Paroisse catholique Saint Michel

Dirigée par

 Monsieur l'abbé Paul Aulagnier

 

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Semaine du 24 au 30 mai 2004

Dimanche de la Pentecôte

 

Sommaire

 

 

Homélie sur la Pentecôte

Le récit : « Quand arriva le jour de la Pentecôte, les disciples se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. Tout à coup vint du ciel un bruit, comme le souffle d’un vent violent, et il remplit toute la maison où ils se tenaient. Alors il leur apparut comme des langues de feu qui se séparaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Et tous furent remplis de l’Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en des langues différentes selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. Or il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs pieux de toutes nations qui sont sous le ciel. Au bruit, la foule s’assembla, et elle fut bouleversée parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans la stupeur, et ils disaient dans leur étonnement : « Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment donc chacun de nous entend-il dans sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de l’Asie…. Nous les entendons dire dans nos langues les merveilles de Dieu ». « Audivimus eos loquentes nostris linguis magnalia Dei. »

Magnalia Dei. Les merveilles de Dieu !

Ah si nous pouvions aujourd’hui, en cette fête de la Pentecôte, nous aussi élever nos esprits sur les choses divines et éternelles. Sur les merveilles de Dieu. Avoir, nous aussi un peu une connaissance de Dieu et de ses merveilles.
La merveille des merveilles c’est la charité de Dieu. « Deus caritas est », nous dit Sain,t Jean. Tout est dit en ces trois mots de Saint Jean. Voilà le mystère de Dieu, « in se », « en lui-même », « ad intra ». Mais voici aussi le mystère de Dieu « ad extra », dans ses œuvres merveilleuses.

Dieu est charité. C’est son être. Et toutes ses œuvres « ad extra « sont aussi charité, sont l’expression de la charité, la manifestation de la charité et doivent manifester la charité, chanter, louer, bénir le Dieu de Charité.
Et voilà pourquoi, l’Esprit-Saint est donné à l’Eglise, aujourd’hui, en ce jour de la Pentecôte, sous forme de langue de feu, le feu étant le symbole de l’amour de Charité.

Mais essayons de pénétrer ce mystère.
A -Et tout d’abord le mystère de Dieu, en lui-même
B -Pour contempler ensuite ses œuvres : la création, l’Incarnation, l’effusion du Saint –Esprit.

Dieu est charité.
Et la qualité particulière de la Charité est de se donner.
Et c’est ainsi, sur cette propriété, que l’on peut comprendre la Trinité des Personnes divines dans l’unité de la nature divine. Trois personnes égales en un seul Dieu.
Oui, la qualité particulière de la charité, c’est de donner. Le bien, de soi, se communique. C’est la définition thomiste du bien. « Bonum diffusivum sui »
De même que le bien tend à se diffuser, à se communiquer, de même la Charité sort en quelque sorte d’elle-même, de la personne, de soi. La charité se donne. Ce serait contraire à la charité qu’elle se retienne, car elle est exactement le contraire de l’égoïsme. Elle tend à donner ce qu’elle a, ce qu’elle est. . Si c’est précisément cela la charité et que Dieu est charité, on peut comprendre que Dieu ait engendré le Fils et que du Père et du Fils, de leur amour procède le Saint-Esprit, puisque Dieu est charité. Il est quasiment impossible que Dieu ne se donne pas. Se donnant, il le fait de telle manière que Dieu le Père ne retenant rien de lui-même, le Fils, qu’il engendre de toute éternité, est égal à lui-même. On ne peut pas taxer le Père d’égoïsme ou qu’il ne se donne que partiellement. Non. Le Père s’est tellement donné en son Fils, qu’il engendre, de toute éternité, un Fils égal à lui-même, sans aucune inégalité, sans aucune différence, sinon d’être le Fils. La seule distinction, c’est précisément que le Fils vient et procède du Père. Mais le Fils est exactement égal au Père.

Dieu est charité. Le Fils est Dieu. Donc il a en lui la charité. Il serait, là aussi, anormal que rien ne procède de lui, qu’il ne se donne pas lui aussi. Le Père étant charité, si aucune personne de la Trinité ne procédait du Fils, on pourrait dire que le Père, oui, est charité mais que le Fils ne l’est pas. Abjecte !
Puisque Dieu est charité, le Fils est aussi charité. Et du Fils procède, précisément une autre Personne, celle qui représente l’amour du Père et du Fils entre eux : la troisième Personne qui est le Saint-Esprit. C’est vraiment l’exemple le plus parfait de la charité entre le Père et le Fils. Et cette troisième personne qui est l’Esprit-Saint et qui procède des deux autres est égale au Père et au Fils
Voilà ce qu’on appelle les processions en Dieu. Elles ont leur raison, leur principe, leur existence dans la charité qui est Dieu.

Ces considérations, basées sur l’Evangile et sur la simple notion de ce qu’est la charité vous expliquent aussi que toute la mission qui est donnée à NSJC ainsi qu’au Saint-Esprit est une mission de Charité.
Si Dieu est charité, que peut-il faire d’autre que de diffuser la charité qui est en lui, non seulement « ad intra », à l’intérieur de lui-même mais aussi dans les opérations « ad extra », à l’extérieur, c’est-à-dire dans toute la création et avec la création dans l’Incarnation, la Rédemption et la mission du Saint-Esprit que nous fêtons aujourd’hui

Tout ce que Dieu a donné à ses créatures ne peut être que l’expression de la charité et de la bonté. Il est inconcevable que la création ne soit pas une œuvre de la charité et que les créatures, et surtout les créatures spirituelles, que le Bon Dieu a créées, ne soient pas elles aussi, dans cette réalité de la Charité.
Si donc nous voulons vraiment ressembler à la Très Sainte Trinité, ce ne sera que dans la mesure où nous serons nous même charitables, où nous serons charité, où l’on pourra nous définir charité.
C’est simple mais c’est tout un programme. Et c’est pourquoi notre loi fondamentale et essentielle est une loi de charité. C’est la loi que le Bon Dieu a inscrite dans nos cœurs, dans notre nature. C’est une loi de charité et de bénédiction que NSJC nous a enseigné : Aimez Dieu. Aimer son prochain. Voilà la loi par excellence. Dans la mesure où nous accomplissons cette loi de charité qui est en nous, nous sommes vraiment à l’image de la Très Sainte Trinité, qui est Dieu, qui est charité.
Voilà notre mission : une mission de charité et de bénédiction. C’est tout un : l’amour de charité étant un amour religieux, un amour d’estime, un acte même cultuel.

C’est le même mouvement de Charité qui envoie NSJC, l’Esprit-Saint et qui envoie toutes les créatures dans l’être. Les créatures matérielles, inconsciemment, chantent la gloire de Dieu, la Gloire du Créateur. Les créatures spirituelles : elles, le font consciemment. C’est notre mission de chanter la gloire du Créateur, de chanter la gloire du Père des miséricordes : in laudem gloriae gratiae suae », « à la louange de la gloire de sa grâce, comme le faisaient les trois enfants dans la fournaise : voilà notre mission. Je ne résiste au plaisir de citer ce merveilleux passage du livre de Daniel ; « Les serviteurs du roi qui avaient jeté ces trois enfants dans la fournaise, ne cessaient de la chauffer….Mais l’ange du Seigneur était descendu dans la fournaise…et il écartait de la fournaise la flemme de feu …et le feu ne les toucha même pas….Alors ces trois enfants, comme d’une seule bouche, louaient, glorifiaient et bénissaient Dieu dans la fournaise en disant :
« Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères
digne d’être loué, glorifié et exalté à jamais.
Béni est votre nom saint et glorieux,
Digne de suprême louange et exaltation à tout jamais.
Vous êtes béni dans le temple de votre sainte gloire
Digne de suprême louange et gloire à jamais.
Vous êtes béni sur le trône de votre royaume
Digne de suprême louange et exaltation à jamais.
Vous êtes béni, vous dont le regard pénètre les abîmes
Et qui êtes assis sur les Chérubins
Digne de suprême louange et exaltations à jamais
Vous êtes béni au firmament du ciel
Digne de louange et de gloire à jamais

Bénissez toutes le Seigneur, œuvres du Seigneur ;
Louez-le et exaltez-le à jamais
Anges du Seigneur, bénissez le Seigneur
Louez-le et exaltez-le à jamais
Cieux, bénissez le Seigneur
Louez-le et exaltez-le à jamais
Eaux et tout ce qui est au-dessus des cieux, bénissez le Seigneur

Soleil et lune, bénissez le Seigneur
Pluies et rosées, bénissez toutes le Seigneur

Feux et chaleurs, bénissez le Seigneur

Froids et chaleur, bénissez le Seigneur

Nuits et jours , bénissez le Seigneur

Lumières et ténèbres, bénissez le Seigneur
Que la terre bénisse le Seigneur
Montagnes et collines, bénissez le Seigneur
Oiseaux du Ciel, bénissez le Seigneur
Enfants des hommes , bénissez le Seigneur
Qu’Israël bénisse le Seigneur

Louez le et exaltez-le à jamais
Car il nous a tiré du schéol
Et délivrés de la puissance de la mort
Célébrez le Seigneur, car il est bon
Car sa miséricorde dure à jamais » (Dan 3 51-90)

Telle est la mission de toute créature : chanter la charité de Dieu en le louant et bénissant. Voilà la finalité de notre vie !

Qui ne s’enthousiasmerait pas au récit merveilleux des Fioretti de Saint François racontant l’histoire de Saint Antoine prêchant aux poissons. . Devant la résistance et l’indifférence du peuple hérétiques refusant de l’entendre, il alla prêcher aux poissons de la mer : « saint Antoine était donc une fois à Rimini où il y avait une grande multitude d’hérétiques, et il voulait les ramener à la lumière de la vraie foi et dans le chemin de la vérité : pendant plusieurs jours il leur prêcha et disputa avec eux de la foi du Christ et de la sainte Ecriture ; mais non seulement ils ne se rendaient point à ses saints discours, mais même, comme endurcis et obstinés, ils ne voulaient pas l’écouter ; aussi un jour, par divine inspiration, Saint Antoine s’en alla à l’embouchure du fleuve au bord de la mer ; et se tenant sur la rive entre la mer et le fleuve, il commença, comme s’il prêchait, par dire aux poissons de la part de Dieu : « Ecoutez la parole de Dieu, vous, poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques refusent de l’entendre. » A peine eut-il ainsi parlé qu’il vint aussitôt vers lui, à la rive, une telle multitude de poissons, grands, petits et moyens, que jamais dans toute cette mer et ce fleuve on n’en avait vu une si grande quantité ; et tous tenaient la tête hors de l’eau et demeuraient attentifs tournés vers le visage de saint Antoine, tous en très grande paix, en très grand calme, en très grand ordre : car au premier rang et le plus près de la rive se tenaient les plus petits poissons, et derrière eux les poissons moyens, et en arrière encore , où l’eau était plus profonde, les plus grands poissons.
Les poissons étant donc ainsi rangés en tel, ordre et disposition, Saint Antoine commença à leur prêcher solennellement ; il parla ainsi : « Mes frères les poissons, vous êtes obligés, selon votre pouvoir, de rendre grâce à votre Créateur, qui vous a donné un si noble élément pour votre habitation, en sorte qu’à votre choix vous avez des eaux douces et des eaux salées ; il vous a donné beaucoup de refuge pour éviter les tempêtes ; il vous a encore donné un élément clair et transparent et la nourriture qui vous permette de vivre . Dieu, votre créateur courtois et plein de bonté, quand il vous créa, vous donna l’ordre de croître et de vous multiplier et vous donna sa bénédiction (Gen 1 20-22). Puis, au déluge universel, alors que mouraient tous les autres animaux, Dieu vous conserva seuls sans dommage (Gen 6-7). Ensuite il vous a donné des nageoires pour pouvoir aller çà et là partout où il vous plaît. A vous il fut accordé, par le commandement de Dieu, de garder le prophète Jonas et après trois jours de le rejeter à terre sain et sauf (Jon 2 1-11) . Vous avez offert le cens à Notre Seigneur Jésus-Christ qui, comme un petit pauvre, n’avait pas de quoi payer (Mt 17 23-26). Par un mystère singulier, vous avez été la nourriture de l’éternel roi Jésus-Christ avant et après sa résurrection (Mt 15 32-37). Pour tout cela vous êtes extrêmement obligés de louer et de bénir Dieu qui vous a donné tant de bienfaits de plus qu’aux autres créatures »

« A ces paroles et enseignements, et autres semblables de saint Antoine, les poissons commencèrent à ouvrir la bouche et à incliner la tête et par des signes de respect et d’autres encore, ils louaient Dieu comme il leur était possible. Alors saint Antoine, voyant un tel respect des poissons envers Dieu, leur créateur, se réjouit en esprit et dit à haute voix : « Béni soit le Dieu éternel, parce que les poissons des eaux l’honorent plus que ne le font les hommes hérétiques, et que les animaux sans raison écoutent mieux sa parole que les hommes infidèles ». Et plus saint Antoine prêchait, plus croissait la multitudes des poissons, et pas un ne quittait la place qu’il avait prise. »

Comme ces paroles nous font connaître le mystère de la Création. Son sens. Avant la Création, il n’y avait rien que Dieu seul. Il y avait Dieu. Mais il n’y avait rien de nous. Nous avons été fait de rien par Dieu. Ce qui n’est pas le cas de Dieu qui n’a pas été créé. Il est toujours. C’est la différence entre Dieu et nous. Mais par le fait que nous avons été créé par Dieu, nous émanons, en quelque sorte de ces mains et donc nous sortons de l’amour de Dieu, de sa charité. Nous ne pouvons pas être autre chose que Charité. Ceux qui ne sont pas charité, sont dénaturés. C’est contre nature de ne pas être charité. Lorsque nous agissons égoïstement, c’est contraire à ce pour quoi nous avons été créé, à plus forte raison à ce pourquoi nous avons été racheté. Nous devons constamment remettre la charité en nous et nous placer dans la perspective dans laquelle Dieu a voulu nous créer. C’est toute l’explication de notre vie. Dans la mesure où nous n’aimons pas Dieu suffisamment, où nous n’aimons pas suffisamment notre prochain, nous sommes dénaturés


Et maintenant concentrons notre attention sur le Fils et le Saint Esprit.

Sur le Fils : « Je suis sorti de Dieu », dit-il en Saint Jean (Jn 16 27) : voilà qu’est signifiée la procession éternelle du Fils à partir du Père. « Et suis venu dans le monde » : voilà qu’est exprimée la mission du Fils dans le temps. Cela nous fait connaître ce qu’est le ministère du Sauveur, de NSJC. Il provient de l’amour de Dieu et cette mission vient de l’amour de Dieu qui, par là, vient sauver le monde. Saint Jean est formel : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3 16)
Ah ! Si seulement nous pouvions comprendre ce plan d’amour de Dieu à notre égard ! Combien peu vivent ce grand mystère de l’amour de Dieu ! Combien peu vivent sans connaître le mystère de la Sainte Trinité et la mission d’amour de NSJC, la réalité de l’Incarnation, de la Rédemption, de la Croix par laquelle nous sommes sauvés.

Et la mission de l’Esprit-Saint : « Je prierai le Père, dit NSJC, et il vous donnera un autre consolateur afin qu’il demeure avec vous éternellement. C’est l’Esprit de vérité que le monde ne peut concevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous , vous le connaîtrez parce qu’il habitera en vous et qu’il sera en vous ». Voilà expliquée la mission du Saint-Esprit. A la Pentecôte, l’Esprit-Saint est donné à l’Eglise, pleinement, sensiblement, collectivement. Il habitait en NSJC en plénitude. A la Pentecôte, il descend en plénitude dans le corps mystique de NSJC : l’Eglise. Et cette présence de l’Esprit-Saint dans l’Eglise, sa mission, est merveilleuse d’effets, dans ses effets. De faible qu’elle était, la voilà pleine de virilité. La force de Dieu est en elle.
Il descendit visiblement sur les apôtres et manifesta sa présence en eux par toutes sortes d’opérations merveilleuses, fruits de la charité. Opérations merveilleuses du temps des apôtres. Certes ! Mais opérations merveilleuses aussi aujourd’hui encore par des œuvres de sainteté qui sont toujours présentes. La sainteté ! Voyez les œuvres du Padre Pio, le grand saint de la charité, des œuvres de miséricorde.
Le Saint-Esprit était descendu sur Jésus, le jour de son baptême dans le Jourdain, sous forme d’une colombe, pour signifier l’innocence, la douceur et l’amour de celui sur lequel elle se posait.
Il descend aujourd’hui sur l’Eglise sous forme de langue de feu pour montrer que l’Eglise est toute vérité et en même temps toute charité et qu’elle est, dès lors, animée d’un saint prosélytisme, un prosélytisme brûlant, qu’elle exerce un apostolat de la Charité et qu’elle est animée de l’Esprit de vérité. L’Esprit-Saint vient en l’Eglise pour continuer la mission de la charité du Fils, NSJC. Notre Seigneur nous l’enseigne clairement : la mission de l’Esprit-Saint est basée sur la sienne propre. L’Esprit-Saint, dit-il, recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera. Il n’ajoutera rien d’essentiel à mon œuvre. Il vivifiera les germes que j’ai déjà posé. Il prendra mes paroles, mes mystères. Il vous en donnera l’intelligence. Il les gravera au plus intime de vous-même. Il fera circuler en vous une vie qui prend sa source en moi ».
Voilà l’œuvre de l’Esprit-Saint dans la sainte Eglise. Une œuvre de charité.
Vivons-en !

Paroles et réflexions de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, tirés de l’ opuscule intitulé « Conseils et Souvenirs ».


« Croyez-moi, écrire des livres de piété, composer les plus sublimes poésies, tout cela ne vaut pas le plus petit acte de renoncement. Cependant, lorsque nous souffrons de notre impuissance à faire le bien, notre seule ressource c’est d’offrir les œuvres des autres. Voilà le bienfait de la communion des Saints. Souvenez-vous de cette belle strophe du Cantique spirituel de notre Père saint Jean de la Croix :
« Revenez, ma colombe,
Car le cerf blessé
Apparaît sur le haut de la colline,
Attiré par l’air de votre vol, et il y prend le frais. »

Vous le voyez, l’Epoux, le Cerf blessé n’est attiré par la hauteur, mais seulement par l’air du vol, et un simple coup d’aile suffit pour produire cette brise d’amour. »


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« La seule chose qui ne soit soumise à l’envie, c’est la dernière place ; il n’y a que cette dernière place qui ne soit point vanité et affliction d’esprit. Cependant la voie de l’homme n’est pas toujours en son pouvoir ; et, parfois nous nous surprenons à désirer ce qui brille. Alors, rangeons-nous humblement parmi les imparfaits, estimons-nous de petites âmes que le bon Dieu doit soutenir à chaque instant. Dès qu’il nous voit bien convaincues de notre néant, dès que nous lui disons : « Mon pied a chancelé, votre miséricorde, Seigneur, m’a affermi » (Ps 9 » 18), il nous tend la main ; mais si nous voulons essayer de faire quelque chose de grand, même sous prétexte de zèle, il nous laisse seules. Il suffit donc de s’humilier, de supporter avec douceur ses imperfections : voilà la vraie sainteté pour nous ».


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Je me plaignais un jour d’être plus fatiguée que mes sœurs, parce qu’en plus d’un travail commun, j’en avais fait un autre qu’on ignorait. La servante de Dieu me répondit :
« Je voudrais toujours vous voir comme un brillant soldat qui ne se plaint pas de ses peines, qui trouve très graves les blessures de ses frères, et n’estime les siennes que des égratignures. Pourquoi sentez-vous à ce point cette fatigue ? C’est parce que personne ne la connaît…
La Bse Marguerite-Marie ayant eu des panaris, disait n’avoir vraiment souffert que du premier, parce qu’il ne lui fut pas possible de cacher le second qui devint ainsi l’objet de la compassion des sœurs.
« Ce sentiment nous est naturel ; mais, c’est faire comme le vulgaire de désirer qu’on sache quand nous avons du mal ».


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« Il ne faut jamais, quand nous commettons une faute l’attribuer à une cause physiques, comme la maladie ou le temps ; mais convenir que cette chute est due à notre imperfection, sans jamais nous décourager. Ce ne sont pas les occasions qui rendent l’homme fragile, mais elles montrent ce qu’il est ».


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« Le bon Dieu n’a pas permis que Notre Mère me dit d’écrire mes poésies à mesure que je les composais, et je n’aurais pas voulu le lui demander, de peur de faire une faute contre la pauvreté. J’attendais donc l’heure de temps libre, et ce n’était pas sans une peine extrême que je me rappelais, à huit heures du soir, ce que j’avais composé la matin.
Ces petits riens sont un martyre, il est vrai ; mais il faut bien se garder de le diminuer en se permettant, ou se faisant permettre, mille choses qui nous rendraient la vie religieuse agréable et commode. ».


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« Un jour que je pleurais, la Bse Thérèse de l’Enfant-Jésus me dit de m’habituer à ne pas laisser paraître ainsi mes petites souffrances, ajoutant que rien ne rendait la vie de communauté plus triste que l’inégalité d’humeur.
« Vous avez bien raison, lui répondis-je, je l’avais moi-même pensé, et désormais je ne pleurerais plus jamais qu’avec le bon Dieu ; à lui seul je confierai mes peines, il me comprendra et me consolera toujours. » Elle reprit vivement :
« Pleurer devant le bon Dieu ! gardez-vous d’agir ainsi. Vous devez paraître triste, bien moins encore devant lui que devant les créatures. Comment ! ce bon Maître n’a pour réjouir son Cœur que nos monastères ; il vient chez nous pour se reposer, pour oublier les plaintes continuelles de ses amis du monde ; car le plus souvent sur la terre, au lieu de reconnaître le prix de la Croix, on pleure et on gémit ; et vous feriez comme le commun des mortels ?… Franchement, ce n’est pas de l’amour désintéressé. C’est à nous de consoler Jésus, ce n’est pas à lui de nous consoler.
« Je le sais, il a si bon cœur que, si vous pleurez , il essuiera vos larmes ; mais ensuite il s’en ira tout triste, n’ayant pu se reposer en vous. Jésus aime les cœurs joyeux, il aime une âme toujours souriante. Quand donc saurez-vous lui cacher vos peines ou lui dire en chantant que vous êtes heureuse de souffrir pour lui ?
»Le visage est le reflet de l’âme, ajouta-t-elle, vous devez sans cesse avoir un visage calme et serein, comme un petit enfant toujours content. Lorsque vous êtes seule, agissez encore de même, parce que vous êtes continuellement en spectacle aux Anges. »


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« Je voulais qu’elle me félicitât d’avoir pratiqué un acte de vertu, héroïque à mes yeux ; mais elle me dit :
« Qu’ est ce petit acte de vertu, en comparaison de ce que Jésus a le droit d’attendre de votre fidélité ? Vous devriez plutôt vous humilier de laisser échapper tant d’occasions de lui prouver votre amour. »
Peu satisfaite de cette réponse, j’attendais une occasion difficile, pour voir comment Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus s’y comporterait. Cette occasion se présenta bientôt. Notre Révérende Mère nous ayant demandé un travail fatiguant et sujet à mille contradictions, je me permis malicieusement de lui en augmenter la charge ; mais je ne pus un seul instant la trouver en défaut ; je la vis toujours gracieuse, aimable, ne comptant pas avec la fatigue. S’agissait-il de se déranger, de servir les autres ? elle se présentait avec entrain. A la fin, n’y tenant plus, je me jetai dans ses bras et lui confiai les sentiments qui avait agité mon âme.
« Comment faites-vous, lui dis-je, pour pratiquer ainsi la vertu, pour être constamment joyeuse, calme et semblable à vous-même ?
« Je n’ai pas toujours fait ainsi, me répondit-elle, mais depuis que je ne me recherche jamais, je mène la vie la plus heureuse qu’on puisse voir ».


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« A la récréation plus qu’ailleurs, disait notre Bienheureuse, vous trouverez l’occasion d’exercer votre vertu. Si vous voulez en retirer un grand profit, n’y allez pas avec la pensée de vous récréer, mais avec celle de récréer les autres ; pratiquez-y un complet détachement de vous-même. Par exemple, si vous racontez à l’une de vos sœurs une histoire qui vous semble intéressante, et que celle-ci vous interrompe pour vous raconter autre chose, écoutez-la avec intérêt quand même elle ne vous intéresserait pas du tout, et ne cherchez pas à reprendre votre conversation première. En agissant ainsi, vous sortirez de la récréation avec une grande paix intérieure et revêtue d’une force nouvelle pour pratiquer la vertu ; parce que vous n’aurez pas cherché à vous satisfaire, mais à faire plaisir aux autres. Si l’on savait ce que l’on gagne à se renoncer en toutes choses !…
-Vous le savez bien vous ; c’est ainsi que vous avez toujours fait ?
-Oui, je me suis oublié, j’ai tâché de ne me rechercher en rien. »


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« Il faut être mortifiée lorsqu’on nous sonne, lorsqu’on frappe à notre porte, jusqu’à ne pas faire un point de plus avant de répondre. J’ai pratiqué cela ; et je vous assure que c’est une source de paix. »
Après cet avis, lorsque l’occasion se présentait, je me dérangeais promptement. Un jour, pendant sa maladie, elle en fut témoin et me dit : «
« Au moment de la mort, vous serez bien heureuse de retrouver cela ! Vous venez de faire une action glorieuse que si, par des démarches habiles, vous eussiez obtenu la bienveillance du gouvernement pour les communautés religieuses, et que toute la France vous acclamât comme Judith ! »


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« Interrogée sur sa manière de sanctifier les repas, elle répondit :
« Au réfectoire, nous n’avons qu’une seule chose à faire : accomplir cette action si basse avec des pensées élevées. Je vous l’avoue, c’est souvent au réfectoire qu’il me vient les plus douces aspirations d’amour. Quelquefois, je suis forcée de m’arrêter en songeant que, si Notre-Seigneur était à ma place, devant les mets qui me sont servis, il les prendrait certainement…Il est bien probable que, pendant sa vie mortelle, il a goûté aux mêmes aliments ; il mangeait du pain, des fruits…
« Voici mes petites rubriques enfantines :
« Je me figure être à Nazareth dans la maison de la sainte Famille. Si l’on me sert, par exemple, de la salade, du poisson froid, du vin ou quelque autre chose qui a le goût fort, je l’offre au bon saint Joseph. A la sainte Vierge, je donne les portions chaudes, les fruits bien mûrs, etc.. ; et les mets des jours de fête, particulièrement la bouillie, le riz, les confitures, je les offre à l’Enfant Jésus. Enfin lorsqu’on m’apporte un mauvais dîner, je me dis gaiement : Aujourd’hui, ma petite fille, tout cela c’est pour toi ! »
Elle nous cachait ainsi sa mortification sous des dehors gracieux. Cependant, un jour de jeûne, où Notre Révérende Mère lui avait imposé un soulagement, je la surpris assaisonnant d’absinthe cette douceur trop à son goût.
Une autre fois, je la vis boire lentement un exécrable remède.
-Mais dépêchez-vous donc, lui dis-je, buvez cela tout d’un trait !
-Oh ! non ; ne faut-il pas que je profite des petites occasions qui se rencontrent de me mortifier un peu, puisqu’il m’est interdit d’en chercher de grandes ? «
C’est ainsi que pendant son noviciat, je l’ai su dans les derniers mois de sa vie, une de nos sœurs, ayant voulu rattacher son scapulaire, lui traversa en même temps l’épaule avec sa grande aiguille, souffrance qu’elle endura plusieurs heures avec joie.
Une autre fois, elle me donna une preuve de sa mortification intérieure. J’avais reçu une lettre fort intéressante qu’on avait lue à la récréation en son absence. Le soir, elle me manifesta le désir de la lire à son tour et je la lui donnai. Quelque temps après, comme elle me rendait cette lettre, je la priai de me dire sa pensée au sujet d’une chose qui, particulièrement, avait dû la charmer. Elle parut embarrassée et me répondit enfin :
« Le bon Dieu m’en a demandé le sacrifice, à cause de l’empressement que j’ai témoigné l’autre jour ; je ne l’ai pas lue… »


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« Je s macérations, il nous l’aurait dit, et nous nous les serions imposées de grand cœur. Mais il nous annonce qu’il y a plusieurs demeures dans sa maison. S’il y a celle des grandes âmes, celles des Pères du désert et des martyrs de la pénitence, il doit y avoir aussi celle des petits enfants. Notre place est gardée là, si nous l’aimons beaucoup, Lui et notre Père céleste et l’Esprit d’amour. »lui parlais des mortifications des saints, elle me répondit : « Que Notre Seigne ur a bien fait de nous prévenir qu’il y a plusieurs demeures dans la maison de son Père ! Sans cela il nous l’aurait dit… Oui, si toutes les âmes appelées à la perfection avaient dû, pour entrer au ciel, pratiquer ce

Quelques nouvelles de la semaine

1 - Du nouveau à Fatima et en son sanctuaire marial qui nous est si cher !

Voilà ce que l’on peut lire sur le site ITEM :
« Ce que l'on craignait hier (cf. le dossier sur Fatima), se confirme aujourd'hui.
Voilà le sanctuaire de Fatima, bel et bien, constitué en "centre interreligieux", en "centre oecuménique". Une manifestation "religieuse" vient de se dérouler devant la chapelle des apparitions. (cf. l'article qui suit en anglais et en français).
Voilà le sanctuaire marial, si cher aux cœurs des catholiques, voué au culte des idoles.
Voilà ce lieu d'apparitions de Notre Dame profané!
Voilà ce haut lieu de la chrétienté bafoué!
Avec l'accord des autorités ecclésiastiques!
C'est impensable. Inimaginable.
Ici, à ITEM et sur notre site, nous voulons protester énergiquement et dire notre indignation. Nous supplions les autorités romaines de bien vouloir intervenir pour faire cesser ces "cérémonies" indignes de notre foi, de notre sainte religion, indignes de Notre Seigneur Jésus-Christ et de sa Sainte Mère, la Mère de Dieu. Nous demandons respectueusement à ces mêmes autorités d'intervenir pour interdire la construction de cette nouvelle "basilique" oecuménique, sur cette terre mariale.
Lecteurs d’ITEM, dites votre réprobation en envoyant votre protestation au Souverain Pontife par le canal du site du Vatican."

Voici la lettre que je suggère d’adresser au Souverain Pontife :


"Très Saint Père,

La presse internationale vient de communiquer, ces derniers temps, des nouvelles stupéfiantes concernant le sanctuaire de Fatima, au Portugal. Il semble que les autorités ecclésiastiques de ce pays veuillent transformer ce haut lieu de piété mariale en un lieu "interreligieux". C'est ainsi que ces jours-ci vient de se dérouler, devant la chapelle des apparitions, un culte "hindou" en l'honneur d'une déesse païenne.

Voici ce lieu profané.

Comment accepter de telles cérémonies religieuses païennes, qui plus est, en l'honneur d'une déesse païenne, dans ce sanctuaire catholique sanctifié par la présence et les paroles de Notre Dame, la Mère de Dieu, la Mère de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Je veux par cette lettre exprimer ma profonde indignation, mon émotion et ma vive protestation.
Vous êtes le « Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la terre »,
je vous conjure d'intervenir auprès du cardinal de Lisbonne pour que ce projet ne puisse ni se réaliser ni se développer.

Veuillez agréer, Très Saint Père, l'expression de mon profond et filial respect en NSJC.

 

2-le livre du cardinal Ferdinando Antonelli


Ca y est ! le livre du cardinal Ferdinando Antonelli vient de paraître dans sa traduction française. J’en ai appris la nouvelle dans l’Homme Nouveau du 16 mai 2004.

C’est un livre important.

Voici comment Philippe Maxence le présente dans l’HN :

« C’est dans ce contexte ( NB : celui de la publication de « Redemptionis Sacramebtum », l’instruction liturgique pour corriger les abus issus de la reforme liturgique) que paraît un livre important sur l’histoire de la Constitution conciliaire sur la liturgie et sur la commission qui a opéré la réforme liturgique. Il apporte, à travers la publication de documents étonnants, qui sont parfois de véritables bombes, le témoignage du cardinal Antonelli qui a été un des artisans majeurs de Sacrosanctum Concilium. Ardent partisan d’une réforme liturgique, défenseur de l’introduction des langues vernaculaires dans la liturgie, le cardinal Antonelli a participé à la commission chargée de mettre en place la réforme de la messe. Son témoignage, pris au jour le jour des travaux de la commission, révèle, en fait, la précipitation et une mentalité théologique déviante. Du coup, partisan de la réforme, le cardinal Antonelli montre son inquiétude et dresse, sans le savoir, le tableau des origines des abus auxquels le Saint-Siège veut répondre aujourd’hui ? Ce livre paraît donc à son heure. Il est le complément historique de Redemtoinis sacramentum »

Voici, juste un petit morceau du témoignage du cardinal Antonelli sur le travail du Concilium et de son secrétaire, Mgr Bunigni, franc-maçon notoire. (Car, oui, c’est un franc-maçon qui est à l’origine de la réforme liturgique dans l’Eglise. Etonnez-vous du drame de l’Eglise !)

« Avant-hier, 23 juillet 1968, en parlant avec Mgr Giovanni Benelli, Substitut à la Secrétairerie d’Etat, j’ai manifesté mes inquiétudes au sujet de la réforme liturgique qui devient toujours plus chaotique et aberrante. Je notais en particulier :

1- la loi liturgique qui était quelque chose de sacré jusqu’au Concile, pour beaucoup de gens n’existe plus. Chacun s’estime autorisé à faire ce qu’il veut et beaucoup de jeunes gens agissent ainsi (…)Le Pape a accordé au Concilium la faculté de permettre des expériences. Faculté dont le Concilium use très largement. Une expérience réalisée dans un seul ou dans un petit nombre de lieux fermés (un monastère, une paroisse fonctionnelle) et pour un temps limité, c’est acceptable et c’est utile ; mais cette expérience concédée largement, sans imites étroites de temps, c’est la voie ouverte à l’anarchie ;

2 – Dans le Concilium, il y a peu d’évêques qui aient une préparation liturgique spécifique, très peu qui soient de véritable théologiens. Ce dont souffre le plus vivement tout le Concilium, c’est du manque de théologiens. On dirait qu’ils ont tous été exclus Et c’est là un aspect dangereux (…) Ce qui est triste pourtant (…) c’est une donné de fond, une attitude mentale, une position pré-établie, à savoir que beaucoup de ceux qui ont influé sur la reforme (…) et d’autres n’ont aucun amour, aucune vénération pour ce qui a été transmis. Ils n’ont, au départ, aucune estime pour tout ce qui existe actuellement. Un esprit négatif, injuste et nuisible. Hélas, le Pape Paul VI lui-même est un peu de ce côté. Ils ont peut-être les meilleures intentions mais avec cet esprit, ils sont poussés à démolir plus qu’à restaurer ».

Quelles bombes !