Paroisse catholique
Saint Michel
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Semaine du 15 au 21 novembre 2004 Ier dimanche de l’Avent. |
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Une belle définition du chrétien
Voilà une nouvelle année liturgique. Elle commence par le temps de l’Avent qui, en quatre dimanches, va nous conduire à la belle fête de Noël. Ces quatre dimanches doivent préparer nos cœurs à bien accueillir le Sauveur. Réfléchissons sur l’épître de cette messe qui est prise de l’Epître de Saint Paul aux Romains, le chapitre 13, les versets 11-14. Lisons d’abord le texte proposé à notre méditation dominicale : « Frères, sachez le, voici l’heure de nous réveiller de notre sommeil. Car le salut est maintenant plus près de nous qu’au moment où nous sommes venus à la foi. La nuit s’avance, le jour est proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons les armes de la lumière. Comme on fait en plein jour, marchons avec dignité, sans orgies ni beuverie, sans débauches ni impureté, sans dispute ni jalousie. Au contraire, revêtez le Seigneur Jésus-Christ ». (Rm 13 11-14) « Sachez le, voici l’heure de nous réveiller
de notre sommeil » C’est là une belle définition du
catholique : « ce lui qui sait qu’il ne doit pas dormir,
qu’il ne peut dormir. Il en sait la raison. Le catholique est celui qui sait qu’il ne doit pas dormir. « Surgere ». C’est celui qui se lève. C’est celui qui se dresse. Qui est donc dans l’attente. Qui guette. Il est celui qui veille comme le guetteur, comme la sentinelle, au premier « bruit », il fait face… A cette veille, est attribuée la béatitude. C’est le Proverbe qui le dit : « Beatus qui vigilat ad fores meas quotidie ». « Bienheureux qui veille à mes portes chaque jour ». C’est aussi l’Apocalyspe : « Beatus qui vigilat et custodit vestimenta sua », « Bienheureux qui veille et garde ses vêtement » pour être prêt. C’est un ordre. L’Apocalypse dit encore : « Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sais pas à quelle heure, je viendrai te surprendre ». C’est Dieu qui s’adresse à l’Eglise de Sardes : « Je connais tes œuvres : tu as le nom de vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui est prés de mourir. Car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu la parole. Garde là et fais pénitence. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sais pas à quelle heure je viendrai te surprendre ». C’est le conseil que donne Saint Paul à Timothée : « tu vero vigila, in omnibus labora, opus fac evangelistae ». C’est le conseil de NSJC : « Vigilate ergo quia nescitis qua hora… C’est un conseil sans cesse répété : « Vigilate itaque quia nescitis diem neque horam. C’est le conseil de NSJC aux disciples assistant à son agonie : « Sustinete hic et vigilate » ou encore : « Vigilate et orate » de peur que vous ne tombiez en tentation. C’est le conseil de NSJC à ses disciples lorsqu’il leur annonce la destruction de Jérusalem, pour les événements annonciateurs de son retour en gloire : « Quand vous verrez ces choses arrivées, sachez que le Fils de l’Homme est proche qu’il est à la porte ». Alors il conclut, en Saint Marc ce grand passage par ces paroles : « Prenez garde, veillez, car vous ne savez quand ce sera le moment. Il en est du Fils de l’Homme comme d’un Homme qui ayant laissé sa maison pour aller à ses serviteurs et assigné chacun à sa tache, commande au portier de veiller. Veillez donc car vous ne savez quand viendra le maître de la maison si ce sera le soir ou au milieu de la nuit ou au chant du coq ou le matin. Craignez que, arrivant tout à coup, il ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez ». C’est le reproche qu’il fit à Saint Pierre, lors de son agonie : « dicit Jesus Petro : « sic non potuistis una hora vigilare mecum ». C’est donc la belle attitude du chrétien. Il est une sentinelle, un serviteur attentif. Il est donc important d’en connaître le comportement. Saint Luc nous le décrit : « Ayez aux reins la ceinture et dans vos mains la lampe allumée. Soyez semblables à des hommes qui attendent que leur Maître revienne des noces afin que, dès qu’il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le Maître, à son retour trouvera veillant. Je vous le dis en vérité, il se ceindra, il les fera mettre à table et s’approchera pour les servir ». Le chrétien est comparé, dans le même passage, aussi à un père de famille qui veille à ne pas laisser entrer le voleur . Et NSJC est terrible, lui si clément, pour ces serviteurs qui ne veillent pas. « Mais si ce serviteur dit en lui-même :
Mon Maître tarde à venir et qu’il se mette…à
manger, à boire et à s’enivrer, le Maître
de ce serviteur viendra au jour où il ne l’attend pas et
à l’heure qu’il ne sait pas, et il le fera couper
en morceaux et lui assignera sa part avec les infidèles ».
Et voilà la raison de la veille ! « Nunc enim proprior est nostra salus quam cum credidimus » « Maintenant en effet le salut est plus proche de nous qu’au temps où nous avons embrassé la foi ». La raison, ici, de la veille, est la proximité du salut. C’est la proximité du retour en gloire du Christ, le Fils de l’Homme. C’est la proximité de notre délivrance. « Redressez-vous, relevez la tête car votre délivran,ce est proche ». « Redemptio vestra ». Redimere qui veut dire « racheter », « acheter », mais aussi « sauver », « dé »livrer. En ce sens on parlera de « rdimere captos e servitute » : « délivrer les captifs de la servitude ». C’est donc la proximité du Royaume de Dieu qui est la raison de notre veille. « Rendez-vous compte que le royaume de Dieu est proche ». Saint Paul poursuit : « la nui est avancée », « le jour est proche ». Nous avons une redondance qui insiste sur la toute proximité du jour. Il y a une certaine poésie dans cette expression. Le prédicateur ne doit pas la négliger, non plus. Alors, s’il en est ainsi, : « soyons vigilant », nous dit Saint Paul. « Soyons de grâce dans l’attitude du veilleur qui attend son Maître et s’applique à sa volonté. Alors point d’œuvre ténébreuses, point d’orgie, point de beuveries, point de luxure, point de débauche, point de querelle, de jalousie. Tout cela, par évidence, nuit à l’attitude du guetteur, qui est vif et prompt. Mais surtout « induimini Dominum Jesum Christum », « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ». Saint Paul vous dira ailleurs : « Abjiciamus ergo opera tenebrarum et induamur arma lucis ». Aux Ephésiens, il vous dira encore : « Tenez donc ferme, ayant à vos reins la vérité pour ceinture, ayant revêtu la cuirasse de la justice et mis pour chaussure à vos pieds, le zèle qui donne l’Evangile de la paix. Par dessus tout cela, prenez le bouclier de la foi, avec lequel vous pouvez éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu ». Voilà la panoplie du guetteur, du veilleur, du chrétien. Nous !
Pour parler de cette année eucharistique, nous aurons le seul commentaire de l’article 6 du sacrement de l’Eucharistie de la Somme de Saint Thomas. Cet article est superbe. N’y passez pas à côté. A– commentaire de l’article 6 de la question 73 de la III pars : le sacrement de l’Eucharistie. L’article 6 : « Si l’agneau pascal fut la principale figure du sacrement de l’Eucharistie ». a- Introduction : Le sacrement de l’Eucharistie, dans sa raison propre de sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ, rendant présents d’une présence sacramentelle, le corps et le sang de Jésus-Christ dans leur état de séparation ou d’immolation qui devait être et qui fut le leur sur le Calvaire, ne pouvait exister, bien sûr, qu’après l’Incarnation et devait être institué à la veille de la Passion et de la mort du Christ. Nous en avons vu les raisons de convenance dans l’article V, la semaine dernière. Mais, avant sa réalisation, dans le Nouveau Testament, ce sacrement avait du être figuré par d’autres rites sacramentels dans l’Ancien Testament. Puisque l’on sait que l’Ancien Testament est une préparation, une préfiguration du Nouveau. C’est sa raison essentielle. Ces rites de l’Ancien Testament préfigurant le sacrement de l’Eucharistie sont nombreux. Saint Thomas les résume à quatre : le rite de Melchisédech, grand prêtre offrant le pain et le vin. La manne, après le passage de la mer rouge par le peuple hébreu, figure excellemment l’Eucharistie, pain de vie ; le sacrifice d’expiation avec l’immolation de deux boucs, dont le bouc émissaire, mais aussi l’agneau pascal. Et Saint Thomas va démontrer qu’ il en est un dont le rapprochement avec l’Eucharistie s’impose à un titre spécial. C’est le rite de l’agneau pascal. Saint Thomas se demande si nous devons le tenir comme la figure par excellence du sacrement de l’Eucharistie. C’est l’objet de cet article VI. La question, nous allons le voir, présente un intérêt très vif. Voyons cela. 1- Les « figures de l’Ancien Testament » Et tout d’abord, sans y insister longuement, donnons quelques indications sur ces quatre figures de l’Ancien Testament annonçant et préfigurant l’Eucharistie ? Ces quatre figures se retrouvent très souvent dans nos églises sur nos autels. Ces signes sont très importants. Ils nous donnent la signification de ce qu’est l’autel et ce qui s’y réalise. Ces figures peuvent être ainsi l’objet de belles méditations du fidèle dans l’attente de la célébration du sacrifice eucharistique . b- La première figure qui figure l’Eucharistie est le sacrifice offert par Melchisédec. Melchisédec, prêtre, représente le sacrifice du Christ en offrant le pain et le vin (Gene 14 18) Voilà pourquoi le Christ est dit « prêtre selon l’ordre de Melchisédec. Voici le récit de la Génèse : Abram,
apprenant que Lot son « frère » , de fait son neveu,
avait été conduit en exil après la victoire du
Roi Chodorlahomor et ses alliés, partit à son secours…Voici
le texte : « Dès qu’Abram apprit que son «
frère » avait été emmené captif, il
mit sur pied ses gens les mieux éprouvés, nés dans
sa maison, au nombre de trois cent dix-huit, et il poursuivit les rois
jusqu’à Dan. Là, ayant partagé sa troupe
pour les attaquer la nuit, lui et ses serviteurs, il les bâtit
et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est à gauche
de Dams. Il ramena tous les biens ; il ramena aussi Lot, son frère
et ses biens, ainsi que les femmes et les gens. Comme Abram revenait
vainqueur de Chodorlahomor et des rois qui étaient avec lui,
le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée
de Savé ; c’est la vallée du Roi. c- La deuxième figure c’est la manne. Voici le récit de l’Exode où il est dit que Dieu, ayant entendu le murmure du peuple hébreux dans le désert, donna dans sa miséricorde, la « manne », cette nourriture céleste qui est venu du ciel pour la subsistance du peuple hébreux : « Toute l’assemblée des enfants d’Israël
murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. Les enfants
d’Israël leur dirent : « Que ne sommes-nous morts par
la main de Yahweh dans le pays d’Egypte, quand nous étions
assis devant les pots de viande, que nous mangions du pain à
satiété ? Car nous vous nous avez amenés dans ce
désert pour faire mourir de faim toute cette multitude ». Or Notre Seigneur, dans l’Evangile de Saint Jean, alors qu’il parle de son corps et de son sang comme vraie nourriture spirituelle, fait une claire allusion à la manne des hébreux comme figure de la Saint Eucharistie. Souvenez-vous de ce beau texte sur la Sainte Eucharistie : « Quels sont vos œuvres ? lui demandent les juifs. Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : « Il leur a donné à manger le pain du ciel ». Jésus, leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent donc : « Seigneur donnez-nous toujours de ce pain. Jésus leur répondit : « je suis le pain de vie : celui qui vient à moi, n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif….Les Juifs murmurèrent contre lui, parce qu’il avait dit : « Je suis le pain vivant qui est descendu du Ciel » Jésus répondit « ..Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain descendu du Ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel….C’est là le pain qui est descendu du ciel : il n’en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne et sont mort : celui qui mange de ce pain vivra éternellement. (Jn 6) Il y a un bien une relation « symbolique » entre la manne et le don de l’Eucharistie, « pain de vie descendu du ciel, comme la manne dans le désert fut le don de Yahweh. d- La troisième figure : c’est le sacrifice
du « bouc émissaire le jour de la fête de l’Expiation. « Le bouc émissaire : « Le grand
prêtre, mettant les deux mains sur la tête du bouc vivant,
confessera toutes les iniquités des enfants d’Israël,
toutes leurs offenses et tous leurs péchés ; il en chargera
avec imprécation la tête de ce bouc, et l’enverra
au désert par un homme destiné à cela. »
(Lev 16 21) Voilà une belle figure de l’Ancien Testament annonçant le sacrifice du Christ… La meilleure preuve c’était le signe de la Croix sur la tête du Bouc Emissaire : « Au sortir du saints des saints, dit Lemann, aspergé par lui du sang du premier bouc immolé, le grand prêtre se rendait hors du sanctuaire, auprès du Bouc Emissaire pour le charger de tous les péchés d’Israël. Or c’était avec les deux mains placées en forme de croix sur la tête de cette seconde victime que les malédictions devaient être prononcées par lui ». (p. 116) NB de ce rite de l’Ancien Testament, il reste dans notre belle messe grégorienne le signe des deux mains étendue sur le calice au « Hanc Igitur ». Quel merveilleux symbole ! C’est surtout saint Paul dans son Epître aux Hébreux qui donne la signification de cette « expiation » : « mais le Christ ayant paru comme grand prêtre des biens à venir, il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’appartient pas à cette création terrestre, et il est entré une fois pour toutes dans le saint des saints, non avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang et il a obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux, si la cendre d’une vache, dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifient de manière à procurer la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivan,t ». (Hb 9 11-14) e- La quatrième figure : l’agneau pascal Voici le commandement fait par le Seigneur à Moïse au livre de l’Exode 12 « Ce mois-ci (mois d’avril) sera pour vous le commencement des mois ; ce sera le premier des mois de l’année. Parlez à toute l’assemblée des enfants d’Israël, et dites-leur : qu’au dixième jour de ce mois, chacun prenne un agneau pour s famille et pour sa maison. Que s’il n’y a pas dans la maison assez de personnes pour pouvoir manger l’agneau, il en prendra de chez son voisin dont la maison tient à la sienne, autant qu’il en faut pour pouvoir manger l’agneau. Cet agneau sera sans tache ; ce sera un mâle, et il n’aura qu’un an. Vous pourrez aussi prendre un chevreau qui ait ces mêmes conditions. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois et toute la multitude des enfants d’Israël l’immolera au soir. Ils prendront de son sang, et ils en mettront sur l’un et l’autre poteau et sur le haut des portes des maisons où ils le mangeront. Et cette même nuit ils en mangeront la chair au feu, et des pains sans levain avec des laitues sauvages. Vous n’en mangerez rien qui soit cru ou qui ait été cuit dans l’eau, mais il sera rôti au feu…Je passerai cette nuit-là par l’Egypte ; je frapperai dans le pays des Egyptiens tous les premiers-nés, depuis l’homme jusqu’aux bêtes, moi qui suis le Seigneur. Or le sang dont seront marquées les maisons où vous demeurerez servira de signe à votre égard. Je verrai ce sang et je passerai vos maisons et la plaie de mort ne vous touchera point lorsque je frapperai toute l’Egypte. Ce jour vous sera un mémorial, et vous le célébrerez de race en race, par un culte perpétuel, comme une fête solennelle à la gloire de Dieu » (Ex 12 1-4) Le Père Lémann fait ce commentaire : «
les Hébreux comprirent que c’était au sang de l’agneau
immolé que leur vie était attachée , et que c’était
à son mérite et non au leur qu’ils devaient attribuer
leur sûreté et leur liberté. « Je verrai ce
sang et la plaie de mort ne vous touchera point. La différence
que Dieu mettait entre eux et les Egyptiens n’était-elle
pas uniquement fondée sur ce que les portes de leurs maisons
étaient teintes de ce sang ? Or Saint Paul nous apprend que ce
fut par la foi que Moïse célébra la Pâque,
et qu’il fit l’aspersion du sang de l’agneau, afin
que l’Ange qui tuait tous les premiers-nés, ne touchât
point aux israélites » (Hb 2 28) Ce ne sera qu’avec le christianisme, après
l’immolation du Christ, le véritable Agneau, qu’on
découvrira que l’agneau pascal fut vraiment sa figure,
non seulement parce que Jésus nous aura délivrés
de la servitude du péché et de la mort éternelle
par l’effusion de son sang, mais encore parce qu’il aura
rempli exactement et parfaitement toutes les circonstances extérieures
ordonnées par Dieu pour l’immolation de l’agneau
pascal. Jésus, en faisant son entrée publique à
Jérusalem, se sera offert aux juifs volontairement, comme leur
victime pascale, le dixième jour de Nisan, et son immolation
aura été accomplie le quatorzième jour entre les
deux soirs. Il aura été immolé dans la ville même
où il était prescrit de célébrer la Pâque
après la construction de Temple, savoir, Jérusalem. Son
sang aura été répandu, mais aucun de ses os n’aura
été brisé. Car après qu’on eut rompu
les jambes aux deux voleurs qui étaient crucifiés à
ses côtés, comme on vit qu’il était mort,
on ne lui rompit point les jambes, afin que cette parole de l’Ecriture
fût accomplie. Vous ne romprez aucun de ses os.(Jn 19 36) Voilà ce qu’on découvrira plus tard ; mais actuellement, ce que la masse du peuple, revenu de la captivité, ne connaît qu’exactement, c’est que l’agneau pascal se rapporte au Christ qui, mieux que lui, sera le Sauveur et le libérateur de son peuple. (Voir I II 102 5 ad 2) Aussi cette espérance du Christ, sous l’emblème de l’agneau, a-t-elle toujours été chère à l’ancienne Synagogue. Le prophète Isaïe n’a-t-il pas été l’interprète de ces sentiments dans le cri qu’il jeta vers le ciel : « Envoyez Seigneur, l’agneau qui exercera sa domination sur la terre. ( Is 16 1 )… Dans les desseins miséricordieux du Seigneur, c’est à l’empire aimable d’un agneau que la terre entière devra être soumise. C’est à la vie d’un agneau que rassemblera, en effet, celle de Jésus. « Il ne criera pas, il ne discutera pas » (Is 42 2) Que ses enseignements seront suaves ! « Heureux ceux qui sont doux ; heureux ceux qui ont le cœur pur ; heureux ceux qui souffrent pour la justice » Mt 5 7-10) Et quel joug bienfaisant sera le sien ! Mon joug est doux, dira-t-il et mon fardeau est léger (Mt 11 30) Hélas ! sa mansuétude et sa bonté ne désarmeront pas ses ennemis. On l’entraînera au sacrifice : il demeurera muet devant ses bourreaux, comme l’agneau devant celui qui le tond (Is 53 7). Son sang coulera avec abondance, il effacera les péchés du monde. Alors sera réalisé l’annonce de Jean-Baptiste, son Précurseur, qui l’aura montré du doigt, en disant à la foule : « Voici l’agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde » (Jn 1 29). Le symbole de l’Agneau pascal aura reçu son accomplissement. ( id. p 109-113) Après ces quelques précisions données sur les figures de l’Ancient Testament, annonçant le sacrement de l’Eucharistie, voyons l’explication de Saint Thomas.
Mais je peux aussi considérer l’Eucharistie sous un autre aspect. Je peux le considérer dans sa « réalité », dans ce qu’il est in se. Saint Thomas appelle cet aspect le « res et sacramentum ». c’est « le corps vrai du Christ ». C’est la présence réelle : « et id quod est res et sacramentum, scilicet corpus Christi verum » Mais je peux encore considérer l’Eucharistie dans ses effets. Saint Thomas appelle cet aspect du sacrement : la « res tantum », c’est l’effet de ce sacrement. Voilà donc les trois aspects sous lesquels je
peux considérer un sacrement ; le sacrement de l’Eucharistie
en particulier. a- Voyons le premier aspect , le « scramentum
tantum », donc le sacrement de l’eucharistie en tant qu’il
est « seulement signe », à savoir le pain et le vin.
b- Voyons le deuxième aspect du sacrement de l’Eucharistie : quelle figure peut-elle bien convenir sous cet aspect de l’Eucharistie, c’est-à-dire sous l ‘aspect du « res er sacramentum » : « le corpus Christi verum ». Et ici Saint Thomas précise, c’est très important, sous l’aspect du « Christ Lui-même dans sa mort que ce sacrement contient ». « Quantum autem ad ipsum Christum passum, qui continetur in hoc sacramento… » ? Ce sont, bien évidemment, tous les sacrifices de l’Ancien Testament, mais surtout « le sacrifice de l’expiation » qui, nous l’avons vu, est de tous le plus important. « Quantum autem ad ipsum Christum passum qui continetur in hoc sacramento, figurae eius fuerunt omnia sacrificia veteris Testamenti; et praecipue sacrificium expiationis, quoid erat solemnissimum ». c- Quant au troisième aspect sous lequel je peux
considérer l’Eucharistie, à savoir sous l’aspect
de la « res tantum », à savoir « l’effet
du sacrement », la principale figure fut la manne, qui avait en
elle le goût de toutes les saveurs, comme il est dit au livre
de la Sagesse (16 –20) et qui fortifia le peuple hébreux
au désert. Et Saint Thomas écrit : « sicut huius
sacramenti quantum ad omnia refecit mentem ». Voilà au
passage, une belle définition de l’effet du sacrement de
l’Eucharistie. Retenons, là aussi, le verbe utilisé
: « reficere » qui se traduit en français par «
refaire, réparer, réconforter ». Telles sont les
effets de l’Eucharistie comme le fut, dans l’Ancien Testament,
la manne, belle figure de l’Eucharistie. N’oublions pas
le bel article 2 où Saint Thomas d’Aquin parle aussi de
l’Eucharistie en tant « refectio spiritualis ». destinée,
en tant que repas, à refaire l’âme dans la vie spirituelle.
On retrouve là le même verbe : « reficere ».
III - Quelques informations religieuses
Je ne peux que vous encourager à prendre connaissance
de « mon dernier regard sur le monde », n° 19. Là,
je donne mes appréciations sur le cours du temps dans le monde
de la Tradition. Cliquez ici. B – Un texte de l’association « Sensus Fidei » L’association « sensus fidei » dirigé par Monsieur Amiot dont on connaît la sagesse et la mesure, publie un texte important que je livre à votre réflexion.
La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X joue un rôle central dans la transmission de cette foi en raison du nombre de ses membres et de l’étendue de son ministère. Nous voulons saluer ici publiquement le travail admirable de ses prêtres et les en remercier de tout cœur. Où en serait aujourd’hui la Tradition catholique sans le dévouement des membres de la FSSPX ? Pourtant nous croyons devoir rappeler que la Fraternité Saint-Pie X n’est pas seule à avoir conservé la foi catholique et à distribuer validement les sacrements. Parce qu’elle est le devoir de tous, la défense de la foi catholique n’est donc le monopole de personne. Elle doit s’exercer dans la plus parfaite charité entre tous. Face à certains évènements qui ont agité récemment la Tradition, nous déclarons publiquement notre inquiétude. Nous regrettons l’énergie mise dernièrement dans des controverses philosophiques obscures, quand nous constatons trop souvent peu de zèle pour faire avancer le royaume de Dieu. Nous sommes excédés des prédications centrées sur des observances mineures de notre religion et qui semblent la réduire à un moralisme. Force est de constater que l’esprit de conquête de Mgr Lefebvre semble loin et que l’on se replie sur soi. Nous sommes choqués par le renvoi expéditif de séminaristes sans histoires ou de prêtres qui se sont illustrés par leur dévouement au service des fidèles. Nous sommes étonnés que les procédures prévues par le code de droit canonique traditionnel n’aient pas été observées pour des mesures aussi radicales. Nous recevons de multiples confidences de prêtres malheureux, mais qui se taisent par crainte de sanctions. Nous sommes scandalisés par les actes agressifs, les déclarations acides, les mises en demeure et plus généralement l’absence de charité entre les membres du clergé. La défense d’un soi-disant « Principe d’Autorité » ne peut justifier l’affligeant spectacle auquel nous assistons depuis l’été. L’Eglise ne peut être régie avec une discipline militaire. La seule vraie règle entre ses membres est celle de la charité selon la devise de Mgr Lefebvre : credidimus caritati, « nous avons cru à la charité ». Alors que presque tous les clercs fidèles à la Tradition catholique exercent leur ministère par une juridiction de suppléance justifiée par le délabrement de l’Eglise depuis le Concile, nous ne pouvons comprendre à quel titre la FSSPX s’arrogerait le droit d’« excommunier » en quelque sorte ceux avec lesquels elle serait en conflit. Ainsi le communiqué du Secrétaire Général de la FSSPX du 21 octobre déclarant « illicite » le ministère des Abbés Laguérie et Héry à l’église Saint-Eloi de Bordeaux est dénué de sens et marque une dérive que nous ne pouvons que rejeter vigoureusement. De même nous ne pouvons accepter que, sous prétexte d’exclusion de la FSSPX, des prêtres catholiques soient empêchés de dire leur messe dans les églises que nous avons occupées avec peine (comme Saint-Nicolas-du- Chardonnet qui appartient à tous les traditionalistes) ou dans les prieurés que nous avons financés de nos deniers (pour la transmission de la foi et non le sectarisme de certains titulaires). Chaque prêtre catholique doit pouvoir accéder à tous les autels catholiques de la résistance. Tous doivent concentrer leurs efforts non à se déchirer mais à lutter contre les erreurs conciliaires qui détruisent l’Eglise. Nous appelons donc les prêtres à nous montrer l’exemple de la charité et de la miséricorde et nous les exhortons à la réconciliation. Dieu veuille nous en faire la grâce !
N B Si cette déclaration correspond à vos inquiétudes, signez-la et renvoyez-la à l’association Sensus Fidei, 2 rue Narcisse Diaz, 75016 Paris. Les déclarations dont les signataires l’auront souhaité seront transmises à Mgr Bernard Fellay. Les autres seront conservées au siège de l’association. C- Fatima. Yves Chiron, dans son dernier Aletheia du 21 novembre 2004, revient sur les derniers évènements qui touche le sanctuaire aimé de Fatima. On connaît la réunion œcuménique qui a eu lieu à Fatima, il y a maintenant deux ans . On a appris également la présence de bouddhistes au sanctuaire, à la capellina même, cette été. Ces deux événements ont fort « remués le milieu de la Tradition. A tel point qu’un pèlerinage de la Tradition est annoncé en réparation pour les 20 et 22 août prochain. L’article d’Yves Chiron se veut apaisant et nous encourage à nous « reposer sur nos deux oreilles ». Voici son article. Je le ferai suivre de mes réflexions en vous renvoyant à mon site ITEM et au dossier sur Fatima. a- Article de Yves Chiron sous le titre « mises au point sur Fatima » « La transformation du sanctuaire de Fatima en
un centre inter-religieux a été annoncée comme
un projet avéré et certain, mis en œuvre par les
autorités actuelles du sanctuaire de Fatima et avec l’approbation
du Saint6Siège. Un premier pas de cette « évolution
» du grand sanctuaire marial aurait été «
un service religieux hindou » qui se serait déroulé
dans la chapelle même des Apparitions le 5 mai dernier. En s’en tenant aux seuls articles récents,
on signalera trois protestations : Or, un article très important de Jeanne Smits,
sur la transformation du sanctuaire, est paru le 28 août dans
Présent. Je l’avais signalé alors (Aletheia, n°
61, 1.9.2004) car il apportait des éclaircissements et des rectifications
convaincantes. Jeanne Smits avait enquêté sur place et
avait établi que « tout est parti d’un unique article
paru dans l’hebdomadaire Portugal news, journal anglophone édité
dans l’Algarve (côté sud du Portugal). J.. Smits
citait aussi les démentis apportés par le P. Luciano Guerra,
recteur du sanctuaire, dans la revue officielle Voz de Fatima. Voilà l’article de Yves Chiron. La conclusion de cet article pourrait être : « Peuples, dormez en paix ! Rien de « méchant » ne se prépare à Fatima ». Je le souhaite vivement. Mais je n’en suis pas si sûr que notre auteur. J’ai personnellement lu tous les articles dont
parle Yves Chiron. Yves Chiron, qui dit se baser sur les seuls articles récents : « En s’en tenant aux seuls articles récents… » semble conclure à l’apaisement. Il s’en remets beaucoup au compte-rendu de Je anne Smits de Présent, qui elle même s’en remet beaucoup aux dires du recteur du sanctuaire. C’est également le point d ‘appui essentiel d’Yves Chiron. J’ai fait une lecture des propos du Père Guerra un peu différente de celle d’Yves Chiron et de Jeanne Smits. Je voudrais vous la rappeler et attirer l’attention d’Yves Chiron. Il lui a manqué de lire « mes remarques » sur le site ITEM. Ce n’est pas grave ! Mais si on veut être « exhaustif », alors… b- voyez mes analyses dans le site Item dans la rubrique
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