Paroisse catholique Saint Michel

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Sommaire

 

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De la virginité perpétuelle de Marie.


Comme nous le faisons chaque semaine depuis le début de cette année 2005, - ce que nous avons interrompu en raison des fêtes pascales -, nous allons reprendre la méditation de nos mystères chrétiens. Depuis quelques semaines , nous contemplons le mystère de Notre Dame. La dernière fois, nous contemplions les progrès spirituels en l’âme de Marie, dans la lumière de sa plénitude de grâce. Aujourd’hui, nous devons parler du « mystère de sa virginité ». Avec toute la Tradition, nous ajoutons : de la virginité perpétuelle de notre Dame.

C’est un dogme de foi.
Aujourd’hui nié par beaucoup.
Il faut donc y insister un peu.

A- Les négateurs actuels de la virginité perpétuelle de Marie.

Pour comble de malheurs, il faut citer aujourd’hui, Mgr Gaillot. Il l’affirme clairement dans son site web : « Partenia »..Je cite simplement ses propos. Il a tout une dossier sur « La sainte Famile ». On peut y voir que la Mère de Dieu est présentée comme « la mère porteuse d'un enfant à l'origine non déterminée » (sic), « une mère célibataire que Joseph sauve du déshonneur ». Il est clair que Jacques Gaillot rejette la virginité perpétuelle de la Mère
de Dieu « On peut aussi supposer qu'ils (Joseph et Marie) eurent d'autres
enfants, puisque les évangiles parlent des frères et sœurs de Jésus », in « La Sainte famille », La Bible à livre ouvert, février 2004).

On peut citer également Jacques Duquesne, dans son livre « Marie », diffusé à l’occasion du pèlerinage de Jean-paul II à Lourdes. (Voir « Regard sur le monde n° ). C’est son fameux chapître 6, intitulé «Marie, mère de famille nombreuse ». Il considère l’affirmation comme entendue aujourd’hui par tous. « Que Marie ait été mère de famille nombreuse, voilà une affirmation qui ne pose plus de problème aux historiens, ni aux exégètes » (p. 80). Et sa conclusion est nette : « Qui croit que Jésus, vrai Dieu, était en même temps vrai Homme, ne doit pas craindre d’admettre qu’il ait vécu dans une vrai famille, où le père et la mère avaient de vraies relations, et dont les enfants étaient nombreux, comme c’était alors la règle. » (p. 98)

Nous nous limiterons à ces deux personnages.

B- L’enseignement de l’Eglise.

L’Eglise catholique enseigne au sujet de la virginité de Marie, trois vérités : qu’elle est demeurée vierge dans la conception de Notre Seigneur, en lui donnant le jour, dans l’incarnation et, qu’après, elle est restée perpétuellement vierge, après l’incarnation. On résume la doctrine de l’Eglise en disant que Notre Dame est restée vierge « ante, in, et post incarnationem ».

1- La conception virginale de Marie.

a- L’Ecriture Sainte


La virginité dans la conception est déjà exprimée par Isaïe, VII, 14 : « Une vierge concevra et enfantera un fils ». C’est le sens littéral ; autrement il n’y aurait pas le signe annoncé par ce prophète.
C’est affirmé en outre à l’Annonciation par la réponse de l’archange Gabriel à Marie, lorsqu’elle lui demande : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? », l’Ange lui répondit : « L’Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra de vous sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1 34)

De même encore, c’est affirmé par la réponse de l’ange à saint Joseph : « Joseph, fils de David, ne crains point de prendre avec toi Marie ton épouse, car ce qui est formé en elle est l’ouvrage du Saint-Esprit » (Mt 1 20)
L’évangéliste saint Luc (Lc 3 23), dit enfin au sujet de Jésus : « On le croyait fils de Joseph ».

b- La Tradition

Toute la Tradition confirme la conception virginale du Christ.
Tous les symboles de la foi - nos Credo - enseignent que le Fils de Dieu fait chair « a été conçu par la Vierge Marie, par l’opération du Saint-Esprit »

Donnons ici quelques références intéressantes.

1- L’écrit d’Epiphane, évêque de Salamine : Ancoratus (374)

On y lit : « Nous croyons en un seul Dieu…en un seul Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu… qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu des cieux, s’est incarné, c’est-à-dire a été engendré parfaitement de Marie la sainte toujours vierge par l’Esprit-Saint : il s’est fait homme… »

2- le 1er Concile de Tolède ; 19 décembre 40O

« Ce Fils de Dieu par conséquent, Dieu, né du Père avant tout commencement, a été sanctifié dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie, et d’elle, engendré sans la semence d’un homme, il a pris une humanité véritable… »

3 - Le Grand symbole de foi de l’Eglise arménienne

« Nous croyons en un seul Dieu…Et en un seul Seigneur Jésus-Christ…qui pour nous les hommes et pour notre salut est descendu des cieux, s’est incarné et s’est fait homme, est né parfaitement de Marie, la Vierge sainte par l’Esprit-Saint… »

4- Le Concile de Latran et ses canons, (5-31 octobre 649)

Le canon 2 : « Si quelqu’un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable qu’un de la sainte, consubstantielle et adorable Trinité, Dieu le Verbe lui-même, est descendu du ciel, s’est incarné de l’Esprit-Saint et de Marie toujours vierge, ( et incarnatum ex Spiritu Sancto et Maria semper virgine) s’est fait homme dans la chair, a été crucifié pour nous… qu’il soit condamné ».

5 – Le 11e concile de Tolède (675) : profession de foi.

« …Nous croyons que, de ces trois personnes, seule la personne du Fils a pris une nature humaine véritable, sans péché, de la sainte et immaculée Vierge Marie, pour la libération du genre humain : il est né d’elle selon un nouvel ordre, selon une nouvelle naissance : un nouvel ordre, parce que invisible en sa divinité il paraît visible en la chair ; une nouvelle naissance, parce qu’une virginité intacte n’a pas connu le contact de l’homme et a fourni la matière de son corps fécondé par l’Esprit-Saint. Cet enfantement de la Vierge, la raison ne peut le comprendre ; aucun exemple ne l’éclaire. Si la raison le comprend, il n’est pas admirable ; si des exemples l’éclairent, il ne sera plus particulier. Il ne faut pas cependant croire que le Saint-Esprit est le Père du Fils, du fait que Marie a conçu sous l’ombre du saint Esprit, car nous ne devons pas avoir l’air d’affirmer que le Fils a deux Pères : il est certainement impie de le dire. Dans cette conception admirable, la Sagesse s’étant bâti une demeure, « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous »… »

5- Le 16e concile de Tolède

« C’est pourquoi, bien que les œuvres de la Trinité soient inséparables, nous professons cependant dans la foi… que ce n’est pas la Trinité tout entière qui a pris chair, mais seulement le Fils de Dieu qui a été engendré de la substance de Dieu Père avant les siècles, et qui à la fin des siècles est né de la Vierge Marie selon le texte de l’Evangile qui dit : « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous »(Jn 114)….La prophétie de l’ange qui dit que l’Esprit-Saint viendrait sur elle et que la puissance du Très-Haut….la couvrirait de son ombre montre que la Trinité tout entière coopère avec la chair du Fils. De même en effet que la Vierge a gardé avant la conception la pudeur de la virginité, de même après la naissance elle n’a connu aucune atteinte à son intégrité ; car elle a conçu vierge, elle a enfanté vierge, et après la naissance elle a conservé la pudeur de l’in corruption sans qu’elle lui soit enlevée… »


C- L’enseignement de Saint Thomas.

Saint Thomas traite de cette question dans la III pars, question 28, article 1

« Si la Mère de Dieu a été vierge en concevant le Christ ».

Dans le « Sed contra » Saint Thomas en appelle au texte du prophète Isaïe où il est dit : « Voici que la Vierge concevra » (Is 7 14) Et il applique ce texte d’Isaïe à la conception du Christ. Il invoque l’autorité de saint Matthieu : en effet après avoir rapporté le songe de Joseph, l’époux de Marie, il ajoute : « Tout ceci s’est fait afin que fût accomplie la parole du Seigneur par le prophète quand il dit : « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous ». (Mt 1 22-23)

Il affirme tout d’abord la foi « Il faut prudemment et simplement confesser que la Mère du Christ a conçu étant et demeurant vierge. Car le contraire appartient à l’hérésie. »

Une fois rappelée et nettement affirmé la vérité catholique consigné dans les symboles catholique : ex Maria virgine (cf plus haut) ; saint Thomas nous apporte les raisons théologiques destinées à montrer l’harmonie de ce mystère. Elles sont toutes tirées de la dignité des personnes en jeu ou de la dignité de la finalité de l’Incarnation.

« Que le Christ fût conçu d’une vierge, c’est tout à fait à propos »

De la dignité du Père

a- premièrement pour conserver la dignité du Père qui l’envoyait. Dès lors, en effet que le Christ était le vrai et naturel Fils de Dieu, il n’était pas à propos qu’Il eût un autre père que Dieu, afin que la dignité de Dieu ne fût pas transférée à un autre ».

Le Christ ne pouvait donc avoir de père sur la terre.

Et si dans l’Ecriture, les auteurs inspirés parlent plusieurs fois de Joseph, comme père de Jésus. - Par exemple, dans saint Luc : « Sont père et sa mère étaient dans l’étonnement et l’admiration au sujet des choses qui se disaient de Lui » (Lc 2 33) ou encore « Voici que votre père et moi, pleins de douleur, nous vous cherchions » (Lc 5 48) – il faut entendre cette expression, nous dit l’Eglise, comme étant le père « putatif » de Jésus. C’est un fait constant que, parmi les hommes, tel sujet est appelé du nom de père à l’endroit de tel autre, même s’il n’a pas été engendré par lui, par cela seul qu’il l’a adopté comme fils. A combien plus forte raison, saint Joseph pouvait-il être appelé le père de l’Enfant qui était le fruit miraculeux de sainte épouse.

De la dignité du Fils, le Verbe de Dieu

b- Secondement, cela convenait à la propriété du Fils envoyé. Il est en effet, le Verbe de Dieu. Or le Verbe -ou la parole intérieure - est conçu sans aucune corruption ou altération du cœur ou de l’esprit qui le conçoit. Bien plus encore la corruption du cœur ne souffre pas la conception d’un verbe parfait ».

Cela veut dire que l’intelligence dont l’opération est défectueuse ne saurait exprimer intérieurement une pensée exacte.

« Puis donc que la chair a été prise par le Verbe de Dieu à l’effet d’être la chair du Verbe de Dieu, il était convenable qu’elle aussi fût conçue sans la corruption ou l’altération de la virginité de sa Mère ».

Le père Garrigou Lagrange résume ainsi cette raison : « Le Verbe, qui est conçu éternellement dans la plus parfaite pureté spirituelle, doit aussi être virginalement conçu lorsqu’il se fait chair » ( La mère du sauveur p. 112)

De la dignité de l’humanité du Christ Il est « sans péché ».

c- Troisièmement, cela convenait à la dignité du Christ, dans laquelle le péché ne dut pas avoir de place, alors que par elle était enlevée le péché du monde, selon saint Jean : « Voici l’Agneau de Dieu », savoir celui qui est innocent, « lequel enlève le péché du monde. Or il ne se pouvait pas que dans une nature déjà corrompue par l’acte conjugal, la chair naquit ou fut conçue sans l’infection du péché originel. Et de citer saint Augustin : « Seul l’acte conjugal ne s’est point trouvé là, à savoir dans le mariage de Marie et de Joseph, parce que dans une chair de péché il ne pouvait pas se faire sans aucune concupiscence de la chair, laquelle se produit en raison du péché et sans laquelle voulut être conçu Celui qui devait être sans péché ».

On remarquera l’affirmation de saint Thomas : de l’impossibilité qu’il y a, après le péché originel, qu’une conception humaine se produise selon les lois ordinaires de la conception, sans que la chair conçue soit infectée du péché originel. Cette déclaration est vraie du seul fait que le péché originel est un péché de nature, qui se transmet par génération.
Ceci ne va pas toutefois contre l’affirmation de l’Immaculée –Conception, aujourd’hui dogme définie par l’Eglise. Elle explique plutôt la vraie nature du privilège de Marie tel que l’a défini l’Eglise. Marie a été constituée exempte du toute souillure, précisément parce que la chair conçue par voie de génération naturelle portait en elle l’obligation de recevoir une âme privée de la grâce sanctifiante, privation qui eût constitué, au sens formel, la souillure du péché originel. Marie a été préservée de cette souillure d’une manière préventive au moment de sa conception.

Le Père Garrigou-Lagrange résume cette raison : « pour que la nature humaine du Christ soit exempte du péché originel, il convenait qu’elle ne fût pas formée comme d’ordinaire par voie séminale, mais par conception virginale » (id. p. 112)

De la fin de l’incarnation et de sa dignité

d- La quatrième raison, pour laquelle il fallait que le Christ fût conçu d’une mère vierge, se tire de la fin de l’Incarnation du Christ, lequel a été fait pour que le hommes pussent renaître en enfants de Dieu, « non en vertu de la chair, ou de la volonté de l’homme, mais de par Dieu » (Jn 1 13) c’est-à-dire par la vertu de Dieu. Aussi saint Augustin a-t-il pu écrire : « Il fallait que notre tête, par un miracle insigne, naisse, selon son corps d’une vierge, pour signifier que ses membres naîtraient, selon l’esprit, de l’Eglise vierge » ( de la sainte virginité c. 6)

2 – L’enfantement virginal.

Saint Thomas se pose la question dans l’article 2 : « Si la Mère du Christ a été vierge dans l’enfantement »

Il n’est on ne peut plus formel sur ce point. « Il faut, déclare-t-il, affirmer sans aucun doute que la Mère de Dieu a été vierge même dans l’enfantement »

Il invoque le texte d’Isaïe, le même que tout à l’heure. Le prophète ne dit pas simplement : « Voici que la Vierge concevra », mais il ajoute et elle enfantera un fils ».

Et la convenance de ce mystère, dit Saint Thomas, est réelle. Il nous donne une triple raison théologique

« C’était là, dit saint Thomas, chose convenable »

D’abord, parce que cela convenait à la propriété de Celui qui naissait, qui est le Verbe de Dieu. Or le verbe non seulement est conçu dans le cœur, sans aucune corruption, mais il procède aussi du cœur sans corruption. Afin donc qu’il fût montré que ce corps était celui du Verbe de Dieu, il fut convenable qu’il naquit du sein intact de la Vierge. De là vient que nous lisons dans les sermon du Concile d’Ephèse : « Celui qui enfante une chair pure ou qui n’est que chair, perd sa virginité. Mais parce que le Verbe est né dans la chair, Dieu garde la virginité, montrant par là que Lui-même est le Verbe. De même en effet que notre verbe, quand il est enfanté ne corrompt pas l’esprit ; de même Dieu le Verbe substantiel, choisissant de naître, ne porte aucune atteinte à la virginité ».

Le Père Garrigou Lagrange résume joliment : « Le Verbe qui est éternellement conçu et qui procède du Père sans aucune corruption, doit, s’il se fait chair, naître d’une mère vierge, en lui conservant sa virginité ». (id.p. 113)

La seconde raison porte sur l’effet de l’Incarnation. Car le Fils de Dieu est venu à cette fin de guérir notre corruption. Il ne convenait pas qu’en naissant, Il corrompit la virginité de sa Mère.

La troisième raison est qu’il fallut qu’il en fût ainsi, afin qu’en naissant ne diminuât pas l’honneur de sa Mère, Celui qui avait ordonné d’honorer les Parents ». Notre Dame, ayant fait le vœu de virginité, voulut garder ce vœu. C’était là son honneur.


3- « La virginité perpétuelle de Marie après la naissance du sauveur ».

Nous avons vu, plus haut, que ce point est affirmé par le Concile de Latran en 649 en son second canon.
Mais on peut aussi citer le canon 3 du même Concile : « Si quelqu’un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, que Marie sainte, toujours vierge et immaculée, est mère de Dieu, puisque le Dieu Verbe engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, elle l’a, à la fin des siècles, conçu spécialement et véritablement du Saint-Esprit, sans semence humaine, et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant non moins inaltérée après l’enfantement, qu’il soit anathème ».

Mgr Gaillot devrait faire attention…

Sur ce sujet, il faut aussi citer la lettre de Sirice de Rome à Anysius de Thessalonique qui atteste l’enseignement unanime de l’Eglise. Nous sommes en 392 : « Nous ne saurions assurément nier que Votre Sainteté a bien fait de blâmer la doctrine sur les fils de Marie et qu’elle était fondée à repousser vivement l’idée que du même sein virginal dont le Christ était né selon la chair, quelque autre enfant soit venu. Jamais le Seigneur n’aurait choisi de naître d’une vierge, s’il avait jugé qu’elle serait si peu continente qu’elle souillerait pas la semence d’une union humaine ce lieu d’où naîtrait le corps du Sauveur, ce palais du Roi éternel. Qui l’affirme ne fait que reprendre l’incrédulité des juifs qui disent qu’il n’a pu naître d’une vierge. Si l’on accepte l’opinion de leurs prêtres selon laquelle Marie semble avoir eu plusieurs enfants, on s’efforce avec le plus grand zèle de détruire la vérité de la foi ».

Citons encore la constitution « Cum quorumdam hominum » de Paul IV du 7 août 1555 :

« Par notre autorité apostolique, nous requérons et avertissons de revenir sur leurs erreurs dogmatiques…ceux qui affirment…ou que (notre Seigneur) n’a pas été conçu du Saint-Esprit selon la chair, dans le sein de la bienheureuse et toujours Vierge Marie, mais qu’il l’a été comme les autres hommes et de la semence de Joseph…ou que cette même bienheureuse Vierge Marie n’est pas vraiment mère de Dieu et n’est pas demeurée dans l’intégrité virginale avant, pendant et perpétuellement après l’enfantement… ».

Après la lecture de ce texte, il serait bon que Mgr Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, ayant invité Mgr Gaillot prêcher à ses prêtres une retraite, vieille sur l’enseignement de l’évêque…

L’enseignement de saint Thomas se trouve dans l’article 3 :« Si la Mère du Christ demeura vierge après l’enfantement ? »

Dans le corps de l’article, Saint Thomas déclare, avec une énergie d’expression toute spéciale, qu’ « en dehors de tout doute, il faut détester l’erreur d’Helvidius » contre lequel avait lutté saint Jérôme, « qui avait eu la présomption de dire que la Mère du Christ avait été connue charnellement par Joseph après son enfantement divin et qu’elle avait eu d’autres enfants ».

« Cela, en effet, a comme premier tort de déroger à la perfection du Christ ; car, de même que selon la nature divine, Il est le Fils unique du Père (Jn 1 14), comme étant son Fils parfait de tout point » et épuisant en quelque sorte, par son infinie perfection, la fécondité du Père, « de même ainsi il convenait qu’Il fût le Fils unique de sa mère, comme étant son fruit souverainement parfait ».

« En second lieu, cette erreur fait injure à l’Esprit-Saint, dont le sein virginal fut le temple dans lequel Il forma la chair du Christ ; aussi bien ne convenait-il pas que ce temple fût violé dans la suite par un commerce humain ».

« En troisième lieu, cela déroge à la sainteté de la Mère de Dieu : laquelle paraîtrait souverainement ingrate si elle ne se contentait pas d’un tel Fils ; et si d’elle-même elle avait consenti à perdre par un commerce charnel la virginité qui avait été conservée en elle miraculeusement ».

« En quatrième lieu, ce serait pour Joseph lui-même une présomption souveraine, s’il avait eu l’audace de souiller Celle qu’il avait connu, par la révélation de l’Ange, avoir conçu Dieu par l’action de l’Esprit-Saint »

« Et c’est pourquoi, conclut à nouveau Saint Thomas, résumant la doctrine des trois premiers articles de la question présente, « il faut affirmer purement et simplement que la Mère de Dieu, de même que vierge elle a conçu et que vierge elle a enfanté, pareillement aussi vierge après son enfantement à tout jamais elle est demeurée ».