Paroisse catholique
Saint Michel
Dirigée par Membre de la FSSPX |
06 80 71 71 01 |
Semaine du 8 février 2004 au 14 février 2004 Dimanche de la Septuagésime
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Présentation Pourquoi pas ? Certes je ne pourrai donner les sacrements. Je pourrai toutefois donner l’enseignement classique que tout curé doit donner. Tous les dimanches, je vous enverrai une homélie, comme tout curé doit le faire auprès de ses paroissiens. Avec cette homélie, vous recevrez une leçon de catéchisme, comme tout curé doit encore faire. Il y aura deux leçons : une leçon de dogme et une leçon de morale. Je puiserai à la meilleure des sources : Saint Thomas. J’utiliserai le résumé du Père Pégue O .P., si louangé par Saint Pie X, et pour ceux qui seront un peu plus curieux, je joindrai les commentaires qu’il fait de la somme de Saint Thomas. Il suffira de cliquer sur la question de la somme, alors, vous apparaîtra le commentaire du Révérend Père. Enfin, il n’existe pas de vraie paroisse sans annonces. Elles seront constituées, entre autres, de quelques nouvelles romaines. Chaque semaine, il y en aura aussi pour vos enfants. Il n’y a pas, il est vrai, de paroisse sans enfants, surtout dans le milieu de la Tradition. Je vous adresserai alors les chapitres de la « Miche de Pain ». Il vous sera loisible alors de faire travailler gentiment vos enfants, le dimanche après midi, au lieu de les laisser devant la Télévision des heures entières, pendant que les grandes personnes discutent doctement, du moins dans les familles bourgeoises. Je commencerai avec la première année. C’est charmant et frais de présentation. Dans mon enfance, j’y ai passé des heures à regarder les images et lire les textes. Vous ne trouverez pas mieux, avec les dessins originaux. Un peu vieillot. Ce qui en fait la fraîcheur. Je tiendrai également des permanences régulières. Il suffit que vous m’adressiez vos questions par é-mail, je vous répondrai comme si vous étiez devant moi, aussi vite. Et si je suis débordé par l’importance de vos questions, je saurai me faire aider. Croyez-moi. Vous avez en page de garde mon émail. Alors n’hésitez pas ! Vous ne serez pas obligé de vous déplacer pour consulter. Ce sera toujours du temps gagné. C’est important. Je vous assure la confidentialité de l’affaire ! Une boite de dialogue sera installée en bas de page, en fin de chapitre. Il vous suffira, là aussi, de « cliquer » pour manifester vos réactions : critiques et encouragements, et surtout suggestions. Le curé de cette paroisse virtuelle , c’est Monsieur l’abbé Paul Aulagnier. Vous devez connaître ! Si l’expérience marche. Je saurai, vous dis-je, m’entourer de vicaires, de bons. Abbé Paul Aulagnier
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« C’est le temps de la Septuagésime. Et avec la Septuagésime, nous entrons dans le cycle pascal. Cycle pascal qui va nous rappeler l’état de déchéance et d’esclavage où nous a mis le péché originel, mais qui va aussi nous rappeler cet état de rachat, de rédemption, de sanctification, de libération. Nouvel état obtenu par Notre Seigneur Jésus Christ, qui est notre Pâques, le véritable Agneau pascal immolé, qui seul peut enlever le péché du monde : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Sanctification obtenue par miséricorde, qui est, pour nous, prémisse de la gloire qu’est le Ciel, qu’est la Vie éternelle à laquelle Dieu nous appelle tous. La Pâques est précisément un passage –c’est sa signification propre - le passage pour le peuple hébreux de l’Egypte à la Terre promise ; pour le baptisé, de l’esclavage à la libération, de la mort à la vie, du péché à la grâce, de la grâce à la gloire. Cette gloire qui est la fin promise par Dieu, acquise par le Christ en sa douloureuse Passion. Gloire pour laquelle chacun doit œuvrer pour en gagner le prix. A chacun, sa Pâques, dans le Corps de l’Eglise, ma Mère. Et c’est pourquoi, soucieuse
de notre âme et de son édification, l’Eglise,
à l’orée de ce cycle pascal, va nous en rappeler
tout d’abord la fin. Cette fin, c’est le Ciel. Mais nous considérerons plus particulièrement l’Epître de Saint Paul et spécialement, ce passage : « Tous courent, mais un seul remporte le prix ». « Omnes quidem currunt sed unus accipit bravium ». Nul doute que c’est le prix qui intéresse le coureur, le joueur. Et parfois quel prix ! Des millions. Des millions pour le joueur de tennis. Des millions pour le joueur de foot-ball. Et l’on comprend bien facilement que ce prix, à ce prix, soit voulu, recherché, aimé. Ils sacrifient beaucoup pour « prendre », pour « avoir » ce prix. En latin, nous avons cette expression : « Accipere bravium ». Le verbe latin « accipere » a deux sens. Il signifie « prendre », mais aussi « recevoir ». C’est le premier sens qui convient ici, sans toutefois exclure le deuxième sens : « recevoir ». Il s’agit bien de « prendre », de « gagner » le prix, mais aussi un jour, de « recevoir ». Souvenez-vous de ce beau passage de l’Evangile de Saint Mathieu, où Notre Seigneur parle du maître qui récompense son serviteur actif et fidèle de ces belles paroles : « C’est bien, serviteur bon et fidèle, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Mt 25 23). Il est bien vrai que l’on « recevra », un jour, le trophée : la possession de la joie du Maître. Et la logique de l’histoire
est simple : « ainsi courrez de manière à le
remporter ». « Sic currite ut comprehendatis ». Et Saint Paul insiste : «
eux, les sportifs, s’activent fort pour gagner le trophée,
la couronne. Et cependant leur couronne, à eux, est «
périssable ». « Illi quidem ut corruptibilem
».Pour nous, pour nous les spirituels, pour nous les baptisés,
elle est « impérissable ». Ils s’agitent
pour peu, quelque chose qui peut fondre comme neige au soleil. Nous,
les spirituels, nous devons nous « agiter », plus qu’eux
tous, parce qu’elle est « impérissable. Vous
voyez combien la connaissance de cette couronne est importante pour
animer la course. Ils sont déjà admirables ceux qui
courent pour quelque chose de périssable. Leur élan
nous est même donné en exemple. Alors nous qui courons
pour de « l’impérissable » -c’est
un argument a fortiori si souvent utilisé par Saint Paul
- montrons-nous tout autant, et même plus énergique.
Il est, de plus, bien plus intelligent de courir pour du «
sûr » que pour du « passager », du Ecoutez, O peuple, ce bel enseignement.
Ecoutez-le pour vous en émerveiller, pour vous en rassasier,
pour en vivre, pour le gagner. Cet enseignement sera votre courage,
votre force aux jours difficiles. Il sera votre soleil dans les
jours sombres et tristes, dans les brouillards de la vie. Il sera
votre lumière. Il sera comme la clarté de l’aurore.
Il sera cette lumière douce qui vous reposera. Il sera comme
la brise du soir qui rafraîchit après la chaleur du
jour. Il sera comme la pluie fine, bretonne, si vous le voulez,
qui, tranquillement, arrose le sol et en fait la fertilité.
Oui ! Ecoutez cet enseignement de l’Eglise, cet enseignement
de Saint Pierre qui nous décrit ce prix, cette couronne de
gloire. Couronne qui donne alors un sens merveilleux à la
vie. Qui donne une finalité à tout effort, à
toute marche, à toute famille. Oui ! cette couronne éternelle
est la fin recherchée, aimée parce que connue. C’est
elle qui ordonne ma vie, qui corrige mon désordre, si toutefois,
j’aime cette couronne « impérissable »,
qui me donne la force de redresser la barre. Mais quelle est-elle cette gloire, cette couronne ? Saint Pierre nous la décrit merveilleusement dans sa Première Epître écrite aux romains. Je vous donne la traduction du Père Spicq : «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a réengendrés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, immaculé, immarcescible, conservé aux cieux, pour vous qui êtes gardés par la puissance de Dieu - moyennant la foi – pour un salut prêt à être révélé au dernier moment ». (1 Pe 1 3-7) Et voici son commentaire : «
Dans la Bible, l’héritage désigne toute propriété
acquise par don ou succession. Religieusement, il s’agit de
Dieu, du royaume céleste, de la vie éternelle, du
salut. Sans autre précision, c’est le Paradis, lieu
du séjour des élus à la fin des temps que Dieu
leur a préparé depuis toujours ; c’est pourquoi
les croyants sont « héritiers selon la promesse »
(Ga 3 29). Plus précisément, le fils est juridiquement
héritier (Rm 8 17), éminemment le Christ (Mc 12 7)
Par conséquent ceux que Dieu a engendrés hériteront
de plein droit, grâce au Christ (He 9 15-17). En bon théologien,
Pierre évoque la nature et la valeur de cet héritage
par trois adjectifs négatifs, car c’est la seule façon
de concevoir ce bien transcendant et immatériel, qu’aucune
force de destruction, d’avilissement ni de dévaluation
n peut atteindre, à la différence des trésors
terrestres. Il ne se peut corrompre (1 Cor 9 25) et demeure donc
immuable comme tout ce qui relève du monde de l’esprit
et de Dieu. Il ne peut subir aucune contamination du mal, rien d’impur
ne le peut souiller, ce qui marque son originalité par rapport
aux réalités terrestres. Enfin, il est « amarante
», litt. « ne se flétrit pas ; épithète
des herbes et des fleurs qui ne se fanent point ; ce qui suggère
une merveilleuse beauté, ignorant le déclin et qui
ne vieillira jamais. Au total, l’héritage intouchable
par la mort, le péché et le temps est immortel, pur
et splendide, sans fading. A la vérité, nombreux sont
les héritiers de la terre qui n’ont jamais pu posséder
une succession dilapidée, volatilisée par les événements
ou l’impéritie et la ruse des hommes. Les élus
de la Diaspora n’ont pas à redouter une telle éventualité
pour leur « réservation » comme disent les «
Agences de voyage », leur héritage est gardé
intégralement, conservé inviolablement dans les cieux
(Col 1 5), le lieu le plus sûr qui soit. » (Les Epîtres
de St Pierre, Gabalda, p 46) Et puis Saint Paul quitte la comparaison
de coureur du stade, pour rappeler aux élus de Dieu, aux
« saints » que nous sommes par notre baptême,
l’exemple du peuple de Dieu, du peuple hébreux.. Dans
leur pèlerinage terrestre, de l’Egypte en Terre sainte,
dans la traversée du désert, ils ont tous eu part
aux mêmes choses. Et malgré cela, ce n’est pas le plus grand nombre d’entre eux qui fut agréable à Dieu : « non in pluribus eorum beneplacitum est Deo ». O quelle ingratitude du peuple hébreux ! C’est ce que veut nous dire Saint Paul. Ne les imitons pas. S’il faut imiter le coureur du stade par son ardeur à gagner le prix, il ne faut pads imiter le peuple de Dieu, c’est-à-dire, il ne faut pas imiter son ingratitude. Nous aussi nous bénéficions
de la même largesse de Dieu. Serons-nous ingrats, comme le peuple
hébreux et sacrifierons-nous au « Veau gras ».
Traité de l'amour de Dieu de Saint Bernarde Chapitre 3 : Que les chrétiens ont beaucoup plus de motifs d’aimer Dieu que les infidèles. 7 . Les fidèles, eux, savent quel immense besoin ils ont de Jésus, et de Jésus crucifié. Admirant et adorant en lui la suréminente charité de la science (Eph 33 19), ils sont confus de ne pas offrir au moins, en retour d’un si grand amour et de tant de bonté, le peu qu’ils ont. Mieux on comprend qu’on est aimé, et plus il est facile d’aimer ; celui à qui il a été moins donné est aussi capable de moins d’amour (Lc 7 47). Le Juif ou le païen n’est pas éveillé par les mêmes aiguillons d’amour dont l’Eglise sent la morsure lorsqu’elle s’écrie : Je suis blessé d’amour et : soutenez-moi avec des fleurs, environnez-moi de fruits, car l’amour me fait languir (Cant 2 4-5).Elle voit le Roi Salomon avec le diadème dont sa mère l’a couronné ; elle voit le Fils unique du Père portant sa croix ; elle voit le Dieu de majesté couvert de plaies et souillé de crachats, l’auteur de la vie et de la gloire cloué au bois, percé d’un coup de lance, saturé d’opprobres, et qui donne enfin pour ses amis son âme tant aimée. Elle voit tout cela, et le glaive de l’amour lui transperce le cœur si profondément qu’elle s’écrie : Soutenez-moi avec des fleurs, environnez-moi de fruits car je me meurs d’amour. Ces fruits sont les grenades que l’Epouse, introduite au jardin de son bien-aimé, cueille sur l’arbre de vie et qui empruntent leur saveur au pain céleste, leur couleur au sang du Christ. Elle voit enfin morte la mort, et l’auteur de la mort traîné derrière le char du triomphateur. Elle voit la captivité captive (Eph 4 8), ramenée des enfers sur la terre, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre, aux enfers. Elle s’aperçoit que la terre, qui sous l’antique malédiction ne produisait plus que ronces et chardons, refleurit, sous l’effet d’une nouvelle bénédiction qui la rajeunit. Et tous ces miracles lui remettant en mémoire ce verset : Ma chair a refleuri et de toute ma volonté je le louerai, elle désire puiser des forces neuves aux fruits de la Passion qu’elle a cueillis sur l’arbre de la croix, et aux fleurs de la Résurrection dont le parfum lui vaudra de plus fréquentes visites de l’Epoux. 8 . Elle dit, en effet : Que te
es beau, mon bien-aimé, que tu es gracieux ; notre petit
lit est 9. La fraîcheur nouvelle de ces fleurs et de ces fruits, les agréables effluves de ce champ à nouveau paré de beauté réjouissent aussi le Père dans son Fils, auteur de ces miracles, et il s’écrie : Voici que l’odeur de mon Fils est semblable à celle d’un champ fertile qu’a béni le Seigneur. (Gen 27 27) Ce champ est fertile, en effet, puisque nous avons tous reçu notre part de son abondante récolte. Mais l’Epouse, plus avancée dans la familiarité du maître, y vient quand il lui plaît cueillir les fleurs et le fruits dont elle orne les recès de sa conscience et dont les effluves, montant du lit de son cœur, accueillent l’Epoux lorsqu’il s’en approche. A notre tour, si nous désirons que le Christ se fasse souvent notre hôte, nous devons conserver dans notre cœur les témoignages fidèles de sa mort miséricordieuse et de sa glorieuse résurrection. Aussi David disait-il : J’ai appris deux choses : que la puissance appartient à Dieu et à vous, Seigneur, la miséricorde. (Ps 61 12-13). De ces deux vérités, nous avons des preuves dignes de foi, puisque le Christ est mort pour expier nos péchés et ressuscité pour nous justifier ; il est monté au ciel pour nous protéger, il a envoyé le Saint-Esprit pour nous consoler ; et il reviendra un jour pour parachever notre salut. Sa mort témoigne de sa miséricorde, sa résurrection atteste sa puissance, et chacun de ses autres actes manifeste ensemble puissance et miséricorde. 10. Tels sont les fleurs et les
fruits que réclame l’Epouse ; sans doute devine-t-elle
que la force de l’amour risque toujours de s’assoupir
en elle et de tiédir, si elle n’est sans cesse ranimée
par le rappel de ces mystères divins, jusqu’au jour
où, admise dans la chambre de l’Epoux et goûtant
ses embrassements si longtemps désirés, elle pourra
dire : Sa main gauche est sous ma tête et son bras droit m’enlace.
( Cant 2 6) Elle sentira alors que toutes les preuves d’amour
données en quelque sorte de la main gauche par l’Epoux
en son premier avènement, ne sont rien auprès des
douceurs infinies que lui réserve l’étreinte
du bras droit. Elle comprendra ces paroles entendues jadis : la
chair ne sert de rien ; c’est l’esprit qui vivifie.
Elle connaîtra d’expérience ce quelle disait
naguère : Mon esprit est plus doux que le miel, mon héritage
plus agréable que le miel et son rayon. La suite du texte
–Mon souvenir traverse les siècles – signifie
que, même s’ils ne connaissent pas encore le bienfait
de la totale présence, les élus ne se verront pas
refuser la consolation de la mémoire tandis que dure l’existence
actuelle où les générations relaient les générations.
Aussi est-il écrit : Ils chanteront la mémoire de
ta généreuse douceur, et ceci s’applique certainement
à ceux dont il est dit un peu plus haut : Les générations
successives loueront tes œuvres. La mémoire est donc
le lot des siècles ; la présence est réservée
au Royaume des cieux. Celle-ci sera la gloire Quelques mots de commentaires.
Dans le § 7 , saint Bernard
va donner les raisons pour lesquelles une âme baptisée
(ici l’Epouse) va aimer NSJC d’un amour sans mesure.
Notez au passage la belle expression utilisée par Saint Bernard
: le fidèle seul, à la différence du Juif ou
du paën, est capable de connaître « les aiguillons
de l’amour ». L’Eglise seule (cad le fidèle)
en peut sentir « la morsure ». C’est dire combien
l’amour du fidèle peut être puissant. Au § 8, Saint Bernard exprime qu’une âme fréquentant en mémoire et avec assiduité, la passion de NSJC et sa résurrection, est une âme qui plait à son « Seigneur et Maître », ce qui lui vaudra des visites fréquentes du Maître, en son cœur. : « L’Epoux céleste, séduit par ces doux parfuns ( fruits de la méditation de la passion du Seigneur), entre fréquemment et avec joie dans le lit nuptial d’un cœur qu’il trouve rempli de ces fruits et jonchés de ces fleurs ». Ou encore et plus simplement exprimé : « Il ( le Seigneur) accourt avec empressement et réside avec délices en un lieu où la grâce de sa Passion et la gloire de sa Résurrection sont l’objet d’une constante méditation ». Retenez cela ! C’est Saint Bernard qui vous le demande. Il y insiste lui qui dit en son § 9 : « Si nous désirons que le Christ se fasse souvent notre hôte, nous devons conserver dans notre cœur les témoignages fidèles de sa mort miséricordieuse et de sa glorieuse résurrection ». Dans ce § 9 Saint Bernard revient sur les fruits délicieux de la Rédemption et de la Résurrection. La con naissance de ces fruits est toujours de nature à enflammer l’âme fidèle du véritable amour de reconnaissance. Elle y voit et contemple, en eux , les « fruits » de la puissance et de la miséricorde du Dieu. Vraiment notre Dieu est un Dieu puissant et miséricordieux, digne d’être aimé. Saint Bernard écrit : « de ces deux vérités, nous avons des preuves dignes de foi, puisque le Christ est mort pour expier nos péchés et ressuscité pour nous justifier ; il est monté au ciel pour nous protéger, il a envoyé le Saint-Esprit pour nous consoler ; et il reviendra un jour pour parachever notre salut. Sa mort témoigne de sa miséricorde, sa résurrection atteste sa puissance, et chacun de ses autres actes manifeste ensemble puissance et miséricorde ». Voilà les sentiments qui
doivent occuper le cœur de l’âme fidèle
durant son exil terrestre, « ce temps de l’absence »
et qui jaillissent spontanément dans une âme occupée
à méditer la
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Quelques informations de la semaine A - La lettre de Mgr Fellay du 6 janvier 2004. Pour nous, traditionalistes, cette
semaine aura été marquée, par la publication,
médiatiquement bien orchestrée, d’une lettre signée
de Mgr Fellay, Supérieur Général de la Fraternité
Saint Pie X , et de son Conseil, M l’abbé Schmidberger,
premier assistant, de Mgr de Galarreta, second assistant, de Mgr Tissier
de Mallerais et de Mgr Williamson. Mgr Fellay attire l’attention
des cardinaux également sur les conséquences de cet
œcuménisme à l’intérieur même
de l’Eglise. Tout cela, affirme la lettre, dénature
la sainte Vérité gardée jalousement par l’Eglise.
Aussi « l’Eglise ne pourra-t-elle correspondre à
sa divine mission si elle ne commence par renoncer clairement à
cette utopie et à la condamner fermement ». Vous pouvez lire ci-dessous, la lettre in extenso :
FRATERNITÉ SACERDOTALE Menzingen, le 6 janvier 2004
À l’occasion des vingt-cinq ans du pontificat du pape Jean-Paul II, il nous a paru important de nous adresser à vous, ainsi qu’aux autres cardinaux, afin de vous faire partager nos préoccupations majeures sur la situation de l’Église. En raison de l’aggravation de l’état de santé du Saint Père, nous avons renoncé à lui écrire directement bien que, initialement, l’étude ci-jointe lui ait été personnellement destinée. Par-delà l’optimisme qui entourait les célébrations de ce 25ème anniversaire, la situation extrêmement grave que traverse tant le monde que l’Église catholique n’échappe à personne. Le Pape lui-même, en son Exhortation apostolique Ecclesia in Europa, reconnaît notamment que le temps que nous vivons est celui d’une "apostasie silencieuse" où règne une sorte "d’agnosticisme pratique et d’indifférentisme religieux, qui fait que beaucoup d’Européens donnent l’impression de vivre sans terreau spirituel et comme des héritiers qui ont dilapidé le patrimoine qui leur a été légué ." Parmi les principales causes de ce bilan tragique, comment ne pas ranger au premier plan l’œcuménisme, initié officiellement par Vatican II et promu par Jean-Paul II ? Dans le but avoué de réaliser une unité nouvelle, au nom d’une volonté de "regarder davantage ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise", on prétend sublimer, réinterpréter ou mettre de côté les éléments spécifiquement catholiques qui apparaissent comme causes de division. Ainsi, méprisant l’enseignement constant et unanime de la Tradition selon lequel le Corps mystique du Christ est l’Église catholique et qu’en dehors d’elle il n’y a pas de salut, cet œcuménisme a comme détruit les plus beaux trésors de l’Église, parce que au lieu d’accepter l’Unité fondée sur la vérité entière, il a voulu construire une unité adaptée à une vérité mariée d’erreur. Cet œcuménisme a été la principale cause d’une réforme liturgique dont on sait l’effet désastreux sur la foi et la pratique religieuse des fidèles. C’est lui qui a corrigé la Bible, dénaturant le texte divinement inspiré pour en présenter une version édulcorée, inapte à fonder la foi catholique. C’est lui qui maintenant vise à fonder une nouvelle Église dont le cardinal Kasper, dans une récente conférence , précisait les contours. Jamais nous ne pourrons être en communion avec les promoteurs d’un tel œcuménisme qui tend à dissoudre l’Église catholique, c’est-à-dire le Christ en son Corps mystique et qui détruit l’unité de la foi, vrai fondement de cette communion. De leur unité, nous ne voulons pas, parce qu’elle n’est pas celle voulue de Dieu, elle n’est pas celle qui caractérise l’Église catholique. C’est donc cet œcuménisme que nous entendons analyser et dénoncer par le document ci-joint, car nous sommes persuadés que l’Église ne pourra correspondre à sa divine mission si elle ne commence par renoncer clairement à cette utopie et à la condamner fermement, utopie qui, selon les propres termes de Pie XI, "disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique ." Conscients d’appartenir de plein droit à cette même Église et désireux de toujours plus la servir, nous vous supplions de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que le Magistère actuel retrouve bien vite le langage multiséculaire de l’Église selon lequel "l’union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, qu’ils ont eu jadis le malheur de quitter ." C’est alors que l’Église catholique redeviendra tout à la fois phare de vérité et port de salut au sein d’un monde qui court à sa ruine parce que le sel s’y est affadi. Veuillez croire, Eminence, que nous
ne voulons aucunement nous substituer au Saint Père, mais nous
attendons cependant du Vicaire du Christ les mesures énergiques
et nécessaires pour sortir l’Eglise de l’embourbement
dans lequel l’a mis un œcuménisme faux. Celui qui
a reçu le pouvoir suprême, plénier et universel
sur toute l’Eglise peut poser ces actes salutaires. Du Successeur
de Pierre, nous espérons, dans la prière, qu’il
écoute notre appel alarmé et qu’il manifeste jusqu’à
l’héroïsme cette charité qui a été
demandée au premier pape à la réception de sa
charge, la plus grande des charités – "Amas Me plus
his" – celle qui doit sauver l’Eglise.
Franz Schmidberger + Premier Assistant général + Alfonso de Galarreta Second Assistant général + Bernard Tissier de Mallerais + Richard Williamson 1. Jean-Paul II, "Ecclesia in
Europa", n° 7 et 9, La documentation catholique n° 2296
du 20 juillet 2003, p. 668 ss.
La lettre de Mgr Fellay est aussi une lettre d’accompagnement : elle a pour objet de transmettre un document : une étude sur l’œcuménisme réalisée par la FSSPX, d’une vingtaine de pages. Vous pouvez en prendre connaissance en visitant le site Item qui publie tout le dossier de cette affaire. Vous y trouverez également l’interview de Mgr Fellay que l’Agence de presse DICI publia, le 2 février 2004, ainsi qu’un dossier de presse. Bonne lecture. Le discours du Pape Jean-Paul II au corps diplomatique le 12 janvier 2004 Le Pape Jean-Paul II reçut, le 12 janvier 2004, le corps diplomatique à l’occasion du traditionnel échange des vœux. Dans son discours, le Pape exprima ses inquiétudes sur différents sujets. Il aborda également le problème de l’œcuménisme en voulant y attacher une finalité nettement politique. Voici le commentaire que je me permets d’en faire sous le titre : – L’œcuménisme, sa finalité politique. C’est ainsi dans cette finalité
politique de « paix à édifier » que Jean-Paul
Il voit l’intérêt et la nécessité
de l’oecuménisme. Aussi souhaite-t-il que tous les chrétiens
« prennent résolument le chemin qui mène à
l’unité telle que le Christ la veut ». Quelques mots en guise de commentaire L’œcuménisme tel
que pratiqué par ce Pontificat serait-il plus politique que
religieux ? C’est probable. « Vous le savez, l’engagement œcuménique est une des attentions de mon Pontificat. En effet, je suis convaincu que si les chrétiens étaient capables de surmonter leurs divisions, le monde serait plus solidaire. C’est pourquoi, j’ai toujours favorisé rencontres et déclarations communes, voyant en chacune d’elles un exemple et un stimulant pour l’unité de la famille humaine. Chrétiens, nous avons la responsabilité de « l’Evangile de la paix » (Eph 6,15) Tous ensemble, nous pouvons contribuer efficacement au respect de la vie, à la sauvegarde de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables, à la justice sociale et à la préservation de l’environnement » Ce sont bien là considérations politiques ! Le Souverain Pontife ne semble nullement sensible aux conséquences de cet œcuménisme : le développement de l’indifférentisme religieux dans le peuple de Dieu, le syncrétisme religieux. Il faut également faire remarquer que les raisons avancées par Jean-Paul II dans ce discours au Corps diplomatique près le Saint siège, pour justifier « son » œcuménisme, sont celles-là même qui, dans l’encyclique « Mortalium animos »de Pie XI, le condamne. C’est frappant. Voyez ce passage de l’encyclique
« Mortalium animos » contre le « pan-chrétisme
» : Ce sont bien là exprimées quelques raisons de l’oecuménisme du Pontife régnant. On peut dire alors en toute vérité que ces idées semblent bien avoir capter la bienveillance, non seulement de « nombreux catholiques », mais du Pontife lui-même. Mais le Pape Pie XI dénonce très fortement l’ensemble de ces idées panchrétiennes. Il dit : « sous les séductions de la pensée et la caresse des mots se glisse - lisez bien – une erreur incontestablement des plus graves et capables de ruiner de fond en comble les assises de la foi catholique. La conscience de notre charge apostolique Nous interdit de permettre que des erreurs pernicieuses viennent égarer le troupeau du Seigneur ». C’est terrible ! Je ferais, cependant, remarquer, pour
éclairer les intelligences qui pourraient être troublées
par mes propos – il faut instruire et non troubler - qu’il
est clair que dans ce discours, Jean-Paul II exprime « sa propre
opinion ». La manière dont il s’exprime sur cet
œcuménisme, permet de le dire avec certitude. Il n’engage
que lui. Il y insiste peut être beaucoup, beaucoup trop. Tout
le monde sait même qu’il s’est engagé fortement
dans cette voie.Il dit volontiers lui-même que la chose est
aujourd’hui « irréversible ». Voilà ce que nous pourrions
dire au cardinal Ratzinger… ou au cardinal Cottier, toujours
théologien du Pape. Son autorité, il est vrai, - ni
celle du cardinal Ratzinger -, n’est pas ici engagée
dans ce discours, puisque lui-même nous a dit dans son interview,
donné lors de son élévation au cardinal, que
les discours préparés par la Secrétairerie d’Etat
ne passaient pas dans ses mains… Ainsi de ce discours. Et si
Mgr Tauran était encore à la Secrétairerie d’Etat,
j’aurai volontiers « affirmé » qu’il
en est le rédacteur…. » Réaction sur l’Islam de John Rhys Davies Sous le titre, « même
à Hollywood, les bouches s’ouvrent », le journal
Présent écrit, sous la signature de Alain Sanders: «
C’est un véritable pavé dans la mare du «
politiquement correct « qu’a lancé l’un des
principaux acteurs du Seigneur des anneaux(I), John Rhys-Davies, dans
une interview à World Magazine. Se disant conscient que l’expression de telles opinions pourrait lui coûter sa carrière cinématographique, John Rhys –Davies refuse de céder au terrorisme intellectuel : - « Je suis à fond pour la culture traditionnelle de l’homme blanc. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas combien la civilisation occidentale est précaire, et qui n’en comprennent pas la beauté. Grâce à elle, nous avons une réelle démocratie. Grâce à elle, nous avons encore une sorte de tolérance intellectuelle qui me permet d’avancer une opinion qui peut vous être complètement étrangère. J’enterre si substantiellement ma carrière dans ces interviews que c’en est douloureux. Mais je pense qu’il y a des questions qui commandent des réponses honnêtes ». L’auteur conclut : « Ne me traitez pas de raciste car je ne le suis certainement pas. Mais on ne me fera pas reculer là-dessus : l’Europe chrétienne a des valeurs et une expérience qui méritent d’être défendues » . Alain Sanders. Bravo ! |