Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

06 80 71 71 01

 

Semaine du 17 au 23 mai 2004

Cinquième dimanche après Pâques

 

Sommaire

 

 

 

L'Ascension

Le mystère de l’Ascension de Jésus ! Quel est-il ?
D’abord c’est l’élévation de la sainte humanité de Notre Seigneur Jésus-Christ dans les cieux à la « droite » de son Père. Nous contemplons en effet dans ce mystère la sainte humanité de Jésus s’élevant de la terre et montant visiblement vers les cieux.
Le témoignage des Saintes Ecritures est formel. Jésus rassemble une dernière fois ses disciples et les conduit à Béthanie au sommet de la montagne des Oliviers. Il leur renouvelle la mission de prêcher à toute la terre, en leur promettant d’être toujours avec eux par sa grâce et l’action de son Esprit. Puis les ayant bénis, il s’élève, par sa propre puissance divine et celle de son âme glorieuse, au dessus des nuages, et disparaît à leurs yeux.

Ensuite et surtout le mystère de l’Ascension, c’est l’exaltation de Notre Seigneur Jésus-Christ « à la droite de son Père ». NSJC monte super omnes caelos (Eph 4 10), « parcourt tous les cieux », dépasse tous les chœurs des Anges, pour ne s’arrêter qu’à la droite de Dieu : « Assumptus est in caelum et sedet a dextris Dei ». Ainsi jouit-il dès lors de la sublimité des honneurs.
L’Ascension, c’est donc le triomphe définitif du Christ. C’est sa glorification. Saint Paul a célébré en termes magnifiques dans sa lettre aux Ephésiens cette glorification divine de NSJC : « Dieu, dit-il, a déployé dans le Christ l’efficacité de sa force victorieuse, lorsqu’il l’a ressuscité des morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute domination, de toute dignité, de tout nom qui se peut donner non seulement dans le temps présent, mais encore dans le siècle futur. Il a mis toutes choses sous ses pieds, et l’a donné pour chef souverain à toute l’Eglise ». (Eph 1 19 22)

Désormais, son nom est si grand que « tout genou fléchit devant lui au ciel, sur la terre, dans les enfers…que toute langue publie qu’il vit et règne à jamais dans la gloire de Dieu le Père » (Selon Philip 2 10-11)

Et de fait, depuis cette heure, l’Apocalypse nous montre « la multitude innombrable des élus de la Jérusalem céleste, dont l’Agneau immolé est l’éternelle lumière, jetant leurs couronnes à ses pieds, se prosternant eux-mêmes devant lui, et proclamant en un cœur puissant comme le bruit de la mer, qu’il est digne de tout bonheur, de toute gloire, parce que leur salut et leur béatitude trouvent en lui leur principe et leur fin. »

Et de fait, sur la terre aussi, chaque jour, durant l’action sainte de la messe, l’Eglise fait monter, dans ses temples, ses louanges et ses supplications vers celui qui est glorifié dans les cieux : « Vous qui êtes assis à la droite du Père, ayez pitié de nous, parce que vous êtes seul Saint, seul Seigneur, seul Très haut, Ô Jésus-Christ, avec l’Esprit-Saint dans la gloire de Dieu votre Père ; tu solus Altissimus, Jesus Christe…in gloria Dei Patris »

Et de fait, encore, depuis cette heure de gloire pour le Christ, les princes des ténèbres, dépouillés, par sa victoire , de leur proie pour toujours : « captivam duxit captivitatem » sont remplis de terreur au seul nom de Jésus et contraints d’abaisser leur orgueil devant le signe victorieux de sa Croix.
Tel est le mystère de l’Ascension et dans son historicité et dans sa réalité spirituelle : sublime glorification du Christ au-dessus de toute créature, à la droite du Père.

Ce mystère fait naître en nos âmes joie et confiance. Deux sentiments importants pour nos âmes et notre force en ce monde

a) Et d’abord pourquoi nous réjouir ?

Notre Seigneur disait lui-même à ses Apôtres avant de les quitter : « si diligeretis me, gauderetis utique quia vado ad Patrem », « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père ». A nous aussi le Christ redit ces paroles. Si nous l’aimions, nous nous réjouirions de sa glorification ; nous nous réjouirions de ce que, ayant achevé sa course, il remonte à la droite de son Père, pour y être exalté au plus haut des cieux, pour y goûter après ses travaux, ses souffrances et sa mort, un repos éternel dans une gloire incommensurable. Une félicité l’enveloppe et le pénètre pour toujours dans le sein de la divinité ; la suprême puissance lui est donnée sur toute créature.
Comment ne pas nous réjouir ? Toute justice est ainsi rendue, en toute pléntude, à Jésus, par son Père.

Voyez comment l’Eglise nous invite, dans sa liturgie, à célébrer avec allégresse cette exaltation de son Epoux, notre Dieu et notre Rédempteur. La liturgie est vraiment une vie.

Tantôt elle presse toutes les nations de faire éclater la plénitude de leur joie en des hymnes répétés. « Omnes gentes, plaudite manibus », « Nations entières, applaudissez !Exaltez Dieu en des cris de jubilation ». « Jubilate Deo in voce exultationis ». Car le Seigneur s’élève au milieu des acclamations et les trompettes célèbrent sa venue dans le Ciel. Chantez à notre Dieu ! Chantez à notre Roi ! Chantez d’harmonieux cantiques ! Car le Seigneur règne sur les nations, et siège sur son trône saint ». « Ascendit Deus in jubilo et Dominus in voce tubae », « Exaltez le Roi des rois et chantez un hymne à Dieu » ! « Exaltate Regem regum, et hymnum dicite Deo ».

Tantôt elle interpelle les puissances angéliques. « Ouvrez vos portes, princes des cieux, afin que le Roi de gloire fasse son entrée », « Attollite portas, principes vestras, et introibit Rex gloriae ». Etonnés les anges demandent : « Qui est le Roi de gloire » ? « Quis est iste Rex gloriae » ? C’est le Seigneur plein de force et de puissance, le Seigneur qui fait éclater sa vigueur dans les combats : « Dominus fortis et potens, Dominus potens in praelio ». Et les Esprits célestes répètent : « Quel est donc ce Roi de gloire » ? « C’est le Seigneur des armées, lui seul est le roi de gloire », « Ipse est Rex gloriae » ! (Ps 23)

Tantôt enfin, dans un langage très poétique, l’Eglise s’adresse à son Epoux lui-même : « Elevez vous, Seigneur, par votre divine force, car nous chanterons et nous célébrerons vos triomphes » « Exaltate, Domine, in virtute tua : cantabimus et psallemus virtutes tuas »(Ps 20). « Votre gloire resplendit dans les hauteurs des cieux ». « Des nuées, vous faites votre char ; vous vous avancez sur les ailes des vents ; vous vous êtes revêtu de majesté et de splendeur ; vous vous êtes enveloppé de lumière comme d’un manteau ». « Confessionem et decorem induisti, amictus luminus sicut vestimento »(Ps103)

Oui, réjouissons-nous. Ceux qui aiment leur Maître éprouvent une joie réelle à le contempler dans le mystère de son Ascension, sa glorification bien méritée et qui lui coûta si cher !

Réjouissons-nous encore de ce que ce triomphe et cette glorification de Jésus sont aussi les nôtres.

« Ascendo ad Patrem meum et Patrem vestrum, Deum meum et Deum vestrum », « Je m’en retourne à mon Père qui est aussi votre Père, à mon Dieu qui est aussi votre Dieu ». S’il pénètre dans son royaume glorieux, c’est « pour nous y préparer une place », : « Vado parare vobis locum ». Il promet de revenir un jour pour nous prendre, pour nous y faire asseoir, afin, dit-il, « que nous soyons où il est » (Jn 14 2-3) Ainsi, nous sommes déjà en droit, dans la gloire et la félicité du Christ. Nous y serons un jour en réalité. N’a-t-il pas demandé à son Père dans sa prière sacerdotale ? « Volo, Pater, ut ubi sum ego et illi sint mecum (Jn 17 24). Quelle puissance dans cette prière et quelle douceur dans cette promesse !

Laissons donc aller nos cœurs à cette joie intime et méditons les beaux sentiments que l’Eglise nous fait chanter à Vêpres dans l’hymne :

« O vous sauveur de tous les hommes,
Jésus, qui ravissez les cœurs,
Créateur du monde sauvé,
Des cœurs aimants pure lumière !

Quelle bonté vous forçait donc
A vous charger de nos péchés,
Et à mourir, bien qu’innocent,
Pour nous arracher à la mort ?

Des enfers vous forcez les portes,
Brisant les chaînes des captifs :
Dans l’Eclat de votre victoire,
Vous siégez à droite du Père.

Cédant à la compassion,
Réparez encore nos méfaits ;
Et faites-nous voir votre face,
Dans la lumière bienheureuse.

O guide et chemin vers les cieux,
Soyez le but où vont nos cœurs,
Soyez la joie après les larmes,
Soyez le doux prix de nos vies. Amen

b- pourquoi vivre dans la confiance

Notre confiance trouve surtout son principe dans le crédit tout-puissant que possède le Christ auprès de son Père. Il est le Pontife suprême intercédant pour nous auprès de son Père. Comment pourrait-il lui refuser une demande, lui qui a offert un si sublime sacrifice dans une obéissante si parfaite ? Avouez !

Saint Paul dans sa merveilleuse épître aux Hébreux nous en livre le secret.

Vous le savez, j’y ai ici déjà beaucoup insisté. Souvenez-vous de Méliton de Sardre ! Voyez son homélie sur la Pâque. Je l’ai fort utilisée lorsque nous méditions la Pâque du Seigneur.

l’Ancien Testament est pour le Nouveau Testament. Il le préfigure. Il préfigure ce qui se réalisera vraiment dans le Nouveau Testament. L’Ancien Testament est une préparation, une figure du Nouveau Testament. C’est ce que veut dire Saint Paul lorsqu’il écrit, dans ses épîtres aux Corinthiens et aux Colossiens : « Haec omnia in figura contingebant ills ( 1Cor 10 11)…Umbra futurorum (Col 2 17). Oui l’Ancienne Alliance présageait, dans ses rites, dans ses sacrifices innombrables, dans son Temple, les splendeurs de la Loi Nouvelle fondée par le Christ Jésus.

Ainsi Saint Paul, dans son Epître aux Hébreux, rappelle-t-il quelle était la structure du Temple de Jérusalem dont Dieu lui-même avait réglé tous les détails. « Il y avait, dit-il, un premier « tabernacle » appelé le Saint ; les prêtes y entraient en tout temps pour le service du culte ; au delà d’un voile, se trouvait un second tabernacle appelé le « Saint des saints » où étaient l’autel d’or et d’encens et l’arche d’alliance » ; (Hb 9 2-4)

Or ce « Saint des saints » était le centre vers lequel convergeait tout le culte d’Israël. Et pourquoi ? C’était le symbole de la présence de Dieu. Là, Dieu faisait sa demeure toute spéciale. Là, il avait promis de se tenir : « de tenir fixé ses yeux et son cœur » (3 Reg 9 3)
Là, il recevait les hommages, bénissait les vœux, exauçait les prières d’Israël. Là, il rentrait en contact avec son peuple.

Ce saint lieu était si majestueux, en raison même de la majesté de Dieu que seul le Pontife suprême pouvait y entrer. L’entrée en était interdite à tout autre que lui, sous peine de mort.

Le Pontife devait y entrer revêtu des habits sacerdotaux, portant sur sa poitrine, le mystérieux « rational », assemblage de 12 pierres précieuses sur lequel se trouvaient gravés les noms des tribus d’Israël. Il n’y entrait qu’une fois l’an et encore devait-il avoir immolé d’abord en dehors deux victimes : l’une pour ses propres péchés, l’autres pour les péchés des peuples. Il aspergeait alors de leur sang le « propitiatoire » où reposait la majesté divine.

Ce sacrifice solennel constituait l’acte suprême le plus auguste du sacerdoce.

Mais tout cela n’était que figure. Où est la réalité ? Où est le sacrifice signifié, préfiguré ? Il est en Jésus-Christ.

Le Christ Jésus est le Pontife suprême. Un pontife saint, immaculé, séparé des pécheurs et plus élevé même que les cieux.

C’est lui qui pénètre dans le Tabernacle, dans un Tabernacle non pas crée de la main des hommes, « non huius creationis « (Hb 9 11), mais dans « le Ciel des cieux », dans le sanctuaire de la divinité « ad interiora velaminis ». Comme le grand prêtre, il y entre en portant le sang de la victime. Quel Victime ? Non point des victimes animales, comme sous l’Ancien Testament. Non ! Ce sang n’est autre que « son propre sang » « per propriam sanguinem, sang précieux, d’une valeur infinie, versé « au dehors » c’est-à-dire sur la terre, répandu pour les péchés, non plus du seul peuple juif, mais de l’humanité toute entière.

Il y pénètre à travers le voile de sa sainte humanité. Et c’est à travers ce voile que la voie du Ciel nous est désormais ouverte.

Enfin il y pénètre non point une fois l’an, mais une fois pour toutes car son sacrifice étant parfait et d’un prix infini, il est unique et suffit à procurer pour toujours la perfection à ceux qu’il veut sanctifier. « Car, par une oblation unique, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hb 10 14)
Mais il n’y pénètre pas seul.
Ici la réalité dépasse la figure. Il n’y pénètre pas seul. Notre Pontife nous porte avec lui, non pas d’une façon symbolique, comme jadis sur le rational, les noms des tribus, non pas de façon symbolique mais en réalité car nous sommes ses propres membres, sa « plénitude » comme le dit l’Apôtre ( Eph 1 23).

Avant lui on ne pouvait pénétrer dans les cieux. Impossible de franchir le voile du « Saint des saints » : Hb 9 8.

Mais le Christ, par sa mort et sa croix, a réconcilié l’humanité avec son Père. Et c’est pourquoi quand il a expiré, le voile du temple s’est déchiré en deux. C’est-à-dire que l’Ancien Testament est caduque. Son culte a cessé. Il n’a plus de légitimité. Mais surtout par ce que le Christ nous rouvrait les portes du Ciel et nous rendait l’entrée dans l’héritage éternel.

Ainsi au jour de l’Ascension, le Christ, grand Pontife, Pontife suprême de la race humaine, nous emporte avec lui dans les cieux en droit et en espérance.

N’oubliez jamais que ce n’est que par Lui que nous pouvons y entrer. Aucun homme ne peut entrer dans le « Saint de saints » qu’avec lui. Aucune créature ne peut jouir de la félicité éternelle qu’à la suite de Jésus. C’est le prix de son sacrifice, porté dans le « Saint des saints » avec ses stigmates qui nous vaut la béatitude infinie.

Et c’est ainsi que l’on peut apprécier, comme il convient, ces belles considérations de Saint Augustin dans sa deuxième homélie sur l’Evangile de saint Jean :

« Afin donc qu’il y ait aussi un chemin par lequel nous puissions aller, celui à qui nous voulions aller est venu de là-bas jusqu’à nous. Et qu’a-t-il fait ? Il a disposé un bois qui nous permettrait de passer la mer. Car personne ne peut traverser la mer de ce siècle s’il n’est porté par la croix du Christ. A cette croix s’attache même parfois quelqu’un qui a les yeux malades. Que celui qui n’aperçoit pas au loin où il lui faut aller ne se détache pas de la croix : elle-même le conduira jusqu’au terme.

« C’est pourquoi, mes frères, je souhaite avoir introduit cette conviction dans vos cœurs : si vous voulez vivre pieusement et chrétiennement, adhérez au Christ selon ce qu’il est devenu pour nous afin de parvenir à lui selon ce qu’il est ; selon ce qu’il était, il est venu à nous afin de se faire pour nous ce qu’il n’était pas, car il s’est fait pour nous celui qui porterait les faibles, leur ferait traverser l’océan du siècle et les mènerait jusqu’à la patrie où il n’y aura plus besoin de navire, parce qu’il n’y a pas de mer à traverser. Il vaut donc mieux ne pas voir ce qui est avec son intelligence et ne pas se détacher pourtant de la croix du Christ que de voir ce qui est avec son intelligence et de mépriser la croix du Christ 3. Mais il est préférable, et il est excellent, si faire se peut, de voir où il faut aller et, tout ensemble, de se tenir attaché à ce qui porte les voyageurs jusqu’au terme. C’ est ce qu’on pu faire les grandes intelligences des monts, ceux qui sont appelés les monts, ceux que la lumière de la justice éclaire par-dessus tous les autres : ils ont pu le faire et ils ont vu ce qui est. Car c’est en le voyant que Jean disait : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu 4. Ils ont vu et, afin de parvenir à ce qu’ils voyaient de loin, ils ne se sont pas éloignés de la croix du Christ, ils n’ont pas méprisé l’humilité du Christ. Quant aux petits qui ne peuvent s’élever à la même intelligence, s’ils ne s’éloignent pas de la croix, de la passion et de la résurrection du Christ, c’est sur le même navire qu’ils sont conduits
à ce qu’ils ne voient pas, sur ce navire qui assure pareillement la traversée de ceux qui voient ».

Durant toute l’éternité, nous confesserons cette vérité, nous adorerons ces saintes plaies. Nous adorerons son immolation, son sacrifice, cette croix qui valent notre gloire et notre béatitude. A Lui, l’Agneau immolé, Grand prêtre toute louange et toute action de grâce.

Et que fait le Pontife suprême dans les Cieux ?

Saint Paul nous le dit, toujours dans cet Epître aux Hébreux : « il est entré dans le Ciel afin de se tenir désormais, pour nous présent devant la face de Dieu » (Hb 9 24). Son sacerdoce est éternel. Sa médiation est éternelle. Son intercession immense. « Semper vivens ad interpellendum pro nobis ». C’est-à-dire qu’il redit sans cesse sa prière sacerdotale : « Père c’est pour eux que je prie…Ils sont dans le monde… Gardez ceux que vous m’avez donnés…Je prie pour eux afin qu’ils aient en eux la plénitude la joie…Père je veux que là où je suis, ils soient avec moi afin qu’ils voient la gloire que vous m’avez donné…afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux et que je sois moi aussi en eux ».

Vraiment comment ces sublimes vérités de notre foi ne feraient-elles pas naître en nous une inébranlable confiance ? « Jésus-Christ prie pour nous toujours » « Car si le sang des boucs et des taureaux, si la cendre d’une vache, dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifient de manière à procurer la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous servions le Dieu vivant ? « (Hb 9 13-14)

Ayez donc une confiance absolue dans le Sacrifice et la prière de Notre Pontife suprême. Il a pénétré dans les cieux, comme jadis le Pontife dans le « Saint des saints ».
Il inaugure et poursuit son incessante médiation. Il est le Fils bien aimé en qui le Père a mis toute sa confiance. Comment ne serait-il pas écouté ?
O Père ! regardez votre Fils, son immolation et donnez-nous un jour d’être où Il est afin que, par Lui, en Lui, avec Lui nous vous rendions tout honneur et toute gloire.

 

Sainte Thérèse l’Enfant Jésus : de très belles pages de vie spirituelle

 


J’ai lu ce dimanche matin de très belles considérations spirituelles. Je ne résiste pas à la joie de vous les faire connaître. Vous y trouverez, j’en suis persuadé, mille consolations. Il s’agit d’un petit recueil d’une quarantaine de pages, intitulé « Conseils et Souvenirs ». M’est avis que toute la spiritualité de Sainte Thérèse s’y trouve contenue.
Voyez vous-même.
Je vous donnerai ce trésor en plusieurs fois.


« Conseils et Souvenirs »


Dans les entretiens de la Bienheureuse Thérèse avec ses novices, nous trouvons les plus précieux enseignements.

Je me décourageais à la vue de mes imperfections, raconte l’une d’entre elles, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus me dit : « Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à se tenir debout, mais ne sait pas encore marcher. Voulant absolument atteindre le haut d’un escalier pour retrouver sa maman , il lève son petit pied afin de monter la première marche. Peine inutile ! il retombe toujours sans pouvoir avancer. Eh bien, soyez ce petit enfant ; par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l’escalier de la sainteté, et ne vous imaginez pas que vous pourrez monter même la première marche ! non ; mais le Bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté. Du haut de cet escalier, il vous regarde avec amour. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son royaume où vous ne le quitterez plus. Mais, si vous cessez de lever votre petit pied, il vous laissera longtemps sur la terre »

« Le seul moyen de faire de rapides progrès dans la voie de l’amour, disait-elle, est celui de rester toujours bien petite ; c’est ainsi que j’ai fait ; aussi maintenant je puis chanter avec notre Père saint Jean de la Croix : « Et m’abaissant si bas, si bas,
je m’élevai si haut, si haut,
Que je pus atteindre mon but ».


+++++

Dans une tentation qui me semblait insurmontable, je lui dis : « Cette fois, je ne puis me mettre au-dessus, c’est impossible. » Elle me répondit :
« Pourquoi cherchez-vous à vous mettre au-dessus ? passez dessous tout simplement. C’est bon pour les grandes âmes de voler au-dessus des nuages quand l’orage gronde ; pour nous, nous n’avons qu’à supporter patiemment les averses. Tant pis si nous sommes un peu mouillées ! Nous nous sécherons ensuite au soleil de l’amour.
« Je me rappelle à ce propos ce petit trait de mon enfance : un cheval nous barrait l’entrée d’un jardin ; on parlait autour de moi cherchant à le faire reculer ; mais je les laissais discuter, et passais tout doucement entre ses jambes…Voilà ce que l’on gagne à garder sa petite taille ! »

+++++

« Notre Seigneur répondait autrefois à la mère des fils de Zébédée : « Pour être à ma droite et à ma gauche, c’est à ceux à qui mon Père l’a destiné » (Mt 20 23) Je me figure que ces places de choix, refusées à de grands saints, à des martyrs, seront le partage de petits enfants.
« David n’en fait-il pas la prédication lorsqu’il dit que le petit Benjamin présidera les assemblées (des saints). Ps 67 29)


+++++


« Vous avez tort de critiquer ceci et cela, de désirer que tout le monde plie à votre manière de voir. Puisque nous voulons être de petits enfants, les petits enfants ne savent pas ce qui est le mieux, ils trouvent tout bien ; imitons-les. D’ailleurs, il n’y a pas de mérite à faire qui est raisonnable. »

+++++

« Mes protecteurs au ciel et mes privilégiés sont ceux qui l’ont volé, comme les saints Innocents et le bon larron. Les grands saints l’ont gagné par leurs œuvres ; moi, je veux imiter les voleurs, je veux l’avoir par ruse, une ruse d’amour qui m’ en ouvrira l’entrée, à moi et aux pauvres pécheurs. L’Esprit Saint m’encourage, puisqu’il dit dans les proverbes : « O tout petit ! Venez, apprenez de moi la finesse » (Pro 1,4)


+++++


« Que feriez-vous si vous pouviez recommencer votre vie religieuse ?
- Il me semble que je ferais ce que j’ai fait.
- Vous n’éprouver donc pas le sentiment de ce solitaire qui disait : « Quand même j’aurais vécu de longues années dans la pénitence, tant qu’il me resterait un quart d’heure, un souffle de vie, je craindrais de me damner » ?
- Non , je ne puis partager cette crainte, je suis trop petite pour me damner, les petits enfants ne se damnent pas.
- Vous cherchez toujours à ressembler aux petits enfants, mais dites-nous donc ce qu’il faut faire pour posséder l’esprit d’enfance ? Qu’est-ce que rester petit ?
- Rester petit, c’est reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu, comme un petit enfant attend tout de son Père. C’est ne s’inquiéter de rien, ne point gagner de fortune.
- « Même chez les pauvres, tant que l’enfant est tout petit, on lui donne ce qui lui est nécessaire, mais aussitôt qu’il a grandi, son père ne veut plus le nourrir et lui dit : Travaille maintenant, tu peux te suffire à toi-même. Eb bien ! c’est pour ne jamais entendre cela que je n’ai pas voulu grandir, me sentant incapable de gagner ma vie, la vie éternelle du Ciel. Je suis donc toujours restée petite, n’ayant d’autre occupation que celle de cueillir les fleurs de l’amour et du sacrifice et de les offrir au bon Dieu pour son plaisir.
« Etre petit, c’est encore ne point s’attribuer à soi-même les vertus que l’on pratique, se croyant capable de quelque chose, mais reconnaître que le bon Dieu pose ce trésor de vertu dans la main de son petit enfant, pour qu’il s’en serve quand il en aura besoin ; c’est toujours le trésor du bon Dieu.
« Enfin c’est ne point se décourager de ses fautes, car les enfants tombent souvent, mais ils sont trop petits pour se faire beaucoup de mal ».


+++++


Afin d’imiter notre angélique Maîtresse, je voulais ne pas grandir, aussi m’appelait-elle « le petit enfant ». Pendant une retraite elle m’adressa ces lignes : « Ne craignez pas de dire à Jésus que vous l’aimez, même sans le sentir, c’est le moyen de le forcer à vous secourir, à vous porter comme un petit enfant trop faible pour marcher.
« C’est une grande épreuve de voir tout en noir, mais cela ne dépend pas de vous complètement, faites ce que vous pouvez pour détacher votre cœur des soucis de la terre, et surtout des créatures ; puis, soyez sûre que Jésus fera le reste. Il ne pourra permettre que vous tombiez dans l’abîme. Consolez-vous, petit enfant, au ciel vous ne verrez plus tout en noir mais tout en blanc. Oui, tout sera revêtu de la blancheur divine de notre Epoux, le Lis des vallées. Ensemble, nous le suivrons partout où il ira…Ah ! profitons du court instant de la vie ! faisons plaisir à Jésus, sauvons-lui des âmes par nos sacrifices. Surtout soyons petites, si petites que tout le monde puisse nous fouler aux pieds, sans même que nous ayons l’air de le sentir et d’en souffrir.
« Je ne m’étonne pas des défaites du petit enfant ; il oublie qu’étant aussi missionnaire et guerrier, il doit se priver de consolations par trop enfantines. Mais que c’est vilain de passer son temps à se morfondre, au lieu de s’endormir sur le Cœur de Jésus !
« Si la nuit fait peur au petit enfant, s’il se plaint de ne pas voir Celui qui le porte, qu’il ferme les yeux : c’est le seul sacrifice que Jésus lui demande. En se tenant ainsi paisible, la nuit ne l’effraiera pas puisqu’il ne la verra plus ; et bientôt le calme, sinon la joie, renaîtra dans son cœur. »


+++++


Pour m’aider à accepter une humiliation, elle me fit cette confidence :

« Si je n’avais pas été acceptée au Carmel, je serais entrée dans un Refuge, pour y vivre inconnue et méprisée, au milieu des pauvres « repenties ». Mon bonheur aurait été de passer pour telle à tous les yeux ; et je me serais faite l’apôtre de mes compagnes, leur disant ce que je pense de la miséricorde du Bon Dieu…
- Mais comment seriez-vous arrivée à cacher votre innocence au confesseur ?
- Je lui aurais dit que j’avais fait dans le monde une confession générale et qu’il m’était défendu de la recommencer. »


+++++


« Oh ! quand je pense à tout ce que j’ai à acquérir !
- Dites plutôt à perdre ! C’est Jésus qui se charge de remplir votre âme, à mesure que vous la débarrassez de ses imperfections. Je vois bien que vous vous trompez de route ; vous n’arriverez jamais au terme de votre voyage. Vous voulez gravir la montagne et le Bon Dieu veut vous faire descendre : il vous attend au bas de la vallée fertile de l’humilité. »

+++++

« Il me semble que l’humilité c’est la vérité. Je ne sais pas si je suis humble, mais je sais que je vois la vérité en toutes choses. ».

+++++

« Vraiment vous êtes une sainte !
- Non je ne suis pas une sainte ; je n’ai jamais fait les actions des saints : je suis une toute petite âme que le bon Dieu a colée de grâces…Vous verrez au ciel que je dis vrai.
- Mais vous avez toujours été fidèle aux grâces divines, n’est-ce pas ?
- Oui, depuis l’âge de trois ans, je n’ai rien refusé au bon Dieu. Cependant je ne puis m’en glorifier. Voyez comme ce soir le soleil couchant dore le sommet des arbres ; ainsi mon âme apparaît toute brillante et dorée, parce qu’elle est exposée aux rayons de l’amour. Si le soleil divin ne m’envoyait plus ses feux, je deviendrais aussitôt obscure et ténébreuse.
- Nous voudrions aussi devenir toutes dorées, comment faire ?
- Il faut pratiquer les petites vertus. C’est quelquefois difficile, mais le bon Dieu ne refuse jamais la première grâce qui donne le courage de se vaincre ; si l’âme y correspond, elle se trouve immédiatement dans la lumière. J’ai toujours été frappée de la louange adressée à Judith : « Vous avez agi avec un courage viril et votre cœur s’est fortifié. » (Judith 15 2) D’abord, il faut agir avec courage ; puis le cœur se fortifie et l’on marche de victoire en victoire. »


+++++


Je lui confiais que je n’arrivais à rien ; et je m’en décourageais.
« Jusqu’à l’âge de quatorze ans, me dit-elle, j’ai pratiqué la vertu sans en sentir la douceur ; je désirais la souffrance sans penser à en faire ma joie ; c’est une grâce qui m’a été accordée plus tard. Mon âme ressemblant à un bel arbre dont les fleurs tombaient aussitôt qu’elles étaient écloses.
« Faites au bon Dieu le sacrifice de ne jamais cueillir de fruits, c’est-à-dire de sentir toute votre vie de la répugnance à souffrir, à être humiliée, à voir toutes les fleurs de vos désirs et de votre bonne volonté tomber à terre sans rien produire. En un clin d’œil, au moment de votre mort, il saura bien faire mûrir de beaux fruits sur l’arbre de votre âme.
« Nous lisons dans l’Ecclésiastique : « Il est tel homme manquant de force et abondant en pauvreté, et l’œil de Dieu l’a regardé en bien, et il l’a relevé de son humiliation et il a élevé sa tête ; beaucoup s’en sont étonnés et ont honoré Dieu.
« Confie-toi en Dieu et demeure à ta place, car il est facile au Seigneur d’enrichir tout d’un coup le pauvre. Sa bénédiction se hâte pour la récompense du juste, et en un instant rapide il fait fructifier ses progrès. » ( Eccl 11 ,12-24)
« Pour moi j’éprouve une grande joie, non seulement quand on me trouve imparfaite, mais surtout, quand je sens que je le suis : au contraire, les compliments ne me causent que du déplaisir. »


+++++

« Le bon Dieu a pour vous un amour particulier, puisqu’il vous confie d’autres âmes.
- Cela ne me donne rien, et je ne suis réellement que ce que je suis devant Dieu…Ce n’est pas parce qu’il veut que je sois son interprète près de vous qu’il m’aime davantage : il le fait plutôt votre petite servante. C’est pour vous et non pour moi qu’il m’a donné les charmes et les vertus qui paraissent à vos yeux.
« Je me compare souvent à une petite écuelle que le bon Dieu remplit de toutes sortes de bonnes choses. Tous les petits chats viennent en prendre leur part ; ils se disputent parfois à qui en aura davantage. Mais l’Enfant Jésus est là qui guette ! « Je veux bien que vous buviez dans ma petite écuelle, dit-il, mais prenez garde de la renverser et de la casser ! »
« A vrai dire, il n’y a pas grand danger, parce que je suis posée à terre. Pour les Prieures, ce n’est pas la même chose : étant placées sur des tables, elles courent beaucoup plus de périls. L’honneur est toujours dangereux.
« Ah ! quel poison de louanges est servi journellement à ceux qui tiennent les premières places ! Quel funeste encens ! et comme il faut qu’une âme soit détachée d’elle-même pour n’en pas éprouver de mal ! ».


+++++


Une novice lui disait :
« Vous êtes bien heureuse d’être choisie pour indiquer aux âmes la « Voie d’enfance ». !
Elle répondit :
« pourquoi en serais-je heureuse ? pourquoi désirerais-je que le bon Dieu se serve de moi plutôt que d’une autre ? Pourvu que son règne s’établisse dans les âmes, peu importe l’instrument. D’ailleurs, il n’a besoin de personne.
« Je regardais, il y a quelque temps, la mèche d’une petite veilleuse presque éteinte. Une de nos sœurs y approcha son cierge ; et par ce cierge, tous ceux de la communauté se trouvèrent allumés. Je fis alors cette réflexion : « Qui donc pourrait se glorifier de ses œuvres ? Ainsi, par la faible lueur de cette lampe, il serait possible d’embraser l’univers. Nous croyons souvent recevoir les grâces et les lumières divines par le moyen des cierges brillants ; mais d’où ces cierges tiennent-ils leur flamme ? Peut-être de la prière d’une âme humble et toute cachée, sans éclat apparent, sans vertu reconnue, abaissée à ses propres yeux, près de s’éteindre.
« Oh ! que nous verrons de mystères plus tard ! Combien de fois ai-je pensé que je devais peut-être toutes les gr$aces dont j’ai été comblée aux instances d’une petite âme que je ne connaîtrai qu’au ciel !
« C’est la volonté du Bon Dieu qu’en ce monde les âmes se communiquent entre elles les dons célestes par la prière, afin que, rendues dans leur patrie, elles puissent s’aimer d’un amour de reconnaissance, d’une affection bien plus grande encore que celle de la famille la plus idéale de la terre.
« Là, nous ne rencontrerons pas de regards indifférents, parce que tous les saints s’entre devront quelque chose.
« Nous ne verrons plus de regards envieux ; d’ailleurs le bonheur de chacun des élus sera celui de tous. Avec les martyrs, nous ressembleront aux martyrs ; avec les docteurs nous serons comme les docteurs ; avec les vierges, comme les vierges ; et de même que les membres d’une même famille sont fiers les uns des autres, ainsi le serrons nous de nos frères, sans la moindre jalousie.
« Qui sait même si la joie que nous éprouverons en voyant la gloire des grands saints, en sachant que, par un secret ressort de la Providence, nous y avons contribué, qui sait si cette joie ne sera pas aussi intense, et plus douce peut-être, que la félicité dont ils seront eux-mêmes en possession ?
« Et de leur côté, pensez-vous que les grands saints, voyant ce qu’ils doivent à de toutes petites âmes, ne les aimeront pas d’un amour incomparable ? Il y aura là, j’en suis sûr, des sympathies délicieuses et surprenantes. Le privilégié d’un apôtre, d’un grand docteur, sera peut-être un petit pâtre ; et l’ami intime d’un patriarche, un simple petit enfant. Oh ! que je voudrais être dans ce royaume d’amour ! »


- Ne passez pas trop vite sur ce passage… Méditez-le ! Arrêtez votre réflexion. ! Vous avez toute la « doctrine » thérésienne. Vous avez exposé le dogme de la « communion des saints ». Merveilleuse doctrine ! C’est sur cette doctrine que Sainte Thérèse fonde son élan missionnaire, et que l’Eglise l’a déclarée « patronne des missions ». En ces temps difficiles, c’est une précieuse doctrine.


L’Eglise et les « mariages » homosexuels. Sa doctrine.

Le mariage entre personnes homosexuelles qui va, vraisemblablement, être "célébré à la mairie de Bègles, le 5 juin prochain, relance le problème de la légitimité de telles "unions".
L'Eglise a rappelé la doctrine sur cet important problème. Vous trouverez le texte du Cardinal Ratzinger, Président de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans ITEM, dans la rubrique « faits de société ». C'est à lire et à faire lire. Cliquez ici.
Vous trouverez le texte dans ITEM dans la rubrique « faits de société ». Cliquez ici.