ITEM
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Un
regard sur l’actualité politique et religieuse
Au 8 février 2006
N°77
Par Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
Face
à l’islam, quoi ?
Que n’avons-nous pas entendu
et lu comme commentaires, ces derniers jours,
sur cette fameuse affaire des « dessins sur Mahomet ». Les
déclarations du Vatican m’exaspéraient et me
mettaient de mauvaises humeurs,
celles de M. Navarro Valls, porte parole du Vatican, tout comme celles
de Mgr Fitzgerald, président du conseil pontifical pour
le Dialogue interreligieux, ainsi que celle du cardinal Achille Silvestrini,
préfet émérite de la congrégation pour
les Eglises Orientales.
Hier soir, les déclarations
sur Radio Courtoisie m’insupportaient aussi…
Ce matin, je prends
connaissance de l’article de Jean Madiran, dans Présent. C’est le numéro du 8
février 2006. Enfin, un article intelligent, vrai parce que réaliste. Je ne
résiste pas à la joie de le porter à votre connaissance. Je me permettrai d’y
ajouter quelques notes pour en montrer
la vérité.
Devant les attaques internes
et externes contre notre civilisation
chrétienne et ses valeurs propres, on est heureux de voir des
« témoins » qui gardent le flambeau et le passent aux générations plus jeunes. Jean Madiran est
un de ceux-là. Ce sera sa gloire.
Aujourd’hui, tous les jours, Jean
Madiran et son équipe brillante de journalistes, dans Présent, monnaie ces
valeurs.
Son article de ce jour, dans
Présent, en est encore une nouvelle
preuve. Bravo !
Cet article m’a
consolé ! Vraiment.
Quand est-ce que les évêques,
jadis défenseurs des cités devant la « barbarie »,
vont-ils reprendre les affirmations de
Voici l’article de Présent.
« L’assassinat d’un prêtre dans son église, à
Trébizonde, au cri de « Allah Akbar », (1) a provoqué (entre autres) le
commentaire suivant :
« Rien à voir avec les caricatures, puisque le
Vatican avait
publié une déclaration soutenant le droit au respect
des sentiments religieux du monde musulman. »(2)et (2
bis)
Devant le spectacle qu’offre le monde musulman,
l’opinion publique s’inquiète dans son ignorance de l’islam, et finalement ne
sait plus trop quoi penser.
FACE aux réalités d’un monde musulman en effervescence
agressive et d’une politique française en voie d’islamisation, on ne trouve
qu’un Occident désorienté, hésitant entre plusieurs attitudes improvisées,
contradictoires, fluettes.
Défendre la liberté d’expression?
« Le seul principe qui vaille » [dans l’affaire des «
caricatures »], écrit l’éditorialiste du Monde, « est celui de la
liberté d’expression » ; « une démocratie ne saurait instaurer une police de l’opinion
». Et l’éditorialiste du Figaro : « Le délit d’opinion n’existe plus en
Occident, et c’est heureux. »
Or cela n’est pas une simple contre-vérité : c’est un
mensonge, d’ailleurs connu comme tel par les agitateurs islamiques, qui l’ont
dit très clairement. Ils sont au courant de nos lois Pleven (1972), Gayssot
(1990), etc., qui sont manifestement
des atteintes à la liberté d’expression, avouées comme
telles, puisqu’elles se sont inscrites dans le code pénal sous la forme de
modifications restrictives de la loi de 1881 instituant la liberté de la presse
; et ces restrictions ont été appliquées par une jurisprudence de plus en plus
extensive, allant jusqu’à réprimer comme « raciste » la simple et naturelle «
préférence nationale ». Alain-Gérard Slama a bonne mine quand, « face à la
violence déchaînée dans le monde musulman », il s’écrie dans Le Figaro de
lundi : « Vers une loi contre le blasphème ? » Il semble avoir
oublié que l’argument du scandale que constituerait, selon lui, une « loi
contre le blasphème » a déjà été utilisé, mais en vain, contre notre loi Pleven
en 1972, contre notre loi Gayssot en 1990.
Le respect mutuel.
Vendredi dernier, Le Figaro annonçait : « Les
catholiques appellent au respect de l’islam ». Joachin Navarro-Valls, qui
fut le porte- parole du saint-siège sous Jean- Paul II, réclame « un climat
de respect mutuel » et prône le devoir de ne pas « heurter les sentiments
religieux des croyants ».(2) Mais justement : la réciprocité
fait défaut. On ne peut espérer que l’« islam modéré » de l’Arabie saoudite
l’amène à pratiquer le respect des chrétiens. Il est difficile de trouver
dans le Coran l’inspiration ou l’exemple d’un tel respect. (3)
L’instrumentalisation.
La violente effervescence du monde musulman poursuit « un but politique
plutôt que religieux », selon
Cela n’a aucun effet parce que cela n’a aucun sens pour
l’islam, qui ignore la distinction entre le religieux et le politique. Cela
n’a de sens que pour la laïcité qui impose la séparation du politique et du
religieux, ce dernier étant alors enfermé dans l’intimité de la sphère du
« privé », et interdit dans tout l’espace du « public » réservé au politique.
Mais cela prive la laïcité de pouvoir opposer une religion à l’islamisme,
qui est une agression religieuse.(3)
RÉVEILLÉ, conquérant, en pleine expansion, l’islam est
animé d’une ardente hostilité à ce qu’il appelle « l’Occident »,(3)
qu’il considère comme le monde des méprisables populations chrétiennes, encore
plus méprisées si elles sont en outre des populations apostates. Il ne respecte
pas les autres « religions monothéistes » parce qu’il les considère comme
des impostures. Il ne reculera que devant une religion qui, au lieu de l’accueillir
comme une autre religion, le dénoncera en vérité comme une fausse religion.(4)
JEAN
MADIRAN
(1) Voilà comment l’Agence
de Presse Zenit présentait cet assassinat
« Prêtre italien
assassiné en Turquie, douleur de sa paroisse romaine
ROME, Dimanche 5 février
2006 (ZENIT.org)
– Les paroisses romaines de Jésus de Nazareth et des SS. Fabiano et Venanzio
desservies naguère par don Andrea Santoro, assassiné en Turquie, où il était
parti comme « fidei donum » il y a cinq ans, sont aujourd’hui bouleversées.
Le prêtre, missionnaire de Charles de Foucauld, âgé de 60 ans, aurait été
assassiné aujourd’hui par balles, alors qu’il allait prier dans l’église
Sainte-Marie, de la ville de Trabzon, sur
Le prêtre était pourtant un ardent promoteur du dialogue entre chrétiens et
musulmans, un « optimiste par nature », soulignent ses paroissiens.
« Par cet événement tragique, a déclaré pour sa part le vicaire du pape pour
Rome, le cardinal Camillo Ruini, s’ajoute un nouveau maillon de la longue
chaîne de prêtre romains qui ont versé leur sang pour le Seigneur. Don Andrea
avait intensément désiré et demandé avec insistance de pouvoir quitter Rome
pour l’Anatolie pour être en cette terre témoin silencieux et priant de Jésus
Christ, dans le respect des lois locales. Le diocèse de Rome, même dans cette grande
douleur, est fier de lui et remercie le Seigneur pour ce lumineux témoignage
dans l’humble certitude qu’en naîtra une nouvelle vie chrétienne ».
Pour sa part, le gouverneur de Trabzon, Huseyin Yavuzdemir, a condamné
l’attaque « contre un homme de religion » et a déclaré que la police était à la
recherche du jeune que les témoins ont vu s’enfuir.
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.
(2)-Voici en effet la réaction, prise sur
le vif, du porte parole du Vatican,
M. Navarro Valls, telle que l’Agence
« Zenit », le 5 février 2006, la présentait à ses lecteurs.
La liberté
d’expression n’est pas le droit d’offenser le sentiment religieux
Réaction du Vatican
et dans l’Eglise
ROME,
Dimanche 5 février 2006 (ZENIT.org) – «
Liberté d’offenser ? » interroge le porte-parole du Vatican dans une
déclaration répondant à différentes demandes de précisions sur la position du
Saint-Siège face aux récentes représentations caricaturales du prophète
Mahomet, ayant offensé le sentiment religieux de personnes et de communautés du
monde musulman.
Pour le Vatican, la coexistence humaine exige un climat de « respect mutuel » :
les actions de protestations violentes sont également fermement déplorées.
« Le droit à la liberté de pensée et d’expression, affirmé dans
« Ce principe, précisait-il, vaut évidemment pour quelque religion que ce soit.
La coexistence humaine exige ensuite un respect mutuel, pour favoriser la paix
entre les hommes et les nations ».
« En outre, précisait M. Navarro Valls, certaines formes de critique à outrance
ou de dérision des autres dénotent un manque de sensibilité humaine et peuvent
constituer dans certains cas une provocation inadmissible ».
Il concluait: « La lecture de l’histoire enseigne que ce n’est pas par ce
chemin là que l’on guérit les blessures existant dans la vie des peuples ».
Et à propos des protestations de ces derniers jours, M. Navarro Valls disait: «
Il faut dire immédiatement que les offenses faites par une personne ou un
organe de presse ne peuvent pas être imputées aux institutions publique du dit
pays, dont les autorités pourront ou devront, éventuellement, intervenir, selon
les principes de la législation nationale. Des actions violentes de
protestation sont par conséquent également déplorables ».
« Pour réagir à une offense, fait observer M. Navarro Valls, on ne peut pas en
effet manquer au véritable esprit de toute religion. Et l’intolérance réelle ou
verbale, de quelque côté qu’elle vienne, comme action ou comme réaction, constitue
toujours une menace pour la paix ».
(2 bis) Sous le titre
« Réactions à Rome », l’Agence Zenit donne la déclaration de Mgr
Fitzgerald, président du conseil pontifical
pour le Dialogue interreligieux ainsi que celle du cardinal Achille Silvestrini.
« Le sentiment des musulmans a été offensé »,
déclare Mgr Fitzgerald
ROME, Dimanche 5 février
2006 (ZENIT.org)
– « Ces réactions manifestent combien le sentiment des musulmans a été offensé
par ce type de publication », a déclaré à Radio Vatican le président du conseil
pontifical pour le Dialogue interreligieux, Mgr Michael Fitzgerald.
« Nous ne devons pas sous-estimer l’amour et le respect que les musulmans ont
pour leur prophète Mahomet. C’est une référence très importante pour eux et,
donc, il ne peut pas être méprisé ou ridiculisé. Je crois qu’il faut comprendre
cela ».
Il précise: « Je ne crois pas que cela soit lié à une tension entre chrétiens
et musulmans. Il est difficile de comprendre pourquoi les chrétiens, de quelque
partie du monde qu’ils viennent, seraient considérés comme responsables pour
les actions de certaines personnes qui ne respectent pas la façon d’agir
chrétienne. Il est vrai qu’il y a aussi des offenses au christianisme et
parfois il y a des réactions de ce type, mais en général, les réactions du
monde chrétien ne sont pas violentes. Ces réactions cherchent à faire retirer
une publication ou à faire suspendre un programme télévisé ou radiophonique. Et
l’on tente de le faire par des moyens légitimes. Je crois que l’offense à la
sensibilité religieuse ne justifie pas une réaction violente ».
Pour sa part, le préfet émérite de la congrégation pour les Eglises Orientales
– et donc naguère en étroit contact avec les chrétiens en monde musulman – le
cardinal Achille Silvestrini déplore la satire des symboles religieux et
regrette une certaine conception de la liberté dans les colonnes du « Corriere
della Sera » (www.corriere.it,
le 3 février).
« La culture occidentale, souligne le cardinal italien, doit trouver une limite
à sa prétention de faire de la liberté un absolu ».
Il ajoutait que « l'Europe devrait se rebeller à l'idée et contre la pratique
de railler les symboles religieux ».
« La liberté, soulignait le cardinal, est une grande valeur mais doit être
partagée, pas unilatérale ».
Et de préciser: « La liberté de se moquer, qui offense les sentiments d'autrui
et qui touche directement le sentiment de peuples entiers, touchés dans leurs
symboles suprêmes, devient de la prévarication ».
Il expliquait aussi à propos de caricatures de symboles chrétiens: « On peut
comprendre la caricature des prêtres, mais pas de Dieu », du fait qu’il « n'est
pas à notre portée ».
« Si la satire offense, diffame, calomnie des citoyens, ceux-ci ont la
possibilité de recourir à la justice, faisait observer le cardinal. Mais si les
offenses prennent en ligne de mire Dieu et Allah, l'Evangile et le Coran, de
quelle façon peuvent-ils se défendre ? ».
« La laïcité suppose d’abord le respect. Par ailleurs, les défenseurs les plus
stricts de la laïcité affirment que l'offense au drapeau national est
inadmissible. Ne pourrait-on pas considérer les symboles religieux comme les
symboles des institutions laïques ? », interrogeait pour conclure le cardinal
Silvestrini.
--------------------------------------------------------------------- (3) Sur l’Islam…je vous conseille
de relire sur ce sujet le N° 60 de « Regard sur le Monde »
du 7 octobre 2005 que vous trouvez dans les archives 2005 de notre
site Item J’en extrais seulement
quelques passages : « Le cardinal Cottier, op, théologien
« émérite » de A
propos du dialogue avec les communautés musulmanes, le cardinal Cottier a déclaré : « L’islam aussi est une grande
religion, et la rencontre entre le christianisme et l’islam est l’un des
faits majeurs de notre époque, et là aussi nous devons rechercher le
dialogue. Le problème est que l’islam même vit une très grande crise causée
par des fauteurs du fondamentalisme, avec lequel certainement tous les
musulmans ne sont pas d’accord. Je
dirais que nous devons aider les musulmans à retrouver, pour ainsi dire, les
grandes intuitions de la morale qui se
trouvent aussi dans le Coran ». Sur
cette déclaration, je faisais quelques remarques que Mgr Hippolyte Simon me
reprocha oralement et par écrit. J’ai
du mal à comprendre que l’on puisse s’exprimer ainsi sur l’Islam. Il suffit
de lire le Coran, de suivre les siècles de notre histoire qui sont faits de
luttes de l’Islam contre l’Eglise et la chrétienté pour comprendre que les
propos du cardinal sont tout à fait faux, dramatiquement faux. L’Islam, en
tant que tel est « intégriste », et « fondamentaliste »
et destructeur de la religion chrétienne. L’islam fut toujours tel. Dès lors, on peut dire que le vrai dilemme
aujourd’hui…est : Ou
la conquête de l’Europe par l’Islam, conquête qui est en cours… Ou
la fidélité de tous, en acte et en esprit, à notre civilisation : la
civilisation chrétienne et ses valeurs. Civilisation et valeurs qui semblent
ne plus être aimées ni goûtées par les européens…lorsqu’elles ne sont pas
combattues. Terrible réalité ! Notre
détermination pourtant devrait être claire…. Pour ma part, elle est totale. Celle
de l’Islam l’est aussi. Elle est clairement exprimée. Le
document que je mets à votre disposition est suffisamment parlant. Et
mon intime conviction est que ce dilemme
- le vrai - celui du début du XXI siècle, fera voler en éclat la
« politique » du Vatican sur les relations avec l’Islam,
« politique » qu’exprimait, de nouveau, le cardinal Cottier au micro de Radio
Vatican. Ce sera un des problèmes du
futur pontificat. Fasse le ciel
qu’il ne se règle pas dans le sang ! Voici ce document "L'Islam retournera en Europe en conquérant"
C’est l’aveu du cheik Al-Qaradawi Pour en savoir plus sur le cheik
Al-Qaradawi, aller sur le site IslamOnline. Pour
l'Europe il ne préconise pas (pas encore) la force armée car vient-il de
déclarer à Dublin : "On posa au prophète
Mahomet la question suivante : Quelle ville sera conquise en premier
(Constantinople ou Rome). Il répondit : La ville d'Hèraclès (Constantinople)
sera prise en premier (...) ". Al-Qaradawi poursuit
:"Constantinople fut conquise en 1453 (...). L'autre ville (Rome) reste à conquérir, et nous espérons et croyons
(qu'elle sera conquise)". Voilà une révélation
qui fait voler en éclat la position du cardinal Cottier et de bien d’autres…
Elle en montre au moins la fausseté. Mais cette déclaration
n’est pas le fait d’un « extrémiste » ou de l’extrémisme. Il est parfaitement conforme au Coran. » Je donnais ensuite quelques
citations de sourates et reprenais un chapitre du livre de Oriano
Fallaci : « La force de ---------------------------------------------------------------------- (4) Face à cette réalité
bien analysée par Jean Madiran, on
peut mesurer l’utopie avec lequel les pères conciliaires de Vatican
II se sont exprimés sur l’Islam dans leur document « Nostra aetate ».
Ce texte sera la honte de l’Eglise. C’est le moment de le
relire : « …L'Eglise catholique ne rejette rien de
ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un
respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces
doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce
qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon
de Elle exhorte donc ses fils pour que,
avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec ceux
qui suivent d'autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie
chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles,
morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. La religion musulmane Si, au cours des siècles, de nombreuses
dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les
musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer
sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu'à protéger et à promouvoir
ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la
paix et la liberté ». |