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Un
regard sur le monde politique et
religieux
Au 27 juillet 2006
N° 97
Par
Monsieur l’abbé Paul Aulagnier
« La messe tridentine
n’appartient pas aux Lefebvristes »
a déclaré
le 13 juillet
Mgr Ranjith.
A- Le nouveau document de Mgr
Ranjith du 13 juillet.
Jamais deux sans trois…
Mgr Ranjith, le secrétaire
de
Jamais deux sans
trois
Nous savons, cette
fois clairement, que le pape veut remettre de l’ordre dans la vie liturgique
de l’Eglise. Les abus n’ont que trop durés. Les témoignages en encombrent les
bureaux de
Ce sont-là, on le
sait, les idées soutenues par le cardinal Ratzinger alors qu’il préfaçait le
livre publié par Dom Gérard, « La
réforme liturgique en question ». Il écrivait : « Ce qui
s’est passé après le Concile signifie tout autre chose : à la place de la liturgie
fruit d’un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti
du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la
fabrication. On n’a plus voulu continuer le devenir et la maturation organique
du vivant à travers les siècles, et on les a remplacés – à la manière de la
production technique – par une fabrication, produit banal de l’instant. Gamber,
avec la vigilance d’un authentique voyant et avec l’intrépidité d’un vrai
témoin, s’est opposé à cette falsification et nous a enseigné inlassablement la
vivante plénitude d’une liturgie véritable, grâce à sa connaissance incroyablement
riche des sources En homme qui
connaissait et aimait l’histoire, il nous a montré les formes multiples du
devenir et du chemin de la liturgie ; en homme qui voyait l’histoire de l’intérieur,
il a vu dans ce développement et le fruit de ce développement le reflet
intangible de la liturgie éternelle, laquelle n’est pas objet de notre faire,
mais qui peut continuer merveilleusement à mûrir et à s’épanouir, si nous nous
unissons intimement à son mystère… » (p8)
A l’occasion de ce
retour à l’ordre ou mieux ce retour à l’ordre implique une célébration de la
messe face à l’ « oriens », avec un plus grand usage du latin…et
le retour, également, de la messe tridentine dans l’Eglise. « Elle n’est
tout de même pas la propriété des lefebvristes ». J’aime cette expression…
Tout cela est pour
demain. Et s’insère dans un souci réel déjà présent à l’esprit du Pontife
précédent Jean Paul II. C’est du reste ainsi qu’il faut comprendre la publication
de l’Encyclique de Jean-Paul II « Ecclesia de Eucharistia vivit »
et de « Redemptoris Sacramentum ».
C’est bien comme cela que je les avais compris…une préparation des
esprits au retour à une saine évolution liturgique. ( Voyez
leurs analyses dans les archives 2003 de Item.)
Cette reforme fut
annoncée…elle est encore annoncée. Son application en est pour demain…C’est ma
vive espérance…Ceux qui auront bataillé pour garder cette messe tridentine
auront rendu grand service à l’Eglise…Mgr Lefebvre, un des premiers.
B- Le texte de l’entretien.
Ce 13 juillet, Mgr Ranjith accorde de nouveau un entretien à
Antoine-Marie Izoard de l’agence I.Media, partenaire de l’Apic à Rome, où il
revient sur ses déclarations à
Q. Vous avez récemment affirmé dans le quotidien catholique
français
R. Je suis surpris, car je ne l’ai pas dit ainsi et ce n’est pas vrai. Je voulais dire que la réforme conciliaire - avec le renouveau spirituel attendu, avec les catéchèses profondes qui devaient relancer l’Eglise face au contexte séculariste - avait donné des résultats qui ne sont pas si positifs que cela. La réforme a bien décollé. Ainsi, l’utilisation de la langue vernaculaire est une chose positive, car tout le monde peut comprendre ce qui se passe à l’autel ou lors des lectures. De même, pour le sens de communion qui s’est développé. Mais ces éléments ont parfois été un peu trop accentués en abandonnant certains aspects positifs de la tradition de l’Eglise. Le cardinal Ratzinger lui-même, dans la préface du livre Tournés vers le Seigneur - l’orientation de la prière liturgique du Père Uwe Michael Lang, a rappelé que l’abandon du latin et l’orientation du célébrant vers le peuple ne faisaient pas partie des conclusions du Concile.
Q. Pour certains, qui ont fidèlement suivi le Concile, vos propos surprennent…
R. Il ne s’agit pas d’abandonner le Concile, car il a
déjà beaucoup influencé l’Eglise, comme dans son ouverture au monde. Mais, dans le même temps, il aurait fallu
approfondir ce que nous possédions déjà. Il aurait fallu, comme dit le
Concile, un changement ‘organique’, sans brusquerie, sans abandonner le passé.
L’Encyclique Ecclesia de Eucharistia de Jean Paul II (publiée en avril
2003, ndlr), et l’Instruction Redemptoris Sacramentum (avril 2004) qu’il
avait demandée à
Q. Concrètement, que faut-il faire?
R. Il y a deux extrêmes à éviter:
- permettre à chaque prêtre ou évêque de faire ce qu’il veut, ce qui crée la confusion,
- ou, au contraire, abandonner complètement une vision adaptée au contexte moderne et s’enfermer dans le passé.
Aujourd’hui, ces deux extrêmes continuent de croître.
Quel est le juste milieu ?… Il convient de réfléchir un moment, de célébrer sérieusement et d’améliorer ce que nous faisons actuellement.
Q. Doit-on attendre un document pontifical ou de votre Congrégation à ce sujet ?
R. Dans son livre L’esprit de la liturgie (publié
en allemand en 2000, puis en français en 2001, ndlr), le cardinal Ratzinger
avait présenté un cadre très complet de la question. Je crois que le pape est très conscient de ce qui se passe, qu’il étudie
la question et qu’il faut faire quelque chose pour aller de l’avant.
Il va prendre des mesures pour nous indiquer avec quel sérieux nous devons célébrer la liturgie. Il a la responsabilité que la liturgie devienne un signe d’édification de la foi et non un signe de scandale. Car, si la liturgie n’est pas capable de changer les chrétiens et de les faire devenir des témoins héroïques de l’Evangile, alors elle ne réalise pas sont but véritable. Celui qui a participé à la messe doit sortir de l’église convaincu que son engagement social, moral, politique et économique, est un engagement chrétien.
Q. Les abus liturgiques sont-ils réellement si nombreux ?
R. Chaque jour, nous recevons tellement de lettres, signées, où les gens se lamentent des nombreux abus : des prêtres qui font ce qu’ils veulent, des évêques qui ferment les yeux ou, même, justifient ce que font leurs prêtres au nom du ‘renouveau’…
Nous ne pouvons pas nous
taire. Il est de notre responsabilité d’être vigilants. Car, à la fin, les
gens vont assister à la messe tridentine et nos églises se vident. La messe tridentine n’appartient pas aux
Lefebvristes.
C’est le moment de cesser
les affrontements et de voir si nous avons été fidèles aux instructions de
(...)
Suit un compte-rendu de Mgr Ranjith sur le récent congrès de Kumasi (Ghana) consacré à la promotion liturgique en Afrique et à Madagascar.
date : 14/7/2006
C- Voilà comment l’AFP résumait ce document…pour la grande
presse.
Le pape Benoît XVI va remettre de l’ordre dans la liturgie
Nous
publions sous son titre, et dans son intégralité, la dépêche que l’AFP consacre
aux dernières déclarations de Mgr Ranjith.
Le pape Benoît XVI va mettre fin aux « abus » dans la célébration de la messe et faire cesser « les affrontements » avec les partisans de la messe en latin, a déclaré jeudi un responsable du Vatican à l’agence IMédia, spécialisée dans l’information du Vatican.
Selon l’évêque sri-lankais Albert Malcom Ranjith Patabendige Don, nouveau secrétaire de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le pape va « prendre des mesures » car la liturgie de l’Eglise catholique serait trop souvent « un signe de scandale ».
Le prélat, nommé par Benoît XVI, dénonce certains « abus » dans la mise en œuvre des réformes de la liturgie introduites après le concile Vatican II il y a 40 ans.
Ces réformes,
notamment l’abandon de la messe dite « tridentine »
(célébrée en latin
et le prêtre tournant le dos aux fidèles), « n’ont pas porté les fruits espérés
», selon Mgr Ranjith.
Elles n’ont en outre jamais été acceptées par le courant catholique traditionaliste rassemblé autour de l’évêque français Marcel Lefebvre (aujourd’hui décédé).
Le pape Benoît XVI, qui a reçu l’été dernier le chef des Lefebvristes, Mgr Bernard Fellay, s’est fixé pour but de les faire revenir dans le sein de l’Eglise.
Selon le secrétaire de la congrégation pour le culte divin, il « va prendre des mesures pour nous indiquer avec quel sérieux nous devons célébrer la liturgie .»
Mgr Ranjith révèle que le Vatican reçoit « chaque jour (…) de nombreuses lettres, signées, où les gens se lamentent de nombreux abus des prêtres qui font ce qu’ils veulent, des évêques qui ferment les yeux ou même qui justifient ce que font les prêtres au nom du “renouveau” (…) Et à la fin, les gens vont assister à la messe tridentine et nos églises se vident ». Or « la messe tridentine n’appartient pas aux Lefebvristes », souligne Mgr Ranjith. Il est donc temps « de cesser les affrontements », a-t-il ajouté.