Paroisse catholique
Saint Michel
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Semaine du 29 au 5 décembre 2004 deuxiéme dimanche de l’Avent. |
I - Les textes de la messe du 2é dimanche de l’Avent.
L’Eglise nous propose en ce deuxième dimanche de l’Avent de très beaux textes que j’aurai la joie et le plaisir de vous présenter dans l’Homélie. Ne serait-ce que pour cela, il fait bon d’être « curé ». On va et vient au milieu des choses divines, comme le dit la postcommunion, on vit dans l’ « amour des choses du ciel ». Et cela est source et cause d’une vraie joie, d’une douceur et d’une intensité formidable. C’est cette joie qu’il faut entretenir dans vos cœurs tout le temps de l’Avent… et après. Introït, tiré d’Isaïe 30,30 : « Peuple de Sion, le Seigneur va venir pour sauver les Nations ; le Seigneur va faire éclater la majesté de sa voix, pour la joie de votre cœur. V/ Prête l’oreille, pasteur d’Israël, toi qui conduis Joseph comme un troupeau. V/ Gloire au Père ». Collecte « Stimulez nos cœurs, Seigneur, à préparer les voies de votre Fils unique, afin que sa venue nous donne de vous servir d’une âme purifiée. Lui, qui étant Dieu, vit et règne avec vous ». L’Epître, tiré de la lettre de Saint Paul aux Romains 15, 4-13. Frères, tout ce qui est écrit précédemment fut écrit pour notre instruction, afin que, par la prévenance, et par le réconfort des Ecritures, nous possédions l’espérance. Que le Dieu de l’espérance et du réconfort vous donne d’être d’accord entre vous selon le Christ Jésus, pour que, d’un même cœur, d’une seule bouche, vous rendiez gloire au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous accueillis, pour la gloire de Dieu. Car, je le dis, le Christ a été le serviteur des circoncis, à cause de la vérité de Dieu, pour confirmer les promesses faites à leurs pères ; mais les nations, c’est à cause de la miséricorde qu’elles rendront gloire à Dieu, selon qu’il est écrit : « Aussi, je te louerai parmi les nations, Seigneur ! je chanterai pour ton Nom. » L’Ecriture dit encore : « Exultez, nations, avec son peuple ! » Et encore : « Louez le Seigneur, toutes les nations ; fêtez-le, tous les peuples ! » Et Isaïe dit encore : « Il viendra le rejeton de Jessé, celui qui se lèvera pour régir les nations ; en lui, les nations mettront leur espérance ». Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et toute paix en votre foi, pour que vous soyez riches d’espérance par la puissance de l’Esprit-Saint ». Merveilleux ! Graduel tiré du Psaume 49 « De Sion, beauté parfaite, Dieu va se manifester. V/ Rassemblez-lui ses fidèles qui ont fait alliance avec lui par un sacrifice ». Alleluia, tiré du Psaume 121 « Alleluia, Alleluia. V/ J’ai été dans la joie quand on m’a dit : « Allons à la maison du Seigneur . Alléluia ». Evangile selon Saint Mathieu 11 2-10 « En ce temps-là, Jean, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ, et il envoya deux de ses disciples lui demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient et les estropiés marchent ; les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent ; les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et heureux qui n’aura pas en moi une occasion de chute ! ». Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau agité par le vent ? …Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un homme aux habits somptueux ? Mais ceux qui portent des habits somptueux, sont dans les palais des rois ! Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis et mieux qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : « Voici que j’envoie mon messager devant ta face pour qu’il prépare la route devant toi ». Offertoire tiré du Psaume 84 « C’est toi Seigneur, qui nous rendras la vie, et ton peuple se réjouira en toi. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde, accorde-nous ton salut. » Secrète « Laissez-vous fléchir, Seigneur, par nos humbles prières et par nos offrandes et puisque nous n’avons aucun mérite qui puisse plaider pour nous , venez vous même à notre secours ». Merveilleux ! L’humilité est le seul motif de notre appel divin ! Communion « Debout, Jérusalem, tiens-toi sur la hauteur et vois la joie qui vient de ton Dieu » Postcommunion « Rassasiées par cet aliment spirituel, nous vous supplions de nous apprendre, Seigneur, dans la participation à ce mystère, l’oubli des choses de la terre et l’amour des choses du ciel ».
« Tout ce qui a été écrit jadis, l’a été pour votre instruction afin que, par la persévérance et la consolation que donnent les Ecritures nous possédions l’Espérance ». Dans ce temps de l’Avent, dans ce dimanche, l’Eglise nous
rappelle deux choses capitales : Tel est l’objet de l’enseignement de ce dimanche. Vous en voyez la profondeur et les conséquences religieuses et même politiques. Politique ! Oui ! au milieu des difficultés de relations entre les nations, n’oublie pas, o Politique ! que toutes les nations font l’objet de la miséricorde de Dieu et qu’elles sont unies, dans la foi, en une même espérance eschatologique. Examinons le problème du salut des « circoncis », « des fils de la promesse ». Mais tout d’abord, voyons en Notre Seigneur, le Christ-Jésus, l’auteur de cette œuvre salvifique. C’est lui qui l’accomplit. Il fut annoncé dans les Ecritures Toutes les Ecritures, sont pleines de la venue du Christ, du Messie.
Toutes les Ecritures parlent de lui, l’annoncent, le décrivent
même. Avant qu’il ne soit né, son histoire est écrite
et sous ce rapport, connue. Et du reste, Jésus, pour se faire reconnaître de son peuple, ici, des disciples de Saint Jean Baptiste, leur rappelle précisément ce qu’on annonçait les Ecritures. Il est dit que le Messie sera un « thaumaturge ». Jésus alors dit aux disciples : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent. La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Mais c’est, de fait, le prophète Isaïe qui l’annonce au chapitre 35 5-6 de son œuvre : « Prenez courage, ne craignez point. Voici votre Dieu. La vengeance vient, une revanche divine. Il vient lui-même et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles. Alors s’ouvriront les oreilles des sourds. Le boiteux bondira comme un cerf et la langue du muet éclatera de joie » Oui ! L’Ecriture est pleine de récits sur le Messie et son œuvre rédemptrice. On voit pourquoi Saint Paul insiste en son Epître aux Romains : « Tout ce qui a été écrit jadis, l’a été pour votre instruction afin que par la persévérance et la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance ». Les Ecritures nous enseignent que le Messie, le Christ, aura un précurseur. C’est Isaïe que l’enseigne dans son chapitre 40 2-11 Ecoutez : « Une voix crie : Frayez dans le désert le chemin de Yahweh. Aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit relevée. Toutes montagnes et toutes collines abaissées. Que la hauteur devienne une plaine et les rochers escarpés un vallon ». Mais ce sont là les paroles mêmes de Saint Jean Baptiste que nous rapportent Saint Luc dans son Evangile au chapitre 3 verset 4. Saint Jean Baptiste est le précurseur du Christ. L’Ecriture nous dit qu’il doit naître « enfant ». « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, l’empire a été posée sur sers épaules et on lui donne pour nom : conseiller, admirable. Dieu-fort. Père éternel. Prince de la paix. Et c’est le chant des anges la nuit de Noël qui reprend ce chant sur la crèche même du Sauveur, venant appeler les bergers à glorifier leur Maître. « Un enfant nous est né ». « Ne craignez point car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie. Il vous est né aujourd’hui dans la ville de David, un sauveur qui est le Christ. Et voici ce qui vous servira de signe : Vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche ». L’Ecriture nous annonce qu’il doit naître d’une vierge, dans la ville de Bethléem, qu’il doit descendre d’Abraham, sortir de la tribu de Judas, de la famille de David. Qu’il paraîtra quand Judas aura perdu le sceptre de l’autorité et que les soixante dix semaines fixées par David seront écoulées. C’est fait. Il est écrit aussi qu’il annoncera le royaume de Dieu aux pauvres et aux petits. Qu’il ouvrira les yeux aux aveugles et rendra la santé aux infirmes. Qu’il enseignera la voix parfaite. Qu’il sera le précepteur des gentils, qu’il les convertira. C’est toute l’annonce du prophète Isaïe au chapitre 55 qu’il me plait, ici, de vous rappeler plus précisément : « O vous qui avez soif, venez aux eaux. Vous mêmes qui n’avez pas d’argent, venez acheter du blé et mangez. Venez acheter sans argent et sans rien donner en échange, du vin et du lait. Pourquoi dépenser de l’argent pour ce qui n’est pas du pain, votre travail pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi donc et mangez ce qui est bon. Et que votre âme se délecte de mets succulents. Prêtez l’oreille et venez à moi. Ecoutez et que votre âme vive et je conclurai avec vous un pacte éternel vous accordant les grâces assurées à David » C’est le peuple des promesses qui est ici annoncé et c’est le Christ qui accomplira les promesses, aux bénéfices des hébreux, des « fils d’Abraham et de David » : il réalisera « le pacte éternel » avec son peuple. Il les comblera, de fait, de grâces et de bénédictions. Et c’est ce que veut dire Saint Paul : « J’affirme en effet que le Christ s’est fait le serviteur des « circoncis » pour faire honneur à la véracité divine », à la parole de Dieu, en accomplissant les promesses faites aux Pères des circoncis, « circoncis » comme signe du pacte conclu entre Dieu et Abraham et sans cesse renouvelé avec Isaac et Jacob. Et Isaïe poursuit, dans son même chapitre : « Voici que je l’ai établi témoin auprès des peuples, des nations, prince et dominateur des peuples et des nations ». « Voici que tu appelleras la nation que tu ne connaissais pas et les nations qui ne te connaissaient pas, accourront à toi, à cause de Yahweh, ton Dieu et du saint d’Israël, parce qu’il t’a glorifié ». Ainsi le Christ, l’ « oint de Dieu » ne fera pas
miséricorde aux gentils, « aux nations », en raison
de pacte divin, en raison des Ecritures, pour en accomplir la vérité,
« en raison des promesses faites aux Pères », mais
essentiellement par « pur miséricorde », par pure
bienveillance. « Quant aux païens, dit Saint Paul, c’est
par sa miséricorde qu’ils glorifient Dieu » Mais finalement, peu importe le motif, la raison du salut, peu importe que ce soit en raison des « promesses », que ce soit par la seule miséricorde divine, tous « glorifient Dieu », doivent glorifier Dieu de son salut offert et réalisé dans le Christ et son sacrifice. Dès lors le salut de Dieu réalisé en son Christ
est la raison et de la joie des élus et de la paix des élus.
La raison de leurs actions de grâces. De la paix des élus
avec Dieu. De la paix des élus entre eux. Entre toutes les nations.
Juifs et Gentils, en Notre Seigneur Jésus-Christ, ne font qu’un,
un seul peuple qui doit chanter la gloire du Maître pour sa bonté.
« C’est pourquoi Seigneur je te louerai parmi les nations
». C’est pourquoi je chanterai à la gloire de ton
nom. C’est pourquoi la plus belle qualification de Dieu que je trouve dans l’Ecriture est l’espérance. Il est le « Dieu de l’espérance ». Et comme le dit joliment Saint Paul : le « Christ, en nous, l’espérance de la gloire ». Il est le Dieu qui fait naître en le cœur humain l’espérance. Car il a envoyé son Fils, seul sauveur, son Fils, seul rédempteur. Alors on comprend l’exclamation de Saint Paul : « Que le Dieu de l’espérance vous donne toute la plénitude de la joie et de la paix dans la foi pour que vous soyez riches d’espérance par la vertu de l’Esprit-Saint ». Et si donc le Christ nous fit tel accueil par bonté et miséricorde : « accueillez-vous les uns les autres comme le Christ lui-même vous a accueillis pour la gloire de Dieu ». Et le salut n’est pas seulement notre glorification, mais aussi la glorification de Dieu. Notre glorification est aussi et d’abord la gloire de Dieu.
Nous avons fini la semaine dernière la question 73 de la IIIa
pars consacrée à l’Eucharistie en général.
Cette Eucharistie nous la vénérons plus particulièrement
cette année puisque cette année est consacrée,
selon le vouloir du Souverain Pontife, à honorer l’ Eucharistie.
Comment la mieux honorer, en effet, qu’en étudiant le traité
de Saint Thomas. Nous abordons cette semaine la question 74, toute consacrée
à la « matière de ce sacrement : le pain et le vin
». Elle comprend huit articles Commençons par le premier article. Article Premier :« Si la matière de ce sacrement est le pain et le vin ?
Toutes ces choses ou autres choses semblables sont exclues, nous dit
Saint Thomas, parce que NSJC a institué ce sacrement sous les
espèces du pain et du vin selon l’Evangile de saint Mathieu
au chapitre 26 26 et suiv. : « Pendant le repas, Jésus
prit le pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit
et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez,
ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe, et, ayant rendu grâces,
il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous : car ceci est mon
sang, le sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour
un grand nombre en rémission des péchés. Je vous
le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai de nouveau avec vous dans
le royaume de mon Père ». De cette conclusion inéluctable, que le pain et le vin sont la matière du sacrement de l’Eucharistie, la seule qui convienne et dans laquelle le sacrement puisse être célébré, Saint Thomas, dans la deuxième partie de son article, va en montrer la haute convenance. Il y a entre cette matière et la nature du sacrement de l’Eucharistie une belle harmonie: « Unde panis et vinum sunt materia conveniens huius sacramenti. Et hoc rationabiliter ». Il va nous donner quatre raisons. La première raison de cette haute convenance ou harmonie, Saint
Thomas la tire de l’usage de ce sacrement qui est, nous l’avons
vu, une « manducation spirituelle». Or le pain et le vin
sont le plus communément utilisés pour toute « réfection
corporelle ». Dès lors, l’Eucharistie dont la nature
est d’être une « refectio spiritualis », devait
être instituée avec du « pain et du vin ». La seconde raison a trait à la Passion du Christ au cours de la quelle le sang fut séparé du corps. Or ce sacrement est le « mémorial de la passion du Seigneur », « est memoriale Dominicae passionis ». C’est pourquoi on prend séparément le pain comme sacrement du corps et le vin comme sacrement du sang. Cette considération de Saint Thomas est à retenir. « On remarquera, dit le Père Pègues, le rapport établi par Saint Thomas entre les deux espèces séparées et la séparation du corps et du sang du Christ sur la croix. . Il faut donc dire que pour Saint Thomas, c’est par ce rapport que l’Eucharistie a raison de sacrement de la Passion du Christ ; et, par suite, de sacrifice commémoratif ou représentatif du sacrifice de la Croix que constitue cette même Passion dans laquelle le corps et le sang du Christ furent séparés. Quand nous aurons à traiter de la raison ou du caractère d’immolation, et, partant, de sacrifice, dans l’Eucharistie, nous n’aurons pas à la chercher ailleurs que dans cette séparation sacramentelle du corps et du sang du Christ sous les espèces séparées du pain et du vin ».(p37) Aussi retenons la formulation de cette seconde raison. Elle est importante : « secundo, quantum ad passionem Christi, in qua sanguis a corpore est separatus. Et ideo in hoc sacramento, quod est memoriale Dominicae passionis, seorsum sumitur panis ut sacramentum corporis et vinum ut sacramentum sanguinis ». La troisième raison porte sur l’effet du sacrement « considéré en chacun de ceux qui le reçoivent ». Il en est la protection. Or l’homme est fait d’un corps et d’une âme. C’est pourquoi dans ce sacrement la chair du Christ , sous l’espèce du pain, est offerte pour le salut du corps, et, sous l’espèce du vin, le sang pour le salut de l’âme, selon qu’il est dit dans le Lévitique que l’âme de l’animal est dans le sang (Lev 17 14) La quatrième raison a trait encore à l’effet du sacrement mais non plus considéré « en chacun de ceux qui le reçoivent séparément et en lui-même », mais « par rapport à l’Eglise dans sa totalité. « Quarto, quantum ad effectum respectu totius Ecclesiae ». Sous ce rapport, on sait que l’Eglise est constituée de divers fidèles, comme le pain est fait de divers grains et le vin de divers grappes de raisin. Il y a donc bien une belle harmonie entre le pain et le vin et le sacrement de l’Eucharistie considéré dans son effet, en tant que ce sacrement est cause de l’unité de l’Eglise. Il faut noter la réflexion de Saint Thomas dans le « ad secundum ». Il dit que si par aventure il manquait une des deux matières, il ne faudrait pas consacrer l’une sans l’autre « quia non esset perfectum sacrificium », parce qu’il n’y aurait pas de sacrifice.. Cette réflexion est importante. Elle veut dire que dans l’Eucharistie, le sacrement et la sacrifice s’identifient dans la réalité, le sacrifice consistant dans la célébration même du sacrement, c’est-à-dire dans l’acte qui fait être sous l’espèce du pain le corps du Christ, et sous l’espèce du vin , le sang du Christ, séparées l’un de l’autre sacramentellement comme ils furent séparés réellement au Calvaire. La semaine prochaine nous étudierons les qualités requises pour le pain comme matière du sacrement. Nous verrons que le pain doit être de pur froment, qu’il doit être sans levain, ce qu’on appelle un pain azyme. Ce sont les articles 3 et 4 de la 74e question.
La semaine dernière, je vous ai présenté l’article et la pensée d’Yves Chiron, exprimé dans sa lettre « Aletheia », sur les derniers événements concernant le sanctuaire de Fatima et les risques que l’on peut craindre sur une éventuelle transformation du sanctuaire en centre inter-religieux. Yves Chiron se voulait très rassurant, apaisant même. Aucun danger réel n’était à craindre pour le sanctuaire de Fatima. Les déclarations du recteur du sanctuaire, le P. Guerra «était suffisamment claires ». Et penser le contraire serait même la preuve d’une mauvaise intention. C’était sous-entendu… Peu convaincu du bien fondé de ce « jugement », je me permettais de rappeler l’étrange Congrès qui s’était tenu à Fatima en octobre 2003 ? Pourquoi Fatima ? Le choix de cette ville pour une telle manifestation est-il fortuit ? Ce point me paraît très important. Ce Congrès est la véritable origine et raison de l’inquiétude de beaucoup de fidèles dévots de Notre Dame de Fatima. Je me permettais également de rappeler l’analyser que j’avais faite dans le dossier « Fatima » de l’article de Jeanne Smits dans Présent ainsi que de l’article du Père Guerra, recteur du sanctuaire que l’ « Homme Nouveau » avait publié, comme dossier, dans son numéro 1330 du 19 septembre 2004. Faut-il vraiment ne plus craindre, comme nous y encourage Yves Chiron dans son « Alethia » du 21 novembre 2004 ? . Faut-il, en conséquence, annuler le pèlerinage annoncé par la FSSPX pour les 22 et 23 août prochain, en réparation, sinon l’annuler, du moins ne s’y point rendre ? Certes, Rome est intervenue pour apaiser toute crainte. Le nom donné à la nouvelle basilique, « la Sainte Trinité » n’a rien, avouez-le, d’œcuménique. Je l’avoue. L’envoi d’une « pierre prélevée dans le rocher du tombeau de saint Pierre sous la basilique vaticane »…non plus. Je l’avoue aussi. Tout cela ne sonne pas vraiment en faveur de l’inter religion ! Apaisez-vous donc ! M’est avis, toutefois, qu’il faut rester vigilant. C’est ma position exprimée en commentaire de l’article d’Yves Chiron. Redisons-le ! Certains propos du recteur, pour moi, reste équivoques. La phrase même du recteur qui semble apaiser Yves Chiron, suscite, encore, en mon âme, une crainte. « Nous n’avons pas et n’avons jamais eu l’intention de réaliser dans l’église en construction des célébrations qui ne soient pas prévues par les directives de l’Eglise catholique ». « Les directives de l’Eglise catholique »…Cela reste bien vague…N’y a-t-il pas eu déjà des « directives de l’Eglise catholique » en faveur de réunions inter-religieuses. Souvenez-vous d’Assises, du sanctuaire d’Assise, ou du moins du parvis. Et cela n’a pas eu lieu seulement une fois, mais deux fois et même à Rome, là, sur le parvis de saint Pierre, non pas dans le dos du pape, à la « sauvette », sans qu’il le sache, mais bien en présence du pape, tel que le pape le voulait, tel qu’il en avait donné les « directives ». Non ! cette phrase, pour moi, n’est pas une nette déclaration. Elle reste « incertaine », peut-être même est-ce une déclaration « rusée ». Suis-je mal intentionné ? Toujours est-il que Jeanne Smits, elle même, conclut son article de Présent en remarquant que sur la maquette elle-même, elle a vu qu’un lieu était réservé pour les réunions inter-religieuses…Alors, vraiment le recteur n’a-t-il jamais eu l’intention de voir de telles cérémonies se déroulaient dans le sanctuaire ? Il est difficile, me semble-t-il, d’être totalement convaincu, étant donné, d’une part les déclarations qu’il fit dans et à la suite à la tenue du Congrès inter-religieux, devant l’attitude qu’il eut dans la présence des hindous dans la « cappelina », et dans la suite de leur « cérémonie ». Je ne suis pas le seul à rester sur une interrogation, dans
l’inquiétude, malgré l’article d’Yves
Chiron. De plus, suite à une plainte d’un lecteur, plainte publiée
dans l’Homme Nouveau le 19 septembre,,- vous la trouverez ci-dessous
– (Document B), le rédacteur en chef a permis un droit
de réponse de l’auteur, Mr l’abbé Charles
Tinotti. Cette réponse parfaitement argumentée fut publiée
dans le numéro du 3 octobre de l’Homme Nouveau, dans la
rubrique « Courrier des lecteurs » Tous ces documents me paraissent importants. Ils vous intéresseront, j’en suis sur, au plus haut point. Ma conclusion reste claire : Il n’est pas encore temps de baisser la garde. Il n’est pas encore temps de renoncer à votre voyage à Fatima, pour, avec la FSSPX, venir prier notre Dame et réparer, de fait, pour la cérémonie hindouiste qui eut lieu, le 5 mai dernier , à la grande satisfaction du recteur et de l’évêque. Les photos sont là, pour le prouver… Document A : la lettre du rédacteur en Chef de « l’Homme Nouveau », Philippe Maxence
H.N. : Dans l’Homme Nouveau du 5 septembre dernier(page 5), l’abbé Tinotti a publié un article sur le sanctuaire de Fatima et fait part de son inquiétude quant à son évolution. La lettre ci-dessous apporte un point de vue différent. Nous publions en page 3, à titre de pièce au dossier, un texte du recteur du Sanctuaire de Fatima, paru dans la voix de Fatima, en juin dernier. C’est l’occasion de réaffirmer que notre vocation consiste bien à rechercher la vérité en toute chose. La lettre : « Les lecteurs de l’Homme Nouveau seront certainement
sensibles à cette information qui a échappé à
l’abbé Tinotti : la première pierre de cette nouvelle
église de la Trinité a été offerte spécialement
par Jean-Paul II au recteur du sanctuaire le 8 mars 2004 et, pour mieux
signifier son soutien à la démarche pastorale engagée
par les responsables du sanctuaire et par les évêques,
le pape a demandé à ce que cette première pierre
soit prélevée dans le rocher du tombeau de saint Pierre
sous la basilique vaticane.(…) Document C : la réponse de Monsieur l’abbé Tinotti, publiée dans le numéro du 3 octobre de l’Homme Nouveau. « A propos du courrier de B.L (49) dans HN 1330 du 19/09/04 Aucune des informations que vous citez ne m’a échappé. Mais il faut éviter de se précipiter dans leur interprétation. Rien n’oblige à affirmer gratuitement que la bénédiction par le St Père et son envoi à Fatima de la première pierre du nouveau lieu de culte, signifie « son soutien à la démarche pastorale engagée ». Ces gestes non prévus au départ ont eu lieu après les échos du congrès de l’automne 2003 et lorsqu’on connaît un tant soit peu les manières ecclésiastiques, notamment romaines, rien n’empêche d’y voir une « volonté de rectifier la démarche pastorale engagée ». Mais faute d’autres éléments déterminants, je ne me hasarderai pas comme B.L. à conclure dans un sens ou l’autre. B.L. ensuite affirme que le ‘service’ du prêtre hindou s’est limité à une prière pour la paix suivie d’un silence. La question n’est pas là : elle est que ce prêtre hindou a fait ses prières derrière l’autel, juste à l’endroit où se place habituellement le prêtre catholique pendant le canon, ce qu’un journaliste canadien, John Vennari, a photographié et ensuite publié. Le Communiqué du 29 juin du Sanctuaire de Fatima, loin de nier les faits, préfère les décrire lui-même ainsi au §6 : « aucun geste ni rituel sur ou en dehors de l’autel ». On peut quand même se demander si le chant d’une prière hindoue par un prêtre hindou les mains jointes à l’endroit habituel du célébrant catholique pendant le canon, n’est pas une forme de rituel, sinon, ce serait quoi ? Quand « aux accoutrements dont on a revêtu Jean Paul II au cours de ses voyages », les esprits superficiels y verront de l’ « humour évangélique » et une « politesse mondaine » ; les médias un coup « démagogique » ; les diplomates, une « avancée vers la paix mondiale » ; des théologiens, « le symbole d’une église ouverte »… Quant à ceux qui aiment la Sainte Eglise, loin des oies blanches de la romanité qui confondent le dogme de l’infaillibilité de foi définie avec l’inerrance en toute chose, ils fortifieront tout simplement leur sens et leur amour du Pape et de l’Eglise en relisant en entier Mortalium Animos de Pie XI qui cite en finale St Cyprien : « L'Epouse du Christ ne peut commettre un adultère : elle est intacte et pure. Elle ne connaît qu'une seule demeure; par sa chaste pudeur, elle garde l'inviolabilité d'un seul foyer ». Abbé Charles Tinotti.
Le vaillant Monsieur l’abbé Laisney. Vrai fils de Mgr Lefebvre. D’Australie, où il réside habituellement, Monsieur l’abbé Laisney, très régulièrement va visiter nos amis de Nouvelle Calédonie. Son ministère semble fructueux puisqu’en union avec les fidèles de Nouméa, il vient d’acheter un beau terrain de huit hectares pour y construire, demain, église, prieuré, école. Cela a suffi pour émouvoir l’île et son clergé catholique et Mgr Michel Calvet, archevêque de Nouméa. Immédiatement, le « père Thierry Lawson, curé de Paîta, a cru devoir mettre en garde ses « paroissiens » contre une telle audace. La « mise en garde » est « pénible » à lire et certaines affirmations sont « terribles ». Monsieur l’abbé Laisney a cru, à bon droit, répondre, avec élégance, fermeté et clairvoyance. C’est même un bel exposé, bien construit, à la théologie précise. Il me plait de porter tout cela à votre connaissance. Vous trouverez d’abord le texte de Monsieur le Curé (Document A) et la réponse de Monsieur l’abbé Laisney : « La Mission Saint Pie V. Un rameau vivant de l’Église Catholique ». Voilà une belle joute. » (Document B) Document A : La lettre de mise en garde du Père Thiérry Lawson. « Le mot du Père, Ensemble, construisons notre paroisse…notre Eglise… Que
dois-je faire pour mon Eglise ? Comment je vois mon Eglise ? Le constat
que je fais aujourd’hui remet la foi de certains en question ?
Pourquoi ne pas construire d’abord sa paroisse ? pourquoi la laisser
et aller ailleurs sous le prétexte de la coutume ? Pourquoi l’hypocrisie,
l’orgueil, le racisme ? Ne sommes nous pas tous frères
par notre baptême ? En Jésus-Christ, Dieu a voulu tout
réconcilier dans l’unité (Ep 1 10). Le Christ est
celui qui fait tomber les murs de la séparation (Ep 2 14). De
ce qui est divisé, il fait l’unité. Grâce
à lui, ceux qui étaient loin sont devenus proches (Ep
2 13). Tous ensemble, nous formons une construction nouvelle dont il
est la pierre maîtresse (Ep 2 20). C’est l’éloge
de l’unité dans la diversité, chacun étant
à sa place pour construire ensemble le Corps du Christ. Le Pape
a raison quand il parle de nouvelle évangélisation. Par
nos manières de faire, nous détruisons petit à
petit notre foi dans un mélange d’actions qui l’étouffent.
Revoyons notre façon de vivre notre foi. Je. Je ne dis pas que
tout est mauvais, qu’il n’y a que du mal, mais j’attire
votre attention sur la nécessité de construire ensemble
notre paroisse, et notre Eglise. Il nous faut revêtir l’homme
nouveau, avoir entre nous des relations dignes de membres du Corps du
Christ (Ep 4 2 et 25). Il faut vivre en enfant de lumière (Ep
5 8) et tout peut se faire par le dialogue dans l’honnêteté.
La Mission Saint Pie V Vivre du Christ Conclusion : Entre 1970 et 1986, à une époque où tant d’évêques
fermaient leurs séminaires par manque de vocations, Mgr Lefebvre
a ouvert six séminaires et fondé une société
de vie apostolique qui compte maintenant plus de 460 prêtres dans
plus de 150 prieurés dans les cinq continents, qui servent des
dizaines de milliers de fidèles, tous attachés à
la Foi Catholique et au successeur de Pierre, malgré les attaques
injustes dont ils sont l’objet. C’est vraiment un rameau
vivant bien attaché à la Sainte Église Catholique. |