allait susciter, dans tous les journaux et toutes les revues, des articles sur Lourdes et sur la Vierge Marie et que les télévisions et les radios consacreraient des reportages à l’événement. En effet, pas un organe d’informations n’a manqué et presque tous ont signalé ou recensé son ouvrage. Cette manœuvre habile et réussie a été prolongée par une campagne de publicité coûteuse ( presse et radio) qui dure encore. Jacques Duquesne est en passe de connaître à nouveau un énorme succès de librairie » (Y Chiron Aletheia 3 octobre 2004, n° 63).

 

Or ce livre est mauvais. Ce livre est  « méchant ». Il exprime une volonté qui sue à toutes les  pages : il veut « déconstruire » la dogmatique mariale. Il veut anéantir tous les dogmes définis au fil du temps par l’Eglise concernant Notre Dame. Il a une conception tout à fait « moderniste »du dogme catholique. Ils sont le pur produit de l’histoire.  Aucun ne tient à ses yeux. J’ai lu les 227 pages. Vraiment, il a l’ambition, comme il le dit, d’aller  - et, de fait,  il y va  - « à l’encontre de ce qui a été présenté des siècles durant comme des vérités absolues, « « vérités » qui ont nourri la foi et la prières (des fidèles). Mais ces « vérités »-là n’étaient pas, quoi qu’on ait dit souvent, fondamentales. Seules le sont l’Incarnation et la Résurrection. »(p13).

 

Comme il y va !.

 

Rien de la théologie mariale, rien des dogmes mariaux  ne seraient à retenir. « Seules le (seraient) l’Incarnation et la Résurrection ». Que fait-il de la Rédemption ?

 

Et de fait, il se dresse contre «  l’Immaculée Conception » de Marie, contre l’expression de « co-rédemption », contre le dogme de la « Maternité Divine » Les trois ou quatre chapitres qu’il y consacre, et les quelques réflexions sur ces mêmes thèmes exprimées,  sont nuls. Ils arrivent  à la fin du livre. On sent que ça presse,  qu’il faut vite le finir . Le pape arrive. Le 15 août n’est plus très loin. Tout cela est mal écrit, mal argumenté, trop court. Yves Chiron , dans sa note de lecture le voit  très bien : « Il se défend d’avoir voulu réaliser un « coup de marketing ». Il affirme avoir travaillé à ce livre depuis trois ans. Pourtant, en bien des endroits, ce livre sent la précipitation. Il a été sinon conçu du moins achevé à la va-vite et très mal relu. On passera sur les nombreuses fautes de frappe…Il en note quelques unes. . « moins excusables sont les bourdes ou erreurs de copie qui témoignent d’un savoir approximatif…Il donne là aussi quelques exemples…Outre ces erreurs factuelles, on reste ébahi par l’embrouillamini des références ». (dito p 1-2)

 

S’il passe très vite sur ces chapitres… il s’attarde, par contre,  sur le dogme de la conception virginale de Notre Dame. Là, il y consacre rien moins que trois chapitres, le chapitre 4 : « La conception virginale », le chapitre 5 « Les promoteurs de la virginité de Marie » , le chapitre 6 : « Marie, mère de famille nombreuse ». Pas moins. Ces trois chapitres font à eux seuls pas moins de  52 pages sur les 170 pages du livre, le reste étant des notes qui  font plus de 50 pages.

 

Voici quelques unes des affirmations de Jacques Duquesne pour vous donner une idée. Par exemple  sur la « conception virginale ».

Il constate que « en dehors des Evangiles de Luc et Mathieu, aucun texte du Nouveau Testament n’indique que Marie était vierge en concevant Jésus et le demeura. » Ainsi ni Paul, ni Marc, ni Jean ne « s’intéressent, dit-il,  à aucun moment aux conditions de sa naissance… ». Il en conclut : « la conception virginale n’était pas, aux yeux de ces premiers missionnaires qui allaient propager la foi chrétienne, un fait essentiel.  Ou bien ils l’ignoraient. D’ailleurs aucun propos de Jésus rapporté par les textes n’y fait la moindre allusion ». « Or et voilà le paradoxe, cette croyance, énoncée seulement au VII siècle de manière officielle par le Concile de Latran, est devenue, de fait, l’un des articles majeurs de la foi catholique ». Ce ne sont là  que quelques phrases du  « status qaestionis ». Vous êtes déjà bien « orienté » ! Vous imaginez le développement du corps de l’article :  « On ne peut guère croire à la fois en l’Incarnation et en la conception virginale. On ne peut guère croire à la fois en celle-ci et à ce qu’écrit l’Epître aux Hébreux, c’est-à-dire que Jésus « devait se rendre semblable en tout à ses frères » (2 17). Pour que Jésus soit « vrai homme », il est indispensable qu’il soit né d’un père humain et d’une mère humaine dans une relation sexuelle normale, l’intervention de l’Esprit-Saint n’étant pas charnelle ».( p 58) Quelle théologie ?

Mais ce n’est pas fini : « Et si l’idée de « conception virginale » a eu un tel succès, c’est qu’elle a été propagée par des hommes qui avaient peine à croire en l’Incarnation parce qu’ils méprisaient le corps, sous l’influence des Grecs qui confondaient chair et animalité » (p 58)

 

Je vous ai dit que son but, tout au long de ces pages, est  de « déconstruire » la dogmatique mariale. Je disais vrai.

 

Voici sa conclusion : « Concluons : le fait de la conception de Jésus sans intervention physique de Joseph n’est pas avéré, bien au contraire » (p 58).

 

Il consacre le chapitre 5 aux « promoteurs de la virginité de Marie ». Quels sont-ils ? C’est un saint Irénée, C’est un  Saint Ignace d’Antioche, c’est un Saint Clément de Rome,  pape. C’est un Tertullien. C’est un saint Ambroise. C’est un Origène. C’est un saint Justin. C’est un saint Jérôme. De Saint Jérôme, le pauvre, il en fait un « obsédé »(p.78). Les Pères de l’Eglise, en ce temps, ont tous subi l’influence platonicienne. Alors sur Platon, il écrit : « Arrêtons-nous un instant à Platon et ses disciples, qui influencèrent la doctrine chrétienne bien plus qu’on ne le croit d’ordinaire. Pour eux, la matière est mauvaise, un abîme la sépare du monde des idées, notamment de l’idée de bien » (p 64). Il dit un mot de Philon. Lui, il a « condamné les plaisirs de la chair » (p. 64).  Un mot de Plotin.  Lui affirme que « la matière est le mal et l’homme doit s’en délivrer ». Fort de cette influence, les Pères de l’Eglise  sont tous « horrifiés » par le sexe. Le sexe, c’est la chair. La chair c’est le mal. Ergo : la conception en Marie ne peut qu’être « virginale ». Je n’invente rien. C’est son idée. Duquesne ose écrire : «Que (Notre Dame) ait été (vierge) en réalité ou non n’est pas ce qui importe d’abord aux yeux des Pères de l’Eglise. Ce qui importe, c’est la logique de leur raisonnement ». (p 66) De là, vous comprendrez, dans l’Eglise,  le célibat des prêtres. L’exaltation même de la virginité engendrera le mépris de la femme et de son rôle dans l’Eglise. Le sacerdoce réservé aux seuls hommes vierges. On peut tout imaginer. Duquesne, de fait, imagine tout. Il élabore ces théories qui, dans son imagination, deviennent réalité.

Attention ! Il termine ce chapitre par cette phrase : « Mais voilà qui aurait dû inquiéter les promoteurs de la virginité perpétuelle de MARIE : on ne peut plus nier aisément aujourd’hui qu’elle fut, au contraire, une mère de famille nombreuse »

 

Et dans cette foulée, il aborde son chapitre 6 : « Marie, mère de famille nombreuse ». C’est le titre. 
Et parce que , dans l’Evangile, on parle à plusieurs reprises « des frères de Jésus », il en conclut gaillardement, c’est la conclusion du chapitre : « Qui croit que Jésus, vrai Dieu, était en même temps vrai Homme, ne doit pas craindre d’admettre qu’il ait vécu dans une vraie famille où le père (Joseph) et la mère(Marie) avaient de vraies relations, et dont les enfants étaient nombreux, comme c’était alors la règle. Qui croit en l’Incarnation ne peut, au contraire, que s’en réjouir » (p 98)

 

Bien ! Voyons !

 

Vraiment écrire cela, c’est bien vouloir « déconstruire » la dogmatique mariale.

 

La page qui conclut le tout, la page 169, vaut le détour.

 

Après en effet son parcours  « théologique » à travers les Pères de l’Eglise et  l’analyse des sources historiques, il veut nous présenter une synthèse.

 

Elle vaut son pesant d’or, vous dis-je. 

 

Il l’intitule : « Et moi qu’en ai-je fait » de Marie.

 

De fait, qu’en a –t-il fait. Que reste-t-il de Marie et de sa « grandeur » après la lecture de ces pages. Presque rien. Pas grand chose. « Rien ».

 

Voyez vous-même : « Qu’avez-vous fait de moi ? » Ces mots prêtés à Marie par les femmes d’Asie m’ont poursuivi tout au long de cette difficile recherche.
Et moi qu’en ai-je fait ?
Je suis tenté de répondre : rien
Mais je veux être bien compris. Je n’ai pas voulu imaginer, après tant d’autres, ce que j’ignorais. J’ai seulement essayé de la retrouver, de retrouver Marie de Nazareth débarrassée de toutes les images que l’on en a donnée depuis vingt siècles, de toutes les fleurs sous lesquelles des dévots et des marchands de superstitions l’ont ensevelie. Que d’autres, qui ont aidé à construire cet échafaudage de constructions où on l’a  enfermée, aient été animés d’une piété et d’une foi sincère, j’en suis certain. Mais il s’agit moins, aujourd’hui, d’accumuler les affirmations et les préceptes que de revenir aux sources. Les travaux des chercheurs, que j’ai beaucoup utilisés, y aident.
Les sources sont peu fournies.

Un petit filet seulement. L’inconcevable aventure d’une jeune femme juive  - presque une gamine, vivant dans un  trou perdu, qui donna naissance à Jésus. Un garçon qui allait bouleverser l’histoire du monde, et qu’elle enfanta, avec Joseph, jour après jour. Par ses propos, ses sourires, ses remontrances parfois, son enseignement, son exemple comme on ne dit plus, bref, tout ce qu’elle était.

Une femme qui s’interrogea, à coup sûr, comme lui et plus que lui. Qui lui demanda des explications. Qui lui opposa des affirmations ou des attitudes qui la surprenaient, la heurtaient puisqu’il mettait en cause une Loi, ou des applications de cette Loi, qu’elle avait appris à respecter.

Une femme qui s’usa au travail de chaque jour, les mains calleuses, les yeux fatigués, dans l’obscure bâtisse, le dos arrondi par les trop lourdes charges . Qui souriait pourtant, l’espoir au cœur. Qui souffrit pour lui et avec lui, qui craignit et pleura beaucoup. Une mère juive nommée Myriam. Que l’on ne connaît que par lui. Car chaque enfant est un peu un miroir.
C’est clair. La mère de celui-là ne pouvait être qu’une femme d’exception, lumineuse. Mais femme parmi les femmes. Partageant, en tout, la condition humaine. Et allant, avec lui, au bout du voyage.
Ce qui advint alors d’elle, et pour elle, nous l’ignorons. Les Actes des Apôtres, ce texte compliqué qui conte les débuts du Christianisme, ne lui consacre, je l’ai dit, qu’une seule ligne. Pour dire qu’après le départ de Jésus elle avait retrouvé ses compagnons et ses enfants. Unis dans la prière. Alors, elle assemblait ses souvenirs, méditait, tissait tous les fils de cette extraordinaire histoire. Son histoire, qui est la nôtre ». (p 169-170).

 

C’est fielleux. C’est pompeux. C’est prétentieux. Il se veut un tantinet savant , sage.

 

Mais que reste-t-il de Marie, de Notre Dame : Rien. Il dit bien.

 Je ne lui fais pas dire. Il a tout détruit. Il est entré, disons, il  a voulu entrer,  dans le mystère de Notre Dame, sans aucune intelligence. Il n’a vraiment aucune intelligence du Mystère de Marie. Que c’est triste d’étaler ainsi publiquement son incompétence. Son néant. Qu’il ne sache rien de Notre Dame. Soit. Mais qu’il se charge d’enseigner et, du haut de sa nullité,  faire la leçon à l’Eglise, voilà qui dépasse la mesure. 

Ah, comme je comprends le cri pathétique de Daniel-Ange dans l’ « Homme Nouveau » du dimanche 5 décembre.

Il en appelle à l’épiscopat français

Pour qu’il rétablisse publiquement, solennellement, la vérité,

Pour qu’il répare

Pour qu’il vienne au secours des petits et des faibles sans défense qui n’en peuvent mais devant ces affirmations hérétiques, ses négations des dogmes mariaux, ses cinquante pages de notes.

Ce cri est beau, émouvant.

Je me dois de le citer.

 

« Jacques  Duquesne, avec son Marie, a blessé en profondeur une multitude de croyants, comme il l’avait déjà fait avec son Jésus. Ces deux ouvrages…constituent un véritable camouflet à l’Eglise toute entière finalement accusée d’avoir trompé, berné, égaré des millions de personnes depuis 2000 ans. Pères, Docteurs de l’Eglise, papes et évêques, en Orient comme en Occident  - et donc Pape et évêques d’aujourd’hui -  sont tous des imposteurs. Passibles de prison. Et les croyants ne sont que des pauvres imbéciles. Car si ce monsieur dit vrai, ils ont cru des mensonges, prié sur de la fausseté, propagé des erreurs.

 

Tous trahis

 

Cela sans parler du manque total de tact et de respect, en faisant sortir son pavé précisément pour la visite du saint-Père à Lourdes, en cette même année dédiée au mystère de l’Immaculée Conception, profitant commercialement des médias braqués sur Lourdes. Quelle outrecuidance ! ( On lit en note : Le Journal La Croix (en rouge gros caractères) dans le numéro même de la visite du Pape à Lourdes. Ce livre recommandé dans la Croix !  le journal de l’Episcopat français, ndlr)

 

Nous sommes tous en attente d’une ferme déclaration de nos pasteurs, dont le devoir premier est précisément de protéger la foi catholique reçue des Apôtres. ( En notre, le journaliste se permet de citer un passage du catéchisme de l’Eglise catholique sur la fonction du magistère. Ce ferait-il tirer l’oreille pour cette intervention ? ndlr). En attendant les pauvres et les petits (ceux à qui Dieu révèle ses mystères) se sentent trahis : l’Eglise nous a-t-elle donc menti depuis notre enfance ? les affirmations de ce monsieur auraient-elles plus de poids que celles des Pères et des Docteurs de l’Eglise, des saints et des papes, des conciles et de la liturgie, depuis 2000ans ?  Pour qui donc se prend-il ce monsieur ? ….Il faudrait qu’une claire mise au point de l’épiscopat ne soit pas simplement publiée dans la Documentation Catholique ou quelques bulletins diocésains( le cas pour son Jésus), mais ait la même diffusion que le livre en question, comme l’exige la loi pour les rectificatifs de diffamation publique. Cela est d’autant plus urgent que Duquesne est régulièrement invité à la télé à titre de « représentant de l’Eglise ».  Et « puisque la télé le dit… » c’est évidemment vrai ! Conclusion : « …donc l’Eglise renie maintenant ou au moins dit le contraire, de tout ce qu’elle a proclamé jusqu’à présent sur ces différents points ( péché originel, virginité de Marie, etc) D’ailleurs puisque les évêques ne disent rien, c’est qu’ils approuvent tacitement ». Telle est la réaction d’un grand nombre. Comme pour son Jésus, bon nombre de catéchistes s’en inspirent, le citent. Le virus hérétique risque donc de contaminer même nos enfants ! Ce silence de l’épiscopat est d’autant plus paradoxal qu’une certaine commission épiscopale a pratiquement condamné la Passion du Christ de Mel Gibson. Certains évêques répondent : si on réagit, cela fera encore plus de publicité au livre. Ce serait exact s’il s’agissait d’un obscur ouvrage limité à un cercle restreint de spécialistes. Mais ce livre continue d’être un best-seller encore, dans quasi toutes les librairies. Une publicité monstre en a été faite à la télé. Une réaction ferme de nos évêques lui  gagnera quelques lecteurs de plus, mais apaisera une multitude de cœurs blessés ».(HN 5 décembre.)

 

Voilà une belle réaction ! Digne ! Emouvante ! Pathétique !

 

Daniel-Ange  en appelle à l’épiscopat français. Il montre la nécessité de cette intervention.  Nos évêques ne peuvent se taire. Il est urgent qu’ils parlent. Il est même déjà bien tard. Le mal s’est répandu. Continue à se répandre. Il faut une intervention autorisée, non en sourdine, mais publiquement, officiellement, « Urbi et orbi ». C’est un devoir. Une urgence.

 

Il utilise tous les arguments. On a l’impression même qu’il est déjà intervenu auprès des évêques, de certains du moins, qu’il a rencontré une réelle hésitation. Aussi, comme de guerre lasse, il tente une dernière démarche : une démarche publique, dans un  journal bien pour , enfin, les décider à parler haut et clair.  Se taire serait trahison !

 

Et l’épiscopat interviendra-t-il ?
Je n’en suis pas sûr !

Et s’il intervient, interviendra-t-il comme il faut ?

Là aussi, je n’en suis pas sûr !

 

L’épiscopat, pourtant, est organisé. Il est organisé en commissions   pour se faire entendre plus facilement..

 

Il dispose d’une commission doctrinale… Certainement compétente en matière de doctrine…Elle est présidé par l’évêque d’Angers, Mgr Jean-Louis Bruguès. Elle est constituée pour cela.

 

Interviendra-t-elle?

 

Elle le peut.

 

Elle sait intervenir au moment opportun. On l’a vu avec la note qu’elle publia, au nom de l’épiscopat français,  au sujet du film «  La Passion du Christ » de Mel Gibson. Elle a su diffuser son intervention avant la parution du film. Donc elle est efficace. Elle a su se procurer le film pour le voir avant qu’il ne soit sur les écrans de France.

 

La commission doctrinale de l’épiscopat français se manifestera-t-elle sur ce sujet, sur ce livre « Marie » de Jacques Duquesne ? C’est pourtant un monument d’hérésies. Je n’en ai jamais lu d’aussi récent ni d’aussi choquant.

 

Daniel-Ange a raison, il faut qu’elle intervienne et que son intervention soit grandement diffusée.

 

Alors que j’écrivais ces lignes, je recevais le journal Présent, du 8 décembre 2004. L’article de Jean Madiran, à la une,  retenait immédiatement mon attention. Il a pour titre  : « Le blasphémateur ».

 

Là, je prends connaissance de  la première réaction…enfin de l’épiscopat français qui s’exprime par la bouche de Mgr Jean-Louis Brugès, en sa qualité de  président de la commission doctrinale de l’Episcopat Français.  Elle fut recueillie par le journal « La Vie » dans son numéro daté du 25 novembre.

 

Là, Mgr Jean-Louis Brugès, évêque d’Angers, « président-commissaire » de cette commission doctrinale ,  s’explique et annonce une note à venir, en ces termes  :

 

« Ce livre important, publié dans une collection réputée pour son sérieux, (chez Plon ndlr), contient des affirmations qui méritent discussion. L’auteur se trompe sur quelques points. Mais nous ne sommes pas Rome et le Saint-Office. La note que nous préparons n’est pas une condamnation. C’est une réflexion critique. Pas plus, pas moins ».(Présent, 8 décembre 2004)

 

C’est un comble : appeler « livre important » un livre hérétique, qui n’est rien d’autre qu’une mauvaise « vulgarisation ( au sens littéral comme au sens figuré) d’une certaine exégèse critique »(Yves Chiron Aléthéia 3 octobre 2004), très modernisante.

 

C’est un comble :dire que l’auteur se trompe sur « quelques points » seulement, alors que ce livre est une négation du dogme catholique.

 

C’est un comble : dire que ce livre ne mérite pas une « condamnation »…Quand vous avez lu la page  169, vous savez de quoi parle le livre… c’est parler pour tromper.

 

C’est un comble : dire qu’il sera l’objet d’une «simple réflexion critique », c’est se moquer du monde.

 

Si la note finit par paraître…à moins que le peuple se lève et finisse par se « fâcher »….il est à craindre  qu’elle soit dans le style  de la note « sur les origines du christianisme » du même Mgr Brugès. Elle sera une « nouvelle trahison » de ceux qui doivent  parler et qui se taisent ou jouent avec l’erreur, l’hérésie et l’hérésiarque…parce qu’ils partagent même doctrine, même pensée, même modernisme.

 

Mais quelle est donc cette «  note sur les origines du christianisme » ?

 

Quelle est cette note ?

 

Elle fut publiée sous l’autorité de Mgr Jean-Louis Brugès. Toujours  le même  Elle est datée du 23 mars 2004.  Elle parut dans la Documentation catholique du 16 mai 2004. Elle a pour objet une série d’émission parue à la TV sur la chaîne appelée ARTE et consacrée précisément à la naissance du christianisme. Gérard Mordillat et Jérôme Prieur en furent les réalisateurs. La  note épiscopale en reprit le titre : « note sur les origines du Christianisme ».

 

Pour apprécier la teneur de cette note, il faut lire le petit livre formidable que Jean Madiran vient de faire paraître. Yves Chiron en a fait une très belle note de lecture que je me suis permis de mettre sur mon site.

 

 

Lorsque je l’ai lue, j’en fus horrifié.

 

Alors je tremble dans cette attente de cette nouvelle « Note »….parce que les « œuvres » de Jérôme Prieur et de Gérard Mordillat sur Arte et de Jacques Duquesne, chez Plon sont de la même facture : c’est un même  « Essai de vulgarisation de la recherche exégétique et historienne »,  les uns sur la naissance du Christianisme, l’autre sur les origines du dogme marial. C’est de la même facture. Et cet essai de vulgarisation a trouvé l’agrément de la Commission doctrinale ! Etonnez-vous alors qu’ils vous annoncent  une simple « lecture critique ».

 

La « note sur les origine du christianisme »  se met ensuite à expliquer qu’il est légitime d’enquêter sur le christianisme en utilisant « le travail de la raison et les ressources  de nos savoirs contemporains ». C’est la « perspective » d’un progrès de l’intelligence croyante grâce à l’exégèse critique et aux recherches historiques : « Une lecture authentiquement ecclésiale des  Ecritures honore la confession de foi et donne  sa place à un travail de l’intelligence au service d’une croissance du sens du texte ? Nous savons quelles difficultés éprouvent des chrétiens à entrer dans une telle perspective. ».

 

Mais c’est ce que prétend faire notre auteur. Et avec cette méthode, il en vient à nier tout le dogme. Approuver une telle chose. Est-ce possible ?

 

Ils le firent le 23 mars 2004 avec les émissions sur Arte.

 

Ils le feront encore  avec Jacques Duquesne…Mgr  Bruguès l’annonce… Même si elle  va jusqu’à la négation du dogme ? La méthode historique l’exige…C’est une question d’honnêteté !… Même si le peuple s’y perd… ? On sait combien le peuple a du mal à comprendre cette démarche…Il veut la foi toujours enseignée, la même. Il est bien plus savant que tous nos auteurs modernistes qui vont démolissant la foi de nos pères.   Mais tout cela doit céder devant la «  méthode historique » : « La présentation de certains résultats du travail des historiens aura pour effet de questionner et critiquer des représentations et convictions de foi de plusieurs parmi les chrétiens » …

 

C’est le cas pour tout le livre de Duquesne. Ils approuvèrent la chose déjà pour Jérôme Prieur et l’autre, ils vont l’approuver pour notre Duquesne. Même si nos gens ne s’y retrouvent plus dans leur foi. Peu importe ! La critique historique l’emporte… quel que soit le Magistère et les actes du Magistère.

 

Attention, nous arrivons à la raison plus spécifique qui vous fera comprendre pourquoi ce livre de Duquesne ne sera pas condamné. Ils partagent la même pensée sur le problème des « frères du Christ ».

« Le fait que le christianisme en ses débuts apparaisse très diversifié et traversé par de conflits de personnes et de tendances théologiques déplacera les représentations trop hâtives et immédiates de la vie des communautés. L’adhésion du Concile de Jérusalem (Act 15 29) aux dispositions formulées par Jacques  (Act 15 20), « frère du Seigneur » (Ga 1 19), montrera l’influence de la famille de Jésus sur l ’Apôtre Pierre et sur l’Eglise naissante. L’affirmation de l’existence de frères et sœurs de Jésus questionnera la  compréhension de l’énoncé dogmatique de la virginité perpétuelle de Marie. La présentations de ces résultats… »

 

Ces deux idées,  vous les retrouvez expressis verbis dans le fameux chapitre  6 de Duquesne : « Marie, Mère de famille nombreuse ». Comment voulez-vous qu’ils le condamnent. C’est impossible. Ils se condamneraient eux-mêmes.

 

Vous voyez pourquoi je crains cette « nouvelle note annoncée.

A cet endroit, Madiran nous donne un commentaire fameux de ce passage : La présentation de ces résultats… »

 

 « Quels résultats ? Résultats de quoi ? Tant de présentation emphatique du « travail de la raison », des « ressources de nos savoirs contemporains », des « recherches historiques », des « résultats scientifiques actuels » pour arriver à l’affirmation de ce résultat : quelques mots, c’est tout, quelques mots que l’on a toujours lus dans l’Ecriture, les « frères et sœurs » du Seigneur et le « frère » Jacques, quelques mots qui au cours des siècles ont été discutés et retournés dans tous les sens, de saint Jérôme à Renan ! L’opinion réfutée déjà par saint Jérôme, reprise néanmoins par Renan, « la signification du mot araméen traduit en grec par ADELPHOS est identiquement la même que celle du mot frère », présentée par les commissaires doctrinaux comme une découverte récente pour impressionner les profanes, c’est du charlatanisme. Et un charlatanisme orienté, un charlatanisme méchant. »

 

« Remarquez en effet : la contradiction invoquée entre l’existence de frères et sœurs de Jésus et le dogme de la virginité perpétuelle de Marie conduit, selon les commissaires, à mettre en doute le dogme, et nullement l’existence. Comme s’il était acquis une fois pour toutes que c’est le dogme qui est à contester, tandis que l’existence des frères et sœurs serait incontestable. Le parti-pris est manifeste de créer des « difficultés » aux chrétiens et de les « déstabiliser » dans leur foi. »

 

Je vous assure que c’est bien l’effet que peut produire le livre de Duquesne.

 

«Quel autre sens pourrait donc avoir l’intention de « questionner la compréhension de l’énoncé dogmatique » de la virginité de Marie, si ce n’est de suggérer une compréhension « spirituelle » et non pas « physique » ?

Et d’ailleurs les commissaires doctrinaux eux-mêmes ont-ils une « compréhension » de cet énoncé dogmatique ? Pourquoi font-ils un « questionnement » sans esquisser de réponse ? Pourquoi cachent-ils ce qu’est leur propre compréhension ? A moins qu’ils n’en aient aucune ? »

 

« Ils nous avertissent d’ailleurs qu’ils n’ignorent pas les effets déstabilisants » de leur démarche, c’est la dernière phrase de la note : « La présentation de ces résultats (« scientifiques), au delà de ses effets déstabilisants, invite à un sain travail d’intelligence théologique qui conduira à revisiter la tradition et l’histoire de l’élaboration des dogmes chrétiens pour mieux les entendre et en vivre. »

 

« Mieux les entendre », parce que jusqu’aux résultats recensés par (Jasques Duquesne), on les entendait mal.

 

Comme ce ne sont pas les commissaires qui le diront, ni même qui y feront la moindre allusion, et comme aucune autorité dans l’Eglise n’a cru nécessaire de l’opposé à cette Note prétendument « épiscopale » et » catholique », nous rappellerons ici la réponse faite depuis des siècles, mais que plus d’un lecteur aujourd’hui ne saurait où chercher ni auprès de qui la demander.
Les « frères » de Jésus ne sont pas des fils de Marie mais des proches parents : l’araméen n’avait pas d’autre mot que « frères » pour les désigner. Parler aujourd’hui, en français de « frères » du Seigneur, sans autre explication, c’est jouer sur le quiproquo et c’est une honteuse imposture.

A lui seul le mot frères ne permet pas de trancher s’il s’agit de frères selon la chair ou bien de cousins ou de proches parents. Mais la tradition catholique l’a toujours affirmé : Marie n’a pas eu d’autre enfant que Jésus, cela ressort de l’Ecriture. Sa réponse au message de l’ange lors de l’Annonciation exprime une volonté de demeurer vierge (Lc 1 34). Aucun passage scripturaire ne présente les « frères » de Jésus comme des fils de Marie (Mc 6 3). Jésus apparaît toujours comme l’unique enfant au foyer de Nazareth. Quand à l’âge de douze ans, il accompagne ses parents au Temple, il est manifestement leur seul enfant. Et enfin lorsque Jésus en croix confie sa mère à l’apôtre Jean (JN 19 26-27), cela serait inexplicable si Marie avait eu d’autres fils. Telle a toujours été la pensée de l’Eglise, aujourd’hui impunément bafouée par la mutinerie doctrinale des commissaires doctrinaux, qui lancent leur « frères et sœurs de Jésus » comme un défi direct à l’énoncé dogmatique de la virginité de Marie. »

 

C’est tout à fait le cas du livre de Duquesne ! Et il ne sera pas condamné ?…

« A plusieurs reprises dans leur Note, ces commissaires manifestent un mépris de charlatans et une terrible méchanceté spirituelle à l’égard de « plusieurs parmi les chrétiens », dont ils savent bien « quelles difficultés ils éprouvent à entrer dans une telle «  perspective » parce qu’ils ont des « convictions de foi » auxquelles on fait subir d’insistants « effets destabi-lisants ». C’est honteux. Mais par delà, loin, très loin par de là cette méchanceté et ce mépris, il y a leur effrayant outrage à la Très Sainte Vierge Marie, mère de Dieu, mère de l’Eglise et notre Mère, reine des Anges et reine des cœurs. L’outrageante suspicion sur sa virginité ne leur a été possible que par un obscurcissement de la foi. »

 

Dans le livre , il ne s’agit pas seulement d’une « simple  suspicion. Il s’agit d’une vérité élaborée après cette « longue et pénible « enquête. Souvenez-vous : « Qui croit que Jésus, vrai Dieu, était en même temps vrai homme, ne doit pas craindre d’admettre qu’il ait vécu dans une vraie famille, où le père et la mère avaient de vraies relations, et dont les enfants étaient nombreux, comme c’était alors la règle. » (p98)

 

« Je leur souhaite d’avoir devant la Miséricorde l’excuse d’une ignorance spirituelle invincible.

Au for externe, la responsabilité du président de la commission, Son Excellence le commissaire Jean-Louis Brugès, par ailleurs évêque d’Angers, est épouvantable ».

 

Cette nouvelle note   en préparation est fort à craindre.

Mais verra-t-elle seulement le jour ?

 

On va voir.

Réunissons-nous  tous pour l’honneur de Marie. Le sol de France est le sol de Marie. Mère de Dieu, Mère de l’Eglise, Notre Mère, elle a droit à nos honneurs et notre cœur.

 

 

 

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