Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

Membre de la FSSPX

06 80 71 71 01

 

 

Semaine du 4 janvier 2004 au 10 janvier 2004

Fête du Saint Nom de Jésus

 

Bonne et Sainte Année 2004 à tous

Aux nouveaux paroissiens de Saint Michel

Que le Bon Dieu vous protège

Et que tous justifiés par la grâce divine

Grandissions dans l'espérance joyeuse de la vie éternelle.

 

 

Présentation

 

 

La Providence permettant que je sois, pour l’instant, libre de toutes responsabilités paroissiales et en attendant  de retrouver un apostolat plus traditionnel, j’ai imaginé lancer cette initiative : la création d’une paroisse catholique sur la « toile ».

 

Pourquoi pas ?

 

Certes je ne pourrai donner les sacrements. Je pourrai toutefois donner l’enseignement classique que tout curé doit donner. Tous les dimanches, je vous enverrai une homélie, comme tout curé doit le faire auprès de ses paroissiens. Avec cette homélie, vous recevrez une leçon de catéchisme, comme tout curé doit encore faire. Il y aura deux leçons : une leçon de dogme et une leçon de morale. Je puiserai à la meilleure des sources : Saint Thomas. J’utiliserai le résumé du Père Pégue O .P., si louangé par Saint Pie X, et pour ceux qui seront un peu plus curieux, je joindrai les commentaires qu’il fait de la somme de Saint Thomas. Il suffira de cliquer sur la question de la somme, alors, vous apparaîtra  le commentaire du Révérend Père.

 

Enfin, il n’existe pas de vraie paroisse sans  annonces. Elles seront constituées, entre autres, de quelques nouvelles romaines. C’est ainsi que vous pourrez lire aujourd’hui, dans ce premier envoi, l’interview que le Cardinal Ratzinger donna quelques jours avant Noël à Radio Vatican. Je l’ai trouvé intéressant.

 

Chaque semaine, il y en aura aussi pour vos enfants.  Il n’y a pas, il est vrai, de paroisse sans enfants, surtout dans le milieu de la Tradition. Je vous adresserai alors les chapitres de la « Miche de Pain ». Il vous sera loisible alors de faire travailler gentiment vos enfants, le dimanche après midi, au lieu de les laisser devant la Télévision des heures entières, pendant que les grandes personnes discutent doctement, du moins dans les familles bourgeoises. Je commencerai avec la première année. C’est charmant et frais de présentation. Dans mon enfance, j’y ai passé des heures à regarder les images et lire les textes. Vous ne trouverez pas mieux, avec les dessins originaux. Un peu vieillot.  Ce qui en fait la fraîcheur.

 

Je tiendrai également des permanences régulières. Il suffit que vous m’adressiez vos questions par é-mail, je vous répondrai comme si vous étiez devant moi, aussi vite. Et si je suis débordé par l’importance de vos questions, je saurai me faire aider. Croyez-moi. Vous avez en page de garde mon émail. Alors n’hésitez pas ! Vous ne serez pas obligé de vous déplacer pour consulter. Ce sera toujours du temps  gagné. C’est important. Je vous assure la confidentialité de l’affaire !

 Une boite de dialogue sera installée en bas de page, en fin de chapitre. Il vous suffira, là aussi, de « cliquer » pour manifester vos réactions : critiques et encouragements, et surtout suggestions.

 

Le curé de cette paroisse virtuelle , c’est Monsieur l’abbé Paul Aulagnier. Vous devez connaître ! Si l’expérience marche. Je saurai, vous dis-je, m’entourer de vicaires. de bons.

 

Abbé Paul Aulagnier

 

 

 

 

Sommaire

 

 

Le Saint Nom de Jésus.

« C’est par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ le Nazaréen, celui que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme est là devant vous, bien portant. C’est Lui la pierre qui fut rejetée par vous, les bâtisseurs, et qui est devenue la pierre d’angle ; et le salut ne se trouve en aucun autre. Car il n’est sous le ciel aucun autre nom accordé aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». (Act. 4,10-12)

En ces jours qui suivent la Nativité du Seigneur, l’Eglise reste toute attentive à l’Enfant de la crèche. Elle ne cesse de méditer le mystère. Elle sait qu’Il est la « Bonne Nouvelle ». Elle sait qu’Il est le Sauveur du genre humain. Aussi reste-t-elle longtemps à méditer sur ce mystère. Comme Notre Dame qui méditait dans son cœur, l’Eglise médite sur l’annonce des Anges : « Un Sauveur vous est donné ».

Elle veut également nous apprendre à méditer cette vérité, cette doctrine. Sa doctrine.

« Il n’y a aucun autre nom sous le Ciel par lequel nous puissions être sauvés ».

Aussi permettez-moi de méditer avec vous sur ce grand mystère du salut réalisé en NSJC.

Voila, du reste, la raison de son Nom. Il s’appellera Jésus qui veut dire « Sauveur ».

Souvenez-vous de l’Ange parlant à Joseph dans son sommeil.

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi, Marie, ton épouse. Car ce qui est formé en elle, est l’ouvrage du Sain t Esprit. Et elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car il sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,20)

Et c’est ainsi, de fait, que tous les « prophètes » du Nouveau Testament… Notre Dame, Sainte Elisabeth, Zacharie… le contempleront.

Ainsi Notre Dame, vous dis-je, dans son merveilleux Magnificat : « Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit trésaille de joie en Dieu, mon Sauveur….C’est ainsi que sa miséricorde se répand d’age en age sur ceux qui le craignent… Il a pris soin d’Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde… »

Ainsi Sainte Elisabeth. Ainsi Zacharie : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël de ce qu’il a visité et racheté son peuple. Il nous a suscité un puisant sauveur dans la maison de David, son serviteur selon ce qu’il a dit par la bouche de ses saints prophètes aux siècles passés, un Sauveur qui nous délivrera de nos ennemis et des mains de tous ceux qui nous haïssent ».

Merveilleuse profession !

Ainsi, aussi, l’Ange Gabriel : « Il vous est né aujourd’hui dans la ville de David un sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». (Lc 2,11)

Ainsi Saint Siméon, le prophète : « C’est maintenant, Seigneur que, selon votre parole, vous laissez votre serviteur s’en aller en paix car mes yeux ont vu votre salut que vous avez préparé devant tous les peuples pour être la lumière qui éclaire les nations et la gloire de votre peuple d’Israël…Cette enfant est au monde pour la ruine et le salut d’un grand nombre en Israël ».

Un sauveur. Un salut.

Le genre humain avait donc besoin d’un sauveur.

Et oui ! Car, comme le dit Saint Paul « tous ont péché » (Rm 3 23). « Tous sont esclaves du péché » (Rm 6 16-22). La corruption est universelle. Elle vient d’Adam dont la faute s’est transmise à ses descendants et a infecté la nature humaine.

« C’est par un seul homme, dit encore Saint Paul, que le péché est entré dans le monde.. .Par la faute d’un seul, tous les autres sont morts…Par la désobéissance d’un seul homme, tous les autres ont été constitués pécheurs ». (Rm 5 12-19)

Mais Dieu, dans sa miséricorde et sa justice a décidé d’accorder le pardon et le salut à tous les hommes qui donneront leur foi à l’Evangile. Oui ! Dieu, depuis toujours, voulant manifester sa bonté, parce qu’il est essentiellement bonté, nourrissait des desseins de miséricorde en faveur de l’humanité. C’est le dessein de Dieu, sa volonté qui fut, un temps secret, mais, aujourd’hui, divulgué, manifesté. C’est donc l’objet de la prédication de l’Eglise.

Ecoutez Saint Paul :

« Dieu, dans la richesse de sa miséricorde, poussé par le grand amour dont il nous a aimés, nous a fait revivre avec le Christ, alors que nous étions en l’état de mort par nos fautes. C’est par grâce que vous êtes sauvés… Et cela ne vient pas de nous. C’est le don de Dieu ». (Eph 2 48)

Merveilleux, non ! Quelle richesse de pensée ! Quel merveilleux mystère !

Il poursuit : « Le jour où apparurent la bénignité de Dieu, Notre Sauveur, et son amour pour les hommes, il nous a sauvé : non pas pour les œuvres que nous aurions faites en état de justice, mais à raison de sa miséricorde, grâce au bain de régénération et de rénovation du Saint Esprit, Esprit qu’il a répandu sur nous à profusion par le Christ, notre Sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle ». (Eph 3 4-7 ou 2 Tm. 1 9)

Ainsi, le salut nécessaire à chacun dépend de l’amour de Dieu.

Parce que la déchéance des créatures est totale,

absolument nécessaire est le salut, œuvre de miséricorde, réalisation d’une volonté souverainement miséricordieuse, qui en garde l’initiative.

Le salut, notre salut, est un don purement gratuit de Dieu. C’est la grâce par excellence. La grâce de la bonté de Dieu. En ce domaine, tout vient de Dieu, qui agit par pure gratuité. Tout vient de Dieu, d’un amour de Charité.

Mais retenez ! Retenez !

Le salut gratuit donné par Dieu : tel est l’objet de la foi chrétienne. C’est essentiellement notre « Credo ». Le « Credo » est donc un acte de foi en l’amour sauveur de Dieu qui pardonne le péché. Notre Credo est, alors, fondamentalement, une espérance. Mieux. Notre Credo suscite l’espérance la plus vibrante, la plus audacieuse. « Afin que justifiés par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle ».

Non seulement le salut est possible. Mais voici que des pécheurs sont aimés et peuvent jouir dès maintenant de l’intimité divine et s’approcher en toute hardiesse du trône de grâce. (Le Notre Père).

On sait que Dieu veut le bonheur de l’homme, des hommes. Son salut est universelle. Dans le Christ, Il leur en ouvre la voie et met tout en œuvre pour la réalisation de son plan de salut.

C’est la nuit de Noël. C’est la venue des Anges. C’est la venue des bergers. C’est Notre Dame. C’est Saint Joseph. Tous coopèrent, à leur place, à cette réalisation. A sa manifestation. C’est l’acclamation de tous : un Sauveur nous est né
« Christus natus est hodie ». L’Eglise n’a cessé, depuis des jours et des jours, de faire chanter cela à ses prêtres dans le bréviaire. Pour qu’ils en vivent. Pour qu’ils ne cessent de prêcher au monde cette bonne Nouvelle. L’Evangile du Salut.

Le prêtre a bien dit : « Christus natus est hodie ».

Mais il ajoute aussitôt : « Venite adoremus ».

C’est, en effet, la réaction fondamentale du croyant en face de cette initiative de la charité divine. « Venite Adoremus ». C’est l’adoration empressée. C’est la gratitude exprimée. C’est l’action de grâce. Et c’est justice.

« Nous rendons grâces au Père qui nous a mis en état d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres et faits passer dans le royaume de son Fils bien aimé en qui nous avons la rédemption, la remissions des péchés »(Col 1 12-14)

La reconnaissance n’est donc pas un quelconque sentiment intérieur. C’est l’attitude permanente d’une créature pécheresse, miséricordieusement sauvée et qui se sait l’objet de l’amour infini de Dieu. C’est la réponse normale, juste, légitime de tout obligé, de tout débiteur. C’est l’expression de la piété filiale. C’est une réponse d’amour à la charité première et gratuite de Dieu. Ainsi s’exprime saint Paul : « Grâces soient rendus à Dieu pour son don inexprimable » (2 Cor 9 15)

C’est la louange. C’est l’action de grâce. C’est le culte que nous devons à Dieu. Et tout particulièrement au Christ. Car ce plan de salut a été réalisé dans le Chris Seigneur. « Dieu qui est riche de miséricorde, pressé par l’extrême charité dont il nous a aimé et alors que nous étions morts par nos péchés, nous a rendu la vie avec le Christ ». (Eph. 2 4-7)

« Tous sont justifiés gratuitement par sa grâce en vertu de la rédemption qui est dans le Christ Jésus. C’est lui que Dieu a par avance, destiné à être, en son propre sang, victime expiatoire » (Rm. 3 24-25)

« Tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par le Christ ». (2 Cor. 5 18)

Dieu le Père a tout donné dans son Fils le Christ Jésus pour l’œuvre salvifique. Nous devons tout rendre, dans un culte fervent de louange. Aimer Dieu, finalement, ne sera rien d’autre que d’adhérer à Lui de tout son être par gratitude pour tout ce qu’il nous a donné. Notre gratitude prendra la forme du culte d’une louange, d’un sacrifice.

C’est l’enseignement même de l’apôtre : « Quoi que ce soit que vous fassiez en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par Lui des actions de grâces à Dieu le Père ». (Col. 3 17)

Ou encore

« Je vous prie donc frères par la miséricorde de Dieu d’offrir vos corps comme une hostie vivante sainte, agréable à Dieu. C’est là le culte logique que vous lui devez ». (Rm. 12 1)

C’est la réponse obligée aux prévenances divines. Elle s’impose inéluctablement dès là qu’on a pris connaissance de l’octroi gratuit du salut.

Tout vient de Dieu et de sa grâce.

Tout doit faire retour à Dieu sous forme de reconnaissance et d’acclamation.

De même qu’il y a de l’ingratitude en tout péché.

Il y a de la gratitude en tout acte de vertu. La fidélité, en définitive, à la volonté de Dieu n’est pas autre chose qu’une longue expression de reconnaissance

On pourrait conclure par cette belle phrase du Psaume :

« Misericordia Domini in aeternum cantabo »

“ Je chanterai éternellement la miséricorde du Seigneur”.

Abbé Paul Aulagnier.


« La famille sous le Pontificat de Jean-Paul II »

Il vous en souvient, le Cardinal Ratzinger,à l’occasion du XXVe anniversaire du Pontificat de Jean-Paul II, avait invité, à Rome, ses confrères cardinaux du monde entier pour participer à un colloque, qui s’est déroulé du 15 au 18 octobre 2003, et qui avait pour objet une réflexion sur la doctrine du pontife romain. C’est au cardinal Lopez Trujillo que revînt la tache de réfléchir sur le thème : « La famille sous le Pontificat de Jean-Paul II ».

Le passage que je vous donne, ici, de cette conférence, mérite toute notre attention :

« C’est la vérité sur l’homme que l’on désire remettre en question, son « mystère », sa vocation. C’est l’ « humanum » qui se trouve en danger. L’homme doit-il assister impuissant au drame de sa perte d’humanité, se laisser dépouiller des valeurs qui le façonnent à l’image de Dieu ? Doit-il se rendre face à une culture qui, alors qu’elle semble l’exalter, lui dérobe sa dignité humaine et le traite comme un instrument, un objet ?

Nous assistons à une « conspiration » de nombreux parlements et à des pressions et à des ambiguïtés de toutes sortes, qui en arrivent à proclamer d’autres droits humains, remplaçant ceux qui sont fondamentaux. »

C’est bien dit et vrai.

Il poursuit :

« La famille serait la négation de la liberté, le lieu de l’esclavage pour la femme, sa vocation maternelle serait un obstacle culturellement imposé à sa réalisation ; les enfants un poids lourd, la satabilité et la fidélité de l’amour conjugal, une chimère, et non un bien fondamental pour l’homme et la société. On nie à celmle-ci sa valeur sociale, sa capacité d’apporter le bonheur aux époux et aux enfants, en les rendant véritablement humains ».

C’est toujours bien dit et vrai.

Il continue, maintenant sur la vie et les menaces qui pèsent sur elle :

« On viole le caractère sacré et inviolable de la vie humaine, qui est affirmé dans l’article trois de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, mais qui, à travers le recours à des exceptions innombrables et cruelles, soumet à l’exécution capitale l’être le plus innocent, l’enfant à naître. Il s’agit d’un massacre mondial qui souligne à quelle dégradation conduit la culture de la mort.

L’embryon est réduit au rang d’objet, de chose, de matériau de manipulation, victime de toutes sortes d’expériences qui portent atteinte à son intégrité, comme cela se produit dans la technique de la fécondation assistée et avec le grave risque pour l’humanité du clonage reproductif ou thérapeutique. Le mythe de la Méduse se répète : tout ce qui tombe sous son regard se transforme en un objet ».

Tout cela est bien dit et tristement vrai ;

Quelle est l’attitude du Pape et son enseignement devant ce triste constat ? C’est ce va développer le Cardinal ;

« L’enseignement du Pape élève l’esprit, pour rechercher et rencontrer la vérité qui rachète et libère. Dans « Gratissiman sane, le pape fait retentir sa voix et lance l’alarme. « Devant une pareille perspective anthropologique (…) l’homme cesse de vivre comme personne et comme sujet. Malgré les intentions et les déclarations contraires, il devient exclusivement un objet ». Et plus loin, il avertit : « le rationalisme moderne ne supporte pas le mystère. Il n’accepte pas le mystère de l’homme, homme et femme, ni ne veut reconnaître que la pleine vérité sur l’homme a été révélé en Jésus-Christ. En particulier, il ne tolère pas « le grand mystère » annoncé dans la Lettre aux Ephésiens, et il le combat de manière radicale » (Gratissimam sane, n.19)

Relisez, comme je l’ai fait moi-même en lisant ce passage, relisez cette Lettre de Saint Paul aux Ephésiens, particulièrement courte et dense. C’est magnifique !. Et ne venez pas me dire que le pape est « traître » à la foi catholique !

« Face aux tentatives visant à démonter la structure familiale, pièce par pièce, l’enseignement du Saint Père constitue une barrière dont l’autorité morale est reconnue, y compris par ceux qui ne partagent pas sa foi.

Le Saint Père a repris un texte-clef du Concile Vatican II, auquel il a fait référence de nombreuses fois : « Comme l’affirme le Concile, l’homme est la « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même ».

Dieu « aime « l’homme comme un être semblable à Lui, comme personne. « Persona significat quod est perfectissimum in tota natura »(I 29 3). L’Encyclique « Veritatis splendor » enseigne : « C’est à la lumière de la dignité de la personne humaine qui doit être affirmée pour elle-même, que la raison saisit la valeur morale spécifique de certains biens auxquels la personne est naturellement portée. Et, puisque la personne humaine n’est pas réductible à une liberté qui se projette elle-même, mais qu’elle comporte une structure spirituelle et corporelle déterminée, l’exigence morale première d’aimer et de respecter la personne comme une fin et jamais comme un moyen, implique aussi intrinsèquement le respect de certains biens fondamentaux ». (48). Cet homme, chaque homme, est créé par Dieu « pour lui-même »(G.S n.9) « Aperta manu clave amoris, creaturae prodierunt » (St Thomas d’Aquin) « Le nouvel être est destiné à exprimer en plénitude son humanité, à se « trouver » comme personne » (G.S. n.9) » car plus que tout autre réalité humaine, la famille est le milieu dans lequel l’homme peut exister « pour lui-même ». Cela est fondamental pour montrer que l’homme, image ne peut pas être pris et utilisé comme un objet, comme un instrument, comme un « produit », dès le moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle, grave tentation d’une culture scientifico-technologique qui veut le dominer de façon absolue : « l’utilitarisme est une civilisation de la production et de la jouissance, une civilisation des « choses » et non des « personnes », une civilisation dans laquelle les personnes sont utilisées comme on utilise des choses (…) La femme peut devenir pour l’homme un objet, les enfants, une gêne pour les parents, la famille, une institution encombrante pour la liberté des membres qui la composent (…) Dans une telle situation culturelle, il est évident que la famille ne peut que se sentir menacée, car elle est attaquée dans ses fondements mêmes ». (G.S. n.13)

« Si « la famille a toujours été considérée comme l’expression première et fondamentale de la nature sociale de l’homme (…) la plus petite communauté humaine de base (G.S. n.7), « une communion unique de personnes » (n.10) dans la société, un « nous », « la famille, communauté de personnes est donc la première « société » humaine. Cela doit se traduire, à la lumière du primat de la personne. »

« L’homme doit être « le principe, le sujet et la fin de toute institution sociale »(GS n.25) et l’ordre social et son progrès doivent donc toujours laisser prévaloir le bien des personnes, car l’ordre des choses doit être subordonné à l’ordre des personnes ».(GS, n.26)

« Cela doit se traduire dans une réalité qui cherche à mettre un frein aux programmes d’ingénierie sociale qui manipulent les personnes comme des pièces d’échecs, à l’utilitarisme que l’on a mentionné, et à une conception individualiste qui nie la famille, sa dignité de sujet social. Celle-ci intègre ses membres, parents et enfants et ne les considère pas séparément, selon un individualisme qui ne répond pas aux relations interpersonnelles qui existent dans la famille. On trouve dans celle-ci la signification et « juste application des droits des personnes qui la composent ». (GS n.17)

Bel enseignement à méditer par les jeunes foyers chrétiens de nos communautés !